lundi 15 avril 2024

Ecole des Beaux-Art

 

de l'Ecole Royale de dessin à l'Ecole des Beaux-Arts de Troyes

 

 Il n’y a que quelques rares villes en France à partager avec Troyes, le privilège d’avoir une histoire aussi longue et prestigieuse de son école de dessin. Beaucoup en effet, de celles qui furent fondées au XVIIIe siècle, ont disparu depuis.

 

arts graphiques - musée st Loup Troyes

 En 1773, Pierre-Jean Grosley (1718-1785) (membre de l’Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres) a le premier l’idée de la création à Troyes, d’une école de dessin, avec 5 artistes troyens. Selon le règlement provisoire établi par les officiers municipaux, l’école comprend 3 classes : la figure, l’ornement et l’architecture.

 Les professeurs assurent leurs cours à titre bénévole.

 Le roi les remercie par Lettres Patentes, leur permettant d’être soustraits à l’obligation du " logement des gens de guerre et du privilège d’exempter un de leurs enfants du sort de la levée des soldats provinciaux ".

L’enseignement est donné 5 jours par semaine, y compris dimanche et fêtes. De surcroît, une classe de dessin est ouverte le dimanche pour les ouvriers et les artisans. Cette volonté d’éducation populaire en fait une école gratuite, où l’on est admis à partir de 10 ans.

 La Ville fournit le local au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville, et prend en charge les dépenses. 50 élèves sont inscrits au départ, 80 l’année suivante.

 Le mécénat a toujours existé. Le plus grand bienfaiteur de l’école fut en 1775, Jacques de Brunneval, receveur des gabelles à Troyes, qui, par testament, lègue sa maison au profit de l’Ecole gratuite de dessin. Ce geste généreux suscite l’émulation, et, à partir de cette date, plusieurs personnes font des donations.

 C’est alors une éminente et rapide consécration qui est faite (en considérant d’autres villes qui durent attendre longtemps), en 1779, Louis XVI donne les Lettres patentes : "… les habitants de la Ville de Troyes, Capitale de Champagne, se sont toujours distingués par leur attachement pour les Sciences et les Beaux-Arts : les monuments dont cette ville est remplie, et le grand nombre d’Hommes célèbres auxquels elle a donné le jour, sont des preuves non équivoques de leurs goûts et de leurs talents… je confirme, approuve et autorise l’établissement d’une Ecole royale, gratuite et publique de dessin, mathématiques, d’architecture et des arts dans la Ville… sous la direction du maire. Cela comporte l’affiliation de l’école à l’Académie royale de Paris ".

 Il y a 100 élèves, les études durent 3 ans, sanctionnées par un concours dont le lauréat reçoit un brevet de maîtrise octroyé par le roi.

 Chaque année a lieu avec le plus grand apparat la distribution des prix. En 1787, presque tout le parlement de Paris assiste à cette fête scolaire, et Madame la 1ère présidente daigne distribuer les prix de sa main et embrasser les vainqueurs.

 En 1806, elle prend le nom "d'Ecole impériale des Arts ", et en 1855, elle est transférée rue du Temple (aujourd’hui rue Général Saussier).

 A partir de 1878, est créé un cours de dessin pour les filles âgées de plus de 14 ans.

 En 1880, il y a 228 élèves.

En 1897, l’Ecole de dessin est complétée par un cours d’architecture, un de stéréotomie, un de modelage et un de composition d’art décoratif.

 En 1903, l’école s’installe aux Jacobins jusqu’en 1914, l’école devenant hôpital militaire.

 A cette époque, conformément au programme ministériel, l’étude du nu qui n’est autorisé que d’après les plâtres, ne sera pas assurée, par crainte de la réaction des élèves et des parents. Aujourd’hui ce n’est plus le cas !

 En 1908, 442 élèves.

 En 1945, elle prend le nom d’ "Ecole municipale des beaux-arts ".

 En 1973, installation rue Jeanne d’Arc, avec 483 élèves.

Depuis 1980, l'école est un établissement d'enseignement artistique placé sous la tutelle du Ministère de la culture, permettant aux troyes de tous âges de s'initier pour leurs loisirs aux diverses discipines artistiques.

Aujourd’hui l’école accueille 468 élèves.

Sainte-Marie ancien conservateur des musées de Troyes écrivait il y a plus d’un quart de siècle :            " Espérons que notre Ecole Royale de dessin, continue de prospérer pendant les siècles à venir, pour le plus grand renom, non usurpé de Troyes ville d’art " !!

 

La Bibliothèque Bleue


   "Qui n’a point entendu parler des quatre fils Aymon, de Huon de Bordeaux, de Galien le restauré et de tant d’autres héros dont les trouvères chantaient les exploits devant les chevaliers et les belles dames du moyen âge? Qui le croirait? C’est pourtant grâce à l’imprimerie troyenne que leur renommée s’est propagée dans toutes les chaumières et qu’elle a trouvé plus d’admirateurs que celle d’Alexandre le Grand... les éditeurs de la bibliothèque bleue se sont emparés des facéties, des légendes et de quelques classiques et ont obtenu une telle vogue... "

De la fin du XVIe au milieu du XIXe siècle, circulent en France, quantité de petits livrets connus sous le nom de Bibliothèque bleue. Pendant près de trois siècles, la Bibliothèque bleue constitue, pour le plus grand nombre, le moyen le plus commun d’accéder à la culture écrite.

Dans l’histoire de l’imprimerie et de la lecture, c’est sans conteste la formule éditoriale qui connaît le succès le plus long et le plus massif, faisant circuler des dizaines de millions d’exemplaires.

Le plus répandu des livrets bleus est un ouvrage broché recouvert d’une couverture muette de papier bleu. Il est de petit format, et renferme peu de pages. Les romans de chevalerie dans la Bibliothèque bleue, eux, sont la plupart du temps relativement épais et renferment plusieurs illustrations. Ensuite, il existe des exceptions à la règle. Certains livrets sont recouverts d’une tout autre couleur que le bleu: papier marbré, rouge, dominoté...

Très rapidement, au cours du XVIIe siècle, l’idée qui prédomine, est de produire au moindre coût un objet qui pourra être ensuite revendu au prix le plus bas. On estime généralement que leur prix de vente est inférieur à un sol l’exemplaire, alors qu’un ouvrage d’édition classique peut coûter 10, 20 sols, voire une livre pour un roman de chevalerie par exemple.

La tradition fait remonter à Nicolas Oudot l’invention de la Bibliothèque bleue en 1596. Son imprimerie à l’enseigne du Chapon d’Or couronné, est située à Troyes dans la rue Notre-Dame (aujourd’hui rue Émile Zola). Il a été devancé dans cette idée, par son père Jean Oudot (qui imprime la première édition des Fables de Phèdre, qui, jusqu’alors " s’étaient dérobées aux recherches des Savants ") et Claude Garnier, à la fin du XVIe siècle. Ces libraires imprimeurs s’étaient installés à la place des copistes et parcheminiers qui avaient déjà contribué à la réputation de notre ville médiévale.

Le succès couronne rapidement l’initiative de l’éditeur troyen et de ses successeurs, comme l’atteste Charles Perrault dans sa préface à l’Apologie des femmes : " Boileau a beau se glorifier du grand débit que l’on fait de ses satyres, ce débit ne s’approchera jamais de celui de Jean de Paris... du moindre des Almanachs imprimés à Troyes au Chapon d’Or ".

 La Bibliothèque bleue est troyenne pour deux siècles.

Bois gravé extrait de l’album de l’imprimeur troyen Baudot

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