dimanche 5 mai 2024

Le Saint Suaire de 1349 à nos jours


 Faits saillants de l’histoire incontestée



 10 (ou 16) avril 1349 : La guerre de Cent Ans faisait rage entre la France et l’Angleterre depuis plus de onze ans et la peste noire venait de finir de ravager la majeure partie de l’Europe lorsque Geoffroy de Charny, un chevalier français, écrivit au pape Clément VI pour lui faire part de son intention de construire une église à Lirey, en France. On dit qu’il construit l’église Sainte-Marie de Lirey pour honorer la Sainte Trinité qui a répondu à ses prières pour une évasion miraculeuse alors qu’il était prisonnier des Anglais. Il est également déjà en possession du Suaire, que certains pensent qu’il a acquis à Constantinople.

·         N° 1355 : D’après le « Mémorandum D’Arcis », rédigé plus de trente ans plus tard, les premières expositions connues du Suaire ont lieu à Lirey à cette époque. De grandes foules de pèlerins sont attirées et des médaillons souvenirs spéciaux sont frappés. Un spécimen unique se trouve encore aujourd’hui au musée de Cluny à Paris. Apparemment, l’évêque Henri a refusé de croire que le Suaire pouvait être authentique et a ordonné l’arrêt des expositions. Le Suaire a ensuite été caché.

·         19 septembre 1356 : Geoffroy de Charny est tué par les Anglais à la bataille de Poitiers, lors d’un dernier combat au cours duquel il défend vaillamment son roi. Moins d’un mois plus tard, sa veuve, Jeanne de Vergy, fait appel au régent de France pour qu’il transmette à son fils, Geoffroy II, les subventions accordées à Geoffroy. Celle-ci est approuvée un mois plus tard. Le Suaire reste en possession de la famille de Charny.

·         4 août 1389 : Une lettre signée par le roi Charles VI de France ordonne au bailli de Troyes de saisir le Suaire de Lirey et de le déposer dans une autre église de Troyes en attendant qu’il se prononce sur son aliénation.

·         15 août 1389 : Le bailli de Troyes rapporte qu’en se rendant à l’église de Lirey, le doyen protesta qu’il n’avait pas la clef du trésor où était conservé le Suaire. Après une longue discussion, l’huissier scelle les portes du trésor afin que le Suaire ne puisse pas être emporté.

·       5 septembre 1389 : Le premier sergent du roi rapporte au bailli de Troyes qu’il a informé le doyen et les chanoines de l’église de Lirey que « l’étoffe était maintenant mise verbalement entre les mains de notre seigneur le roi. La décision a également été transmise à un écuyer de la maison de Charny pour qu’il la transmette à son maître.

·         Novembre ( ?) 1389 : Mgr Pierre d’Arcis, évêque de Troyes, fait appel à l’antipape Clément VII à Avignon au sujet de l’exposition du Suaire à Lirey. Il décrit le tissu comme portant la double empreinte d’un homme crucifié et qu’il est revendiqué comme le véritable Suaire dans lequel le corps de Jésus a été enveloppé, attirant des foules de pèlerins.

·         6 janvier 1390 : Clément VII écrit à l’évêque d’Arcis, lui ordonnant de garder le silence sur le Suaire, sous peine d’excommunication. À la même date, Clément écrit une lettre à Geoffroy II de Charny, reprenant apparemment les conditions dans lesquelles les expositions pouvaient être autorisées. Ce jour-là, il écrit également à d’autres personnes concernées, leur demandant de veiller à ce que ses ordres soient obéis.

·       Juin 1390 : Une bulle papale accorde de nouvelles indulgences à ceux qui visitent Sainte-Marie de Lirey et ses reliques.

Le Saint Suaire en photos


Le Saint Suaire à Lirey


Le chapitre de Lirey a été fondé en 1353, sous le vocable de Notre-Dame de l’Annonciation, par le seigneur Geoffroy de Charny, porte-étendard du roi de France tué lors de la bataille de Poitiers (1356).

 Confirmé par les rois Philippe VI et Jean II le Bon, le chapitre est doté à l’origine de cinq canonicats et d’un dignitaire, le doyen.

À partir de 1357 et jusqu’en 1418, l’église collégiale conserve le linceul ayant enveloppé, selon la tradition, le corps du Christ. Ostensions et pèlerinages se mettent alors en place, non sans controverse, notamment avec l’évêque de Troyes


Retable de la Collégiale de Lirey 1504
conservé au Victoria and Albert Museum.


Le deuxième retable de Lirey
aujourd'hui en l'église de Crésantignes

Ce deuxième retable fut ramené de la collégiale de Lirey en 1828, la disposition d'origine qui plaçait la scène de la Crucifixion au centre entre la Flagellation et la Mise au tombeau, n'a pas été respectée lors du transfert en l'église de Crésantignes. Oeuvre restaurée en 1987 par Maimponte. Date d'exécution : vers 1530 (Baudoin).


Exposition du Saint Suaire à turin en 2015



Les Archives de l’Aube conservent deux fonds qui permettent de retracer l’histoire champenoise du Saint-Suaire (les cotes I 17 à I 19 et la sous-série 9G). Une partie de ces documents est d’ores et déjà disponible en ligne, dans l’attente de la numérisation complète de la sous-série 9 G et de sa mise en ligne à la fin de l’année 2023.

 1353 acte de la fondation de Lirey

Fondation  par Geoffroy de Ghariiy, seigneur de Savoisy et ide Lirey, d'une collégiale en son village de Lirey, sous l'invocation de l'Annonciation de la Vierge.

Le Saint Suaire à Lirey (10)

Le Saint Suaire dans l'Aube




Geoffroi de Charny, fils de Jean de Charny et de Marguerite de Joinville, combat avec Charles de Blois pendant la guerre de Succession de Bretagne.

Il est fait prisonnier par les Anglais à la bataille de Morlaix, en septembre 1342. Il fait le vœu de fonder une chapellenie après sa libération, en 1343, à la suite du paiement d'une rançon par le duc de Normandie Jean de Valois.

En 1343, le roi Philippe VI signe une charte accordant à Geoffroi de Charny l'amortissement d'une rente de 120 livres pour la fondation de la collégiale. Le 3 janvier 1349, Henri de Joinville, comte de Vaudémont, sénéchal de Champagne, approuve les donations qui sont faites dans ce but. Geoffroi de Charny est de nouveau prisonnier le 31 décembre 1349.

En 1353, Geoffroy 1er de Charny, seigneur de Lirey (Aube), qui s’illustre plusieurs fois au service de Philippe VI, puis de Jean le Bon, fonde une collégiale de six chanoines et leur confie une relique insigne, qui, dit-il est un don qu’il a reçu lors de sa participation à la croisade de 1345 (il décède à la bataille de Poitiers en 1356) : " un linceul ou suaire sur lequel  on voyait imprimée l’image du Christ Sauveur " (fondation confirmée par Henri de Poitiers le 28 mai 1356).

Le Suaire de Lirey a probablement été acquis par Geoffroi de Charny entre 1343 et 1353, mais aucun document ne permet de préciser comment il a pu l'acquérir. Aussitôt, on expose la relique aux jours de fête, et les foules se pressent pour la vénérer. C'est après les ostensions du Suaire que l'évêque de Troyes, Henri de Poitiers, va mettre en doute l'authenticité du Suaire et les interdire

Geoffroy II de Charny (fils de Geoffroy 1er) s’adresse directement au légat du pape, qui autorise d’exposer l’image du Saint Suaire. Les pèlerins affluent de nouveau à Lirey.

Notre évêque Pierre d’Arcis interdit aux curés et prédicateurs de parler de l’image du Saint Suaire. Le doyen de Lirey en appelle au pape Clément VII (neveu de la veuve de Geoffroy 1er), qui confirme l’autorisation donnée par son légat et impose à notre évêque " un silence perpétuel sur cette question ".  [En 1389, le pape Clément VII avait accordé l'ostension du Suaire demandé par Jeanne de Vergy, veuve de Geoffroi de Charny, remariée à Aymon de Genève († 1369), fils d'Hugues de Genève et cousin du pape.]

En juillet 1418, Humbert de La Roche, mari de Marguerite de Charny, fille de Geoffroi II de Charny (†1398), prend en garde la relique dans son château de Montfort près de Besançon, pour la protéger des effets de la guerre qui se déroule à proximité. La mention du suaire comme propriété du chapitre de Lirey apparaît pour la première fois dans l'acte fait au moment de ce transfert. Le Suaire est déposé dans la collégiale Notre-Dame de Saint-Hippolyte. Après la mort de son époux, les chanoines de Lirey lui réclament leur bien, mais,  Marguerite de Charny obtient un accord, le 8 mai 1443 pour établir que le Suaire était la propriété de son grand-père. La guerre de Cent Ans terminée, le Suaire ne revient pas à Lirey.

 Le 13 septembre 1452, le duc Louis Ier de Savoie et sa femme Anne de Lusignan ont échangé le Suaire possédé par Marguerite de Charny contre le château de VarambonL’officialité de Besançon condamne Marguerite à la restitution sous peine d’excommunication. Elle décède en 1460, et en 1465, le duc de Savoie accorde aux chanoines en compensation de leur renonciation, " une rente à perpétuité de 50 francs d’or ".

C’est ainsi que le Saint Suaire devient propriété de la famille de Savoie qui le conserve à Chambéry, puis à Turin, où il se trouve toujours. Il est exposé dans la cathédrale de la ville, et accueille des millions de visiteurs, pèlerins, princes, rois… Le pape Benoît XVI a vénéré cette relique.

Le Saint Suaire est un grand drap de lin de 4,41 mètres de long sur 1,13 mètres de large contenant l'image du corps d'un homme torturé et flagellé avant d'être crucifié.

Le contact du drap avec le corps nu provoqua des empreintes d'un brun plus foncé, suivant la pression plus ou moins grande. L'agent actif de cette impression aurait été la sueur alcaline, qui rendit en vapeurs ammoniacales ce qu'elle avait reçu en urée exsudée. Le corps du Christ, enduit d'aromates, poisseux de sueurs multiples, se décalqua en quelque sorte sur le tissu imprégné d'huile et d'aloès. C'est donc une photographie en noir, c'est-à-dire négative, qui resta sur le linge.  Les taches de sang au contraire et les autres liquides séreux du corps produisirent des taches positives.

400 scientifiques, experts de la NASA, ont travaillé dans leurs laboratoires entre 1976 et 1980 à raison de 150.000 heures d'analyse en spectrométrie par fluorescence sous rayon X, radiographie par infra-rouge, spectroscopie sous ultra-violet, technologie de renforcement d'image par ordinateur, macroscopes..., sans compter 100.000 heures supplémentaires d'analyses micro-chimiques !

L'analyse la plus connue fut celle du programme de décodage ordinateur appelé V.P.8. analyser, grâce auquel on peut lire les photographies prises par des sondes sur Vénus ou sur Mars, et reproduire en relief le paysage représenté. Appliqué au Suaire, il donna un résultat totalement inattendu : le relief était restitué en creux, ce qui prouvait sans contestation possible que l'origine de la lumière qui imprima l'image venait de l'intérieur du cadavre, et cela d'une manière uniforme dans tout le corps, et enfin avec des caractéristiques thermiques inconnues de nous...

A Rome en juin 1993 un grand nombre des spécialistes de la Sindonologie (ou science du suaire) venus de 18 pays différents, a unanimement, formellement, et pour la première fois, " pris acte du fait que… au vu des résultats déjà acquis, elle ne peut que conclure : l'homme du Linceul ne peut pas ne pas être Jésus de Nazareth ".

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