Des bains-douches à la piscine du Vouldy
appelée également Piscine Lucien Zins
Cet établissement aura une fonction sanitaire
permettant de :
- doter la population de lavoirs avec eau de sources
permettant de remplacer les lavoirs à eau sale établis sur les ruisseaux
sillonnant la Ville
- de proposer des bains-douches pour la population
qui ne dispose pas d’eau courante
La Municipalité Clévy précise que l’établissement
pourra être complété par une piscine d’eau chaude. Le site a été retenu : entre
le quai Lafontaine, le quai St Dominique et la Rue du Cloître St Etienne, sur
l’emplacement de l’ancienne usine élévatoire des eaux du canal
Benoit Klopstein, Président du Cercle des Nageurs Troyens, vice-Président de la fédération française de natation et de sauvetage, et homme fort de la natation troyenne, engage un fort lobbying auprès des élus municipaux et des autres sociétés sportives. Ainsi, les 45 sociétés sportives troyennes somment, dès juin 1929, dans un courrier collectif adressé au Maire de reconsidérer le projet précédent et demandent la création d’une piscine en même temps que les bains-douches. Avec trois sociétés de natation (Les Mouettes de Troyes, l’Energie Troyenne et le Club des Nageurs Troyens), il est vrai que Troyes dispose d’un potentiel important de nageurs.
Le 28 mai 1930, sous l’impulsion du Maire Armand
Privé, le Conseil Municipal considère que la construction d’une piscine
s’impose. Afin de former un établissement modèle et d’éviter les complications
techniques liées à une construction ultérieure, il est acté la construction :
- de
bains-douches comprenant 16 cabines de bains, 24 cabines de douches et 4
WC
- d’un
bassin de 25m x 12m d’environ 550m3
- d’un
lavoir de 48 places et d’une buanderie aménagée
- de
104 cabines de déshabillage réparties sur 2 niveaux en passerelle
- d’un
labyrinthe hydraulique permettant aux nageurs accédant au bassin de se
savonner et de se rincer
Les eaux seront déversées après filtration et
épuration dans le canal ou dans la Seine.
La dépense totale pour la construction de
l’établissement est évaluée à 3 720 000 francs.
Il est prévu que la Ville participe à hauteur de
800 000 francs et l’Etat à hauteur de 700 000 francs. La « Société
d’Habitations à bon marché et de bains-douches » doit réaliser les
travaux et en financer une partie pour en bénéficier ensuite d’un droit
d’exploitation pour une durée de 15 ans.
Suite aux difficultés financières et la probable
faillite de la « Société d’Habitations à bon marché et de bains-douches »
en octobre 1932, une négociation est engagée avec la « Société des
belles piscines de France » (SBPF). Seulement, la « Société
d’Entreprises et de Constructions en Béton Armé » (SECBA) fait une
meilleure offre à la Ville (3 500 000 francs) avec une durée de
concession de 30 ans contre 40 pour la SBPF. Le projet est sensiblement
amélioré et le nombre de cabines est porté de 104 à 180. Le Conseil Municipal
approuve, le 25 juillet 1933, le contrat avec la SECBA et prévoit une durée de
réalisation de 10 mois.
Le 4 septembre 1934, Armand Privé, Maire de Troyes, donne le premier coup de pioche de cet établissement hydrothérapique. C’est M. Lévrier, architecte et ingénieur de la Ville qui a apporté tout son savoir-faire dans l’élaboration d’une ligne architecturale avant-gardiste pour l’époque mêlant briques, grandes surfaces vitrées et verrières en toiture.