vendredi 10 mai 2024

Vitrail - Saint Amelie

 

Saint Amelie

Artiste : Kehinde Wiley

Réalisation : ateliers de la République Tchèque - 2014

Verre et plomb, peinture à la grisaille, émaux

Courtesy Templon, Paris-Bruxelles

 

Ce vitrail interpelle, c’est l’un des objectifs de l’artiste américain Kehinde Wiley. Le peintre se situe lui-même dans la lignée des peintres de portrait anglais, tels Joshua Reynolds ou Thomas Gainsborough ou le français jean-Auguste-Dominique Ingres.

L’artiste, face à l’absence du corps noir dans les collections muséales, décide de les réintégrer en réinterprétant des œuvres classiques de sa peinture, puis de la sculpture. Dans des portraits de taille monumentale, il applique le vocabulaire visuel et les conventions de la peinture héroïque et du sublime en insérant des figures d’hommes et de femmes de couleur. Il s’inspire de portraits photographiques qu’il prend d’abord dans les rue de Harlem, puis dans les grandes villes du monde entier. Il est particulièrement célèbre pour son portrait présidentiel de Barack Obama en 2018.

Ce vitrail fait partie d’une série inspirée des cartons de vitraux du peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) pour la chapelle Saint Ferdinand à Paris, commandé par le roi Louis Philippe en 1842. 

Kehinde Wiley s’est associé à des ateliers de République Tchèque pour traduire sa peinture sur le verre.

 Ici, à la place de Sainte Amélie, reine de Hongrie, l’artiste représente un de ses modèles récurrents, Kern Alexander. L’homme auréolé se tient debout sur un podium à son nom, sous une arcade géminée, bordée de croisillons, rosaces et trèfles à quatre feuilles. L’arrière-plan très orné et coloré qui s’inspire directement de l’œuvre néo-gothique, contraste d’autant plus avec la figure de l’homme afro-américain, habillé de vêtements contemporains urbains. Cité du vitrail de Troyes

 

Barack Obama par Kehinde Wiley - 2018








vitrail Perdrix

 

Perdrix 
verre et plomb, peinture à la grisaille, jaune d'argent

Panneau d’essai pour la cathédrale Saint Gatien de Tours

Par Pierre Carron (1923-2022)

Réalisation Michel Blanc-Garin (Sarthe) 2011


  En 2011, un concours est organisé par l’Etat pour une création contemporaine dans le transept nord de la cathédrale de tours. Il s’agit de remplacer les verres blancs modernes entourant la rose médiévale.

Le peintre Pierre Carron réalise avec Michel Blanc-Garin ce panneau d’essai qu’il présente au jury.

 Il choisit de « peindre  sur le ciel lui-même un contre-ciel, son envers, sous la forme de quatre éléments ». 

Sur une corniche architecturale, trois perdrix s’apprêtent à s’envoler. La perception de la vibration de l’air est permise par l’emploi d’un verre antique plaqué à l’épaisseur irrégulière, par la gravure et l’emploi de la grisaille qui modulent la lumière,  par le dépoli qui atténue la transparence.

Le choix du motif figuratif et le recours aux techniques traditionnelles du vitrail (peinture à la grisaille et jaune d’argent, emploi du plomb et de la gravure) sont un moyen pour Pierre Carron de s’intégrer dans le programme de vitraux médiévaux existant. 

Il avait notamment utilisé ces procédés pour les vitraux réalisés quelques années avant dans la cathédral Sainte Croix d’Orléans.

Son projet pour Saint Gatien fut finalement écarté au profit de celui de Gérard Collin-Thébaut.

A voir à la Cité du vitrail à Troyes.


Vitrail - le guépard

 

Panneau d’essai : Guépard

Artiste : Jean Michel Alberola (1953-)

Réalisation : atelier Duchemin (Paris)

pour la cathédrale St Cyr et Ste Julite de Nevers de Nevers

Verrière de la Création– 2002

Verre et plomb, peinture à la grisaille

 

En 1944, les vitraux de la cathédrale de Nevers sont détruits par un bombardement. Un programme de création contemporaine est lancé dès 1948 et se poursuit jusqu’en 2005, faisant intervenir plusieurs artistes. Les verrières du chœur gothique reviennent à Jean-Michel Alberola qui s’associe aux ateliers Duchemin.

Ce panneau d’essai appartient à une verrière consacrée au thème de la Création. Les choix iconographiques et techniques de l’artiste reposent sur le principe de citation. 

Ainsi, le guépard est peint à la grisaille d’après une gravure sur bois du XIXe siècle. L’évocation des vitraux médiévaux disparus se fait par l’emploi d’une large bordure, par le motif grillagé qui rappelle les « cages à mouches » du XIIIe s. ou encore par le choix du plomb qui cerne le dessin.

Pour autant, Albérola ne se contente pas d’un simple pastiche. Le guépard ici peint sur un verre émaillé opale sur blanc n’épouse pas la forme prévue au moment du dessin du carton. Le décalage créé entre le contenu et le contenant évoque visuellement la technique du collage chère à l’artiste et introduit une part d’abstraction dans l’œuvre.

A voir à la Cité du vitrail de troyes.

 


Vitrail - La vitesse

 

La Vitesse - 1928

Par Jacques Simon (1890-1974)

Verre et plomb

 

La famille Simon-Marq constitue la dynastie française de peintres verriers ayant connu la plus remarquable longévité, son activité s’étendant du XVIIe au XXIe siècle. 

Durant l’Entre-deux-guerres, son principal représentant est Jacques Simon, qui s’est illustré à la fois par la restauration d’édifices anciens et par ses créations destinées aux architectures contemporaines. Ce vitrail s’inscrit dans ce second aspect de son activité.

Il s’agit d’un vitrail destiné au pavillon de l’Automobile-Club Champagne-Ardenne-Argonne édifié en 1928 à Reims par l’architecte Jacques Rapin, à l’occasion de l’exposition des « Meilleures Marques ».

 Avec le paquebot et l’avion, l’automobile devient durant l’Entre-deux-guerres un symbole de modernité. Associée aux idées de progrès technique de vitesse et de liberté, elle constitue un sujet pour les artistes qui la traitent de manière à mettre en évidence ces propriétés.

Pour cette commande, Jacques Simon n’a pas eu recours à la peinture mais uniquement au verre et au plomb qui composent des panneaux maintenus par des barlotières verticales. Les lignes sont fuyantes et comme courbées par la vitesse du véhicule en plein virage. 

Au second plan, le paysage s’efface et ne conserve de reconnaissable que la rangée d’arbres bordant la route. Le découpage en panneaux verticaux évoque la succession des images sur une pellicule de photographie ou de cinéma, participant également à cette représentation moderne, voir futuriste, de la vitesse.

A voir à la Cité du vitrail de Troyes.



vitrail - Coloquintes et Nymphéas

 

Coloquintes et nymphéas
Par Jacques Gruber (1870-1936)
Provenant de la demeure de Paul Luc à Nancy – 1905

 En 1905, Jacques Gruber est au sommet de sa réputation de maitre-verrier. Il a mis au point des techniques et un vocabulaire artistiques qui lui sont propres et qui font le succès de ses créations. Depuis 1904, il a installé à Nancy ses propres « ateliers de travaux d’art et vitraux » où il peut répondre aux très nombreuses commandes pour des acheteurs variés. 

La production se distingue en « travail riche » pour lequel il utilise les luxueux verres américains et anglais, des verres opalescents ou dichroïques, des verres plaqués et gravés à l’acide, et en « production courante », à destination d’une clientèle plus modeste, dans laquelle il réintroduit la peinture à la grisaille sur des verres de qualité moindre.

Ce vitrail commandé pour la résidence de Paul Luc à Nancy appartient à la première catégorie. Il était intégré à une cloison ouverte dans le salon de l’habitation. Une autre verrière sur le thème des roses ornait les escaliers. Le dessin est une reprise en parti de cartons utilisés par ailleurs par Gruber. Les nymphéas de la partie basse se retrouvent ainsi que sur plusieurs autres verrières conservées en collections privées ou publiques. Les coloquintes de la partie haute en revanche, suivent un dessin original.

Le choix des sujets et leur traitement naturaliste appartiennent aux codes de l’Art Nouveau qui se déploie en Europe au tournant des années 1900 et dont Jacques Gruber est l’un des représentants les plus originaux.

A voir à la Cité du vitrail de Troyes




Vitrail islamique

 

Panneau islamique XIXe s.
Provient du Caire - Egypte
verre coloré, plâtre (dépot du musée du Louvre)

 

Panneau réalisé en plâtre ajouré à motifs de petits trous sur lesquels un réseau de bordures de plâtre en relief crée un ornement : un vase fleuri. De fines plaques de verre coloré insérées à l’arrière complètent le décor. Les bordures de ces motifs en relief sont taillées en biseau afin de diffuser la lumière plus largement. L’orientation des biseaux vers le bas, particulièrement visible sur les contours, indique que ce panneau devait être situé en hauteur et laisser la lumière colorée descendre vers les parties basses de la salle qu’il ornait.

Le motif du vase fleuri –ici des iris- est très répandu dans l’art ottoman et s’inspire de la vie quotidienne. La conception de ce panneau écran est assez éloignée de nos vitraux occidentaux. Ici, il s’agit essentiellement de filtrer la lumière pour en atténuer la puissance et maintenir l’intimité de ceux qui évoluent derrière. Très répandus dans le monde islamique depuis le XIXe siècle en contexte religieux (mosquées) ou privé (palais), ces panneaux contribuent à créer une atmosphère fraiche et colorée en intérieur. Ils sont parfois signés de noms célèbres.

A voir à la Cité du vitrail de Troyes.



vitrail - Histoire de la céramique

 

L’Histoire de la céramique - 1878
Louis Charles Auguste Steinheil (1814-1885)
Verre et plomb, émaux peinture à la grisaille

 Redécouverte en 1997, cette verrière du palais du Trocadéro est présentée au public pour la première fois depuis son démontage entre 1935 et 1937. Lors de son édification pour l’Exposition Universelle de 1878, quatorze baies du palais du Trocadéro furent pourvues de vitraux représentant l’histoire des arts de l’industrie. La verrière de l’histoire de la céramique fut la seule a être démontée puis conservée lors de la destruction du palais décidée en 1935 pour faire place à un nouveau palais devant accueillir l’exposition internationale de 1937.

Initialement confiée à Eugène Oudinot par l’architecte Gabriel Davioud, cette verrière fut finalement réalisée par Louis Charles Auguste Steinheil, assisté de son gendre Albert-Louis Bonnot et du verrier Charles Leprévost.

Un atelier de céramistes habillés à la manière de la Renaissance occupe le centre de la verrière. On y reconnait les étapes essentielles à la création d’une céramique : façonnage, peinture, cuisson et présentation aux commanditaires. Les inscriptions indiquent qu’il s’agit de l’atelier des frères Théodore et Xavier Deck (Paris). En partie basse, trois fenêtres en trompe-l’œil encadrent trois scènes en camaïeu de brun représentant les usages de la céramique au Néolithique, durant l’Antiquité et au Japon. En partie haute, un paysage complète la composition.

Cette verrière témoigne du goût pour l’éclectisme à la fin du XIXe siècle ; les costumes des personnages de la partie centrale et le décor architectural en partie basse sont empruntés à l’art de la Renaissance, tandis que la silhouette sombre de l’arbre se détachant sur le ciel trouve son inspiration dans l’art japonais. A voir à la Cité du vitrail de Troyes.


Vitrail Ange

 

Ange
Par René Lalique en 1926
Provenance église St Nicaise à Reims

 

Au sortir de la Première guerre mondiale, un vaste projet social est lancé pour la création d’une cité-jardin à la périphérie de Reims : la Cité-Jardin du Chemin-Vert. Une église dédiée à saint Nicaise est édifiée au cœur de ce « village » de plus de 600 maisons. Sa décoration, s’inscrivant dans le renouveau de l’Art Sacré est confiée aux plus grands artistes de l’époque. René Lalique, natif de Aÿ (Marne), proche de Georges Charbonneaux, commanditaire du projet, reçoit la commande du cycle des verrières, des luminaires et, plus tard, de la colombe eucharistique.

Pour les vitraux, il développe une technique novatrice : le verre pressé-moulé. Le verres est coulé dans un moule préalablement sculpté et passé sous une presse qui permet d’imprimer le motif dans l’épaisseur de la matière. La forme et les nuances de couleurs de cet ange agenouillé résultent donc uniquement des différences d’épaisseur du verre. Le contraste entre l’ange et le fond est accentué par un traitement dépoli du verre sur les parties en creux, faisant ressortir la transparence du vêtement ou le moelleux des plumes de l’aile qui retombent sur la jambe. La composition du verre de Lalique reste encore mal connue : la couleur jaune ambrée qui en émane diffuse une lumière chaude et tamisée, propre à créer une atmosphère de recueillement.

Lalique reprit cette technique par la suite pour réaliser de grands ensembles comme les portes du palais du prince impérial du Japon à Tokyo en 1932.

Exposé à la Cité du Vitrail de Troyes.



Hôtel Saint-Georges

 Hôtel Fadate de Saint Georges XVIème siècle à Troyes


Charles-Jacques de Fadate de Saint-Georges est un homme politique né le 2 juillet 1779 à Troyes ; décédé le 8 juillet 1854 (à 75 ans) Lirey - Officier de la Légion d'honneur

Fils de Jacques de Fadate de Saint-Georges, mestre-de-camp de cavalerie dans la maison du roi avant la Révolution, puis maréchal de camp dans l'armée de Condé, Charles-Jacques de Fadate était membre de la commission hospitalière de la ville de Troyes major de la garde nationale en 1814. Il obtenu de l'état-major allié l'évacuation de la plupart des troupes étrangères, et répondit de la ville sur sa tête.

Maire de Troyes de 1816 à 1826, il est élu député de l'Aube le 6 mars 1824.

Il est nommé par décret royal préfet des Côtes-du-Nord en 1827. Il occupa ces fonctions jusqu'à la révolution de juillet 1830. Il donna alors sa démission et rentra dans la vie privée





Fadate de Saint-Georges, un notable monarchiste passé au vitriol

La biographie des députés de la chambre septennale de 1824 à 1830 dresse un portrait assez peu amène de Charles Jacques Fadate de Saint-Georges (1779-1853).

Il est vrai que l’auteur, Pierre Massev de Tyronne est fervent bonapartiste.

« M. Fadate de Saint-Georges est royaliste. Il ne serait pas fâché de devenir préfet : il y parviendra, parce qu’il est naturellement heureux… » Effectivement, il sera préfet des Côtes-du-Nord de 1827 à 1830.

« Deux de ses frères sont morts très à propos pour augmenter sa fortune ; de plus, il ne manque pas d’adresse. Quand on a cinq enfants à établir, il faut se faire député ; telle a été l’idée de M. de Fadate de Saint-Georges. On assure qu’il défend très bien les intérêts de sa petite famille… »

Intéressé, l’homme est adroitement versatile. Ainsi, « si le ministère change, M. de Saint-Georges (…) tournera avec un place pour un de ses fils, une augmentation de son indemnité d’immigré… »

Peu soucieux du bien commun, l’homme a donné un « discours remarquable » sur le projet de loi relatif aux comptes de 1823 affirmant : « il y a eu vol, dilapidation, mais la Chambre doit approuver. »

Voilà pour le politique. La personne n’est pas plus lattée : « Bel homme et célèbre pour ses succès de boudoir », il a remplacé à la mairie de Troyes « un homme d’une grande probité ».

 

Cour intérieur de l'hôtel st Georges rénové



L'hôtel Saint-Georges appartenait à une amie de ma grand-mère, Mme Hélène G. chez qui nous nous rendions souvent et qui se situe rue du palais de justice. Mme Hélène décédée, sa seule et unique fille et héritière, après bien des tergiversations, s’est décidée à vendre l'hôtel (2013) devenu, pour cause « d’abandon » dans un état bien triste.

coupure de presse lors de la restauration

Ce n’est qu’en 2014 que ce magnifique monument se voit donner un bain de jouvence pour redevenir un « hôtel particulier du XVIe siècle » avec tous ses atours et une certaine opulence seigneuriale.

Avec ses 800 mètres carrés et un investissement de 1 million d’euros pour les travaux, Saint-Georges s’est transformé en 10 appartements allant de 55m² à 100m² et est devenu un « Appart-Hôtel » en centre-ville non loin de la gare sncf de Troyes.







Recettes champenoises

  La soupe aux choux et la potée champenoise Ce n’était pas un plat bien compliquée à faire, il représentait un avantage pour la ménagère ...