jeudi 18 avril 2024

Hôtel de Vauluisant

 

L’Hôtel de Vauluisant

 

Il occupe l’emplacement d’un couvent appartenant à l’abbaye cistercienne Notre Dame de Vauluisant (Valée Luisante), dans le diocèse de Sens. Les religieuses de cette abbaye s’installèrent à Troyes dès le XIIe siècle pour se rapprocher des Comtes de Champagne, leurs bienfaiteurs. L’incendie de 1524 consuma la maison en grande partie.

L’hôtel actuel comporte deux périodes bien distinctes :

- un pavillon à tourelles construit dès 1559 par Antoine Hennequin, receveur de tailles

- un corps de bâtiment en retour d’équerre élevé au XVIIe siècle par la famille de Mesgrigny qui le prolongea par des communs et ferma la cour ainsi formée, par un portail monumental.

Le pavillon central est flanqué de deux tours d’inégales grosseurs : celle de gauche, la plus grosse, renferme l’escalier qui dessert les étages ; celle de droite abrite des oratoires ; toutes deux sont terminées par un épi de faitage en plomb décoré de la lune et du soleil.

La façade de ce pavillon est composée d’un rez-de-chaussée élevé sur une cave voûtée et d’un premier étage surmonté d’une lucarne triangulaire. Un escalier en fer à cheval à double évolution, d’époque Louis XVI, permet d’accéder à l’entrée de l’hôtel, qui est surmonté des armes de la famille de Mesgrigny et d’un fronton triangulaire. Elle est encadrée de part et d’autre d’une fenestrelle et d’une croisée. Le premier étage est percé de quatre baies, dont deux jumelles au centre ; dessous chacune d’elles est un cartouche encadré de cuirs enroulées ; au-dessus, un entablement décoré de quatre frontons triangulaires alternés de vases déchiquetés et fleuris. Ce décor typiquement Renaissance contraste avec la sobriété toute classique du corps de logis du XVIIe siècle qui prolonge le pavillon du sud.

A l’intérieur, le rez-de-chaussée comporte en particulier une grande salle de neuf mètres sur sept. Son principal ornement est une monumentale et splendide cheminée composée de deux colonnes corinthiennes supportant un riche entablement qui s’élève jusqu’au plafond.


Cheminée de l’annonciation

Première moitié du 16e siècle, vers 1520-30

Pierre anciennement polychromée (H 3,70m – L 2,58m)

Provient d’une maison, angle rues Turenne et de la synagogue, Troyes. Dissimulée derrière une cloison jusqu’en 1910, découverte lors d’une restauration, remontée dans une autre maison, léguée ensuite au musée.

La partie inférieur de cette cheminée monumentale, très sobre, dirige toute l’attention du spectateur vers la scène représentée au registre supérieur (ou « manteau ») : l’annonciation. Dans cette scène du Nouveau Testament, l’Ange vient annoncer à la Vierge Marie qu’elle porte en elle le futur Messie.

L’évènement se déroule sur trois compartiments. A gauche, la Vierge porte la main à son cœur à l’annonce de la nouvelles. A droite, l’Ange tend les bras vers la vierge en prononçant les paroles dont les mots devaient être peints sur le phylactère qui s’envole de sa bouche. Au-dessus de Marie s’échappe un même phylactère porteur de sa réponse. Au centre, se tient un vase de fleurs de lys, symbole de la virginité de Marie.

Les personnages sont encore d’inspiration traditionnelle gothique, mais le décor relève du répertoire de la Renaissance : coquille, pilastres avec médaillons, têtes d’angelots.

Dans l’angle gauche, en bas du manteau, figure le blason de la famille Molé : dans l’angle droit, deux belles figures d’angelots.

La façade de cheminé date du 17e siècle. Elle porte deux blasons armoriés surmontés d’initiales enlacées et d’une couronne de marquis. Le blason de gauche, tenu par deux licornes, porte les armes d’Edouard Colbert, marquis de Villacerf (Aube), surintendant général des Bâtiments du Roi (Louis XVI), mort en 1699. Le blason de droite orné d’un chevron, de roses et d’une croix, entouré de branches d’olivier, est celui de son épouse Marie-Geneviève Larcher. (Provient de la ferme de Tibergeon, près de Lusigny. Don Salietti 1893).

Don de Mme Pierre Salet en 1959, Inv.59.1


détail

Le Conservateur du Musée de Cluny à Paris a dit de cette cheminée :

«  Il s’agit là d’une des plus belles cheminées que je connaisse : les deux personnages de l’Annonciation qui se profilent derrière un jeu de pilastres sont une de ces inventions exquises dont s’enchantent les amateurs d’art... Cette œuvre manifeste avec éclat le talent des imagiers troyens de XVIe siècle... ».

L’impératrice Marie-Louise et son fils, le petit roi de Rome, quittant la France pour l’Autriche, passèrent la nuit du 26 au 27 avril 1814 dans cette demeure.


L’on y trouve également la Mise au tombeau de l'abbaye Montier-la-Celle à St André-les-Vergers (10) 

 Claude Bornot (vers 1480-1545)  la grande Mise au Tombeau de 1534 de l’ancienne abbaye de Montier-la-Celle, où les détails des vêtements, nœuds raffinés et plis « mouillés », les expressions des visages aux sourcils froncés expriment les émotions dans un style tout différent. Et l’auteur, anonyme, des deux Sibylles énigmatiques (les autres du même ensemble se trouvent aux musées du Louvre et d’Écouen), aux postures savantes et vêtements recherchés, finement ciselées dans la pierre calcaire de la région.

Le Christ instituant l’Eucharistie

Entourage du Maître de Chaource

Première moitié du XVIe, vers 1520-1530

 

Le Christ debout derrière un Autel, fait face au fidèle. De sa main gauche il tient au-dessus d’un calice une hostie disparue. Sa main droite esquisse un geste de bénédiction.

Est ici représenté l’instant de la première Eucharistie, issue de la Cène, dernier repas de jésus avec ses apôtres.

Son visage présente les caractéristiques de ceux des personnages sculptés par le Maître de Chaource : nez droit, à méplat, arcades sourcilières rectilignes.

Le Christ instituant l’Eucharistie est un sujet rarement représenté en sculpture, mais plutôt sur des panneaux peints.

 

Recettes champenoises

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