mercredi 9 octobre 2024

Châteaux Paraclet, Plancy l'Abbaye, Pougy, Polisy,

 

- Château du Paraclet 

à Ferreux-Quincey


En 1129, le théologien Abélard quitta le lieu où il était venu chercher paix et solitude, sous la protection du comte de Champagne. Sur son invitation, Héloïse vint y fonder une abbaye dédiée à l'Esprit Saint, qu’elle dirigea jusqu’à sa mort, en 1163. 

Des bâtiments conventuels, vendus à l’encan en 1792, incendiés et finalement abattus, seul subsiste l’ancien logis de l’abbesse. Cette demeure aux lignes simples doit son charme aux légères irrégularités de son ordonnance et à l'harmonie de ses matériaux: chaînes de grès, encadrements de briques soulignant les travées, enduit ocré et tuiles de belle couleur. 

Une ardoise gravée porte les armes de la famille La Rochefoucauld dont six représentantes furent abbesses du Paraclet, de la fin du XVIe siècle à la Révolution. La date de 1686 qui les accompagne doit correspondre à une complète restauration à partir d’éléments préexistants, comme le confirme la présence dans l’aile en retour d’une cuisine voûtée d’arêtes, munie d’un puits. 

Érigé à l’époque romantique, un petit obélisque signale l'emplacement du sanctuaire, au-dessus du caveau où reposaient Héloïse et Abélard, avant le transfert de leurs restes dans le musée d'Alexandre Lenoir, puis au Père Lachaise. 



Intérieur de la crypte où reposaient Eloïse et Abélard


Dans la ferme voisine, signalée par des tours d’angle rondes, le cellier des moines pourrait remonter au XIIe siècle. Le comédien Boutet de Monvel fit aménager le logis abbatial, puis le céda au général Pajol qui s’illustra avec ses cavaliers aux ponts de Montereau, en 1814. Le baron Walckenaer, qui racheta le domaine en 1835, était le fils de Charles-Athanase Walckenaer, d’origine hollandaise, polytechnicien à la création de l’École et membre de l’Institut, aïeul de l’actuel propriétaire.

Éléments protégés MH : le monument d'Héloïse et d'Abélard, et sa crypte : inscription par arrêté du 6 juillet 1925. Les façades et les toitures de l'ancien bâtiment conventuel avec l'ancienne cuisine voûtée au rez-de-chaussée et l'escalier en bois de l'aile en retour ; les façades et les toitures des granges est et ouest ; la grange nord-est ; le pigeonnier : inscription par arrêté du 28 juillet 1995.

Propriété privée – ne se visite pas

 

- Château de Plancy l'Abbaye


M. le baron Georges de Plancy a écrit une monographie sur ce marquisat, quelques notes historiques sur cette seigneurie.

« Le territoire de Plancy, sis aux confins de l’Aube et de la Marne, possédait déjà à l’époque de l’occupation romaine dans les Gaules, un oppidum ou château-fort commandant la voie romaine qui allait de Troyes à Paris par Sézanne.

Le village n’existait pas encore. La localité la plus proche (à 2 kilomètres), était un bourg nommé « Saturniacum », où vivait au VIIe siècle un solitaire, saint Victor, qui a toujours été un grand honneur pour la contrée, pour avoir renouvelé au mariage du roi Clotaire II le miracle des Noces de Cana.

Plancy n’apparait guère comme village, que dans le courant du XIe siècle. Son importance d’ailleurs, ne tarda pas à se manifester, car dès 1273, le roi Henri III, comte de Champagne et de Brie, y faisait transporter la foire de la Madeleine, qui, jusque là, se tenait à La Perthe.

Le plus ancien seigneur de Plancy que l’on connaisse, est une dame Gille ou Gillette, qui vivait en 1080. Ses descendants possédèrent cette seigneurie pendant de longues années et quelques uns d’entre eux, prirent part aux Croisades.

 Pendant la guerre de Cent ans, Plancy prit parti pour les Bourguignons.

En 1441, la terre de Plancy passa dans les mains de la famille de Courtenay. Au XVIe siècle, un membre de cette famille, Charlotte de Courtenay, par suite de son mariage avec Nicolas de La Croix, vicomte de Semoine et de Longueville, la mit aux mains des La Croix.

Enfin, le mariage de Marie de La Croix, avec Gabriel de Guénégaud, seigneur de Plessis-Belleville et de Saint-Just, la fit passer dans la maison des Guénégaud.

En 1656, Henri de Guénégaud, secrétaire d’Etat, vit sa terre érigée en marquisat. C’était un homme éminent, ami des arts et faisant de sa fortune un noble usage. Mansart lui construisit à Paris un magnifique hôtel, qui a donné son nom à la rue. Malheureusement, il fut injustement enveloppé dans le procès de son ami le surintendant Fouquet et mourut disgracié en 1676.

Plancy lui doit l’établissement de ponts sur l’Aube et la création sur cette rivière de la navigation commerciale qui ne tarda pas à y acquérir une grande activité.

La disgrâce d’Henri de Guénégaud, et les confiscations qui l’avaient accompagnée, avait considérablement réduit la fortune de la famille.

En 1714, Plancy fut saisi sur les descendants et adjugé à Jean Moreau, écuyer, secrétaire du roi, dont le fils dut à son tour, pour des raisons analogues, la céder à M. Claude Godard d’Aucour.

Le sixième fils de ce nouvel acquéreur Claude Godard d’Aucour, baron de Saint-Just, seigneur d’Etrelles, né à Paris en 1769, a laissé un certain nom dans les lettres. On lui doit notamment plusieurs opéras, dont Boleldieu a écrit la musique, parmi lesquels : « La famille Suisse » et « Jean de Paris », qui eurent une grande vogue en leur temps.

Le père de Claude Godard d’Aucour n’eut pas à se louer de sa nouvelle acquisition. Il ne fut pas plutôt installé dans sa seigneurie, qu’il vit les villageois lui opposer mille prétentions et l’accabler de tracasseries sur toutes sortes de sujets. Il s’en consolait, en se livrant, comme son fils à la littérature. Esprit distingué, homme de cour, un peu frondeur, il a écrit, entre autres jolies œuvres, « Les mémoires turcs », livre satirique dans le genre des « Lettres persanes », dont le succès fut assez considérable.

Député de la Noblesse aux Etats-Généraux, emprisonné sous la terreur, Godard Daucour ne dut son salut qu’au 9 thermidor. Mais en son absence, la terre de Plancy avait été fortement démembrée, et une partie seulement – importante encore, il est vrai – lui en fut restituée à son retour, avec le château.

A sa mort, Louis, l’aîné de ses fils, abandonna ses droits à son frère Adrien qui avait épousé la fille de l’archi trésorier Lebrun, duc de Plaisance et qui fut membre du Conseil d’Etat, préfet de la Nièvre en 1808, puis de Seine-et-Marne en 1810.

Celui-ci laissa 1 fille et 3 fils dont l’un, Auguste premier écuyer du roi Jérôme, représentant du peuple au Corps législatif, fut le père de M. le baron Georges de Plancy, l’auteur de la savante histoire du « Marquis de Plancy ».

Dès 1900, le château de Plancy n’a plus rien de l’aspect féodal qu’il dut avoir durant les longs siècles du Moyen Âge. C’était alors un solide donjon surmonté de tours à créneaux et à mâchicoulis, bordé de fossés sur lesquels le pont-levis traditionnel s’abattait pour permettre l’entrée dans ses murs et possédant sa chapelle seigneuriale.

Tout ce qui reste de cette époque ne consiste plus guère qu’en des meubles de famille et dans quelques détails de construction, comme la plaque de cheminée reproduite ci-dessous, datant de 1600, timbrée aux armes des La Croix.

Le château se présente sous l’aspect d’une vaste et confortable habitation moderne à un seul étage que couvre un deuxième en mansardes. Sa situation pittoresque sur les bords de l’Aube, ses grandes pelouses et le magnifique parc qui l’entoure, en font une résidence superbe, qu’illustrent de grands souvenirs historiques, depuis Gilette de Plancy, jusqu’à Napoléon 1er, qui coucha au château le 19 mars 1814.

Dans les années 1980, le château a été réhabilité par ses nouveaux propriétaires M. et Mme Dirk Hermann Bliesener. 2010 décés du châtelain

En septembre 2012, l’entier mobilier du château de Plancy est mis aux enchères à l’hôtel des ventes de Troyes

Archives de la vente mobilière

Propriété privée (SCI) – ne se visite pas


- Château du Plessis 

à Fresnoy


Les premiers seigneurs de Fresnoy sont connus par un acte d'échange de Gautier de Fresnoy avec l'abbaye de Larrivour vers 1140. Le dernier seigneur connu était Pierre Piot, lieutenant du roi à Troyes. En 1789, le village était de l'intendance et de la généralité de Châlons, de l'élection et du bailliage de Troyes, ainsi que du bailliage ducal d'Aumont.

Les habitants se répartissent entre Fresnoy le Château, Renault et le Haut Chêne. La commune regroupe également les fermes de la Borde, du Plessis, du Champlalot ainsi qu’une ancienne Tuilerie dont la grande cheminée domine le paysage. D’abord connue sous le nom de « Fresnoy » comme une succursale de la commune de Clérey, elle fut érigée en commune en 1725. L’ajout du qualificatif « le Château » a été autorisé par un décret du 4 février 1919. Fresnoy ayant la même consonance que Fresnay, il y avait confusion pour la correspondance.

Fief des Templiers au XIIIe siècle, Maison-forte en 1367, maison seigneuriale en 1627, démolie en 1829.   

Le château actuel est dû à Louis Sébastien Grundler, comte et général d'Empire. Les travaux commencent en 1833, et l'aile des communs, qui s'ajoute au plan en U initial, est achevée en 1844.

Au cours du XVIIIe siècle, une basse-cour est construite, la double enceinte de douves est réduite, et un grand parc avec jardin à la française s'étend à l'arrière du château. La grille d'entrée est posée en 1836. L'angle nord du parc est décoré d'un monticule formant "escargot", présent dans les parcs du XVIIIe siècle.

La tuilerie du Plessis, faisant partie du domaine du château du Plessis, est antérieure à 1835. Une machine à vapeur y est introduite à une date inconnue, et un logement y est construit à la fin de la première guerre mondiale. Cessation d'activité milieu XXe siècle.


Éléments protégés MH : le logis, le bâtiment de communs au sud du logis, l'orangerie, les douves, le pigeonnier, le pont, le mur et les grilles d'entrée, l'ensemble du parc avec ses aménagements : inscription par arrêté du 8 octobre 2001.

Propriété privée


- Château de Pougy

D. Royer, d'après un croquis d'Albert Babeau.
Annuaire administratif et statistique du département de l'Aube de 1903

Existe en 1399, délaissé en 1616, emplacement reconnaissable en la contrée dite du Vieux-Château. Il était situé à l'entrée du village de Pougy, du côté de Verricourt, sur la rive droite de la route en direction d'Arcis. Il était placé à l'est de l'église et près de la rive gauche de l'Auzon.

Les vestiges de la motte castrale, appelée Tertre du Guet, et des fossés sont encore perceptibles de nos jours, et la ruelle qui longe son emplacement est nommée ruelle du Vieux-Château.

Il a d'abord été la demeure seigneuriale des seigneurs de Pougy et a probablement été construit à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle, puis a été remanié à plusieurs reprises au cours du temps.

La terre de Pougy est rachetée en 1399 par Marie de France, duchesse de Bar, qui fait reconstruire le château, mais celui-ci souffre du passage des Anglais lors de la Guerre de Cent Ans.

En 1553, Charles de Luxembourg, comte de Brienne, fait de nouveau reconstruire le château, notamment les tours, et lui donne l'aspect représenté dans la gravure produite par Louis Le Clert dans son Étude historique sur Pougy en 1903.

En 1607, François de Luxembourg, premier duc de Piney-Luxembourg, qui réside alors au château de Pougy, achète une maison seigneuriale à Piney et en fait le siège de son duché puis fait refaire la halle située sous ses fenêtres. En 1613, il meurt dans les murs du château de Pougy.

 En 1669, Louis-Henri de Loménie de Brienne fait dresser un devis pour la remise en état du château mais il ne donne pas suite à ce projet. En 1691, il se préoccupe de nouveau de l'état du château, mais celui-ci est déclaré inhabitable par son intendant1.

En 1705, son fils, André-Louis-Henri de Loménie, fait de nouveau établir un devis pour réparer le château mais il ne fut pas exécuté.

Le château est démoli peu avant 1742 et de nombreuses pierres de taille sont réutilisées pour la construction du château de Brienne.

Le château de Pougy était initialement constitué d'une motte castrale surmontée d'un donjon. Les fortifications ont été améliorées au cours du temps et le château a été entouré d'une double enceinte de fossés. L'une entourait le château et la basse-cour, alors que l'autre protégeait le château. Ces fossés étaient alimentés en eau par un ancien étang, aujourd'hui converti en pré sur les bords de l'Auzon.

Dans la basse-cour du château était située la chapelle castrale qui est devenue une collégiale avant d'être l'actuelle église Saint-Nicolas.

Les seigneurs de Pougy auraient ramené des Croisades le goût de la chasse au faucon et auraient ainsi fait construire une héronnière aux abords de leur château, qui est transformée au début du XVIIIe siècle par un parc avec verger, plantations et labyrinthe.


- Château de Polisy :



Un tableau fut le joyau du château de Polisy, où le célèbre chroniqueur Nicolas Camusat, chanoine de la cathédrale de Troyes au XVIe siècle, a pu l’admirer et sur lequel il a écrit dans une de ses lettres : 

« Si l’on en croit le jugement des peintres les plus habiles, ce tableau est le plus beau que la France possède ». 

Sur ce tableau se trouvent représentés deux ambassadeurs de François 1er, dont l’un, Jean de Dinteville, cumulait les titres de Gouverneur du Dauphin (le duc d’Orléans), de bailli de Troyes, de seigneur de Polisy et de Bar-sur-Seine, et Georges de Selve. Un tableau pour lequel Jean de Dinteville, grand amateur d’art, n’a pas hésité à faire restaurer son château  de Polisy par de grands artistes de l’époque et à y faire aménager une pièce spécialement conçue pour le mettre en valeur. 

Ce tableau, est de dimensions très importantes, peint par Hans Holbein le jeune, sur un panneau de bois de 207 cm x 209,5 cm, donc presque carré, daté et signé en bas à gauche : « Johannes Holbein pingebat 1533 ». 

C’est le célèbre tableau des Ambassadeurs, représentant Jean de Dinteville et Gérard de Selve, au milieu des vanités du monde et face à la mort. Le pavement copie fidèlement celui du sanctuaire de l’abbaye de Westminster exécuté au XIVe siècle. Les hommes sont séparés par tables, une petite très basse et une autre très haute et très large. Sur ces deux tables sont disposés tous les instruments symbolisant les fondements de la culture de cette époque, c’est-à-dire les 7 arts libéraux. Les livres représentent les 3 arts libéraux enseignés par la Sorbonne : la grammaire, la logique et la rhétorique. Les 4 arts libéraux enseignés au Collège royal, la musique, l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie, sont représentés par le luth, le globe terrestre, la sphère céleste, les compas, les sextants… tous des instruments très perfectionnés construits spécialement pour les savants de l’époque, en particulier Copernic et ses disciples. 

Quelles sont les circonstances qui ont conduit à Londres les deux ambassadeurs de François 1er, Jean de Dinteville et Georges de Selves, et qui les ont amenés à y rencontrer le peintre Holbein ? Ce dernier, était partit d’Augsbourg en Allemagne, fuyant les troubles provoqués par la guerre entre catholiques et protestants. Il fit alors connaissance de Jean de Dinteville, jeune et élégant dandy, grand érudit et amateur d’art, ambassadeur du roi de France à la cour d’Angleterre, qui lui demanda de faire son portrait. Jean de Dinteville manda à Londres, au moment des fêtes de Pâques 1533, son ami Georges de Selve, le deuxième personnage représenté sur le tableau.     

Le domaine de Polisy appartenait à la famille de Dinteville depuis le XIe siècle, mais on ignore à quelle époque a été édifié le plus ancien château à cet emplacement. 

On sait qu’en 1390, au confluent de la Laigne et de la Seine, existait une demeure où résidait Itier de la Broce, écuyer des Dinteville, simple « maison tenant à la rivière Seine », mais non maison forte. Cette maison devait être garnie quand même de moyens de défense, puisqu’elle a été prise par les Bretons, c’est-à-dire les Anglais, pendant la guerre de Cent ans. Après le départ des bandes anglaises, le château de Polisy a été relevé de ses ruines et doté de tous les moyens de défense nécessaires en cette époque troublée. 

En 1864, dans l’« Almanach de Bar-sur-Seine », Lucien Coutant publia une lithographie reproduisant un dessin anonyme daté de 1629 représentant le château de Polisy. 

Au début du XVIIe, le château conservait donc encore ses tours et son pont-levis. Il devait probablement garder son aspect extérieur tel qu’il était du temps de Jean de Dinteville. Le gros œuvre était pratiquement terminé en 1544, mais les travaux de décoration intérieure dureront encore plusieurs années. Cette décoration avait été confiée à trois éminents artistes de l’époque, d’après une charte signée par Jean Thiénot, vicaire général de l’évêque de Troyes, agissant au nom du Primatice, alors abbé laïc de Saint-Martin-ès-Aires. 

La présence à Polisy du Primatice et de Dominique le Florentin, alors que la construction du château de Fontainebleau n’était pas encore achevée, nous permet de mesurer l’estime que François 1er portait à son ambassadeur et au gouverneur de son fils le duc d’Orléans. Jean de Dinteville avait fait aménager en particulier dans son château, une vaste salle au premier étage, à laquelle on pouvait accéder du salon situé au rez-de-chaussée par un escalier creusé dans le mur d’enceinte qui mesurait à cet endroit 1,70 mètre d’épaisseur. Le pavement de cette pièce était décoré d’un carrelage, de 15 cm de côté, daté de 1545, du célèbre italien Serlio. Ce carrelage se composait de trois compartiments octogonaux décorés chacun d’une figure allégorique, une des trois vertus théologales : fides, spes, caritas, et des armes des Dinteville. C’est dans cette pièce qu’avait été installé le tableau de Hans Holbein. Le carrelage d’origine italienne du château était sans doute destiné à faire pendant au carrelage également d’origine italienne peint sur le tableau.

L'ancienne basse cour du château se compose d'une aile d'entrée, d'une grange, des anciennes écuries et d'un logement indépendant. L'aile d'entrée comprend le passage, le puits, l'ancienne laiterie ainsi que le cellier, vaste espace formé de deux vaisseaux voûtés sur croisées d'ogives. 

Dans les années 1830, la basse cour a été complétée par une nouvelle dépendance qui offre une serlienne. Le logis est séparé de la basse-cour par un fossé. Il comprend, le long de la Laigne, un solide pavillon rectangulaire au Sud, formant saillie, prolongé par une aile Nord. Cette partie a été reconstruite entièrement par Jean de Dinteville. En effet, après ses ambassades en Angleterre, Jean de Dinteville a pris la succession de son père comme bailli du roi à Troyes et, dès 1537, il se retire à Polisy qu'il aménage jusqu'à sa mort. Les travaux débutent par la basse cour, comme le rappelle l'inscription de l'ancienne entrée. Ils sont terminés en 1544, comme le précise une autre inscription dans les caves du château. On remarque la façade d'entrée qui offre à l'étage supérieur une composition des années 1540 dans l'esprit de Serlio, où des baies rectangulaires alternent avec des niches. A l'intérieur, il subsiste des solives peintes et le décor peint d'une cheminée représentant une allégorie de la « Justice » et de la « chasteté », qui accompagnait un magnifique pavement de faïence vernissée daté de 1545.

Jean de Dinteville mourut dans son château en octobre 1554, des suites d’une longue et pénible maladie. Dans la chapelle privée attenante à l’église paroissiale qu’il avait fait auparavant restaurer et où avaient été inhumés tous ses aïeux, on n’a pas retrouvé la trace de sa tombe.

Après sa mort, le château de Polisy passa aux mains d’une nièce, et bientôt devint la propriété de la famille Choiseul, qui, au XVIII° siècle le transforma intérieurement, en créant des pièces plus basses que celles du XVIe siècle et en les décorant de lambris. Une nouvelle entrée avec un perron et des pavillons en saillie est aménagée entre 1777 et 1842. L'extension néo XVIIIe, au Nord du corps de logis, date des années 1903-1908 et marque la fin des transformations du château.

Que reste-t-il du château des Dinteville qui faisait miroiter sur les eaux de la Seine ses tours crénelées et son pont-levis imposant ? Une vieille bâtisse semblable à d’autres bâtisses de la même époque où toute animation s’est éteinte. 

A la Révolution, le château fut vendu comme bien national avec tous ses meubles et tous ses objets d’art. Le tableau d’Holbein fut retrouvé dans une vente publique aux enchères publiques à Paris, le 25 avril 1787 et fut acquis par un marchand d’art qui se hâta de le revendre en Angleterre en 1892. A partir de 1803, le tableau aurait fait partie de la collection du comte de Radnor à Long Casrel, avant d’être acquis par la National Gallery à Londres en 1890. 

L'ensemble du château a été très endommagé par un incendie en 1992.

L'exceptionnel pavement de faïence vernissée du château de Polisy a été acquis par l'État en 2008, pour le musée national de la Renaissance, à Écouen, grâce au mécénat du groupe Axa, et est classé trésor national. Par son ampleur et la vivacité de ses couleurs, ce précieux témoignage sur le décor des châteaux français et les liens privilégiés entre l'Italie et la France à la Renaissance permet de mieux appréhender un type d'œuvres rarement préservées jusqu'à nos jours. Le musée de la Renaissance à Écouen enrichit ainsi une très belle collection de carreaux de pavements.

 

Les châteaux de l'Aube





Châteaux de Montaigu, Montceaux, Montchevreuil, Motte Thilly, Montreuil, de la Mothe

 

- Château de Montaigu :


L’occupation de Montaigu à l’époque gauloise, est indiquée par la multiple enceinte qui l’entoure et qui lui a fait donner le nom de tricastrum. Certains affirment que ce fut le premier centre des Tricasses.

Ensuite, les Romains y installent un poste de Lètes (soldats) chargé d’assurer la sécurité de la route de Milan à Boulogne qui passait au pied.

Pour saint Loup, évêque de Troyes, Montaigu est un refuge dans lequel notre prélat tente de réunir les habitants de Troyes dispersés par l’invasion des Huns en 451, et décimés par les épidémies qui en résultèrent.

Des trouvailles archéologiques faites dans les alentours du mont le confirment. Des tombes de guerriers, de femmes, d’enfants, de l’époque mérovingienne mises à jour, indiquent une population mêlée, groupée autour de leur pasteur.

En 1274-1275, Blanche d’Artois, comtesse de Champagne et reine de Navarre, est propriétaire de Mont Aigu, qui passe en 1314, dans le domaine royal. A cette époque, c’est la présence des bois qui ont motivé le surnom du village de Laines-aux-Bois. En 1328-1329, « la demoiselle de Torvilliers » de la châtellenie de Villemaur est propriétaire d’une partie de Montaigu, actuellement Les Perrières. 

Un parchemin, conservé à la Bibliothèque Nationale, nous apprend qu’en 1341, « le château de Montaigu près Troyes a été réparé, en même temps que le palais royal et quelques maisons appartenant au domaine ».

En 1361-1363, les religieux de Montier-la-Celle supplient le roi Jean le Bon de leur accorder des secours pour relever leurs bâtiments incendiés au cours de la guerre. Leur grange près de Laines-aux-Bois a été détruite et « le bois de charpente et les tuiles ont été amenés en votre château de Montaigu ».

En Août 1362, le roi Jean constate que son « castel Montaigu-lez-Troyes a été pendant les guerres frontière au pays de Champagne, de Brie, de Bourgogne et de Gastinois, entre lesquels il est enclavé…». 

Cela montre que l’on considérait alors Montaigu et son château comme devant donner un appui sérieux au parti qui en serait le maître. Le roi ajoute qu’il a été plusieurs fois avisé par les membres de son conseil et par les baillis de Troyes que la principale cause de l’état de vétusté du château était la pénurie de ses ressources qui n’avait pas permis de pourvoir à sa garde pendant les précédentes guerres. C’est donc pourquoi le roi Jean, par ordonnance :

 «unit, adjoint et donne perpétuellement au castel de Montaigu, pour sa garde, sa garnison et sa réfection les terres, héritages, rentes, revenus divers, possessions, justice, seigneurs et biens meubles qui échoiront au roi pour cause de forfaiture dans tout le bailliage de Troyes, sans autre affectation pour l’avenir ». 

Des lettres qui accompagnent cette ordonnance la complètent et règlent le gouvernement de la forteresse.

Le roi établit les baillis de Troyes comme châtelains, gardes et gouverneurs de Montaigu, avec gages annuels. 12 localités devaient le guet à Montaigu : Bouilly, Souligny, Breban, Linçon, Courcelles, Lépine, Chevillèles, Laines-aux-Bois, Errey, Messon, Torvilliers et Vauchassis.

Une ordonnance de Charles VI, du 25 mai 1413, règle les frais de garde de Montaigu.

En 1417, c’est la guerre de 100 ans. Montaigu appartient alors aux Bourguignons. Les Armagnacs sont maîtres de Troyes, et considèrent le voisinage de cette forteresse comme dangereux tant qu’elle serait aux mains de leurs ennemis. Ils décident de la reprendre. Montaigu tombe alors au pouvoir du parti Armagnac.

Jean sans Peur tente de recouvrer les positions perdues. Ses troupes s’emparent de Troyes, dont le bailli Simon de Bourmont se retire à Montaigu.

Les Bourguignons essaient de prendre la forteresse, mais celle-ci tient bon et demeure jusqu’à la fin « le champion de la France en péril ».

C’est alors qu’Henri V, roi d’Angleterre, vient à Troyes le 20 mai 1420, pour se marier avec Catherine de France, fille de Charles VI le Fou et d’Isabeau de Bavière. Charles VI endosse la responsabilité d’un acte par lequel il ordonne la démolition de sa « forteresse de Montaigu ». Le roi ajoute que les biens existants dans la forteresse, tant qu’en vivres qu’en artillerie, traits, canons et autres habillements de guerre, devront être inventoriés et gardés pour être employés à son profit.

En 1425-1426, les chanoines de la collégiale Saint-Etienne, se préparant à reconstruire, sur le ru Cordé, les bains appelés les Etuves aux Hommes, envoient 3 ouvriers « visiter le pont de Montaigu pour trouver le passage ». Ce pont devait se trouver à l’entrée de la forteresse, en avant du pont-levis. Ce passage trouvé, ils employèrent, durant les mois de juin et juillet, des manœuvres pour extraire des ruines du château la quantité de 45.400 briques qui furent charroyées jusqu’à Troyes.

La ville de Troyes ne tarde pas à y venir aussi. Le 14 juin 1431, 17 conseillers, réunis pour traiter des affaires municipales, décident qu’il est nécessaire d’aller à Montaigu « quérir et amener roche, brique et autre pierre dure, pour conduite de l’ouvrage de maçonnerie commencée derrière l’Isle ». 

Les fortifications situées derrière le Grand-Séminaire, le long du cours Saint-Jacques furent ainsi refaites. L’apport de pierres de Montaigu fut si considérable que ce boulevard anciennement nommé de Rioteuse, en prit le nom de boulevard de Montaigu. Le petit pont sous lequel la rivière de Jaillard se jette dans la Seine, a été construit avec « la pierre dure » de Montaigu.

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les habitants des pays voisins sont venus s’y pourvoir de pierres pour bâtir des maisons, faire des dessus de portes, des seuils d’entrée…

En 1460, 1473, 1474, des sentences de l’Officialité de Troyes, tribunal spécialement affecté à juger les affaires religieuses du diocèse, font mention du lieu-dit « Montaigu », de la « Voie de Valois » qui prend au pied du mont sur lequel est situé le « castrum Montis acuti » et qui va « usque ad portam dicti Montis acuti », c’est-à-dire jusqu’à la porte dudit castrum.

Dès 1475, ce n’est plus qu’un terrain clos, « à peu près sans valeur ».

 

 - Château de Montceaux : 

le nouveau a été bâti en 1853, brûlé en 1880, reconstruit en 1910.

 

- Manoir de Montchevreuil :

 état actuel de 1892.  voir :  Montchevreuil


- Château de la Motte-Tilly

voir : de la Motte Tilly


- Manoir de Montreuil


Le manoir de Montreuil-sur-Barse dit à damier champenois est une œuvre de Dominique le Florentin, architecte de renom du XVIe siècle. 

Construit selon les canons architecturaux de l’époque, il est caractéristique des logis et demeures troyennes d'alors. 
Édifié en brique et en craie, dont les quatre fenêtres à meneaux, dotées de grilles et de croisées de pierre, se détachent sur une maçonnerie originale, faite de briques et de pierre appareillées en chevrons. 

Il conserve sa tourelle d’escalier en vis, plusieurs cheminées datées de 1565 et les armoiries de Mgr François de Dinteville, dont un vitrail de l’église de Thennelières rappelle les traits. 

Depuis trente ans, son propriétaire, architecte du patrimoine, s’attache à le restaurer ainsi que ses dépendances, la tourelle-pigeonnier, il a également créé un jardin à la place d’un bâtiment aujourd’hui disparu. 
Dans les années à venir, le projet de restauration vise la maison du XVIe siècle, mais aussi les dépendances comme le porche et l’annexe, afin de devenir un lieu complètement ouvert au public. 

En effet, l’objectif de cette bâtisse sera d’accueillir un musée de village interactif et une maison du patrimoine (Relais du Patrimoine) pour trouver au sein de celui-ci un lieu regroupant toutes les activités patrimoniales du département et les restaurations déjà réalisées. 

L'édifice est dans un état de péril imminent, pour les toitures d’une part et les dépendances côté Sud d'autre part, qui s’effondrent contre la propriété voisine. Il a déjà connu des campagnes de restauration en 1999 et 2005, pour la façade Est et la tourelle-pigeonnier. Des infiltrations d’eau sont présentes et la charpente se trouve actuellement étayée et frettée pour éviter l’amplification des dégradations dans l’attente d’une restauration. L'état de la toiture ne cessant de se dégrader (des tuiles tombent sur la voie publique régulièrement), le maire envisage de prendre un arrêté de péril. La fin des travaux devrait intervenir en 2023.

Éléments protégés MH : le manoir, y compris le volet déposé : classement par arrêté du 24 mars 1997.


- Château de la Mothe 

à Marcilly-le-Hayer


En 1362, la présence d’une maison close de vieux fossés est attestée sur ce lieu. 

En 1502, le dénombrement de Guillaume de la Motte, mort à plus de cent ans, nous offre cette description : maison à deux étages, colombier à pied, bretèche, granges, étables à chevaux, clos tout à l’entour, fermé de fossé et pont levis. 

Le lieu restera fortifié par nécessité jusqu’au début du XVIIe siècle, en des temps où la guerre civile religieuse et le brigandage rendaient les campagnes peu sûres. Même si le corps de logis principal a été remanié au XVIIIe siècle, il reste de l’ancien château les deux tourelles d’angles, dont l’une abrite un pigeonnier. 
Le château est restauré depuis 2005 par M. et Mme Royer qui accueillent le public dans cinq chambres d’hôtes.

 

Châteaux de Machy, Maizières-lès-Brienne, Mathaux, Menois

- Château de Machy :

Il est fait mention d’un château et d’une chapelle associée à cet édifice ; vraisemblablement vendus comme bien national vers 1795.

- Château de Maizières-lès-Brienne :

Le nom viendrait du latin "masura". Il est mentionné dès l'époque carolingienne et une famille chevaleresque de ce nom est attestée aux XIIe et XIIIe siècle. Le fief de Maizières relevait de Rosnay et fut acquis au milieu XVIIIe par la famille Loménie qui possédait le château de Brienne

- Château de Mathaux

lieu-fort au XIVe s. Le dernier a été démoli en 1821.

- Château de Menois :


Construit à la fin du XVIIe s. C'est en 1833 que Pierre-Antoine-Ambroise Arson fait restaurer le château pour le mariage de sa fille Gabrielle.

1925, le Notaire Maurice Gillet achète le domaine et son château à la famille Doé.

En 1966, la propriétaire de l’hôtel de Marizy à Troyes, veuve de Maître Maurice Gillet, notaire, donne cet immeuble par testament à la Ville de Troyes, pour que la municipalité y abrite des actions formatrices pour les jeunes, et la laisse y habiter jusqu'à sa mort. La ville lui achète sa propriété du château de Menois (condition du don). 

Ce parc floral et de loisirs de 48 hectares, fait de Troyes une des villes-test européennes en matière de fleurissement dans les années 1970-1980.

 

Le château de Menois tel que l'on peut le voir en 2023

Abandonné depuis 40 ans. Le château vient de trouver un acheteur qui voudrait en faire un ensemble hôtelier de luxe.

C’est la fin d’un long feuilleton. Après de nombreux rebondissements, le château de Menois situé à Rouilly-Saint-Loup sera sauvé.

Ce lundi soir 4 juillet 2016,  le conseil municipal de Troyes devrait approuver la cession d’une partie du manoir au groupe Colibri France pour une somme globale de 880 000 euros.

L’offre de cet investisseur privé porte sur une surface de 311 116 m2 pour 730 000 euros avec un projet de réhabilitation du château en site hôtelier haut de gamme.

Une autre partie de l’offre concerne l’accueil de loisirs déjà existant : 15 214 m2 estimés à 150 000 euros.

Le domaine de Menois composé de 85 hectares était propriété de la municipalité troyenne depuis 1966.

Dans le début des années 2010, un troyen, Jacques P. riche commerçant voulait acheter le château à la ville pour ainsi le sauver de la ruine et créer un endroit pour organiser des expositions d’arts. Malheureusement, n’étant pas des mêmes idées politiques que la mairie, on lui a refusé la vente alors qu’il payait rubis sur l’ongle.

En juin 2015, la ville envisageait de détruire le château en très mauvais état mais un réseau social s'était mobilisé pour sauver le site.

 

Projet de restauration du château

C’est finalement un régional de l’étape, Maxence Gublin qui reprend le dossier en main en se portant acquéreur du domaine de Menois, en 2019, en même temps que l’ancienne gendarmerie départementale du quai Dampierre à Troyes. C’est dans ce dernier site qu’a pris place l’hôtel-spa de la Licorne MGallery, un établissement cinq étoiles inauguré au printemps 2023, au centre-ville de Troyes.

La Licorne 


Après cette réalisation, l’investisseur troyen s’attaque à l’aménagement, tant attendu, du domaine de Menois, fermé au public depuis de nombreuses années.

Il est notamment prévu la construction d’un complexe hôtelier portant les capacités d’hébergement sur le site à environ 80 chambres. Plusieurs types d’hébergement sont envisagés, dans des cabanes dans les arbres, des lodges et des solutions plus classiques d’un hôtel avec 40 chambres.

Des constructions qui feront appel au bois en grande partie. L’implantation d’une ferme pédagogique est également au programme, ainsi qu’une boutique de vente des productions en permaculture effectuées sur place.

Un espace bien-être, une petite maison médicale liée au sport, des terrains de sport, un spa, des espaces de restauration font aussi partie du projet. Le tout placé sous le signe du développement durable en répondant aux normes HQE pour les matériaux et en installant par exemple des ombrières sur les parkings pour la production d’électricité par des panneaux photovoltaïques.

Un ensemble qui sera dédié aux touristes mais aussi aux visiteurs locaux qui pourront profiter d’un cadre verdoyant, des activités de loisirs et de produits en circuit court. Un bel exemple d’agrotourisme aux portes de Troyes qui va ajouter à l’attractivité du territoire. Côté réalisation, tout devrait s’enchaîner assez vite avec l’obtention d’un permis de construire pour le début de l’année prochaine.

Une étape qui permettra ensuite de lancer les travaux dans la perspective d’une ouverture au public à l’horizon 2026. Le montant global de l’investissement devrait se situer à 12 millions d’euros. La Région Grand Est va apporter sa pierre à l’édifice sous la forme d’une subvention de 500 000 euros, attribuée dans le cadre de l’appel à projets autour du tourisme et de l’hébergement durables.


la grange de la ferme du château va devenir salle polyvalente

Le pigeonnier de la ferme et la grange à l'arrière


Menois - autrefois



Châteaux de Labourat, La Chaise, Lignol-le-Château

- Château-manoir du Labourat :



L’année 1913 a vu disparaître le curieux petit édifice connu sous le nom de Château ou Manoir du Labourat. Son nom également « Labouras » (de labourage), rappelant l’existence d’une ancienne ferme ou gagnage (pâturage).

Le quartier s’appelait « Laboras » dès l’année 1131, et l’abbaye de Saint-Loup de Troyes y possédait alors une vigne qui lui avait été donnée par Charles-le-Chauve (840-877).

Cette pittoresque construction du XVIIe siècle, que ses galeries courant sur 3 côtés du premier étage rendaient si gracieuse, si légère, si exigüe aussi, disaient les occupants, n’était pas un château, pas même un menu fief, mais tout au plus un pavillon champêtre, une maisonnette de jardin, le « vide-bouteille » d’un bourgeois ou la « folie » d’un membre de la noblesse troyenne.

Le Labourat, dépendance du bourg de Saint-Jacques, était lui-même une seigneurie, en 1565, entre les mains d’Antoine Menisson, écuyer du prince Condé, seigneur de Saint-Pouange et de Souleaux. On ignore d’ailleurs qui l’a fait construire et quels furent les propriétaires jusqu’à la famille Turpin, qui la posséda presque tout le XIXe siècle et après qui elle passa à M. Giraud-Drouot, négociant.

Elle avait fort bon air, autrefois, lorsqu’avec les 2 pavillons qui se faisaient pendant à ses côtés, elle montrait joyeusement les épis de terre cuite qui surmontaient sa toiture en tuiles vernissées.

Deux vues en ont été dessinées par E. Vin. L’une d’elles illustre un article de M. Albert Babeau sur « Les anciennes Galeries des maisons de Troyes » pour l’« Annuaire de l’Aube » de 1884. On en voit là les faces ouest et sud. L’autre dessin, préparé pour l’« Annuaire » de 1885, mais non utilisé, présente la face nord avec les 2 bâtiments de dépendances, sans cependant montrer, encastrée dans le mur de celui de droite, la pierre sculptée, en façon de stèle, où se devinaient encore des formes humaines, mais très effacées.

Entretenu, le Manoir ou Château du Labourat eût pu  défier encore quelques siècles. Mais, l’abandon dans lequel il était resté, en amenant des déprédations devenues irrémédiables, a rendu nécessaire sa démolition complète.

- Château de La Chaise :

 


Pavillon de chasse de style Napoléon III construit autour de 1860 par la famille Du Pont de Compiègne. Le château de La Chaise a sans doute été édifié en deux temps, d'abord la partie centrale en pan de bois, puis les deux ailes latérales (aile Sud en pan de bois, aile Nord en brique avec décor de plâtre), il est achevé en 1864. Les communs ont été construits en 1885, l'ensemble possédait un décor polychrome, goût du XIXe siècle pour l'architecture pittoresque issue de la découverte de l'architecture traditionnelle française et étrangère. A l'intérieur, la partie centrale possède une salle lambrissée, un escalier en bois à balustres et une salle du premier étage avec cheminée en marbre. A l'extérieur, façade sud flanquée d'une double galerie.

Éléments protégés MH : le corps central en totalité, les façades et les toitures pour les ailes latérales : inscription par arrêté du 14 mars 2000.

Propriété privée

 

- Château de Lignol le Château


Le château Lignol a été construit aux XIIe et XVIe siècles, très bien restauré au XIXe siècle, il présente une magnifique façade Renaissance cantonnée de deux tours rondes. 

Dans le parc se trouve un pigeonnier circulaire et un miroir d’eau qui magnifie le site.

Propriété privée


je fais une petite parenthèse : 

La petite église de Lignol-le-Château, placée sous le vocable de saint Sylvestre, encore entourée de son cimetière, se dresse au cœur du village. C’est un édifice composite qui n’a conservé de sa construction primitive du XIVe s. que le transept saillant, remanié au XIVe s. par l’ouverture de baies en arcs brisés ; celles-ci ont gardé leurs remplages flamboyants. Le chœur et les chapelles latérales ont été élevées au XVIe siècle. La nef et le clocher datent du XVIIIe siècle.

Le transept a conservé sa voûte d’origine. Le chœur polygonal se compose d’une travée voûtée sur croisées d’ogives dont les nervures pénètrent directement dans des colonnes engagées. Il est largement éclairé par cinq baies. Les baies latérales sont à deux lancettes et la fenêtre d’axe, plus large, est composée de trois lancettes garnies de vitraux modernes. A l’extérieur, le chevet est contrebuté par des contreforts à glacis. Les deux chapelles latérales du chœur sont percées de grandes baies flamboyant es qui ont perdu leur vitrerie d’origine. Ces chapelles s’ouvrent sur la nef par un grand arc en tiers-point retombant sur des culs-de-lampe moulurés. La chapelle nord conserve des boiseries peintes du XVIIe s. retraçant la vie de saint Bernard. L’édifice renferme aussi un retable du XVIe s., divisé en sept arcatures contenant  des  statues d’apôtres, et une chaire à prêcher du XVIIIe siècle.

La nef unique est précédée d’un clocher-porche couronné par une petite flèche. Un oculus sans ornementation est percé au-dessus de la porte. L’étage, souligné par un bandeau, est percé d’une baie sur chacune de ses faces.

 

Retable en pierre polychrome du XVIe siècle


Dans le cimetière, la tombe du Comte de Rochechouard, colonel du Tsar Alexandre Ier...


Les châteaux de l'Aube





Autodafé de Troyes de 1288

  Philippe le Bel et les juifs Larousse : autodafé : " Jugement sur des matières de foi. Exécution du coupable à la suite de cette sent...