Chapelle
Sainte-Eulalie d'Urville
Le village est cité sous le nom de
Urivillaen 1077-1089 dans la charte du prieuré de Montier-en-l’Île.
Originairement, ce prieuré entretenait « outre le prieur, 2 religieux, chargés de la messe quotidienne, du service des fondations, d’une aumônerie dominicale… Sous la commende (bénéfice ecclésiastique confié à un laïque), un séculier (prêtre qui n’appartient à aucun ordre) assurait la desserte ». Ce prieuré était membre de l’abbaye de Cluny.
A l’image des grandes abbayes, Cluny fonda de petits monastères implantés sous le nom de prieurés sur des terres données à l’Eglise pour y pratiquer des activités agricoles et viticoles, fixer des populations nomades et assurer près d’elles le service paroissial.
En
1765 ce domaine était contigu aux terres des habitants d’Urville, à celles de
la ferme de Bavon, à celles de « Sainte-Eulalie » appelées aussi les Saints-Joncs.
Dépendait du domaine, le lieu-dit La Garenne, autrement dit le parc à gibier
des anciens prieurs qui touchait aux terres de Bavon et au bois du marquis de
Dinteville, adjudicataire de biens des seigneuries d’Urville et de Bligny. Vers
l’ouest de La Fourtelle, au territoire de Bligny, se dresse un tilleul
plusieurs fois centenaire.
En 1974, à la suite de travaux
d’exploitation du terrain, la roue d’un tracteur s’enfonça dans le sol et le
sommet d’une voûte apparut. Il s’agissait d’une partie de la chapelle de
l’ancien prieuré près du tilleul séculaire. Un examen a révélé une voûte en
berceau régulièrement orientée est-ouest, renforcée par des doubleaux de
section rectangulaire (voir photo ci-dessous). Une porte semblait avoir été
aménagée à l’ouest, et daterait du XIIIe siècle.
Les
tessons de poterie ramassés sur le terrain étaient modernes mais d’assez
nombreux débris de briques épars sur le site pouvaient, par leur profil,
remonter à quelques siècles. Plus intéressants étaient des carreaux de terre
cuite émaillés sur une face et parfois latéralement. Ils devaient recouvrir et
décorer le sol et les murs de la chapelle.
Sainte Eulalie fut une vierge martyre au temps de la grande persécution de Dioclétien et de Maximien (289-203), brûlée vive dans le four public de Mérida, en Estremadure espagnole sur le Guadania, ville comprenant un ensemble de ruines romaines fouillées par René Vallois, ancien élève du collège de Bar-sur-Aube.
Dans l’Aube avaient été placées sous le patronage de sainte Eulalie, avec cette chapelle d’Urville, la chapelle d’Auzon, au canton de Piney, connue au XIIe siècle, qui dépendait de l’abbaye de Saint-Loup de Troyes, et enfin une ferme, au finage de Rosières-près-Troyes, Sancta Eulalia en 1164. Eulalia est un nom d’origine grecque qui signifie « la bonne parole ».
Une magnifique statue de Saint Pierre en Pape fin XVe - bois polychromé, dorure. Le bâton pastoral est moderne. Observations bon malgré la perte de doigts de la main droite. La polychromie est écaillée à de nombreux endroits et l'ancienne est visible partiellement. Revers plat. Un trou est percé sous le socle. Trois clous ont été fichés dans la terrasse et on y remarque une entaille géométrique sous le pied du personnage.
La Séquence ou Cantilène de sainte Eulalie, le plus ancien poème en langue d’oïl qui nous soit parvenu, comprend 29 vers répartis en 14 couplets de 2 vers. Traduction : « Eulalie fut une vaillante jeune fille, et eut un beau corps, une âme plus belle. Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre, ils voulurent lui faire servir le diable. Elle n’écouta pas les mauvais conseillers lui disant de renier Dieu, qui habite là-haut dans le ciel, ni pour de l’or, de l’argent, ni des parures, pas plus que devant la menace royale ni la prière ».
Sainte Eulalie
Vierge et martyre à Mérida (+ 304)
Citée par saint Augustin, nous n'avons
d'elle qu'un hymne de l'écrivain Prudence qui chante son supplice en des termes
légendaires. Elle eut pour compagne de martyre, sainte Julie de Merida. Elle
avait treize ans quand elle fut condamnée à mourir brûlée sur un bûcher, ce qui
en fait une des martyres les plus vénérées de la tradition espagnole.
A Ravenne, dès le milieu du VIe siècle, dans une procession céleste des mosaïques de l'église Saint-Apollinaire-le-Neuf, apparaît une Eulalie parmi les vierges.
l'hymne latin de Prudence n'est pas le seul texte que l'on ait sur Sainte-Eulalie. Saint Augustin, Fortunat (évêque de Poitiers), Grégoire de Tours la citent... et surtout l'auteur de la fameuse "Cantilène" ou "Séquence de Sainte Eulalie", 29 vers écrits en langue romane vers 881 et qui constitue le premier texte de la poésie française... Ce qui fait de ce texte, hors son caractère hagiographique, un texte de très haute importance historique, linguistique, littéraire et musicologique.
Pour ce qui est de l'Eulalie de
Barcelone, rien ne nous incite à la différencier de la première (notez que ces
deux martyres datent de la même année!) De même: dans la "Séquence",
il est dit qu'Eulalie est présentée à Maximien...
Autant de variantes et de légendes
différentes sur le même personnage!
"La Cantilène de sainte Eulalie
raconte comment, au cours de la persécution des Chrétiens ordonnée dans tout
l'empire romain par Dioclétien, une jeune fille de treize ans appartenant à une
riche famille de Mérida refusa de renier sa foi. C'était aller au-devant du
martyre qu'Eulalie subit avec un courage exemplaire. Au moment où Eulalie expira, on vit une
colombe blanche sortir de la bouche de celle-ci et s'élever vers le ciel. C'est
par cette image, suivie d'une prière, que s'achève le texte de la
Cantilène." (cantilène de sainte Eulalie et sa transcription -
Bibliothèque de Valenciennes)
Un internaute nous indique que "le
manuscrit de la cantilène est précieusement conservé dans la bibliothèque de
Valenciennes"
À Merida en Espagne, vers 304, sainte
Eulalie, vierge et martyre, qui, dans son adolescence, dit-on, n'hésita pas à
offrir sa vie pour le Christ.
Martyrologe romain
Appel aux dons :
A
quelques pas de l'église, des vestiges gallo-romains sont inscrits au titre des
Monuments Historiques. L'église d'Urville, édifice non protégée, offre le grand
intérêt de présenter des différentes périodes d'évolution de l'édifice. Sous le
vocable de Saint-Pierre-ès-Liens, elle date de la fin du XIIème siècle pour son
abside, qui est carrée et percée à l'orient de trois fenêtres. La voûte est
moderne. Le reste de l'édifice date du XVIIIème.
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