Titre attesté :
Quaestio theologica. Quis ostendit nobis bona?
Psalm. 4... Has theses, Deo duce, & praeside S. M. N. Jacobo Hennequin
doctore socio & lectore domus Sorbonicae, tueri conabitur Alexander
Delattre Ambianus. Baccalaureus theologus, die sabbati quarta mensis januarii
ann. Dom. 1653. ab octava ad vesperam. In scholis theologicis regiae Navarrae.
Pro majore ordinaria
Date 1653
Il nait à
Troyes, le 7 novembre 1576, d’une famille de bonne bourgeoisie. Le registre de
Saint-Jean-au-Marché indique que Jacques est le fils de Johan Hennequin et dame
Marie Angenoust.
Il décède à Troyes, après une longue existence de 85
ans, le 31 août 1661. Cette longévité exceptionnelle pour un homme du XVIIe
siècle, lui permit de fournir une longue carrière de professeur de théologie en
la maison de Sorbonne si renommée.
Ce fut le 15 août 1605, que Jacques Hennequin «
Trescensis » fut admis à la « probatio marum ».
Dès le 1er octobre, la Faculté lui accorda
l’hospitalité, puis dès novembre, la Société de Sorbonne coopta le bachelier.
Le 11 janvier 1606, il était admis « ad juramenta
societatis ».
Le 1er avril 1606, notre troyen se voit élever à la
dignité et fonction de prieur de la Sorbonne qu’il dirigea 2 ans. Travailleur
et désireux de devenir un maître ès sciences sacrées, il conquiert en 1608 le grade
de licencié en théologie. Deuxième des licenciés de l’année, Hennequin s’engage
dans la carrière de professeur de théologie.
C’est sous son priorat que « Messire Armand du
Plessis de Richelieu, révérendissime évêque de Montluçon » fut agrégé à la
Sorbonne.
Le 31 octobre 1612, Hennequin est élu Lecteur
(professeur de théologie) de la maison Sorbonne en remplacement de Messire
Pierre Leclerc. Hennequin allait enseigner la science des choses divines
pendant 48 ans, poste le plus important de la maison.
Jacques Hennequin, retiré à Troyes, le 22 Novembre
1651, fait don à Troyes de sa bibliothèque, premier noyau de la Médiathèque
actuelle (Le traité de donation est conservé sous la cote manuscrit n°2404).
Cela représentait 4.697 livres, à la condition que ceux-ci soient mis à la
disposition du public : « Je donne mes livres aux religieux Franciscains, les
Frères Mineurs, appelés Cordeliers, à charge pour eux, de les mettre à la
disposition de tous ceux qui désireront entrer… tous les lundis, mercredis,
vendredis… depuis midi sonnant jusqu’à soleil couchant… lequel lieu sera appelé
la Bibliothèque de Troyes ».
En 1779, le corps municipal ordonne l’ouverture d’une bibliothèque située au couvent des Cordeliers, qui avait toujours été fermée au public.
Arrivé au terme de sa vie, il fait une dotation à
l’Hôtel-Dieu le Comte, dont la cote 2869 est à la Médiathèque. Les archives
départementales de l’Aube conservent le texte de la fondation d’une deuxième
chaire de philosophie et de théologie au Collège de Troyes (cote G 1309).
Enfin, les Archives nationales gardent trace de l’insinuation d’une donation au
séminaire de Troyes de 12.000 livres
Il n’est pas douteux que J. Hennequin doive être
rangé parmi les théologiens qui professaient en matière d’ecclésiologie une
conception gallicane. On sait que le gallicanisme revendiquait l’indépendance
de l’Eglise de France à l’égard du pouvoir pontifical et soutenait la thèse que
l’autorité d’un concile général était supérieure à celle du pontife romain.
Richelieu
était disciple de Jacques Hennequin.
Lors du professorat qu’il exerça au collège de
Calvi, le jeune Armand Jean de Richelieu y était élève. Dans l’ouvrage de G.
Hanotaux : « Histoire du Cardinal de Richelieu », au tome 1er, se trouvent les
preuves documentaires des relations de maître à disciple qui existèrent entre
le docteur d’origine troyenne et le futur cardinal : « Vers 1603, après avoir
renoncé à une carrière militaire, Richelieu décida d’entrer dans l’Eglise, et
aborda la théologie… son premier maître en cette science fut Jacques Hennequin,
homme docte, qui enseignait au collège de Calvi… Dès 1603, Armand Duplessis de
Richelieu suivait ses leçons… ». Plus loin, Hanotaux écrit : « Nous savons
aussi que Richelieu avait étudié sous le célèbre docteur français Jacques
Hennequin… ». Et dans un autre tome : « Richelieu couronna ses études privées
par des études publiques. Il entendit Hennequin au collège de Calvi. Il apprit
de son professeur Hennequin la logique et la morale en 1603… C’est pendant
l’année 1607, au cours de laquelle J. Hennequin fut prieur de la Sorbonne, que
Richelieu a été admis à l’hospitalité de la maison de Sorbonne, puis en est
devenu sociétaire. C’est aussi en présence de Jacques Hennequin que Richelieu
soutint sa première Thèse de théologie le 29 octobre 1907 ».