Les
Édifices religieux dans le département de l’Aube (10)
Le patrimoine religieux de l’Aube est riche, divers,
généreux. Ses quelques 300 églises et 9
000 m² de verrières antérieures à la Révolution française en sont la
preuve. Des cathédrales aux abbayes, en passant par les chapelles et les
synagogues, le territoire fourmille d’édifices religieux, symboles de la foi et
de l’engagement du peuple champenois au fil des siècles.
Troyes est la ville de France qui, de tout temps, a abrité le plus d’abbayes, de prieurés, de couvents, de congrégations religieuses, et qui est aussi la plus ancienne dans ce domaine : " Nulle contrée de France, au moyen âge, ne surpassait l’Aube, pour le nombre, l’antiquité, l’illustration, la splendeur de ses maisons de religion ", a écrit Aug. Vallet de Viriville (archiviste paléographe) en 1841.
Les prieurés étaient des établissements religieux qui dépendaient des abbayes et dans lesquels les religieux, en petit nombre, menaient la vie conventuelle et régulière, sous la dépendance d’un prieur. Pendant les premiers siècles de l’histoire monastique, tant que dura la ferveur des instituts religieux et que des règles primitives furent observées, il n’y avait que des prieurés conventuels.
Vers le milieu du XIIIe siècle, beaucoup de prieurés, par manque de religieux, devinrent des prieurés simples, donnés en commende à un moine ou à un ecclésiastique et quelquefois même à un laïque, qui se contentait d’en percevoir les revenus, en faisant acquitter par un ecclésiastique les charges spirituelles, s’il y en avait. D’après le Registre des visites de l’évêque de Troyes, en 1499, il restait encore au moins neuf prieurés conventuels.
Les commanderies et les anciens hôtels-Dieu, sont assimilés aux prieurés, par ce que, originairement, ces établissements étaient occupés ou dirigés par des religieux dont le supérieur s’appelait commandeur ou prieur.
Pas moins de 50 maisons ouvertes aux vieillards et aux malades sont créées entre le XIe et le XIIIe siècle.
Il
y a 170 Églises classées dans l'Aube !
Parmi celles-ci :
Il
y a 5 églises romanes
Pourquoi en l'an 1000, la France se couvre d'un «
blanc manteau d'églises » selon la célèbre phrase du moine Raoul Glaber ?
S'agit-il d'une réaction à l'absence annoncée de la fin du monde ou du
développement des premiers monastères clunisiens, puis cisterciens ?
L'Art roman pourrait se définir comme une lutte
contre la lumière afin de procurer recueil et sérénité. C'est du moins
l'impression qu'il donne, notamment dans les petits édifices. C'est sans doute
pour cela qu'il se trouve si bien dans le sud. C'est sans doute pour cela que
des chapelles latérales et des cœurs gothiques ont été si fréquemment ajoutés
dans le nord.
C'est aussi pour cela qu'il n'y a pas d'église
gothique dans le sud, ou plutôt que l'Art gothique méridional filtre si bien la
lumière.
Bien entendu, cette « lumière profonde » ne répond
pas à une volonté liturgique, mais bien à des contraintes techniques obligeant
à des murs épais et donc de petites ouvertures pour faire face à la poussée des
lourdes voûtes en pierre.
Cependant avec le deuxième âge roman, les édifices
s'agrandissent notamment pour faire face à l'afflux des pèlerins sur les
chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les murs sont renforcés à l'extérieur
par des contreforts massifs qui reprennent la poussée de la voute. Les murs
amincis peuvent ainsi recevoir de plus grandes ouvertures. Autre solution,
remplacer les lourdes voutes en pierre par une charpente en bois. Ainsi, la
lumière finit par pénétrer.
L'architecture romane, qui s'étend du début du Xe
siècle à la seconde moitié du XIIe siècle, trouve ses sources dans l'art
préroman, en particulier carolingien. Voûte en berceau, arc en plein cintre,
chapiteaux historiés, absides en cul de four, modillons sculptés, tympans et
portails sculptés, bandes lombardes, autant de vocabulaire appartenant à
l'architecture romane à découvrir sur Musée du Patrimoine de France.
-
Église Saint- Martin de Moussey
-
Église Saint Pierre aux liens de Clérey
-
Église de l’Assomption de la Vierge de Fontaine-Luyères
-
Église Saint-André de Mesnil-Saint-Père
-
Église Saint-Martin de Savières
Il
y a 94 églises gothiques
Il est actuellement convenu d'écrire que
l'architecture gothique est une évolution nécessaire de l'art roman dans le
nord de la France, à la recherche de la lumière. Rien d'étonnant qu'elle
apparaisse en Île-de-France et en Haute-Picardie au XIIe siècle sous la
dénomination « Opus Francigenum », signifiant « oeuvre française ». Elle se
diffusera jusqu'au milieu du XVIe siècle.
Ce sont les artistes de la Renaissance qui ont renommé
« gotico » le style architectural d'origine française. Pour eux, l'art gothique
était l'oeuvre de barbares, car il aurait résulté de l'oubli des techniques et
des canons esthétiques gréco-romains.
Quel est le cahier des charges techniques ? Pour
faire simple, diminuer le poids en utilisant que de la pierre sculptée et
ajustée, mais aussi alléger le poids de la voute en faisant appel à la croisée
d'ogive dont la charge est transmise à des piliers qui sont renforcés par des
arcs boutants placés à l'extérieur.
En pratique, plus on affinera les structures, plus
on pourra monter haut, élargir la base et laissé entrer la lumière, magnifiée
par l'usage des vitraux colorés.
En fonction de la maitrise des techniques afin
d'alléger le bâti, on distinguera :
Le gothique primitif, de 1130 à 1180, initiés par
les chœurs et les façades de la basilique Saint-Denis et de la cathédrale
Saint-Étienne de Sens.
Le gothique classique, de 1180 à 1230, oppose les
styles de construction des cathédrales de Chartres et de Bourges. Chartres
adoptera le nouveau voûtement quadripartite dit barlong avec seulement 4 plies
fortes, alors que Bourges préserve le modèle de la voûte sexpartite avec 4
plies fortes et 2 piles faibles, mais surtout n'a pas de transept donnant une
perspective longitudinale avec une impression d'immense d'espace intérieur
libéré de tout cloisonnement. Cependant ce sera le modèle chartrain qui aura le
plus de succès et sera reproduit.
Le gothique rayonnant, de 1230 à 1380, pousse à
l'extrême la nécessité d'augmenter au maximum les surfaces vitrées par l'emploi
d'une armature de fer, dite « pierre armée », et avec des remplages d'une
grande finesse qui ne font pas obstacle à la lumière. Le meilleur exemple en
est la Sainte-Chapelle de Paris.
Le Gothique flamboyant, de 1420 au début XVIe
siècle, représente la dernière expression de l'Art du Moyen-Âge avant la
transition vers le style Louis XII et la Première Renaissance. Il se
caractérise par une ornementation exubérante, flamboyante, comme si le feu
dévorait l'édifice et le couvrait de flammèches sculptées dans la pierre, comme
dans l'église Notre-Dame de Louviers, en Haute-Normandie.
NB : Il faut savoir que la voûte sur croisée
d'ogives et l'arc-boutant ne sont pas des inventions gothiques. Ils ont déjà
été utilisés dans l'architecture romane de Bourgogne et des cisterciens, ainsi
que dans l'architecture romane normande. Elle sera reprise dans l'architecture
renaissance et classique.
Il
y a 1 seule église de style classique :
-
l’Église Saint Symporien de Bligny
Le style classique des églises est l'aboutissement
du rejet par la renaissance du style gothique, à partir du XVIe-XVIIe siècle.
Il est contemporain de la contre-réforme, d'où l'emploi du terme de « style
jésuite ». Ce style classique est retrouvé prioritairement en France, alors
qu'en Italie et en Europe centrale le choix s'est porté vers le style baroque,
plus exubérant.
L'arc en plein cintre remplace l'arc brisé,
notamment au niveau des ouvertures. Les façades sont régulières, sévères,
décorées par un fronton, des colonnades et des pilastres. Les églises
classiques sont souvent couvertes d'une coupole ou dôme, représentant la sphère
céleste.
À l'intérieur on note une volonté de faire
participer les fidèles à la liturgie. D'où la disparition du jubé qui séparait
la nef du chœur et le remplacement des trois nefs par une nef unique.
Bien souvent d'anciennes églises gothiques ont pu
être habillées d'une façade classique, ce qui peut donc être trompeur.
Il
y a 26 églises romanes et gothiques
Sont regroupées sous cette catégorie, des églises
qui sont un mélange d'Architecture romane et gothique. Leur année de
construction date donc au minimum de 1150.
On trouvera dans cette sélection des églises de la
transition romano-gothique, mais surtout des églises qui ont été reconstruites
à l'époque gothique et qui n'ont conservé que des traces de leur base romane,
comme par exemple le cœur
-
Saint-Pierre-aux-Liens de Brienne la Vieille
-
Saint-Pierre d’Isle-Aumont
-
Saint- Martin de Pont sur Seine
-
Saint Lupien de Saint-Lupien
-
De l’Assomption de Pel-et-Der
-
Saint Pierre de Bar-sur-Aube
-
Saint Pierre de Pouan-les-Vallées
-
Saint Martin de Val d’Auzon
-
Saint Martin de Rigny-le-Ferron
-
Saint Martin de Colombé-le-Sec
-
Saint Lyé de Saint-Lyé
-
Saint Jacques le Majeur de Dival
-
Saint Gilles de Montreuil-sur-Barse
-
Saint Antoine de Poivres et Croix à Poivres
-
Saint Sulpice de Mergey
-
Saint Pierres ès Liens de Chapelle-Vallon
-
Saint Nicolas de Saint Nicolas la Chapelle
-
Saint Leu de Sens de Marcilly-le-Hayer
-
Saint Léonard et Saint-Basle de Droupt-Saint-Basle
-
Saint Jean Baptiste et Croix de Vanlay
-
Saint Jean Baptiste de Villacerf
-
de l’Assomption de la Vierge de Landreville
-
de la Nativité de la Vierge de Pargues
-
Saint Pierre ès lien de Ville-sur-Terre
-
de l’Assomption de la Vierge de la Villeneuve-au-Châtelot
-
de la nativité de la Vierge de Droupt-Sainte-Marie
Il
y a 2 églises modernes dans l'Aube
Les églises modernes de France, construites à partir
du début du XXe siècle, ont été principalement construites en béton armé,
notamment au début de sa découverte, tant et si bien que plusieurs d'entre elle
sont fermées pour dégradation précoce de celui-ci.
Parmi celles-ci, notons les églises d'architectes
comme la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp, construite en 1953-55 par Le
Corbusier.
On trouve aussi beaucoup d'églises détruites pendant
les 2 Grandes guerres et qui ont été reconstruites avec une architecture
moderne.
-
Sainte Agnès de Fontaine-les-Grès
-
Notre Dame des Trévois de Troyes
L’Aube possède un patrimoine unique en France d’églises en pans de bois. Concentrées dans le Nord-Est aubois, dans le pays des grands lacs de la forêt d’Orient, ces églises au charme incomparable, telles que Lentilles, Bailly le Franc ou Longsols, témoignent de la perfection des constructions à colombages.
Nulle part en France on ne trouve un tel
rassemblement et une telle cohérence. Il s’agit en effet d’une architecture
totalement liée à son terroir. L’absence de pierres de bonne qualité et
l’abondance de forêts expliquent que la construction en bois se soit développée
dans le Nord-est de l’Aube.
Faites simplement de bois et de torchis (comme les
maisons de village), ces églises vous étonneront par le talent qu’ont déployé
les maîtres-charpentiers champenois en les bâtissant.
Sur la route des Églises accueillantes de l’Aube, un
petit périple conduisant de Bailly-le-Franc à Lentilles, en passant par
Mathaux, Chauffour-lès-Bailly ou Soulaines-Dhuys, vous permettra d’admirer le
raffinement de l’architecture, la justesse des proportions et la perfection de
l’aménagement des églises en pans de bois. Voir Églises à Pans de bois en Champagne
La
ville de Troyes possède :
1- Cathédrale : Saint Pierre et Saint Paul : XIIIe – XIVe – XVIe ; l’un des plus beaux ensembles de vitraux de France, avec 1 500 m2 de verrières. Vitraux XIIIe XIVe XVe XVIe Voir Cathédrale de Troyes
1 - Basique : Saint Urbain IV : XIIIe – XIVe – XVIe Chef-d’œuvre de l’art gothique par ses superbes proportions, ses dentelles de pierre et ses immenses verrières, Saint-Urbain est appelée « le Parthénon de la Champagne ». Les restes du Pape Urbain IV y sont transférés en 1935.Voir Basilique Urbain IV
8 Églises
Sainte Madeleine : XIIe – XIIIe –
XVIe ; Remarquable pour son célèbre jubé véritable dentelle de pierre et
les vitraux de son chevet.. Voir Église de la Madeleine
Saint
Jean au Marché : XIIIe – XIVe – XVIe ; Chevet
plat orné de tableaux du troyen Pierre Mignard (XVIIe s.). Le Jugement de
Salomon de 1511. Le Couronnement de la Vierge, réalisé vers 1495. Tabernacle est
décoré par François Girardon en 1691…
En juin 1420, Saint Jean au Marché abrite le mariage
du roi d’Angleterre Henri V avec Catherine de France, fille de Charles VI et
d’Isabeau de Bavière. Ce mariage fait suite au « Honteux Traité de Troyes » :
juré à la cathédrale de Troyes quelques semaines plus tôt, il prévoit que le
royaume de France reviendra à Henri V à la mort de Charles VI.
On y célébra le 17 avril 1620 le baptême de
Marguerite Bourgeoys jeune femme troyenne, qui quitta tout, sa ville, son pays,
sa famille, ses attaches et part pour Ville-Marie, en Nouvelle France (Canada),
en 1653. Voir Église St Jean au Marché
Saint
Remy : XIIe – XIVe
– XVe ; Tableaux du peintre troyen Jacques de Létin (1597-1661) et,
au-dessus du maître-autel, le célèbre Christ en bronze de François Girardon,
sculpteur troyen (1628-1715) à qui l’on doit aussi les fontaines du château de
Versailles. voir Église St Remy
Saint
Pantaléon : On trouve une synagogue sur cet
emplacement, puis dès 1189, une église à pans de bois. Au XVIe l’église devient
celle que nous connaissons, avec une travée ajoutée au XVIIIe. Elle est à la
Renaissance une paroisse de bourgeois riches, lesquels ne manquent pas de la
parer d’œuvres d’art. Saint Jacques de Dominique Le Florentin, maître de
l’Ecole troyenne, Sainte Barbe, tenant un livre et la palme tronquée, chef-d’œuvre
du gothique troyen…Voir Église St Pantaléon
Saint
Nicolas : XVIe ; reconstruite après le grand incendie de
1524 ; On admire dans la tribune, le Christ ployant
sous le poids de la croix, d’un anonyme troyen du XVIe s., est un véritable
chef-d’œuvre. Dans la première travée gauche s’ouvre le Sépulcre, reproduction
du tombeau du Christ ramenée de Jérusalem par un Croisé.. Voir Église St Nicolas
Saint
Nizier : Se trouve sur l'emplacement d'un
oratoire du bas-empire qui était dédié à sainte Maur au VIe siècle. Le bâtiment
actuel date du XVIe, l'abside a des vitraux de 1505, le portail nord est de
1531 et le portail ouest de 1580. Le portail Nord est de
style Renaissance, y sont gravées les monogrammes de Diane de Poitiers et
d'Henri II, il est achevé en 1548. Le portail occidental est attribué à
l'architecte Dominique Florentin en 1574, on peut y trouver des monogrammes en
C qui sont pour Charles X. Voir Église St Nizier
Notre
Dame des Trévois : Edifiée de 1931 à 1934 dans un
quartier ouvrier au sud de Troyes, Notre-Dame-des-Trévois est l'une des quinze
églises paroissiales construites, pour l'essentiel en France et aux Pays-Bas,
par l'architecte et moine bénédictin Dom Bellot dont l'œuvre s'inscrit très
largement dans le mouvement de renouveau liturgique et religieux de
l'entre-deux-guerres. Voir Église ND des Trévois
Église
Saint-Martin-ès-Vignes de Troyes : XVIe , de plan
rectangulaire, le portail lui est de 1681 sur des plans du chanoine Louis
Maillet au-dessus du portail se trouvent les armes de l'abbé de Montièramey qui
était Pierre Henri Thiebault de Montmorency-Luxembourg. Voir Église St Martin