Artiste :
Kehinde Wiley
Réalisation :
ateliers de la République Tchèque - 2014
Verre
et plomb, peinture à la grisaille, émaux
Courtesy
Templon, Paris-Bruxelles
Ce vitrail interpelle, c’est l’un des objectifs de
l’artiste américain Kehinde Wiley. Le peintre se situe lui-même dans la lignée
des peintres de portrait anglais, tels Joshua Reynolds ou Thomas Gainsborough
ou le français jean-Auguste-Dominique Ingres.
L’artiste, face à l’absence du corps noir dans les
collections muséales, décide de les réintégrer en réinterprétant des œuvres
classiques de sa peinture, puis de la sculpture. Dans des portraits de taille monumentale,
il applique le vocabulaire visuel et les conventions de la peinture héroïque et
du sublime en insérant des figures d’hommes et de femmes de couleur. Il
s’inspire de portraits photographiques qu’il prend d’abord dans les rue de
Harlem, puis dans les grandes villes du monde entier. Il est particulièrement
célèbre pour son portrait présidentiel de Barack Obama en 2018.
Ce vitrail fait partie d’une série inspirée des cartons de vitraux du peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) pour la chapelle Saint Ferdinand à Paris, commandé par le roi Louis Philippe en 1842.
Kehinde Wiley s’est associé à des ateliers de République Tchèque pour traduire sa peinture sur le verre.
Ici, à la place de Sainte Amélie, reine de Hongrie,
l’artiste représente un de ses modèles récurrents, Kern Alexander. L’homme
auréolé se tient debout sur un podium à son nom, sous une arcade géminée, bordée
de croisillons, rosaces et trèfles à quatre feuilles. L’arrière-plan très orné
et coloré qui s’inspire directement de l’œuvre néo-gothique, contraste d’autant
plus avec la figure de l’homme afro-américain, habillé de vêtements
contemporains urbains. Cité du vitrail de Troyes