lundi 14 octobre 2024

Château de Vendeuvre

 Château de Vendeuvre


Château-fort en 1107, grandes modifications en 1656.




Construit sur les sources de la Barse, les premières pierres du château de Vendeuvre-sur-Barse ont été posées au XIIe siècle. De son aspect originel le bâtiment ne garde que quelques traces puisque son architecture a connu de nombreuses modifications au fil des siècles, jusqu’au XIXe siècle où Guillaume Gabriel Pavée de Vendeuvre le réaménage et lui donne son aspect actuel.

De nombreuses personnes illustres y ont séjourné, telles que la famille des Luxembourg, des gouverneurs de Champagne ou même Louis XIII.

Le château est classé aux Monuments Historiques depuis 1981, et son parc, sur lequel se déroulent de nombreuses animations toute l’année, est inscrit à l’Inventaire Général du Patrimoine Culturel.

Un aveu rendu en 1603 par François de Luxembourg décrivait le château comme flanqué de tours, avec parc fermé de murailles, très coûteux à entretenir. Dans un second aveu, daté de 1656, Jean IX de Mesgrigny se montre plus explicite. Il fait état du château et forteresse... avec double pont-levis, consistant : la haute cour en un grand corps de logis et grand escalier que j'ai fait bâtir; un donjon et grosse tour ancienne, chapelle, tours, écuries... la basse cour, fermée de fossés et pont-levis, consistant en un logement que j'ai fait bâtir, aussi. 

Fortement remanié au XIXe siècle, le château se compose essentiellement d'un grand logis d'allure massive, élevé au XVIIe siècle mais réutilisant largement des maçonneries antérieur. La façade d'arrivée, au nord, présente l'ordonnance caractéristique de l'époque Louis XIII, avec ses fenêtres groupées au centre, sa corniche à modillons et ses lucarnes, au fronton chargé de boules. La façade sud, en revanche, doit la rareté de ses ouvertures à l'épaisseur de ses murs, hérités, comme ceux du pignon ouest, de la forteresse médiévale. flanquée d'un côté d'une forte tour quadrangulaire, de l'autre d'une échauguette ajoutée au XIXe siècle, elle donne sur des terrasses dominant une grande esplanade gazonnée, traversée par la Barse qui prend sa source sous le château même.

Double en profondeur, le corps de logis abrite un grand escalier de pierre, aux volées droites appuyées sur des arcades rampantes, orné de bas-reliefs néoclassiques de Simart.

Dès 1107, la famille de Vendeuvre posséda le château fort. 

Le château et la seigneurie passèrent à Miles X de Noyers, maréchal et bouteiller de France, puis au XVe siècle à la famille de Mello. 

La baronnie de Vendeuvre, l'une des plus anciennes de Champagne, échut par acquisition à Charles Ier d'Amboise, gouverneur de Champagne et de Bourgogne qui l'acheta à Charles de Mello, au milieu du XVe siècle. 

Son fils aîné, François d'Amboise, grand-maître de l'ordre de Saint-Lazare, hérita de cette baronnie à la fin du XVe siècle et habita le château durant quelques années. Après sa mort, son frère cadet, Charles II d'Amboise grand-maître et maréchal de France devint le maître des lieux. 

Après le décès de Charles II, en 1511, la baronnie passa dans les mains de sa sœur Catherine d'Amboise (dame de Lignières). Celle-ci en fit don à sa nièce Antoinette d'Amboise (épouse en secondes noces d'Antoine de La Rochefoucaud). Cette dernière qui se maria en troisièmes noces à Louis de Luxembourg, conserva la baronnie et le château jusqu'à sa mort en 1552. 

La baronnie échut au XVIIe siècle à Henri de Luxembourg, duc de Piney et prince de Tingry, puis à ses deux filles qui la vendirent en 1638. 

L'acquéreur Jean VIII de Mesgrigny, conseiller d'État, obtint en 1644 son érection en marquisat. 

Son fils Jean IX, vicomte de Troyes, intendant de Champagne, puis premier président au parlement de Provence et conseiller d'État, fit reconstruire le corps de logis. Héritier des Mesgrigny, Claude-Léon Bouthillier de Chavigny vend le domaine en 1752 à Gabriel Pavée de Provenchères, aïeul de Guillaume Pavée de Vendeuvre qui présidera sous Louis-Philippe le conseil général de l'Aube. 

Le château est cédé par la famille de Marthe Bourlon de Sarty, grand-mère de Gabriel Attal pour le franc symbolique au Conseil général de l'Aube.

 L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1963 et classé en 1981.




Vindovera à l'époque mérovingienne, Vendopera en 861 et 862.

D'Arbois de Jubainville propose : composé du gaulois vindo- (« blanc ») et -ó-briga, briga signifiant « mont » ou « forteresse » mais aussi que Vindos était un nom d'homme.

Lieu-dit et écarts : l'Arclais, la Bécassière, Belle-Guise, Bizerne, Bourgetet, Bricquerne, Brochot, le Buisson-Joli, les Carreaux, Chaffaut, le Chalet, Châtillon, Durnay, ancien fief du XIIIe siècle qui fin XIVe siècle n'avait qu'une maison sans grand caractère avec fossés. Mais aussi Chignat, le Clos-Fleury, Cornée-Genette, le moulin de Cornet, celui de Coupel, le Crot de deux fosses, le Cuvot, Danrot, le Der ou Grand-Der, le Cuveau, Danrot, les Grandes et Petites Epoisses, l'Ermitage, les étangs : Alichamp, Neuf, du milieu, Michel, sire-Regnaut, de la Porte ; Ormoy20, Ousotte, Ombrois, le Pavillon, le Petit-Temple, la Pisserotte, Poguières, Potelet, Profonde-Fosse, la Reclais, le Reculon, la Routelle, les Routes, le ru-à-l'Huile, le Rû-aux-Pigeons, la Tuilerie, les Usages, Val-Suzenay, Varennes, Vau-Girard, la forêt de Vendeuvre, Verpie, la Ville-au-Bois, la Voie-de-Vienne.

Vendeuvre-sur-Barse est un bourg de la Champagne humide située sur le cours de la Barse, un petit affluent de la Seine. 




Les châteaux dans l'Aube



Châteaux de Vanlay, Vaux

 Château de Vanlay


Au XVIIe s., il y avait 2 châteaux, correspondant aux 2 seigneuries de Dinteville et de Vaudrey.

Une première motte close de fossés et le closeau devant la dite motte contenant environs deux arpents est citée dès 1390 au lieu-dit Vaudrey. Il est très difficile de déterminer le lieu exact parmi les deux fiefs de Vaudrey.

Un manoir a été construit par Gauthier de Dinnteville, capitaine de Bar-sur-Seine.

En 1550, le château est cité assis au bois Bureau ou borbereau. Il consiste en une motte fermée de fossés murailles et pont-levis et en 1829 sont cités les deux châteaux du marquis de Vanlay.

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1969, date à laquelle Daniel et Colette Petitjean achètent de domaine qui appartient toujours à cette famille.



Propriété privée


Château de Vaux 





1720 : année de la construction du château de Vaux à Fouchères.

2015 : Edouard Guyot (fils de la légendaire famille qui rachète tous les châteaux en ruines), 23 ans, achète une ruine.

2017 : sont organisées de nombreuses fêtes, des chasses à courre, mariages, concerts… il faut faire entrer de l’argent pour pouvoir effectuer les réparations

Le Château de Vaux, d'une surface de 2 000 m2, a été construit à Fouchères, en 1720 par l'architecte Germain Boffrand (1665-1754), élève de Jules Hardoin-Mansart, qui réalisa notamment le château de Lunéville et l'hôtel de Soubise à Paris.

Au XIXe siècle, il appartenait à Maupas, le ministre de Napoléon III, sa dernière occupante fut Madame d'Amécourt, en 1969. Il était à l'abandon depuis des décennies.  Puis c'est un centre pour handicapés qui a occupé une partie des dépendances jusqu'à l'automne 2014, époque à laquelle il a été racheté par un tout jeune entrepreneur.

Trois semaines seulement après la signature, le nouveau propriétaire, Edouard Guyot, ouvre les portes du château au public pour la première fois le 11 juillet 2015.

A 23 ans, le jeune homme originaire du Loiret, a découvert Vaux, au hasard d’une visite à un ami. Passionné par l’art du XVIIIe siècle, il s’est immédiatement épris de ce grand château abandonné, avec un magnifique parc, intimement lié à la forêt de Chaource.  Il a fait un pari fou car le château menace de tomber en ruines. Edouard Guyot s'est endetté sur 20 ans. Mais rien ne semble lui faire peur, pas même les travaux qui coûteront au moins 2 millions d'euros. Il dit en effet suivre ainsi le chemin tracé par ses parents, qui sont des « sauveurs de châteaux », depuis 1979.

Il faudra 450 000 visiteurs pour financer la toiture, (en 1995 a été posé un "parapluie" de tôles destiné à le mettre hors d'eau).   Chaque entrée à 6 euros permettra donc de payer la pose d'une ardoise.

Le domaine de Vaux et son château du XVIIIe siècle constituent, selon l’opinion du conservateur des Bâtiments de France de la région Champagne-Ardenne, « l’un des ensembles les plus remarquables du département de l’Aube ». Le domaine, a une superficie d’environ 315 ha dont 284 ha sont d’un seul tenant sans aucun chemin public le parcourant.

Au centre de cet ensemble, derrière de belles grilles en fer forgé, le château et ses dépendances, sont disposés autour d’une vaste cour d’honneur. Au fond, le château en pierre blanche, a ses façades parées de riches détails architecturaux. Les communs sont placés de part et d’autre du château. L’aile ouest des communs abritait anciennement les voitures et des logements de service. Les communs situés à l'est, s’ouvrent sur une vaste cour bordée d’un très long bâtiment donnant sur un jardin potager clos de murs, d’un pigeonnier, et d’un pavillon carré. L’ensemble de ces communs a fait l’objet d’une restauration complète, ainsi que deux vastes granges. Elles offrent chacune une impressionnante charpente en carène de bateau renversée. À l’angle nord-ouest se situe le chenil. Au sud, une vaste prairie monte vers les bois, avec une belle perspective depuis le château.

L’ensemble de cette composition correspond à ce qui existait au XVIIIe siècle.

Le Château, de pierre de taille blanche, comprend un étage sur rez-de-chaussée et soubassement, surmonté de combles à la Mansart, avec en symétrie des lucarnes cintrées et des « œils-de-bœuf ». Les façades se composent d’un avant-corps central et de deux avant-corps latéraux qui forment saillie sur le corps du logis central. Côté cour d’honneur, l’avant-corps central se compose de trois pans dont deux sont cintrés. Il est surmonté d’une balustrade de pierre à décor d’anneaux entrelacés qui prolonge de part et d’autre le fronton triangulaire central, orné des armoiries de Maupas et de son épouse. Elles sont couronnées et encadrées d’une draperie en forme de baldaquin, et accotées de deux chevaux à mi-corps sculptés en haut-relief. Aux angles de la balustrade, contre le corps de logis, deux bas-reliefs, en mauvais état, représentent des trophées de chasse. Au rez-de-chaussée, au-dessus de la porte centrale, un masque acrotère représentant une tête d’homme barbu coiffée de la dépouille d’un lion. Ce doit être la tête d'Héraclès, portant la dépouille du Lion de Némée. Elle est encadrée par deux têtes de femme aux cheveux bouclés couronnées d’une étoile, pour la fenêtre de gauche, d’un croissant de lune pour celle de droite.

Côté parc, l’avant-corps central, rectiligne est précédé d’un escalier qui passe devant les soupiraux. Les clefs des trois arcades en plein-cintre du rez-de-chaussée sont ornées d’une tête d’homme au centre, et de tête de femme sur les côtés. Cet avant-corps est surmonté d’une balustrade de pierre, flanquée de deux vases décorés de têtes de bélier. A l’intérieur, boiseries, cheminées de marbre surmonté de trumeaux, parquets Versailles, tomettes.

La totalité de la toiture en ardoise, dont rien ne subsiste aujourd’hui, a été remplacée par une couverture temporaire en zinc. Intérieurement, le château est dans un état de délabrement proche de la ruine (plafonds effondrés, parquets arrachés).

L’entrée du château, côté cour d’honneur, se fait par une impressionnante porte à deux vantaux et imposte de bois, richement sculptée. On y accède par un imposant escalier. Le rez-de-chaussée s’ouvre par un vestibule donnant sur un grand salon. Il se compose principalement de différents salons d’apparat et de diverses pièces. À gauche du vestibule, un bel escalier accède aux différents étages. Il est construit en pierre jusqu’au premier étage, puis en stuc,

Le premier étage, se compose de plusieurs chambres et d’une salle de billard qui était à l’usage de chapelle du château.

Au second étage, mansardé, diverses petites chambres qui servaient à l’usage des domestiques

Les caves, en partie voutées, occupent toute la surface du château.

Les communs s’ouvrent de façon symétrique, à la fois sur la cour d’honneur et la cour de ferme. Ils comportent sur leurs deux façades la même alternance de portes et de fenêtres à encadrement de brique. Ce bâtiment comporte deux niveaux. Le rez-de-chaussée, d’une surface d’environ 730 m², comprend : une entrée donnant sur un escalier à balustre en bois, un local technique, suppresseur, une grande salle de restauration, trois pièces à usage de cuisine équipée et de salle de préparation pour la restauration collective, une salle de loisir, et un petit bureau, trois salles d’activité, quatre bureaux dont l'un n'est accessible que par l’extérieur depuis la basse-cour. A l’étage : ce niveau, d’une surface d’environ 370m², est partiel, et n’occupe que le sud du bâtiment, au-dessus des communs proprement dits. Il est traversé d’un long dégagement central, accessible par les trois escaliers, qui dessert de part et d’autre : 14 chambres, chacune avec fenêtres ou portes fenêtres, une lingerie, des sanitaires comportant 7 lavabos et 2 toilettes, une vaste salle de bain comprenant 3 coins douche et 3 coins baignoire. Cuisine professionnelle, salles de bains et salle d’eau collectives.

L’ancien jardin potager situé à l’est, borde la quasi-totalité de la longère. Il est entièrement clos de hauts murs anciens avec une grille.

A proximité du château et des communs s’élève un magnifique pigeonnier en forme de tour ronde coiffée d’une toiture en poivrière en petite tuile.

Le domaine fait l’objet d’une protection au titre des Monuments Historiques. Les façades et toitures du château ainsi que l'escalier avec sa rampe en fer forgé et les grilles d'entrée font l’objet d’un classement par arrêté du 25 janvier 1980. Les façades et toitures des communs y compris le pigeonnier ainsi que l'allée d'accès au château font quant à elle l’objet d’une inscription.

Aujourd’hui, le Gîte du château est composé de 5 chambres doubles, 1 dortoir de 5 lits, 3 salles de bains, 4 WC, 1 cuisine toute équipée 1 grande pièce à vivre et 1 espace salon-télé avec cheminée en pierre. Parking et jardin privés.

Le Gîte de la ferme (160 m2) est composé de 2 chambres doubles, 1 petit dortoir de 4 lits, 2 salles de bains, 3 WC, 1 cuisine toute équipée, 1 hall d'entrée et 1 pièce à vivre : espace repas et salon-télé. Parking et jardin privés.

Une salle de jeu et une grande terrasse clôturent ce grand espace mis à disposition le temps d'une nuit, d'un week-end ou d'un plus long séjour.

Le Commun Est accueille toutes sortes de réceptions grâce à une salle de 110 m², l'Orangerie. Elle est caractérisée par son plafond à la française, ses tomettes en terre cuite et ses larges ouvertures.

Les cocktails et cérémonies de plein air s'effectuent dans la cour d'honneur du château ou dans la Grange monumentale. Capacité de la salle : 120 personnes en diner assis, 180 personnes en soirée.

Capacité de la cour : 400 personnes en cocktail, 300 personnes assises, 350 m² en herbe.

 Le vendredi 10 juillet 2015, l’avant-première de la découverte de Vaux a été réservée aux habitants et aux élus de Fouchères avec leur maire Daniel Poiteaux, et la présence de Bernard de la Hamayde conseiller départemental et maire de Saint-Parres-les-Vaudes qui a dit à cette occasion : « La belle endormie a trouvé son prince charmant ». Le Comité départemental du tourisme s’investit dans son rôle de promoteur d’initiatives porteuses. Pour attirer des visiteurs et rendre la visite ludique, Edouard a imaginé un jeu de piste historique. Les indices sont dissimulés dans les dépendances. Il s'agit de reconstituer le coup d'état de 1851, qui donna un empereur à la France. Le champagne Chassenay d’Arce est partenaire de ces animations et a mis à disposition du matériel pour animer les communs, dont une très rare bascule pour bovins.

Mardi 12 avril 2016, au Trianon à Paris, Edouard reçoit le second prix Moovjee (Mouvement pour les jeunes étudiants et entrepreneurs). Ce concours avait enregistré plus de 1.000 demandes de dossier de candidature, 270 ont été validés : 100 dans la catégorie « entrepreneurs » et 170 dans la catégorie « porteurs de projet ». Le jury a fait son choix parmi 15 projets finalistes, et le prix « Coup de cœur du jury », catégorie « entrepreneur » est donné à Edouard Guyot.

 Paris-Match du 20 au 27 avril consacre 6 pages et de magnifiques photos, à la famille Guyot, leurs châteaux et bien entendu en priorité à Edouard et au château de Vaux.

2018, ouverture de la visite de l'appartement du préfet Charlemagne Emile de Maupas, né à Bar-sur-Aube (1818-1888), un des organisateur des forces de police et militaires parisiennes, lors du coup d'Etat de décembre 1851, pour le compte de Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III.

11 juin 2019  le Château de Vaux est retenu par la mission Bern ! Il fait partie des 121 projets retenus dans toute la France, pour la 2ème  édition du loto du patrimoine.

En février 2020, commence la première tranche lourde de restauration.







L'édifice se visite, j'y ai acheté quelques ardoises pour la réfection de la toiture !

Situé sur les terres de la commune de Fouchères, il est utile d'avoir un GPS 



Route de Vougrey
10260 Fouchères

 03 25 40 17 47




Les châteaux dans l'Aube





Château des Comtes de Champagne à Troyes

 Château des Comtes de Champagne à Troyes 



En 1287, la comtesse de Champagne, Jeanne de Navarre, femme de Philippe-le-Bel, possède à Troyes, deux châteaux.

Les plans de Troyes par Jouvin de Rochefort de 1679, indiquent les ruines de 3 châteaux des Comtes de Champagne. Un premier près du Moulin de la Tour, un second près de Saint-Nicolas, et un troisième au coin de la rue Boucherat et de la rue Linard Gonthier et en outre, le Palais près de l’église Saint-Etienne.

En principe, le troisième est purement imaginaire, inspiré par la vieille tradition légendaire des 3 châteaux (tres arces), qui auraient donné leur nom à la ville. Il n’y a eu que deux châteaux, dont le second a été appelé le Palais.

 - 1er château : le plus ancien des deux est dans l’ancienne enceinte gallo-romaine, à l’angle nord-ouest. Pendant longtemps subsiste les restes d’une tour ou porte principale, détruite complètement vers 1860.

Au XVIIIe s., il y a encore quelques bâtiments transformés en Prisons du roi. L’enceinte avait la forme d’un polygone irrégulier, dont le grand diamètre avait 96 m. et le petit 77 m. La porte datait du XIe s. mais l’existence du château remonte à la fin du Xe s. Elle était bâtie en pierre dure, notamment de silex. Un donjon rectangulaire, dit la Grosse Tour, ayant 12 m. de côté était situé à l’extrémité opposée du château. Il a été détruit vers 1840. Ce château, abandonné par le comte Henri le Libéral à la fin du XIIe s., resta toujours en théorie le centre de la puissance des comtes de Champagne. C’est dans le donjon que se présentaient les Seigneurs pour prêter foi et hommage aux comtes de Troyes et plus tard, après la réunion à la couronne de France, les hommages des vassaux du comté. Au XIIe s. il sert d’arsenal, c’est le château-fort, le siège du fief du comté de Troyes ou de Champagne.

- Le second château, appelé Palais des comtes ou Palais royal, bâti par Henri le Libéral en 1157, a été appelé Aula, « Sales » du comté.

La collégiale Saint-Etienne et l’Hôtel-Dieu-le-Comte en sont les accessoires. Le pont situé à l’angle sud-ouest de l’hôpital était appelé Pons Aulae, et la porte de l’ancienne enceinte de la ville, à l’entrée de la rue de la Cité, était dite Porta Comitis.

 

Plan du palais des Comtes et de l'église St Etienne

Ce palais (développement d’environ 100 m.), avait sa façade principale à l’est. La Grande Salle (52 x 22 m.) était au premier étage. On y accédait par un vaste perron. Cet édifice a été appelé Palais Royal après la réunion de la Champagne à la couronne. Il a aussi été appelé Palais de Justice. C’est là que se sont tenus les Grands-Jours de Troyes, de 1307 à 1583.

Après son divorce avec Blanche de Bourgogne, Charles-le-Bel vient épouser à Troyes Marie de Luxembourg, fille de l’empereur Henri VII et de Marguerite de Brabant. Le mariage a lieu en 1322, et le Roi, dans cette occasion solennelle, habite au Palais des Comtes. C’est là que sont célébrées les cérémonies de ce mariage, avec la plus grande magnificence.

En 1354, Colart d’Andrese, échanson du roi et maître enquêteur des eaux et forêts pour tout le royaume, est à Troyes, chargé de régler le commerce des produits des forêts et d’en assurer la loyauté. Comme toujours, on se plaint des fraudes commises chaque jour. Pour les réprimer, il réunit au Palais Royal des  habitants pour prendre leur avis, après avoir prêté serment sur les Evangiles.

C’est là que le 8 février 1356 est décidé le tarif des marchandises dont le produit doit être employé à l’œuvre des fortifications.

Le 29 décembre 1361 la désignation des deux otages devant partir pour Londres est décidée dans ce lieu  (ils ne reviendront qu’en 1365).

Au XVIe le Parlement vient siéger à Troyes au Palais royal.

C’est dans ce lieu qu’en 1417 les Troyens se soumettent au pouvoir de duc de Bourgogne. Le roi et reine y habitent en mars 1420. En juin 1420 y est décidée la démolition du château de Montaigu, ordonnée par Charles VII (les matériaux seront employés pour la réparation du Palais royal). Le conseil de ville n’ayant pas encore domicile fixe, s’y réunit en assemblée en 1419. Le 28 août 1431, y sont assemblés les habitants pour la lecture des lettres du roi ordonnant la démolition des Châteaux de Chappes, Saint-Liébault et Courgenay. A partir d’octobre 1431, les élus s’y assemblent tous les jeudis pour la sûreté et la défense de la ville (les absents doivent payer 20 deniers d’amende). C’est au Palais royal que les habitants viennent en 1433, pour apprendre que l’ennemi s’approche, étant dans le Tonnerrois.

En 1486 Charles VIII venant passer 1 mois à Troyes, est conduit en grande pompe au Palais royal, « édifice spacieux, fort ample et de grande noblesse ». Le Conseil y dispose des lits et des meubles en 1487, pour y loger le gouverneur de Champagne.

En avril 1510, Louis XII y séjourne 15 jours.  C’est au Palais royal que le 5 juin 1524 les habitants viennent apprendre les dispositions prises après le grand incendie. Le 23 juillet 1524, le gouverneur duc de Guise loge au Palais royal, meublé aux frais de la ville.

Le mystère de la passion y est joué en 1531, devant François 1er et la reine.

En 1561, les prisons royales sont toujours dans le sous-sol du Palais royal. Le mardi de pâques 1564, un grand festin y est servi pour Charles IX, Catherine de Médicis et leur nombreuse suite. C’est le logis du bailli en 1572. En 1586 pour imposer la terreur 1 potence est dressée devant le Palais royal.

A la Révolution, les bâtiments du Palais ont été vendus pour être démolis.

Lors de sa visite en 1805, Napoléon ordonna la démolition des restes du Palais, pour l’aménagement du port, et l’on s’empresse de faire disparaître ses derniers vestiges.

Le Beffroy, édifice communal de la ville de Troyes, a reçu le nom de Château de la Vicomté. C’est dans cet édifice qu’avaient lieu, non les réunions de l’échevinage, mais bien les assemblées générales des habitants, convoqués au son de la cloche pour y recevoir les comptes du voyeur, ceux des Maîtres de la Maladrerie des Deux-Eaux, puis plus tard, ceux des Maîtres des œuvres, chargés de veiller aux fortifications et d’en diriger la construction.

Il a disparu dans le grand incendie de 1524. Il occupait le terrain compris entre l’église Saint-Nicolas et la porte de Beffroy.



en bleu : ce qui est aujourd'hui le canal de la Préfecture et qui était le port de la ville





Châteaux de Saint Parres aux Tertres, Saint Parres lès vaudes, Saint Phal

 Château de Saint-Parres-aux-Tertres


Ce que nous appelons « château de Saint Parres » est un domaine dont l’histoire n’est pas encore écrite mais dont on peut affirmer l’existence à partir de l’an mille. Au début, c’était une motte féodale en bordure de marais. Puis s’y sont succédés les seigneurs de Saint Parre qui ont eu des possessions sur notre commune. C’est probablement au 6ème siècle que les seigneurs commencèrent à s’y installer pour y habiter.

Le château de Saint Parre d’aujourd’hui est un ensemble de constructions remarquables majoritairement réalisées par le dernier seigneur de Saint Parre qui s’appelait François Janson, donc dans le style du XVIIIe siècle ; cet ensemble date des années 1760 ; mais ce François Janson préféra aller vivre au Château de Barberey où il s’était marié avec Elisabeth Le Roy, fille du seigneur de cette commune ; il fut dessaisi, comme son fils André François, de l’ensemble de tous ses biens à la Révolution Française et mourut en 1791.

 Cet ensemble a été acheté immédiatement après la Révolution par la famille Pillard Bouilly (Paul Pillard était horloger à Troyes, marchand, mais aussi créateur). La famille Pillard ajouta le parc avec son entrée par une grille du 19ème siècle. Son dernier fils, Louis Alphonse Pillard Trin, né à Saint Parres, créa avec son père la Tuilerie de Saint Parres à partir d’anciens fours à chaux. Cette tuilerie eut un temps de prospérité sous sa direction puis sous celle de son gendre Reynaud Pillard, avant de péricliter.

C’est Edouard Vignes qui acheta, en 1973, le château aux descendants de Paul Pillard, famille qui l’occupe et l’entretient toujours aujourd’hui. Elle demanda l’inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques qu’elle obtint en 1979.

Nous avons à cœur depuis 5 générations (soit 148 ans) de préserver ce lieu pour le transmettre et pour qu’il reste remarquable dans le paysage de notre commune.

L'ensemble présente de belles dépendances dont la grange et sa splendide charpente, le pigeonnier et ses poteries servant de nids, le corps de ferme, le verger et le potager à l'ancienne aux haies de buis.

Éléments protégés MH : les façades et toitures du château et de ses dépendances : inscription par arrêté du 2 novembre 1979.



Propriété privée


Château de Saint-Parres-les-Vaudes



Le petit château de Saint-Parres-les-Vaudes, sur la grand’route de Troyes, est une belle demeure d’agréables proportions qui succéda au XVIIIe siècle à un bâtiment d’origine médiévale, comportant motte et fossé.

En 1580, Philippe Le Marguenat, contrôleur ordinaire des guerres, épousa Marie Le Peleterat qui lui apporta la moitié de Saint-Parres.

Vendue en 1761 par Madeleine Le Marguenat, la terre fut acquise peu après par Jean-Baptiste de La Chapelle, aïeul de l’actuel propriétaire, M. Bernard de La Hamayde (notaire).

C’est à Jean-Baptiste de La Chapelle, qui racheta en 1786 au duc d’Aumont la seconde partie de la seigneurie, que l’on attribue la reconstruction du corps de logis.

Propriété privée


Château de Saint Phal



1250, la châtellenie relevait des terres de l'Isle et recouvrait les terres de Crésantignes, Machy, Motte-Félix et de la Cour-saint-Phal. Les seigneurs de Saint-Phal étaient une puissante famille de la cour de Champagne aux XIIe et XIIIe siècles, on relève cinq abbesses de l'abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains et leurs armes étaient d'or à la croix ancrée de sinople, au franc canton de gueules.

Jeanne d'Arc écrivait de ce château, en 1429 aux habitants de Troyes.

En 1440 Saint-Phal appartenait à Pierre de Montot qui fit entrer la seigneurie dans la famille Vaudrey en mariant sa fille à Arthur de Vaudrey chambellan à la cour de France et maître d'hôtel des rois Charles VII, Louis XI et Charles VIII.

 Il fut la propriété de Anne de Mont-Gomery, époux de Anne de Vaudrey en 1555 et ses armes, emmanchées de gueules et d'argent se voyaient encore au château. La seigneurie devint un marquisat sous le règne de Louis XIII.

En 1675 il est la propriété de Nicolas Dauvet, comte de Marets, grand fauconnier de France.

 Il entre dans la Maison de Hénin-Liétard en 1705 par Jacques-Antoine marquis de Blaincourt et de Saint-Phal, baron de Dienville et mestre de camp de cavalerie. Puis en 1765 à Marie de Félix-Dumuy, comtesse de Ribière et à Charles marquis de Créqui son époux.

Le château passe ensuite dans les mains de Jacques Corps, seigneur de Saint-Phal, conseiller du roi au Grand Conseil, mort en 1798. Le dernier propriétaire est le gendre de celui-ci, M. de Mazin de Bouy.

À partir de 1830 le domaine commençait à être démantelé et les biens vendus par morceaux, il ne reste rien du château aujourd'hui.


Georges de Vaudrey, marquis de st-Phal par Louis le Nain.




Châteaux de Sainte Maure, Saint Mesmin

 

Vue du château de Sainte Maure au XIXe siècle

Le même château en 2024

Un bâtiment du parc montre qu'une construction existait déjà au XVIe mais la première mention remonte à 1656.

 Il fut rebâti en 1696 sur des plans de Louis Mallet et les ailes de Constant datent de 1768 et les jardins de M. Moisy. Le dit jardin ayant requis la destruction de quelques maisons de Charley ; ces maisons étaient le château de Charley, cité jusqu'en 1762.

Une rotonde octogonale en avant du château abrite une statue d'Atlas soutenant le monde.

Propriété de la famille Chavaudon fut achetée en 1944 par l'évêché qui y installait une école privée d'agriculture.

Le village doit son nom à Sainte Maure voir : Sainte Maure


- Château de Saint-Mesmin : 





Dans la France d’Ancien régime, il y avait dans chaque paroisse un ou plusieurs châteaux. Il ne faut pas se méprendre sur ce terme de château, lié à la qualité seigneuriale, en général noble, de son propriétaire, aux droits féodaux qui y étaient attachés, beaucoup plus qu’au caractère architectural de la construction.

Seuls quelques-uns de ces châteaux étaient de ces nobles bâtisses de pierre, de grandes et majestueuses dimensions, auxquelles l’homme du XXe siècle réserve le terme de château.

Anciennement Broli ou Brolium (nom courant qui signifie bois = Breuil), le village de Saint-Mesmin doit son nom au diacre Sanctus Memorius qui y est mort martyr en 451.

Le premier seigneur connu de Saint-Mesmin est Dudon de Saint-Mesmin, en 1145. Seigneur de Fontaine (aujourd’hui Fontaine-les-Grès), il l’était aussi de Chennegy, qui lui venait de sa mère, de la puissante maison des Fournier.

Ces seigneuries passèrent à ses descendants. Parmi tous les chevaliers de Saint-Mesmin, il y a Henri de Saint-Mesmin, dit encore de Chennegy, qui, en juin et juillet 1218, s’apprêtait à partir pour la croisade. C’était le fils puiné de Dudon et d’Alix de Marcilly : il est resté dans l’Histoire, pour ses aumônes successives à la commanderie du Temple de Payns.

Les fondations du château ne disparurent qu’au XIXe siècle. De grands fossés l’entouraient, et on y accédait par un pont-levis. Il était construit sur pilotis (pieux), en pierre de taille, mais la façade principale (sculptée) était de bois, comme les étages. Au premier, une galerie extérieure. Le rez-de-chaussée était distribué en une grande salle et une cuisine « pavée de pierres avec fourneau ». On remarquait des cheminées aux armes d’Eustache Luillier et de Marie Cœur, qui durent reconstruire le château dès qu’ils en furent seuls propriétaires, au début du XVIe siècle. Il y avait, fermés de murailles : un potager, une cave et cellier, un fournil, un poulailler, un « toit à porcs », des granges, des écuries, une remise pour le carrosse, des fossés d’eau vive, alimentés par la Seine, un colombier en forme de tour ronde, couvert de tuiles avec lanterne au milieu, et aussi d’autres bâtiments, un jardin avec des carrés de légumes, des arbres fruitiers nains de différentes espèces… La principale dépendance était le moulin sur la Seine.  De dimensions modestes, le château de Saint-Mesmin ne devait manquer ni de caractère, ni d’élégance.

Le château de Saint-Mesmin n’apparaît vraiment dans l’Histoire qu’en 1361. C’est par un acte exceptionnel, une précieuse lettre des foires de Champagne. Du château de Saint-Mesmin, il est dit que c’est une maison forte entourée de fossés, pourvue d’un colombier et d’une cave.

Le propriétaire suivant fut Gui Le Flamand, un de ces changeurs d’origine étrangère à la Champagne, Juifs, Cahorsins ou Lombards, qui venaient faire fortune aux foires en pratiquant le change des monnaies, change hautement rémunérateur en tous temps et en tous lieux, mais de façon plus particulière aux Foires de Champagne, où, les marchands venus de toutes les contrées de l’Europe  étaient obligés de faire appel aux services des changeurs pour régler en espèces sonnantes et trébuchantes, les marchés fort importants qu’ils concluaient sur la place.

Au XIVe siècle, les Foires de Champagne étaient certes bien déchues, mais il restait encore à Troyes de nombreux changeurs, et Gui Le Flamand réussit à faire fortune. Il devint même un des principaux notables de Troyes. Il était conseiller de ville en 1358 et encore en 1367. Le Flamand (en fait Gui du Poule, dit Le Flamand) n’était à l’origine qu’un surnom. Il demeurait à Troyes, au cœur même du Bourg Neuf, dans la rue de ce nom (aujourd’hui, du Palais de Justice), et était toujours qualifié de « changeur et bourgeois de Troyes », en 1373. Il ne peut être considéré « noble », n’étant pas un « gentilhomme », ne vivant pas du métier des armes. Gui Le Flamand n’ayant pas d’enfants, Saint-Mesmin passa en d’autres mains.

Au début du XVe siècle, Saint-Mesmin appartenait à Pierre de la Garmoise. Son fils François, mourut sans enfants en 1450, et Saint-Mesmin passa à sa sœur Catherine, mariée à Jacquinot Phelippe, bourgeois de Troyes, puis à leur fils Jacques Phelippe. Ce dernier étant mort sans enfant, Saint-Mesmin passa aux Luillier (les enfants de Catherine qui s’était mariée avec Arnaud Luillier trésorier de Carcassonne), jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

Ce fut l’âge d’or du château. Présidents des Comptes, les Luillier étaient une de ces grandes dynastie de « hauts fonctionnaires », qui ont, dans une large mesure, gouverné le royaume au nom du roi, et « fait la France de l’Ancien régime ». En 1608, une fille, Charlotte, entra religieuse au couvent de Foissy. Les Luillier étaient très attachés à Saint-Mesmin. Plusieurs de leurs cadets, devenus Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, s’appelaient Luillier Saint-Mesmin, ou plutôt, Saint-Mesmin tout court. L’un d’eux, compagnon du grand maître Valette Parisot, fut un des chevaliers qui, lors du fameux Grand siège de 1565, réussirent, par leur courage, à sauver Malte. Par eux, le nom de la seigneurie champenoise de Saint-Mesmin s’est illustré sous la bannière rouge à la croix blanche de la Religion de Malte et dans la Méditerranée.

Les Luillier avaient d’autres possessions en Champagne. Au XVIe siècle, ils possédaient Villebertin (château de Maisons Blanches). Ayant perdu leurs grandes charges, les Luillier du XVIIe siècle résidaient à Saint-Mesmin.

En 1646, le domaine passe au frère cadet de Charles II, Pierre Luillier, seigneur de Courlange, qui décède en 1649. Son fils Charles III lui succède, mais décède en 1652, sans enfants, et sa sœur Edmée Claude reste seule propriétaire de la seigneurie de Saint-Mesmin. 

Jusqu’à la Révolution, les propriétaires de Saint-Mesmin représentent assez bien l’évolution de la société : petite noblesse de chevaliers jusqu’au milieu du XIVe siècle, hauts fonctionnaires royaux de XVe au XVIIe, noblesse de cour au XVIIIe. C’est aussi vrai pour le XIXe siècle, quand Saint-Mesmin appartint à une bourgeoisie nouvelle, issue de la Révolution, d’aubergistes enrichis par le négoce et surtout l’achat de biens nationaux.    

 

Voir  : Saint Mesmin









Château de Mussy-sur-Seine

 

Le château construit XIXe siècle se situe non loin de l’emplacement de l’ancien château des évêques de Langres détruit après la Révolution. 

A l’entrée du domaine, se trouve la maison du chanoine édifiée au XVIe siècle.


Maison du Chanoine XVIe siècle

En 1160, Robert de Mussy et l’évêque de Langres sont seigneurs de Mussy-sur-Seine.

Le château des évêques de Langres est bâti sur le domaine, en 1232. La demeure féodale est endommagée lors de la Guerre de Cent Ans et à partir du XVe siècle et jusqu’à la Révolution, les terres de Mussy appartiennent pleinement aux évêques de Langres.

En 1617, le château est ravagé par un incendie. Il est entièrement reconstruit puis embellit et agrandit par les évêques successifs.

L’évêque César-Guillaume de la Luzerne réalise, vers 1771, d’importants travaux de rénovation et de modernisation. La Révolution venue, Mgr de Luzerne est élu député aux États généraux. Il préside la Constituante en aout 1789, mais refuse le serment du Clergé à la Constitution. Il doit émigrer en urgence. Son domaine et ses biens sont mis en vente en 1791 et le château est en partie démolie. Une partie du bâtiment principal subsiste et est occupée par l’actuel hôtel de ville.

 Le château de Mussy

C’est en 1876 que l’ancêtre des propriétaires actuels, Madame Laure Moysen, veuve de Charles Moysen de la Laurencie, conseiller général de l’Aube et maire de Mussy (1851-1868), fait construire cette maison.

Madame Moysen de la Laurencie confie cette tâche à un architecte parisien de renom : Clément Parent, qui a notamment construit le château de Bonnelles dans les Yvelines pour le  duc d’Uzès et restauré l’hôtel particulier parisien du duc de Castries. Le projet prend place dans l’ancien parc du château des évêques de Langres. Clément Parent s’inspire de l’architecture de la maison des chanoines typiquement Renaissance (fenêtres à accolades et à meneaux) située à l’entrée du parc juste à gauche de la grille. Cette maison des chanoines est, en effet, la seule qui subsiste en l’état des treize maisons de chanoines enserrant la collégiale.

Madame Moysen souhaite un château aux lignes simples mais qui s’inspirent de celles de la place de Charleville-Mézières, où elle est née et a habité (son grand-père Joseph Auguste Desrousseaux, était député des Ardennes (1815-1830), son père Louis-Philippe Desrousseaux de Medrano, industriel, est un des administrateurs de Saint-Gobain). Ainsi, elle fait le choix de façades en briques avec des encadrements de fenêtres en accolades et en pierres, reproduisant partiellement le style Louis XIII.

Madame Moysen fait aussi dessiner un parc à l’anglaise, tout en courbes, très à la mode à l’époque. Le parc comprend les anciens potagers des évêques, il est traversé par la Seine et un petit canal de dérivation comprenant un ancien lavoir. De la grille, on peut entrevoir deux anciennes tours de fortifications moyenâgeuses de Mussy, dont une a été transformée en pigeonnier ; et sur la droite les communs dont une partie ancienne est du XVIIème siècle et une autre a été construite en 1843.

Le 20 août 1866, sa fille, Louise Marie Moysen de La Laurencie épouse Paul René Petit de Bantel, fils du préfet de l’Aube, Francisque Petit de Bantel décédé en 1853 et neveu du comte Mollien, pair de France, et ancien ministre du Trésor Public de Napoléon Ier.

Enfin, Madame Moysen fait relier par une passerelle métallique (malheureusement détruite en 1939-1945) et enjambant la Seine, sa propriété à celle de son gendre Paul-René de Bantel, sa fille et ses petits-enfants. A sa mort en 1890, la propriété revient à Joseph Petit de Bantel qui a épousé Delphine Martin du Nord, petite fille du comte Nicolas Martin du Nord (Député du Nord 1830-1847, ministre de 1836 à 1847, grand-croix de la Légion d’honneur). La propriété appartient toujours à la même famille.



pigeonnier XVIe siècle

Propriété privée

Mussy-sur-Seine fin du XVIIIe siècle

L’abbé J-B. Vannier, alors curé de Mussy-sur-Seine, a consigné sur le registre des baptêmes, mariages et sépultures, quelques faits qui ont retenu son attention de 1778 à 1791.

Mussy-sur-Seine, s’appelait alors Mussy-l’Evêque, et appartenait au diocèse de Langres. En effet,  le château était celui des Evêques de Langres. L’évêque-duc de Langres était aussi châtelain de Mussy. Le château leur servait de résidence d’été et était au pied d’une montagne nommée Le Tertre.

L’abbé Jean-Baptiste Vannier était né à Chaumont le 8 mars 1738. Prêtre en 1762, il est vicaire à Saint-Pierre de Langres, prieur de Saint-Hilaire de Fouissay en Vendée, curé de Blumerey et vice-doyen de Bar-sur-Seine, de 1765 à 1778. Ayant refusé en 1791 le serment à la Constitution civile du clergé, il est remplacé en juillet, émigre et ne revient qu’après la Terreur à Mussy où il est accusé de fanatisme et de tentative pour ramener les prêtres jureurs à rétracter leur serment.

Notes du curé Vannier : 

« En décembre 1778 et janvier 1779, la coqueluche et le dévoiement survenu après la rougeole qui a beaucoup régné pendant ces 2 mois, ont emporté beaucoup d’enfants : 26 décès, 9 garçons et 17 filles, d’un âge allant de 7 semaines à 10 ans. Pendant les mois de novembre et décembre 1779, il a régné une dysenterie qui a enlevé 5 hommes et 5 femmes. 

Le 15 mai 1782, entre 4 et 5 heures du soir, un orage de grêle chassée par un vent impétueux de nord-ouest et grosse comme des noix et noisettes, dura un quart d’heure et demi, suivi d’une pluie abondante, qui ravagea le finage de Mussy. Les maisons ont été très maltraitées. Les torrents qui coulaient dans chaque vallée étaient chacun plus abondant que ne l’est ordinairement la Seine. Presque toute la terre des vignes, presque tous les paisseaux (échalas, bois pour soutenir les ceps de vigne) furent entraînés dans la rivière, les plants de vignes furent presque tous déracinés, des quantités énormes de pierres descendues des montagnes couvrirent le fond des vallées, surtout le vignoble où il ne resta pas, dans le fond, le moindre vestige de vignes. L’eau qui descendait du tertre renversa 10 toises (1 toise = 1,949 mètres) de mur du verger de Mgr l’Evêque, qui est au bas. Des masses énormes de pierres tombèrent dans le chemin entre Mussy et Plaines sur le bord de la rivière et le fermèrent entièrement. Plusieurs personnes qui étaient dans la campagne furent blessées de la grêle et plus ou moins entraînées par les torrents. Celui du Grand Puits entraîna un vigneron et sa fille de Plaines jusque dans le pré entre le chemin de Gomméville et la rivière et on les trouva morts le lendemain, arrêtés par des saules. Les seigles qui tous étaient épiés furent entièrement détruits. Les blés, orge et avoine n’étant alors qu’en herbe ne souffrirent pas autant qu’on l’aurait cru. Les vignes qui partout ailleurs produisirent abondamment de fort mauvais vin ne donnèrent ici, pas la dixième partie de l’année précédente. Les fenêtres exposées au vent furent toutes brisées, excepté les grands carreaux de verre de Bohême du château qui résistèrent tous. Il ne resta rien dans les jardins. Les pauvres seraient morts de faim si, pendant l’hiver suivant, monseigneur César-Guillaume de la Luzerne, évêque duc de Langres, n’eût fait travailler les pères et les enfants par charité à différents ouvrages, surtout à aplanir le terrain alors très scabreux de la promenade qu’il avait fait planter en 1771 le long des fossés de la ville en dehors, depuis la Porte Royale jusqu’au bout des jardins du château. Il y employa au moins 3.000 livres. 1783 : l’hiver de cette année a été très doux, il n’a presque pas gelé et il n’a neigé qu’une seule fois, au commencement du carême. Les pluies ont été continuelles depuis le mois d’octobre de l’année précédente jusqu’à la mi-juin de celle-ci. Après quoi il a fait un temps sec et fort chaud… La sécheresse a duré jusqu’au mois de décembre et presque tous les puits ont été taris. La récolte de vin a été fort abondante, le pineau surtout a donné plus que jamais. Malheureusement on a vendangé trop tôt (le 20 septembre) le raisin n’était pas assez mûr et les vins sont verts. 

Le 28 décembre, il a plu fortement jusqu’à 8 heures du soir. Une heure après, la terre était fortement gelée et il a fait extrêmement froid les 4 jours suivants. On craint que cette gelée trop subite et très forte n’ait fait du tort aux blés. Le dimanche 7 décembre de cette même année, Mgr César-Guillaume de La Luzerne, évêque de Langres, accompagné de Dom Louis Marie Rocourt, abbé de Valcroix en Angleterre et coadjuteur de l’abbé de Clairvaux, et du curé de cette paroisse, a donné dans cette église la bénédiction abbatiale à Dom marie-Emmanuel Grillot de Prédelys, religieux profès, ci-devant secrétaire de Dom de Blois, abbé de Clairvaux, ledit Dom grillot pourvu par le Pape de l’abbaye de Cowper du diocèse de Saint-André en Ecosse. Fin décembre 1784, personne ne se souvient d’avoir vu autant de neige qu’il en est tombé cette année. Elle commença le 17 janvier. Il en tomba abondamment 6 jours de suite ainsi  qu’à différentes fois pendant le cours de février. On ne vit à ce moment, aucun chemin de traverse de village à autre et les grandes routes furent, à différentes fois impraticables pendant plusieurs jours. Cette neige commença à fondre la nuit du 28 au 29 février. 

Le dimanche 15 janvier 1786, Monseigneur César-Guillaume de La Luzerne, évêque-duc de Langres, pair de France, assisté de Mgr Jacques-Joseph-François de Vogué, évêque de Dijon et de Mgr Anne-Antoine-Jules de Clermont-Tonnerre, évêque et comte de Châlons-sur-Marne, aussi pair de France, a sacré en cette église Mgr Gabriel Cortois de Pressigny, évêque de Saint-Malo, vicaire général de Langres. A cette occasion, le seigneur évêque de Langres a donné à cette église les 5 grandes pièces de tapisseries représentant les Mystères de la Sainte-Vierge qui étaient au chœur de cette église. Elles furent confisquées pendant la Révolution et disparues depuis ».

Le 20 août 1768 nait au château de Mussy celle qui devait être la comtesse de Beaumont. Son père, Armand-Marc de Montmorin de Saint-Hérem, était gouverneur pour le compte de son oncle Gilbert de Montmorin de Saint-Hérem, 99ème évêque de Langres (1734-1770). Marie, Michèle, Frédérique, Ulrique, Pauline de Montmorin de Saint-Hérem, passe sa jeunesse, tant au château de Mussy qu’au château de Versailles, où son père, d’abord ambassadeur en Espagne devient en 1787 ministre des Affaires étrangères. Elle épouse Christophe de Beaumont, né en décembre 1770, sans instruction et sans esprit, caractère faible et violent. Pauline, qui était pleine d’intelligence et de délicatesse se sépare de son époux au bout de quelques mois. 

La Révolution survient. Tombé du ministère, Montmorin, emprisonné à l’Abbaye, y est massacré le 2 septembre 1792, avec d’effroyables raffinements de torture, sa femme et son second fils furent guillotinés le 16 mai 1794. Seule au monde, sa fortune confisquée, Pauline de Beaumont qui avait pu échapper au carnage, se réfugia en 1801, et rencontra celui qui devait être « son consolateur et son dieu », Châteaubriand, alors à l’aurore de sa gloire, à qui elle inspira son « Génie du Christianisme ». Madame de Beaumont alla rejoindre Chateaubriand dans son ambassade à Rome. Elle y mourut le 4 novembre 1803. Désespéré, l’illustre écrivain fit élever à son amie un tombeau que l’on peut admirer dans l’église Saint-Louis des Français de Rome.

L’église de Mussy est l’une des plus grandes et des plus belles du diocèse. Elle est remplie d’œuvres d’art, dont le tombeau du chevalier Henri Quailloz, mort en 1338, et de sa femme Jehannette. Leurs figures grandeur nature, gisent côte à côte dans l’attitude traditionnelle. Il faut signaler aussi le Saint Jean-Baptiste des fonds baptismaux, le curieux « Saint Pierre » en pape, l’effigie du « chanoine Bréjard » (1504) et la « Pieté » du XVIe siècle.

Le célèbre Edmond de Goncourt est venu revoir en 1871, sa « descente de croix », dessinée avec son frère.   


Les châteaux dans l'Aube



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