dimanche 25 août 2024

Château de Charmont

 



Dès 877, nous retrouvons des traces de Charmont, appelée alors Colasverdey.

Mentionnée à partir de 1233, la maison forte de Colasverdey (aujourd’hui Charmont) puis (Charmont-sous-Barbuise de nos jours), est une motte et lieu seigneurial dudit Colasverdey, voulant être                  « chastel fermé de fossés ».

Elle est mise à sac en 1423 par les troupes anglaises du duc de Bedford, régent du royaume.

En 1468, Jean de Poitiers, seigneur d’Arcis et chambellan du duc de Bourgogne cède cette motte à   Jean Mauroy, bailli d’Arcis et futur lieutenant général au bailliage de Troyes, qui réunifie en 1475 la seigneurie, avec la fraction détenue par Jacques de Rochetaillée.

L’une des fondations de bienfaisance les plus utiles pour la classe pauvre de Troyes est celle de Jean de Mauroy et de sa femme Louise de Pleures. Par testaments, ils demandent que « 12 enfants pauvres orphelins de Colas-Verdey doivent être reçus, entretenus et instruits comme ceux de la ville, dans le collège de jeunes enfants, garçons et filles, orphelins et pauvres, qu’ils ont créé rue de la Trinité et connue sous le nom de maison de l’Aigle (actuellement, Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière) ».   ( voir chapitre Hôtel de Mauroy )

En 1534, Michel Mauroy, bourgeois, seigneur de Colasverdey, monnayeur de la monnaie de Troyes (maire de Troyes de 1548 à 1550 et de 1554 à 1556), fait rebâtir le logis seigneurial en ruines, et obtient en 1555, l’autorisation d’y établir un pont-levis. Son fils Jean lui succède, et à sa mort en 1570, la terre de Coverdey, revient à son frère Pierre.

Elle passe à François Mauroy en 1591 (échevin de Troyes en 1631), qui en 1592 voit sa maison forte de Colasverdey tomber aux mains du capitaine Thierry, et reçoit une garnison de 12 hommes.

Sa fille Antoinette de Mauroy épouse Louis Hennequin, secrétaire du cabinet d’Henri III, puis d’Henri IV, conseiller d’Etat et chef du Conseil du prince de Conti.

Le 23 mai 1651 l’armée allemande du général Rozen, troupe de plus de 1.000 hommes, couche à Colas-Verdey et y ravage tout, pillant l’église et les choses les plus sacrées.

En 1646, François de Mauroy (décédé en 1648) fait don de la terre de Colaverdey à son petit-fils Bénigne Hennequin, capitaine aux gardes françaises, qui fut tué en 1653, devant Sainte-Menehould. 



Son frère et héritier François Hennequin, conseiller au Grand Conseil, meurt prématurément. Sa veuve Anne Pingré réunifie la seigneurie de Colaverdey. Son fils aîné, Louis-François, en 1668, refait la toiture de son château de Colaverdey, et en 1675, ses fossés.

En 1669, il obtient des lettres patentes qui changent le nom de « Colaverdey en celui de Charmont ». Conseiller, puis procureur général en 1671, il est nommé en 1691, par Louis XIV, premier président au Parlement de Normandie.

Son fils Joseph-Antoine, dit M. de Charmont, page puis capitaine au régiment du Roi-infanterie, épouse en 1693, Louise-Elisabeth de Marcillac.

La famille de La Huproye * a été 2 fois alliée à la famille Hennequin, dont un membre, ancien ambassadeur de France à Venise et procureur général au Grand-Conseil, fut disgracié par Louis XV, en 1720, pour s’être opposé au funeste système Law. C’est lui qui, pendant son exil, fait reconstruire de 1720 à 1725, le château de Charmont, que devait habiter un jour Antoine-Edme de la Huproye.

Héritière du domaine en 1747, la veuve Marie-Louise Hennequin, rachète en 1762, les droits attachés à la terre de Charmont, mais en 1764, elle se défait du domaine au profit du troyen Nicolas de Maizière, receveur général, secrétaire du Roi.

En 1781, ce dernier lègue sa terre de Charmont à son neveu Pierre de La Huproye, conseiller en l’élection de Troyes.

Antoine-Edme de la Huproye naît à Troyes le 17 juin 1765. Il est confié à son grand oncle maternel, M. de Maizière, d’une probité incorruptible, qui posséde le château de Charmont. A l’une des époques les plus désastreuses du règne de Louis XV, il émit en circulation des billets en son nom, qui trouvèrent partout bon accueil, il alla au secours des troyens menacés par la disette de 1774, contribuant de son propre argent et de ses récoltes à l’approvisionnement de la ville.

M. de Maizière décède, laissant à Antoine-Edme de la Hurproye (député de l’Aube en 1815), par testament, la nue-propriété de ses terres de Charmont. Ce dernier meurt en 1839. Sa fille Antoinette, qui a épousé Claude-Hippolyte Truchy, fait en 1856, redessiner le parc, suivant la mode anglaise.

29 Octobre 1860 : Monseigneur Cœur, Évêque de Troyes, meurt subitement au château où il se trouvait en villégiature.

Elle laisse le domaine à sa nièce madame René Loriot de Rouvray, qui le vend en 1898 à Madame Jolivet de Riencourt de Longpré.

Dans les années 1950, le château appartenait à un original, féru d’astronomie. Il avait installé un rail Decauville qui faisait le tour de la propriété. Il s’installait avec sa lunette sur un wagon plat tracté, et il faisait ainsi, presque chaque nuit, un voyage dans les étoiles, s’arrêtant là où le découvert lui permettait de scruter le ciel.

Il est abandonné en 1950 est inscrit MH en 1988 ; racheté en 2000.

Le château lui-même, en 1737, abritait au rez-de-chaussée et à l’étage des pièces meublées dans le goût de l’époque Louis XIV : un grand salon éclairé de 4 fenêtres, tendu de satin, garni d’une grande table à plateau de marbre, d’un tric trac, d’un clavecin et d’un précieux mobilier en bois doré recouvert de damas cramoisi. 18 tableaux ornaient les murs. La chambre du maître de maison, tendue comme les 6 fauteuils de damas cramoisi, avait un trumeau et 2 tableaux, dont l’un était attribué à Rubens. Il y avait plusieurs chambres, dont celle dite de « l’évêque de Troyes », garnie de 4 tapisseries des Flandres et d’un lit impérial tendu de satin rehaussé d’or. A l’étage, se trouvait la chambre de Madame tendue de damas cramoisi, puis 6 autres chambres tendues de tapisseries.

Le château est délimité par de grands fossés taillés dans la craie, dont la largeur et la profondeur permettent de juger de l’importance de l’ouvrage fortifié d’origine. A l’intérieur, les volumes ont perdu leurs éléments de décor. Le vestibule d’honneur au centre a un majestueux escalier. La chambre d’honneur a conservé les boiseries Louis XV de son alcôve. Au-dessus d’une cave voûtée en craie existe une longue terrasse. A gauche de la cour d’honneur ont été restaurées 2 pittoresques constructions du XIXe siècle, un colombier monumental et un kiosque de jardin en charpente couvert de tuiles vernissées de l’Aube.

Madame la Comtesse de Charmont a livré quelques récits à mon aïeul le Marquis de Beauchamp il y a de cela... et oui déjà !

Aujourd'hui privé et non ouvert au public




Jean de Mauroy

 

Les Mauroy et leurs protecteur - Église de la Madeleine - Troyes

Jean Mauroy est célébré à juste titre comme un des principaux bienfaiteurs de la ville de Troyes, où il fonda, en son  hôtel de l'Aigle , l’hôpital ou Hôtel-Dieu de la Trinité, appelé aussi Hôtel Mauroy.

Avec Loyse de Pleurre, son épouse, après l’achat de la maison de l’Aigle à Claude Berthier en 1556, pour 5.500 livres, non seulement vont l’agrandir par l’achat de maisons voisines, mais le transformer dans le style de l’époque, avec la construction de la façade sur la rue du Cerf (aujourd’hui de la Trinité), et de l’aile gauche. 

Les armes Mauroy et Pleurre se trouvent d’ailleurs sculptées sur 2 poteaux de la grande salle du premier étage de l’aile Ouest. 

Les époux Mauroy, dès 1563, lèguent tous leurs biens de l’hôtel de l’Aigle « pour être employé à l’institution et entretien d’un collège de jeunes enfants, tant fils que filles, orphelins et pauvres, en la forme, règle et manière qu’est le Collège des enfants de la Trinité de Paris et, après qu’ils auront atteint l’âge de 12 ans, je prie et ordonne qu’ils seront à métier et d’autant qu’il y a toujours beaucoup de pauvres en ma terre et seigneurie de Colaverdey, je veux que les jeunes enfants et plus pauvres, jusqu’au nombre de 12, tant fils que filles, y seront perpétuellement reçus avec les jeunes orphelins et pauvres de la ville de Troyes… ».


D'azur au chevron d'or accompagné de trois couronnes du même.

 seigneur de Montruzain, de Saint-Martin, de Villemoyenne, de Collaverdey, de Pugny et de Batilly.


Les Mauroy sont une des plus anciennes familles de la bourgeoisie troyenne. 

Adrien-Charles (1848-1927), marquis de Mauroy, chevalier de l’Ordre de Malte, déclare « être certain que la famille de Mauroy de Champagne descendait en ligne directe de… Clovis et, par les femmes, de consuls et sénateurs romains…».

Jean Mauroy est l’héritier d’une lignée qui sut amasser, génération après génération, une belle fortune, dont, sans enfants, il sut faire l’usage le plus généreux. Jamais, sans cette suite d’aïeux qui se firent une place au soleil, Jean Mauroy n’aurait pu faire la fondation qui, depuis près de 5 siècles, illustre son nom.

On trouve de nombreux de Mauroy à Troyes, aux XIIIe et XIVe siècle, mais les Mauroy (sans particule), sont en fait originaires d’Origny-le-Sec (canton de Romilly). Colinet Mauroy était tabellion royal à Troyes en 1415. 

Les nombreuses branches de la famille Mauroy occupent les charges les plus enviées, notamment dans la Monnaie, et construisent divers hôtels particuliers, dont la maison de l’Aigle n’est qu’un exemple.

Cette famille laisse les preuves de sa générosité par la fondation dans différentes églises de la ville de nombreuses chapelles particulières, comme à Saint-Jean-au-Marché. 

Jacques 1er Mauroy, décédé en 1380, n’est pas noble : dans un acte il est dit écuyer, premier degré de noblesse. Il s’installe à l’Hôtel des Angoiselles. 

Nicolas de Mauroy (+ 1485), receveur de la ville de Troyes, est maire de 1472 à 1747. 

Pierre de Mauroy (+ 1529), écuyer, seigneur de Chamgrillet, seigneur de Vauchassis, prévôt de la Monnaie, est maire de Troyes de 1517 à 1521. Il donne une verrière à l’église Sainte-Madeleine.

Jacquette Mauroy offre un vitrail à la cathédrale en 1498., 

Michel de Mauroy (+ 1556), bourgeois, seigneur de Colaverdey, monnayer, est maire de Troyes de 1548 à 1550, et de 1554 à 1556. François Mauroy (+ 1558), est prévôt de la Monnaie à Troyes. 

Jacques de Mauroy (+ 1562), échevin, habite l’Hôtel de Vauluisant. 

Pierre de Mauroy (+ 1591), seigneur de Colaverdey et Vauchassis, monnayer, fils de Michel, est maire de Troyes de 1566 à 1568. 

Jacquinot Mauroy (+ 1474), marchand, est Garde de la Monnaie, Receveur des deniers communs, Voyeur de la ville, puis pour le roi. 

Jehan Mauroy (+ 1510) est un des rédacteurs de la Coutume de Troyes.

Henriette Mauroy épouse Simon Liboron qui sera maire de Troyes de 1489 à 1491 et de 1497 à 1499.

 Sébastien Mauroy (+ 1554), échevin de Troyes, offre une verrière à Saint-Jean. Jean Mauroy (+ 1582), est échevin de Troyes. 

François Mauroy est échevin de Troyes en 1631. Nicolas Mauroy (+ 1653), est échevin de Troyes en 1652. 

Claude de Mauroy, seigneur de Villemoyenne dont il fait rebâtir le château, est échevin de Troyes. 

Louis de Mauroy (+ 1755), écuyer, colonel de la milice bourgeoise, est échevin puis maire de Troyes de 1732 à 1733, et de 1735 à 1739. 

Claude-Jacques de Mauroy(+ 1772) seigneur de Villemoyenne, conseiller-secrétaire du roi, est échevin de Troyes en 1757. 

Louis de Mauroy (1722-1765) est échevin en 1759. Il possède l’Hôtel des Ursins. 

Elisabeth de Mauroy épouse Toussaint-Nicolas Camusat, major de la milice et échevin de Troyes en 1743. 

Jean Mauroy (+ 1756), est échevin de Troyes en 1728. 

Louis de Mauroy, échevin de Troyes en 1758. Anne Camusat-Mauroy épouse en 1760, Piot de Courcelles, maire de Troyes de 1809 à 1816.

 Les générations Mauroy et de Mauroy ont bien occupé les charges les plus enviées dans la ville de Troyes, pendant plusieurs siècles !

 


Constitution civile du clergé (1790)

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