lundi 26 août 2024

Jacques Hennequin de Troyes, professeur de Richelieu


Paris. Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, OBL 32-1. Pièce 84

Titre attesté :  

Quaestio theologica. Quis ostendit nobis bona? Psalm. 4... Has theses, Deo duce, & praeside S. M. N. Jacobo Hennequin doctore socio & lectore domus Sorbonicae, tueri conabitur Alexander Delattre Ambianus. Baccalaureus theologus, die sabbati quarta mensis januarii ann. Dom. 1653. ab octava ad vesperam. In scholis theologicis regiae Navarrae. Pro majore ordinaria

Date 1653


 Il nait à Troyes, le 7 novembre 1576, d’une famille de bonne bourgeoisie. Le registre de Saint-Jean-au-Marché indique que Jacques est le fils de Johan Hennequin et dame Marie Angenoust.

Il décède à Troyes, après une longue existence de 85 ans, le 31 août 1661. Cette longévité exceptionnelle pour un homme du XVIIe siècle, lui permit de fournir une longue carrière de professeur de théologie en la maison de Sorbonne si renommée.

Ce fut le 15 août 1605, que Jacques Hennequin « Trescensis » fut admis à la « probatio marum ».

Dès le 1er octobre, la Faculté lui accorda l’hospitalité, puis dès novembre, la Société de Sorbonne coopta le bachelier.

Le 11 janvier 1606, il était admis « ad juramenta societatis ».

Le 1er avril 1606, notre troyen se voit élever à la dignité et fonction de prieur de la Sorbonne qu’il dirigea 2 ans. Travailleur et désireux de devenir un maître ès sciences sacrées, il conquiert en 1608 le grade de licencié en théologie. Deuxième des licenciés de l’année, Hennequin s’engage dans la carrière de professeur de théologie.

C’est sous son priorat que « Messire Armand du Plessis de Richelieu, révérendissime évêque de Montluçon » fut agrégé à la Sorbonne.


Le Cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne, 
musée des beaux-arts de Strasbourg.


Le 31 octobre 1612, Hennequin est élu Lecteur (professeur de théologie) de la maison Sorbonne en remplacement de Messire Pierre Leclerc. Hennequin allait enseigner la science des choses divines pendant 48 ans, poste le plus important de la maison.

Jacques Hennequin, retiré à Troyes, le 22 Novembre 1651, fait don à Troyes de sa bibliothèque, premier noyau de la Médiathèque actuelle (Le traité de donation est conservé sous la cote manuscrit n°2404). Cela représentait 4.697 livres, à la condition que ceux-ci soient mis à la disposition du public : « Je donne mes livres aux religieux Franciscains, les Frères Mineurs, appelés Cordeliers, à charge pour eux, de les mettre à la disposition de tous ceux qui désireront entrer… tous les lundis, mercredis, vendredis… depuis midi sonnant jusqu’à soleil couchant… lequel lieu sera appelé la Bibliothèque de Troyes ».

En 1779, le corps municipal ordonne l’ouverture d’une bibliothèque située au couvent des Cordeliers, qui avait toujours été fermée au public.

Arrivé au terme de sa vie, il fait une dotation à l’Hôtel-Dieu le Comte, dont la cote 2869 est à la Médiathèque. Les archives départementales de l’Aube conservent le texte de la fondation d’une deuxième chaire de philosophie et de théologie au Collège de Troyes (cote G 1309). Enfin, les Archives nationales gardent trace de l’insinuation d’une donation au séminaire de Troyes de 12.000 livres

Il n’est pas douteux que J. Hennequin doive être rangé parmi les théologiens qui professaient en matière d’ecclésiologie une conception gallicane. On sait que le gallicanisme revendiquait l’indépendance de l’Eglise de France à l’égard du pouvoir pontifical et soutenait la thèse que l’autorité d’un concile général était supérieure à celle du pontife romain.

 Richelieu était disciple de Jacques Hennequin.

Lors du professorat qu’il exerça au collège de Calvi, le jeune Armand Jean de Richelieu y était élève. Dans l’ouvrage de G. Hanotaux : « Histoire du Cardinal de Richelieu », au tome 1er, se trouvent les preuves documentaires des relations de maître à disciple qui existèrent entre le docteur d’origine troyenne et le futur cardinal : « Vers 1603, après avoir renoncé à une carrière militaire, Richelieu décida d’entrer dans l’Eglise, et aborda la théologie… son premier maître en cette science fut Jacques Hennequin, homme docte, qui enseignait au collège de Calvi… Dès 1603, Armand Duplessis de Richelieu suivait ses leçons… ». Plus loin, Hanotaux écrit : « Nous savons aussi que Richelieu avait étudié sous le célèbre docteur français Jacques Hennequin… ». Et dans un autre tome : « Richelieu couronna ses études privées par des études publiques. Il entendit Hennequin au collège de Calvi. Il apprit de son professeur Hennequin la logique et la morale en 1603… C’est pendant l’année 1607, au cours de laquelle J. Hennequin fut prieur de la Sorbonne, que Richelieu a été admis à l’hospitalité de la maison de Sorbonne, puis en est devenu sociétaire. C’est aussi en présence de Jacques Hennequin que Richelieu soutint sa première Thèse de théologie le 29 octobre 1907 ».

Antoine-Edme de La Huproye

 


La famille de la Huproye, Hupperoye jusqu’au XVIe siècle, a appartenu à la vieille bourgeoisie troyenne. Un de la Huproye a été préposé à l’administration municipale de Troyes, dès le règne de Charles V (1364-1380).

Un Philippon de La Huproye fait partie des notables qui prennent part aux délibérations du conseil de ville en 1431-1433.

En 1463, il y a un Philippe de La Huproye, sergent des chanoines de la cathédrale, et

en 1475-1476, un Philippe de La Huproye est « mesureur des blés du chapitre ».

Le 30 juin 1506, 3 membres de la famille de La Huproye : Nicolas, Collinet et Guillaume sont présents à l’assemblée générale des habitants de Troyes, tenue au couvent des Frères Mineurs, en vue des Etats Généraux de Tours.

En 1598, un Estienne de La Huproye le jeune est imprimeur à Troyes, et en 1600, il parait encore comme marguiller de l’église Saint-Jacques.

D’autres membres  de la famille de La Huproye furent à Troyes marchands courtiers (dont Nicolas, Antoine), auneurs ou drapiers (dont Louis), chirurgiens (dont Pierre) ou apothicaires (dont Jacques). Quelques-uns entrèrent dans les ordres. Plusieurs jouèrent un rôle actif et militant lors des luttes religieuses du XVIe siècle.

Un descendant de cette même famille, après avoir servi sous Louis XIV dans la compagnie des Mousquetaires noirs,  remplit successivement à Troyes, la charge d’assesseur au bailliage et celle de garde marteau des Eaux-et-Forêts. Celui-ci s’appelait Jacques, et signait « de la Huproye de Chanteloup » depuis qu’il s’était installé vers 1715, dans sa propriété de Sainte-Savine (Chanteloup).

La famille de La Huproye a été deux fois alliée à la famille Hennequin, dont un membre, ancien ambassadeur de France à Venise et procureur général au Grand- Conseil, qui fut disgracié par Louis XV, en 1720, pour s’être opposé au funeste système Law. C’est lui qui, pendant son exil, fit reconstruire, vers 1725, le château de Charmont, que devait habiter un jour Antoine-Edme de La Huproye.

Ce dernier naît à Troyes le 17 juin 1765. Pierre de La Huproye, son père, était conseiller du roi en l’élection de Troyes. A six ans et demi, il savait lire et écrire, et, comme il le dira plus tard : « écrire  et lire devaient rester pour toute ma vie, l’un des besoins de mon cœur et l’une de mes plus douces jouissances ».

Il est alors confié à son grand oncle maternel, M. de Maizières, qui possédait le château de Charmont. Ce dernier, véritable père adoptif, eut une grande et heureuse influence sur lui.

M. de Maizières avait été l’artisan de sa fortune : une probité incorruptible, un religieux attachement à ses devoirs, une exactitude rare dans l’exercice de ses fonctions en avaient fait un homme remarquable. A l’une des époques les plus désastreuses du règne de Louis XV, il avait émis en circulations des billets à son nom, et grâce à la confiance qu’inspirait sa parfaite intégrité, ses billets trouvèrent partout bon accueil, soutinrent et raffermirent le crédit public.

 Il refusa le contrôle général des finances. Il alla au secours des Troyens menacés par la disette de 1774, contribuant de son propre argent et de ses récoltes à l’approvisionnement de la ville. En classe de seconde, Antoine-Edme obtient 3 accessits à l’Université de Paris.

Alors qu’une blessure assez grave à la jambe, lors d’une partie de campagne à Clérey le retient dans sa famille, M. de Mézières décède, lui laissant par testament la nue-propriété de ses terres de Charmont, Fontaines et Aubeterre, à charge de l’usufruit au profit de son épouse.

 Après ses études humanitaires, Antoine-Edme fait son droit. En 1786, il se rend à Versailles sous la conduite de M. le marquis de Vallans, écuyer de la reine, afin d’assister à la procession des Cordons bleus, à l’occasion de la décoration du duc d’Enghien.

En août 1787, un office de conseiller au Châtelet se trouvant vacant, le père d’Antoine-Edme profite de l’exil du Parlement à Troyes, pour demander au Président cette charge pour son fils. La Grande Chambre ayant vu à Paris ce jeune candidat, pilier de l’audience à Paris pendant ses 2 années de stage, sans en manquer une seule, de nombreuses relations s’étaient vite formées entre les principaux habitants de Troyes et tous les messieurs du Parlement, dont un logeait chez M. de La Huproye et n’avait qu’à se louer des égards et des soins dont on l’y entourait. La demande fut bien accueillie et le 27 décembre 1787, Antoine-Edme de la Huproye était reçu conseiller au Châtelet.

Église Saint-Symphorien de Charmont et son cimetière

 

ci-dessus, vue aérienne de l'église et du Château de Charmont

Dès le 9e siècle, l'abbaye de Saint Loup de Troyes possédait des biens à Colaverdey. De plus, l'église de Fontaine était succursale de Luyères.

La famille chevaleresque de Colaverdey ne s'éteignit qu'au milieu du 15e siècle. De ce fait, Colaverdey et Fontaine furent achetés par Nicole Mauroy et furent cédés à ses descendants jusqu'au 16e siècle.

Cependant, en 1646, François Mauroy légua Charmont à son petit-fils Bénigne Hennequin, qui acheta Fontaine en parallèle. Jusqu'à la révolution, Charmont et Fontaine eurent les mêmes seigneurs, dont Joseph-Antoine Hennequin, procureur général au Grand Conseil, ambassadeur à Venise. Nous lui devons la construction du château au début du 18e siècle, qui demeure, encore aujourd'hui.


au-dessus du porche Ouest - Tribune en bois de chêne et son escalier du XVI
on y retrouve les blasons des différents seigneurs de Charmont

Haut relief la "Vision de st Hubert" XVIe (polychromie d'époque)


Fonts Baptismaux - pierre calcaire peinte en rouge - XVIe


Vierge à l'Enfant XIVe - peinte au XIXe


Pietà - pierre calcaire XVIe


Ste Barbe XVIe

St Nicolas XVIe - polychromie récente


carreau de pavement du XVIe - blason de Mauroy





3 dalles funéraires de la famille Hennequin
ici : Joseph-Antoine Hennequin, mort le 21 juin 1747. 
Louise-Elisabeth, son épouse, morte le 7 août 1731, à l'âge de 57 ans.

Clef de voûte du XVIe
ange, crosse, mitre évêque


retable - Martyre de Saint Symphorien - XVIIe


Comme dans bien des villages de France, le cimetière est autour de l'église, c'est ainsi que l'on trouve des traces des anciens seigneurs de Colaverdey et de Charmont (aujourd'hui Chamont-sous-Barbuise)


Chapelle des familles
Huproye – Truchy – Poussier – Loriot de Rouvray – Theurier de Pommyer -




Plus loin nous trouvons : 

Ici reposent

Dans l’attente de la résurrection éternelle

Antoine Edme De LA HUPROYES

Conseiller à la cour royale de Paris

Chevalier de la légion d’honneur

Et de l’ordre

Du mérite civil d’Autriche

Décédé à Charmont Le 2 juin 1830

Et

Apolline le MUET

Son épouse dédédée le 23 décembre 1839

Dans sa 34ème année

Leurs aspirations

Ont été pour le ciel

Leur mérmoire

Est en vénération


près du mur Sud de l'édifice :


EDMUNDUS DE MONTANGO DE ROUVROY AOUT 1820





Constitution civile du clergé (1790)

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