jeudi 16 mai 2024

Abbaye de Fontenay

 


Située au nord de la Bourgogne à Marmagne en Côte d’Or (21),  l’Abbaye de Fontenay a été fondée en 1118 par Saint Bernard de Clairvaux, un des plus grands saints français, et est la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde.

Classée monument historique français dès 1862, elle a été inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981. Elle a été l’un des premiers monuments français à figurer sur cette liste, qui a ainsi distingué la valeur exceptionnelle, tant de l’ensemble abbatial de Fontenay que de son environnement naturel.

Après la Révolution française qui entraîna le départ des moines, elle a été reprise comme bâtiment industriel, ce qui a permis de préserver l’ensemble des bâtiments de style roman : l’église abbatiale, le dortoir des moines, le cloître, la salle capitulaire, la salle des moines et la forge.

L’Abbaye est agrémentée d’un parc paysager qui a été classé « Jardin Remarquable » en 2004 par le Conseil National des Parcs et Jardins. Elle est nichée au creux d’un vallon entièrement préservé qui s’étend sur plus de 1 200 hectares.

L’Abbaye est depuis 1820 la propriété privée d’une même famille, qui poursuit la conservation de ce site exceptionnel en l’ouvrant à la visite toute l’année. Elle accueille chaque année plus de 100 000 visiteurs, qui viennent admirer la beauté et la pureté d’une architecture préservée depuis 900 ans, et goûter au calme d’un lieu profondément spirituel.


Quelques dates :

1098 Fondation de l'Abbaye de Cîteaux.

1118 Fondation de l'Abbaye par Saint Bernard dans un vallon marécageux à quelques kilomètres de Montbard (Bourgogne).

1130 Les religieux choisissent l'emplacement définitif de Fontenay, à l'intersection de deux combes.

1139 Ébrard, Évêque de Norwich, habite à Fontenay pour fuir les persécutions qu'il subissait en Angleterre. Sa fortune financera en partie la construction de l'église.

1147 Consécration de l'église par le Pape Eugène III.

1259 Saint Louis exempte Fontenay de tout droit fiscal.

En 1168 une bulle du pape Alexandre III confirme l'abbaye dans ses biens et permet aux moines d'élire un abbé. Aux XIIe et XIIIe siècles, l'abbaye est très prospère, les moines y développent des activités métallurgiques et sidérurgiques. À cette époque un hôtel particulier est bâti à Montbard pour l'abbé : le Petit Fontenet, qui sera plus tard occupé par Buffon.



cette bulle authentique est visible à l'abbaye

1269 Fontenay devient Abbaye Royale. Les rois Jean II, puis Charles VIII, et Louis XII confirmeront ce statut

1359 Pillage de Fontenay par les armées d'Edouard III, roi d'Angleterre.

1547 Établissement du régime de la Commende : le père Abbé de chaque abbaye est nommé par le roi et non plus élu par les moines.

1745 Démolition du Réfectoire.

1789 Révolution française.

1790 Les huit derniers moines quittent l'Abbaye.1791Vente de Fontenay par les révolutionnaires. L'Abbaye est transformée en papeterie par le premier acheteur, M. Hugot.

1820 Achat de Fontenay par Élie de Montgolfier, descendant des inventeurs des ballons, qui développe le manufacture.

1838 Le savant Marc Seguin, inventeur des ponts suspendus, habite Fontenay et y fait ses recherches.

1852 L'Abbaye de Fontenay est classée monument historique.

1903 Extension de la papeterie par la famille Montgolfier.

1906 Edouard Aynard, banquier lyonnais et gendre des Montgolfier, achète Fontenay. Il décide de démanteler tous les bâtiments industriels de la papeterie pour faire renaître Fontenay dans toute sa pureté médiévale et entame de grands travaux de restauration jusqu'en 1911.

1960 Restauration du dortoir par Pierre et Hubert Aynard.

1981 L'Abbaye de Fontenay est classée Patrimoine Mondial par l'Unesco.

1989 L'abbaye accueille plus de 100.000 visiteurs.

1995 Restauration des chapelles du chevet de l'Eglise.

1997 850e anniversaire de la fondation de Fontenay.

1998 9e centenaire de la fondation de Cîteaux.

2018 9e centenaire de la fondation de Fontenay.

retable mutilé 14e s.

 INSCRIPTION - UNESCO 1981


Notre Dame de la Salette à Villadin



Villadin est bâti sur le flanc d’une colline boisée qui marque la limite entre la plaine champenoise et le pays d’Othe.

Le premier nom du village est Viler Adam mentionné en 1264 dans une charte de l’abbaye de Sellières.

En 1308, le curé de Villadin est le principal témoin à charge dans le procès de Guichard, évêque de Troyes accusé d’avoir fait mourir par ensorcellement la reine Jeanne de Navarre et tenté d’empoisonner le prince héritier Louis-le-Hutin.

Villadin est connu dans la région comme le Pays des Cruches et ses habitants portent allègrement le sobriquet de Cruchons. En effet, la présence sur place de gisements d’argiles de diverses qualités a permis le développement d’un important artisanat de poterie puis de tuilerie. Les potiers de Villadin produisaient essentiellement une poterie de bouche de faible valeur dont il n’en reste pratiquement rien. Par contre, il subsiste ici et là des épis de toiture en faïence du XVIIIe siècle qui représentent pour la plupart des soldats de Louis XV coiffés du tricorne.

L’église paroissiale de la Translation-de-Saint-Martin-et-de-Saint-Maur a été plusieurs fois remaniée. L’abside et le chœur, voûtés en ogives, datent du XVIe siècle. Dans le chœur, un vitrail du XVIe siècle représente l’Arbre de Jessé et un groupe sculpté en pierre polychrome montre saint Martin partageant son manteau. Ces deux œuvres sont classées.

retable de ND de Salette

La nef du XIIe siècle est couverte d’une voûte en berceau sous une charpente de chêne construite en 1802. Les fonts baptismaux et le maître-autel, œuvres du sculpteur baralbin Gabriel Chevaldin, sont du XIXe siècle. Le chemin de croix en panneaux peints date de 1863. Quant à la tour-clocher, elle a été érigée au XVIIIe siècle avec le concours du célèbre architecte Nicolas Ledoux en remplacement d’un clocher-flèche situé au-dessus de la nef qui menaçait ruine.

La chapelle de la Vierge, construite au XVIIIe siècle « au droit de la nef », a été réaménagée en 1860 en l’honneur de Notre-Dame de la Salette, notamment par la pose d’un nouveau retable de pierre, lui aussi dû à Chevaldin, reléguant la Piéta classée du XVIe siècle sur les marches de l’autel. Le vitrail de la Salette réalisé grâce à une souscription par André Vinum, maître verrier à Troyes, a été posé en 1993.

Le tertre de la Salette




La Salette est une petite commune de l’Isère où la Vierge Marie serait apparue en pleurs à deux enfants le 19 septembre 1846. L’endroit devient vite un lieu de pèlerinage où se rend en 1859 l’abbé Renault, curé de Villadin, atteint d’une infirmité rebelle à tous les traitements. Il en revient guéri et fait le vœu d’instaurer dans sa paroisse le culte de Notre-Dame de la Salette. 

Il crée une confrérie dont le but « est de fléchir par l’entremise de la Sainte Vierge la colère du Seigneur irrité par la violation des commandements et des lois de son Église, de prier pour la conversion des pécheurs, de travailler à sa propre sanctification. » Il transforme la chapelle de la Vierge de l’église paroissiale et institue chaque année un exercice spirituel le dimanche qui suit le 19 septembre. Ce « pèlerinage » ne prendra jamais une grande importance et restera strictement local.

Dans les années 1970, l’abbé Lebois, curé de Saint-Lupien desservant Villadin, entreprend de ressusciter le pèlerinage de Villadin tombé quelque peu en léthargie. Le diocèse acquiert un terrain où il fait dresser trois statues : la Conversation inaugurée le 19 septembre 1971 en présence de plus de 1000 personnes, la Vierge en pleurs en 1974, la Vierge de l'assomption" en 1976. La première est un tirage en pierre reconstituée d'un modèle créé vers 1898 par le Lyonnais Pierre Vermare, les deux dernières sont l’œuvre d’André Simon, de Mesnil-Saint-Loup.



Chaque année, les pèlerins se rendent en procession de l’église au tertre portant une petite statue en bois de N.-D. de la Salette, œuvre du même sculpteur.


Manoir de Montchevreuil

 

Montchevreuil, ancienne grange de Mores

A côté de la route qui conduit de Troyes à Chaource, au centre de la forêt d’Aumont, s’élève un vieux manoir seigneurial.

En 1151, l’illustre abbé de Clairvaux saint Bernard, reçoit en don des chanoines de Saint-Denis de Reims, le droit qu’ils possédent de présenter un curé pour desservir la paroisse de Mores (jadis village près de Bar-sur-Seine, sur les bords de l’Ource), et, trouvant cet endroit convenable pour l’établissement d’une abbaye, il y installe des religieux de Clairvaux.

La dotation de la nouvelle communauté ne se fait pas attendre : tous les hauts personnages des environs, les seigneurs de Bar-sur-Seine, de Briel, de Chacenay, de Chappes, de Chervey, de Magnant et de beaucoup d’autres, répondant à l’appel du saint abbé, s’empressent de lui offrir des terres, des bois, des prés et des vignes.

Le comte de Champagne Henri Le Libéral, figure aussi au nombre des bienfaiteurs de cette abbaye. Dès l’année 1170, il donne une maison sise à Troyes, faubourg Croncels. En 1171, il complète ses largesses par l’abandon d’un canton de sa forêt d’Isle, portant le nom de Montchevreuil.

Voici quelques extraits de la donation : « Nous Henri, comte palatin, avons donné à Dieu et à la maison de Mores (jadis village près de Bar-sur-Seine, sur les bords de l’Ource), dans nos bois d’Isle, dans l’endroit qu’on nomme Montchevreuil, une terre pour bâtir une grange avec 300 arpents de terre, et, pour la cultiver, les frères de la dite maison ne pourront avoir que 2 charrues. Il leur sera permis d’avoir 500 brebis et 200 porcs, des bœufs, des vaches, de quelqu’âge que ce soit, sans qu’ils puissent y mêler des chèvres. Nous leur permettons aussi d’avoir des chevaux, pour charroyer et faire leurs ouvrages. J’ai abandonné aussi au même endroit, aux frères, 60 arpents de prés, des pâtures et le pacage. Je consens aussi qu’ils aient tout l’usage des bois tant pour la construction de leurs maisons que pour leur chauffage… Afin que cette donation demeure ferme et stable, j’y ai fait apposer le sceau de mes armes…».

Telle est l’origine du domaine de Montchevreuil. 


De nouveaux dons viennent successivement accroître l’importance de cette terre. La comtesse Blanche donne en 1206, l’étang de Montchevreuil, et l’abbé de Mores, en témoignage de reconnaissance, déclare que cette illustre Princesse ou son fils, pourront faire pêcher dans cet étang pour leurs besoins, quand bon leur semblera, mais à la condition de ne pas le mettre à sec.

En 1223, Thibaut IV donne à la grange de Montchevreuil le droit d’usage dans la forêt de Jeugny et le droit de passage et de pâturage dans l’étendue du finage de Chaource et de plusieurs finages voisins. Pour que les moines n’abusent pas de ce droit de couper du bois dans les usages de Jeugny, il décide « qu’ils ne pourront y vendre ni donner la tuile fabriquée dans leur tuilerie de Montchevreuil ».

Comme nous l’avons vu dans la donation, le comte Henri détache de son domaine 30 arpents de terre, pour les donner à l’abbaye. Le surplus de ce territoire qui consiste en bois, demeure la propriété des comtes de Champagne jusqu’à l’époque où il est en même temps que tous leurs biens, incorporé à la couronne de France. Il passe ensuite à la Maison de Bourgogne, en vertu de « la reconnaissance de 3333 livres de rente assise sur les châtellenies de Vilmaur, Chaource, Isle, Vauchassis et Payns, qui est souscrite au profit d’Eudes IV, duc de Bourgogne, par le roi de France Philippe VI de Valois, lors de son avènement au trône en 1293 ».

En 1527, l’abbaye de Mores doit contribuer à la délivrance des enfants de François 1er et, pour réunir les fonds nécessaires au paiement de cette nouvelle imposition, elle doit aliéner la grange de Montchevreuil. Deux amateurs se présentent : Guillaume Hennequin, bourgeois de Troyes, et Louis de Vienne, écuyer, sieur de Presle, bailli et gruyer du marquisat d’Isle. Ce dernier prend Montchevreuil en emphytéose perpétuelle, s’engageant à payer, outre un prix « une fois donné, une rente annuelle et perpétuelle de 5 sols par arpent et 1 denier de censive. Il doit, de plus, faire construire à ses frais une maison d’habitation, des granges et d’autres bâtiments de ferme ». Il semble que les religieux n’exploitaient plus ces terres depuis 25 ou 30 ans, car elles sont en friches au moment de la vente.

Le vieux manoir que nous voyons sur la reproduction, a dû être construit par un descendant de Vienne, vers 1631. Cette habitation donne une idée de ce qu’étaient, en ce temps là, les demeures des gentilshommes campagnards. Pour se mettre à l’abri d’une surprise, et pour pouvoir résister au moins temporairement aux bandes de brigands qui couraient la campagne, ils entouraient leurs maisons de fossés larges et profonds. Pour leur donner l’aspect des anciennes forteresses féodales, ils les flanquaient, dans les angles, de petites tourelles surmontées de toits aigus sur lesquels, usant de leur privilège, ils n’oubliaient jamais de placer des girouettes en bannières et en pennon, indices de leurs droits seigneuriaux. A l’intérieur des fossés, ils réservaient une petite pièce qu’ils surmontaient d’un clocher miniature : « c’était leur chapelle domestique, dans laquelle, un prêtre du voisinage venait officier de temps à autre ». Montchevreuil a gardé ses tourelles et sa chapelle avec son clocher, mais il n’a plus ses fossés qui ont été comblés depuis plus de deux siècles.

Aujourd'hui propriété privée.



Description architecture

Montchevreuil  (Les Loges-Margueron) D444 en direction de Chaource venant de Troyes,  a été l’une des deux granges les plus éloignées de Mores. Hors de la sphère barséquanaise, son milieu et ses aptitudes étaient différents. De fait, située en plein cœur de la forêt de Chaource, elle dut représenter une opportunité intéressante non seulement pour l’exploitation du bois (dont l’abbaye ne manquait pas par ailleurs) mais plus encore pour l’élevage, la forêt étant un espace de pâturage et de pacage de première importance.

C’est le comte de Champagne Henri Ier le Libéral qui serait à l’origine de cette grange, en cédant un canton entier de forêt en 1171, comme le relate la copie de l’acte perdu suivant : « Moi Henri, comte palatin, fais savoir à tous présent et à venir que j’ai donné à Dieu et à la maison de Mores dans mes bois d’Isle, au lieu nommé Montchevreuil (Mons caprarium), une terre pour bâtir une grange avec trois cents jugères de terre et, pour la cultiver, les frères de la dite maison ne pourront avoir que deux charrues. Il leur sera permis d’avoir cinq cents moutons et deux cents porcs, des bœufs, des vaches, de quelque âge que ce soit, sans qu’ils puissent y mêler les chèvres. (…) J’ai donné aussi au même endroit, aux dits frères, soixante arpents de prés ; je leur ai aussi accordé les pâtures et le pacage, et tout l’usage des bois tant pour la construction que pour le chauffage dans la limite d’une demi-lieue autour de leur grange (…) ». Pour conséquente qu’elle fût, cette donation fut augmentée en 1183 par Simon de Lantages de droits d’usages étendus dans ses bois d’Ervy [-le-Châtel] et de Lantages, sous le sceau de l’évêque de Langres Manassès de Bar [-sur-Seine], et avec l’assentiment de barons locaux et de moines de Molesme (d’après Louis Le Clert, "Montchevreuil", Annuaire administratif et statistique du département de l'Aube, 1893, p. 134-142 et "Deux chartes de l’abbaye de Mores", Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, t. LVII, 1893, p. 97-99). En 1206, le domaine reçut de la comtesse de Champagne l’étang éponyme. En 1223 encore, Thibaut IV vient augmenter l’aire de droits d’usages et pâturage de Montchevreuil en l’étendant à tout le bois de Jeugny, aux finages de Chaource et plusieurs autres contigus. On apprend par le même acte qu’une tuilerie existe alors dans la grange, mais le comte en interdit la commercialisation des tuiles (sans doute déjà développée) (Arbois de Jubainville, Hist. comtes Champ., 1863, cat. n°1608, p. 211).

Ces quelques actes sont significatifs. Les orientations économiques de la grange de Montchevreuil sont clairement énoncées dès avant sa création : l’activité pastorale sera dominante en milieu forestier et au-delà, la clairière formera l’espace cultural et, enfin, le milieu incitera à en exploiter les ressources (bois d’œuvre, étangs de pisciculture, argile tuilière) pour les besoins de l’abbaye tout d’abord, selon les opportunités commerciales ensuite.

Mores fut contrainte d’aliéner sa grange vers 1527-30 pour s’acquitter d’un impôt royal exceptionnel. Louis de Vienne, bailli et gruyer du marquisat d’Isle, s’en porta acquéreur en 1608 (A. Roserot, Dict. hist. Champ. mérid., p. 931) à charge d’y élever de nouveaux bâtiments tant d’habitation que d’exploitation. Car à cette date, le domaine était dit « en friches » et nécessitait d’être remis en état. L’ancienne grange était alors divisée en deux fermes : le Grand et le Petit Montchevreuil, s’étendant respectivement sur 212 et 57 arpents.

Rien ne subsiste aujourd’hui de la période monastique, seulement le manoir que l’acquéreur fit construire au Grand Montchevreuil et qu’il entoura de fossés. Cet édifice à pan de bois et remplissage de brique (aujourd'hui sous enduit) comporte un rez-de-chaussée faiblement surélevé sur son assise de brique, surmonté de deux étages —carré puis sous comble éclairé par une rangée de 3 lucarnes à l'est—. Le toit de tuiles plates à pans brisés intègre pour ses parties les plus pentues une couverture d'ardoise. Les pignons sont flanqués d'une tourelle d'escalier, de section carrée au sud (dans œuvre, à l'angle sud-est), et ronde au nord (hors-œuvre).







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