lundi 5 mai 2025

Élection d’un doyen de Saint-Urbain

 


La basilique Saint-Urbain, fondée par le troyen et  pape Urbain IV prenait le titre de « papale » et dépendait immédiatement de l’église de Rome. Le pasteur de Saint-Urbain était qualifié doyen et occupait une position élevée dans le clergé. C’étaient les chanoines du chapitre qui le nommaient.

Thomas Lemaître, doyen de Saint-Urbain, décède le 22 février 1646. 

L’élection de son remplaçant commence le 5 mars.

 Il y est procédé par Messieurs les chantres, trésorier, chanoines et chapitres de l’église, en présence du doyen et chanoine de l’église royale et collégiale Saint-Etienne de Troyes, protonotaire apostolique, et du cellérier et chanoine directeurs de l’élection, tous deux licenciés ès-lois, et de deux prêtres  chapelains, témoins. Une grand’messe du Saint-Esprit est d’abord célébrée par tous les chanoines résidant à Troyes, qui se rendent ensuite au chapitre pour voter.

 Ils sont dix. Il existe deux manières de faire l’élection : 

- par la voie du Saint-Esprit et par celle du scrutin ou du compromis.

 On décide d’abord de suivre la voie du Saint-Esprit. Le chantre avertit ceux qui seraient excommuniés ou suspendus des choses divines d’avoir à s’abstenir. Puis, chaque votant promet et jure à Dieu et à Saint-Urbain d’élire pour doyen celui qu’il croit le plus utile aux intérêts spirituels et temporels de l’Eglise.

 Le chantre vote le premier : « Moi, chantre et chanoine de cette église, mu par le Saint-Esprit, je choisis et élis pour doyen ou pasteur de cette église vénérable et discrète personne, maître Philippe Pépin, prêtre, bachelier en théologie sacrée, official, chanoine et archidiacre de l’insigne église de Soissons, que je regarde comme le plus utile pour soutenir la dignité de doyen et pour défendre les droits du chapitre ».

 Tous les autres chanoines confirment ce choix, excepté M. Nicolas Mérille, qui, restant assis, garde le silence et manifeste ainsi sa désapprobation.

 Dans l’élection par la voie du Saint-Esprit, il faut l’unanimité des suffrages.

 M. Guignard, qui préside l’assemblée déclare que cette élection n’ayant pas donné de résultat, on va procéder par la voie du scrutin. Il est décidé que l’on donnera les suffrages de vive voix.

 Le chantre, appelé à voter le premier dit : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, chantre de Saint-Urbain, je choisis et élis pour doyen et pasteur de cette église, vénérable et discrète personne M. Philippe Pépin, prêtre, bachelier en théologie sacrée, maire, archidiacre et d’église de Soissons, que je regarde comme le plus utile et le plus idoine pour soutenir la dignité de doyen et pour défendre les droits de l’église et ceux de tout le chapitre ».

 Tous les autres chanoines, excepté M. Mérille, font le même choix. Ce dernier exprime ainsi son vote :

« Moi, Nicolas Mérille, je choisis pour doyen ou pasteur de cette église vénérable et discrète personne M. Louis Lecourtois, naguère archidiacre et chanoine le Troyes, que je crois le plus utile et le plus idoine pour une telle dignité et pour défendre les droits du chapitre et de l’église ».

 Sur 11 votants, 10 ayant donné leur voix à M. Philippe Pépin, le chantre dit :

« Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, nous avons élu et choisi pour doyen ou pasteur de cette église M. Philippe Pépin ».

 Il sort du chapitre et près de la porte, il publie 3 fois à haute voix, en présence d’un grand nombre de personnes, l’élection qui vient d’être faite.

 Après cette publication, on se rend à l’église où l’on chante un Te Deum, avec accompagnement d’orgues, et au son du tambour.

 Le lendemain, 2 chanoines se rendent (à leurs frais) à Soissons pour informer M. Pépin de son élection.

 Quatre jours après, ils arrivent à Soissons, où M. Pépin accepte les fonctions, quoiqu’il se regardât « comme indigne de ce titre ».

 M. Pépin obtient les bulles papales et « exerce paisiblement ses fonctions de doyen ».   

 

 Pour rappel :

Urbain IV, né Jacques Pantaléon vers 1195 à Troyes, était le 182e pape de l'Église catholique, élu en 1261. Issu d'une famille modeste, il a commencé sa carrière ecclésiastique comme clerc à la cathédrale de Troyes avant de devenir évêque de Verdun et patriarche de Jérusalem.

Il est notamment connu pour avoir institué la Fête-Dieu en 1264, une célébration dédiée à l'Eucharistie. Son pontificat a été marqué par des négociations avec Louis IX et Charles d'Anjou pour la conquête du royaume de Sicile.

 

Scènes de la vie d’Urbain IV – Basilique Urbain IV – Troyes Aube (10) 


voir l'article : Basilique Urbain IV

voir l'article : Pape Urbain IV




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