mardi 26 mars 2024

Eglise Saint-Etienne de Bar-sur-Seine (10)

 


La première pierre de l'église Saint-Etienne de Bar-sur-Seine a probablement été posée en 1505 par Jacques de Dinteville, gouverneur et comte usufruitier de Bar.

La construction débute par le bas-côté nord de la nef, avec la 2e chapelle, dédiée à saint Barthélemy, au début du XVIe siècle. Le millésime de 1531 figure sur la façade occidentale et celui de 1541 sur une chapelle du chœur.

Si l’édifice est principalement de style gothique, les parties hautes de la nef ont été achevées entre 1561 et 1582 dans le style Renaissance (gros chapiteaux ioniques et arcs en anse de panier) puisque le monogramme LDB, pour Louis de Bourbon, comte usufruitier de Bar-sur-Seine, apparaît sur le garde-corps du triforium.

Le portail de façade est daté de 1616 et l’édifice consacré en 1628.

L’église présente un plan en croix latine avec une nef et un chœur à trois vaisseaux de quatre travées et chapelles latérales. Un transept saillant marque la jonction entre ces deux parties. La nef comporte des arcades basses en arc brisé surmontées par un triforium et des baies à remplage. Les vaisseaux latéraux du chœur se terminent par des pans coupés tandis que le vaisseau central est prolongé par une abside à trois pans.

                             La tour du clocher est implantée dans l'angle nord-ouest de la nef.


On compte quarante-neuf baies dans l'édifice. La pose des premiers vitraux a dû suivre de quelques années le début des travaux de l’église : 1512 ou 1522 est la date la plus ancienne connue (l'inscription a depuis disparu). On distingue deux campagnes : les verrières basses du chœur portent les dates de 1539 et 1542 ; les verrières hautes du chœur et du transept, en grisailles au jaune d'argent, ont été posées entre 1548 et 1557. Enfin, les derniers vitraux installés au XVIe siècle sont ceux de la nef, avant 1582. Une partie du décor vitré, détruit par les huguenots en 1563, est rétablie par Jehan Macadré vers 1600 et Jean Lothereau en 1636. Les donateurs sont bien connus grâce à diverses inscriptions qui donnent le nom de particuliers, de confréries (du Saint-Sacrement par exemple) et de corporations (les tanneurs et cordonniers, les bouchers, etc.). L’un des vitraux offerts par les bouchers de Bar-sur-Seine, raconte “la promenade du bœuf gras”. Cette coutume du XIIe siècle consistait, la veille du mercredi des cendres, à promener un bœuf gras décoré dans la ville avant de l’abattre et de vendre les différents morceaux.

Dès le début du XVIIIe siècle, les verrières sont endommagées par les intempéries et le vandalisme, qui ont entraîné des pertes définitives ou des remaniements.

Ces verrières ont été de nombreuses fois restaurées, dans la seconde moitié du XIXe siècle et durant tout le XXe siècle. Plusieurs thèmes iconographiques sont représentés : l’Eglise, ses docteurs, ses défenseurs et les fondements de la foi sont particulièrement évoqués au chevet et dans les chapelles du chœur, au sein de panneaux où alternent grisailles et couleurs ; la Vie du Christ, sa Passion et sa Résurrection ornent les fenêtres hautes du chœur où prédomine la grisaille ; enfin, les verrières hautes de la nef montrent un cortège de figures de saints dans des niches d’architecture peintes. Les légendes des saints fêtés dans le diocèse sont peintes à pleine couleur dans les fenêtres du transept et les chapelles de la nef et du transept.

Église et vitraux ont été classées monuments historiques (au titre immeuble) en date du 10 juillet 1907

C’est l’une des plus vastes églises du département de l’Aube (10) qui recèle des trésors de sculptures et du vitrail issu de l’Ecole Troyenne.

 

L’orgue de Tribune fut construit en 1739 par François Mangin pour l’église de l’abbaye Notre-Dame et Saint-Jaques-Aux-Nonnains à Troyes, ses deux buffets G.O. et Positif de dos sont en chêne ciré, construits en 1734 par le menuisier Pierre Collot



Il est acheté en 1791 et transféré en 1793 en l’église Saint Etienne de Bar-sur-Seine par Jean Baptiste Salmon.

Quelques modifications, en 1904  Facteur(s) : Rolin frères ; 1931 Facteur(s) : Bossier Jules ;

1960/02/12 : buffet classé au titre objet ; 1 973/03/21 : partie instrumentale classée au titre objet ; 1986 Restauration Historique. Reconstitution dans la disposition d'origine F. Mangin Facteur(s) : Haerpfer Théo






Les bas-reliefs de la vie de saint Étienne, situés dans la chapelle Saint-Étienne, au transept Sud de l’église, avaient été réalisés pour orner le jubé de la collégiale Saint-Étienne de Troyes, ancienne chapelle des Comtes de Champagne. L’auteur de cet ensemble aujourd’hui en grande partie détruit en était l’artiste italien Domenico Ricoveri, appelé Dominique Florentin.

En 1791, le jubé fut détruit. Les éléments sculptés furent récupérés et déposés à l’abbaye Saint-Loup.

Les bas-reliefs furent achetés en mai 1806 par la fabrique de l’église de Bar-sur-Seine ; le concierge de l’abbaye les avait cédés à bon prix. Les artisans qui posèrent les bas-reliefs dans le mur Sud du transept de l’église avaient commis une erreur. Les scènes avaient été scellées dans le désordre, sans tenir compte de la chronologie de l’histoire du saint.

Ainsi, de gauche à droite on peut y voir la prédication d’Étienne à Jérusalem suivit de sa lapidation, puis de sa discussion avec les rhéteurs juifs et enfin son arrestation, plaçant de façon erronée la lapidation juste après la prédication alors qu’elle aurait dû être la dernière scène.

Les sculptures représentent quatre scènes de la fin de la vie de saint Étienne, considéré comme le premier martyr chrétien. La plus ancienne légende connue nous vient d’un manuscrit du Xe siècle conservé à l’abbaye du Mont-Cassin : vita fabulosa sancti stephani protomartyr. Selon la légende,

Étienne fut ravi le jour de sa naissance par Satan qui lui substitue un petit démon. Il le dépose ensuite à la porte d’un évêque nommé Julien. Ce dernier, entendant les cris du nouveau-né sort de chez lui et trouve l’enfant allaité par une biche blanche qui, prenant la parole, lui conseille d’adopter l’enfant.

Quelques années plus tard, Étienne retrouve la maison de ses parents et expulse d’un signe de croix le démon qui apparaît sous sa forme véritable, un diable cornu et fourchu. Ordonné diacre par les douze apôtres, Étienne prêche à Jérusalem et discute avec les rhéteurs Juifs qui le font arrêter et condamner, pour blasphème, à la lapidation. Saül, le futur saint Paul, aurait prêté assistance à ses bourreaux. D’après Grégoire de Nysse, les pierres ne firent à Étienne que l’effet d’une douce pluie de flocons de neige. Son corps, exposé aux bêtes afin qu’elles le dévorent, fut enseveli par Gamaliel. Quatre cent ans plus tard, Gamaliel apparu au prêtre Lucien pour lui révéler le lieu de la sépulture d’Étienne. Les reliques furent transportées de Jérusalem à Constantinople, puis émigrèrent à Rome.

Le 29 octobre 1549, les chanoines de Saint-Étienne commandèrent à Dominique Florentin, collaborateur du Primatice à Fontainebleau, un projet pour le jubé de leur église. Le 4 janvier 1550, le marché fut signé et le travail achevé en août 1550. C’est la première œuvre connue du Florentin à Troyes. Le jubé se présentait comme un arc de triomphe à trois arches inspiré des arcs de triomphes. Il était décoré des statues de la Foi et de la Charité sur les côtés, et sur le fronton de la crucifixion (en bois), de la Vierge et de saint Jean l’Évangéliste. Les quatre bas-reliefs de la vie de saint Etienne ornaient la corniche de ce jubé.


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