vendredi 16 août 2024

Les NOTRE-DAME

  

LA DAME, NOTRE-DAME

 

Déesse-Mère

Vénus de Willendorf, Paléolithique supérieur, vers 22 000–24 000 av. J.-C.


De tout temps, les chrétiens ont honoré Marie avec une ferveur extrême, beaucoup plus profonde que celle qu’ils ont pu témoigner à n’importe quel saint du calendrier. Ferveur assez semblable à celle que les anciens ont portée aux Déesses-Mères de l’Antiquité.

Celles-ci étaient généralement le symbole de la terre féconde prête à recevoir en son sein la chaleur et la lumière du ciel afin que jaillisse d’elle l’explosion lumineuse et glorieuse des germinations.

Mais selon les peuples et suivant les époques, le mythe de la déesse-mère a, non seulement évolué mais s’est aussi multiplié. Si l’Egypte a connue GEB, la terre – dont l’image est une oie – elle eut également Isis (Sit ou Tist) déesse des moissons, de la médecine et des mariages, qui donnera à son époux Osiris, génie du Nil, un fils, Horus, le dieu épervier.


Une statue d'Isis nourrissant au sein Horus, musée du Louvre. Il est admis que cette figure a probablement inspiré les représentations de Marie dans le christianisme, mais ses liens avec les « Vénus paléolithiques » sont improbables


En Grèce, la terre Gaya et le ciel Ouranos auront un fils Kronos, dieu céleste. Mais une autre déesse-terre Rhéa épousera Kronos. Leur fils sera Zeus le dieu des dieux.

Enfin, Maya et Zeus auront un fils Hermès, dieu de l’éloquence et des voleurs.

Cette filiation se retrouvera également à Rome où la terre et le ciel donneront également naissance à un dieu à figure humaine. Tellus, la terre et Caellus, le ciel, engendrent Saturne, tandis que Gea, déesses-terre et Uranus, dieu du ciel ont une fille Cybèle. Les « deux familles seront bientôt réunies » car Cybèle épousera Saturne. Ils auront pour enfants Cérès, déesse de l’agriculture et Jupiter (Jovis), dieu des dieux italiques, du ciel, de la lumière, de la foudre, maitre du Capitole. Une planète portera également son nom, la planète Jupiter qui comprend douze satellites…

On ne peut manquer d’être frappé par les similitudes de ces générations ainsi que par les parentés des noms, surtout lorsque Maïa et Jupiter auront un fils Mercure, dieu de l’éloquence et des voleurs…

A propos de Maïa, mère de Mercure, on peut noter aussi la similitude phonique que l’on rencontre avec Maïus (Maïa – maium) dont le substantif Maius a donné en français le mois de Mai, mois de Marie… Cette évocation succincte de la Mythologie terminée, revenons à Notre-Dame et signalons pour mémoire que MARIA (Sainte-Marie) et JAHVE (Iahvé – Yahvé) Dieu, donnerons au monde Jésus, 1er Fils de Dieu, qui par son éloquence entrainera le peuple vers la Foi et qui mourra, crucifié entre deux voleurs.

 

Déesses-Vierges

 Durant la période pré-chrétienne, les déesses-mères, symboles de la terre féconde ne semblent pas être considérées comme vierges. Elles ont des époux et, comme de simples mortels, procréent un ou plusieurs enfants. La virginité n’aurait été d’ailleurs qu’un état préparatoire et limité dans le temps, pré-existant à chaque maternité et destiné à la préparer.

Il existait, parallèlement aux déesses-mères une divinité à concept matriarcal d’origine pré-indo-européenne. Cette « Mère » enfantait par son propre pouvoir et cette déesse de la fécondité qui, trois mille ans avant J.-C. se confondait peut-être avec la mère terre apparait à Babylone comme étant la Vierge Ishtar. En Assyrie ou chez les Phéniciens, ce fut Ashtart, déesse de l’enfantement ou Astarte déesse du ciel. Dans la mythologie Grecque il y eut la vierge Artemis, puis la Rome Antique connu Diana, la vierge Reine des Bois qui parcourait les forêts au milieu de son cortège de Nymphes.

Artémis polymaste,  IIe siècle, Galerie des Candélabres, musées du Vatican.


La Vierge du Zodiaque

Vierge du zodiaque de la basilique Ste Marie-Madeleine de Vézelay XIIe

Bien que l’origine du Zodiaque ne soit pas précisément déterminée, il apparaitrait que son berceau fut la Mésopotamie du 2ème millénaire avant J.-C. En tout cas, les Babyloniens, vers 700 av. J.-C. avaient attribué la figure de la Vierge à l’un des douze signes, celui qui, situé entre le lion et la balance, correspondait au sixième mois Elûl de leur calendrier.

Etant donné qu’en ce temps, Nisan, le premier mois de l’année correspondait à l’équinoxe de printemps et que le soleil se trouvait alors dans la constellation du Taureau, l’apparition de la Vierge à l’horizon, au début de la nuit, coïncidait avec la période des moissons de l’ancienne Égypte. Ceci nous permet de comprendre pourquoi trois des étoiles de cette division zodiacale ont été figurées par des épis de blé.

Du fait de la précession des équinoxes, le soleil de printemps s’est d’abord déplacé dans le Bélier au début de l’ère chrétienne. Actuellement il entre dans les Poissons. Par la suite, l’apparition de la constellation de la Vierge à l’horizon nocturne a rétrogradé elle aussi de fin juin à début septembre.

Seigneurie de Montmorency-Beaufort

 


D’or à la croix de gueules cantonnée au 1) d’une gerbe de blé de sinople, au 2) de trois broyes d’azur rangées en pal, au 3) d’une tour du même ouverte du champ, au 4) d’une barre ondée d’azur.

 Montmorency Beaufort est située à la limite entre la Champagne humide et la Champagne crayeuse dans le département de l’Aube (10), arrondissement de Bar-sur-Aube. 

Le village est mentionné dès l'époque carolingienne sous le nom de Beaufort (sans doute Bellum Forte).



Des Broyes aux Rethel



Au moins depuis le Xe siècle, la seigneurie de Beaufort (châtellenie vers 1274-1275, au bailliage de Vitry) appartint d'abord à la famille de Broyes, qui eut Broyes, Arc, Châteauvillain et Baye en Champagne ou en Barrois champenois, Trilbardou et Charmentray en Brie, Pithiviers et Nogent-le-Roi en Beauce, Commercy aux marges de la Champagne et du Barrois, et le comté de Sarrebruck.

En 1199-1257, l'héritière Félicité de Broyes fut dame de Beaufort, qu'elle transmit à son mari le comte champenois Hugues II de Rethel. Leurs descendants les comtes de Rethel eurent Beaufort jusqu'à Hugues IV qui le vendit à Blanche d'Artois, comtesse de Champagne et reine de Navarre, en 1270.


Entre Champagne-Navarre et Lancastre 


La seigneurie de Beaufort fut donc acquise en juin 1270 par Blanche d'Artois, épouse d'Henri III comte de Champagne et roi de Navarre († 1274) : parents de la comtesse-reine Jeanne, femme de Philippe IV le Bel. Veuve, Blanche se remaria en 1276 avec le prince Edmond d'Angleterre, comte de Lancastre, fils d'Henri III Plantagenêt et frère cadet d'Édouard Ier, et lui apporta la seigneurie en dot.


Le règne anglais des Lancastre 


Devenu possession des comtes puis ducs de Lancastre, Beaufort va constituer pendant toute la guerre de Cent Ans, un verrou anglais au cœur de la Champagne. Jean de Gand († 1399, fils cadet du petit-fils d'Edouard Ier : Édouard III (arrière-petit-fils de Blanche d'Artois par sa mère Isabelle de France fille de Jeanne 1ère de Navarre-Champagne), duc de Lancastre par son premier mariage avec Blanche arrière-petite-fille d'Edmond et Blanche d'Artois) donna le nom de Beaufort aux quatre bâtards légitimés qu'il eut de sa maîtresse puis troisième épouse Catherine Roët Swynford, la belle-sœur de Chaucer, fondant ainsi la Maison de Beaufort, qui joua un rôle important durant la guerre des Deux-Roses. 
Portent toujours le titre de duc de Beaufort les derniers Plantagenêts en ligne directe masculine (et naturelle) : les Beaufort-Somerset-Worcester.

Les débuts des princes Valois. 



Son château fort, puissamment fortifié et réputé imprenable, dominait la plaine de Brienne, et c'est par trahison que Charles V réussit à s'emparer du château en 1369. Le destin féodal de Beaufort devient alors assez chaotique, car il appartient à la Couronne, et les rois Valois le cèdent ou l'engagent régulièrement à des serviteurs de l'État ou à des princes, en récompense, en gage de dettes royales, ou pour s'assurer des fidélités. 

Ainsi Charles V le céda à titre viager à Jean II-III de Melun, alias Jean II comte de Tancarville, chambellan de France († 1382 ; sa descendance conduit aux ducs d'Orléans-Longueville comtes de Tancarville et de Dunois) (le roi Charles aurait aussi déjà donné Beaufort en 1357-61 à son cousin Louis d'Evreux comte d'Étampes († 1400), intermède dans la possession de Blanche et Jean de Lancastre ?). 

Puis Beaufort est donné à titre viager dès 1382 au dernier frère de Charles V, Philippe II le Hardi duc de Bourgogne († 1404), par son neveu Charles VI. 

Sa fille Catherine de Bourgogne, duchesse d'Autriche, reçut Beaufort en partie seulement (par sa mère Marguerite comtesse de Flandre, Nevers, Rethel et Bourgogne, elle descendait des premiers seigneurs de Beaufort).

Nemours et Armagnac. 


La seigneurie principale revint au roi qui l'intégra, avec Nogent-sur-Seine, Pont-sur-Seine, Soulaines [Dhuys], au duché de Nemours créé par Charles VI à titre viager pour Charles III d'Evreux roi de Navarre († 1425 ; dit le Noble ; arrière-arrière-petit-fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Champagne-Navarre évoqués plus haut, et donc par Jeanne : arrière-arrière-arrière-petit-fils de Blanche d'Artois ; petit-cousin de Louis d'Étampes ci-dessus ; cousin germain de Charles VI par sa mère). 

Ensuite, Beaufort continue sa destinée erratique, mais ses possesseurs descendent presque tout le temps des rois de Navarre, et donc de Blanche d'Artois. À la mort de Charles III le Noble, le duché de Nemours revient à la Couronne (il sera recréé régulièrement pour certains de ses descendants), alors que la seigneurie de Beaufort passe à sa fille Blanche († 1441) ; le roi Charles VII la donne ensuite à son oncle maternel Charles d'Anjou-Maine († 1472 ; aussi comte de Guise), dont la fille Louise († 1470) le transmet à son mari Jacques d'Armagnac, arrière-petit-fils de Charles III le Noble par sa grand-mère maternelle Béatrice d'Evreux, comte de Castres, de la Marche et de Pardiac. 

En 1462, Jacques est créé duc de Nemours par Louis XI : mais c'est une coïncidence, il tient Beaufort par sa femme, pas par son duché. Comme tous les biens de Jacques d'Armagnac accusé de trahison, Beaufort est confisqué et revient à la couronne de France lorsque Jacques est condamné à mort par Louis XI et décapité en août 1477.

Le comté de Beaufort.

 


En 1477/1479, Louis XI donne Beaufort, érigé en comté, à titre viager avec Soulaines, Larzicourt et Villemaheu (à Soulaines), à son conseiller-chambellan Thierry III de Lenoncourt, bailli de Vitry († 1483). 

En 1484, Charles VIII fils de Louis XI, restitue le duché de Nemours et les comtés de Beaufort, de Guise et de Pardiac aux enfants de Louise d'Anjou-Maine et de Jacques d'Armagnac : Jean d'Armagnac († 1500) puis Louis († 1503) ; Guise, Nemours, le Pardiac et Beaufort sont alors hérités par leur sœur Marguerite († 1503) et son époux le maréchal Pierre de Rohan-Gié († 1513 ; issu de Jeanne de Navarre-Evreux, tante de Charles le Noble).

Foix. 


Mais dès 1507, Louis XII donne le comté de Beaufort (sans doute échangé avec Pierre de Rohan en 1504), plus le duché de Nemours avec Soulaines, Villemaheu, Larzicourt, Saint-Florentin, Ervy, Dannemoine et Coulommiers, à son neveu Gaston de Foix-Navarre comte d'Étampes, le Foudre d'Italie (issu de Charles le Noble ; cousin germain d'Anne de Bretagne femme de Louis XII ; † 1512 à Ravenne). 

Sa sœur Germaine de Foix, reine d'Aragon, † 1536, en hérite avec en plus Séant-en-Othe, puis vend (en partie seulement ou en créant un contesté ? car Odet de Foix ci-après est « comte de Beaufort ») à Guillaume de Croÿ seigneur de Chièvres, comte de Beaumont et marquis d'Arschot († 1521 ; lié à Charles Quint ; fils de Philippe de Croÿ et de Jacqueline de Luxembourg). 

Mais son neveu Philippe II de Croÿ doit restituer en 1530 aux héritiers du maréchal Odet de Foix-Lautrec († 1528), comte de Beaufort en tant qu'héritier de la reine Germaine par retrait lignager (comme le rappelle le traité de Cambrai, 1529). 

De plus, la seigneurie d'Isles, avec Chaource, Maraye & Villemaur, au bailliage de Troyes, était venue à Odet de Foix par son mariage avec Charlotte d'Albret d'Orval, fille de Jean et de Charlotte de Bourgogne-Nevers comtesse de Rethel. 

Après leur fils Henri de Foix-Lautrec († 1540), c'est leur fille Claude qui hérite du tout († 1553 ; elle épouse en 1535 Guy XVII de Laval, † 1547, puis en 1547 Charles de Luxembourg-Brienne-Penthièvre seigneur de Martigues, † aussi en 1553, frère aîné de Sébastien). 

Héritier de sa femme Claude de Foix-Lautrec, Charles de Luxembourg lègue Beaufort à son oncle maternel Jean de Brosse-Penthièvre duc d'Étampes, qui s'empresse de le céder en 1554 à François Ier de Clèves.

Nevers. 


François Ier de Clèves-Nevers, † 1562, fut le premier duc de Nevers ; par sa mère Marie d'Albret d'Orval, comtesse de Rethel : il était donc le cousin germain de Claude de Foix-Lautrec ci-dessus, qui lui avait déjà légué la seigneurie d'Isle venue des Bourgogne-Nevers-Rethel ; par les Rethel il descendait des premiers seigneurs de Beaufort. 
Sa femme fut Marguerite de Bourbon-Vendôme. 

Les Clèves-Nevers gardèrent Beaufort jusqu'en 1597 : le duc Jacques de Nevers († 1564 ; fils cadet de François de Clèves et Marguerite de Vendôme ; seigneur puis premier marquis d'Isles, baron de Jaucourt et seigneur de Jully) ; puis sa sœur Marie († 1574 ; princesse de Condé par son mariage avec son cousin Henri Ier < Catherine de Condé, † 1595 sans postérité) ; enfin leur sœur Catherine de Clèves, comtesse d'Eu, duchesse de Guise par son mariage avec le Balafré.

Constitution civile du clergé (1790)

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