Eglise Saint Pierre de Bar-sur-Aube XIIe
L'histoire débute par une église carolingienne qui devient un prieuré de bénédictins. Ceux-ci sont originaires de l'abbaye de Saint-Claude dans le Jura. Les terrains avaient été donnés à l’abbaye par le dernier comte de Bar-sur-Aube, Simon de Crépy-Valois (futur Saint-Simon) qui se fit moine dans cette abbaye. Le remaniement complet de l’église vers 1170, a été financé par Nocher et son épouse Adélaïde. L'église fut unie au chapitre Saint Maclou de Bar-sur-Aube en 1378.
Clairvaux, qui est à quinze kilomètres, a imprégné
le style de l'église : très dépouillé, sans chapiteaux historiés ni grandes
fresques, et avec des vitraux blancs ; ainsi en décident l'idéal
cistercien et l'esprit de saint Bernard.
Dans cette église prieurale et paroissiale, jusqu’à
la Révolution, le prieur et son sacristain jouissaient pour les offices du
chœur, de chapelles absidiales et du transept, tandis que les fidèles
utilisaient nef et bas-côtés. Les prêtres desservant Saint-Pierre étaient
choisis par et parmi les chanoines de la collégiale Saint Maclou, l’ancienne
chapelle du château des comtes de Champagne, l’une des trois paroisses de la
ville.
Le clocher fut frappé par la foudre le 24 mai 1706
et fortement abîmé, les sept cloches détruites.
A la Révolution, l’église fut fermée au culte,
transformée en magasin de fourrage, puis ouverte au culte en 1800. En 1814,
lors de la campagne de France, elle fut transformée en infirmerie pour y
soigner les soldats blessés lors des batailles du pont Boudelin. Pour se
réchauffer, ils brulèrent tout le mobilier.
Le Halloy, nom de la galerie en bois du XIVe siècle,
qui longe l’église au sud et à l’ouest, fut sous sa forme primitive, un
aître : un ancien cimetière, comme il y en avait habituellement autour des
églises. La tradition rapporte que l’aître abritait les étals des marchands de
Provins, au temps des célèbres foires de Champagne.
[le Halloy est la construction en bois qui entoure l'église sur les parties sud et ouest]
Lorsque l’on pénètre dans l’édifice, on doit descendre 7 marches (réalisées à partir d’anciennes pierres tombales) et ainsi dominer la nef. L’architecture globale et de type roman bourguignon, style de transition entre le roman de l’élévation de la nef et le gothique de la voûte. La nef à 6 travées est ponctuée de piles alternativement fortes et faibles. Les ouvertures en arc brisé, donnant sur les bas-côtés, sont surmontées d’un joli faux triforium à petites arcades en plein cintre. La coloration ocre permet de restituer l’ambiance qui existant au Moyen-Age où les structures étaient badigeonnées d’un lait de chaux coloré avec de la poussière de brique.