mercredi 17 avril 2024

L'écrivain Pierre de Larivey

 

L’écrivain Pierre de Larivey (le père)

 

En 1430, il y a à Troyes, une rue devant le Pilori (c‘était le pilori du prévôt). A la même époque, on l’appelle aussi de la Tête Noire, car il s’y trouve un logis de ce nom, puis rue de l’Ecritoire, rue de la tête Noire, rue du Papegay (oiseau ou perroquet servant de cible aux arbalétriers). Ensuite, du XVIe au XIXe siècle, elle s’appela rue de la Limace (enseigne représentant un escargot)). Après délibération du Conseil municipal du 26 novembre 1875, un arrêté du maire du 8 avril 1876, donne à la rue de la Limace, le nom de rue de Larivey.

 C’est dans le domaine de la littéraire, une des principales illustrations de la ville que nous trouvons notre Pierre de Larivey. Son nom est peu connu, pourtant il n’est pas réservé aux chercheurs universitaires puisqu’il est joué encore de temps en temps, (en 1953 au Festival d’Angers dans une adaptation d’Albert Camus, puis à Paris plus récemment).

 Il  nait vers 1541 à Troyes. Il serait le fils d’un italien Giunto (en français l’arrivé), florentin venu à Troyes, soit pour y suivre, à l’exemple de plusieurs de ses compatriotes, des affaires de commerce ou de banque.

Auteur dramatique, poète comique, traducteur, il est d’abord prêtre et scribe. Il publie en 1572 Les facétieuses nuits du seigneur Staparole (traduit de l’Italien), plusieurs fois réimprimé.

En 1577, deux livres de la Filosofie fabuleuse: le premier Prins des discours de M. Ange Firenzwola, florentin... le second Extraict des traictez de Sandebar, indien.

En 1579, il aborde le théâtre avec 6 comédies facétieuses, à l’imitation des anciens grecs, Latins et modernes italiens: le Laquais, les Esprits, les Jaloux, la Veuve, le Morfondu et les Escolliers.

Ces pièces obtiennent un énorme succès à Paris, et sont plusieurs fois réimprimées.

En 1581, il écrit pour le théâtre de nombreuses comédies, elles aussi rééditées. " Elles exercent sur notre théâtre une influence si considérable, que l’incomparable Molière ne rougit point de leur faire de nombreux emprunts ", comme le remarque M. de Saint-Marc Girardin, dans son discours de poésie française.

En effet, on dit de lui qu’il est le précurseur de Molière dont le personnage d’Harpagon est tiré de son œuvre.

Il est nommé chanoine du Chapitre de la Collégiale de Saint Etienne de Troyes, le 21 février 1587.

Dès le 1er juillet 1599, et jusqu’au 10 juillet 1607, il tient le registre des délibérations et conclusions capitulaires de l’église de Saint-Etienne, et malgré cela, n’en écrit pas moins de 871 feuillets.

 C’est un auteur comique fécond. Il comprend de bonne heure que la comédie doit être la peinture des mœurs réelles et que son but doit être de corriger par le ridicule.

En 1604, il écrit (traduit de l’italien) Les trois livres de l’humanité de Jésus-Christ, et en 1611 sont imprimées trois pièces: la Constance, le Fidelle et les Tromperies.

En 1608, il écrit Les veilles de Barthélemy Arnigio.

Guillaume Chasble appelle Larivey  " l’honneur de la Champagne ".

Il avait d’immenses connaissances et reçut les louanges de beaucoup d’écrivains et de personnes distinguées.

Ce qui fait sa gloire, ce sont ses comédies, les premières pièces régulières que la France ait eues, dans lesquelles il mit sur la scène française les caractères, les intrigues et les travaux de mœurs de la comédie italienne. Il eut le mérite d’avoir attiré l’attention des auteurs dramatiques contemporains sur le théâtre italien et que ses comédies exercèrent une influence considérable sur notre théâtre.

Pierre de Larivey sait de bonne heure, s’attirer les faveurs de personnages recommandables, car nous le voyons dédier ses ouvrages au vicomte de Paulmy seigneur d‘Argensob, à monseigneur de Luxembourg, duc de Piney, à Jean Vilevailt, procureur au parlement de Paris, à Louis Largentier, bailli de Troyes, et à M. de Pardessus, conseiller du roi.

Pierre de Larivey décède à Troyes le mardi 12 février 1619, ayant demandé à être enterré dans l‘église Saint-Étienne. Le service célébré pour son enterrement ne coûta que 5 sous 8 deniers, la messe du lendemain 4 sous et le service du bout du mois, la même somme.

collégiale st Etienne au XVIIe siècle 

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Hôtel Jean de Mauroy


Hôtel Jean de Mauroy

Anciennement Hôtel de l’Aigle, puis Hôpital de la Trinité



 Aujourd’hui Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, l’histoire de cet hôtel remonte en 1409.

Le premier propriétaire connu est Pierre Dauvet, seigneur des Marest. Nous en avons connaissance par un acte de vente de la maison voisine ayant appartenue à Guiot le Peley, changeur (banquier). Ce dernier sera Maître particulier de la Monnaie de Troyes en 1422 durant l’occupation anglo-bourguignone.

Un deuxième acte du 23 juillet 1485, indique que la propriété est aux héritiers de Jean Pavye, seigneur de Villechértif. Détruit par le grand incendie de 1524, l’Hôtel de l’Aigle est reconstruit sur deux périodes.

Antoine Hennequin, Receveur du roi, déjà propriétaire d’une partie de l’Hôtel de Vauluisant, réalise une première tranche de travaux du nouvel hôtel – où pend l’enseigne de l’Aigle – qu’il « loue » en 1551 à Claude Berthier, marchand épicier.

Jean de Mauroy, Contrôleur des aides et tailles du royaume, Capitaine des Arquebusiers et son épouse Loyse de Pleurre, acquièrent cette maison de Claude Berthier en 1556. Ils vont poursuivre les travaux avec la construction de la grande galerie italienne ; cette architecture renaissance dont l’aspect n’a pas été modifié est sans équivalence à Troyes. Elle peut sans doute avoir été marquée par l’influence de Dominique le Florentin et celle de l’école de Fontainebleau. Le rez-de-chaussée est en maçonnerie, avec alternance de briques et de carreaux de craies, appelés damier champenois. Il y a un péristyle composé de six colonnes composites d’inspiration corinthienne, ornées de lierre. L’étage est revêtu en bardeaux de châtaignier. Le mur de façade est composé de pierres crayeuses et de briques en damier champenois. Dans la cour, l’étage supérieur est composé de châssis recouverts de tuiles de chêne, et il y a une tour hexagonale. C’est une demeure princière. La maison très spacieuse comprend des appartements luxueusement meublés, une chapelle surmontée d’un clocher, et aussi des locaux pour le commerce. Les appartements sont décorés de tapisseries, de tableaux peints à l’huile, de gravures, de statues. Enfin, une petite bibliothèque montre assez nettement l’orientation prise par les époux aux luttes religieuses de l’époque. Jean Mauroy avait été un temps proche de la religion réformée. Ce sont des humanistes protecteurs des artistes. Loyse de Pleurre dans son testament « laisse à Louis que j’ai fait apprendre à peindre la somme de six écus deux tiers ».

Sans enfant, Jean de Mauroy et son épouse s’intéressent également à l’enfance abandonnée. Ils pratiquent la charité et lèguent l’Hôtel de l’Aigle pour en faire « un collège de jeunes enfants pauvres tant fils que filles sur le modèle du collège des enfants de la Trinité de Paris, afin qu’ils soient instruits ès lettres. Ils apprendront un métier ». Les enfants entrèrent le jour de la Pentecôte 1582 pour recevoir une éducation professionnelle. Cet apprentissage dura jusqu’à la Révolution. Au début, ils étaient occupés nous dit Jeans Darbot, principalement à la filature du rouet.

Plus tard, après 1746, date à laquelle une manufacture de métiers à tricot est installée dans la grande galerie, les enfants reçoivent un apprentissage adapté à la mécanisation de la fabrication du tricot et des bas.

Entre-temps, en 1630, des lettres patentes de Louis XIII avaient prescrit la réunion des hôpitaux, dont celui de la Trinité. Une seule administration va, à partir de cette période assumer la gestion de l’œuvre de Jean Mauroy. Puis, en 1670 l’hôpital de la Trinité reçoit une affectation supplémentaire. Par ordonnance des « Maire et Echevins », juges de police des manufactures de la ville de Troyes, il est prescrit que tous les maitres façonniers et ouvriers doivent porter les étoffes qu’ils auront fabriquées en la halle des drapiers-drapants, rue de la Limace (Larivey). Il s’agit de L’Hôpital de la Trinité.

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