jeudi 30 mai 2024

Plantes et remèdes de bonnes femmes

 


Des plantes pour guérir

Remèdes de bonnes femmes

 

Il était une fois, un chien et un chat. Tous deux se sentaient mal-à-l’aise, leur estomac se refusait à digérer. Ils se mirent en quête dans la prairie… d’instinct le chien se mit à manger du chiendent tandis que le gros minet mastiquait son herbe-à-chat.

Il y a quelque cinq millions d’années, notre grand-père australanthropien devait faire de même. D’instinct il savait, lui aussi reconnaitre les « herbes médecines » qui soulageaient ses maux.

Aujourd’hui « grâce à » la civilisation, notre flair est incapable de discerner un bon champignon d’une amanite morelle ! Nous sommes, doucement, devenus de gentils lapins de clapier qui ingurgitons sans hésitation notre fatal « réveil matin »… cette civilisation, dont nous sommes souvent trop fiers nous fait oublier qu’il y a des millénaires, des hommes savaient, guérissaient, opéraient, n’hésitaient pas à réduire les fractures, à trépaner même, en usant simplement des possibilités que la nature leur offrait.

Une nature que ces sauvages primitifs ne savaient pas encore polluer à coup de produits scientifiquement élaborés…

Mais le jour n’est peut-être plus très loin où les savants réunis en congrès scientifique dévoileront solennellement une plaque de marbre noir où l’on aura gravé en lettres d’or :

« En l’honneur des sorciers que nous avons brûlés parce qu’ils savaient depuis des siècles et des siècles ce que nous vous démontrons aujourd’hui ».

Il ne reste qu’à souhaiter que ce jour-là, un sorcier, un vrai, se cache encore dans le peuple des hommes pour transmettre son initiation millénaire … aux savants.

  

DES PLANTES POUR GUÉRIR

Herbes de sorcières

La médecine par les plantes relève de différentes pratiques. Certaines tiennent compte d’une propriété chimique qui servira de thérapeutique. D’autres de son aspect physique qui agira par mimétisme. D’autres encore feront matérialiser des « pouvoirs » occulte ou astrologiques. D’autres enfin auront pour support le « symbole » attribué au végétal.

Toutes ces méthodes sont souvent liées et font que le « sorcier », le « guérisseur », le « maugeux » agit le plus souvent par « phyto-magico-thérapie ». Si l’on ajoute à cela les interférences religieuses et le caractère secret de l’enseignement, de l’initiation, on comprendra aisément l’aspect étrange et complexe de cette « médecine ».

Ajoutons enfin qu’elle est toujours restée l’apanage du « peuple ». Ceci suffisait donc pour qu’elle soit déconsidérée, négligée et condamnée par les hommes « hautement civilisés » du XIXe siècle…

Phytothérapie et aromathérapie

Nous avons sciemment voulu dissocier ces « médecines » et ne traiter présentement que la thérapeutie chimique. Celle-ci est aujourd’hui subdivisée en deux classes :

« Phyto et aromathérapie ».

Si l’un et l’autre de ces traitements sont médicalement reconnus, il ne faut pas les confondre.

La science de l’aromathérapie est exacte. Elle s’appuie sur des principes actifs connue et reconnues et fait l’objet d’une industrie pharmaceutique. Mais elle ne pouvait être que difficilement abordable par nos ancêtres car elle exige des techniques très complexes et  souvent de création récente. C’est grâce à elle que l’on peut produire des extraits, des intraits, des huiles essentielles et des essences.

La phytothérapie ne peut pas encore être considérée comme une science exacte. Elle met en jeu trop d’aspects inconnus des plantes. En outre, lorsque l’on sait que le sol, la lumière agissent considérablement sur la « pousse » de la végétation, on comprendra que les « dosages » ne peuvent être que très relatifs. Encore ne tient-on pas compte de la « pollution »… On peut donc admettre que les infusons agissent « grosso-modo » comme prévu mais, sans plus. Ceci n’empêche que de nos jours, il est encore et toujours bon de connaitre les « vertus » des « simples ». Ne serait-ce que pour ne pas s’empoisonner !

Préparation et « posologies »

Le moyen le plus direct et le plus rapide pour absorber les composants chimiques d’une plante, c’est évidemment de la manger. C’est ce que nous faisons couramment avec les légumes. Toutefois, ce système n’est pas toujours applicable, soit que les végétaux n’aient pas les qualités « gastronomiques » requises par notre palais, soit que leur résistance mette à l’épreuve notre dentition ou notre digestion.

Empiriquement toujours les anciens ont remarqué que ses principes actifs se concentraient différemment dans les parties de la plante et que même parfois certains éléments d’une mémé plante pouvaient causer des réactions opposées.

Il faut donc savoir préparer une tisane mais aussi connaitre le procédé de conservation de l’espèce choisie, cueillir judicieusement fleurs, feuilles, fruits ou racines et tenir compte de la période de l’année où la plante est « à point » pour ne pas chercher des « prunes fraiches en janvier » !


Infusion, décoction, macération

Pour préparer une infusion vous mettrez, en général un pincée de plante dans un bol, ou une tasse ; peu importe le récipient à condition qu’il ne soit jamais en métal. Ensuite, vous verserez lentement de l’eau bouillante. Vous recouvrirez le récipient et vous laisserez « infuser » pendant un petit quart d’heure. Il ne vous restera plus qu’à passer la liqueur (la filtrer) et vous y ajouterez du miel (ou du sucre) avant de la faire avaler.

Les racines, les tiges et les écorces se préparent le plus souvent en décoction. Il vous faudra alors procéder « à l’envers ». C’est-à-dire que vous jetterez votre pincée de plante dans le pot contenant l’eau bouillante et vous laisserez se poursuivre l’ébullition encore un quart d’heure. Comme précédemment vous mettrez un « bouchon » et vous laisserez infuser une dizaine de minutes, après quoi vous « passerez et vous servirez dans un bol avec du miel.

Il existe deux sortes de macérations pour es racines et les bois. Vous pouvez mettre la plante dans un « têchon » contenant de l’eau froide ou « douce », vous recouvrez et vous laisser ainsi pendant une nuit ou un jour. Vous pouvez aussi, selon la médication, faire votre macération dans l’alcool ou dans le vin et laisser ainsi plusieurs jours.

« Ordonnance »

Indépendamment des tisanes qui sont faites pour être bues, bon gré, mal gré, ces préparations peuvent servir pour des lavages, des lotions, des bains. Les plantes nous l’avons vu, peuvent être mangées crues ou cuites mais peuvent aussi être appliquées en compresses ou en cataplasmes ; on peut également les triturer avec de l’huile ou des graisses pour obtenir des pommades, des onguents, des baumes.

La plante peut aussi agir par sa simple présence. Ainsi le plantain apporte la fécondité, la verveine revigore les amours, le sureau provoque l’asthme, le noyer rend fou. Mais nous touchons là au domaine du mystère et de l’occulte…

 

Gourme – Impétigo

Pour faire « tomber » les croûtes purulentes on appliquera des emplâtres de feuilles de cresson-de-fontaine hachées. Conjointement on fera boire des tisanes d’infusion de feuilles de noyer ou de feuilles de sureau.

 

Eczéma

Il faut écorcer un jeune bouleau en pleine sève puis, frotter les parties eczémateuses avec le côté humide des morceaux d’écorce.

 

Aphtes

Donner au malade des gargarismes tièdes de décoction de feuilles de ronce. Lui donner à manger une pâte constituée par un sedum blanc écrasé et lié avec de l’eau auquel on ajoutera une quantité de miel suffisante pour que le tout ait la consistance de la confiture.

 

Furoncles – Panaris

Placer un cataplasme tiède d’oignon cuit sur le « clou » pour le faire « murir ». Pour les « gros boutons » on pourra aussi avoir recours à un procédé de guérison occulte. Il suffit pour cela de suspendre une branche de lierre grimpant dans la cheminée.

 

Verrues

Frictionner les verrues avec un trognon de chou vert fraichement coupé. On peut également placer sur les verrues un emplâtre de feuilles de rumex oseille pilées dans l’huile. Mais le remède le plus efficace consiste à mettre matin et soir « entre les deux rosées » sur chaque « poireau » une goutte de suc de ficaire-fausse-renoncule. Pour que le remède agisse, il faut attendre que le « lait » sèche et ne pas l’essuyer.

 

Engelures

Pour guérir les engelures, le remède le plus efficace consiste simplement à marcher pieds nus dans la neige fraiche… si vous êtes vraiment frileux alors contentez-vous de faire cuire un oignon de lis blanc dans du lait et mettez cette pâte en cataplasme. Vous pouvez également faire une pommade en mélangeant une partie de fleurs de modèle-bouillon-blanc avec deux parties d’huile que vous laisserez réduire à feu doux. Vous protègerez efficacement la blessure en appliquant dessus du duvet de Massette.

 

Cors aux pieds

Appliquez une feuille de saule marsault sur le cor ou bien frottez-le avec de la pulpe de gousse d’ail écrasée. S’il résiste encore, alors faite macérer dans l’huile une feuille de sédum reprise que vous maintiendrez ensuite sur le cor avec une charpie. En dernier ressort vous pourrez tenter ce procédé magique : Placer dans une poche du côté du cor une branche d’ « herbe-à-cochon », renouée-des-oiseaux, en disant : « Que mon cor s’en aille à l’aide de cette herbe ».

 

Œil de perdrix

Il suffit de faire infuser des feuilles de lierre grimpant dans du vinaigre assaisonné de sel et poivre et d’en placer chaque jour une feuille sur l’œil de perdrix

 

Ampoules aux pieds

Appliquer sur la phlyctène un cataplasme froid de feuilles de chou vert cuites dans du lait.

 

Piqures de moustiques et d’orties

Le plantain lancéolé supprime la sensation de piqure donnée par les moustiques et l’ortie. Presser la feuille entre les doigts jusqu’à ce que le « jus » sorte. Appliquer ce jus à l’endroit de la piqure.

 

Piqures de guêpes et d’abeilles

Il faut d’abord s’efforcer d’extraire le dard, notamment celui de l’abeille « qui a des crochets », ensuite, il faut frotter sur la partie piquée un bouquet de persil ou une feuille de poireau. Mais, pour éviter de vous faire piquer, il suffit de vous frotter la tête et les bras avec de la Camomille fétide ou de l’Armoise commune.

 

Brûlures

Le procédé le plus radical connu des forgerons et des cuisinières consiste simplement à exposer devant un feu vif la partie qui vient déjà d’être brûlée. Si vous souhaitez des remèdes moins brutaux, vous pouvez placer une pomme de terre coupée en deux sur la brûlure ou bien la lotionner avec du jus de sedum blanc écrasé. Vous pourrez aussi poser des emplâtres de feuille de jusquiame des toits écrasée de pulpe de carotte rouge écrasée, de pulpe de racine fraiche de consoude officinale écrasée ou encore une pâte faite d’un oignon écrasé ou de sel de cuisine.

 

Mauvaise haleine

Quand on a mauvaise haleine, notamment lorsque l’on a mangé de l’ail, il suffit de mâcher du persil.

 

Digestion, maux d’estomac

Pour éliminer les lourdeurs il faut prendre après le repas, un petit verre de « goutte » dans laquelle on aura mis à infuser des fleurs de millepertuis perforé récoltées au mois de mai. On peut aussi prendre des infusions de thym serpolet, de feuilles de ménianthe à trois folioles, de sommités fleuries de mélisse ou d’érythrée petite centaurée.

 

Manque de tonus général

Pour se stimuler on boira des infusions de carline vulgaire, de spirée ulmaire, de véronique petit chêne, de feuilles de berle à feuille étroite, de fleurs d’achillée millefeuille, d’erythrée petite centaurée, d’origan vulgaire ou des infusions de feuilles et de racine d’aneth fenouil. On peut également saupoudrer ses aliments d’une pincée d’écorce pulvérulente de berbéris commun.

 

Toux

Pour calmer la toux il faut prendre des tisanes pectorales d’infusion de fleurs de bourrache officinale, de mauve à feuille ronde, de mélicot des champs, de primevère officinale, de molène bouillon blanc (récoltées par temps sec et chaud) ou de feuilles et fleurs de mauve sauvage.

 

Etc. etc…….

Ces quelques petites recettes d’autrefois en mémoire de nos aïeuls…

 

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