lundi 29 avril 2024

Hôtel-Dieu-le-Comte

 


En 1140, une donation permet la fondation de la " Maison-Dieu de Saint-Étienne ", à la place des remparts gallo-romains, qui prend le nom de l’Hôpital Dieu le Comte, vers 1182, après le décès d’Henri 1er le Libéral qui en est le fondateur en 1157.

Le comte voue cette institution aux pauvres, malades, femmes en couche, enfants trouvés, incurables, blessés et prisonniers de guerre, et y affecte des biens et des revenus. Il établit deux communautés de Saint-Augustin, une de religieux pour la célébration de l’office et l’administration des sacrements, une de religieuses pour le secours des infirmes. Les malades femmes sont conduites aux sœurs et les hommes aux frères.

 Si un frère ou une sœur dit des injures ou fait des reproches aux malades, il est mis au pain et à l’eau pendant trois jours. Lorsqu’un malade entre, on doit le confesser, le faire communier, puis lui laver les pieds et le corps.

Si à la mort d’un frère ou d’une sœur, on trouve en sa possession quelque argent ou autre chose de prix, il n’est fait pour lui ni mémoire ni service; on ne l’enterre pas, on doit " le jeter aux champs comme un chien pourri ". Les statuts de ces religieux édictent aussi des peines contre les frères et sœurs, à l’égard de l’ivrognerie, de la fornication et même à l’occasion de repas, pris en ville, ou de " l’entrée dans des lieux connus suspects ".

Au Moyen-Age, les hôtels-Dieu ont une double destination : offrir un abri aux pauvres voyageurs, et recueillir et soigner les personnes, atteintes de maladies, soit mortelles, soit guérissables.


Saint Florentini - Bois polychrome et doré XVIe

D'après un règlement de 1263, l'hôpital ne reçoit pas les lépreux, les mutilés, les estropiés, les manchots ni les aveugles, leurs infirmités ne constituant pas des maladies guérissables. Les enfants trouvés ne sont pas non plus admis :" Si nous les recevions, dit le règlement, il en viendrait une telle quantité que les biens de la maison n'y suffiraient pas; ce n'est pas à nous, mais aux églises paroissiales que revient cette charge". On y reçoit les femmes en couches, mais autant que possible après leur accouchement, pour éviter les scènes de cris et de gémissements qui se produisent à ce moment-là. Elles y restent jusqu'à leurs relevailles.  

Au début du XIIIe siècle, l’Hôtel Dieu voit augmenter considérablement ses revenus, et reçoit des biens de toute nature : par exemple, Isabelle de Raiz, donne Dodon le charpentier, son homme de corps et sa famille; Hugues de Villemoyenne fait don d’un Aubert le pêcheur, de sa famille , de tout ce qu’il possède en meubles et immeubles, avec droit de pêche, dans la Seine; un chanoine de Saint Etienne veut que huit poules soient distribuées, le jour des morts, aux malades les plus souffrants; Guillaume de Putemonnoie, un chevalier, veut qu’il soit distribué aux pauvres, chaque année, trois robes, valant ensemble 13 sous, et six paires de souliers...

Les papes Célestin III, Honorius III, Jean XXII et Urbain IV prennent cet hôpital sous leur protection.

Au XVe siècle, des plaintes se manifestent de toutes parts contre les vices et les abus de l’administration des établissements charitables par les religieux.

Voûte de la chapelle de l'Hôtel-Dieu

Musée Art Moderne - donation Lévy

 

Un Musée d’Art Moderne grâce à la donation Pierre et Denise Lévy

L‘ancien évêché de Troyes, ancien Palais épiscopal, jouxtant la cathédrale depuis le XIIe siècle, constitue un exceptionnel ensemble historique, avec la mise en lumière de toutes les richesses archéologiques : vestiges de soubassements gallo-romains, restes d’une baie monumentale, plafonds gothiques, maçonneries en appareillage champenois (brique et craie), modifié au gré des mandats épiscopaux, le bâtiment central est édifié dans les années 1520 et se voit complété d’une aile à l’architecture classique au XVIIe siècle. Jardin à la française, petit pont conduisant à l’ancien lavoir de l’évêché, avec tourelle, dans la cour d’honneur, magnifique tilleul provenant d’une bouture rapportée des jardins du Vatican vers 1860, par Monseigneur Emmanuel-Jules Ravinet, évêque de Troyes (1861-1875), se détache de l’architecture et des vitraux de la cathédrale voisine.

Devenu bien public à la séparation de l’Église et de l’État, le bâtiment abrite plusieurs services départementaux avant de devenir au début des années 1980, l’écrin de la dation d’art moderne de Pierre et Denise Lévy.

Comme dans de nombreuses villes au XIIe siècle, le palais épiscopal jouxte la cathédrale. Même s’il est probable qu’une résidence existait depuis longtemps, ce n’est que sous l’épiscopat d’Henri de Carinthie (1147-1168) qu’il est mentionné dans ses actes : « notre palais épiscopal ». De cette époque est conservée aujourd’hui encore, une arche romane située en haut de l’escalier d’honneur. Elle est le rare témoin de ce palais médiéval. Au début du XVIe siècle, l’évêque Guillaume Parvy (1518 – 1528), confesseur de François Ier, souhaite un nouvel hôtel et entreprend des travaux pour achever ceux de son prédécesseur. Ce grand corps de logis Renaissance qui comprend les appartements de l’évêque, les communs et autres pièces dévolues aux services, n’a pas de décors ostentatoires, contrairement à d’autres palais de la même époque. Monseigneur Malier, dès le début de son épiscopat (1641-1678), fait lui aussi agrandir la résidence et son jardin en rachetant notamment des parcelles et des maisons à l’arrière du bâtiment. Sur des plans du chanoine Maillet, il fait également élever une aile accolée perpendiculairement à la cathédrale, au niveau du chœur. Dans le style architectural classique caractéristique du règne de Louis XIV, la façade aux larges fenêtres, donnant sur la cour d’honneur, est sommée d’un fronton orné du blason de l’évêque de Troyes encadré par deux lions. À l’intérieur, un large escalier d’honneur est édifié afin de mener à une grande salle destinée aux réunions ecclésiastiques tandis qu’une chapelle privée communique directement avec la cathédrale.

Sous la Terreur, certaines pièces du palais servent de geôles ou de casernement pour les troupes militaires. Au moment des premières batailles napoléoniennes, un hôpital provisoire est installé dans le palais. Le jardin épiscopal est, quant à lui, mis à la disposition de l’École centrale du Département de l’Aube pour y aménager un jardin des plantes. Le Concordat rend, par la suite, l’usage du palais aux évêques qui en conservent la jouissance jusqu’à l’adoption de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905. Le Département de l’Aube devient le nouveau propriétaire du palais et y installe des services administratifs (éducatif, social, sanitaire, vétérinaire). En 1909, le bâtiment est classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Recettes champenoises

  La soupe aux choux et la potée champenoise Ce n’était pas un plat bien compliquée à faire, il représentait un avantage pour la ménagère ...