vendredi 17 mai 2024

Chanoine Pénard, curé de Légende

Le chanoine Pénard, curé de l'  Église saint Martin es Vignes



Monseigneur Maurice Feltin, Archevêque de Bordeaux, ancien évêque de Troyes, écrivait le 6 septembre 1938 à M. l‘Abbé Vidal, directeur de l’école Urbain IV : «… La lecture de présentation de M. le Chanoine Pénard m’a donné de bien douces émotions… Elles m’ont remis pendant quelques instants, dans ce milieu troyen, dont je garde un inaltérable souvenir. Elles ont fait revivre aussi, en mon cœur, la figure si attachante du cher curé de Saint-Martin… ».

Monseigneur Joseph Heintz, évêque de Metz, ancien évêque de Troyes écrivait à ce même chanoine le 9 octobre 1938 : « … M. le Chanoine Pénard représente l’une des figures les plus marquantes du Clergé de Troyes dans ce dernier demi-siècle. Une foule de prêtres et de fidèles ont été en contact avec son âme sacerdotale… Votre amitié pour le cher défunt trouvera sa récompense dans le prolongement que vous aurez donné de son action pastorale… Soyez donc chaudement félicité…>>.

 Le 6 juin 1860, naît à Poligny, petite commune de l’Aube de 50 habitants (à l’époque), Jules-Léon-Casimir Pénard. « Sa chaumière était peut-être la plus humble et la plus pauvre du village ». Son père Nicolas exerçait à Poligny le métier de maréchal-ferrant. Il est baptisé le 17 juin à l’église de Marolles-les-Bailly, paroisse à laquelle était rattachée la commune de Poligny. « L’enfant était d’un naturel calme et tranquille… ses goûts le portaient à l’étude…il lisait en faisant 4 fois par jour le trajet de Poligny à Marolles. Cette passion de s’instruire fut celle de toute sa vie… ». En 1871, au début de l’année, eurent lieu les élections pour l’Assemblée nationale. L’Aube fut longtemps de fief électoral des Périer. Casimir Périer, fils du célèbre ministre de Louis-Philippe, et futur Président de la République, était candidat. Au cours de sa tournée électorale, il remarqua le petit Casimir Pénard. Frappé par l’intelligence du jeune bambin et désireux sans doute de s’assurer le suffrage du père Pénard, il voulut laisser un souvenir… retentissant : il lui offrit un tambour. Quand vint pour Casimir l’heure d’affronter les épreuves du Certificat d’études, il se défiait tellement de lui-même, qu’il ne voulait pas se rendre à Vendeuvre où devait avoir lieu l’examen. Le père, qui prétendait être obéi, dut s’armer d’une trique pour vaincre les hésitations du candidat récalcitrant. En face de cet argument sans réplique, Casimir se décida à partir. Il revint le soir, il était reçu, premier du canton ! M. l’Abbé Gillier, curé de Marolles-les-Bailly avait remarqué de bonne heure Casimir Pénard et avait discerné en lui des signes de vocation ecclésiastique. Il entre au séminaire en 1874. On relève dans « La Revue Catholique du Diocèse de l’Aube », les progrès de Casimir : 1875, classe de 6° : 4 prix dont le prix d’excellence ; 1877, classe de 4° : 9 prix, dont excellence ; 1878, classe de 3° : 10 prix dont excellence ; 1879, classe de 2° : 10 prix dont excellence ; 1880, classe de Rhétorique, 12 prix dont excellence. En octobre 1880, Casimir entre au Grand Séminaire, rue de l’Isle. Il est ordonné prêtre, le 21 mars 1885, par Mgr Cortet. Ensuite, il devient préfet d’études au Petit Séminaire, puis prend la chaire de professeur de 7°, et est nommé vicaire de Saint-Remy. Le curé, l’Abbé Mercier lui accorda la plus entière confiance. Casimir visitait les malades, faisait le catéchisme, et surtout, à côté de la salle de catéchisme, il fonda un bureau de placement et devint un agent de recrutement des ouvriers et employés de la maison Vachette. Les candidats qu'il présentait n'étaient pas tous également recommandables, et il arriva de temps à autre que l'administration de l'usine, après quelques semaines d'essai, lui renvoyait ses protégés. Alors il demandait un supplément d'enquête, plaidait les circonstances atténuantes, faisait la morale à l'inculpé, tâchait de discerner ses aptitudes et, mieux renseigné, suppliait qu'on tentât une nouvelle expérience dans un autre service. Et l'administration se laissait presque toujours convaincre par l'abbé.  Mme Vachette a toujours été sa bienfaitrice, et on la voyait souvent accompagner l'Abbé Pénard dans sa tournée de visites chez les pauvres. Il aidait l’aumônier du Lycée, il collaborait à la rédaction de la « Croix de l’Aube », qui était alors un journal hebdomadaire. En novembre 1894, Casimir est nommé professeur de seconde au Petit Séminaire, et 1895, professeur de rhétorique. Tous les candidats qu’il présentait au baccalauréat étaient reçus. Il alla plusieurs fois à Rome, prier dans les Catacombes, s’agenouiller sur le sol du Colisée tant de fois arrosé du sang des martyrs, pour assister à la canonisation de Saint-Antoine Marie Zaccaria.

Hôtel d'un Prévost

 

Hôtel d'un ancien lieutenant de Prévôt



En voyant la façade de la maison qui porte le numéro 42 de la rue de la Monnaie, on aurait peine à soupçonner qu’il existe dans la cour de cette maison, un charmant spécimen de l’architecture de la Renaissance.

Le corps-de-logis, qui s’élève sur la rue, a été réédifié à la fin du XVIIe siècle. Avec ses lignots et son pignon, il présente un type de construction en bois que l’on rencontrait presque partout à Troyes.

 La porte seule a conservé le cachet du XVIe siècle, avec ses gros clous à tête ronde aplatie, largement espacés, son mascaron de cuivre repoussé, et surtout son heurtoir de fer forgé. Ce heurtoir se compose  d’un anneau de fer tordu en spirale, que l’on fait mouvoir le long d’une tringle perpendiculaire, de même métal, également tordue en spirale, de manière à produire un grincement en les frottant l’un contre l’autre.

La porte franchie, on se trouve dans un corridor dont le mur de droite présente un appareil réticulé de craie et de brique, le damier champenois, très en usage au XVIe siècle. Le corridor aboutit à une petite cour étroite au-delà de laquelle se dresse un corps-de-logis, construit en pierre et en briques. La rampe d’escalier ne date que de la fin du XVIIe siècle. Mais les deux fenêtres superposées, à fronton surbaissé, la porte de la tourelle, les arabesques qui sont au-dessus de cette porte et au-dessous des fenêtres, ont tous le cachet de l’architecture la plus pure de la Renaissance. Deux inscriptions, dont l’une se trouve sur le piédestal d’une des colonnes qui accompagnent la fenêtre inférieure, nous apprennent en outre que ce corps-de-logis a été construit en 1545. Sous la galerie qui relie les deux corps-de-logis, s’ouvre, en face du corridor d’entrée, une porte surmontée d’un fronton triangulaire ornementé, de style Renaissance, comme la façade. Près de cette porte venait aboutir un petit escalier à vis qui communiquait avec l’escalier plus large qui contient la tourelle.

La rue de la Monnaie était alors  presque au centre des résidences des riches marchands et des magistrats de Troyes.

Ce fut un magistrat qui fit édifier cet hôtel. On lit sur une pierre du corridor d’entrée, ces mots nettement gravés en lettres capitales romaines :

JEHAN DHEURLES

MARIE RAVAU

1545 ONT FAIT EDIFIER

CETTE MAISON

 En 1548, Jehan Dheurles était lieutenant du prévôt de Troyes. Il fut chargé à cette date, avec d’autres magistrats, de procéder à une enquête sur les frais de justice, dont on demandait déjà la réduction. Plus tard, il embrassa la religion protestante, et, conformément à un édit de septembre 1568, il fut privé, pour cette raison, de sa charge de lieutenant du prévôt, qui fut donnée à Séraphin Favier.

En 1573, Jehan Dheurles était sans doute mort, car on peut lire sur une pierre placée au-dessus de celle qui le concerne :

PIERRE BERTHIER

MARIE DHEURLES

1573. SUCCESSEUR

Pierre Bertier était le gendre de Jean Dheurles. Il appartenait à une famille bourgeoise troyenne qui avait une chapelle à Saint-Jean. La maison paraît s’être transmise de beau-père à gendre jusqu’à la fin du XVI° siècle, car nous lisons sur une troisième pierre placée au-dessus des autres :

PIERRE LE VIRLOIS

ANNE BERTHIER

1594. SUCCESSEUR

 Comme ses prédécesseurs, Pierre Le Virlois appartenait à la haute bourgeoisie troyenne. L’avocat Claude Le Virlois avait représenté le procureur du roi à Troyes, en 1555, à l’assemblée pour la rédaction des coutumes de Sens. Claude Deheurles qui occupait un des premiers rangs dans la cité, avait tenu à réunir dans sa demeure l’élégance et la solidité. La maison avait été construite sur de solides fondements. Les caves sont surmontées de larges et hautes voûtes cintrées, en bel appareil de craie. Ces caves contiennent une sorte de caveau, qui servait de cachette dans les temps de trouble, et à côté de la rue, une porte aujourd’hui murée, qui donnait accès à un long souterrain, dont l’extrémité aboutissait à la porte du Beffroi. Ce souterrain suivait la rue de la Monnaie. Dans les temps de guerre civile ou étrangère, il fournissait une issue secrète et sûre aux habitants notables auxquels était confiée la garde de la cité.

Recettes champenoises

  La soupe aux choux et la potée champenoise Ce n’était pas un plat bien compliquée à faire, il représentait un avantage pour la ménagère ...