mercredi 22 mai 2024

Canons des 7 premiers conciles œcuméniques

 


Canons des sept premiers conciles œcuméniques  (325-787)

 


1. Concile de Nicée I (325)

Les 20 canons des 318 pères, saints et inspirés de Dieu, qui se réunirent à Nicée sous Constantin le Grand et sous le consulat des illustrissimes Paulin et Julien, en l’an 536 de l’ère d’Alexandre, le 19 du mois de desius, le 13ème jour des calendes de juillet.

1. De ceux qui sont devenus eunuques de leur propre gré ou qui l’ont subi de force.

Si quelqu’un a été mutilé par les médecins durant une maladie, ou bien par les barbares, qu’il reste dans le clergé; mais si quelqu’un étant en bonne santé s’est mutilé lui-même, qu’on l’exclue du clergé dont il fait partie, et à l’avenir on ne devra pas admettre celui qui aura agi ainsi. Mais comme il est évident que ce qui vient d’être dit ne regarde que ceux qui ont agi avec intention et qui ont eux-mêmes voulu se mutiler; ceux qui l’auront été par les barbares ou par leurs maîtres pourront, conformément à la règle ecclésiastique, être reçus dans la cléricature, s’ils en sont dignes par ailleurs.

2. De ceux qui entrent dans la cléricature aussitôt après le baptême.

Comme soit par nécessité, soit que l’on ait été poussé par d’autres motifs, plusieurs choses contraires à la règle ecclésiastique se sont produites : ainsi on a accordé le bain spirituel et aussitôt après le baptême la dignité épiscopale ou sacerdotale à des hommes, qui avaient à peine passé de la vie païenne a la foi, et qui n’avaient été instruits que pendant très peu de temps; il est juste qu’à l’avenir on n’agisse plus ainsi, car il faut un temps d’épreuve au catéchumène, et après le baptême une plus longue épreuve. Elle est claire la parole de l’apôtre disant "que l’évêque ne soit pas néophyte, de peur que par orgueil il ne tombe dans le jugement et dans le piège du démon". Si dans la suite un clerc se rend coupable d’une faute grave, constatée par deux ou trois témoins, il doit cesser d’appartenir au clergé. Celui qui agit contre cette ordonnance, vu qu’il se montre désobéissant à l’égard de ce grand concile, risquera lui-même de perdre sa place dans le clergé.

3. Des femmes qui cohabitent avec des clercs.

Le grand concile a défendu absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, et en un mot à tous les membres du clergé, d’avoir avec eux une sœur-compagne, à moins que ce ne fût une mère, une sœur, une tante, ou enfin les seules personnes qui échappent à tout soupçon.

4. Par combien d’évêques un évêque est élu.

L’évêque doit être avant tout choisi par tous ceux de la province; mais si une nécessité urgente ou la longueur de la route s’y opposait, trois évêques absolument doivent se réunir et procéder au sacré, munis du consentement écrit des absents. La confirmation de ce qui s’est fait revient de droit dans chaque province à l’évêque métropolitain.

5. Des excommuniés, qu’il ne faut pas que d’autres les reçoivent, et des synodes à réunir deux fois par an.

Pour ce qui est des excommuniés clercs ou laïcs, la sentence portée par les évêques de chaque province doit avoir force de loi, conformément à la règle prescrivant que celui qui a été excommunié par l’un ne doit pas être admis par les autres. Il faut cependant s’assurer que l’évêque n’a pas porté cette sentence d’excommunication par étroitesse d’esprit, par esprit de contradiction ou par quelque sentiment de haine. Afin qu’un tel examen puisse avoir lieu, il a paru bon d’ordonner que dans chaque province on tint deux fois par an un synode, afin que tous les évêques de la province étant réunis, on fasse toutes les enquêtes nécessaires; ainsi ceux qui de l’avis commun auraient désobéi à leur évêque seront justement considérés par tous comme excommuniés, jusqu’à ce qu’il plaise à l’assemblée des évêques d’adoucir leur sentence. Ces conciles devront se tenir l’un avant le quarantième jour pour que, ayant éloigné tout sentiment pusillanime, l’on puisse présenter à Dieu une offrande pure, et le second pendant l’automne.

Roulées


Crécelle XVIIIe siècle

 Coutumes et Traditons dans l'aube 

les Roulées

Symbole de l’éclosion, l’œuf contenant le germe de la manifestation, est un symbole universel. Les Celtes se représentaient la naissance du monde à partir d’un œuf.

 L’opinion, généralement admise, rattache l’origine des œufs de Pâques au IV° siècle, à l’établissement du carême pendant lequel l’Eglise a interdit l’usage des œufs.

 La Semaine sainte est le temps de la récolte des œufs à l’état de nature, le samedi ou le lundi de Pâques* est le jour de la récolte des œufs, appelés roulées.

 Le nom des roulées vient de l’usage qui est fait de ces œufs dans un jeu jadis très répandu. On faisait rouler, sur un plan incliné, des œufs qui, avant de s’arrêter, devaient s’entrechoquer avec d’autres placés au repos et servant de but.

 Les enfants des villages perpétuent la tradition des crécelles. 

 Durant les 3 jours qui précèdent Pâques, du jeudi saint au samedi saint midi, le clocher ne carillonne plus, les cloches, selon la tradition, « étant parties à Rome ».

 Les roulées intéressaient particulièrement les enfants de chœur, qui allaient de maison en maison, l’un portait un panier, un autre une bourse.

 La coutume était de faire « chanter » les crécelles pour remplacer les cloches parties à Rome, habitude prise depuis le VIII° siècle.

 Munis de grands paniers pour recevoir les œufs, et de crécelles que chacun agite avec énergie, et qu’ils appellent leur « bruant » les enfants vont de maison en maison, de porte à porte « bruander » leur joyeux passage. Le mot « bruant » vient de ce que le fait d’actionner une crécelle  produit beaucoup de bruit. C’est ce concept qui est à l’origine de la seconde appellation de l’instrument : répandre du bruit, bruire.

 Quelquefois l’un des enfants tient une grande croix de bois, peinte en rouge, ornée du buis, fleurs et de rubans multicolores.

 Ils vont dans toutes les maisons du village, frappant à toutes les portes. Ceux qui, pour des raisons diverses refusaient les roulées, entrouvraient seulement la porte et montraient le balai ! Les enfants savaient ce que cela signifiait et filaient !

 Les enfants prenaient tout ce qu’on leur donnait. Quelques fois, on leur donnait du beurre, du lard, du jambon et là où les œufs n’abondent pas, ils reçoivent quelques pièces de monnaie, du chocolat, des gâteaux ou d’autres friandises.

 De retour au presbytère, le partage des œufs et de l’argent était fait par le prêtre, le sacristain ou le plus âgé des quêteurs, à part égale. Chaque enfant de chœur se hâtait de vendre une partie de ses œufs, pour grossir son pécule.

 A Rumilly-les-Vaudes, à Géraudot, à Jully-sur-Sarce, les roulées annonçaient la moisson. Le lundi de Pâques, en effet, le patron invitait les ouvriers à la ferme. Ceux qui acceptaient d’y « manger les roulées », s’engageaient par là, pour les travaux de la moisson.

 Personnellement, il y a plus de 80 ans, je faisais la tournée des roulées, avec les enfants de choeur à La Villeneuve-au-Chêne, muni d’un panier à vendanges.

 L’abbé Charles Nioré, historien du XIX° siècle, écrit que du XVI° au XVIII° siècles, dans l’Aube, on faisait la quête des œufs le vendredi saint au profit de la « fabrique ». Elle produisait en général de 18 à 20 douzaines d’œufs qui se vendaient 4 sols en moyenne la douzaine.

 Cette semaine de Pâques, dans certaines communes, les œufs étaient aussi souvent à l’honneur, avec les facteurs qui faisaient la quête dans les maisons du village et les pompiers, qui, après une manœuvre de la pompe, frappaient à chaque porte et recevaient œufs, lard et pièce. Le tout servait à la confection d’une omelette géante que les soldats du feu dégustaient, bien arrosée, grâce aux pièces données.

 Dans certaines coutumes de l’Aube, l’œuf des jours saints, symbole de prospérité, était consommé pieusement le jour de Pâques, parce qu’il avait la vertu d’éloigner les fièvres pendant toute une année.

 

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