jeudi 25 avril 2024

Chapelle Sainte-Eulalie à Urville

 

Chapelle Sainte-Eulalie d'Urville

 

emplacement du château disparu

Le village est cité sous le nom de Urivillaen 1077-1089 dans la charte du prieuré de Montier-en-l’Île.

 Le prieuré Sainte-Eulalie d’Urville était déjà fondé le 16 mars 1095, par les seigneurs de Bligny, mais il n’était plus qu’une grange au XVIIIe siècle, tout en restant bénéfice (bénéfices religieux).

Originairement, ce prieuré entretenait « outre le prieur, 2 religieux, chargés de la messe quotidienne, du service des fondations, d’une aumônerie dominicale… Sous la commende (bénéfice ecclésiastique confié à un laïque), un séculier (prêtre qui n’appartient à aucun ordre) assurait la desserte ». Ce prieuré était membre de l’abbaye de Cluny.

A l’image des grandes abbayes, Cluny fonda de petits monastères implantés sous le nom de prieurés sur des terres données à l’Eglise pour y pratiquer des activités agricoles et viticoles, fixer des populations nomades et assurer près d’elles le service paroissial.

 Le prieuré de Sainte-Eulalie d’Urville avait reçu en don en 1119, d’Hugues, comte de Troyes et de Bar-sur-Aube, une partie de la seigneurie d’Arconville. La guerre de Cent Ans, puis les difficultés du recrutement des religieux, les baux à ferme à des particuliers, l’attribution en bénéfice à des prieurs non astreints à la résidence, et en dernier lieu, l’institution d’un simple garde ont conduit à la ruine du prieuré et de la chapelle de sorte qu’à la fin du XVIIIe siècle, il ne restait plus que la ferme ou grange du prieuré située au finage de Bligny.

 Le domaine de Sainte-Eulalie d’Urville comprenait la colline lieu-dit La Fourtelle ou La Fortelle, c’est-à-dire la petite forêt, depuis le sommet à l’altitude de 324 mètres, jusqu’à la courbe de niveau de 295 mètres qui, au sud et à l’ouest, se confond avec la limite du finage de Bligny.

 En 1765 ce domaine était contigu aux terres des habitants d’Urville, à celles de la ferme de Bavon, à celles de « Sainte-Eulalie » appelées aussi les Saints-Joncs. Dépendait du domaine, le lieu-dit La Garenne, autrement dit le parc à gibier des anciens prieurs qui touchait aux terres de Bavon et au bois du marquis de Dinteville, adjudicataire de biens des seigneuries d’Urville et de Bligny. Vers l’ouest de La Fourtelle, au territoire de Bligny, se dresse un tilleul plusieurs fois centenaire.

En 1974, à la suite de travaux d’exploitation du terrain, la roue d’un tracteur s’enfonça dans le sol et le sommet d’une voûte apparut. Il s’agissait d’une partie de la chapelle de l’ancien prieuré près du tilleul séculaire. Un examen a révélé une voûte en berceau régulièrement orientée est-ouest, renforcée par des doubleaux de section rectangulaire (voir photo ci-dessous). Une porte semblait avoir été aménagée à l’ouest, et daterait du XIIIe siècle.

Les tessons de poterie ramassés sur le terrain étaient modernes mais d’assez nombreux débris de briques épars sur le site pouvaient, par leur profil, remonter à quelques siècles. Plus intéressants étaient des carreaux de terre cuite émaillés sur une face et parfois latéralement. Ils devaient recouvrir et décorer le sol et les murs de la chapelle.

 Parmi les nombreuses pierres taillées, l’une d’elles, par sa sculpture, représentait le départ d’une arcature de la chapelle Sainte-Eulalie.

Sainte Eulalie fut une vierge martyre au temps de la grande persécution de Dioclétien et de Maximien (289-203), brûlée vive dans le four public de Mérida, en Estremadure espagnole sur le Guadania, ville comprenant un ensemble de ruines romaines fouillées par René Vallois, ancien élève du collège de Bar-sur-Aube.

Eglise Saint Pierre es liens d'Urville

Dans l’Aube avaient été placées sous le patronage de sainte Eulalie, avec cette chapelle d’Urville, la chapelle d’Auzon, au canton de Piney, connue au XIIe siècle, qui dépendait de l’abbaye de Saint-Loup de Troyes, et enfin une ferme, au finage de Rosières-près-Troyes, Sancta Eulalia en 1164. Eulalia est un nom d’origine grecque qui signifie « la bonne parole ».


 Une magnifique statue en bois du XVIe de sainte Eulalie  se trouvent en l’église d’Urville. Cette église paroissiale Saint-Pierre-es-liens possède une poutre de gloire et clôture de chœur en fer forgé. C'était une paroisse du doyenné du Barrois qui était à la collation du chapitre Saint-Maclou de Bar-sur-Aube depuis la donation de l'évêque Robert de Torote de Langres. Elle date du XIIe siècle pour l'abside qui est carré, le reste étant du XVIIIe.

Ste Eulalie XVIe - bois badigeonné

Une magnifique statue de Saint Pierre en Pape fin XVe - bois polychromé, dorure. Le bâton pastoral est moderne. Observations bon malgré la perte de doigts de la main droite. La polychromie est écaillée à de nombreux endroits et l'ancienne est visible partiellement. Revers plat. Un trou est percé sous le socle. Trois clous ont été fichés dans la terrasse et on y remarque une entaille géométrique sous le pied du personnage.

St Pierre en Pape - bois badigeonné et peint fin XVe

La Séquence ou Cantilène de sainte Eulalie, le plus ancien poème en langue d’oïl qui nous soit parvenu, comprend 29 vers répartis en 14 couplets de 2 vers. Traduction : « Eulalie fut une vaillante jeune fille, et eut un beau corps, une âme plus belle. Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre, ils voulurent lui faire servir le diable. Elle n’écouta pas les mauvais conseillers lui disant de renier Dieu, qui habite là-haut dans le ciel, ni pour de l’or, de l’argent, ni des parures, pas plus que devant la menace royale ni la prière ».

l'Education de Marie - calcaire badigeonné et doré - 16e

 La commune d’Urville a été fondée par des Gallo-romains qui y plantèrent la vigne. Au lieu-dit « Val de Millières », subsistent les vestiges d’un établissement gallo-romain dont les fouilles ont révélé les vestiges de 2 bâtiments bordant une cour. La commune qui comptait plus de 600 habitants au milieu du XIXe siècle a vu sa population décroître régulièrement pour se stabiliser aux environs de 150 depuis le milieu du XXe siècle. D'importants vestiges d'un établissement gallo-romain sont « inscrits ».

 

Christ en croix - bois 
polychrome fin 15e début 16e

Sainte Eulalie

Vierge et martyre à Mérida (+ 304)

Citée par saint Augustin, nous n'avons d'elle qu'un hymne de l'écrivain Prudence qui chante son supplice en des termes légendaires. Elle eut pour compagne de martyre, sainte Julie de Merida. Elle avait treize ans quand elle fut condamnée à mourir brûlée sur un bûcher, ce qui en fait une des martyres les plus vénérées de la tradition espagnole.

 A Ravenne, dès le milieu du VIe siècle, dans une procession céleste des mosaïques de l'église Saint-Apollinaire-le-Neuf, apparaît une Eulalie parmi les vierges.

l'hymne latin de Prudence n'est pas le seul texte que l'on ait sur Sainte-Eulalie. Saint Augustin, Fortunat (évêque de Poitiers), Grégoire de Tours la citent... et surtout l'auteur de la fameuse "Cantilène" ou "Séquence de Sainte Eulalie", 29 vers écrits en langue romane vers 881 et qui constitue le premier texte de la poésie française... Ce qui fait de ce texte, hors son caractère hagiographique, un texte de très haute importance historique, linguistique, littéraire et musicologique.

Pour ce qui est de l'Eulalie de Barcelone, rien ne nous incite à la différencier de la première (notez que ces deux martyres datent de la même année!) De même: dans la "Séquence", il est dit qu'Eulalie est présentée à Maximien...

Autant de variantes et de légendes différentes sur le même personnage!

"La Cantilène de sainte Eulalie raconte comment, au cours de la persécution des Chrétiens ordonnée dans tout l'empire romain par Dioclétien, une jeune fille de treize ans appartenant à une riche famille de Mérida refusa de renier sa foi. C'était aller au-devant du martyre qu'Eulalie subit avec un courage exemplaire.  Au moment où Eulalie expira, on vit une colombe blanche sortir de la bouche de celle-ci et s'élever vers le ciel. C'est par cette image, suivie d'une prière, que s'achève le texte de la Cantilène." (cantilène de sainte Eulalie et sa transcription - Bibliothèque de Valenciennes)

Un internaute nous indique que "le manuscrit de la cantilène est précieusement conservé dans la bibliothèque de Valenciennes"

À Merida en Espagne, vers 304, sainte Eulalie, vierge et martyre, qui, dans son adolescence, dit-on, n'hésita pas à offrir sa vie pour le Christ.

Martyrologe romain


Appel aux dons :


Située au cœur de la Côte des Bar, Urville est un des jalons de la Route du Champagne. Au centre du village, l'église Saint-Pierre-es-Liens se dresse fièrement depuis le XIIe siècle. Malheureusement le lieu se détériore et des travaux sont nécessaires pour que l'église puisse continuer à accueillir du public. Les travaux concernent à la fois l'intérieur de l'église et l'extérieur : réfection de la charpente, dalles, enduits, corniche et maçonnerie extérieure. Consciente des richesses de son patrimoine, la commune souhaite entamer une campagne de restauration afin de sauvegarder cette église. Très investie par la sauvegarde de son patrimoine et devant le coût important de cette opération, elle a décidé de faire appel à votre aide.



A quelques pas de l'église, des vestiges gallo-romains sont inscrits au titre des Monuments Historiques. L'église d'Urville, édifice non protégée, offre le grand intérêt de présenter des différentes périodes d'évolution de l'édifice. Sous le vocable de Saint-Pierre-ès-Liens, elle date de la fin du XIIème siècle pour son abside, qui est carrée et percée à l'orient de trois fenêtres. La voûte est moderne. Le reste de l'édifice date du XVIIIème.


 Don pour la restauration de l'église

 


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