mercredi 9 avril 2025

Le comte d’Artois à Troyes

 


Le comte d’Artois (futur Charles X) dans l’Aube en 1814


« Monsieur est parti de Paris le 8 septembre, à 6 h, pour visiter l’Aube qui a le plus souffert des malheurs de la guerre, y porter pour consolation première le bienfait de sa présence, sonder des plaies encore récentes, et se rendre auprès des victimes des derniers évènements l’organe des intentions bienfaisantes de Sa Majesté, l’interprète de ses dispositions réparatrices… ».

Le frère du Roi, Son Altesse Royale Monsieur, à son arrivée à la limite du département de l’Aube, est accueilli par le Préfet à l’entrée du Mériot, près des ruines du village : « Puissent les impressions douloureuses qu’éprouvera Votre Altesse Royale en voyant tant de villes et de villages ruinés, tant de familles réduites à la mendicité par le pillage et l’incendie, être au moins adoucies par l’impression de la joie qu’elle verra se répandre à son aspect sur tous les visages naguère baignés de larmes… Au bienfait de votre présence, nous osons vous supplier, Monseigneur, d’ajouter celui d’être l’interprète de nos sentiments auprès du meilleur des rois. Daignez lui dire que si ses enfants du Département de l’Aube ont le plus remarquablement souffert des maux de la guerre dont leur pays fut constamment le théâtre, ils ne méritent pas moins aussi d’être distingués par leur amour et leur dévouement pour la race chérie des Bourbons».

Son Altesse passe la première sur le pont de Nogent-sur-Seine détruit et qui vient d’être reconstruit en bois. Elle est reçue à Nogent au milieu des acclamations publiques, sous des arcs de triomphe de simple verdure. Cette ville, ruinée par la guerre, avec l’incendie de 130 maisons et le pillage des autres, ne peut témoigner que par des cris de joie son bonheur de recevoir dans son sein le frère de son Roi…

La journée du lendemain fait éprouver au cœur de Son Altesse des émotions encore plus douloureuses. Elle parcourt 39 lieues de poste sur la ligne la plus dévastée, en passant par Méry, Arcis-sur-Aube, Lesmont, Brienne, Dienville, La Rothière, Trannes, Arsonval, le Pont de Dolancourt, Bar-sur-Aube, Vendeuvre (dont pas une maison n’a été exempte de pillage et d’incendie, et où le tiers de la population est mort de la maladie qui a régné à la suite de la guerre dans tout le département), Lusigny et Troyes. Sur cette route, pas un village qui ne soit éprouvé des incendies, plusieurs sont entièrement réduits en cendres.

« Son Altesse a bien voulu descendre à l’entrée de Méry, où il ne reste que 26 maisons. Son Altesse, entourée de la foule des malheureux à qui elle adresse les paroles les plus touchantes, est entré dans une maison où une soixantaine d’habitants sont entassés sur la paille avec leurs familles. Le reste s’est réfugié dans les caves des maisons brûlées ou dans les villages voisins un peu plus épargnés. Quel spectacle que celui du frère de notre Roi fondant en larmes, au milieu des plaintes et des bénédictions de ces malheureux, et leur promettant une intercession auprès du Roi et un secours sur sa propre cassette, qu’il a réalisé à son arrivée à Troyes ».

A la porte de Troyes, accueilli par le Maire M. de Courcelles, il traverse la ville, tapissée dans toute sa longueur, à la lueur des illuminations et au milieu des cris de joie qui lui prouvent que les malheurs de tout genre n’ont pas éteint dans le cœur des Troyens les sentiments d’attachement à la race royale dont ils ont donné des preuves à diverses époques de l’histoire. Le lendemain, après une messe à la cathédrale, Son Altesse passe en revue les troupes et reçoit les députations. Elle accorde une partie des secours proposés et promet ses bons offices auprès de Sa Majesté, pour obtenir un dégrèvement considérable d’impôts. Elle donne au nom du Roi et pour 2 ans, 60.000 solives par année, à prendre dans les coupes ordinaires,  elle annonce un prêt de 150.000 francs pour 3 ans, pour achat de vaches en remplacement… Enfin, elle a la générosité de donner sur sa propre cassette 36.000 francs pour les incendies… Bien qu’ayant été prévenue à trouver dans le département des traces du ravage et de l’incendie, la réalité a surpassé l’idée qu’elle s’en était faite.

Monsieur a daigné accorder des croix de la Légion d’honneur à différents fonctionnaires et militaires.

Le 11, Son Altesse continue sa route « au milieu de l’ivresse publique. Il n’est pas de village où elle ne se soit arrêtée pour écouter les habitants et leur adresser des paroles de consolation ».

A Bar-sur-Seine, s’adressant aux habitants qui obstruent toutes les avenues, Monsieur les assure que S.M. ne pense qu’au bonheur de ses peuples et de les soulager après ces temps de guerre. Ces paroles sont couvertes des cris de joie « mille fois répétés de Vive le Roi, Vive Monsieur, Vivent les Bourbons ».

Sept mois plus tard, les populations accueillent le rétablissement de l’Empire avec le même enthousiasme qu’elles ont témoigné aux Bourbons. «Les municipalités prêteront serment à l’Usurpateur dans les mêmes termes qu’elles faisaient au Roi un an auparavant ».

L’opposition n’apparaîtra dans l’Aube, qu’un an plus tard, à la fin de 1815.

 

La famille royale en 1816 avec, de gauche à droite,
 le comte d'Artois (futur Charles X), Louis XVIII, la duchesse du Berry,
 la duchesse d'Angoulême, le duc d'Angoulême et le duc du Berry.

 


Napoléon Ier et le Pape Pie VII à Troyes

 

Napoléon 1er et Joséphine à Milan

Relation du passage et du séjour de Leurs Majestés Impériales et Royales, et de Sa Sainteté Pie VII à Troyes dans le mois de Germinal de l'an XIII (avril 1805)



Louis-Joseph Bourgoin maire de 1803-1809 reçoit à Troyes le passage et le séjour de Leurs Majestés Impériales et Royales, et de sa Sainteté Pie VII à Troyes, en avril 1805.

 On doit lui imputer la réussite de cet événement, car il n’avait que peu de temps pour faire tous les préparatifs nécessaires.

Grâce à sa diligence, il ne perd pas un seul instant. Il pense à tout, réalise, surveille...

L’Hôtel de Ville est mis dans l’état le plus décent... Il fait élever un arc de triomphe pour l’arrivée de Leurs Majestés de 16,50 mètres sur 12, avec en plus 4 portiques de chaque côté, et des inscriptions: " Porte, ouvre l’entrée triomphale d’une Ville comblée de joie, au Héros qui seul a rendu la France à elle-même "…

Un autre arc de triomphe sur lequel on lit " à Napoléon ", avec des couronnes civiques, navales, obsidionales, de vainqueurs... et au milieu écrit " Il les mérite toutes "… Une colonne de 13 mètres porte cette inscription : " A la gloire de l’Empereur et Roi Napoléon, l’heureux, l’invincible, le Restaurateur des autels, des arts et des lois, la Ville de Troyes a élevé ce Monument de sa reconnaissance ", et " Modérateur des Peuples et des Rois, il fait, par ses traités, le bonheur de la terre : Grand par la guerre, et plus grand par ses lois, il est de son pays le vengeur et le père "

Sur le chapiteau, il y a des Aigles aux ailes déployées et une statue représentant la Ville de Troyes tenant une couronne d’or qu’elle offre au Héros.

Sur la Place de l’Hôtel de Ville, est élevé un Obélisque de 12 mètres, avec un Aigle aux ailes déployées, et les inscriptions suivantes : " Sous un puissant vengeur, vivez dans la sécurité. Sous un chef glorieux, vivez dans la joie. Sous un juste juge, vivez dans l’innocence. Sous un bon père, vivez dans la reconnaissance… Il est l’appui et la gloire ".

Au-dessus de la tour de la Cathédrale, le Maire fait placer une Etoile de trente mètres de circonférence, avec ces mots: " Vive l’Empereur ". Le périmètre de l’Etoile est garni de 75 pots à feu. La façade de la Cathédrale est illuminée.

Toutes les rues, dans la direction de la porte de Paris au Palais Impérial, sont sablées.

Le Maire fait remettre en état les chemins qui bordent la rivière au-dessus et au-dessous de la Ville, parce qu’il était à présumer que l’Empereur visiterait ces lieux.....

Il fait placer dans la grande salle de l’Hôtel de Ville, les produits de l’industrie de la ville : toilerie, bonneterie, draperie, et objets des manufactures du département, pour être mis sous les yeux de Sa Majesté.

Le Conseil de commune choisit, dans ces produits, six pièces de basin, un coupon de piqué, une pièce de toile de coton, quinze paires de bas de coton, dix-huit pièces de ganses et lacets en soie, pour être offerts à Sa Majesté l’Impératrice, comme un tribut particulier de reconnaissance.

A l’arrivée de Leurs Majestés, le Corps de Ville s’approche de la voiture de l’Empereur, et M. Bourgoin, Maire, en lui présentant les clefs de la Ville, lui dit : " J’ai l’honneur de vous présenter les clefs de la Ville de Troyes. Organe de ses habitants, il m’est bien doux d’assurer à Votre majesté qu’elle va porter la joie dans tous les cœurs, et qu’elle y trouvera l’expression d’amour et de dévouement qu’elle a droit d’en attendre ".

Sa Majesté répond : " Gardez ces clefs, M. le Maire, elles sont bien entre vos mains ".

Il donne audience aux Autorités, dont le Clergé et dit : " Je vous recommande, de prêcher avec la morale de l’Evangile, la soumission aux lois et le paiement des contributions, de prier et faire prier Dieu pour moi. Je vois que vous avez affaire à un bon peuple. Imitez l’exemple que votre Evêque vous donne, et tout ira bien ".

Il parle de la construction des maisons de la ville, du manque de pierre…

Ayant jeté un coup d’œil sur une carte de la Ville de Troyes, il s’occupe avec le Ministre de l’Intérieur, le Préfet…du dessein de rendre la Seine navigable jusqu’à Châtillon. Le lendemain, il monte à cheval et accompagné du Préfet, il suit le cours de la rivière.

" Le canal de navigation, dit-elle, traversera votre ville, et suivra le cours du canal qui passe près de l’Hôtel de la Préfecture et de l’Hospice civil.

Je veux que, pour l’utilité particulière de votre ville, il y ait un port qui soit établi sur la place du Préau. Mais il importe que cette place soit embellie, et que les édifices qui l’environnent soient bâtis régulièrement.

A cet effet, il faut que le Conseil me demande l’autorisation d’acheter les terrains qu’il convient, et de faire démolir les restes de l’ancien palais des Comtes de Champagne... je ferai jouir les acquéreurs d’une exemption de contribution pendant quinze années...

Je veux qu’avant six ans les coches des bateaux puissent remonter et descendre la Seine depuis Paris jusqu’à Bar-sur-Seine, et au-delà...

Enfin je désire que la Ville de Troyes, une des principales villes de l’Empire, se souvienne de moi, et du séjour que je fais dans vos murs ".

 L’Empereur charge le Conseil de lui demander la maison du petit Séminaire, pour servir à la répression de la mendicité et à la réclusion des filles de mauvaise vie...

 " Le séjour de Leurs Majestés à Troyes a porté au plus haut degré l’admiration et l’attachement des Troyens pour leurs augustes personnes. L’Empereur y a montré, avec la grandeur de son génie et son zèle pour le bien public, une bonté si touchante, que quiconque a eu l’honneur de l’aborder s’est retiré tout attendri et plein de reconnaissance… L’Impératrice a laissé… le souvenir délicieux et l’image touchante de la gracieuse et bienfaisante sensibilité ".

 Le 6 avril, le Pape, accompagné de nombreux Cardinaux, Archevêques et Evêques, retourne en Italie par le même chemin que prirent leurs Majestés pour s’y rendre, et logea dans les mêmes lieux.

Ainsi, les préparatifs faits à Troyes pour la réception de Leurs majestés, servirent aussi pour celle de Sa Sainteté.

A son arrivée, le Maire Bourgoin dit : " Après l’honneur d’avoir possédé dans nos murs le plus grand des Monarques, y jouir de la présence du plus vertueux des Souverains Pontifes, est pour la Ville de Troyes le complément de la félicité publique…  la vénération à jamais gravée dans nos cœurs pour vos vertus Pontificales venant en France Sacrer le Restaurateur de la religion Chrétienne… ".

Le Pape donne des Audiences et admet… un grand nombre d’habitants à lui baiser les pieds..

        " Ainsi se passèrent les jours où la Ville de Troyes vit ce qu’elle pouvait jamais voir de plus grand. La Concorde du Sacerdoce et de l’Empire… parut aux yeux d’un peuple émerveillé, dans toute sa réalité et dans tout son éclat ".



Le Sacre de Napoléon Bonaparte, Pie VII et le Concordat avec l’Église catholique ; 
peint entre 1805 et 1807 par Jacques-Louis David peintre officiel de Napoléon Ier. 
10mx6m, musée du Louvre.


Le 14 mars 1800, et après 104 jours de conclave, le cardinal Chiaramonti est élu pape par des cardinaux réunis à Venise : Pie VII (1742-1823), succède à Pie VI surnommé "le dernier pape" par les révolutionnaires. Rome est alors occupée par les troupes françaises qui y ont proclamé la République, et l'esprit des Lumières et de la Révolution est alors fermement ancré dans les consciences.


Tiré du livre de fêtes imprimé à l'occasion du passage à Troyes du couple impérial parti vers l'Italie pour le couronnement à Milan comme Roi et Reine d'Italie : parti de Fontainebleau le matin à 6 h, le cortège entra à Troyes à quatre heures de l'après-midi. Il ne quitta la ville que le 5 !


Lorsque le cardinal Chiaramonti monte sur le siège de saint Pierre, les états pontificaux sont profondément déstabilisés par les guerres révolutionnaires. Pendant près de dix ans, Pie VII et son fidèle secrétaire d'Etat le cardinal Concalvi vont tenter de les restaurer et de les moderniser. Après d'âpres négociations entre le Saint-Siège et l'Etat français, le concordat est signé par Napoléon alors Premier Consul et la pape Pie VII, le 16 juillet 1801. Le texte affirme la religion catholique comme étant "la religion de la grande majorité des citoyens français" et met fin à la loi de 1795, séparant l'Eglise de l'Etat.

Mais cette victoire est de courte durée. Bien que Pie VII sacre Napoléon empereur le 2 décembre 1804, ce dernier annexe tous les états pontificaux en 1809. Pie VII, de son palais du Quirinal où il est enfermé, excommunie Napoléon Bonaparte le 10 juin, ainsi que tous les "usurpateurs, fauteurs, conseillants, exécutants" de la violation du principe de souveraineté du Saint-Siège. A la suite de cet événement, dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, Pie VII est arrêté et conduit par les troupes françaises à Savone. Pendant cinq années, il résiste à Napoléon, même s'il est contraint de signer le Concordat de Fontainebleau, dont il dénonce immédiatement la valeur à la suite des pressions qu'il a subies. Il lui faut attendre la chute de Napoléon, pour qu'il puisse rentrer à Rome en 1814. Il règne encore neuf ans, au cours desquels il accueille la mère de Napoléon alors en exil.

Pie VII en 1804-1805 passe trois mois à Paris, à l'occasion du couronnement de Napoléon 1er. Le mariage religieux de Napoléon et Joséphine est célébré aux Tuileries à la sauvette. Le lendemain, le sacre de Napoléon et Joséphine a lieu à Notre-Dame. Lors des déplacements du Pape, l'accueil du peuple de Paris fait dire au cardinal Antonelli qui l'accompagne : "La foi de ce peuple est inexprimable." Le Siècle des lumières et la Révolution n'ont pas anéanti la foi chrétienne du pays. On estime à quatre millions (pour une population de trente millions) le nombre de français venus à la rencontre du Pape au long de son séjour en France.


Le miracle du Serviteur de Dieu, Pape Pie VII Chiaramonti




C’est peu connu, mais le 15 août, il il rappelle également le soi-disant miracle du pape Pie VII Chiaramonti. En fait, dans ce en 1811, alors que l’on célébrait la Sainte Messe, le pape, maintenant prisonnier, de Napoléon, fut pris d’extase et commença à léviter, différent de ce qui est arrivé à saint Joseph de Cupertino. Cela a démontré le profond esprit de prière et de contemplation de ce saint pontife, qui il avait été formé dans l’esprit bénédictin le plus authentique. Ce n’est pas une coïncidence s’il avait été abbé de l’abbaye romaine de Saint-Paul-hors-les-Murs : une position que saint Grégoire VII avait également occupée il y a longtemps.

L’épisode de la lévitation du pape Chiaramonti a suscité de grands l’étonnement et l’étonnement aussi parmi les divers soldats français qui et qui se sont retrouvés témoins involontaires de l’événement.

 

Jacques-Louis David, Pie VII et le cardinal Giovanni Battista Caprara Montecuccoli. 
Etude pour le sacre de Napoléon, 1811


Correspondance de Napoléon 1er depuis Troyes


Fontainebleau, 1er avril 1805

A M. Champagny

M. Champagny fera faire un mémoire sur ces différentes idées :

1° Il faut des écluses pour rendre la Seine navigable depuis Méry jusqu'à Troyes. Puisque les gens de l'art l'ont déterminé ainsi, on n'y objecte rien; mais l'on demande à connaître les inconvénients qu'il y aurait à ne faire d'abord que des écluses impaires, pour fait profiter ainsi beaucoup plus vite la ville de Troyes des avantages de la navigation, et immédiatement après, s'il est reconnu que le halage est trop difficile, on fera des écluses paires.

2° Il n'y a point de pierres de Troyes à Méry; donner à connaître ce que coûterait une écluse en bois, puisqu'on ne peut y construire des écluses en pierre qu'après que la navigation sera établie depuis Bar-sur-Seine; ce qui priverait Paris et Troyes, pendant un grand nombre d'années, de la jouissance de la navigation, après avoir dépensé beaucoup d'argent. Jusqu'à ce que toutes les écluses soie] faites, Paris ne jouira de rien.

3° Dans le projet qui a été présenté, on ne porte la largeur des écluses qu'à 18 pieds. On désire connaître le rapport de la valeur d'une écluse en bois et pierre, de 18 à 24 pieds, et on pense que si cela ne devait produire qu'une différence d'un cinquième ou d'un quart en sus, et qu'il n'y eût d'ailleurs aucun autre inconvénient, serait préférable de les faire à 24 pieds.

4° S'il pouvait être convenable de faire des écluses en bois, on voudrait faire les cinq écluses impaires dans cette campagne et dans celle de l'an XIV, de manière qu'en fructidor an XIV la navigation entre Troyes et Paris fût établie; et l'on voudrait avoir fait, de Bar-sur-Seine à Troyes, la moitié des huit écluses impaires, (c'est-à-dire quatre écluses pendant le même temps. Connaître quel inconvénient il pourrait y avoir à cet ordre de travail, et la somme qu'il faudrait.

5° Les deux écluses sur l'Aube n'ayant été faites à 18 pieds de largeur qu'à cause des pertuis, examiner si on est à temps de les faire encore à 24 pieds, pour rendre la navigation de l'Aube semblable à celle de la Seine, et ce qu'il en coûterait de dépense de plus.

 

Troyes, 3 avril 1805 

(Du 2 avril au 11 juillet 1805, Napoléon entreprend un long voyage qui va l'emmener en Italie, où il va se faire couronner roi d'Italie, à Milan, le 26 mai)

A M. Cambacérès

Mon Cousin, je suis arrivé à Troyes hier à quatre heures après midi. J'ai été très-content des chemins, de l'agriculture, et surtout de l'esprit du peuple. C'est un des départements que j'ai traversés dont je sois le plus satisfait. J'ai déjà vu ce matin tout ce que je désirais voir. Je partirai à deux heures après midi pour Brienne, où je coucherai. Je reviendrai demain à Troyes pour assister à une petite fête que l'on m'y donne. Je me mettrai en route après-demain.

Si vous voulez aller à Bordeaux à mon retour, tâchez que le code judiciaire soit entièrement terminé. Il y a au Conseil d'État plusieurs affaires dont M. Lacuée est rapporteur et que je désire voir terminer promptement. Il y a un projet relatif à l'appel de quelques vélites pour la cavalerie, que je désirais voir discuter devant moi; M. Lacuée ne m'en a plus reparlé.

Troyes, 3 avril 1805

A M. Lebrun

Mon Cousin, c'est une simple et très simple recommandation que je veux donner à M. Denina. Si les membres de l'Institut, qui sont meilleurs juges que moi, ne le trouvent pas digne, je n'ai rien à dire de plus.

Troyes, 3 avril 1805

A M. Fouché

Monsieur Fouché, Mon Ministre de la police, le sieur Goujon avait droit à une gratification de 2,000 louis pour les services qu'il a rendus à l'occasion de l'arrestation de Georges. Il la refusa. Mon intention n'est pas que ce refus lui préjudicie. Faites-lui payer 48,000 francs des premiers fonds de la police. Cette dette est sacrée.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

Je reçois le compte que vous me rendez sur les revues des 26e et 27e régiments de dragons. J'ai ordonné simplement que ces inspections fussent faites et que le projet de la formation des trois escadrons vous fût envoyé. Veillez à ce qu'il ne soit fait aucun mouvement. Je vous renvoie ces états pour que vous me les remettiez lorsque le revues des généraux Nansouty et Baraguey d'Hilliers seront faites; je me déterminerai à cette époque. Jusqu'alors il ne faut faire aucun changement, et les régiments doivent rester comme à l'ordinaire. On m'assure cependant qu'on a déjà commencé à payer des gratifications de campagne, ce que je ne saurais croire.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

Mon Cousin, le 21e régiment d'infanterie légère a plus de 300 déserteurs, tous du département du Puy-de-Dôme. Ces déserteurs engagent les autres soldats à déserter, en leur écrivant qu'on est parfaitement tranquille chez eux. Faites connaître le mécontentement que j'éprouve, et ordonnez qu'un chef d'escadron de la gendarmerie avec une quarantaine d'hommes de la réserve, parcoure le département et arrête tous ces déserteurs.

 Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

L'évacuation des bouches à feu de l'armée de Hanovre me parait convenable. Cependant gardez ce qui est nécessaire pour la défense des côtes et des embouchures de l'Elbe. Je désirerais, si cela est possible, que l'évacuation se fit par mer. On m'assure qu'elle est praticable par Cuxhaven, et que les Anglais ne peuvent y mettre obstacle. Si cela est, il convient que le maréchal Bernadotte préfère cette voie car je serais fâché qu'il fatiguât ses attelages de manière à ne plus les voir disponibles à la moindre circonstance. Quant aux cartouches et à la poudre, il faut qu'il les garde, ainsi que les équipages de pontons; bien entendu que ces objets feront partie de l'équipage de campagne et suivront tous ses mouvements. Si l'armée venait à recevoir ordre de rentrer, le général aurait soin de les faire évacuer sur la France. Ces observations se résument à ceci : évacuer par mer tout ce qui est inutile à l'équipage de campagne; évacuer par la même voie, autant qu'on le pourra, toute l'artillerie de siège; garder toutes les munitions dont il se peut qu'on ait besoin ; garder les équipages de pont mis en état de suivre l'armée; faire porter les munitions par le parc de campagne, afin qu'elles en fassent partie.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

Mon Cousin, chaque chaloupe canonnière portera 130 hommes; restera donc dans chaque bâtiment de la place pour 20 ou 30 hommes, pour embarquer, à tant par bâtiment et en les disséminant le plus possible, la gendarmerie, les guides interprètes de l'armée, les troupes de l'artillerie de la réserve. L'artillerie à cheval s'embarquera à pied et n'emmènera pas de chevaux; les troupes du parc général embarqueront sur les bâtiments du matériel de l'artillerie. La maison et les chevaux de l'Empereur seront embarqués sur les paquebots. Les prames seront destinées à embarquer chacune 25 chevaux d'artillerie, 25 chevaux de cavalerie. La cavalerie de la réserve s'embarquera sur les écuries qui sont à Calais, et les deux bataillons à pied sur les mêmes bâtiments, vu qu'on peut embarquer plus d'hommes que de chevaux sur chaque écurie. Le grand état-major de la flottille ne doit pas avoir de bâtiments d'écurie pour son service; mais on mettra deux chevaux d'officiers sur chacun des bâtiments destinés aux équipages de l'état-major. Si cependant cela était nécessaire, on pourrait affecter une écurie à chaque division; cette opération peut se faire au dernier moment. On doit embarquer le moins d'équipages et le plus petit nombre d'hommes inutiles possible. Le reste des équipages viendra ensuite comme les circonstances le permettront. Je donnerai, quand il le faudra, des ordres pour que les détachements de la 8e escadrille soient fournis par les dragons; mais, en attendant, les choses doivent rester dans l'état où elles sont.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Davout, commandant le camp de Bruges

 Mon Cousin, je viens d'appeler 5,000 conscrits de la réserve de fan XII destinés au recrutement des corps des trois camps. J'ai avantagé votre camp, en conséquence des maladies que vous avez eues. Je ferai également, dans le courant de germinal, un appel des 15,000 hommes de la réserve de l'an XIII. Ainsi tous vos corps seront portés à 1,000 hommes par bataillon. Il est nécessaire, sans écrire officiellement, d'avertir les colonels, pour qu'ils aient de quoi habiller promptement ces hommes, au moins en vestes et culottes.

Je désire que vous vous rendiez à Ambleteuse. Les ingénieurs m'ont assuré qu'avec une dépense de 40,000 francs on remettrait ce port dans l'état où il était, et qu'il y aurait plus d'eau qu'à Boulogne. Voyez ce qu'il en est. Je pense que le major général aura donné des ordres pour qu'au moment de l'arrivée de votre division à Ambleteuse votre commandement s'étende jusque-là. Je vois , par l'état de la flottille batave, que vous êtes très-mal et que vous n'avez pas d'équipages. Écrivez à l'amiral Ver Huell qu'il fasse son possible pour que vous ayez les moyens d'embarquer vos équipages et vos chevaux d'état-major conformément à la lettre que le major général a dû vous écrire. Le plus important est de faire équiper promptement vos écuries et de les faire venir toutes à Dunkerque; appliquez-vous principalement à les tenir prêtes.

Troyes, 3 avril 1805

A M. Fontanelli, commandant de la garde italienne à Milan

J'ai reçu vos états de situation. Faites exercer ma Garde deux fois par semaine, tant à pied qu'à cheval; faites-lui faire l'exercice à feu; instruisez les chefs et les officiers supérieurs. Vous savez quelle exactitude et quelle célérité j'exige dans les mouvements.

Troyes, 3 avril 1805

Au vice-amiral Decrès

Monsieur Decrès , mon Ministre de la marine, je vous envoie un projet (Projet proposé par le chevalier de Dellon de Saint-Aignan pour la prise de la Trinité) qui m'a été adressé; il présente des chances. Voyez la personne dont il s'agit; causez avec elle, et faites-moi connaître votre opinion.

Troyes, 3 avril 1805

Au vice-amiral Decrès

Monsieur Decrès, mon Ministre de la marine, un courrier m'arrive de Toulon et m'annonce le départ de l'escadre. On m'apprend que le chanvre est très-mauvais. Ce sera donc toujours la même ose ? Quand il s'agit de payer, le chanvre est excellent; quand il s'agit de s'en servir, il ne vaut plus rien. On m'assure aussi que l'escadre manque de linge à pansement, d'huile et d'autres petits objets de la même nature.

 Je désire que vous accordiez une gratification de 300 francs à M. Royer, maître charpentier, constructeur du Pluton, pour lui témoigner ma satisfaction de la célérité de l'armement de ce vaisseau. J'ai ouvert la dépêche du préfet maritime pour voir si elle contenait d'autres nouvelles. Le courrier était chargé de lettres que je vous envoie et que vous ferez remettre dans huit jours.

Troyes, 3 avril 1805

Au vice-amiral Ganteaume

Monsieur le Vice-Amiral Ganteaume, l'escadre de Toulon a mis à voile le 9 germinal, composée de 11 vaisseaux, 6 frégates et 2 bricks; le vent était nord-ouest; on l'avait perdue de vue. Le télégraphe m'a instruit de votre sortie à Bertheaume. J'espère que, si vous êtes encore en rade, vous ne tarderez pas à mettre à la voile. Tout est de donner pour point de ralliement des parages où il n'y point d'ennemis, et alors vous avez peu à craindre de sortir de nuit, n'ayant pas à redouter les séparations. Si vous passez devant le premier point où vous devez aller, ne faites que passer et ne restez plus de douze heures en panne et à tirer des bordées. J'imagine vous aurez expédié votre courrier à Rochefort; écrivez-le-moi par retour de mon courrier, que vous dirigerez sur Lyon, et apprenez-moi que vous mettez à la voile. Dites au préfet maritime de donner au courrier une dépêche qui me fasse connaître la situation des affaires douze heures après votre départ.

 Troyes, 4 avril 1805

A M. Cambacérès

Mon Cousin, le roi de Prusse vient de me notifier la mort de la reine douairière; il est donc nécessaire de prendre le deuil. On le prend à Berlin pour trois semaines. Je ne sais ce que faisait dans de telles circonstances la cour de Versailles, dont je veux suivre l'usage. M. Ségur, qui avait fait un travail sur les deuils, n'est pas ici. Cependant il faut se décider promptement, afin que le deuil soit fixé avant mon arrivée à Milan. Réunissez-vous à M. l'architrésorier pour me proposer un projet sur la manière dont je dois porter le deuil et sur celui que doivent prendre les grands officiers, l'impératrice, les dames, etc. Examinez s'il doit s'étendre aux généraux et aux préfets; s'il doit être donné à la livrée, et de quelle manière. Je ne pense pas que ce projet soit long à faire, puisque je veux faire ce qui se pratiquait il y a quinze ans. Rédigez-le dans la forme d'une instruction que je puisse faire imprimer dans le Moniteur. Étant dans l'usage de porter l'uniforme, je ne crois pas devoir changer d'habit. Lorsque vous aurez déterminé le deuil que doit prendre l'impératrice, informez-en madame Lavalette, afin qu'elle ait à faire préparer sur-le-champ les vêtements et les ajustements nécessaires, et qu'ils soient envoyés dans les vingt-quatre heures.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Lebrun

Mon Cousin, je suis fâché que M. Denina ait fait une balourdise comme celle que vous m'annoncez. Si je devais voter, après une inconvenance pareille, je ne lui donnerais pas ma voix.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Gaudin

Monsieur Gaudin, mon Ministre des finances, le secrétaire d'État vous envoie un projet de rapport que vous pourrez faire imprimer ,avec celui de Mollien, que j'ai retouché, et les deux arrêtés, sans parler de la Légion d'honneur, dont il bon de ne rien dire en ce moment. Cette conservation étant une des plus productives en bois, j'ai fixé particulièrement mon attention sur cet objet du revenu public, et je me suis convaincu que les bois ne sont pas du tout dans la bonne situation où vous les croyez. On y chasse plus qu'il ne faudrait; mais, ce qui est plus important, tous nos bois sont vendus vingt-cinq pour cent de moins que ceux des particuliers. Cet objet mérite toute votre attention, et je crois qu'il y a beaucoup à faire dans la partie de l'administration forestière. On m'assure qu'une grande partie des bois marqués pour la marine sont vendus par les fournisseurs de la marine à Paris; ils ont sans doute un intérêt sur cette espèce de négoce, qui nous est préjudiciable sous plusieurs points de vue. Je vous recommande la vente des bois du Prytanée. Poussez la vente dans les quatre départements, surtout pour les biens de l'administration de Heidelberg. Enfin faites mettre sur-le-champ en vente tout ce qu'il y a de biens de la dotation de la Légion l'honneur qui n'ont pas été réservés pour la dotation des cohortes; bien entendu qu'il ne faut rien vendre de la 4e cohorte. J'ai signé les états des biens conservés pour deux ou trois cohortes, et j'en attends d'autres par le prochain courrier. A mesure que ces états vous arrivent, faites mettre en vente. L'argent sera versé dans la caisse d'amortissement, mais ce sera toujours de l'argent qu'on pourra utiliser pour le service.

Le département de la Côte-d'Or rendra 300,000 francs pour les droits réunis; faites-moi connaître si vous avez compté sur cette somme. Si cela était général, les départements rendraient plus de 35 millions, et cependant il n'y a que du vin et point de tabac et de distilleries. On a déjà versé 160,000 francs, et cependant je ne les ois pas dans les états du trésor public.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Barbé-Marbois

Monsieur Barbé-Marbois, je vous envoie une réclamation du général Mathieu Dumas(Mathieu Dumas, 1753-1837, chef d'état-major de Davout. Sera ministre de la guerre de Joseph, à Naples puis en Espagne. Intendant général durant la campagne de Russie) sur la solde. Il est bien urgent de pourvoir à ce premier de tous les services, surtout dans un camp où la grande réunion d'hommes indique assez qu'on ne peut trouver aucune ressource. Mettez au courant la solde des camps de Saint-Omer, Montreuil et Bruges.

 Troyes, 4 avril 1805

Au maréchal Berthier

Mon Cousin, je vous avais ordonné de faire partir cinq compagnies du 79e pour le Ferrol; ces compagnies devaient former entre elles plus de 700 hommes; elles n'étaient pas encore arrivées au 26 ventôse. Faites-moi connaître quand elles sont parties et de quel point vous avez eu les dernières nouvelles. Je vous avais ordonné de faire embarquer 600 hommes sur l'escadre du général Magon; cependant il écrit, en date du 29 ventôse, que ces forces n'étaient pas encore à son bord.

Troyes, 4 avril 1805

Au vice-amiral Decrès

Monsieur Decrès, Ministre de la marine, expédiez un nouveau courrier an Ferrol. Faites connaître que mon intention est que les quatre vaisseaux partent. Prescrivez qu'on se tienne prêt à partir. Ordonnez à vos courriers de faire un peu plus de diligence, car ils sont bien longs en route. Qu'il vous apporte à son retour l'état de situation exact de la flotte espagnole; n'aurait-elle que pour quinze jours de vivres, il faut qu'elle sorte; expliquez-vous-en avec Gourdon. Écrivez au prince de la Paix par un courrier extraordinaire; dites-lui que j'attache la plus grande importance à ce que l'escadre espagnole sorte avec les vaisseaux du Ferrol; que je lui ai fait dire mes motifs par le général Junot et par d'autres; qu'il faut sortir, n'eût-on qu'un mois de biscuit ou de farine; que l'escadre leur en fournira; que, s'il n'a pas envoyé l'ordre à Cadix, il n'est peut-être plus temps; qu'il n'y a pas un moment à perdre pour que l'on sorte.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Fouché

Monsieur Fauché, Ministre de la police, je partage votre opinion sur les révélations de Bretagne; mais il faut les avoir sous les yeux pour les combiner avec d'autres indices qui se présentent, qui pourraient faire supposer une ruse ou tout autre événement. Je m'en rapporte bien entièrement sur tout cela à votre zèle et à votre attachement à ma personne.

Troyes, 4 avril 1805

DÉCISION

Mesabki, ancien interprète à l'armée d'Egypte, fait connaître à l'Empereur qu'il est dans la misère, et le prie de lui accorder les cinquante sous par jour dont jouissent les Égyptiens réfugiés.

Renvoyé à M. Talleyrand. Cet homme sait l'arabe; lui faire une pension de 600 francs; savoir toujours où il est pour en disposer dans les circonstances; il peut accompagner des individus dans quelques missions.

 DÉCISION

Bigarne, adjudant de place à Cologne, âgé de trente-deux ans, demande à l'Empereur l'autorisation de continuer sa carrière militaire dans la cavalerie et dans son grade de capitaine.

Renvoyé au ministre de la guerre, pour me faire connaître pourquoi cet officier, qui est jeune encore, a été fait adjudant de place à Cologne. Ce serait une mauvaise mesure, dans le cas où l'on aurait été mécontent, de le faire adjudant de place, et, si l'on n'en est point mécontent, il est tout aussi peu convenable de le priver de son activité.

DÉCISION

Ferrand, matelot mutilé, demande à l'Empereur une augmentation de sa retraite, fixée à 14 francs par mois.

Renvoyé au ministre de la marine : 14 francs par mois ne sont pas assez, s'il a perdu la jambe et la cuisse.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Cambacérès

Mon Cousin, je suis allé hier à Brienne; j'en suis revenu aujourd'hui à deux heures. J'irai tout à l'heure à un bal que donne la ville. Demain, de bon matin, j'entendrai la messe avant de partir, et j'irai coucher à Semur. M. Cretet me manque ici; je ne sais s'il est encore à Paris. Le ministre de l'intérieur a donné ordre à Prony de se rend à Troyes; veillez à ce qu'il parte sur le champ. Si M. Cretet est encore à Paris, dites-lui que j'ai besoin de deux ingénieurs qui connaissent bien le mouvement des ports; que la marine a besoin de tous ceux qu'elle emploie; qu'on en cherche deux et qu'on les dirige sur Milan. Vous me ferez passer leurs noms, et je leur enverrai des instructions. Si M. Cretet n'y est point, consultez auprès des chefs de ce corps, et faites-leur donner des ordres pour que les ingénieurs partent. Vous pourrez dire dans la conversation, sans l'écrire, sans le dire trop ouvertement, que le roi de Prusse, l'électeur archichancelier, les électeurs de Bavière, de Hesse, de Saxe, de Bade, m'ont fait connaître qu'ils m'ont reconnu comme roi d'Italie.

 


 

 



Bref résumé des personnalités venues à Troyes !

  Les Papes, les Rois, les Monarques, les Prélats... se sont souvent rendus à Troyes,  voici une liste non exhaustive, avec la date des visi...