vendredi 11 octobre 2024

Châteaux de St Liébault, st Lupien, St Lyé

 

Château de Saint-Liébault :



Le fief de Saint Liébaud (Estissac), relève de la baronnie de Villemaur. Du XIIIe au début du XVIIe siècle, s’y succèdent forteresses et châteaux. Jusqu'au XVIIIe siècle, le village s'appelle Saint-Liébault.

En 1564, le village fait partie du grand tour de France de Charles IX, sur l'initiative de Catherine de Médicis. Le roi y soupe le 21 mars.

Jacques Vignier, baron de Jully et des Riceys, conseiller du roi, intendant des Finances, acquiert la terre de Villemaure et en devient seigneur de 1615 jusqu’à sa mort en 1631.

Il fait alors bâtir à Saint-Liébaud son nouveau château, sur un vaste plan. Le nom de l’architecte est inconnu, mais les documents graphiques ne laissent aucun doute : Jacques Vignier s’est adressé à un architecte parisien de renom. 

Ce château est bien habité en 1630, si l’on en croit la description manuscrite qu’en fit, cette année là, Jean Chobert, procureur fiscal. Il correspond exactement au dessin conservé aux Archives nationales et exécuté en 1738. Les matériaux utilisés sont toujours la brique et la pierre de Tonnerre.

L’escalier central, surmonté d’un dôme, servait d’axe parfait de symétrie aux 2 pavillons qui l’encadraient de chaque côté. A la mort de son père, ses frères ayant licité, Claude Vignier, intendant de Champagne, devient propriétaire du château et continue les travaux, surtout dans les jardins. Mais, Claude Vignier s’endette, et ses créanciers font vendre la baronnie en 1647.

En 1650, la seigneurie de Saint-Liébault appartient alors au chancelier Pierre Séguier, puis, par l’union de sa fille Marie, à la famille du comte Cambout de Coislin.

Pierre Séguier embellit son nouveau château, et met à contribution de nombreux artistes.

Le château est transmis ensuite à la descendance, Marie-Henriette de Rochefort, en 1732, qui épouse Charles de Roye de la Rochefoucauld, comte de Blansac.

En 1758, Louis Armand de la Rochefoucauld hérite de cette terre et la fait ériger en duché héréditaire sous le nom d’Estissac (du nom de la seigneurie d’Estissac, province d’Aunis, près de La Rochelle).

Le château est reconstruit à la fin du XVe siècle, sur l’emplacement d’un ancien château fort.

Il est complètement détruit en 1793. Au cours de la Révolution française, la commune de Saint-Liébaud porta provisoirement les noms de Lyébault-sur-Vanne et de Val-Libre.

Une communauté protestante relativement nombreuse a existé à Estissac et dans ses environs, sous l’Ancien Régime et au XIXe siècle. La commune d’Estissac était d’ailleurs dotée d’un temple protestant à cette époque.

 

Château de Saint-Lupien


Il a été érigé en fief le 18 mars 1648 pour Charles de Beruryer, seigneur de Bussy-Saint-Georges, par le chapitre de Sens. Il se composait de 105 arpents de terres et une bâtisse carrée. Château avec quatre tours, une cour centrale un colombier... 

Le vieux château était appelé Château des Berruyers. Maison seigneuriale démolie en 1774.


Château des Évêques de Troyes

à Saint Lyé


Romain fonda le monastère de Mantenay et en fut le premier abbé. Lorsqu’il succéda à saint Remi sur le siège épiscopal de Reims en 533, saint Lyé en fut le second abbé.

Saint Lyé, décédé en 545, donna son nom au pays. Situé sur une voie romaine et aux abords de la Seine, le village aura un rôle capital. Les rois de France y font bâtir un château fort. En temps de paix le château se fait accueillant pour recevoir les personnages de marque, les princes, même les rois (Charles VIII en 1486). En temps de guerre, la forteresse sert à protéger la ville de Troyes.

Au XIIe siècle, l’Evêque de Troyes, est le premier des seigneurs de Saint Lyé. Il y possède une résidence rurale, composée : « d'un château clos de murs et de fosse à eaux vives et attenant des fosses une basse-cour en laquelle a deux granges et une maison pour mettre les blés et le bétail ».

Les hameaux de Riancey, Barberey-aux-Moines et Grange l’Evêque seront rattachés à la commune de Saint-Lyé.

Grange l’Evêque existait au XIIe siècle, l’Evêque de Troyes, seigneur de Saint Lyé y possédait un établissement, de là est venu le nom du hameau. Le monastère fut détruit en 959 par les Saxons qui vinrent soutenir à Troyes la cause de l’évêque Anségise.

Hatton (1122-1146), évêque de Troyes, fut le premier seigneur de Saint-Lyé. Les dîmes, autrefois perçues par l’abbé, à la disparition de l’abbaye, le furent par l’évêque de Troyes.

Ainsi, Henri de Carinthie (1147-1169), fut nommé comme décimateur de la paroisse de Saint-Lyé en 1169, une bulle du pape Alexandre III en faisant mention.

En 1177, le roi Louis VII, qui « chérissait » notre évêque Mathieu (1169-1180), confirma d’une façon officielle que ce fief appartenait à l’Evêque, et il lui donna beaucoup pour son évêché.

Les autres seigneurs de Saint-Lyé furent les évêques de Troyes : 

Manassès de Pougy (1181-1190), Barthélemy, Haïce de Plancy (1190-1192), Garnier de Traisnel (1193-1205), Hervée (1206-1223), Robert (1223-1233), Nicolas de Brie (1233-1269), Jean de Nanteuil (1269-1297), Guichard (1297-1314), Jean d’Auxois (1314-1316), Guillaume Méchin (1315-1324), Jean d’Aubigny (1324-1341), Jean d’Auxois II (1342-1352), Henri de Poitiers (1352-1370), Jean Bracque (1370-1375), Pierre de Viliers (1375-1377), Pierre d’rcies (1377-1395), Etienne de Givry (1395-1426), Jean Léguisé (1426-1450), Louis Raguier (1450-1483), Jacques Raguier (1483-1518), Guillaume Parvi (1518-1527), Odard Hennequin (1527-1544), Louis de Lorraine (1544-1550), Antoine Caracciole (1550-1561), Claude de Beauffremont (1562-1593), René Benoit (1593-1604), René de Breslay (1604-1641), François Malier (1641-1678), François Bouthillier (1678-1697), Denis François de Bouthillier de Chavigny (1697-1718), Jacques, Bénigme Bossuet (1718-1742), Matthias Poncet de la Rivière (1742-1758), Jean Baptiste Marie Champion de Cicé (1758-1761), Claude Matthias Joseph de Barral (1761-1789).


Seigneurie de Saint-Lyé, plan d’une partie des environs du château. XVIIIe siècle ?
 (Arch. dép. Aube, G 843)


Le château de Saint-Lyé fut bien national à la Révolution. Le sieur Milong, expert, dressa l’inventaire du domaine de Saint-Lyé. C’est ainsi que par les états descriptifs, nous pouvons avoir connaissance de cette propriété :

« une maison seigneuriale, composée de plusieurs appartements très beaux, un accin, une maison servant de logement au garde ou jardinier, les cors, jardin potager et fruitier, parterre, massif et parc, le tout contenant y compris l’emplacement des bâtiments 45 arpents, 78 arpents de pré, une garenne de 28 arpents, 9 remises, la pêche dans la Seine… Du domaine dépend aussi une ferme de 368 arpents de terres labourables, plus des prés… ».

Le tout faisant environ 230 hectares de nos jours. Relégué au rang des châteaux ordinaires, celui de Saint-Lyé aura de nombreux personnages comme propriétaires.

Dès que fut connue la mise en vente du domaine, la commune de Saint-Lyé revendiqua pour elle « l’avenue qui allait du grand chemin à la grille de fer du château, la voie d’Aix, à l’autre extrémité du pays, laquelle conduisait à la grande route. Le Conseil communal estime que ces deux voies d’accès devraient revenir logiquement à la commune qui revendique également, et pour les mêmes raisons, la place près de l’église, voisine de l’entrée du château, ainsi que les arbres qui y sont plantés, une plantation de saules au lieu dit les Banquettes et le terrain où était l’ancien lit de la rivière avant l’ouverture du canal de navigation, enfin les arbres plantés par les évêques sur le bord du fossé qu’un d’eux avait fait creuser dans la réserve de Mantenay pour y faire venir les eaux de la Seine ».

L’administration ne retint pour la commune, que l’avenue du Château. Le château de Saint-Lyé resta propriété de l’Etat, environ 15 mois.

L’adjudication eut lieu le 16 février 1791, et l’acquéreur fut Nicolas Edme Courtat de Troyes pour le prix de 180.400 livres. Lors de l’adjudication, il y eut 31 enchères.

Le 2 août 1856, les héritiers Courtat cèdent le domaine à Louis Isidore Cornet, maire de Saint-Lyé. A son décès le 9 mars 1905, sa nièce, Marie-Estelle Leloup devint sa légataire universelle.

Le 28 juillet 1906, elle revendit le domaine à Maître Jules, Paul Bouclier, ancien notaire, demeurant à Troyes.

Le 9 février 1920, Mademoiselle Emilie, Isabelle, Suzanne Havequez, dite Dantès, artiste dramatique, demeurant à Paris, se porta acquéreur du château et de ses dépendances pour 60.000 F.

M. Dulot, journaliste, acheta la propriété pour sa fille Simone, le 11 février 1926.     

Au IXe siècle, Sainte Maure allait fréquemment en pèlerinage à Saint-Lyé.

Un événement particulièrement important eut lieu au château : le 3 août 1315, Louis X le Hutin épousa en secondes noces Clémence, fille de Charles Martel, roi de Hongrie.

Avant la guerre 1939-1945, est venu plusieurs fois se reposer au château, Edouard Daladier, Président du Conseil.

De la place de l’église, on aperçoit la silhouette du colombier, à 2 étages, et 1 puits enfoncé dans l’épaisseur des murs de fondation, seuls vestiges de l’ancien château des évêques de Troyes. Ce colombier en forme de tour cylindrique, est timbré aux armes du seigneur Odard Hennequin, évêque de Troyes. Il est le dernier témoin de la magnificence de l’épiscopat français au XVIe siècle.

 Propriété privée

 ARCHIVES


Compte temporel de la terre et appartenances de l’évêque de Troyes à Saint-Lyé, 1391 
(Arch. dép. Aube G 413, fol. 46v-47)


C'est ainsi que nous apprenons que : 

Charpentiers : noms et salaire journalier

Jean de Barberey                   3 sous 4 deniers

Henri le Bessel           Charpentier     3 sous 4 deniers

Jean le Bessel  Fils d’Henri le Bessel 3 sous 4 deniers

Nicolas Marreglier                 3 sous 4 deniers

Aubert de Brienne                 3 sous 4 deniers

Jaquinot le Coleçon               3 sous

Colinet des Vignes                3 sous

Jean de Vaudes                     3 sous

Jean Michau    Valet d’Henri le Bessel          2 sous 6 deniers

Félisot Peot     Neveu et valet de Jean de Barberey  2 sous 6 deniers

Regnault         Valet de Jean de Barberey     18 deniers

Regnault le Coleçon   Frère de Jaquinot le Coleçon et valet de Jean de Barberey  18 deniers


Ouvriers de bras : Nom      Salaire journalier

Regnault Raoul                     2 sous 1 denier

Colin Lamie               2 sous 1 denier

Perrin Thévenin                     2 sous 1 denier

Jean de Dijon  Minier 2 sous 1 denier

Colin Laune               2 sous 1 denier

Robinet le Vion                     20 deniers

Jean Raoul                 20 deniers

Jaquin le Varleteux                20 deniers

Sançonnot Brissant               20 deniers


La réfection à neuf du pont levis

 Une partie du budget annuel est ainsi dédié à l’entretien et à la réparation des bâtiments appartenant à l’évêque. Le registre présenté dans l’exposition était ouvert au folio dédié à la réparation du pont levis du château en 1391. Sa reconstruction totale a occupé sept ouvriers pendant six jours au mois de janvier.

Le premier charpentier, qualifié de maître, Jean de Barberey, travaille régulièrement pour l’évêque. Son salaire journalier est fixé à 3 sous 4 deniers. Les six journées qu’il passe à restaurer le pont levis lui rapporte donc un salaire de 20 sous. Il est aidé de son neveu Félisot Peot et de Regnault le Coleçon.

La restauration complète de la charpente du pont du pré nouveau

 Déjà en 1385, la somme importante de 14 livres 2 sous 5 deniers avait été engagée pour restaurer un autre pont, celui menant au pré nouveau – ce pré d’une superficie de 16 arpents se situant derrière le château. Jean de Barberey est déjà présent sur ce chantier. À cette occasion, il est rétribué 2 gros par jour, l’équivalent de 3 sous 4 deniers. C’est lors de ce travail que l’on découvre les noms d’autres ouvriers, tous charpentiers mais avec des compétences différentes. Nous pouvons dresser un organigramme des qualifications de chacun en étudiant leur salaire journalier : Jean Gilot est rétribué 5 blancs, probablement estimée à 2 sous 1 denier ; la rémunération de Morel est fixée à 2 sous et Jaquinot est payé 16 deniers par jour. Félisot le Gras et Petit Thomas les rejoignent occasionnellement.

Jean Jeubert, un autre charpentier qualifié est aussi présent sur ce chantier avec son valet « le fils Godot ». Même si ces deux ouvriers semblent moins qualifiés que le personnel qui compose l’équipe de Jean de Barberey, leur présence s’avère indispensable. En effet, le scribe du compte estime nécessaire de préciser qu’ils refont « le bout du pont devers les prés ».

Plan du domaine


L’entretien du moulin et des fausses vannes

 Le moulin de la ville fait aussi l’objet d’un entretien rigoureux. En 1385, l’ensemble s’affaisse et il faut refaire cet ouvrage d’art. Oudin le Polet et Cothin le minier sont chargés de creuser les remparts des fausses vannes du côté du château dans le but de resserrer les lames de bois entre elles et rendre le tout à nouveau étanche, travail qui les occupe cinq journées entières. Ils sont aidés de cinq autres charpentiers tous aussi qualifiés qu’eux. Jean le Mercier transporte de la nouvelle terre et des pierres qui serviront à Oudin le Polet, Robinet et le fils de Coleçon pour stabiliser le sol. Quant à Arnoul, fils de Jean le Mercier, c’est pendant deux journées qu’il les aide à cette entreprise.

Les ouvriers restaurent les fausses vannes la même année, travail qui coûte 9 livres 4 sous 7 deniers à l’évêque. Jean de Barberey semble être le maître charpentier responsable du chantier car il est le seul à être présent chaque semaine du mois que dure cette opération. C’est lui qui réalise la première étape avec son valet Jaquinot la semaine de la saint Clément consistant à mettre une pièce de bois pour bloquer la descente des fausses vannes. Et c’est plusieurs mois après, au printemps, qu’il continue cette mission. Toute son équipe le rejoint : Morel, Jaquinot, Félisot le Gras, Petit Thomas, mais aussi Jean Gilot, Oudin le Polet et Coleçon le talementier. Au total, la réfection des fausses vannes aura duré six semaines complètes étalées sur six mois et mobilisé 93 journées de neuf professionnels. Le bois utilisé pour refaire ces fausses vannes appartient à l’évêque puisqu’il provient de ses forêts d’Aix-en-Othe.

Six ans plus tard, en août 1391, le moulin et les fausses vannes sont encore au cœur des restaurations. Cette fois-ci, le maître charpentier est Jean le Mercier, chargé de refaire les fausses vannes pendant trois journées avec Morel et Jean de Dijon, un ouvrier de bras. Son salaire journalier étant de 3 sous 4 deniers, il est possible d’en déduire qu’il a la même qualification que Jean de Barberey. Les charpentiers Jaquinot le Coleçon et Henri le Bessel se chargent de remettre deux bras neufs à la roue du moulin ; le premier faisant en plus un palier pour le fer du moulin dont les planches sont issues d’un arbre qu’il a lui-même coupé dans la garenne attenante au château.

L’année 1391 est aussi l’occasion de façonner une deuxième roue, neuve, pour le moulin banal. Une digue est creusée pour l’installer. Félisot Peot et Regnault le Coleçon, valets de Jean de Barberey, fabriquent les aubes de la roue tandis que leur maître taille une roue d’engrenage. Le chantier se termine la semaine de l’Ascension suivante grâce à Jaquinot le Coleçon qui pose le plancher sur les vannes du moulin.

La réfection à neuf des coulis des vannes occasionnent la plus grosse dépense : 219 livres 14 sous et 1 denier obole alors que le bois n’est pas acheté puisqu’il provient des forêts de l’évêque et les ouvriers non nourris sur place : « Pour la despence en deniers faicte pour le dit couliz de la quelle despense les parties sont escriptes en un quantiesme a tachié en la fin de ce compte, non compté le merrien pris en lostel de monseigneur a Troyes de ses garnisons, ne le merrien et trappans amenez daiz, ne aussin les soignemens des charpentiers présent il ont ouvert pour le dit couliz en lostel de mon dit seigneur a Troyes ».

 

Compte temporel de la terre et appartenances de l’évêque de Troyes à Saint-Lyé, 1385 
(Arch. dép. Aube G 412, fol. 21)

Au-delà d’un simple registre comptable, les comptes temporels des évêques de Troyes abondent d’informations sur la société médiévale. Ils nous permettent de retracer une carrière, dresser une généalogie familiale, prendre connaissance des coûts de la vie, des matériaux et de la masse salariale mais, aussi et surtout, de suivre l’évolution des bâtiments au gré des années et des aléas.

Section Archives par Aurélie Gauthier







Châteaux de Saint-Aventin, St Benoit-sur-Vanne, St Bouin, des Cours, de la Planche,

 - Château de Saint-Aventin


Maison seigneuriale en 1675, détruit à la Révolution.

Ce château a remplacé en 1840 l’ancien château de Saint-Aventin.

Il est édifié par Bily Deheurles dans un style néo-classique, en 1840.

Le riche comte Stroganoff, issu de la Russie tsariste, y vécut en 1900. Le château avait un train de vie luxueux pendant toute cette période.

Devant le château, une grande pelouse entourée de deux allées bordées d’arbres apparaît. Les allées et pelouses principales ont conservé leurs tracés ; des arbres plus que centenaires demeurent et agrémentent l’ensemble de la propriété.

L’ovale de l’allée sablée qui cerne l’immense tapis de la pelouse, conduit jusqu’au pied de la sobre demeure encadrée d’arbres séculaires. Les parterres fleuris des jardins étaient sans cesse renouvelés au gré des fantaisies de leurs maîtres.

Selon l’ancien plan, le parc à la française était composé de quatre pièces entourées d’allées; de part et d’autre de celui-ci, se trouvaient deux vergers et un jardin potager.

Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; l'écrin de verdure entourant le château : inscription par arrêté du 28 juin 1995.

Les propriétaires actuels étaient marchand de bois, tout est toujours fermé...


Propriété privée


- Château de Saint-Benoist-sur-Vanne

Le premier château connu a brûlé en 1594. 


Le château de Saint-Benoist-sur-Vanne est une propriété de 100 hectares dont la bâtisse principale fut remaniée à différentes périodes de l’histoire. Il est protégé par des douves qui entourent la partie principale du château et par un pont-levis. Il a été complétement rénové par son actuel propriétaire.

Situé au fond de la vallée, à proximité de la voie romaine qui menait de Sens à Troyes, le village doit son nom à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, qui au XIe siècle l’avait reçu en don de l’évêque de Troyes. Les premières traces d’un château seigneurial datent du XIIIe siècle. L’édifice a vraisemblablement été remanié au XVIe siècle par la famille d’Averly, propriétaire de l’époque.

En 1594, les ligueurs de Troyes incendient la maison seigneuriale de Saint-Benoist, et il est noté dans un acte qu’elle est ensuite considérée comme étant en ruine. Il semble qu’elle ne retrouva sa splendeur qu’après 1638, après son rachat par Louise de Cormont. Elle a en effet le caractère des demeures de l’époque Henri IV-Louis XIII, avec ses étroits pavillons d’angle, ses hauts combles à forte pente et ses lucarnes classiques en pierre.

En 1651, le domaine fut racheté par Henri de Longueau et resta dans la famille, changeant de main au gré des mariages et des successions. Il vit se succéder différents propriétaires jusqu’à Nicolas-René Peschard d’Ambly, baron de Levoncourt.

Sa dernière descendante propriétaire, fut Lucie d’Ambly qui épousa avant la Seconde Guerre mondiale Charles Buxtorf, représentant d’une dynastie d’industriels troyens. Au décès de ce dernier, Jean Bertrand, amoureux de l’histoire du château, décida de restituer toute sa beauté grâce à une restauration générale. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1984.

Le château de Saint-Benoist-sur-Vanne a fait l’objet d’une restauration générale, menée avec le concours des monuments historiques. Cette apparence puissante et élégante est le fruit de siècles d’histoires.

Les bâtiments qui composent le château occupent un terre-plein délimité à l’origine par une double ceinture de larges fossés, près du cours de la Vanne et du long bief qui alimentait plusieurs moulins.

Le grand pavillon d’entrée fait sans conteste l’originalité et l’intérêt de l’édifice. Elevé sur plan rectangulaire, il est encadré sur la façade extérieure d’élégantes trompes d’angles supportant des tourelles de pierre à la silhouette ondulante. L’arcade du passage charretier, profilée en anse de panier, a été reprise en briques à l’époque moderne, de même que la fenêtre qui la surmonte, encadrés par les rainures où venaient se loger les bras du pont-levis. A gauche du passage s’ouvre la petite porte piétonne dont la feuillure donne la mesure de la largeur des douves d’origine.




Les importants travaux menés avec le concours des Monuments Historiques ont concernés le pavillon d’entrée, le corps de logis et diverses dépendances, en particulier le colombier octogonal et son double clocheton sous charpente.

Propriété privée

Château de Saint-Bouin

Il ne s’agit pas d’une forteresse médiévale, mais d’un sanctuaire très antérieur à l’époque chrétienne, dont les principes de construction se trouvent dans la bible : « … Vous me ferez un autel de terre et vous m’offrirez sur cet autel vos holocaustes et vos hosties pacifiques… » (Exode).

D’après certains auteurs, le mot « château » aurait signifié : endroit sacré et clos où l’homme était protégé par la loi d’un ordre supérieur (on pense aux Maîtres du Monde de Charroux), et devait, de ce fait, s’y rendre sans armes. Le mot « château » a donc perdu aujourd’hui, son sens sacré.

Le « château » de Saint-Bouin est un sanctuaire en terre, construit à flanc de colline, en bordure de la route de Saint-Mards-en-Othe à Maraye. Il est dans un bois, ce qui a peut-être sauvegardé son aspect, et au bord d’un petit chemin s’ouvrant à droite de la N. 374, à environ 1.500 mètres de Saint-Mards-en-Othe, en allant sur Maraye.

Une ancienne tradition nous apprend que saint Bouin est né dans le diocèse de Troyes. On sait qu’il se retira dans la solitude entre Saint-Mards-en-Othe et Maraye, dans une petite vallée entourée de bois, sur la paroisse de Saint-Mards, auprès d’une fontaine où il construisit sa cellule et sa chapelle. Il y passa un grand nombre d’années dans la contemplation et dans « les exercices de la plus sublime dévotion ». Il se rendit recommandable par ses vertus, par ses miracles et mourut le 29 septembre 570.

En 1145, l’évêque de Troyes, Hatton donna son ermitage aux chanoines réguliers de Saint-Martin-ès-Aires, de la règle de Saint-Augustin qui en faisaient l’office à 9 lectures le 28 septembre.

Au pied de la colline se trouve une source captée en 1844. Cette source avait la propriété (tout au moins la réputation) de guérir la fièvre et les personnes convalescentes ou atteintes d’indisposition rétives. Quand on s’intéresse à ces sources, on s’aperçoit quelles ont été très souvent, et à des époques très anciennes, le prétexte pour construire un sanctuaire. Plusieurs de nos cathédrales n’échappent d’ailleurs pas à cette règle, malgré son aspect païen.

Le sanctuaire ou « château » de Saint-Bouin se présente sous la forme d’une cuvette circulaire d’environ 53 mètres et entourée d’un fossé dont la terre a vraisemblablement servi à relever les bords d’une plateforme circulaire. Du côté chemin, une partie du fossé a été comblée pour accéder à la cuvette, afin de l’exploiter (environ 20 ares), mais sa mise en valeur a été abandonnée et, seul un maigre taillis y subsiste. La cuvette est légèrement inclinée du côté de la source captée. Dans cet endroit, tous les ans, à Pâques, se déroulait un pèlerinage en souvenir de saint Bouin.

Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, outre les pèlerinages à la source miraculeuse de saint Bouin, l’ensemble source-sanctuaire, d’après les histoires racontées aux veillées par les gens âgés de cette époque aurait été le théâtre d’évènements merveilleux et bénéfiques.

La chapelle, détruite à la Révolution, était à côté de la source. L’efficacité de cette eau n’était assurée qu’à l’endroit de la source surmontée d’une croix. La croix fut enlevée en 1840 et mise sur la route. Les pèlerinages cessèrent au début du XVIIIe siècle.

Les habitants de Saint-Mards, désireux de posséder quelque chose de leur saint, obtinrent de l’abbé de Montier-la-Celle qu’il leur donnât l’os maxillaire inférieur et quelques petits ossements le 2 octobre 1779.

Chaque année, ces reliques étaient portées en procession à l’église paroissiale, à l’emplacement de l’ermitage, et les vieillards du siècle dernier se rappelaient encore la pompe extraordinaire déployée en 1788. Cachés pendant la Révolution, ces précieux restes furent authentifiés le 17 février1834.

On fait mémoire de saint Bouin à la Toussaint de Troyes, le 8 novembre.


- Château de Saint-Julien-les-Villas 



Tous les Troyens connaissent à Saint-Julien-les-Villas le lieu-dit « Château des Cours », vaste lotissement de pavillons individuels, très arboré. Ce qui faisait l’orgueil de Saint-Julien, c’était son château, le Château des Cours, avec son immense parc descendant jusqu’aux berges de la Seine, et dont les magnifiques arbres multiséculaires faisaient l’admiration des visiteurs et des promeneurs.

Il y avait en effet un véritable château de 1760, mais qui devenant dangereux, car menaçant ruine, est démoli en 1950.

L’édifice était un vaste rectangle à un seul étage avec au centre un corps de logis légèrement avancé et une aile en équerre à chaque extrémité. L’avant-corps central était surmonté d’un fronton triangulaire avec, en relief, une Cérès entourée de ses 2 vestales. A gauche étaient situés les communs.

Auparavant, la terre des Cours et de la Renouillère, dénommée au XVII° siècle les « Courts arpents », d’où le nom du château, consistait en une maison très modeste sise au milieu d’un enclos. Elle fut achetée par Jacques Rémond le 25 septembre 1642.

Cet avocat et conseiller du roi au siège et présidial de Troyes, fait construire cette demeure, dans un parc de 40 hectares bordé par la Seine, sur les plans de Louis Maillet chanoine de la cathédrale de Troyes, qui n’en est pas, comme architecte, à son coup d’essai, puisqu’il a déjà, quelques années auparavant, dessiné le portail de l’église de Saint-Martin-ès-Vignes.

 Les 2 frères, Nicolas comme Jacques Rémond sont réputés pour leur intelligence et pour la valeur de leurs travaux littéraires : La vie d’Abélard, Lettres du même à Héloïse, La véritable politique des hommes de qualité, que Louis XIV lui-même fait rééditer, les Lettes philosophiques et galantes de Mademoiselle G…, Lettes sur la poésie…

Un très beau parc peuplé d’arbres magnifiques entourait le château. Le jour de la fête patronale, le 20 août (car il s’agit de saint Julien-de-Brioude et non de saint Julien l’Hospitalier), la population d’alentour avait le droit de venir ouvrir le bal. Ce qui faisait la fierté de ce jardin splendide, dessiné par Le Nôtre lui-même, c’était un chêne imposant qui avait le mérite d’avoir inspiré par sa beauté Jean de La Fontaine familier de ces lieux. Sa fable « Le chêne et le roseau » a été écrite à l’ombre de son somptueux feuillage, et elle est d’ailleurs dédiée aux 2 frères Simon, fermiers généraux, avocats et littérateurs Troyens. Il y compose une pastorale pour des bergers et des bergères, donnée dans ce Château des Cours, lors d’une fête en l’honneur du sieur Rémond…

Faisait aussi l’admiration des connaisseurs un autre arbre (abattu par un violent orage en 1895), peuplier flamand de Hollande, connu même jusqu’à Marseille comme « le peuplier de Troyes », haut de 40 m, au feuillage de 80 m de circonférence, et 13 m de circonférence du tronc à ras de terre.

A cette époque, les châtelains, les Rémond des Cours en avaient fait un véritable foyer de culture, réunissant leur « coterie littéraire », composée des meilleurs esprits de l’époque. Ils recevaient Claude Perrault, l’architecte de la colonnade du Louvre et des plans de l’Observatoire de Paris, son frère Charles, le célèbre auteur des contes de fées (propriétaire du château de Rosières). Notre écrivain Nicolas Boileau compose dans ce château une partie de son « Art poétique ». Un autre écrivain Fontenelle, qui mourut presque centenaire, aimait ce lieu pour y composer ses « Eloges des membres défunts de l’Académie française » dont il faisait partie. Le père Tournemine, très lié à Voltaire,  dirigeant le Journal de Trévoux est aussi un habitué du Château des Cours, de même que Voltaire qui y vient souvent en villégiature. L’inauguration du château des Cours eut lieu en 1678.

Rémond des Cours décède en 1716. Pierre Alexandre Levesque de la Ravalière, membre de l’Académie des inscriptions à Paris, né à Troyes,  manifeste ses regrets en ces termes : « Une académie réveillerait et ramènerait le génie et les talents dont tant de troyens sont encore abondamment doués ». Cette suggestion est à l’origine de la fondation de la Société académique de l’Aube en 1798.

Nicolas Rémond étant mort célibataire et sans enfant, ses héritiers vendent le domaine en 1782, à Etienne Lerouge de Troyes, qui le transmet à son gendre Victor Masson, maître des Requêtes au Conseil d’Etat et député de l’Aube, qui le fait agrandir et embellir de nouveau le parc dans le style anglais.

Il faillit être acheté par Voltaire. Mais, au dernier moment il lui préféra une propriété à Ferney.

La propriété passe en 1859 à M. Léon Lecomte, armateur, qui la conserve jusqu’en 1874, date à laquelle elle est achetée par Claude Fernand Doé.

Pendant la guerre 1939/1945, les troupes d’occupation allemandes se servaient de cette propriété comme champ de manœuvre. En 1942, elle est vendue à la Société troyenne d’aménagement immobilier. Le château, très délabré est démoli en 1945 et la société Compagnie auboise immobilière crée sur son emplacement un lotissement.

Pour ne pas oublier les prestigieux visiteurs, qui ont fréquenté ce domaine, la municipalité de Saint-Julien a donné leurs noms aux rues parcourant ce quartier.

En 1970, le SOFPA crée pour les cadres de l’industrie textile troyenne et leur famille, un extraordinaire lieu de détente, de rencontre et de convivialité, sur plus de 2 hectares, avec piscine chauffée, tennis, terrains de jeux… 

2024, plus rien n’existe !


 Château de la Planche

à Saint-Léger 

 



D’argent au chevron de gueules (de Vautibault), accompagné en chef de deux macles d’azur (de Marisy) et en pointe d’une canette de sable (de Milly), au chef d’azur chargé d’une double cotice potencée et contre potencée d’or (Champagne).

BIEN OU MIEUX : devise de Odart de Marisy – dalle funéraire de l’église paroissiale




Propriété privée impossible d'approcher

Les châteaux de l'Aube


Autodafé de Troyes de 1288

  Philippe le Bel et les juifs Larousse : autodafé : " Jugement sur des matières de foi. Exécution du coupable à la suite de cette sent...