mercredi 8 mai 2024

Hôtel Jacques Nicot

 

La rue du Palais de Justice était connue, avant 1851, sous le nom de rue du Bourg-Neuf.

Les façades et toitures de l’immeuble du n° 29, ont été classées sur l’inventaire des sites dont la conservation présente un intérêt général, par un arrêté du Ministre de l’Education Nationale en date du 10 septembre 1945, qui préserve également dans cette même rue, les numéros 3, 5, 23, 25, 31 et 33.

Intéressons-nous au n° 29. Parmi les notoriétés de ses habitants, nous trouvons un notaire royal, un procureur du roi, un trésorier général des receveurs de la généralité de Champagne, un lieutenant en la prévôté, un trésorier des poudres et salpêtres, échevin et maire de Troyes, un avocat au Parlement, un lieutenant en l’Election, un conseiller au baillage et siège présidial également échevin et maire…

L’abbé Etienne Georges évoque les bonnes soirées qui se tenaient au XVIII° siècle dans cet hôtel qui portait alors le n° 100 de la rue du Bourg-Neuf.

On se trouve en présence d’un bâtiment construit immédiatement après l’incendie de 1524. D’importantes modifications eurent lieu depuis le XVI° siècle. La façade sur la rue présente au rez-de-chaussée une fenêtre pourvue de barreaux de fer. Le second étage s’ouvre sous une corniche à modillons en quart de cercle.

En 1503, l’administration de l’Hôtel de la Monnaie vend cette propriété à Jacques Nicot.

Un petit pavillon édifié à droite du porche, servait de logement au portier. Il possédait sur la rue une unique et étroite fenêtre de 30 cm x 80 cm, armée de barreaux de fer. La cheminée s’ornait d’une lourde taque en fonte, de 1,12 m sur 0,85 m, curieuse et intéressante. 


Sous le corps de logis principal est creusée une grande cave voûtée en pavés de craie et pourvue de 4 arcs de soutènement en briques. On y accède par un escalier de pierre de 20 marches, prenant son origine dans la cour d’entrée, à proximité du porche. A droite et vers le milieu de cette cavité, s’ouvre une courte galerie d’une hauteur de 2 m 20 terminée par un mur creusé, à son coin droit inférieur, d’un puits aujourd’hui comblé. L’intérieur circulaire  est construit en petits pavés de craie réguliers et l’ouverture est ornée d’un arc en accolade à 0 m 85 au-dessus du sol. Dans la seconde cour existaient aussi 2 autres puits servant aux besoins courants des habitants. Dans cette galerie, et perpendiculairement à celle-ci, 2 autres petites galeries se détachent, ayant environ 4 m de long sur 1 m 60 de large. Celle de droite, qui devait s’enfoncer sous la rue a été visiblement murée. Celle de gauche se termine par une petite niche. Leur édification  rappelle le souvenir de l’incendie monstre de 1524, et ne sont pas étrangers aux soins tout particuliers apportés à la construction de ces réseaux de caves et caveaux, aptes à remplir le rôle d’abri, de cachette, et aussi d’issue dérobée en cas de sinistre ou de tout autre danger, guerre ou émeute par exemple. De cette cave, un passage conduit à un escalier à vis dont la cage circulaire, le pilier central sont en pavés de craie, et les marches usées, en pierre. Il aboutissait dans la cour.

Hôtel Menisson

 

hôtel Menisson - rue des quinze-vingts- troyes

C’est dès 1407 que l’on trouve la présence d’une maison rue des Quinze-Vingts, tenant « des 2 côtés du pavé royal de la rue de l’église de la Madeleine ».

Parmi les détenteurs, figurent, en 1446, Jean de Rance, puis en 1462, Antoine Disosme, secrétaire du roi, dont la fille Guillemette se marie avec Jean Menisson, riche marchand épicier, bourgeois, conseiller de ville pendant 16 ans, de 1502 à sa mort en 1518.       

Un de ses fils, Christophe Menisson, seigneur de Saint-Aventin-les-verrières, marié en premières noces à Claude Largentier, acquiert le 16 mai 1538, cette maison qui appartient aux Quinze-Vingts de Paris, dans la rue de ce nom.

Cette rue s’est appelée rue des Gris-d’Arcis (étoffe couleur grise fabriquée à Arcis), puis du Mortier d’Or, rue de Gérard-de-Nivelle, puis de Colas-Verdey (Charmont) dès 1333, du nom de 2 notables y habitant, et en 1460, elle porta le nom des Quinze-Vingts. En effet, elle le doit à cette très petite maison qui appartenait à l’hospice des aveugles de Paris, et qui fut vendue en mai 1538, en l’état de masure, par le président Briconnet, directeur des Quinze-Vingts, à Christophe de Menisson, receveur du domaine à Troyes, qui réunit alors dans son habitation les n° 1, 3 et 5 de la rue des Quinze-Vingts, 8 et 12 de la rue de la Madeleine.

Christophe Menisson est un personnage important. Il fut échevin de Troyes de 1528 à 1530, puis conseiller de ville (comme son père) de 1530 à 1532. La considération dont il jouit à l’échevinage, lui vaut d’effectuer pour le compte de la ville, plusieurs voyages à Paris pour défendre les intérêts de la cité. En 1531, il se rend à Fontainebleau avec Nicolas Largentier, pour savoir si le roi François 1er a l’intention de venir à Troyes pour assister à une représentation du « Mystère de la Passion ». C’est à l’occasion de ces voyages qu’il noua des relations avec le président Briconnet, directeur de l’Hospice des Quinze-Vingts, ce qui lui donna la possibilité de réunir la maison appartenant à cet hospice, aux propriétés voisines.

 L’Hôtel Menisson est construit par Christophe Menisson vers 1540, 3, rue des Quinze-Vingts. Cet édifice construit sur 3 niveaux, avec un immense grenier et une grande cour en avant, permettant de dégager la façade principale pour laisser à la lumière et au soleil la faculté d’éclairer l’ensemble des locaux d’habitation, est élégant. Il est édifié en pierre et brique sur la façade sud-ouest et en pierre pour les 2 pignons. Au rez-de-chaussée, on trouve une partie centrale, avec accès direct sur la cour, l’antichambre qui sépare une salle à manger, côté rue de la Madeleine, et le salon, rue des Quinze-Vingts. La propriété de la famille Menisson forme un quadrilatère important, près de la porte de la Madeleine, compris entre la rue de la Corterie aux chevaux (devenue rue Général de Gaulle), la rue de la Madeleine et des Quinze-Vingts.


Au cours des siècles, les immeubles changèrent souvent de titulaires et la propriété fut scindée entre plusieurs familles, au gré des héritages et des mariages.  

Maison du Dauphin

La maison  du Dauphin  -  (côté rue Kléber)

côté est - rue Célestin-Philbois

Cette maison est l’une des plus anciennes de Troyes ; son manteau de cheminée porte la date de 1472. À la base de la console d’angle du poteau cornier nord, rue Célestin-Philbois, est gravé un blason comprenant trois fleurs de lys et un dauphin sous la couronne royale : c’est celui du Dauphin, fils du roi François Ier et futur Henri II de France. Il permet lui aussi de dater la construction. 

Henri est passé à diverses reprises par Troyes et notamment pour se rendre à Reims pour être Sacré roi de France le 26 juillet 1547, il prend comme emblème le croissant de lune. Ses devises sont Plena est œmula solis (« L'émule du soleil est pleine ») et Donec totum impleat orbem (« Jusqu'à ce qu'elle remplisse le monde tout entier »).



Restaurée en 2004 et longue de six travées, la maison du Dauphin* est typique de l’architecture troyenne, avec ses fenêtres à meneaux et son encorbellement, et présente une ferme d'avant-corps sur la rue Kléber et une autre sur la façade arrière.

Hôtel Juvénal des Ursins

 

Cet hôtel a appartenu à la famille de Jouvenel ou Juvénal des Ursins, magistrat, né à Troyes vers 1340, et décédé vers 1431, et dont on sait le rôle important dans l’histoire de notre pays au XIV° siècle.      

C’est une construction en pierres blanches, précédée d’un large perron.  La façade aux grandes fenêtres à meneaux moulurés s’orne d’un bel oriel de style gothique à trois faces, surmonté d’une tourelle finement sculptée à jour (restaurée au XVIIe s.). Au-dessus de l’entrée, on remarque, en encorbellement sur la façade, un édicule absidial à trois faces qui forme un joli oratoire, décoré de verrières du XVI° siècle.

Sur la façade  centrale est sculpté le blason de France entouré du cordon de Saint-Michel.  A droite, dans un cadre Renaissance, une inscription datée de 1688, dit que cette maison fut bâtie en 1520, brûlée en 1524 et réédifiée en 1526.  Sous le dôme, un Amour désarmé.


 Dans 2 pièces du premier étage, se trouvent des cheminées à manteau de boiseries Louis XVI. Le toit comporte une grande lucarne gothique du XVe s. provenant d’un édifice antérieur. Les vitraux intérieurs représentent les donateurs et La Crucifixion, aujourd'hui au musée des beaux-arts de Troyes.




 L'Hôtel des Ursins est classé parmi les monuments historiques depuis 1932.

Jusqu’en 1948, cette demeure abritait la clinique Juvénal des Ursins, rachetée par la Ville le 29 juin 1979

l'intérieur de l'hôtel des Ursins aujourd'hui



l'Hôtel Juvenal côté jardins



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