Herbert
II de Vermandois (900-943)
Le carolingien Herbert II de Vermandois (900-943), a
pour aïeul Charlemagne, dont le père Herbert I a été assassiné en 900. Il fait
un beau mariage avec la fille d’un premier lit du roi Robert, Adèle qui lui
apporte le comté de Meaux.
Après la destitution du roi carolingien, l’Est et
l’espace champenois s’ouvrent devant lui.
Il sert loyalement le roi Raoul, et lui sauve même
la vie dans un combat contre les Normands. Le roi attribue la succession de
l’archevêque de Reims à Hugues, le second fils d’Herbert, qui n’a alors que 5
ans. En attendant qu’il soit en âge d’exercer le ministère, son père prend en
charge le temporel, laissant le spirituel à l’évêque de Soissons, qui lui est
tout acquis. Hugues ayant atteint sa vingtième année, obtient la prêtrise et
peut être alors consacré archevêque.
Herbert de Vermandois est le premier de la lignée.
Il disparaît en 943, la mort le surprenant au milieu d’une harangue, devant ses
hommes.
Ses terres sont dispersées en 946, entre ses
enfants, tous ses fils ayant atteint leur majorité, fixée à 12 ans chez les
Carolingiens.
Herbert III, dit le Vieux (943-980)
Herbert II décédé, lui succède son fils aîné Herbert
III, dit le Vieux (943-980), qui épouse en 951 la vieille reine Ogive, la mère
de Louis IV. Il entre si bien dans la faveur du roi Lothaire, qu’il peut se
targuer du titre de comte des Francs, puis de la charge de comte du palais,
origine du titre de comte palatin, que porteront plus tard des comtes de Champagne.
Son nom figure même au revers d’un denier royal.
Tandis que son aîné s’emploie à faire fructifier sa
part de l’héritage paternel, son frère Robert, reçoit en dot, lors de son
mariage avec la fille de Gilbert comte d’Autun et de Châlons, le comté de
Troyes, et devient ainsi comte de Meaux et de Troyes. Il expulse, en 959, notre
évêque Anségise (ancien chancelier du roi Raoul), s’intitulant « le très
glorieux comte de la ville de Troyes ».
Troyes est alors la seule cité épiscopale de
Champagne dans laquelle le comte règne sans partage.
Jusqu’au début du XIII° siècle, où le pape Innocent
III désigne l’archidiacre Hervée, c’est lui qui propose les évêques, dispose de
la régale (droit de percevoir les revenus de l’évêché pendant sa vacance), est
le seul maître de la monnaie…
Toutes ces prérogatives expliquent le rôle capital
que la ville de Troyes jouera dans la constitution du futur comté de Champagne.
Herbert IV le Jeune (980-995)
Herbert le Vieux ne laisse aucun héritier direct,
mais deux neveux, l’un Herbert IV dit le
Jeune, fils de son frère Robert de Meaux et de Troyes, l’autre Eude I de Blois.
Eudes
I de Blois (980-996)
Eudes I de Blois fils de son beau-frère Thibaud de
Blois, désignés à cette époque, comme « des hommes illustres et d’une puissance
reconnue », auxquels le roi Lothaire partage l’héritage d’Herbert le Vieux.
Le fils d’Herbert le Jeune décède en 1020, ainsi
s’éteint la lignée herbertienne à Troyes.