mardi 8 octobre 2024

Châteaux d'Essoyes, d'Estissac

 

- Château d’Essoyes :



Le plus ancien propriétaire connu fut le dernier prévôt royal, Toussaint Darras, décédé le 26 décembre 1826. A cette époque, seul le bâtiment de droite existait, et il était appelé « le Clos ».

Puis il devint la propriété de la famille Simon. L’un de ses membres, Louis, Gabriel, Napoléon, fut maire et conseiller d’arrondissement. Décédé en 1891, à l’âge de 81 ans, il fut inhumé au cimetière d’Essoyes aux côtés de sa femme, Elisabeth Luvan. Sur leur mausolée on lit : « Leur douceur et leur grande bonté les firent aimer et regretter de tous ».

En 1890, le château fut acheté par le commandant Olympe Hériot. Il fit venir des entrepreneurs et ouvriers qualifiés de Paris qui édifièrent la partie gauche, la galerie qui relie les 2 bâtiments, la conciergerie, les communs, des dépendances dans le parc aboutissant sur la place de la mairie d’Essoyes, le long de l’Ource, et ses grilles remarquables.

Le 1er novembre 1884, la grosse cloche plus que centenaire de l’église ayant été cassée, fut refondue aux frais du commandant. Bénite par Monseigneur Cortet, évêque de Troyes, le 10 juin 1885, elle porte les noms de Auguste Olympe.

Aux fonts baptismaux, deux vitraux en souvenir du baptême d’Auguste (1888) et d’Olympe (1889), fils du commandant.  En 1889, il fait don au bureau de bienfaisance d’une somme de 950 F et assure le traitement de la sœur infirmière.

Elu maire le 15 mai 1892, il quitta la mairie le 16 mars 1894 et fut membre du Conseil Général quelques mois. Sa générosité se manifesta aux personnes âgées et aux enfants du pays. Il organisait de nombreuses chasses à courre.

Il mourut le 22 juillet 1899 et, le 27 décembre, le château fut attribué à sa veuve qui y revint de temps en temps, avec sa fille.

Sa fille, Virginie Hériot, devint une sportive de renommée mondiale, s’intéressant en premier lieu à la navigation. Un monument élevé à sa mémoire à Cannes, en avril 1936, rappelle son souvenir.

Madame veuve Hériot, devenue après son remariage, Madame Roger Douine, assura par sa contribution généreuse la continuité de l’école libre d’Essoyes de 1903 à 1923.

Pendant la guerre 1914-1918, elle ouvrit sa propriété et la mit à la disposition de l’autorité militaire. Celle-ci en fit une annexe de l’hôpital des Jacobins de Troyes et y envoya des blessés convalescents pour se rétablir dans cette agréable demeure. La propriété fut fermée à la fin de la guerre.

Le 30 décembre 1929, M. Davidson, banquier à Dallas (U.S.A.), ancien officier de l’armée américaine, ayant servi en France pendant la guerre précédente, en fit l’acquisition.

Il fut mis en faillite. Le château, saisi, fut, le 6 juillet 1936, acquis par la commune d’Essoyes.

En septembre 1939, l’orphelinat Audiffred de Troyes s’y installa jusqu’à l’exode de juin 1940.

Puis, ce fut un cantonnement de prisonniers français jusqu’à leur départ pour l’Allemagne en décembre de la même année.

En 1941, ce furent des prisonniers d’Afrique du Nord.

Puis, en 1942, des Sénégalais, qui allaient couper du bois dans les forêts avoisinantes. Ils étaient gardés par des Autrichiens qui les traitaient avec humanité. L’un d’eux est revenu d’Allemagne 30 ans après à Essoyes, en touriste.

Quelques soldats allemands s’y trouvaient en août 1944, mais ils se firent conduire à Chaumont et ce fut la fin de l’occupation militaire du château.

Ensuite, vint l’heure des réfections importantes qui s’imposaient en vue d’y installer les classes dans la partie gauche, la perception et les logements dans la partie droite. Les travaux furent longs, mais le résultat fut heureux.

Le parc permit la pratique du football et autres sports, sa pelouse et ses allées ombragées attirèrent bien des visiteurs.

Dans la cour il y a un très beau puits dont la margelle circulaire, d'un seul bloc de pierre blanche, est surmontée d'une belle ferronnerie couronnée par une statue féminine, Thètis, déesse des eaux. Cette dernière tient sous son bras droit un vase duquel l'eau devait s'écouler. Le puits a été condamné et un massif de fleurs vient en agrémenter l'intérieur.

Depuis quelques années, les effectifs scolaires sont en constante hausse, environ 160 enfants de maternelle et primaire. Pour des questions de sécurité, le déménagement de l’école a été envisagé. Et la décision a été prise de construire un nouveau groupe scolaire.

voir Renoir à Essoyes




- Château d’Estissac


Dès le XIIIe s. existait une forteresse à Saint-Liébaud.

Au XVe s. un autre château le remplaça, qui fut détruit en 1590 pendant les guerres de la Ligue et reconstruit les années suivantes.

Jacques Vergnier, seigneur de Saint-Liébaud bâtit un nouveau château de 1615 à 1632.

Il est démoli en 1792.

voir : Duché d'Estissac







Châteaux de Dosches, Droupt-saint-Basle

 

- Château de Dosches


Dans le bourg de Dosches se dressait un château féodal. Il est décrit en 1399 comme 

"la motte de Dosche, close de foussez, ensemble de maisons... un coulombier de terre, couvert de tuiles". 

Il fut entièrement reconstruit au XVIIe siècle, proche de l'église au pied de la motte, tout en conservant son aspect premier, avec un donjon, un colombier et de larges fossés. 
Avant la Révolution, la seigneurie de Dosches était la propriété de M. de Saint Etienne. 
Le château passa dans les biens de la famille de Veillart, originaire de Normandie. 
La demeure fut ensuite la propriété des de Navelet, puis celle des de Chevaudon de Sainte Maure et de Chavaudon de Troyes. 
Le comte de Chavaudon vendit la propriété en 1829 à René-Alexandre Tallon, puis en 1874 elle passa à Ernest Tallon.

Propriété privée

- Château de Droupt-Saint-Basle


Louis Le Mairat, qui acquiert la terre en 1581, est négociant en toiles à Troyes, et sera maire de Troyes de 1578 à 1582. Il fait aussitôt construire un logis, mais conscient de l’insécurité qui règne encore, car les Guerres de Religion ne sont pas terminées, il obtient l’autorisation de le faire entourer de murs et fossés, avec pont-levis.

Henri IV confirme en 1598 cette autorisation, en reconnaissance des bons et fidèles services que « ledit Le Mairat nous a rendu en la réduction de notre ville de Troyes en notre obéissance, où il s’est employé de tout son pouvoir, et de ceux qu’il nous a faits depuis quatre ans en la charge de maire de Troyes ».

Demeuré dans la descendance Louis Le Mairat, le domaine de Droupt échoit au milieu du XVIIIe siècle à la famille Guillaume qui possède les seigneuries de Chavaudon et de Sainte-Maure.

En 1743, Etienne Guillaume de Chavaudon, capitaine de dragons, entreprend de le remettre en état. Il fait construire le corps de logis actuel, à gauche du pont-levis, dessiner des jardins, assainir les prairies basses et se constitue un important troupeau de moutons mérinos, comme le font les agriculteurs éclairés de l’époque. Il n’émigre pas à la Révolution, ce qui n’empêche pas son incarcération et la confiscation de son domaine, qui lui est restitué cinq ans plus tard, amputé du tiers. Remis en état après le passage des Cosaques, en 1814, le château demeure dans sa famille jusqu’au décès de la marquise de Chavaudon, en 1974.

Privé de son mobilier, vendu aux enchères, il est dans un état critique lorsque, neuf ans plus tard, M. et Mme Jean-Pierre Paupe (notaire)  le rachètent et se lancent dans une longue et difficile aventure de sauvetage et de restauration.

Du XVIe siècle il reste le bâtiment de la porterie (bâtiment situé à côté de la porte, où loge le portier ou gardien) comprenant la première poterne (petite porte intégrée aux murailles de la fortification, qui permettait aux habitants du château de sortir ou rentrer à l’insu de l'assiégeant), la salle des gardes et des voyageurs, l'armurerie, le chartrier (endroit où l'on conserve des chartes) transformé en laiterie au XVIIe siècle, la deuxième poterne recevant le pont-levis en état de fonctionnement, les trois tours extérieures, la double enceinte de douves en eau et tous les murs extérieurs.

Le château, avec sa rangée de douve, présente une belle perspective partant de la « basse-cour » (première cour du château, où se réfugiaient les paysans et leur cheptel, servant de refuge et que le château devait protéger).

 Les douves, traversant le parc, aboutissent au rû du Beauregard. Une belle grange XVIIe et un pigeonnier complètent l'ensemble.

Du XVIIIe siècle, il reste le corps de logis en craie qui se dresse côté basse-cour, entre deux tours du XVI°, suite à la modification de toutes les façades des communs. Enfin, à quelques minutes du château se trouve une glacière (réservoir à glace, très courant dans les parcs de châteaux), non accessible actuellement. Presque la totalité du château (extérieur et intérieur) est inscrite à l'Inventaire des Monuments Historiques, ainsi que les communs, la grange, le pigeonnier et la glacière.

La visite guidée du château vous invite à découvrir son histoire, les étapes de sa restauration, son architecture et, à l'intérieur, les pièces de réception (boiseries,  cheminées, cages d'escalier). La restauration de ce monument, commencée en 1983, est effectuée par les actuels propriétaires, avec passion, et volonté de redonner à ce château toute sa noblesse. La belle grange XVIIe a retrouvé ses pans de bois. Le pont-levis est mis en fonctionnement manuel à chaque visite guidée.

Au cours des travaux menés il y une trentaine d’année a été mise à jour dans le grenier du pavillon d’entrée une ardoise ancienne, portant l’inscription gravée : Georges Zados, anfant de Saint Falle, mason, a fet cet poz l’an 1587.

Le château de Droupt-Saint-Basle est un bon exemple de demeure rurale traditionnelle, réunissant demeure seigneuriale et dépendances autour de deux grandes cours juxtaposées, à l’origine isolées par des fossés en eau. Accessible par un pittoresque pavillon en charpente, la grande basse-cour est entourée de bâtiments variés, depuis les vastes granges, les remises et les étables, jusqu’à une exceptionnelle laiterie voûtée en pierre.

Agrémenté de parterres gazonnés et d’un remarquable potager décoratif, ce vaste espace est largement ouvert sur le front d’entrée du château proprement dit, dont le pavillon d’entrée retient aussitôt l’attention : parementé au rez-de-chaussée d’une alternance de deux sortes de pierres dures, le rez-de-chaussée est percé de la grande arcade charretière et de la porte piétonne, l’une et l’autre surmontées des hautes rainures destinées à recevoir les flèches de leurs pont-levis respectifs.

Pont-levis, flèches et contrepoids au passage charretier ont été intégralement restitués ces dernières années suivant les techniques traditionnelles, ce qui permet à une seule personne de manœuvrer sans effort le tablier du pont principal.

Le château de Droupt-Saint-Basle est vendu à la mort de Jean-Pierre Paupe par sa veuve qui ne peut l'entretenir.

Jean Pierre a passé 30 ans de sa vie pour restaurer entièrement ce château, remettre en action les 2 ponts levis, un pieton et l'autre pour voiture, etc... 

Aujourd'hui le château et devenu endoit pour mariages, réceptions... les communs sont transformés en gîtes.


 


vidéo réalisée pour la vente du château de Droupt


Les châteaux de l'Aube



Chateaux de "la Cordelière", Courcelles, Coursan-en-Othe, Creney

 

- Château de la Cordelière 



(La Chapelle-Saint-Luc) : son nom lui vient d’un couvent de femmes, dites Cordelières, établi en 1263. Maison reconstruite en 1767.

Une sombre prédestination semble attirer le drame sur le château de la Cordelière à La Chapelle-Saint-Luc.En 1940, une bombe pulvérisait une partie des bâtiments.

Le 22 octobre 1960, un jeune exalté y attirait la police dans un traquenard et après l’avoir mitraillée, il se suicidait après avoir été sommé de se rendre.

Le 14 août 1965, c’est le cadavre d’une inconnue qui y était découvert.

Le château de la Cordelière fait l’angle de la rue Jules Ferry et de la route de Fouchy. Il s’agissait avant la guerre d’une belle propriété appartenant à M. Plauche. En mai 1940, une bombe écrasait les bâtiments qui restèrent dès lors à l’abandon.

Au matin du 4 août 1965, le fils du propriétaire, 17 ans, passant par là, vit un inconnu s’introduire dans la propriété. Intrigué, il y pénétra à son tour, et ne vit personne dans le parc. Le jeune homme monta alors le petit escalier conduisant au rez-de-chaussée qu’il parcourut rapidement : les 3 pièces étaient vides. Regardant par une ouverture, il aperçut au milieu des arbustes en contre bas une forme humaine repliée sur elle-même.

Un peu affolé, le fils de M. Bernard Plauche courut chez un voisin M. Aufèvre, demeurant rue Ferdinand Buisson.

Tous deux se rendirent aussitôt sur les lieux, et constatèrent, non sans émotion, qu’il s’agissait bien d’un cadavre. Il s’agissait d’une femme dévêtue jusqu’à la ceinture dont le bas des vêtements était remonté.    Bientôt, M. Guimard, substitut du Procureur de la République arrivait sur place avec le commissaire principal Bon du 2ème arrondissement et l’officier de police adjoint Paillisse.

La morte ne portait aucun papier sur elle. Gisant dans 2 flaques de sang, elle portait une blessure de 8 cm sur le côté droit de la face et présentait derrière la tête un trou de la largeur d’un poing. Elle avait le genre vagabond. Dans la poche de sa blouse, les policiers découvrirent quelques objets divers : 2 mouchoirs, 1 peigne, 1 morceau de savon, 1 paire de chaussettes. Elle n’avait pas d’argent sur elle.

Le drame fut-il l’épilogue d’une lutte ? Il semblait plausible que les plaies aient été provoquées par un coup ou une pierre, mais en tout cas, cela excluait l’hypothèse d’une simple chute.

Autre hypothèse possible, la malheureuse inconnue avait été attaquée dans la cave par un ami trop entreprenant. L’urgent pour les enquêteurs était d’identifier la morte dont le corps fut transporté à la morgue pour y être autopsié.

Le lendemain même, le mystère était éclairci : il s’agissait bien d’un crime, la victime était identifiée et la police tenait l’assassin présumé, un jeune manœuvre troyen de 23 ans.

 Au cours de la nuit du 4 au 5 août, les policiers avaient tendu une souricière dans le parc du château de la Cordelière, appréhendant pour contrôle d’identité tous les clochards couchés dans le château, ils « les passèrent au peigne fin ».

C’est ainsi que leur attention fut portée sur un nommé D… qui, sans être un clochard à part entière fréquentait ce milieu. D… devenait tout de suite le suspect n° 1.

L’enquête fit d’ailleurs connaître l’identité de la victime. Il s’agissait de E… K… 58 ans, divorcée, sans domicile fixe. Elle avait travaillé dans la région comme bonne à tout faire, puis elle vécut quelques temps chez des amis aubois, tous ses séjours étant entrecoupés de cures dans un asile psychiatrique.

Des présomptions pesaient déjà sur D…, titulaire d’un casier judiciaire chargé. D…, manœuvre domicilié à Troyes portait d’ailleurs sur lui le fruit d’un vol commis à l’école Saint-Pierre, rue des Terrasses.      Soumis à de nombreux et incessants interrogatoires, D… passait aux aveux : il reconnaissait avoir frappé avec une brique la malheureuse qui lui tournait le dos. Après, il avait assouvi sur ce qui n’était plus qu’un cadavre, ses bas instincts. Devant le juge d’instruction, D… devait répéter ce qu’il avait déjà dit aux policiers.

- Château de Courcelles :

(Commune de Clérey) en 1537, c’est une maison seigneuriale, à pont-levis. 

A été détruit par un incendie en 1939.

- Château de Courcelles



(Commune de Saint-Germain)  En 1563, François Mauroy, prévôt de Troyes, acquit la terre de Courcelles des moines de Moutier-la-Celle qui la possédaient depuis le Moyen-Age. Après sa mort en 1572, sa veuve Anne Bazin épousa Nicolas de Hault, maire de Troyes, qui fit reconstruire le corps de logis mais, dès 1601, céda le domaine à Nicolas Largentier, baron de Chapelaine.

Les caves voûtées, la maçonnerie des gros murs et la cheminée de la cuisine remontent à cette campagne de travaux. Etienne Le Marguenat, acquéreur de Courcelles en 1610, fit une brillante carrière dans les finances royales. Trésorier de France, puis général des Finances de Champagne, il devint en 1637 maître des Comptes à Paris.

Sa fille Anne épousa le marquis de Lambert de Saint-Bris, gouverneur de Luxembourg. Devenue veuve en 1686, elle se fixa à Paris, dans l’hôtel de Nevers où, jusqu’à sa mort en 1733, elle anima l’un des plus célèbres salons littéraires de l’époque, qui réunit entre autres Fontenelle, l’abbé de Choisy, Crébillon, Montesquieu, le jeune Marivaux et la duchesse du Maine.

Vendu dès 1709 à Jacques Corps, marchand troyen, le domaine de Courcelles devint en 1785 la propriété des demoiselles Guélon. Il comptait alors 300 hectares, avec des chenevières produisant du chanvre destiné à la marine et des étangs pour le rouissage. C’est alors que vint s’ajouter face au logis un pavillon servant de logement aux fermiers, près de la chapelle aujourd’hui disparue.

Plusieurs fois vendu au cours du XIXe siècle, le domaine de Courcelles, réduit à une vingtaine d'hectares, devint en 1942 la propriété de M. Georges Babeau, descendant de Henri-Antoine Matagrin qui l’avait racheté en 1805 aux demoiselles Guélon.

Restauré vers 1830, le corps d’habitation conserve le caractère et le charme des demeures de la fin de l’Ancien Régime. Aux extrémités de son grand comble pointent deux pavillons carrés, entièrement couverts d’ardoise. Il fait face au logement de service élevé à la fin du XVIIIe siècle, remarquablement conservé comme en témoigne la qualité de ses menuiseries d’origine.

Propriété privée

 

- Château de Coursan-en-Othe :


En 1222, le seigneur est Gui de Dampierre.  

Le parc de l’ancien château, situé près de la route principale traversant le village, abrite deux arbres remarquables et un ensemble arboré de 7 tilleuls de plus de 350 ans formant une ronde autour de la source ; un cyprès chauve et un tulipier de Virginie, le plus vieux et le plus gros du département (âgé d’environ de 3 siècles et demi et mesurant plus ou moins 4 mètres de circonférence). Superbe début juin par ses étonnantes fleurs en forme de tulipes. 

Le parc est ouvert à la visite toute l’année. La forteresse de Coursan-en-Othe était entourée de larges et profonds fossés, toujours visibles, tout comme l’une des quatre tourelles. 

Ce château a été détruit en 1780 par le marquis d’Erlack…


Tour de l'ancien château


- Château de Creney

Seigneurie de Creney


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Châteaux de Chamoy, Champion, Chaource, La Chapelle Godefroy, Charmont, Coclois,

 Chamoy

Maison forte dès le XIIIe siècle, reconstruite au XVIe s.

Le château actuel date du XVIIIe s.  

Au lieu-dit « Le Chauffour » une carrière de craie fut exploitée en 1895, par M. Lamblin, propriétaire du château de Chamoy qui se livrait dans son parc à l’industrie du « blanc de Troyes ». Pendant quelques années, cette production fut prospère.          

- Château du Champion :


Au cœur du pays Othéen, sur le territoire communal de Saint-Mards, des hameaux de Prédaisy et de la Guinand, les bois du « Champion », ferment la rive occidentale du département de l’Aube. (La Guinand : c’est le mystère des eaux souterraines.)

Au XIVe siècle, Saint-Mards passe par le mariage aux Pièdefer, illustre famille parisienne gagnée à la Réforme et qui fera de Saint-Mards aux XVIe et XVIIe siècles, l’un des principaux centres du protestantisme en Champagne.

« Le fief de Saint-Mards relevait de Villemaur avant que Jeanne de Brienne-Eu ne le fasse transférer à celui de Chaumont. Saint-Mards avait en 1527 deux foires le 25 mai et le 6 décembre octroyées par lettre patente au seigneur de Saint-Mards, Jacques Piedfer. Saint-Mards avait aussi un marché chaque lundi. Le village a eu des murailles et fossés qui furent ensuite comblés et plantés d'arbres et une ou plusieurs maisons seigneuriales fortes : en 1636 : Jacques Piedfer pour un quart ainsi que Gérome Cochran pour un septième en 1648 décrite comme un corps de logis, une cour un jardin, grange, pourpris...fermé de murailles où fut adjoint une chapelle en 1668. »

Au XVIe siècle donc Saint-Mards est touchée, comme la ville de Troyes, par l'essor des idées protestantes. Avec d'autres villages, Saint-Mards sert même de refuge pour les protestants troyens lorsque la persécution devient trop menaçante. En 1630, les autorités catholiques troyennes s’inquiètent car le protestantisme se développe encore dans le diocèse. En 1634, elles obtiennent un arrêt d'expulsion de la part du Conseil du roi contre le pasteur de Saint-Mards, Sigisbert Alépée, au motif qu’il serait d’origine allemande. Toutefois, celui-ci n’obtempère pas, et il est toujours en place en 1663. Après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685, le temple de Saint-Mards est démoli ; victimes d'opérations militaires, les protestants sont obligés d'abjurer leur foi ou de s'exiler dans la clandestinité (car l’Édit de Fontainebleau interdit précisément aux protestants de quitter le royaume). Ces événements marquants expliquent la présence d'une croix huguenote sur les armoiries de la commune.

Des mystères sont à éclairer, touchant à l’existence du « Château du Champion ». La population de la région garde le vague souvenir de l’existence en ces parages, d’un ancien château dont les vestiges auraient disparus en plusieurs étapes, aux XVIIIe et XIXe siècles, démolis et réutilisés comme matériaux par les habitants de la contrée, qui en auraient alors disposé pour leurs besoins. Ainsi aurait disparu le « Château du Champion ».

Ces faits sont relatés dans des documents de la mairie de Saint-Mards.

De quelle construction s’agit-il ? Aucune trace sur la surface actuelle du bois du Champion, tel que le comprend le cadastre, d’un château édifié avant la Révolution française, n’a pu être retrouvée, aucun vestige d’acte authentique, malgré les investigations pratiquées dans les archives municipales et celles du tabellionage de la région.

Cependant, dans la partie orientale des bois du Champion s’observent visibles à fleur du sol,  des dépôts ou des substructions que l’on peut voir durant la saison d’hiver, à l’ouest d’une importante dépression formant un grand fossé en équerre. Il s’agit d’un ensemble occupant la superficie d’un quadrilatère rectangulaire orienté approximativement Nord-Ouest sur son grand axe, bordé au Nord et à l’Est par ce profond et large fossé en équerre.

A l’Ouest et au Sud, pas de fossé, mais la présence, front Ouest, d’une sorte de petit talus de 60 mètres environ de longueur sur près de 3 mètres de large, constitué par un support de décombres, vieux mortier de  chaux grasse et d’argile, silex tout venants et bricots de 2 époques, reconnaissables par leurs différences d’épaisseur, leurs couleurs et consistance.

De l’autre côté du grand fossé en équerre, à l’extérieur : berge haute et talus, vestiges de divers travaux, anciens mouvements de déblais, apports de silex.

En 1954, une démarche fut faite auprès de Monsieur Fimbel, Directeur de l’Ecole d’Agriculture de Sainte-Maure, pour prêter son concours sur place, afin de travailler, dans les conditions requises, aux opérations de dégagement et sondages des substentions supposées, en vue de solliciter l’exécution de recherches plus importantes s’il y avait lieu.

Ces sondages furent soigneusement engagés :

1) Dégagement des anciens parements des murs supposés dans des emplacements déterminés.

2) Exécution de petites tranchées pour retrouver le mur du front sud.

3) Déblaiement des emplacements simulant des tourelles (angles nord-est et sud-ouest du front ouest). Aucun parement ne fut retrouvé.

L‘emplacement désigné sous l’appellation de « Château du Champion » a vraisemblablement été occupé dès la fin du XVI° siècle ainsi que le prouvèrent les bricots de couleurs diverses : jaune paille, brun uniforme, brun violacé, brun ferrugineux, plats de  36 à 38 millimètres d’épaisseur, dont certains demeurent inclus à un mortier de terre cuite pilée et chaux grasse.

Du XIXe siècle : des bricots en terre ferrugineuse de cuisson médiocre, dite de la Forêt d’Othe, de 55 millimètres d’épaisseur, dont certains avec mortier adhérent. Des silex noirs, d’autres non éclatés, en rognons, ayant, pour la plupart, gardé leur enveloppe ou cortex. La nature de l’exploitation n’étant pas, à l’origine, une extraction de l’argile, cette matière fut utilisée pour colmater les parois de l’excavation, ce qui créa des bassins. Les bassins naturels transformèrent la clôture sur 2 faces et servirent pour le bétail !

L’exploitation a dû fournir suffisamment de silex et d’argile pour construire (environ 1.000 m3 fouillés) dont 50 % utilisables pour bâtir, l’opération était ainsi terminée. Elle a dû être précédée par la création de la mare qui existe encore au nord-ouest.

Le Bois du Champion a sans doute été un domaine agricole, mais il n’a probablement jamais dû abriter une forteresse.

La mare est sans doute d’origine préhistorique.

 

- Château de Chaource : 

 



Au XVIIe siècle, ce domaine était dénommé la Maison Rouge ou la Vendue aux Cordeliers, propriété d'une communauté de moines franciscains dits cordeliers.

1591 , Guillaume Hennequin de Vaubercey et sa deuxième épouse Catherine Mauroy, devinrent les tous premiers propriétaires de ce domaine qui revint ensuite à leur fille, Catherine Hennequin et à son époux, Sébastien de la Ruelle, gentilhomme de la grande Fauconnerie du Roi.

1780 Nicolas Parent, né à Chaource le 24 juin 1744 et avocat du roi à Troyes reçut le domaine en héritage. Il fit construire en 1780 un château qu’il baptisa « la Cordelière », celui que l’on nomme actuellement « la petite Cordelière », château typiquement XVIIIème.

la petite cordelière

1789 Nicolas prêta le serment du Jeu de Paume le 20 juin 1789. Il mourut guillotiné sous la Terreur, le 4 février 1794, sous le fallacieux prétexte de conspiration contre la liberté et la sûreté du peuple français (on l’accusait à tort d’avoir caché des royalistes dans la forêt de Chaource.

1802 Sa soeur, Françoise, mourut ainsi que sa fille, en août 1802, dans l’éboulement du plafond de la maison qu’elle et son mari venaient de faire construire au coeur de Chaource : l’actuelle mairie de Chaource.

 En 1833, le fils de cette dernière, Frédéric Louis Micheau, devint le nouveau propriétaire de la Cordelière. Il fut conseiller général, Chevalier de Malte et nommé Comte Micheau de Chassy par le Grand Duc de Toscane.

En 1852, le domaine revint à sa fille Aurélie-Louise qui épousa le Comte Gabriel Chandon de Briailles, propriétaire des vins de Champagne Moët et Chandon. Ils eurent deux fils : René né en 1853 et Frédéric en 1858.

1868 et 1873 Les parents de Frédéric Louis Michaut décèdent et il décide de rester chez ses grands-parents, à la petite Cordelière. Il devint le Vicompte Chandon de Briailles.

Commencé en 1896, 1900 voit s’achever le nouveau château de Chaource qu’a fait bâtir « à une portée de fusil de l’ancienne Cordelière », le vicomte Chandon de Briailles.

Située à environ 2 kms de Chaource, édifiée sur le point culminant du plateau qui domine le finage, cette demeure seigneuriale a été construite avec une magnificence et une richesse dignes de son propriétaire. Rien n’a été négligé pour en faire une résidence pleine de charme et séduisante à tous points de vue et des modifications successives apportées au plan primitif ont contribué à donner aux aménagements intérieurs « la plus aimable diversité et l’éclectisme le plus intelligent ».


A l’entrée du château sur la route, se trouve un pavillon de garde avec une grille monumentale en fer forgé, d’un majestueux effet.

Le style adopté pour l’extérieur du château est mâtiné de gothique et de Louis XII.



Un rez-de-chaussée et un premier étage seulement, éclairés de vastes fenêtres, surplombent les sous-sols, et l’on accède au rez-de-chaussée par un large perron « du plus majestueux effet ». 


Trois pavillons forment saillie sur chacune des 2 façades des plus longues. Et sur le tout un deuxième étage en mansardes, combiné de façon à allonger la perspective, « concourt à l’harmonieux ensemble de l’édifice ». 


Dès le vestibule, décoré de tapisseries à fleurs sur fond rouge, le regard se porte sur un large escalier Renaissance, en bois sculpté qu’entoure une galerie aux élégants pendentifs. 

Au rez-de-chaussée à gauche, un cabinet de travail tendu de cuir gaufré. Au mur une cheminée au bois sculpté se surmonte d’un personnage d’antan, homme de guerre apparemment, car il est revêtu de sa cuirasse. Puis vient une salle de billard Empire.

 A droite, un petit salon dresse ses lambris blancs semés de belliqueux trophées chers au style Empire.

 Il est suivi d’un autre salon, plus vaste celui-là, et de style Louis XVI. 

Egalement de ce côté se trouvent d’abord une première salle à manger, familiale celle-ci, et modeste de proportions, que rehaussent de somptueuses tapisseries, et, accédant dans le grand salon, la salle à manger des jours de réception. Cette pièce est la plus élégante du château, dominée par un plafond à chevrons apparents, ornés de dorures sur fond bleu et de boiseries sculptées sur ses murs. Une cheminée monumentale en marbre blanc, à bas-reliefs et à mascarons sculptés est copie exacte de celle qui se trouve dans la salle des Doges aux Pricuriaties de Venise. 



Ensuite, il y a une salle de bains, puis la chambre à coucher de Mme de Chandon, de style Louis XV, et celle de M. le Vicomte, rehaussée de boiseries et drapée de tentures rouge et or et de tapisseries.

Au premier étage se trouvent les chambres d’amis en nombre suffisant pour héberger les invités des chasses de la Cordelière. Toutes sont décorées et meublées avec autant de luxe que les appartements des maîtres.

Au deuxième, on a placé les chambres de domestiques, ainsi qu’une vaste lingerie aux larges armoires.

Tout en haut de l’édifice, se dresse une tourelle surmontée d’une lanterne.




Tout au pied du château, une chapelle a été construite en 1931 où est enterrée la famille Chandon de Briailles.

Le projet et les dessins du château sont dus à M. R. Sauger, architecte-voyer en chef de la ville de Paris, et la construction à M. Emile Riché, entrepreneur à Troyes.

Aujourd’hui, le Golf de Troyes-La Cordelière déroule son beau parcours sur 50 hectares de verdure, de bois et de vallons, en lisière de la forêt d’Aumont et tout près de Chaource et de sa célèbre mise au tombeau. Le parcours de 18 trous avec son Par 72 est homologué pour ses 5896 mètres. Parcours classé difficile : obstacles naturels, pièces d’eau.


Ci-dessus, le grand salon devenu salle à manger du golf, je précise que les décors ne sont plus d'actualité car la femme de l'ancien président du golf a fait peindre toutes les dorures en gris, ainsi que les murs...

Le chalet de l'étang


Très simple et très populaire, il donnait de grandes fêtes à la Cordelière où la population locale était invitée. Durant l’hiver 1891, pour occuper les hommes privés de travail à cause des rigueurs hivernales, il fit construire un magnifique château de glace sur une île minuscule au milieu d’un étang. Plus tard, vers 1895-1900, il fit édifier au même endroit, un chalet de 2 étages, haut et étroit, sorte de château miniature couvert de chaume et surmonté d’une tourelle. Le château était relié à la rive par une passerelle.

En mémoire de sa mère Louise Micheau, Frédéric Chandon de Briailles dota l’église de Chaource d’un autel dédié à Saint François de Sales, érigé dans la chapelle du côté droit où se trouve leur banc de famille.

Pour mémoire :

En novembre 1900, l’inauguration du château donna lieu à de grandes fêtes où la population de Chaource fut conviée. Frédéric succéda à la mairie à Monsieur le Baron de Damoiseau de la Bande de Chaource en 1896, fonction qu’il garda jusqu’à sa mort en 1918 après une interruption de 1904 à 1908 due à un différend concernant l’école laïque.

Mobilisé en 1914, comme Capitaine d’artillerie, Chevalier de la Légion d’Honneur, il hérita du titre de Comte de son frère René décédé en 1917. Le château fut habité par l’aîné, le Comte François. Il épousa en 1917 Louise Archdeacon du château de Chevrey dans l’Yonne, fille d’un député de Paris, mais, peu de temps après, leur mariage fut annulé.

François Chandon de Briailles fut maire de Chaource de 1922 jusqu’à sa mort, en 1953, conseiller d’arrondissement avant 1940, conseiller général de 1947 à 1953.

Le Comte François meurt en février 1953, sans descendance en laissant derrière lui un souvenir reconnaissant pour tout ce qu’il apporta à la ville et à la population. Il a notamment permit à des jeunes gens recherchés par les Allemands de se cacher dans le clocher de l’église, il a sauvé la vie d’un photographe, procuré de faux papiers aux jeunes désignés pour le STO et a même hébergé des résistants blessés dans les sous-sols du château.

Président d’honneur de l’union Sportive Chaourçoise, François Chandon avait mis son étang à la disposition du club pour la pratique de la natation. A la belle saison, les jeunes de Chaource et des environs se rendaient à l’étang de la Cordelière, pour apprendre à nager, sous la direction du moniteur Henri Robert. Les dimanches d’été, l’étang devenait un lieu de promenade très fréquenté et chaque année, il était le cadre d’une grande fête nautique, compétitions de natation, joutes nautiques, concours de périssoires fleuries

François Chandon de Briailles fut enterré, auprès des membres de sa famille, dans la chapelle de la propriété qu’il avait fait construire. C’est une chapelle de style gothique dont les fenêtres sont copiées sur celles de l’église de Chaource et la flèche sur celle de l’hospice.

Le château revint par testament au Comte Hervé qui décède un an plus tard. Dans ce testament, certains membres du personnel reçurent presque autant que certaines nièces du comte.

En 1954 donc, c’est Frédéric, fils d’Hervé, et dernier du nom, qui hérita de la propriété. Il est alors propriétaire de la célèbre maison de champagne Moët et Chandon à Epernay. Comme il habitait le château de Louvois dans la Marne, il ne revint pratiquement plus à la Cordelière. En mai 1957, il fit organiser une grande vente aux enchères. En cinq jours, l’important mobilier, gravures, porcelaines, faïences, armes, armures, bronzes, lustres en cristal furent dispersés. Les 2000 volumes de valeur qui constituaient la bibliothèque du Comte François furent livrés eux aussi aux enchères et furent âprement disputés entre les amateurs locaux et les bouquinistes parisiens pour une somme de 500 000F !

 

 

 -  Château de La Chapelle Godefroy :

 


La commune de La Chapelle Godefroy (appelée anciennement Chapelle Saint-Michau), est réunie à la commune de Saint-Aubin (qui porta provisoirement le nom de Coquelin, au cours de la Révolution française) en l’an VIII (1832).

Le château de La Chapelle Godefroy est acquis en 1697, par Jean Orry. Son apparence et ses proportions sont presque modestes. « On sent qu’il n’était pas fait pour des hôtes nombreux ». Il y a bien la chambre du roi, celle de la reine, celle du premier ministre, celle de l’évêque, mais rien n’annonce qu’on y pratique une grande hospitalité.  Jean Orry, qui songe surtout à lui, le fait presque entièrement reconstruire en 1706, pour une somme considérable, par l’architecte Jacques de La Joue.

Ami du clinquant de son siècle, il veut de riches lambris, des meubles dorés, des draperies chatoyantes, des peintures à effet, du bleu, du rose, des dieux, des déesses, des amours, des nymphes…

Son fils, Philibert Orry, contrôleur des finances de Louis XV, fait décorer ce château par un célèbre ensemble de 25 toiles de Charles-Joseph Natoire, qui y travaille pendant 9 ans, et de Watteau. Natoire est Directeur de l'Académie de France à Rome  de 1751 à 1775, il jouit d'une grande autorité dans le monde artistique. Le 30 août 1721, il obtient le Premier Grand Prix de Rome. Notoire est ce peintre dont l’inspiration s’encadre si bien dans les moulures d’un salon, pour décorer une riante et coquette demeure.

Les jardins surtout, sont délicieux. Ils sont pleins de pièces d’eau, de ruisseaux murmurants, de grottes en rocailles, de bosquets, de charmilles, de ruines antiques, de portiques incrustés de coquillages, Bien entendu, ce château possède son théâtre, car on raffole alors de comédie, et on la joue à la campagne, aussi bien qu’à Paris. Et il y a des magasins complets de machines et de trucs, et des costumes en si grand nombre, « qu’on eut pu habiller pour longtemps, tous les comédiens de la province ».

A la mort de Philippe Orry en 1747, le château passe à son frère, Jean-Henri-Louis Orry de Fulvy (1702-1751), puis au fils de celui-ci, Philibert-Louis Orry de Fulvy, qui le vend en 1760, à Bouret de Valroche, qui le cède l’année suivante à Jean de Boullongne (+ 1769), qui le lègue à son fils Jean-Nicolas de Boullongne (+ 1787), fils et neveu des grands peintres du même nom.

Le fils de ce dernier, Paul-Esprit-Charles de Boullongne, voit le château saisi en 1792.             

Le citoyen Lassertey, administrateur du département de l’Aube, est chargé, durant l’hiver 1792, de sélectionner des œuvres destinées au futur musée de Troyes, qui constitua ainsi une collection unique de 15 toiles de Natoire, une toile de Hubert Robert, 2 de Watteau

Lors de la bataille de Nogent-sur-Seine, en 1814, le château de La Chapelle Godefroy est incendié. Il n’en reste que quelques vestiges : pavillon, porte d’entrée… dans un immense parc.

 

- Château de Charmont : 

voir Château de Charmont


- Château de Coclois


Ce parc à la française a été conçu pour servir d’écrin à un château qui n’a jamais été construit. En effet, la révolution a brisé le rêve du marquis Louis II des Réaulx. Le parc de 17 hectares à la française dessine une grande perspective et ses allées rectilignes se coupent en étoile.

La famille des Réaulx est propriétaire des terres de Coclois depuis le XVIe siècle. François-Louis, cinquième marquis des Réaulx, s’installa à Coclois dans le vieux logis seigneurial et s’intéressa particulièrement au parc. Il fit curer les fossés, débroussailler les allées et les bosquets. Il envisagea de faire construire une nouvelle maison seigneuriale dans l’axe de la majestueuse perspective des jardins. La Révolution Française n’a pas laissé le temps au château d’être érigé.

Ses descendants n’ont jamais entrepris la construction d’une nouvelle demeure même si les plans avaient été dessinés. Une grille monumentale forgée à Vendeuvre fut installée sur la route et d’importantes campagnes de travaux ont été menées avec l’agrandissement du corps d’habitation de plusieurs pièces de réception traitées dans le goût du XVIIe siècle, avec un salon parqueté et boisé dans l’esprit du XVIIIe siècle.

Cette ancienne bâtisse seigneuriale est construite aux abords d’un parc à la française conçu pour servir d’écrin à un château qui n’a jamais été construit. En effet, la révolution a brisé le rêve du marquis des Réaulx. En l’état actuel, le parc de 17 hectares peut se dire à la française grâce à ses allées rectilignes qui se coupent en étoile et à son immense perspective.

Le logis est installé sur le côté d’une cour quadrangulaire presque fermée entourant un petit parterre et le colombier seigneurial. Il se trouve décalé par rapport à la grande perspective qui coupe le parc.


Les châteaux de l'Aube


Château de Chacenay

 


La forteresse de Chacenay, au Moyen-Age, est redoutable entre toutes. Les luttes y sont terrifiantes. Elle est plusieurs fois démolie et plusieurs fois reconstruite. Les pierres redressées les unes sur les autres proviennent de la même carrière féodale accumulée par les destructions, au pied de l’échelle des maçons.

Cette ancienne baronnie, l’une des plus importantes, des plus belles, des plus riches du Comté de Champagne, a fourni une suite de hauts et puissants seigneurs, dont plusieurs jouèrent un rôle très actif aux croisades, et dans tous les événements qui se rattachent à l’histoire de la Champagne pendant le moyen-âge.

On prétend que le château de Chacenay ou Chasseney, en terre viticole, est le plus beau des châteaux de l’Aube. C’est l’une des rares curiosités féodales du département de l’Aube. L’image de Chacenay est tellement répandue, dans des encadrements de toutes proportions, que le château est connu, même de ceux qui n’y sont jamais allés.

Le château est élevé sur un promontoire formé par 2 ravins qui se réunissent à ses pieds et dont les eaux se jettent dans le ruisseau de l’Arce. Ces positions, fortifiées par la nature sont, avant les temps féodaux, des lieux occupés par les Romains et au-delà par les Gaulois. Le donjon de Chacenay est élevé en l’an 951. En 1015, il est flanqué de plusieurs énormes et hautes tours. « On pouvait alors communiquer par des signaux avec les châteaux de Vendeuvre et de Brienne ».

Le donjon de Chacenay devint en 1075, la propriété d’Erard de Brienne. Il commença par ajouter d’immenses constructions. Un large fossé taillé dans le roc en défendit l’approche. Puis, d’énormes tours, auxquelles on donna le nom de sainte Parisses, dominèrent le ravin où se trouve aujourd’hui le village. D’autres corps de logis furent élevés du côté où la pente de la colline défend naturellement le manoir. Toutes ces constructions formèrent bientôt une ligne de défense qui donna au château de Chacenay la réputation d’être imprenable. Ce n’est qu’à cette époque que des habitations vinrent se grouper autour de la forteresse féodale, et y chercher un abri contre les bandes de brigands. Erard décède en 1081 et son fils aîné Milon lui succède. Ce puissant baron avait une cour qui rivalisait de luxe avec celles des Comtes de Brienne, ses aînés, et même avec celles des comtes de Champagne. 12 seigneurs vassaux se pressaient à la cour du sire de Chacenay, comme chambellans, écuyers ou secrétaires…

Milon épousa Adèle dont il eut plusieurs enfants : Guibert, Hugues et Anséric. Milon partit pour la croisade, dont il ne revint qu’en 1099. Pendant cette absence, il avait perdu ses 2 fils. 

En 1103 et 1104, Milon et plusieurs grands seigneurs firent des dons considérables à Notre-Dame de Molême et à saint Robert. Milon mourut en 1107, après avoir été pendant 26 ans baron de Chacenay. Anséric lui succéda. 

En 1113, venu à Troyes pour la foire de la Saint-Remy, il tombe dangereusement malade. Se voyant prêt de mourir, il se recommande à Notre-Dame de Molême, faisant le vœu que, s’il recouvre la santé, il donnerait au monastère son domaine de Poligny et celui de Marolles. Ayant obtenu sa guérison, il abandonne ces deux domaines au monastère. Il décède en 1119, et son fils Jacques en 1160, après avoir administré la terre de Chacenay pendant 41 ans. Son fils Thomas décède en 1177. 

Son fils Erard II lui succède. En 1183, il donne plusieurs terres à l’abbaye de Larivour et tout ce qu’il possède au village de Laubressel. En 1188, il part avec Guy de Dampierre et le sire de Brienne (ses parents), pour aller au secours de Guy de Lusignan. 

En 1190 ils sont tués et leurs gens massacrés. Erard laissait 2 enfants : l’aîné Erard, qui devint baron de Chacenay sous le nom d’Erard III, le second Jean, qui hérita de la seigneurie d’Arcis. Erard épousa sa cousine Ozanna de la famille des comtes de Bar-sur-Seine. Elle vécut peu de temps, et il se remaria avec Méleusine de Broye. Tandis qu’Erard était à la croisade, Méleusine fit réparer le donjon et fit construire dans une des tours Parisse, un vaste réservoir en forme de baignoire, qu’on appela plus tard « bains-Méleusine ». 

Erard revint de la croisade en 1204. De grandes contestations s’élevaient entre Blanche, mère du jeune Thibaut, et Erard de Brienne, sire de Ramerupt. Ce dernier revendiquait ses droits au comté de Champagne, à cause de sa femme, tante du jeune comte. Blanche, soutenant les droits de son fils, repoussa les prétentions d’Erard. Il fit alors une levée de boucliers et vint attaquer l’armée de la comtesse de Champagne. 

Parmi les plus chauds partisans d’Erard, se trouvait le sire de Chacenay, qui déclara à Thibaut qu’il ne le reconnaissait plus pour son suzerain. Blanche en eut avis avant que les troupes des nobles ligués ne l’attaquassent. Elle s’empressa de profiter de cette circonstance pour punir le seigneur félon, et s’emparer d’un point stratégique, au moyen duquel elle pouvait inquiéter les derrières de l’armée de Brienne, et reprendre plus facilement Bar-sur-Seine dont Erard s’était emparé. Tout à coup, une armée nombreuse, après de longs détours à travers les montagnes, se présente devant le château de Chacenay. La position est critique, mais le sire de Chacenay connait la force de la place. Sans se déconcerter, il fait prévenir le sire de Sexfontaine, son ami, entré comme lui dans la ligue, de se tenir prêt à seconder une sortie qu’il se dispose à tenter contre les Champenois. Il le charge d’attaquer l’armée en queue. 

L’armée champenoise  était loin de songer à un pareil plan. Soudain Erard s’élance impétueusement hors du château, les avant-postes sont culbutés. Sexfontaine, de son côté, avait commencé l’attaque par l’arrière de l’armée. Alors la confusion la plus grande se mit dans les rangs des ennemis, qui commencent à fuir dans toutes les directions, abandonnant à Erard toutes les machines de guerre, les objets de campement, et laissant le sol jonché de cadavres. Blanche se montra profondément irritée de cet échec, elle envoya de suite un autre corps d’armée devant Chacenay. Erard vit bien que ce qui lui avait réussi une première fois pourrait lui être funeste une seconde. Il resta dans son château, et repoussa avec succès toutes les tentatives des assiégeants. Blanche avait grand besoin des gens d’armes occupés au siège de Chacenay, car, bien que le roi de France lui envoyât des secours, les comtes de Champagne et de Bar étaient pressés de tous côtés. Erard de Brienne avait réuni une armée nombreuse de Bretons, des levées faites dans les comtés de Brienne, de Bar-sur-Seine, et de seigneurs circonvoisins. Les sires de Riceys, Polisy, Landreville, Essoyes… avaient embrassé le parti du prétendant au comté de Champagne. 

Blanche fit proposer à Erard de Chacenay d’entrer en pourparlers, afin de signer une trêve. De son côté, le baron désirait ardemment une suspension d’armes, car toutes ses provisions étaient épuisées. Il fut convenu qu’Erard assisterait à une entrevue avec l’envoyé de Blanche, à condition que le siège soit levé immédiatement, ce qui eut lieu. Le sire de Chacenay et l’envoyé de Blanche, devaient amener au rendez-vous chacun 15 gens d’armes. Erard arriva le premier pour l’entrevue, vers une croix de pierre, entre Viviers et Chacenay. Tout à coup, un grand nombre de cavaliers se jetèrent sur les gens du sire de Chatenay qui fut pris, garroté et emmené à Troyes, où on le plongea dans un cachot noir. Cette infâme trahison fit perdre à Blanche un bon nombre de partisans. 

Blanche envoya une nouvelle armée pour reprendre le siège. Mais la forteresse avait eu le temps de se ravitailler, et le sire de Sexfontaine était venu s’y enfermer avec ses gens. Toutes les tentatives de l’armée champenoise échouèrent, et l'armée de Blanche dut lever le siège à cause du retour subit du sire de Chacenay, qui s’était échappé de prison, par l’intermédiaire d’un de ses anciens serviteurs, attaché au service de la comtesse. Sexfontaine et le baron reprenant l’offensive, attaquèrent les Champenois et les taillèrent en pièces. Erard partit se réunir au sire de Brienne et ils reprirent Merrey, Villeneuve et Jully. Une trêve de 4 années suivit, puis un traité de paix définitif entre Thibault et Erard.

Les événements que vous venez de lire, racontés sommairement, donnent une idée de l’importance de la maison de Chacenay et de la formidable défense de son château.

 Le sire de Chacenay abandonna au monastère de Molême toutes les dîmes d’Essoyes, le droit de patronage à Bertignolles et dans la chapelle de son château de Chacenay. Il abandonna à l’abbaye de Montiéramey 2 parts de vin qu’il avait à Ville-sur-Arce et abandonna à ce monastère, pour le repos de l’âme de ses père et mère et de ses enfants, en perpétuelle aumône, toutes les dîmes de Ville-sur-Arce.

 En 1228, il donna aux religieux de Mores un usage dans les bois de sa seigneurie et en 1229, il fit un arrangement avec l’abbé de Molême, pour leur communauté de leurs hommes et de leurs femmes, à Poligny et à Essoyes. 

En 1234, il affranchit Chacenay du droit de main morte par une charte, à la condition que lesdits habitants « l’aideront raisonnablement à sa volonté, dans le cas où il marierait sa fille, ou dans le cas qu’il fut en guerre ». 

En 1237, le jeune Baudouin, fils de Jean de Brienne, empereur de Constantinople vint réclamer son secours. Erard partit avec son fils Hugues Renaud. Il revint de la croisade en 1247, y ayant perdu son fils, seul héritier mâle de l’immense patrimoine de Chacenay. Malgré cette rude épreuve, Erard repartit en 1248 avec saint Louis, et rentra en 1251. 

Apprenant que le comte de Flandre son parent était aux prises avec Conrad, il vola à son secours, mais trouva la mort dans cette guerre. Il avait été baron de Chacenay pendant 52 ans. Ses dépouilles mortelles furent ramenées à Chacenay, où il fut inhumé dans la chapelle de son château. 

Alix, fille unique d’Erard devint donc dame de Chacenay. Elle épousa Guillaume, vicomte de Melun. A partir de cette époque date la décadence de la baronnie de Chacenay. Alix, veuve 2 fois et n’ayant pas d’enfants, 3 de ses neveux se contestèrent leurs droits : Jean, Erard et Guillaume d’Arcis. Jean, comme fils aîné, hérita du château de moitié avec son frère Erard. Jean mourut sans postérité, et Erard de Sainte-Parisse et Guillaume de Pisay devinrent héritiers du domaine de Chacenay. 

Par un testament bien en règle, Jean avait abandonné l’usufruit de toutes ses terres à sa veuve Alix, et léguait à la mort de cette dernière, sa terre de Chacenay à son jeune frère Guillaume. Mais ce dernier reçut la mort dans un combat contre les Anglais. La terre et le château revinrent à Erard. Alix épousa Henry d’Angleterre, fils d’Edmond de Lancastre, qui habita longtemps le château. Erard fut tué en Prusse, où il était allé en 1344 secourir les chevaliers teutoniques contre les Sarrazins. En lui, s’éteignit la seconde branche de la maison de Brienne-Chacenay.            

En 1474, le Donjon de Chacenay, dont la propriétaire, Jeanne de Choiseul, suit le parti de Charles le Téméraire, est assiégé, pris d’assaut et en partie ruiné par Léger de Dinteville, au nom de Louis XI.

On le relève de ses ruines, mais les Tours Sainte Parisse restent à l’abandon, parce que dès cette époque les seigneurs de ce fief cessent d’y habiter. Le rétablissement du château du Donjon est d’ailleurs assez lent : en 1503, on le dit encore en ruine.

Galas de Salazar fait faire quelques réparations qui sont sans doute peu importantes, car, en 1545, on continue à dire qu’il est en ruine.

Les Dinteville, qui ont acquis la baronnie en 1551 y font de sérieuses réparations.

En 1725, le nouveau propriétaire est M. de Poncher. Certaines circonstances scandaleuses de la conduite de son épouse amènent de vives querelles entre eux. Le mari lui abandonna l’administration de Chacenay moyennant une somme de 100.0000 frs. 

Mme de Poncher fit immédiatement réunir tous les habitants du pays, et leur signifia qu’ils avaient à lui payer ses droits seigneuriaux et que, s’ils ne se conformaient pas à sa demande, elle recourrait « aux moyens rigoureux ». Les habitants depuis les dernières guerres étant réduits à la misère et ne pouvaient satisfaire aux réclamations de leur baronne. Cette dernière ne voulut pas accorder de délai, et les terres furent confisquées à son profit. La châtelaine fit réparer et embellir son château, relever la nef de la chapelle et construire un auditoire. Elle réunissait différents personnages de la cour « aux mœurs plus qu’équivoques », on y jouait la comédie. 

A son décès, son neveu M. de Plancy hérita de Chacenay. C’était un homme « bon, généreux et charitable ». Pendant la Révolution, M. de Plancy fut déclaré « suspect », arrêté et jeté dans les cachots de Troyes, mais heureusement, il échappa au couteau révolutionnaire en s’évadant de sa prison. Il mourut dans son château de Chacenay en 1806. Son héritier direct, M. Armand-François Bertherand, décéda en 1851, regretté par tous les habitants de Chacenay, dont il avait été « le soutien et le bienfaiteur ». 

La restauration entreprise par ses héritiers MM. Edmond et Arthur Bertherand dura 6 ans, de 1852 à 1858. Le Donjon proprement dit ne fut pas rétabli, mais on a réparé l’ancienne porte du midi avec son pont-levis. Le corps de logis fut remis complètement à neuf. On trouve encore d’authentiques morceaux échelonnés du XIIe au XVIIe siècle. Les plus vénérables témoins du passé sont les deux grosses tours Sainte Parisse qui portent le nom de Galas de Salazar. Nous ne savons pas qui est cette sainte dont ne nous parlent pas les hagiographes. 

En 1988, Panos et Lina Pervanas, tombés sous le charme du château, sont devenus maîtres des lieux et font un parcours de visite avec de fausses antiquités. Le monument se visite sur rendez-vous et de manière aléatoire... 

Histoire ou légende, les gens du pays parlent de Méleusine de Broye, qui se promène la nuit sur les tours Sainte Parisse. Cette femme d’Erard de Chacenay avait salué son mari partant sur son destrier pour la Terre Sainte. Pendant son absence, elle devait mener les affaires en se conformant strictement à ses recommandations, car le maître était strictement autoritaire. Mais, dès qu’il fut hors de vue, elle s’affranchit de toutes ses promesses. Elle aussi voulait gouverner à sa guise. Et même, comble d’indépendance, elle se donne des soins de beauté que son farouche époux considérait comme un luxe coupable. Au retour du Croisé, le désaccord éclate violemment et Méleusine perd ses droits. Comme elle veut avoir le dernier mot, elle revient la nuit dans ces lieux pour réclamer à grands cris et à grands gestes son autorité écartée. Ceux qui croient l’entendre la nuit disent : « Celui qui l’a vue une fois ne peut plus en dormir. Qui l’a entendue une fois ne peut plus que l’écouter. Ses cris et ses soupirs ne s’oublient plus ». La nuit lui appartient, elle s’y retrouve sans rivale, dame de Chacenay, comme autrefois.



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Autodafé de Troyes de 1288

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