Au XIIe siècle, en dehors de la ville de Troyes se groupaient les 4 bourgs de Croncels, Sainte-Savine, Saint-Jacques et Saint-Martin-ès-Vignes. Dans ce dernier, en 1100, le comte Hugues veut que quiconque le souhaite, puisse y bâtir, y habiter, y jouir de la liberté.
En 1497, en raison de
la servitude qu'entraînent les fortifications, le bailliage défend d'y
construire aucun édifice pouvant servir d'habitation.
L’église de
Saint-Martin démolie le 23 avril 1590, était située dans la rue Sainte-Jule.
Otton, abbé de Montiéramey, qui avait obtenu du comte Eudes des droits de
justice sur cette partie de la banlieue troyenne, devint en même temps
possesseur de l’église, nommant les curés sous la réserve de l’approbation
épiscopale. Mais cette église ayant été entièrement abattue, je ne saurais en
donner la moindre description.
Quant à la nouvelle, on
l’éleva sur un champ appartenant à Luc Lorey. Les paroissiens se chargèrent de
toute la dépense. La première pierre est posée le 15 octobre 1592, par François
Perricard, évêque d’Avranches, assisté de l’abbé de Citeaux, Edme de la Croix
et du duc de Chevreuse.
L’édifice achevé en 1597, est classé parmi les monuments historiques. Il mesure 52,50 m. sur 22,30 m. Sa forme est un rectangle avec chevet de 3 pans de forme campanulée. Sur la croisée s’élève un petit dôme surmonté d’un second plus petit terminé par une croix surmontée d’un coq. Ce n’est qu’en 1681 que la façade actuelle est achevée sur les plans du chanoine Louis Maillet, chanoine de la Cathédrale de Troyes, alors très en vogue, le même qui reconstruisit l'abbaye Saint-Loup.
Elle se compose d’un
portique à linteau droit où l’on peut lire les armoiries de Pierre-Henri
Thibaud de Montmorency-Luxembourg, abbé commanditaire de Montiéramey
(1679-1693), seigneur de Saint-Martin, qui est à cette époque, et reste
jusqu'en 1855, une commune de la banlieue de Troyes.
Le rez-de-chaussée est surmonté d’un péristyle de 6 colonnes de l’ordre corinthien (imitation du Temple de Jupiter Stator), qui supporte un large entablement et un fronton triangulaire. A gauche, un cadran solaire construit par Bazin, professeur de mathématiques en 1778, indique les méridiens de Paris et de l’Ile des Canaries avec la latitude des principales villes de l’Europe ainsi que le parallèle décrit par le soleil le jour de Saint-Martin, 11 novembre.
Le fronton renferme une horloge avec 3 petites cloches repeintes en 1826 par Hourseau, et dont le mécanisme a été renouvelé en 1879. Les fenêtres des bas-côtés sont à plein cintre et à 2 meneaux avec lobes variés.
La porte méridionale comprend une arcade à plein cintre, flanquée de 2 colonnes corinthiennes, un entablement avec frise, ornée au centre d’une gloire placée sur un cartouche. La porte en bois à 1 vantail est ornée de têtes de clous, ainsi que le tympan qui la surmonte. Sur ce dernier, une console en bois porte une statuette en bois de sainte Jule. Aux grandes portes refaites en 1754, on ajoute le tambour. La première travée à droite est occupée par la tour (bâtie en 1747) à 3 baies, couverte en ardoise, qui renferme la cloche rapportée de l’église ancienne.
A la Révolution, le petit clocher renfermait 4 cloches, qui furent toutes descendues. On attendit jusqu’en 1826 pour les remplacer. Elles furent fondues dans la cour du petit séminaire. Le clocher où sont suspendues les cloches, date de 1624, il a été réparé et consolidé en 1886 et 1934.