mardi 6 août 2024

La Seigneurie de Gyé

 

La Seigneurie de Gyé (sur Seine (Aube-10))



D'azur à la croix ancrée d'argent, au chef ondé du même chargé des armes de Navarre embrassées de deux ceps de sables taillés


Grâce aux études de l’abbé Chauvet « Les seigneurs de Gyé », « Précis historique de la seigneurie de Gyé » et autres… il est aisé de résumer l’histoire des seigneurs de Gyé,  aujourd’hui Gyé-sur-Seine (Aube-10)

Le premier qui est signalé est Clarembaud III baron de Chappes vers 1203. Par filiation, nous arrivons à Dreux de Chappes vers 1269.

En 1279, Béatrix de Coulans est donnée comme Première Dame de Gyé ; elle est fille d’Hugues duc de Bourgogne. La maison de Bourgogne conservera cette seigneurie jusqu’à Marguerite de Bourgogne qui l’apporte dans sa dot à son époux, le roi de France Louis X.

A la mort de Marguerite, en 1310, la seigneurie revient à sa fille Jeanne et passe ainsi à la maison de Navarre.

Blanche de Navarre puis Jeanne la Jeune se succèdent comme Dames de Gyé jusqu’en 1403. Cette passation à la Maison de Navarre, si elle ne fut que d’un siècle, marqua profondément la tradition. C’est à cette époque que les habitants de l’ancien Gaiacum, Giacum ou Gyeum, qui se disent Gyratats, reçurent de leurs voisins, le surnom de Navarrats.

Par le mariage de Jeanne la Jeune à Jean 1er, vicomte de Rohan, apparait la longue emprise des seigneurs bretons de Rohan-Guéménée puis de Rohan-Gié qui durera de 1403 jusqu’à la mort, en 1612 de Jacqueline de Rohan, femme de François de Balzac d’Entragues. Leur fils César de Balzac n’ayant pas d’enfants, donne son héritage à son neveu Léon d’Illiers, en 1636.

La famille d’Iliers conserva la seigneurie jusqu’en 1760 date à laquelle Claude-Louise-Jeanne épouse Auguste comte de Rieux. Hélas, le 5 mars 1770, la comtesse de Rieux, pour purger ses hypothèques, vend sa terre de Gyé à François Rémond, marquis de Montmort qui doit s’exiler en 1793.

A la Révolution, la terre de Gyé devient propriété de l’État. En 1830, le marquis de Bellaing, héritier des Montmort par sa femme, reprit la seigneurie, mais en juillet 1830, il la quitta pour n’y plus revenir.

Ainsi finit la seigneurie de Gyé qui eut, pendant plus d’un demi-millénaire, de grandes Maisons et d’Illustres noms de France pour maîtres.


Le château de Gyé


Au XIIIe siècle, la châtellenie de Gyé appartient aux seigneurs de Chappes. En 1263, le seigneur a modifié le cours de la Seine contre l’avis du comte de Champagne. En effet, cette place forte défend le cours d’eau à proximité des moulins.

Béatrice de Chappes épouse vers 1270 Jean de Til-Châtel, seigneur de Coublanc. Confrontés à de gros problèmes d’argent, ils cèdent de nombreux biens et vendent la seigneurie au duc de Bourgogne, Robert II, qui fait renforcer ses défenses. Jeanne de Navarre, descendante de Robert II, transmet Gyé à la famille de Rohan-Guéméné par son mariage avec le vicomte Jean Ier de Rohan.

En 1358, les Anglais s’emparent de la forteresse et la conservent pendant deux ans. Sous Charles VII, la forteresse est accordée à Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne. À la mort Charles le Téméraire, Louis XI restitue le château au maréchal Pierre de Rohan.

Charles de Rohan s’illustre à la bataille de Marignan. Par crainte des troubles religieux, le village de Gyé est consolidé en 1543 sur ordonnance de François Ier. Le château revient en 1559 à Jacqueline de Rohan, petite-fille de Charles, mariée à François de Balzac d’Entragues. En 1590, à deux reprises, les lieux sont pillés par les ligueurs. Ces derniers sont chassés par le maréchal d’Aumont en septembre 1591.

Le château est délaissé pendant près de deux siècles. Un inventaire de 1770 indique que le château ne conserve qu’un pavillon carré avec les prés et fossés attenants. Le marquis de Montmort en est alors le propriétaire et le pavillon reste dans sa famille jusqu’en 1834.


En 1966, il est acheté par M. et Mme. Raymond Albert qui l’ont restauré. (Propriété privée)






archives de l'abbé Chauvet



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