dimanche 28 juillet 2024

Les bains-douches à Troyes

 

Des bains-douches à la piscine du Vouldy 

appelée également Piscine Lucien Zins

Cet établissement aura une fonction sanitaire permettant de :

- doter la population de lavoirs avec eau de sources permettant de remplacer les lavoirs à eau sale établis sur les ruisseaux sillonnant la Ville

- de proposer des bains-douches pour la population qui ne dispose pas d’eau courante

La Municipalité Clévy précise que l’établissement pourra être complété par une piscine d’eau chaude. Le site a été retenu : entre le quai Lafontaine, le quai St Dominique et la Rue du Cloître St Etienne, sur l’emplacement de l’ancienne usine élévatoire des eaux du canal


Plusieurs projets voient le jour. Ci-dessous (à gauche) le projet prévoit un réaménagement de l’usine élévatoire des eaux. Ci-dessous (à droite) le projet présente un nouveau bâtiment dans lequel apparaissent une piscine… et l’emplacement d’une deuxième piscine si nécessaire.


Benoit Klopstein, Président du Cercle des Nageurs Troyens, vice-Président de la fédération française de natation et de sauvetage, et homme fort de la natation troyenne, engage un fort lobbying auprès des élus municipaux et des autres sociétés sportives. Ainsi, les 45 sociétés sportives troyennes somment, dès juin 1929, dans un courrier collectif adressé au Maire de reconsidérer le projet précédent et demandent la création d’une piscine en même temps que les bains-douches. Avec trois sociétés de natation (Les Mouettes de Troyes, l’Energie Troyenne et le Club des Nageurs Troyens), il est vrai que Troyes dispose d’un potentiel important de nageurs.

Le 28 mai 1930, sous l’impulsion du Maire Armand Privé, le Conseil Municipal considère que la construction d’une piscine s’impose. Afin de former un établissement modèle et d’éviter les complications techniques liées à une construction ultérieure, il est acté la construction :

  • de bains-douches comprenant 16 cabines de bains, 24 cabines de douches et 4 WC
  • d’un bassin de 25m x 12m d’environ 550m3
  • d’un lavoir de 48 places et d’une buanderie aménagée
  • de 104 cabines de déshabillage réparties sur 2 niveaux en passerelle
  • d’un labyrinthe hydraulique permettant aux nageurs accédant au bassin de se savonner et de se rincer

Les eaux seront déversées après filtration et épuration dans le canal ou dans la Seine.


Plan du projet final On distingue chaque espace : les douches, les bains, les lavoirs, la buanderie, au centre le bassin et le labyrinthe hydraulique. Crédits photos : Carole Bell / Ville de Troyes

La dépense totale pour la construction de l’établissement est évaluée à 3 720 000 francs.

Il est prévu que la Ville participe à hauteur de 800 000 francs et l’Etat à hauteur de 700 000 francs. La « Société d’Habitations à bon marché et de bains-douches » doit réaliser les travaux et en financer une partie pour en bénéficier ensuite d’un droit d’exploitation pour une durée de 15 ans.

Suite aux difficultés financières et la probable faillite de la « Société d’Habitations à bon marché et de bains-douches » en octobre 1932, une négociation est engagée avec la « Société des belles piscines de France » (SBPF). Seulement, la « Société d’Entreprises et de Constructions en Béton Armé » (SECBA) fait une meilleure offre à la Ville (3 500 000 francs) avec une durée de concession de 30 ans contre 40 pour la SBPF. Le projet est sensiblement amélioré et le nombre de cabines est porté de 104 à 180. Le Conseil Municipal approuve, le 25 juillet 1933, le contrat avec la SECBA et prévoit une durée de réalisation de 10 mois.

 Le 4 septembre 1934, Armand Privé, Maire de Troyes, donne le premier coup de pioche de cet établissement hydrothérapique. C’est M. Lévrier, architecte et ingénieur de la Ville qui a apporté tout son savoir-faire dans l’élaboration d’une ligne architecturale avant-gardiste pour l’époque mêlant briques, grandes surfaces vitrées et verrières en toiture.

La Motte-Tilly

 



La marquise de Maillé restaura, seule et en quelques années, l’intérieur du château de la Motte Tilly et lui redonna son faste d’antan. A sa mort, en 1972, elle confia à la Caisse nationale des Monuments Historiques et des Sites la mission d’ouvrir le domaine au public.

La marquise de Maillé demanda au nouveau propriétaire que tout soit fait pour que le visiteur ait le « sentiment d’une présence ». Voulait-elle par-là rappeler sa propre présence ? Souhait-elle lancer les prémices d’une animation pour que cette demeure en s’installe pas, à tout jamais, dans l’attitude figé d’un musée sans vie ? Ou bien désirait-elle saluer, par quelques délicates attentions, le visiteur et lui laisser, au hasard de sa promenade, le soin de découvrir « l’âme des lieux », façonnée par deux cents ans d’histoire ?

1787 : Dans deux ans éclatera la Révolution qui, pour certains sera l’couverture vers une ère nouvelles tandis que, pour d’autres, ce ne sera qu’un énorme pétard mouillé de sang.

Comment vivait-on sous cet « Ancien Régime » ? Il y avait, nous dit-on, trois classes : la Noblesse, le Clergé, le Tiers-Etat. Cette classification n’est qu’arbitraire. La réalité est à la fois plus simplet et plus complexe. Il n’existait que deux sociétés qui s’ignoraient et qui n’avaient entre elles que des rapports obligés : la Noblesse et le Haut-Clergé d’une part, le peuple et le bas-clergé d’autre part.

Cependant, comme les mauvais romans d’amour, un troisième larron allait se glisser entre ces deux protagonistes. Né de l’un comme de l’autre il a nom : Bourgeoisie. C’est son souffle qui déchainera la tempête…


La Motte Tilly à la fin du XVIIe

LA MOTTE TILLY


Le grand escalier et ses fausses pierres peintes sur les murs

Le nom même de la Motte Tilly indique qu’il y eut ici une motte féodale, c’est-à-dire un château-fort bâti sur une hauteur.

Tilly signifierait que ce lieu devait être entouré de tilleuls (lat. Tilia)

Cet emplacement s’élevait au bord de la Seine, à l’extrémité du parc actuel du château. Le tracé des douves qui l’encerclaient se lit encore sur le terrain.

La motte Tilly appartint successivement aux seigneurs de Tilly, aux Maison de Traînel et de Chateauvillain, aux Raguier, aux d’Elbeyne et aux Noailles. Le 24 mai 1748, le Maréchal du de Noailles cède la terre à l’abbé Joseph-Marie Terray et à son frère Pierre, Vicomte de Rosières, Conseiller du Roy.

L’abbé Joseph-Marie Terray né en 1715, n’était alors que conseiller au Parlement de Paris. Ce n’est qu’en 1769 que, protégé de la Marquise de Pompadour, il entrera dans le « trimvirat Maupeou » et deviendra Contrôleur Général des Finances, Ministre d’Etat et Ordonnateur des Bâtiments du Roi. Les mesures financières qu’il prit pour rétablir le trésor royal le rendirent parfaitement impopulaire et, en 1774, Louis XVI dut le faire remplacer par Turgot.


L'abbé Jean-Marie Terray

Au XVIIIe siècle, les « abbés de cour » (de l’araméen abba, père) n’ont que de très lointains rapports avec les prêtres (du grec presbuteros, vieillard). Il est logique à cette époque que dans une famille –même de petite noblesse- l’un des fils fasse une carrière militaire, se marie et aie des enfants qui prolongeront le nom tandis que l’autre fils devient abbé et reste –officiellement - célibataire. Cette façon de faire, approuvée par l’Église, est essentiellement dictée par le désir impérieux de conserver l’héritage indivis.



Ces fils entrant ainsi « en religion » n’ont, bien évidemment, aucune vocation pour la vie monacale et restent clercs, sans être ordonnés. Faute de la fortune des armes, ils briguent les fonctions honorifiques et recherchent la fortune de l’argent et… des femmes.  Jean-Marie Terray ne fera pas exception à la règle, et, puisque la considération vient de l’argent que l’on perd, avec indifférence, aux jeux, des maîtresses qui vous « protègent », de la magnificence du château qu’on possède et du faste des réceptions qu’on y donne, en 1754 devenu Seigneur de la Motte Tilly, il fera raser le vieux château du Moyen-Age et reconstruira une « demeure champêtre » sur une hauteur en retrait de l’ancienne motte.

Les travaux seront confiés en 1755 à François-Nicolas Lancret, neveu et filleul du peintre, auquel on doit également d’Hôte de ville de Chaumont et celui de Châteauvillain en Haute-Marne.




Constitution civile du clergé (1790)

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