La Seigneurie de Gyé (sur Seine (Aube-10))
D'azur à la croix ancrée d'argent, au chef ondé du même chargé des armes de Navarre embrassées de deux ceps de sables taillés
Grâce aux études de l’abbé Chauvet « Les seigneurs
de Gyé », « Précis historique de la seigneurie de Gyé » et autres… il est aisé
de résumer l’histoire des seigneurs de Gyé, aujourd’hui Gyé-sur-Seine (Aube-10)
Le premier qui est signalé est Clarembaud III baron
de Chappes vers 1203. Par filiation, nous arrivons à Dreux de Chappes vers
1269.
En 1279, Béatrix de Coulans est donnée comme
Première Dame de Gyé ; elle est fille d’Hugues duc de Bourgogne. La maison de
Bourgogne conservera cette seigneurie jusqu’à Marguerite de Bourgogne qui
l’apporte dans sa dot à son époux, le roi de France Louis X.
A la mort de Marguerite, en 1310, la seigneurie
revient à sa fille Jeanne et passe ainsi à la maison de Navarre.
Blanche de Navarre puis Jeanne la Jeune se succèdent
comme Dames de Gyé jusqu’en 1403. Cette passation à la Maison de Navarre, si
elle ne fut que d’un siècle, marqua profondément la tradition. C’est à cette
époque que les habitants de l’ancien Gaiacum, Giacum ou Gyeum, qui se disent
Gyratats, reçurent de leurs voisins, le surnom de Navarrats.
Par le mariage de Jeanne la Jeune à Jean 1er,
vicomte de Rohan, apparait la longue emprise des seigneurs bretons de
Rohan-Guéménée puis de Rohan-Gié qui durera de 1403 jusqu’à la mort, en 1612 de
Jacqueline de Rohan, femme de François de Balzac d’Entragues. Leur fils César
de Balzac n’ayant pas d’enfants, donne son héritage à son neveu Léon d’Illiers,
en 1636.
La famille d’Iliers conserva la seigneurie jusqu’en
1760 date à laquelle Claude-Louise-Jeanne épouse Auguste comte de Rieux. Hélas,
le 5 mars 1770, la comtesse de Rieux, pour purger ses hypothèques, vend sa
terre de Gyé à François Rémond, marquis de Montmort qui doit s’exiler en 1793.
A la Révolution, la terre de Gyé devient propriété
de l’État. En 1830, le marquis de Bellaing, héritier des Montmort par sa femme,
reprit la seigneurie, mais en juillet 1830, il la quitta pour n’y plus revenir.
Ainsi finit la seigneurie de Gyé qui eut, pendant plus d’un demi-millénaire, de grandes Maisons et d’Illustres noms de France pour maîtres.
Le
château de Gyé
Béatrice de Chappes épouse vers 1270 Jean de
Til-Châtel, seigneur de Coublanc. Confrontés à de gros problèmes d’argent, ils
cèdent de nombreux biens et vendent la seigneurie au duc de Bourgogne, Robert
II, qui fait renforcer ses défenses. Jeanne de Navarre, descendante de Robert
II, transmet Gyé à la famille de Rohan-Guéméné par son mariage avec le vicomte
Jean Ier de Rohan.
En 1358, les Anglais s’emparent de la forteresse et
la conservent pendant deux ans. Sous Charles VII, la forteresse est accordée à
Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne. À la mort Charles le Téméraire,
Louis XI restitue le château au maréchal Pierre de Rohan.
Charles de Rohan s’illustre à la bataille de
Marignan. Par crainte des troubles religieux, le village de Gyé est consolidé
en 1543 sur ordonnance de François Ier. Le château revient en 1559 à Jacqueline
de Rohan, petite-fille de Charles, mariée à François de Balzac d’Entragues. En
1590, à deux reprises, les lieux sont pillés par les ligueurs. Ces derniers
sont chassés par le maréchal d’Aumont en septembre 1591.
Le château est délaissé pendant près de deux
siècles. Un inventaire de 1770 indique que le château ne conserve qu’un
pavillon carré avec les prés et fossés attenants. Le marquis de Montmort en est
alors le propriétaire et le pavillon reste dans sa famille jusqu’en 1834.
archives de l'abbé Chauvet