mardi 30 avril 2024

L'Art du verre dans l'Aube

 

Musée Saint Loup - Troyes

La plus ancienne trace d’un art du verre exercé à Troyes et dans le département de l’Aube est révélée par les vestiges d’un atelier de verrerie du Haut-Empire (II°, III° siècle après J-C.), fouillé en 1993, à l’emplacement du futur parking aérien de la place Langevin. Cette découverte est unique en Champagne-Ardenne et rare sur le territoire français, pour la période gallo-romaine. La maîtrise de l’art du verre acquise par les artisans du site Langevin allie une parfaite  connaissance des techniques de construction de tous les types de fours (poterie et métallurgie) à la maîtrise du feu lui-même. Les m² fouillés en 1993 à Troyes, n’ont probablement révélé qu’une partie d’un vaste ensemble artisanal implanté depuis le 1er siècle à proximité du cours de la Vienne, entre la rue Emile Zola et le boulevard du 14 Juillet. Les arts du métal et de la céramique devaient y trouver vraisemblablement une place de choix, avant que les incursions barbares ne perturbent l’organisation et la prospérité de la cité tricasse à partir de la seconde moitié du III° siècle. Sur le site, un sesterce d’Hadrien (119-128) a été trouvé dans la masse de limon à proximité du four. L’atelier de verrier a dû fonctionner entre les années 150 et 250 après J.-C.

La fouille de la rue Michelet à Troyes a permis de trouver des objets en verre, de toutes les époques, mais surtout postérieures au XVI° siècle, où les verres peuvent être émaillés et porter un décor plus élaboré, avec représentation de personnages et inscriptions de maximes. A partir du XVII° siècle, les verres sont formés d’une coupe portée par un pied orné d’un bouton plus ou moins décoré. La fin du siècle voit apparaître les premières bouteilles faites pour résister à la pression du vin pétillant de champagne et donc beaucoup plus épaisses que les bouteilles des siècles précédents.

Musée Saint Loup - Troyes

Grille de l'Hôtel-Dieu-le-Comte

 
                          La Grille monumentale de l’Hôtel-Dieu-le-Comte

En 1936, les Troyens ont suivi, avec un intérêt marqué, les différentes phases des travaux entrepris pour la réparation et la « toilette » de la grille de l’ancien hôtel-Dieu-le-Comte, hôpital fondé au XIIe siècle par le comte Henri 1er le Libéral, hôpital qui a été au 18e siècle l’un des plus vastes de France. Cet Hôtel-Dieu, le plus pur chef-d’œuvre du splendide héritage artistique de notre vieille cité champenoise est toujours aujourd’hui, ce monument remarquable qui brille de tout l’éclat de sa splendeur primitive et offre aux yeux admiratifs des passants, les ors rutilants de ses lances et de ses rinceaux, les émaux délicats de ses écussons, qui soulignent l’étonnante majesté de l’imposante structure de sa grille monumentale. Cette superbe grille qui ferme la cour d’honneur sur la rue de la Cité figure parmi les monuments historiques de Troyes. Elle ne coûta pas moins de 34.000 livres.


L’Administration des Hospices fournit elle-même tous les matériaux nécessaires au maître-serrurier parisien de grand talent, nommé Pierre Delphin, qui exécuta sur place ce travail vraiment formidable. Cette grille a « grand air » et sa masse majestueuse, admirablement mise en valeur par l’incomparable richesse de ses ornements et l’élégance des motifs de fer forgé, appelle, irrésistiblement, l’éloge le plus flatteur, et soutient la comparaison, toutes proportions gardées, avec les admirables grilles de la place Stanislas à Nancy.

Elle s’étend sur une façade de 33 m 85. La porte elle-même est surmontée d’une croix qui s’élève à 12 mètres au-dessus du sol. Les armes de France, figurant sous cette croix, sont représentées par un écusson portant 3 fleurs de lys d’or sur un champ d’azur, entouré des colliers des ordres de Saint Michel et du Saint-Esprit, et coiffé de la couronne royale. 





Les armes de France avec les Ordres de st Michel et du st Esprit

Cité du Vitrail


Cité du vitrail

Henri IV reçoit un cœur d’or à la maison de la ville

La scène rapporte la visite du roi Henri IV à Troyes en 1595. Il reçoit un cœur d’or, symbole de l’attachement de la ville à son roi. La foule est massée devant  l’Hôtel de Ville, paré pour l’occasion d’une tribune de bois. A gauche, on reconnait la fameuse « Belle Croix », réalisée en métal doré par le sculpteur Nicolas Halins et aujourd’hui disparue.

Cette scène, peinte à la façon d’une miniature, illustre les effets virtuoses permis par la technique d l’émail. Posés sur la face externe du verre, des rehauts de lavis apportent de subtils effets de profondeur.


Installée dans l’enceinte de l'hôtel-Dieu de Troyes (l’ancienne morgue) aile Ouest, est inaugurée en juin 2013, la Cité du vitrail, première étape d’un ambitieux projet scientifique, culturel et touristique, conduit par le Conseil Général de l’Aube. C’est une invitation à découvrir Troyes et l’Aube comme capitale européenne du vitrail.

        Le public y découvre de magnifiques œuvres, et traverse ainsi une dizaine de siècles. En janvier 2017, arrive une chargée de mission afin de mettre en œuvre la réalisation de " la Cité du Vitrail ", qui doit aboutir à l'ouverture des nouveaux espaces de la Cité en l'an 2020, soit porter les espaces à 3.000 m² au lieu de 330 m² actuellement. Nicolas Dohrmann, directeur du service Archives et Patrimoine explique : " La Cité du vitrail aspire à un rayonnement international ".

         En janvier 2017, le département de l'Aube propose d'inscrire au Patrimoine Mondial de l'Unesco, " Le Vitrail ", 200 églises de notre département réunissant 9.000 m² de verrières du XIIe au XXIe siècle.

        

Saint Amelie

Artiste : Kehinde Wiley

Réalisation : ateliers de la République Tchèque - 2014

Verre et plomb, peinture à la grisaille, émaux

Courtesy Templon, Paris-Bruxelles

Ce vitrail interpelle, c’est l’un des objectifs de l’artiste américain Kehinde Wiley. Le peintre se situe lui-même dans la lignée des peintres de portrait anglais, tels Joshua Reynolds ou Thomas Gainsborough ou le français jean-Auguste-Dominique Ingres.

L’artiste, face à l’absence du corps noir dans les collections muséales, décide de les réintégrer en réinterprétant des œuvres classiques de sa peinture, puis de la sculpture. Dans des portraits de taille monumentale, il applique le vocabulaire visuel et les conventions de la peinture héroïque et du sublime en insérant des figures d’hommes et de femmes de couleur. Il s’inspire de portraits photographiques qu’il prend d’abord dans les rue de Harlem, puis dans les grandes villes du monde entier. Il est particulièrement célèbre pour son portrait présidentiel de Barack Obama en 2018.

Ce vitrail fait partie d’une série inspirée des cartons de vitraux du peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) pour la chapelle Saint Ferdinand à Paris, commandé par le roi Louis Philippe en 1842. Kehinde Wiley s’est associé à des ateliers de République Tchèque pour traduire sa peinture sur le verre. Ici, à la place de Sainte Amélie, reine de Hongrie, l’artiste représente un de ses modèles récurrents, Kern Alexander. L’homme auréolé se tient debout sur un podium à son nom, sous une arcade géminée, bordée de croisillons, rosaces et trèfles à quatre feuilles. L’arrière-plan très orné et coloré qui s’inspire directement de l’œuvre néo-gothique, contraste d’autant plus avec la figure de l’homme afro-américain, habillé de vêtements contemporains urbains.

 

        En 2019,  un vrai miracle, le Département réussit à acheter un authentique vitrail troyen du XIIe siècle à un étranger : " La Transfiguration du Christ ". Cette verrière devait appartenir soit à la collégiale Saint-Etienne, soit à notre cathédrale romane (qui précède la cathédrale gothique actuelle). On ne connait que 18 panneaux  de vitraux de cette époque : 4 sont conservés au Musée de Cluny, 3 dans les collections du Victoria & Albert Museum à Londres, et quelques-uns détenus par des collectionneurs privés. Il faut savoir que l'art troyen du vitrail du XIIe siècle, est reconnu mondialement.

        C’est en 1990 que le Département de l’Aube rachète l’ensemble du bâtiment pour le transformer en haut-lieu culturel, universitaire et touristique :

        2 octobre 1990 : le Département de l’Aube achète l’Hôtel-Dieu.

        1990-1994 : réhabilitation de l’aile est et sud, investie par le campus universitaire des Comtes de Champagne (antenne de l’Université de Reims)

        2013 : restauration des communs du XIXe siècle pour y accueillir l’espace de préfiguration de la Cité du Vitrail (170 000 visiteurs en 5 ans)

        2018-2021 : restauration de l’aile ouest, de la chapelle, du bâtiment de l’Apothicairerie et du jardin pour y accueillir la Cité du Vitrail.

Le jardin de l’Hôtel-Dieu


Vue sur le bâtiment des vitraux


Vue sur le bassin de la préfecture

        Poumon vert de 2 800m² en cœur de ville, le jardin est un lieu de promenade pour les visiteurs le long d’allées agréablement ombragées, pouvant accueillir des animations et des événements ponctuels.

        La restitution paysagère s’est faite dans le respect de son apparence historique du XIXe siècle, dans l’esprit d’un jardin hospitalier. La première mention cadastrale de ce jardin remonte à 1808. Planté d’arbres en alignement, il offrait deux allées de promenades : celle des malades (au nord) et celle des religieuses (au sud). Ces jardins sont en terrasse.

Le chantier de restauration

        Au total, 33 mois de travaux ont été nécessaires pour assurer l’entière restauration de l’aile ouest de l’Hôtel-Dieu. Ce chantier a été financé quasi exclusivement par le Département de l’Aube pour un budget de presque 16 millions d’euros.

Le bâtiment étant classé au titre des Monuments historiques, cette restauration a été menée sous la maitrise d’œuvre d’Eric Pallot, architecte en chef des Monuments historiques. Au total, 14 entreprises habilitées à travailler sur un Monument historique, dont 12 entreprises auboises, ont participé à ce chantier. Trois autres entreprises se sont occupées de la restauration du jardin.

Des peintures murales de la chapelle à l’escalier monumental, retour en images sur ces lourds travaux de restaurations.

Un projet scénographique au plus près de l’expérience du vitrail


La Vitesse - 1928

Par Jacques Simon (1890-1974)

Verre et plomb 

La famille Simon-Marq constitue la dynastie française de peintres verriers ayant connu la plus remarquable longévité, son activité s’étendant du XVIIe au XXIe siècle. Durant l’Entre-deux-guerres, son principal représentant est Jacques Simon, qui s’est illustré à la fois par la restauration d’édifices anciens et par ses créations destinées aux architectures contemporaines. Ce vitrail s’inscrit dans ce second aspect de son activité.

Il s’agit d’un vitrail destiné au pavillon de l’Automobile-Club Champagne-Ardenne-Argonne édifié en 1928 à Reims par l’architecte Jacques Rapin, à l’occasion de l’exposition des « Meilleures Marques ». Avec le paquebot et l’avion, l’automobile devient durant l’Entre-deux-guerres un symbole de modernité. Associée aux idées de progrès technique de vitesse et de liberté, elle constitue un sujet pour les artistes qui la traitent de manière à mettre en évidence ces propriétés.

Pour cette commande, Jacques Simon n’a pas eu recours à la peinture mais uniquement au verre et au plomb qui composent des panneaux maintenus par des barlotières verticales. Les lignes sont fuyantes et comme courbées par la vitesse du véhicule en plein virage. Au second plan, le paysage s’efface et ne conserve de reconnaissable que la rangée d’arbres bordant la route. Le découpage en panneaux verticaux évoque la succession des images sur une pellicule de photographie ou de cinéma, participant également à cette représentation moderne, voir futuriste, de la vitesse.


        La scénographie et la signalétique de l’ensemble de la Cité du Vitrail ont été confiées à l’agence de design multidisciplinaire GSM Project, basée à Montréal (Canada). Fondant son expertise muséographique sur le design d’exposition et l’expérience émotionnelle du visiteur, GSM Project propose une approche simple et collaborative, sensorielle et à échelle humaine, prenant en compte les contextes historiques, sociaux, architecturaux qui ont façonné l’art du vitrail.

        En dialogue étroit avec l’ensemble de l’équipe de la Cité du Vitrail (conservation, communication, médiation) et des experts dans le domaine du vitrail, GSM Project a conçu une scénographie discrète et atemporelle. En laissant toute leur place aux œuvres, à l’éclat, à la délicatesse de la peinture sur verre et à la couleur du vitrail, cette scénographie dévoile cet art aux visiteurs en tirant parti de l’architecture des lieux.

        La scénographie s’inspire des éléments d’un atelier de maître verrier, comme les grandes surfaces de travail lumineuses, le système de rangement du verre ou encore le plomb et en choisissant du mobilier à structure métallique. Le mobilier est conçu pour s’adapter aux différentes exigences de présentation. Sa modularité a été étudiée avec attention pour faciliter le renouvellement des œuvres. L’utilisation de matériaux neutres et le choix monochrome du noir et du blanc pour le graphisme laissent toute leur place aux couleurs des vitraux et en permettent un agencement harmonieux.

        La scénographie privilégie une approche active et accessible du vitrail : faire toucher et apprécier par le visiteur toute la richesse narrative de l’iconographie vitrée et rendre accessibles, sensibles et lisibles les sens et symboles des vitraux en insistant sur l’exposition de vitraux à hauteur de regard.

        Un système d’autoportants permet de conserver toute la transparence du verre en s’affranchissant des contraintes d’architecture, afin de faciliter une expérience contemplative et sensorielle.

Le défi de la lumière


Arbre de Jessé 1510-1520

Eglise St Pierre-ès-liens de Laines aux Bois 

Jessé - premier ancêtre du Christ – est endormi en bas du vitrail. Un tronc sort de son flanc et se déploie sur l’ensemble de la verrière en un arbre dont l »es extrémités des branches se développent en corolles de fleurs. En sortent 18 rois et prophètes qui forment la généalogie du Christ. Lui-même est représenté au sommet, enfant, dans les bras de sa mère, Marie.

Le donateur du vitrail se trouve en bas, présenté par saint Henri de Bamberg et saint Pierre. La scène qui lui fait face est assez rare dans le vitrail de cette époque : il s’agit de la lactation de saint Bernard de Clairvaux.

Cette verrière déposée de l’église de Laines-aux-bois depuis l’effondrement de la nef en 1910, est un condensé du savoir-faire des ateliers troyens de peinture sur verre autour de 1500.

Le goût pour les teintes vives et contrastées se retrouve dans le fond bleu sur lequel se détachent les vêtements richement colorés. La peinture, délicate et réaliste est influencée par les courants venus du Nord : rides, verrues, doubles mentons… les visages sont peints sans idéalisation tandis qu’une grande attention est portée à la richesse des étoffes, des bijoux, des coiffes extravagantes et autres accessoires orfévrés.

Le thème de l’Arbre de Jessé est repris sur les verrières auboises à plus de 40 reprises. Le remploi d’un même carton a permis cette multiplication de l’image même  si, à chaque fois, des modifications sont apportées pour s’adapter à la forme de la fenêtre ou à la demande du commanditaire. La figue de David par exemple, ici juvénile et imberbe ne se retrouve nulle part ailleurs.

La présentation de cette verrière de pleine couleur en regarde de celle de Provins, peinte à la grisaille, illustre les deux grandes tendances de la peinture sur verre en Champagne pendant le beau XVIe siècle.


        L’éclairage des vitraux a été l’un des plus grands défis scénographiques. Selon le cas de figure, il faut contrôler et adapter la source lumineuse qui vient traverser le vitrail, pour faire pleinement ressortir toutes les nuances et variations du verre et du motif coloré. Les cinq années de préfiguration de la Cité du Vitrail ont permis de travailler sur cette question et d’affiner les choix. De même, Alain Vinum, ancien maître verrier et consultant auprès de l’architecte de la rénovation de l’Hôtel-Dieu, a mené sur plusieurs mois une étude sur la lumière au sein du parcours. L’agence scénographique s’est également associée à l’agence de concepteurs lumières 8’18’’ (Paris) pour imaginer tous les principes d’éclairage des vitraux et du mobilier en intégrant et en miniaturisant autant que possible l’éclairage.

        Le parcours permanent de la Cité du Vitrail a la particularité de se faire de façon descendante en débutant du 3e étage pour s’achever en apothéose dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu-le-Comte, entièrement restaurée. La visite se dévoile donc autour de l'imposant escalier monumental en chêne orné d'un lustre en manchons de verre. Entièrement accessible, le parcours se décline sur 4 niveaux et 2 entresols.

        La visite chrono-thématique présente le vitrail dans toutes ses dimensions avec des œuvres originales régulièrement renouvelées.

        La visite débute sous les combles, au 3e étage pour se terminer par la découverte de la chapelle au rez-de-chaussée.

L'Apothicairerie, l'une des plus belles de France


        Cette grande salle, classée Monument historique, conserve une collection exceptionnelle de pots en faïence et de boîtes pharmaceutiques en bois peint des XVIIIe et XIXe siècles. Gérée par le pôle muséal de la Ville de Troyes, sa scénographie est réétudiée en cohérence avec le projet de la Cité du Vitrail, tout en conservant son caractère authentique. Des tablettes numériques permettent d’explorer ingrédients et recettes anciennes à base de corne de licorne ou de pierres précieuses. Les enfants pourront également y suivre sœur Violette, pour passer leur diplôme d’apothicaire et libérer le fantôme qui hante ces lieux !

 La Cité

        Portée par le Département de l’Aube, la Cité du Vitrail est un projet scientifique, culturel, pédagogique et touristique d’envergure ainsi qu'un lieu de découverte, d’émotion et d’expérimentation.

L’Aube en Champagne, terre européenne du vitrail

        Depuis la cathédrale de Troyes jusqu’aux modestes églises rurales, le département de l’Aube en Champagne réunit une collection de vitraux unique en Europe. Nul autre territoire n’offre à la fois une telle abondance, une telle qualité, ni une telle densité.

        Les très nombreuses verrières antérieures à la Révolution française, au nombre de plus de 1 100, recensées dans 200 édifices, font en effet de l’Aube le plus riche département de France en la matière avec la Seine-Maritime, sans compter l'important corpus légué par les ateliers des XIXe, XXe et XXIe siècles. Cet impressionnant patrimoine offre un socle d’œuvres considérable sur lequel la Cité du Vitrail a l’intention de construire son assise, pour élargir ensuite son rayonnement.

l'Ange

Ange Par René Lalique en 1926

Provenance église St Nicaise à Reims 

Au sortir de la Première guerre mondiale, un vaste projet social est lancé pour la création d’une cité-jardin à la périphérie de Reims : la Cité-Jardin du Chemin-Vert. Une église dédiée à saint Nicaise est édifiée au cœur de ce « village » de plus de 600 maisons. Sa décoration, s’inscrivant dans le renouveau de l’Art Sacré est confiée aux plus grands artistes de l’époque. René Lalique, natif de Aÿ (Marne), proche de Georges Charbonneaux, commanditaire du projet, reçoit la commande du cycle des verrières, des luminaires et, plus tard, de la colombe eucharistique.

Pour les vitraux, il développe une technique novatrice : le verre pressé-moulé. Le verres est coulé dans un moule préalablement sculpté et passé sous une presse qui permet d’imprimer le motif dans l’épaisseur de la matière. La forme et les nuances de couleurs de cet ange agenouillé résultent donc uniquement des différences d’épaisseur du verre. Le contraste entre l’ange et le fond est accentué par un traitement dépoli du verre sur les parties en creux, faisant ressortir la transparence du vêtement ou le moelleux des plumes de l’aile qui retombent sur la jambe. La composition du verre de Lalique reste encore mal connue : la couleur jaune ambrée qui en émane diffuse une lumière chaude et tamisée, propre à créer une atmosphère de recueillement.

Lalique reprit cette technique par la suite pour réaliser de grands ensembles comme les portes du palais du prince impérial du Japon à Tokyo en 1932.

portes du Palais Impérial de Tokyo - René Lalique




Ainsi, actuellement, le vitrail aubois représente :

Près de 10 siècles d’histoire du vitrail, XIIe - XXIe siècle ;

9 000 m² de verrières antérieures à la Révolution française ;

2 048 baies protégées au titre des Monuments historiques ;

1 042 baies du XVIe siècle et 1 439 du XIXe siècle, les deux âges d’or du vitrail de l’Aube ;

Des vitraux répartis dans plus de 350 églises et édifices publics ;

Un art toujours vivant : plus de 150 baies créées ces 20 dernières années par de prestigieux ateliers.


Les Rois Mages vers 1380-1390

Peintre verrier Hermann de Munster

Eglise Ste Ségolène de Metz

Verre et plomb, penture à la grisaille, jaune d’argent

Prêt du musée Lorrain de Nancy

 

Les noms de peintres verriers du XIVe siècle associés à quelques éléments de biographie sont

peu nombreux à nous être parvenus. Celui d’Hermann de Münster est une exception notable pour le monde germanique. Il travailla aux vitraux de la cathédrale de Metz à partir de 1381, pour laquelle il est officiellement nommé « peintre-verrier » dans les archives. 

Il est aussi l’auteur de cet ensemble de vitraux pour l’église Sainte-Ségolène de Metz vers 1380-1390. On reconnait, sous de grands dais architecturés très allongés, deux roi mages venus rendre hommage à l’enfant Jésus en lui apportant de précieux cadeaux : Gaspard à droite porte un ciboire contenant l’encens et Melchior à gauche tient un pot rempli d’or.

Le panneau central, manquant, devait représenter Balthazar apportant la myrrhe.

Tous trois se dirigent vers la gauche où l’on devait trouver une fenêtre présentant la Sainte Famille. 

Les silhouettes longilignes des personnages, la coquetterie des pieds et coudes sortant du cadre –qui créent une profondeur- l’utilisation du jaune d’argent qui enrichit encore cette composition précieuse sont autant d’éléments propres au travail de cet artiste.


Le Département de l’Aube, à l’origine du projet

Panneau islamique XIXe s.

Provient du Caire - Egypte 

Panneau réalisé en plâtre ajouré à motifs de petits trous sur lesquels un réseau de bordures de plâtre en relief crée un ornement : un vase fleuri. De fines plaques de verre coloré insérées à l’arrière complètent le décor. Les bordures de ces motifs en relief sont taillées en biseau afin de diffuser la lumière plus largement. L’orientation des biseaux vers le bas, particulièrement visible sur les contours, indique que ce panneau devait être situé en hauteur et laisser la lumière colorée descendre vers les parties basses de la salle qu’il ornait.

Le motif du vase fleuri –ici des iris- est très répandu dans l’art ottoman et s’inspire de la vie quotidienne. La conception de ce panneau écran est assez éloignée de nos vitraux occidentaux. Ici, il s’agit essentiellement de filtrer la lumière pour en atténuer la puissance et maintenir l’intimité de ceux qui évoluent derrière. Très répandus dans le monde islamique depuis le XIXe siècle en contexte religieux (mosquées) ou privé (palais), ces panneaux contribuent à créer une atmosphère fraiche et colorée en intérieur. Ils sont parfois signés de noms célèbres.


         Le Conseil départemental de l’Aube a pris en 2011 la décision de créer à Troyes un établissement dédié au vitrail, fondant la légitimité de cette initiative sur la richesse exceptionnelle du patrimoine vitré conservé dans l’Aube. Un espace de préfiguration de 250 m² s’installe en juin 2013 dans les anciens communs de l’Hôtel-Dieu-le-Comte. Ouvert gratuitement au public jusqu’en décembre 2018, l’espace de préfiguration a accueilli près de 170 000 visiteurs. Le succès de cette initiative révèle un véritable intérêt et besoin. La décision est donc prise de faire restaurer l’aile ouest de l’Hôtel-Dieu pour y accueillir la « grande » Cité du Vitrail. Structure d’excellence pour le territoire, elle doit renforcer l’image de l’Aube, sa notoriété et son attractivité (notamment à des fins de développement touristique et économique).

La Cité du Vitrail aujourd’hui

«  Un lieu pour expliquer l’art du vitrail et l’exposer à hauteur de regard »

        Après quatre ans de restauration et d’installation du parcours de visite, la Cité du Vitrail occupe aujourd’hui quelques 3 000 m² dédiés à l’art du vitrail. Son parcours de visite s’articule autour de plusieurs objectifs et enjeux :

        Une porte d’entrée à la découverte des vitraux de l’Aube : Le parcours de visite a pour principal enjeu de donner les clés de lecture du vitrail, permettant ainsi aux visiteurs de se tourner vers la visite des vitraux disséminés sur l’ensemble du territoire.

Panneau d’essai : Guépard

Artiste : Jean Michel Alberola (1953-)

Réalisation : atelier Duchemin (Paris)

pour la cathédrale St Cyr et Ste Julite de Nevers de Nevers

Verrière de la Création– 2002

Verre et plomb, peinture à la grisaille 

En 1944, les vitraux de la cathédrale de Nevers sont détruits par un bombardement. Un programme de création contemporaine est lancé dès 1948 et se poursuit jusqu’en 2005, faisant intervenir plusieurs artistes. Les verrières du chœur gothique reviennent à Jean-Michel Alberola qui s’associe aux ateliers Duchemin.

Ce panneau d’essai appartient à une verrière consacrée au thème de la Création. Les choix iconographiques et techniques de l’artiste reposent sur le principe de citation. Ainsi, le guépard est peint à la grisaille d’après une gravure sur bois du XIXe siècle. L’évocation des vitraux médiévaux disparus se fait par l’emploi d’une large bordure, par le motif grillagé qui rappelle les « cages à mouches » du XIIIe s. ou encore par le choix du plomb qui cerne le dessin.

Pour autant, Albérola ne se contente pas d’un simple pastiche. Le guépard ici peint sur un verre émaillé opale sur blanc n’épouse pas la forme prévue au moment du dessin du carton. Le décalage créé entre le contenu et le contenant évoque visuellement la technique du collage chère à l’artiste et introduit une part d’abstraction dans l’œuvre.

 

Un lieu offert à la délectation :


Découverte des reliques de Saint Etienne vers 1155

(Trésor de la cathédrale st Etienne de Châlons-en-Champagne)

Dépôt de l’Etat

Ce vitrail a été réalisé pour la cathédrale romaine de Châlons.  Il fait partie des très rares vitraux du XIIe siècle conservés en Europe.

Les quatre panneaux appartenaient à une verrière consacrée à la découverte de reliques de saint Etienne, patron de la cathédrale. Les gestes expressifs et les quelques inscriptions permettent de suivre la narration. En haut à gauche, Gamaliel (un des Sages du Judaïsme pharisien du Ier siècle de notre ère, repris par la tradition chrétienne) apporte en songe au prêtre Lucien quatre vases reliquaires : il s’agit des reliques d’Etienne, de Nicodème, de Gamaliel lui-même et de son fils, Abidas. En bas, Lucien raconte son rêve à l’évêque Jean de Jérusalem. En haut à droite, Gamaliel apparait à Nigecius endormi et l’exhorte à rechercher la tombe du saint. En bas, Nigecius et Lucien se rencontrent. La découverte de la tombe devait être représentée sur autre panneau aujourd’hui disparu.

L’état de conservation de ces panneaux est extraordinaire. Le réseau de plombs et probablement d’origine pour sa majorité et qui est d’une extrême rareté. Le soin apporté à la composition et les caractéristiques stylistiques sont propres à cette époque romane. On note entre autres découpage concentrique des fonds qui alternent bleus clairs et bleus plus foncés pour donner de la profondeur à la composition. Les plombs suivent soigneusement le dessin, y compris dans les endroits délicats : plis des vêtements, forme de la main, ourlet des vases… Des verres fouettés bleus rares et chers, sont utilisés pour le sol qui soutient les lits de Lucien et Nigecius. Enfin les visages et vêtements sont peints à l’aide de lavis, traits de grisaille très épais et repris à la pointe du pinceau.


        En présentant des vitraux uniques, d’époques, de styles et de fonctions différents, un des objectifs de la Cité du Vitrail est de renouveler l’image du vitrail et de rendre accessible au plus grand nombre des vitraux, habituellement en hauteur, exposés à hauteur de regard.

Un lieu favorisant la restauration et la valorisation :

        La Cité du Vitrail permet également de présenter des vitraux déposés pour restauration. Pendant plusieurs mois, ces vitraux seront exposés à la Cité du Vitrail après restauration et avant de retrouver leur édifice d’origine.

Un lieu d’étude et de recherche :

        Enfin, le dernier objectif de la Cité du Vitrail est d’encourager l’étude en accueillant chercheurs, restaurateurs et autres professionnels. Un espace de recherche est d’ailleurs dédié à cet accueil.

Pourquoi une « Cité du Vitrail » ?

        L’appellation musée ne peut être utilisée par la Cité du Vitrail puisqu’elle n’est dotée d’aucune collection propre. Elle s’appréhende principalement avec les collections in-situ que forment les 350 églises et édifices publics conservant du vitrail dans l’Aube. La Web app Route du Vitrail (route-vitrail.fr) est destinée à compléter la visite de la Cité en permettant aux utilisateurs de découvrir le patrimoine vitré aubois in situ. Ce large ensemble est complété par l’exposition de vitraux à la Cité du Vitrail provenant de tous horizons : prêts de musées, d’artistes, de DRAC…

 

L'histoire de la Céramique (1878)

Redécouverte en 1997, cette verrière du palais du Trocadéro est présenté au public pour la première fois depuis son démontage entre 1935 et 1937. Cette verrière fut réalisée par Louis-Charles-auguste Steinheil, assisté de son gendre Albert-Louis Bonnot et du verrier Charles Leprévost.

Un atelier céramistes habillés à la manière de la Renaissance occupe le centre de la verrière. on y reconnait les étapes essentielles de la création d'une céramique : façonnage, peinture, cuisson et présentation aux commanditaires. Les inscriptions indiquent qu'il s'agit de l'atelier des frères Théodore et Xavier Deck (Paris). En partie basse, trois fenêtres en trompe-l'oeil encadrent trois scènes en camaïeu de brun représentant les usages de la céramique au Néolithique, durant l'Antiquité et au Japon. En partie haute, un paysage complète la composition.

 

Restauration de saint Gilles, XVIe siècle, par Laurie Blachet

Déposée de l'église Saint-Nicolas à Troyes en avril 2021, cette sculpture a été bichonnée avant d'intégrer le parcours permanent de la Cité où il sera mis en relation avec des vitraux d'époque et thème identique. Un prêt de la Ville de Troyes .

Laurie Blachet, conservatrice-restauratrice d’œuvres sculptées et tridimensionnelles (Moselle), a procédé à 2 types d'interventions :

Mesures de conservation : dépoussiérage, fixage des soulèvements de polychromie et rééquilibrage de la base.

 Mesures de restauration : nettoyage afin de redonner de l'éclat à la sculpture et réintégrations chromatiques afin de gagner en lisibilité.

 Saint Gilles, moine ermite (fin VIIe-début VIIIe siècle), est ici représenté en pied avec une biche qu'il a protégé des chasseurs de Charles Martel. Il fait partie des saints intercesseurs et populaires au Moyen Âge.

Troyes (Aube), église Saint-Nicolas, sculpture de saint Gilles, 1ère moitié du XVIe siècle, auteur inconnu, classée Monument historique (objets), pierre calcaire polychrome et dorée.

 

Vitrail troyen du XIIe siècle

Fin 2018, la Cité du Vitrail a acquis aux enchères sur préemption de l’Etat, un vitrail médiéval troyen de la plus haute importance, tant au niveau local que national. Cette œuvre, datée des années 1170-1180, appartient à une série de vitraux sans doute créés pour l’ancienne collégiale Saint-Etienne de Troyes qui fut fondée par Henri Ier le Libéral.

Cette série, réemployée dans les fenêtres de la cathédrale de Troyes au XVIIIe siècle, a été dispersée dans des conditions non élucidées autour de 1900.

Il est le seul vitrail complet et authentique de cette série à pouvoir revenir sur le sol troyen, les autres étant conservés chez des particuliers ou des musées à Paris, en Angleterre ou aux Etats-Unis. Il est par ailleurs l’un des rares vitraux de l’époque romane aujourd’hui conservés dans le monde.

Il fait actuellement l'objet d'étude et de restaurations avant son exposition à hauteur de regard à la Cité du Vitrail où il sera rendu à la contemplation des visiteurs quelques 120 ans après sa disparition.

 

Henri Ier offrant son hôtel Dieu aux malades

Vitrail de la chapelle de l'Hôtel-Dieu-le-Comte à Troyes présentant le comte Henri Ier le Libéral, son fondateur, offrant l'édifice aux malades et souffreteux.  Atelier Erdmann et Kremer, 1864


Perdrix
Panneau d’essai pour la cathédrale Saint Gatien de Tours

Par Pierre Carron (1923-2022)

Réalisation Michel Blanc-Garin (Sarthe) 2011

En 2011, un concours est organisé par l’Etat pour une création contemporaine dans le transept nord de la cathédrale de tours. Il s’agit de remplacer les verres blancs modernes entourant la rose médiévale.

Le peintre Pierre Carron réalise avec Michel Blanc-Garin ce panneau d’essai qu’il présente au jury. Il choisit de « peindre  sur le ciel lui-même un contre-ciel, son envers, sous la forme de quatre éléments ». Sur une corniche architecturale, trois perdrix s’apprêtent à s’envoler. La perception de la vibration de l’air est permise par l’emploi d’un verre antique plaqué à l’épaisseur irrégulière, par la gravure et l’emploi de la grisaille qui modulent la lumière,  par le dépoli qui atténue la transparence.

Le choix du motif figuratif et le recours aux techniques traditionnelles du vitrail (peinture à la grisaille et jaune d’argent, emploi du plomb et de la gravure) sont un moyen pour Pierre Carron de s’intégrer dans le programme de vitraux médiévaux existant. Il avait notamment utilisé ces procédés pour les vitraux réalisés quelques années avant dans la cathédral Sainte Croix d’Orléans.

Son projet pour Saint Gatien fut finalement écarté au profit de celui de Gérard Collin-Thébaut.


Résurrection 

Saint-Léger-près-Troyes  début du XVIe siècle

Verre et plomb, peinture à la grisaille, jaune d’argent

Restauration : Tournel en 1895-1900 ; Lacher 2022

Au centre de la composition, le Christ sort de son tombeau, renversant les soldats romains qui le gardaient. Au fond, trois saintes femmes sont en chemin pour porter au défunt les onguents purificateurs. Le ciel étoilé qui présentait à l’origine des montagnes en « chef-d’œuvre », les tenues richement ornées des soldats, leurs casque extravagants, les délicates gravures sur les motifs perlés sont autant d’indices de la provenance troyenne de ce vitrail. La cohabitation des verres de couleurs avec les carnations peintes à la grisaille est particulièrement remarquable ici.

Vierge des 7 Douleurs

Saint-Léger-près-Troyes  début du XVIe siècle

Verre et plomb, peinture à la grisaille, jaune d’argent

Restauration : Tournel en 1895-1900 ; Lacher 2022


Marie est agenouillée devant le corps du christ mort, la poitrine transpercée de sept épées qui symbolisent sept moments de douleur au cours de la vie et de la Passion de son fils. Ces épisodes sont détaillés dans les scènes peintes sur les rondels autour : on reconnait de gauche à droite : la Circoncision, la Fuite en Egypte (dont on aperçoit les pattes de l’âne qui porta Marie), la chute du Christ portant sa croix et la Crucifixion. Les trois scènes manquantes ont disparu et ont été remplacées à l’occasion d’une restauration par de pièces de verre anciennes mais sans rapport avec ce vitrail.

            Ces deux vitraux proviennent de deux verrières distinctes de l’église de Saint Léger près Troyes. Ils ont été réalisés par les ateliers troyens au XVIe siècle. Déposés en 1959 par l’atelier Vinum en raison d’un état sanitaire très dégradé, ils furent longtemps conservés dans son atelier sans qu’un programme de restauration ne soit lancé. En 1966, ils sont mis en caisse et stockés dans le dépôt de la cathédrale de Troyes. Leur sélection dans le parcours de visite de la Cité du vitrail a permis de les sortir de l’oubli.



Verrière de la Passion – début 16e siècle.

Eglise Ste Croix de Provins

Verre et plomb, peinture à la grisaille, sanguine et jaune d’argent

 

Cette verrière monumentale est présentée dans son ensemble pour la première fois depuis sa dépose en 1975. L’état sanitaire de l’église Sainte-Croix fut alors jugé suffisamment critique pour que sa fermeture au public soit prononcée.

L’iconographie de cette verrière tourne autour de la Passion du Christ, soit le récit de son arrestation jusqu’à sa mort sur la croix.

On reconnait à gauche la Prière au jardin des oliviers, (« Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! »).

Au centre et à droite la Comparution du Christ devant Pilate dans le prétoire. Pour cette scène, le peintre verrier s’est inspiré d’une gravure de Lucas van Leyden (Pays-Bas 1494-1533).

Au sommet, la scène du baiser de Judas introduit le récit. Ce panneau comme celui de la dernière Cène du Christ juste dessous est coloré dans la masse, contrairement au reste de la verrière, peinte en grisaille et jaune d’argent sur des verres clairs. Cette cohabitation est le résultat d’un probable remaniement des verrières au XIXe siècle, au cours duquel pour conserver la majeure partie des panneaux anciens, des verrières entières ont été recomposées à partir d’éléments épars. On reconnait aussi un panneau entièrement de « macédoine » au centre.








clichés par moi-même ; infos Cité du Vitrail Troyes





 

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