Villadin est bâti sur le flanc d’une colline boisée qui marque la limite entre la plaine champenoise et le pays d’Othe.
Le premier nom du village est Viler Adam mentionné
en 1264 dans une charte de l’abbaye de Sellières.
En 1308, le curé de Villadin est le principal témoin
à charge dans le procès de Guichard, évêque de Troyes accusé d’avoir fait
mourir par ensorcellement la reine Jeanne de Navarre et tenté d’empoisonner le
prince héritier Louis-le-Hutin.
Villadin est connu dans la région comme le Pays des
Cruches et ses habitants portent allègrement le sobriquet de Cruchons. En
effet, la présence sur place de gisements d’argiles de diverses qualités a
permis le développement d’un important artisanat de poterie puis de tuilerie.
Les potiers de Villadin produisaient essentiellement une poterie de bouche de
faible valeur dont il n’en reste pratiquement rien. Par contre, il subsiste ici
et là des épis de toiture en faïence du XVIIIe siècle qui représentent pour la
plupart des soldats de Louis XV coiffés du tricorne.
L’église paroissiale de la Translation-de-Saint-Martin-et-de-Saint-Maur a été plusieurs fois remaniée. L’abside et le chœur, voûtés en ogives, datent du XVIe siècle. Dans le chœur, un vitrail du XVIe siècle représente l’Arbre de Jessé et un groupe sculpté en pierre polychrome montre saint Martin partageant son manteau. Ces deux œuvres sont classées.
La nef du XIIe siècle est couverte d’une voûte en berceau sous une charpente de chêne construite en 1802. Les fonts baptismaux et le maître-autel, œuvres du sculpteur baralbin Gabriel Chevaldin, sont du XIXe siècle. Le chemin de croix en panneaux peints date de 1863. Quant à la tour-clocher, elle a été érigée au XVIIIe siècle avec le concours du célèbre architecte Nicolas Ledoux en remplacement d’un clocher-flèche situé au-dessus de la nef qui menaçait ruine.
La chapelle de la Vierge, construite au XVIIIe
siècle « au droit de la nef », a été réaménagée en 1860 en l’honneur de
Notre-Dame de la Salette, notamment par la pose d’un nouveau retable de pierre,
lui aussi dû à Chevaldin, reléguant la Piéta classée du XVIe siècle sur les
marches de l’autel. Le vitrail de la Salette réalisé grâce à une souscription
par André Vinum, maître verrier à Troyes, a été posé en 1993.
Le tertre de la Salette
La Salette est une petite commune de l’Isère où la Vierge Marie serait apparue en pleurs à deux enfants le 19 septembre 1846. L’endroit devient vite un lieu de pèlerinage où se rend en 1859 l’abbé Renault, curé de Villadin, atteint d’une infirmité rebelle à tous les traitements. Il en revient guéri et fait le vœu d’instaurer dans sa paroisse le culte de Notre-Dame de la Salette.
Il crée une confrérie dont le but « est de fléchir
par l’entremise de la Sainte Vierge la colère du Seigneur irrité par la
violation des commandements et des lois de son Église, de prier pour la
conversion des pécheurs, de travailler à sa propre sanctification. » Il
transforme la chapelle de la Vierge de l’église paroissiale et institue chaque
année un exercice spirituel le dimanche qui suit le 19 septembre. Ce «
pèlerinage » ne prendra jamais une grande importance et restera strictement
local.
Dans les années 1970, l’abbé Lebois, curé de
Saint-Lupien desservant Villadin, entreprend de ressusciter le pèlerinage de
Villadin tombé quelque peu en léthargie. Le diocèse acquiert un terrain où il
fait dresser trois statues : la Conversation inaugurée le 19 septembre 1971 en
présence de plus de 1000 personnes, la Vierge en pleurs en 1974, la Vierge de
l'assomption" en 1976. La première est un tirage en pierre reconstituée
d'un modèle créé vers 1898 par le Lyonnais Pierre Vermare, les deux dernières
sont l’œuvre d’André Simon, de Mesnil-Saint-Loup.
Chaque année, les pèlerins se rendent en procession de l’église au tertre portant une petite statue en bois de N.-D. de la Salette, œuvre du même sculpteur.
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