vendredi 11 octobre 2024

Châteaux de Saint-Aventin, St Benoit-sur-Vanne, St Bouin, des Cours, de la Planche,

 - Château de Saint-Aventin


Maison seigneuriale en 1675, détruit à la Révolution.

Ce château a remplacé en 1840 l’ancien château de Saint-Aventin.

Il est édifié par Bily Deheurles dans un style néo-classique, en 1840.

Le riche comte Stroganoff, issu de la Russie tsariste, y vécut en 1900. Le château avait un train de vie luxueux pendant toute cette période.

Devant le château, une grande pelouse entourée de deux allées bordées d’arbres apparaît. Les allées et pelouses principales ont conservé leurs tracés ; des arbres plus que centenaires demeurent et agrémentent l’ensemble de la propriété.

L’ovale de l’allée sablée qui cerne l’immense tapis de la pelouse, conduit jusqu’au pied de la sobre demeure encadrée d’arbres séculaires. Les parterres fleuris des jardins étaient sans cesse renouvelés au gré des fantaisies de leurs maîtres.

Selon l’ancien plan, le parc à la française était composé de quatre pièces entourées d’allées; de part et d’autre de celui-ci, se trouvaient deux vergers et un jardin potager.

Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; l'écrin de verdure entourant le château : inscription par arrêté du 28 juin 1995.

Les propriétaires actuels étaient marchand de bois, tout est toujours fermé...


Propriété privée


- Château de Saint-Benoist-sur-Vanne

Le premier château connu a brûlé en 1594. 


Le château de Saint-Benoist-sur-Vanne est une propriété de 100 hectares dont la bâtisse principale fut remaniée à différentes périodes de l’histoire. Il est protégé par des douves qui entourent la partie principale du château et par un pont-levis. Il a été complétement rénové par son actuel propriétaire.

Situé au fond de la vallée, à proximité de la voie romaine qui menait de Sens à Troyes, le village doit son nom à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, qui au XIe siècle l’avait reçu en don de l’évêque de Troyes. Les premières traces d’un château seigneurial datent du XIIIe siècle. L’édifice a vraisemblablement été remanié au XVIe siècle par la famille d’Averly, propriétaire de l’époque.

En 1594, les ligueurs de Troyes incendient la maison seigneuriale de Saint-Benoist, et il est noté dans un acte qu’elle est ensuite considérée comme étant en ruine. Il semble qu’elle ne retrouva sa splendeur qu’après 1638, après son rachat par Louise de Cormont. Elle a en effet le caractère des demeures de l’époque Henri IV-Louis XIII, avec ses étroits pavillons d’angle, ses hauts combles à forte pente et ses lucarnes classiques en pierre.

En 1651, le domaine fut racheté par Henri de Longueau et resta dans la famille, changeant de main au gré des mariages et des successions. Il vit se succéder différents propriétaires jusqu’à Nicolas-René Peschard d’Ambly, baron de Levoncourt.

Sa dernière descendante propriétaire, fut Lucie d’Ambly qui épousa avant la Seconde Guerre mondiale Charles Buxtorf, représentant d’une dynastie d’industriels troyens. Au décès de ce dernier, Jean Bertrand, amoureux de l’histoire du château, décida de restituer toute sa beauté grâce à une restauration générale. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1984.

Le château de Saint-Benoist-sur-Vanne a fait l’objet d’une restauration générale, menée avec le concours des monuments historiques. Cette apparence puissante et élégante est le fruit de siècles d’histoires.

Les bâtiments qui composent le château occupent un terre-plein délimité à l’origine par une double ceinture de larges fossés, près du cours de la Vanne et du long bief qui alimentait plusieurs moulins.

Le grand pavillon d’entrée fait sans conteste l’originalité et l’intérêt de l’édifice. Elevé sur plan rectangulaire, il est encadré sur la façade extérieure d’élégantes trompes d’angles supportant des tourelles de pierre à la silhouette ondulante. L’arcade du passage charretier, profilée en anse de panier, a été reprise en briques à l’époque moderne, de même que la fenêtre qui la surmonte, encadrés par les rainures où venaient se loger les bras du pont-levis. A gauche du passage s’ouvre la petite porte piétonne dont la feuillure donne la mesure de la largeur des douves d’origine.




Les importants travaux menés avec le concours des Monuments Historiques ont concernés le pavillon d’entrée, le corps de logis et diverses dépendances, en particulier le colombier octogonal et son double clocheton sous charpente.

Propriété privée

Château de Saint-Bouin

Il ne s’agit pas d’une forteresse médiévale, mais d’un sanctuaire très antérieur à l’époque chrétienne, dont les principes de construction se trouvent dans la bible : « … Vous me ferez un autel de terre et vous m’offrirez sur cet autel vos holocaustes et vos hosties pacifiques… » (Exode).

D’après certains auteurs, le mot « château » aurait signifié : endroit sacré et clos où l’homme était protégé par la loi d’un ordre supérieur (on pense aux Maîtres du Monde de Charroux), et devait, de ce fait, s’y rendre sans armes. Le mot « château » a donc perdu aujourd’hui, son sens sacré.

Le « château » de Saint-Bouin est un sanctuaire en terre, construit à flanc de colline, en bordure de la route de Saint-Mards-en-Othe à Maraye. Il est dans un bois, ce qui a peut-être sauvegardé son aspect, et au bord d’un petit chemin s’ouvrant à droite de la N. 374, à environ 1.500 mètres de Saint-Mards-en-Othe, en allant sur Maraye.

Une ancienne tradition nous apprend que saint Bouin est né dans le diocèse de Troyes. On sait qu’il se retira dans la solitude entre Saint-Mards-en-Othe et Maraye, dans une petite vallée entourée de bois, sur la paroisse de Saint-Mards, auprès d’une fontaine où il construisit sa cellule et sa chapelle. Il y passa un grand nombre d’années dans la contemplation et dans « les exercices de la plus sublime dévotion ». Il se rendit recommandable par ses vertus, par ses miracles et mourut le 29 septembre 570.

En 1145, l’évêque de Troyes, Hatton donna son ermitage aux chanoines réguliers de Saint-Martin-ès-Aires, de la règle de Saint-Augustin qui en faisaient l’office à 9 lectures le 28 septembre.

Au pied de la colline se trouve une source captée en 1844. Cette source avait la propriété (tout au moins la réputation) de guérir la fièvre et les personnes convalescentes ou atteintes d’indisposition rétives. Quand on s’intéresse à ces sources, on s’aperçoit quelles ont été très souvent, et à des époques très anciennes, le prétexte pour construire un sanctuaire. Plusieurs de nos cathédrales n’échappent d’ailleurs pas à cette règle, malgré son aspect païen.

Le sanctuaire ou « château » de Saint-Bouin se présente sous la forme d’une cuvette circulaire d’environ 53 mètres et entourée d’un fossé dont la terre a vraisemblablement servi à relever les bords d’une plateforme circulaire. Du côté chemin, une partie du fossé a été comblée pour accéder à la cuvette, afin de l’exploiter (environ 20 ares), mais sa mise en valeur a été abandonnée et, seul un maigre taillis y subsiste. La cuvette est légèrement inclinée du côté de la source captée. Dans cet endroit, tous les ans, à Pâques, se déroulait un pèlerinage en souvenir de saint Bouin.

Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, outre les pèlerinages à la source miraculeuse de saint Bouin, l’ensemble source-sanctuaire, d’après les histoires racontées aux veillées par les gens âgés de cette époque aurait été le théâtre d’évènements merveilleux et bénéfiques.

La chapelle, détruite à la Révolution, était à côté de la source. L’efficacité de cette eau n’était assurée qu’à l’endroit de la source surmontée d’une croix. La croix fut enlevée en 1840 et mise sur la route. Les pèlerinages cessèrent au début du XVIIIe siècle.

Les habitants de Saint-Mards, désireux de posséder quelque chose de leur saint, obtinrent de l’abbé de Montier-la-Celle qu’il leur donnât l’os maxillaire inférieur et quelques petits ossements le 2 octobre 1779.

Chaque année, ces reliques étaient portées en procession à l’église paroissiale, à l’emplacement de l’ermitage, et les vieillards du siècle dernier se rappelaient encore la pompe extraordinaire déployée en 1788. Cachés pendant la Révolution, ces précieux restes furent authentifiés le 17 février1834.

On fait mémoire de saint Bouin à la Toussaint de Troyes, le 8 novembre.


- Château de Saint-Julien-les-Villas 



Tous les Troyens connaissent à Saint-Julien-les-Villas le lieu-dit « Château des Cours », vaste lotissement de pavillons individuels, très arboré. Ce qui faisait l’orgueil de Saint-Julien, c’était son château, le Château des Cours, avec son immense parc descendant jusqu’aux berges de la Seine, et dont les magnifiques arbres multiséculaires faisaient l’admiration des visiteurs et des promeneurs.

Il y avait en effet un véritable château de 1760, mais qui devenant dangereux, car menaçant ruine, est démoli en 1950.

L’édifice était un vaste rectangle à un seul étage avec au centre un corps de logis légèrement avancé et une aile en équerre à chaque extrémité. L’avant-corps central était surmonté d’un fronton triangulaire avec, en relief, une Cérès entourée de ses 2 vestales. A gauche étaient situés les communs.

Auparavant, la terre des Cours et de la Renouillère, dénommée au XVII° siècle les « Courts arpents », d’où le nom du château, consistait en une maison très modeste sise au milieu d’un enclos. Elle fut achetée par Jacques Rémond le 25 septembre 1642.

Cet avocat et conseiller du roi au siège et présidial de Troyes, fait construire cette demeure, dans un parc de 40 hectares bordé par la Seine, sur les plans de Louis Maillet chanoine de la cathédrale de Troyes, qui n’en est pas, comme architecte, à son coup d’essai, puisqu’il a déjà, quelques années auparavant, dessiné le portail de l’église de Saint-Martin-ès-Vignes.

 Les 2 frères, Nicolas comme Jacques Rémond sont réputés pour leur intelligence et pour la valeur de leurs travaux littéraires : La vie d’Abélard, Lettres du même à Héloïse, La véritable politique des hommes de qualité, que Louis XIV lui-même fait rééditer, les Lettes philosophiques et galantes de Mademoiselle G…, Lettes sur la poésie…

Un très beau parc peuplé d’arbres magnifiques entourait le château. Le jour de la fête patronale, le 20 août (car il s’agit de saint Julien-de-Brioude et non de saint Julien l’Hospitalier), la population d’alentour avait le droit de venir ouvrir le bal. Ce qui faisait la fierté de ce jardin splendide, dessiné par Le Nôtre lui-même, c’était un chêne imposant qui avait le mérite d’avoir inspiré par sa beauté Jean de La Fontaine familier de ces lieux. Sa fable « Le chêne et le roseau » a été écrite à l’ombre de son somptueux feuillage, et elle est d’ailleurs dédiée aux 2 frères Simon, fermiers généraux, avocats et littérateurs Troyens. Il y compose une pastorale pour des bergers et des bergères, donnée dans ce Château des Cours, lors d’une fête en l’honneur du sieur Rémond…

Faisait aussi l’admiration des connaisseurs un autre arbre (abattu par un violent orage en 1895), peuplier flamand de Hollande, connu même jusqu’à Marseille comme « le peuplier de Troyes », haut de 40 m, au feuillage de 80 m de circonférence, et 13 m de circonférence du tronc à ras de terre.

A cette époque, les châtelains, les Rémond des Cours en avaient fait un véritable foyer de culture, réunissant leur « coterie littéraire », composée des meilleurs esprits de l’époque. Ils recevaient Claude Perrault, l’architecte de la colonnade du Louvre et des plans de l’Observatoire de Paris, son frère Charles, le célèbre auteur des contes de fées (propriétaire du château de Rosières). Notre écrivain Nicolas Boileau compose dans ce château une partie de son « Art poétique ». Un autre écrivain Fontenelle, qui mourut presque centenaire, aimait ce lieu pour y composer ses « Eloges des membres défunts de l’Académie française » dont il faisait partie. Le père Tournemine, très lié à Voltaire,  dirigeant le Journal de Trévoux est aussi un habitué du Château des Cours, de même que Voltaire qui y vient souvent en villégiature. L’inauguration du château des Cours eut lieu en 1678.

Rémond des Cours décède en 1716. Pierre Alexandre Levesque de la Ravalière, membre de l’Académie des inscriptions à Paris, né à Troyes,  manifeste ses regrets en ces termes : « Une académie réveillerait et ramènerait le génie et les talents dont tant de troyens sont encore abondamment doués ». Cette suggestion est à l’origine de la fondation de la Société académique de l’Aube en 1798.

Nicolas Rémond étant mort célibataire et sans enfant, ses héritiers vendent le domaine en 1782, à Etienne Lerouge de Troyes, qui le transmet à son gendre Victor Masson, maître des Requêtes au Conseil d’Etat et député de l’Aube, qui le fait agrandir et embellir de nouveau le parc dans le style anglais.

Il faillit être acheté par Voltaire. Mais, au dernier moment il lui préféra une propriété à Ferney.

La propriété passe en 1859 à M. Léon Lecomte, armateur, qui la conserve jusqu’en 1874, date à laquelle elle est achetée par Claude Fernand Doé.

Pendant la guerre 1939/1945, les troupes d’occupation allemandes se servaient de cette propriété comme champ de manœuvre. En 1942, elle est vendue à la Société troyenne d’aménagement immobilier. Le château, très délabré est démoli en 1945 et la société Compagnie auboise immobilière crée sur son emplacement un lotissement.

Pour ne pas oublier les prestigieux visiteurs, qui ont fréquenté ce domaine, la municipalité de Saint-Julien a donné leurs noms aux rues parcourant ce quartier.

En 1970, le SOFPA crée pour les cadres de l’industrie textile troyenne et leur famille, un extraordinaire lieu de détente, de rencontre et de convivialité, sur plus de 2 hectares, avec piscine chauffée, tennis, terrains de jeux… 

2024, plus rien n’existe !


 Château de la Planche

à Saint-Léger 

 



D’argent au chevron de gueules (de Vautibault), accompagné en chef de deux macles d’azur (de Marisy) et en pointe d’une canette de sable (de Milly), au chef d’azur chargé d’une double cotice potencée et contre potencée d’or (Champagne).

BIEN OU MIEUX : devise de Odart de Marisy – dalle funéraire de l’église paroissiale




Propriété privée impossible d'approcher

Les châteaux de l'Aube


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