La
Seine et ses bords tiennent du livre d’histoire, de géographie et de voyages.
L’histoire de la Seine est beaucoup plus qu’on ne l’imagine au premier abord,
l’histoire de la France elle-même.
La
Seine a été navigable dans les temps les plus reculés. Pendant plusieurs
siècles, elle est couverte de bateaux qui lui apportent tout ce dont elle
manque.
L’empereur
Julien dit en 356, que la Seine « a une eau très pure et très
agréable à boire, ce qui est d’un grand secours pour les habitants, et a une
hauteur à peu près égale en hiver et en été ».
Au
IVe siècle avant Jésus-Christ, c’est l’artère vitale de la voie de
l’étain.
Alors
que la famine sévit à Paris en 486, sainte Geneviève vient chercher à
Troyes 11 bateaux de grains qui sont transportés à Paris par la Seine.
En
859, le roi Charles-le-Chauve abandonne à l’abbaye de Saint-Denis, le
cours de la Seine et ses dérivations.
C’est
sous le gouvernement intelligent des comtes de Champagne, Hugues, Thibaud
II le Grand et Henri le Libéral, du XIe au XIIIe siècle, que les eaux
de la Seine sont distribuées dans notre ville de Troyes. L’ensemble de ces
travaux, n’est rien moins qu’un chef-d’œuvre considérable, digne d’être comparé
à celui qui peut s’exécuter de nos jours et qui avait pour but :
1-)
la sûreté de la ville, pour se défendre des barbares, une ceinture d’eau étant
indispensable,
2-)
son alimentation : la Seine fournissant l’eau suffisamment, en toutes
saisons. En effet la ville trouve dans ses puits de faible profondeur, une eau
trop souvent douteuse, à boire.
3-)
les comtes se préoccupent de l’irrigation à l’intérieur de Troyes*,
en faisant creuser, à partir de la Seine, le canal des Trévois, le Grand-Ru, le
Petit-Ru.
Grâce
aux canaux, les terrains marécageux se trouvent assainis.
Des
digues sont élevées sur les rives, et les eaux, exhaussées au-dessus de leur
niveau naturel, fournissent 6 chutes d’eau successives, un ensemble de 11
vannes représentant une force motrice de plus de 1.000 chevaux, qui font
marcher les moulins, papeteries, blanchisseries... tanneurs et bouchers
s’installent le long, l’eau courante étant indispensable à leurs travaux.
4-)
la dérivation de la Seine, fut une haute conception d’économie politique.
5-)
dès le XIIe siècle, l’eau étant pure, on place des huches dans lesquelles on entretient
le poisson destiné à l’alimentation des habitants.
6-)
il existe de nombreux lavoirs au fil de l’eau, et en 1866, est créé cours
Jacquin, sur la Seine, un bateau-lavoir de 190 places.
Au
XIIe siècle, les pierres de la construction de la cathédrale St Pierre et
St Paul, sont amenées à Troyes par la Seine : « par le
moyen de la navigation, on peut voiturer des pierres dures et tendres, y ayant
dans le pays haut des carrières inépuisables, de la chaux, de la brique, du
pavé, pour la ville de Troyes, dont les maisons sont en bois et où la pierre
est plus mauvaise qu’en aucune ville du royaume ».
Des
bateaux de marchandises descendent de Troyes au Havre.
En
1511, Louis XII délivre des lettres-patentes relatives à la navigation de la
Seine entre Troyes et Bar-sur-Seine : « tout molins, nasses,
brages et autres choses, estant sur la rivière, empêchant le navigaige, seront
rompus après indemnité préalable ".
En
1551, le curage de la rivière est ordonné par le Conseil de Ville, sur la
plainte des mariniers. Les meuniers sont assignés pour se voir condamnés à
tenir en bon état les grandes vannes de leurs moulins par où passent les
bateaux.
Pendant
plusieurs siècles, elle est couverte de bateaux qui lui apportent tout ce dont
elle manque.
Louis
XIII, en 1616, délivre des lettres-patentes pour contraindre les habitants des « villages
circonvoisins à 4 lieues à la ronde », à venir travailler au curage de la
rivière, pour les besoins de la navigation.
Un
arrêt du Conseil d’Etat de 1635, ordonne que la Seine, de Polisy à Paris soit
libre pour le flottage des bois.
En
1705, un coche d’eau part de Troyes tous les jeudis, et de Paris tous les
mardis.
Napoléon
1er prend en 1805 un décret afin que la Seine soit navigable
jusqu’à Châtillon-sur-Seine.
En
1839, la mairie de Troyes établit une Ecole de natation sur le bras
de la Seine entre le pont Saint-Jacques et celui des Fileurs.
En
1864, création des Bains froids sur le bras de la Seine qui borde le
mail de Chaillouet.
En 1874, s'ouvre une Ecole de
Natation à l'entrée du Mail des Charmilles,
En
1876, une Ecole de Natation à l'usage des hommes, sur la Seine, le long du
Mail de Chaillouet.
Deux
réacteurs nucléaires, développant une puissance de 1 300 MW, sont installés sur
la Seine, à Nogent-sur-Seine, en 1988. Ils produisent en moyenne 18 milliards
de kWh par an, soit un tiers de la consommation annuelle d'électricité de la
Région Ile-de-France. La centrale nucléaire de Nogent emploie 700 personnes. Les
prises d'eau en Seine pour le refroidissement, sont de la plus haute importance
pour la sûreté de l'installation.
Le
Syndicat mixte d’aménagement de la vallée de la Seine et de l’agglomération
troyenne, présidée par Valéry Denis poursuit la rénovation de tous
les ouvrages hydrauliques de notre rivière (10 millions d’euros), comme le
gouffre des Charmilles.
En
2008, François Baroin, maire de Troyes a le projet de la mise en
valeur et de l’aménagement de ces berges de la Seine.
Il
s’agit de faire redécouvrir la Seine aux Troyens et de les aider à se
réapproprier cet élément majeur de leur environnement et faire de ces berges un
espace de détente et de promenade qui ferait le tour du bouchon de Champagne.
En
2012, c’est en partie réalisé.
voir : Piscine du Voudy
voir : Comtes de Champagne
*L’irrigation
à l’intérieur de Troyes
Le canal de la Haute-Seine
Au
temps de Louis XIV, et avec son autorisation, le duc de la
Feuillade et une compagnie financière entreprennent d’assurer ou d’améliorer la
navigation de la Seine. Sous la conduite de l’ingénieur Boutheroue, une
première section est mise en chantier à partir de Nogent et en 1703, les premiers
bateaux arrivent à Troyes. Il y aura même un service de coches de voyage. En 1709, un hiver
d’une rigueur exceptionnelle s’abat sur le pays. Les équipements
réalisés par la Feuillade ne sont pas épargnés, et la navigation est suspendue.
Faute d’argent, d’entretien et de réparation, elle n’est pas rétablie.
Depuis
Louis XIV et ses lettres patentes en faveur du duc de La Feuillade, jusqu’à
Napoléon 1er et son Décret du 21 germinal An XIII, les travaux
d’aménagement de la Seine, en rivière libre ou canalisée, n’ont d’autre
but que d’assurer la liaison fluviale avec Paris, la voie d’eau offrant les
meilleures conditions de transport à destination de cette capitale qu’il faut
ravitailler.
« Je
veux qu’avant 10 ans, les bateaux partant de Paris remontent la Seine jusqu’à
Bar-sur-Seine », dit Napoléon en avril 1805.
Ce
canal, qui traverse Troyes de part en part, devait être poursuivi jusqu’à
Châtillon. Malheureusement, il s’arrêta définitivement à Bar-sur-Seine et son utilisation
ne dépassa pas notre ville de Troyes.
Quand
Napoléon passe à Troyes en 1805 le 12 Germinal (12 avril)), les Troyens
s’empressent de lui demander au plus vite, une voie navigable.
Le 13, à 6 h du matin
l’Empereur monte à cheval, accompagné du Préfet, escorté par 15 chasseurs de la
Garde d’honneur, et par un détachement de la Garde Impériale, il s’avance le
long de la rivière, une lieue et demie au-dessus de Troyes, et après avoir
considéré la Seine, dans l’endroit où elle commence à se diviser, il revient par
un autre chemin, puis faisant une partie du tour de la Ville, il y rentre par
la porte opposée à celle qu’il a prise pour sortir.
A
9 h du matin, Sa Majesté donne audience aux Autorités et aux Fonctionnaires
publics. Il prend l’occasion d’une des demandes du Corps Municipal, du dessein
qu’il a de rendre la Seine navigable jusqu’à Châtillon : « Le
canal de navigation, dit-il, traversera votre ville et suivra le cours
du canal qui passe près de l’Hôtel de la Préfecture et de l’Hospice civil. Je
veux que, pour l’utilité particulière de votre ville, il y ait un port qui soit établi
sur la place du Préau. Mais il importe que cette place soit embellie, et que
les édifices qui l’environnent soient bâtis régulièrement. A cet effet, il faut
que le Conseil Municipal me demande l’autorisation d’acheter les terrains qu’il
convient d’y réunir, et de faire démolir les restes de l’ancien palais des
Comtes de Champagne, comme aussi d’aliéner au profit de la ville le pourtour de
la place du Préau, à la charge d’y bâtir en pierre ou en brique. Je ferai jouir
les acquéreurs d’une exemption de contribution pendant quinze années. Il
importe aussi qu’il y ait, près du port, une Halle pour servir
d’entrepôt aux marchandises et objets quelconques destinés pour votre ville, et
amenés par le canal de navigation. Cette Halle, et les édifices à construire,
tant au pourtour de la place du Préau que sur les 2 rives du canal dont il
s’agit, seront exécutés d’après les plans que des ingénieurs ou architectes en
dresseront. Une fois que la navigation sera établie, vous pourrez alors
vous procurer facilement les moyens de bâtir vos édifices en pierre ou en
brique, et d’embellir votre ville. Je veux qu’avant 6 ans les coches et bateaux
puissent remonter et descendre la Seine depuis Paris jusqu’à Bar-sur-Seine, et
au-delà. Je vais prendre des mesures pour que cette entreprise soit commencée
dès la présente année, et continuée avec la plus grande activité. Enfin, je désire que la
ville de Troyes se souvienne de moi, et du séjour que je fais dans ses
murs ».
On
commence par creuser le bassin du canal, livré aux pioches et
aux pelles de 1500 prisonniers espagnols que l’on désaltérait à l’eau
vinaigrée.
En
1823, suspension des travaux. On souffle jusqu’en 1840. A partir de cette date,
on construit les ponts, les écluses et les murs de soutien, dans
la traversée de Troyes.
Enfin,
en 1846, l’eau de la Seine
s’engouffre dans le lit creusé.
Les
bateaux apparaissent. En 1848, on plante les platanes qui doivent orner les rives,
depuis le boulevard Danton au Pont-Vert (ils disparaissent pendant l’occupation
1940-1944, pour chauffer les habitants démunis).
Après
une lutte de plus de 40 ans, la bataille est gagnée. On s’attend à une
grandiose cérémonie d’inauguration, mais elle n’a pas lieu en raison des
inondations qui ravagent le pays.
Cependant,
le canal n’est pas achevé. Après un temps de réflexion, en 1862, on s’occupe de
la section Troyes-Bar-sur-Seine, qui est terminée en 1882, soit 35 kilomètres.
Mais, grande désillusion : ce canal, qui a demandé 20 ans de travail, n’a
jamais reçu aucun bateau. Dès que l’eau y est amenée, elle disparaît comme d’un
panier percé.
Pendant
la guerre 1914-1918, le Canal de la Haute Seine retrouve une certaine activité.
Ensuite le tonnage transport se met à diminuer, et c’est une lente agonie. Il
devient alors plus encombrant qu’utile. Les élus troyens prennent une décision,
lui enlevant toute possibilité d’avenir : au lieu de couler à ciel ouvert,
de l’ancien port au bois au Vouldy, l’eau passe dans
des buses pour faire place à une large avenue.
A
l’entrée de la cité, boulevard Danton, le canal avait sur ses piles comme
enseigne, les armes de Champagne et de Troyes, sculptées en
relief dans la pierre. Cette belle pièce était au Musée de Vauluisant. Lorsque,
grâce au maire François Baroin le canal a été réouvert, elle a été replacée à
son endroit primitif sur une pile du canal près du théâtre de Champagne.
Sur
cette belle pièce héraldique, les comtes y affirment d’abord leur devise
orgueilleuse qui ne manque pas de grandeur « PASSAVANT LE MEILLOR ».
Puis on remarque des potences qui ont été « contre potencées » pour
former le T, initiale de la ville de Troyes. En outre, par leur nombre de 13,
elles évoquent les 13 comtés de Champagne relevant de la puissance des comtes.
En 1971,
le Conseil municipal vote pour la
couverture du canal entre la rue Hennequin et le boulevard Danton et la mise
sous grosses canalisations du canal depuis le boulevard Danton, afin d'utiliser
l'emplacement du canal pour les besoins de l'automobile.
Les
Lavoirs
Les
lavoirs apparaissent en grand nombre dans l’espace public. Avant leur
apparition, on lave partout : dans les baquets, les mares, au bord
d’un cours d’eau, à la fontaine, et cela malgré les interdictions
officielles.
Le
20 mai 1791, le lavoir de la place du Marché aux Trapans, bien national,
est vendu.
Par
arrêté de 1850, le maire demande le "remplacement des lavoirs en
usage par d’autres lavoirs établis sur le terrain de chaque maison et suivant
un mode de construction qui sera indiqué par l’administration ".
Le
XXe siècle voit la multiplication de lavoirs de terre ferme, et non plus
des lavoirs au fil de l’eau, simples aménagements de la berge, et en 1886,
le bateau-lavoir est créé cours Jacquin. Vaisseau de la taille d’un
escorteur, il a 70 m de long sur 15 de large. Il comporte 190 places, avec un
immense séchoir à claire-voie, dans la partie supérieure.
En 1905,
le maire dépose un projet de construction de lavoirs dans différents quartiers,
qui seront alimentés par des eaux de source, et pourront rendre ainsi de grands
services à la classe ouvrière. Rapport du 16 juin 1906 :
" La question d’hygiène est une de celles qui doit le plus nous
préoccuper… nous avons étudié le projet de création des Bains et Lavoirs
publics… s’il convenait de créer ce qui n’existe pas, il convenait par contre,
d’améliorer ce qui existe et, en ce qui concerne les lavoirs en particulier, il
y en a un très grand nombre à Troyes, mais ce qui leur manque, en général,
c’est de l’eau propre, tout simplement… pour quelques-uns, l’eau est si
sale, si boueuse, qu’on ne s’explique pas que l’on puisse y laver du linge… nous
affirmons qu’il serait absolument impardonnable de ne pas supprimer au plus tôt
un état de chose qui, sans exagération, est une atteinte directe à
l’hygiène et un danger public… tous nos efforts doivent tendre à assurer de
l’eau propre aux lavoirs qui en manquent et, dans ce but, nous avons réuni tous
les buandiers… qui nous ont dit : Donnez-nous de l’eau gratuitement et
nous ferons tout ce qu’il faudra pour vous donner satisfaction... Il existe à
Troyes, 24 lavoirs, y compris le bateau, fournissant 1.142 places, dont
1.112 abritées… ils sont assez bien répartis… seule la zone ouest, du quartier
Saint-Martin, n’est pas desservie… nous devons aller vite, pour le plus grand
bien de la classe ouvrière… et des buandiers eux-mêmes qui verraient d’un très
mauvais œil la Ville créer de nouveaux lavoirs, leur faisant concurrence, alors
qu’il y en a suffisamment qui sont leur propriété et leur gagne-pain… comme il
n’y en a pas dans le quartier Saint-Martin, on devrait en établir un à
proximité de la Haute-Charme, à cause de le facilité d’évacuation, mais il faut
faire appel à l’industrie privée, une entreprise de ce genre ne convient pas à
une ville comme Troyes… "
Rapport
du Bureau d’hygiène de 1908, au sujet des lavoirs publics : "…
ces établissements sont soumis à une autorisation régulière. Or cette
autorisation fait complètement défaut… Quant aux conditions hygiéniques dans
lesquelles ces établissement sont été installés et sous lesquelles ils
fonctionnent à l’heure actuelle, sont plutôt déplorables… parois imperméables,
sol avec eau de stagnation, eau d’alimentation malpropre… l’eau qui sert au
blanchissage est si sale… Deux lavoirs possèdent un bassin étanche alimenté par
l’eau de la ville. Dans ce cas l’eau n’est pas à incriminer et cependant l’eau
est sale… l’eau ne s’écoule pas d’une façon suffisante et le bassin n’est pas
vidé assez souvent… Tous les autres lavoirs sont alimentés par de l’eau des
différentes rivières qui arrosent la ville… il en est qui n’ont que de la boue
plus ou moins étendue comme ceux qui sont situés en aval et qui reçoivent
toutes les eaux ayant servi au balayage du marché… pendant l’été, il arrive
parfois que l’eau étant tout à fait insuffisante, le blanchissage se fait dans
de l’eau vaseuse… ce fait est encore plus palpable pour les lavoirs privés
établis sur rus… susceptibles de porter atteinte à l’hygiène publique… De
nombreux cabinets sont en effet installés sur ces rus, de sorte que l’eau qui
les alimente n’est qu’une dilution plus ou moins étendue d’eaux vannes et de
matières fécales… on y trouve déversés tous les détritus de la vie… En un mot,
certains rus constituent à l’heure actuelle les véritables égouts de divers
quartiers, et c’est là qu’il existe encore des lavoirs privés et même publics. Un
tel état de chose répugne suffisamment à la raison et à l’hygiène pour qu’il
soit permis de ne pas insister. Aussi, il y aurait lieu de supprimer les
lavoirs particuliers établis sur rus et parmi ces derniers nous citerons plus
particulièrement ceux de la rue Delarothière, de la rue de Preize, de la Rive
droite du Canal… ".
En 1913 est
construit un lavoir couvert de 8 places, à proximité du ruisseau La Fontaine de
la Vacherie.
En 1914,
est construit un lavoir en bordure du ruisseau de la Basse-Moline.
Le
maire souhaite en 1923 s’occuper d’urgence de la construction de
lavoirs publics, en raison la suppression prochaine des rus et traversins, qui
entraînera la disparition de nombreux lavoirs privés, établis sur ces cours
d’eau.
Dans
le Règlement sanitaire municipal de 1929, il est écrit : "
article 76 : Les lavoirs seront largement aérés. Les revêtements de leurs
parois seront lisses et imperméables ; le sol aura des rigoles
d’écoulement. Leurs bassins seront étanches, tenus avec la plus grande
propreté, vidés, nettoyés et désinfectés au moins une fois par mois et
alimentés par une eau propre et saine. "
Au
conseil du 13 avril, la dernière avant les élections municipales, le maire
présente un rapport qui est adopté : " Il était dans le
programme du Conseil municipal actuel de doter la population de nombreux
lavoirs avec eau de sources, pour remplacer les anciens lavoirs à eau sale
établis sur les divers ruisseaux qui sillonnaient la Ville de Troyes, dont ils
transportaient une partie des immondices des riverains. Le Conseil a réalisé
une grande partie de ce programme et plusieurs lavoirs sont construits et sont
tous mis en service : mais il en faudra d’autres pour que tous les
quartiers en soient pourvus et cette œuvre devra être poursuivie… Je vous
présente aujourd’hui un projet de bains-douches, qui se complètera par un
nouveau lavoir… avec 49 places de laveuses. Il sera équipé mécaniquement et de
façon à pouvoir traiter par journée de huit heures, 500 kilos de
linge… ".
Le
conseil municipal de novembre 1931 confie à la Société d’habitations
à bon marché et de bains-douches, la construction d’un établissement de
bains-douches-lavoir-piscine. Il est inauguré en 1935.
En
mai 1932, le bateau-lavoir se met à prendre l’eau et bientôt il sombre,
mettant au chômage les laveuses professionnelles. La municipalité décide alors
de construire rapidement un nouveau lavoir en dur, sur les terrains voisins de
la Cité des Amis, d’une capacité de 60 places, et en 1936, un dans le
quartier des Tauxelles. Cette même année, l’éclairage est mis dans les lavoirs
publics et est construit un lavoir boulevard Blanqui.
En 1951,
est décidée la construction d’un lavoir, quartier des Trévois, et en 1955,
quartier Saint-Martin, un en remplacement de celui démoli pour la construction
d’H.L.M., avec 10 bacs individuels.
Le
dernier lavoir public à être fermé a été celui de la piscine municipale du
Vouldy, en 1990.