dimanche 22 septembre 2024

Pigeonniers un patrimoine en péril

 

Colombier de Saint-Ouen-l'Aumône dans le Val-d'oise


Trop souvent, des transformations successives, des réparations irréversibles ont tenté de cacher des pigeonniers. On ne reconnaît plus en lui et l’ancien bâtiment de ferme qui a été autant convoité durant des siècles. Rares sont les pigeonniers qui ont su garder leurs fonctions agricoles. Les propriétaires qui élèvent encore des pigeons le font bien souvent par dépit ou par passion. Une des personnes possédant un pigeonnier nous a dit être dépassé par les événements et ne pas arriver à limiter leur nombre. La seule solution qu’elle envisage de casser les œufs ou encore de tuer les petits avant qu’ils ne prennent leur envol. Lui ne cherche nullement à en faire un élevage, mais les pigeons se trouve tellement bien chez lui qu’il n’arrive pas à les déloger. Un de ses voisins en revanche, est passionné par ces volatiles, dans lesquels il voit une part de son enfance. Celui-ci a réussi à restreindre son élevage à une dizaine de couples.

Le pigeonnier devient un édifice à la mode, très recherché pour son architecture particulière, il est transformé en logement une fois le rez-de-chaussée et le ou les deux étages aménagés. Nous en avons visité plusieurs, il est parfois accolé à un bâtiment annexe afin d’augmenter la surface habitable. Il en va ensuite de la fantaisie de l’acquéreur de dénaturer ou non l’élément d’origine. Dans le pire des cas, il sert de garage et alors une ouverture béante est réalisée. Mais certains ont su faire de ces bâtiments rustiques une chose rare et précieuse.

Les pigeonniers en péril en Bresse 

Les propriétaires de l’un d’entre eux, à Saint-Martin-le-Châtel, en ont fait une large pièce tenant lieu de salon tout de briques vêtu, rappelant le matériau principal utilisé à l’extérieur. D’autres, à Farens, y ont aménagé une cuisine et des chambres. Les utilisations insolites ne sont pas exemptes : Chèvres, vaches et chevaux ont pu remplacer les pigeons. A Monthieux, il est devenu une sellerie et à la Chapelle-du-Châtelard un bar de chasse.

Si certaines restaurations se sont faites suivant les goûts douteux du propriétaire donc de piètre qualité, d’autres méritent que l’on s’y attarde. Elles sont le fruit d’une volonté de sauvegarde dans le respect de l’aspect originel de l’édifice. Même dans le cas d’une transformation en habitation, l’âme du pigeonnier peut être conservée sans entraîner de percements intempestifs. Dans le cas du pigeonnier de Grelonges à Fareins, l’architecte des bâtiments de France est intervenu pour imposer aux propriétaires les matériaux et les couleurs. Toujours à Fareins, au Goulas, afin de gagner en luminosité, deux  nouveaux trous d’envol ont été percés de part et d’autre du trou d’origine. Le résultat est saisissant ; un soupçon d’ingéniosité a permis de respecter le pigeonnier.

 Quant à celui de Moulin-Grand, à Perrex, classé MH, il a été restauré, toujours sur les conseils de l’architecte des bâtiments de France, dans le seul but de pouvoir être admiré. Il faut cependant avouer qu’il en vaut grandement la peine !

Pigeonnier du Moulin-Grand à Perrex (01) classé MH
propriétée privée

Malheureusement, la majeure partie de ces pigeonniers est à l’abandon du fait de leur inutilité. Quel que soit l’état, ils servent de remise accueillant du matériel pouvant être entreposé ici depuis des dizaines d’années. Les propriétaires n’ont pas toujours les moyens financiers suffisants pour rénover un bâtiment secondaires. Ils sont conscients que le manque d’entretien nuit gravement à leur pérennité. La toiture est fragilisée par les intempéries et les années ; tôt ou tard, des accidents irréversibles s’opèrent. La région de la Bresse est marquée par le pisé, matériau certes solide mais dont le principal ennemi est l’eau. Un propriétaire nous a dit envisager la démolition dans un but préventif, n’ayant pas les fonds nécessaires pour sa restauration. Il  redoute L’effondrement imprévisible de son pigeonnier pouvant entraîner des dégâts matériels voire corporels. Un autre, à Saint-Jean-sur-Veyle, attends désespérément l’arrivée d’un mécène. Il permet à toute personne de s’approcher et de contempler l’édifice en bien mauvais état. 

Eux, comme d’autres, tiennent à leur patrimoine mais sont impuissants à la vision de leur bâtisse sans vie. Mais combien sont-ils tous ces pigeonniers à s’effondrer ou à avoir été mis à mort sans aucun remords ni aucune pitié ? Les pertes ont déjà été colossales mais difficiles à chiffrer. Le pigeonnier de Genod à Crottet, était certainement l’un des plus beaux ; hélas il s’est effondré dans les années 1930, à une époque où le patrimoine n’intéressait encore personne. Une gravure en faisait déjà mention en 1548 ! Au sein de nombreuses communes, toute trace de tels édifices a souvent disparu. Mogneneins possédait 6 pigeonniers au début du siècle ; aujourd’hui, il n’en demeure plus que 2. A Fareins, sur la vingtaine qui a dû exister à une certaine époque il n’en reste que 14.

 La valeur patrimoniale de ces pigeonniers est irréfutable. Au même titre que les châteaux et les demeures nobiliaires, ils méritent d’être reconnus, protégés, entretenus. Certains propriétaires sont même allés jusqu’à construire de toutes pièces des pigeonniers en ne reprenant certes pas les matériaux d’origine, mais en respectant la forme. La ressemblance est à s’y méprendre. De tels exemples se rencontrent à Cormoranche-sur-Saône, Illiad ou encore Marlieux.

 Mais au regard d’autres régions françaises, que de choses il reste à entreprendre ! Le cas de la Seine maritime est éloquent : Les écrits au sujet des pigeonniers ne se comptent plus, une route touristique des colombiers (nom donné au pigeonnier dans le nord de la France) a été créée, le Conseil général c’est même investi pour subventionner généreusement les édifices qui dénotent un intérêt architectural certain. Dans la région de la Bresse, même si les pigeonniers revêtent un tout autre cachet, plus rustique, rien de tout cela n’existe encore. Cependant, une poignée de passionnés tente d’agir. Un circuit touristique en Val de Saône a enfin vu le jour, il allie à la fois la découverte de ce patrimoine méconnu et d’autres monuments et villages. 

Pigeonnier dit Tour de Cossieux à Jujurieux (01) classé MH

Matériaux utilisés

 La nature du sous-sol de la Bresse et de la Dombes à largement influencé l’architecture vernaculaire à base de terre.  Ingénieux, les hommes ont appris à maîtriser cette terre afin d’en tirer tous les avantages. Ils s’en sont notamment servis pour leurs habitations. Une telle diversité des matériaux de construction se retrouve dans l’élaboration des pigeonniers. Excepté la pierre, tout élément de fabrication est issu de la terre locale : pisé, torchis, brique et galet. C’est ce qui fait en grande partie l’intérêt de ces édifices, tous ces matériaux donnent naissance à des architectures différentes. Cependant, la terre crue prédomine : trois pigeonniers sur quatre ont été bâtis en pisé. Pierre, galet et brique lui sont souvent associés dans la construction, que ce soit pour le soubassement, les chainages d’angles ou les différents encadrements ; les effets décoratifs peuvent être alors intéressants.

 Les aménagements intérieurs et extérieurs

 À l’instar du cheval qui a toujours été l’animal roi et à qui l’homme a construit de superbes écuries, le pigeon s’est vu offrir lui aussi, une somptueuse demeure. Au vu des aménagements intérieurs et extérieurs, le pigeonnier s’ingénie à être tout à la fois un hôtel quatre étoiles et une forteresse imprenable. Tout a été soigneusement imaginé pour que les pigeons puissent vivre sans crainte des rats, rapaces et autres prédateurs. Randières en pierre ou en tôle ceinturant le bâtiment, trous d’envol percés de la taille des pigeons, enduit lisse, trappe coulissante fermant l’accès à la liberté, constitue autant de protection contre les prédateurs. A l’intérieur, le plancher permet un nettoyage facile et régulier. Les murs blanchis à la chaux accentuent la luminosité ; les rayons du soleil pénètrent par les trous d’envol placés au Sud et à l’Est, le pigeon aime la lumière matinale. Les nids peuvent être en osier, de taille et forme différente. Ils sont cloués au mur ou insérés dans les cloisonnements en bois ; placer dans la maçonnerie sous forme de poterie où creuser dans les murs, ces nids sont dénommés alors Boulin. Finition suprême, perchoir et échelle tournante peuvent agrémenter l’intérieur du pigeonnier (description par Olivier de Serres, dans son célèbre théâtre d’agriculture des champs paru en 1600).

 Pigeonnier, un bâtiment qui a traversé l’histoire

 Quelle est cette histoire que celle du pigeon et du pigeonnier ! Rechercher pour sa viande, sa fiente et surtout son prestige, cet animal connaît tous les honneurs ; pour lui, l’homme a bâti de somptueuses demeures.

L’élément humain n’est pas innocent dans la pérennité de ce bâtiment. La naissance de l’apanage seigneurial du droit de Colombier est consécutive à la volonté des hommes de rentabiliser leurs terres. Très vite, une poignée d’hommes saisis l’intérêt de posséder des pigeonniers, l’économie terrienne devient à nouveau dynamique. Ainsi est né ce droit réservé aux Seigneur Haut-Justiciers. Cet élitisme ne peut qu’entraîner des convoitises. Bien que cela ne soit jamais clairement mentionné, le pigeonnier devient à partir de là un signe extérieur de richesse.

Mais l’intérêt porté à ce volatile ne s’arrête pas au prestige. Les pigeons fournissent une agréable nourriture d’appoint et sont même vendus contre profit. Au sortir de la Révolution, certains paysans paient leur fermage uniquement avec le fruit de cette vente. Pour ce qui est de la fiente, connu sous le nom de colombine, la centaine de nid de chaque pigeonnier de la région de la Dombes, soit 150 à 250 individus n’engendrent pas des quantités faramineuses d’engrais. Néanmoins, la colombine vaut son pesant d’or à tel point que dans certaines contrées françaises, elle se trouve fréquemment mentionnée dans les contrats de mariage. En 1837, elle représente la coquette somme de 25Frs l’hectolitre !

 À la fin du XIXe siècle, l’arrivée des engrais chimiques marque la fin de l’utilisation de la colombine et contribue à l’abandon progressif des pigeonniers.

Cependant, ils n’ont pas totalement disparu et continuent toujours de ponctuer notre paysage. Au sein d’un ensemble d’habitation, le pigeonnier ressemble à la tour d’un château. Cette impression est favorisée par la forme élancée qui lui permet de se distinguer du reste des maisons.

De plus, le clocheton agrémentant nombre de pigeonniers dépasse nettement les autres bâtiments d’habitation ou d’exploitation. Est-ce un moyen pour que le pigeon retrouve son logis ? Est-ce une façon de s’affirmer en faisant émerger le clocheton d’un amas de construction ? Lorsqu’il est isolé, la vue du pigeonnier peut être favorisée par son lieu d’implantation : une butte de terre, une colline.

 Les utilisations du pigeon

 Le pigeon a toujours constitué un mets de choix, C’est ainsi qu’en 1393, 400 de ces volatiles étaient consommées chaque jour à la Maison du Roi, sous différentes formes : pigeon en croûte, farci, rôti…

Une autre utilisation, moins courante, réside dans la médecine.

Tout était utilisé dans le pigeon ! La colombine trouvait ici une autre fonction quelque peu surprenante puisqu’elle était employée comme cataplasme censé guérir la diphtérie ou calmer la diarrhée.

« Mêlée à de la farine d’orge et à du vinaigre, ce remède de bonne femme permettait de ramollir tous les goitres et toutes les tumeurs de consistance dure ! »

Son sang était très recherché : il guérissait les tâches oculaires une fois mélangé avec du fiel d’anguilles

 Quelques chiffres

  150 : c’est environ le nombre de pigeonniers encore existant sur le secteur Dombes-Bresse, qu’il soit en bon ou très mauvais état

4 à 5 : il s’agit du nombre d’entre eux qui disparaissent chaque décennie

1 : seul le pigeonnier du Moulin Grand est classé MH et encore d’urgence en 1993 ! Ce super édifice sur colonnes était sur le point de s’écrouler

120 : Ce chiffre correspond à la part des pigeonniers bâtis partiellement ou entièrement en pisé. Malheureusement en cas de dégradation, les cicatrices dues aux réparations sont trop visibles. Ce matériau manque de reconnaissance de la part des maçons qui ne savent plus le travailler. Il est considéré comme un procédé de construction du passé et non comme une potentialité pour l’avenir.

50 : C’est la part des pigeonniers qui risquent à très court terme de disparaître. Les maux les concernant sont souvent les mêmes : toitures abimées ou éventrées, murs creusés par les intempéries ou fissurés.


Pigeonnier de Laguille à Rocamadour XVIe - MH 

 

pigeonnier-tour carré à Mogneneins (01) - MH

Intérieur de pigeonnier collé à une maison à Lachieu

Echelle tournante à St Didier sur Chalaronne 


Randières



Belbeuf - Normandie

Laynay - Eure

Pigeonnier-colombier du château de Villers-en-Argonne, Marne


Abbaye de fontenay - Côte d'Or


Pigeonnier à Pibrac, Haute-Garonne


Pigeonnier du Vieux Châtel à Saint-Coulomb - Ille-et-Vilaine

En ce lieu il y avait un ancien prieuré, aujourd'hui disparu, appartenant à l'abbaye du Tronchet. Il devait en tirer le nom d'une très antique forteresse détruite depuis bien des siècles. Aujourd’hui il reste un très beau pigeonnier rond avec une toiture composée d’ardoises épaisses posées sur des dalles de Saint-Cast à même le mur. Le tout est surmonté d’un lanterneau avec une petite coupole en ardoises.  350 boulins, chacun abritant un couple de pigeon.

les boulins du Vieux Châtel



Pigeonnier « folie » construit entre 1730-1770 – Mosstown House - Irlande,  Comté de Longford.

Ancien pigeonnier isolé de trois étages sur plan octogonal, construit vers 1750. Autrefois associé à Mosstown House (démoli) et maintenant désaffecté. Toit en ardoise artificielle en croupe à profil octogonal avec girouette en métal sur lanterne et quelques appareils d’eau de pluie en fonte. Murs enduits en crépi sur construction en pierre calcaire à assises grossières avec détails en blocs et pierres d’angle surélevés et avec cordon enduit au-dessus du rez-de-chaussée. Aveugle ocului au deuxième étage. Ouvertures aveugles en plein cintre au premier étage. Ouvertures aveugles à linteau carré avec voussoirs en calcaire visibles sous l’enduit du rez-de-chaussée. Ouverture de porte carrée avec seuil en calcaire et voussoirs en calcaire visibles sous l’enduit du rez-de-chaussée. Toit en brique en forme de dôme à l’intérieur du rez-de-chaussée. Situé dans les jardins du domaine de Mosstown. Situé à l’est du site de Mosstown House et à l’ouest de Keenagh.

Cet impressionnant ancien pigeonnier de trois étages domine le paysage à l’ouest de Keenagh. Il représente l’un des meilleurs exemples de ce type encore existant en Irlande. Il est bien construit et a manifestement été construit pour impressionner avec des proportions et des détails géorgiens élégants. Il est exceptionnellement élégant pour une structure fonctionnelle avec des ouvertures aveugles gracieusement proportionnées qui donnent l’apparence d’un piano nobile au-dessus du sous-sol. Il a probablement aussi agi comme un « accroche-regard », créant une vue intéressante depuis la maison principale. Les pigeonniers étaient utilisés pour fournir une provision immédiate d’œufs et de viande, et étaient une caractéristique relativement courante dans les domaines ruraux en Irlande au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, mais semblent être passés de mode au début du XIXe siècle. Ce sont maintenant des survivants très rares. Le rez-de-chaussée en brique en forme de dôme est assez similaire en apparence et en construction à de nombreuses glacières, ce qui laisse entendre qu’il pourrait également avoir été utilisé pour cette fonction. Ce pigeonnier est l’une des rares structures du domaine survivant de l’ancien domaine de Mosstown. Mosstown House était le siège du vicomte Newcomen à la fin du XVIIe siècle et fut par la suite la maison de la famille Kingston (maison d’Alexander Kingston en 1791). Plus tard, par héritage, il passa à la propriété de la famille Murray (vers 1914). La maison a ensuite été démolie vers 1962 et constitue une triste perte pour le patrimoine architectural du comté de Longford. Cette structure inhabituelle est un élément important du patrimoine architectural du comté de Longford et de l’histoire et de l’histoire sociale de Keenagh.

 

Ancien Pigeonnier du château à Assier XVIe – Classé MH

L'ancien colombier, daté de 1537, se présente comme une tour circulaire abritant 2500 pots à pigeons en terre cuite vernissée, ainsi que son dispositif d'échelle de visite tournante. La toiture à lanterne pourrait être d'origine.

Le pigeonnier d'Assier est l'un des rares dans le Lot à avoir conservé sa date de construction, 1537, gravé sur le linteau. Si le linteau était l'emplacement idéal sur le pigeonnier pour recevoir diverses inscriptions ou ornementations, peu d'édifices fournissent une indication relative à l'époque de construction. Les quelques armoiries des seigneurs qui pouvaient figurer au-dessus des portes du niveau bas, à l'étage ou sous la corniche ont été pour la plupart martellées lors de la Révolution française.


La Davière - Pigeonnier à Moyaux – Calvados – Gîte de France. 

 



Pigeonnier à 6 pans, pour un séjour de détente au calme de la Campagne Normande. Ayant loué ce gîte je peux dire que tout y est parfait, j'aurais aimé que les boulins soient toujours présents.


Pigeonnier du château de Valleroy. Meurthe-et-Moselle


Le Pigeonnier du Château Lastours a été construit en 1650, 

Il est le plus vieux pigeonnier du Tarn. Unique dans sa conception, c’est le dernier à posséder neuf piliers dont un central. Il a été restauré en 2018 pour lui redonner toute sa splendeur et est inscrit aux MH


De fabrication artisanale en pierre de taille de Provence, ce pigeonnier de près de 6 mètres de haut et de plus de 3 mètres de diamètre est de toute beauté ! création de l'Atelier Alain Bidal

 

Château de la Motte Thilly - Aube


Pigeonnier de Vaujoyeux à Planguenoual en Côtes-d'Armor – Classé MH

Il s'agit d'un édifice quadrilobe : le colombier central est flanqué de quatre tours formant des absidioles. Chacune des tours est couverte en cul-de-four. La première mention du pigeonnier date du début du XVIe siècle, par un acte de vente de 1510. Dépendant alors du manoir de Vaujoyeux, dont il est l'unique élément ayant survécu à l'époque contemporaine, il partage encore son architecture avec plusieurs colombiers voisins au XIXe siècle. Au XXe siècle, il est toutefois l'unique édifice subsistant de ce genre.


Pigeonnier de Courtioux à La Saulsotte dans l'Aube MH


Colombier du Manoir d ' Ango à Varengeville - sur - Mer ( Normandie )



Pigeonnier-porche de Varetz en Corrèze – MH

Il s'agit d'un pigeonnier-porche rural, d'allure massive, et bâti en grès rouge de Collonges. Il est recouvert d'une toiture à demi-croupe en ardoise. Sa construction pourrait remonter à 1769. Ce pigeonnier-porche dépend, à ce jour, d'une ferme dont l'habitation a été édifiée à la suite d'un incendie intervenu en 1896. Sa largeur est de 5,60 mètres et sa hauteur s'élève à 5,80 mètres, sans la toiture. Une corniche en pierre sous la toiture entoure la construction et borne ainsi la partie pigeonnier aménagée dans le grenier. Côté cour, une lucarne en bâtière munie d'un volet en bois ainsi que des boulins sur la façade Est facilitaient l'accès des pigeons. Au premier étage, la pièce devait être utilisée comme remise-cellier et poulailler ainsi que le laissent présumer les trois trous de belle taille creusés dans chaque pilier permettant aux poules de se nicher. Ce pigeonnier-porche construit totalement en pierre est caractéristique de l'architecture du bassin de Brive.


Pigeonnier de Posanges en Côte-d'or  - XVIIe – MH
l'intérieur





Pigeonnier de la Colombière dans le Nord 

L'ancienne abbaye de Maroilles est aujourd'hui composée de la grange dimière, du logis des hôtes, du moulin, des vestiges de la porterie et des comptoirs, ainsi que d'éléments de portique remployés dans un arc de triomphe (cf. notice IA59000752). 
L'abbatiale, le quartier de l'abbé, le cloître, ainsi que les autres constituants de l'abbaye ont été détruits entre 1789 et 1794, l'abbaye servant de carrière de pierres. Une partie du mobilier se retrouve dans les églises paroissiales de Maroilles, d'Obies et de Gognies-Chaussée. 
L'état de la recherche ne permet pas de donner des éléments historiques précis sur les parties disparues de l'abbaye (chapelle, cloître, logis abbatial...). 
Le moulin comportant un étage, ainsi qu'un étage de comble, est surmonté d'une toiture à deux pans et dans sa partie nord d'un toit brisé. Son soubassement, les chaînes d'angle et des éléments de l'encadrement des fenêtres sont en pierre calcaire bleue, le restant de la maçonnerie en brique. Le logis des hôtes situé dans l'actuelle cour de l'abbaye est structuré par un soubassement, des bandeaux, une corniche et l'encadrement des ouvertures en pierre bleue. 
La grange dimière est un vaste volume en rez-de-chaussée agrémenté de fenêtres à arc de couvrement chantourné et de chambranles à bossage en pierre bleue. Elle est couverte d'un toit à deux pans et d'une demi-croupe caractéristique de l'architecture rurale de l'Avesnois.



Colombier à Créteil – Val de Marne

Présence en 1381 d'une grande maison seigneuriale. Construction probable du colombier à cette époque. 1551 : adjonction d'un puits dans la cour. Devient propriété de l'Hôtel-Dieu en 1672 et prend le nom de petite ferme. 

Le manoir apparaît au XVe siècle dans sa forme définitive : porche aménagé dans le corps de logis en bordure de rue, cour rectangulaire avec au nord logement du fermier et en retour d'équerre l'étable et la bergerie, au sud : logement seigneurial, laiterie, foulerie, à l'ouest : grange, au nord-ouest : le colombier. Bâtiments d'habitation reconstruits 1er quart XIXe siècle. 

En 1851, passe à l'Assistance publique, grange et charronnerie détruites au début du XIXe siècle. Locaux d'habitation et écuries détruits par un incendie peu avant 1914. Seul subsiste le colombier déplacé de 50 m en 1972 et qui a servi de modèle à Viollet-le-Duc pour son dictionnaire


Pigeonnier de Garlande à Gonesse (95)

Ferme attestée au XIIe siècle sous le toponyme Miville comme possession de Garlande ; 1er quart XIXe siècle : construction d'un bâtiment fermant la cour à l'est ; le pigeonnier attesté à la fin du XVIIIe siècle est le seul vestige

Périodes de construction : XIVe siècle, XVe siècle

Deux salles superposées ; rucher de 1658 boulins rectangulaires ; dimensions du pigeonnier : h = 980 ; lanterneau : h = 250, d = 840, d intérieur = 620.


Pigeonniers et colombiers classés MH en Occitanie : on dénombre 45 édifices classés MH

1 pigeonnier en Languedoc-Roussillon

44 pigeonniers et colombiers en Midi-Pyrénées !!!!!!!


Domaine de la Bernisse à Seissan (32)

Ce pigeonnier est implanté à l'entrée de la ferme située à l'arrière de la demeure où vécut le paléontologue gersois Edouard Lartet. Cet édifice, élevé dans les années 1870, prolongé par un hangar, est bâti sur un socle rectangulaire à deux niveaux surmonté d'une tour carrée. D'aspect élégant, il est construit à partir de matériaux traditionnels (pans de bois, brique crue) et industriels (briques creuses et tuiles mécaniques). L'ensemble est enduit de terre et armé de poutres de bois. Le décor est assuré par de simples planches de bois arrangées en X et appliquées sur le mur en brique. Une échelle de bois permettait l'accès à l'étage jusqu'au poulailler. Les dispositions d'origine à l'intérieur du bâtiment n'ont pas été préservées.


Pigeonnier de Cas à Espinas dans le Tarn-et-Garonne

Pigeonnier sans doute du XVIIe siècle, de plan carré, élevé sur arcades. Chacune des quatre piles d'angle, de section carrée, se termine par une imposte moulurée, à la retombée de l'arc. L'étage délimité par deux rebords de protection est percé d'une fenêtre rectangulaire à l'est. Deux mansardes servent d'accès aux pigeons, au midi et à l'est. Au-dessus, un lanternon carré, couvert d'un toit à quatre pans, constitue une seconde entrée pour les pigeons. Il est lui-même surmonté d'un faitage de pierre à bulbe. Murs en "opus quadratum".

Le castellum de Cas apparaît en 961 dans le testament de Raymond Ier, comte de Rouergue. Une tour et les vestiges de deux murs crénelés et percés d'archères cruciformes remontent au XIVe siècle. En 1599, Antoine de Cardaillac vend le château en ruines à François de la Valette, qui le revend en 1605, après y avoir fait faire quelques travaux ; le logis est reconstruit vers 1617 (date inscrite sur la porte). Le pigeonnier et les communs sont du XVIIIe siècle.


Tour-pigeonnier de Labio à Gourdon dans le Lot

La tour dite de Labio s'est aussi appelée La Ricardie, nom d'un de ses propriétaires. La forme des fenêtres permet de la dater de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle.


 

Pigeonnier porche à Lavergne à Vergne dans le Lot

Petit édifice du XVe siècle, composé d'une arche en plein cintre, supportant une construction couverte d'un toit à deux pans. Cet ouvrage appartenait sans doute à une enceinte, un ensemble de muraille, dont l'arrachement se voit sur l'un des piliers


Pigeonnier de Carbes (Tarn) XVIIIe s., restauré en 2004


Pigeonnier dit colombier du Grilhon à Carbonne (31)

Pigeonnier en brique du type pigeonnier-tour de plan circulaire, couvert d'une coupole. Sa toiture lui a valu le qualificatif de "mauresque". Voûté, l'ouvrage a conservé l'essentiel de ses dispositions.



Pigeonnier de Chèze dans les Hautes-Pyrénées (65) – XVIIIe

Le pigeonnier est érigé au point le plus haut du village et porte, au-dessus de la porte d'entrée, la date de 1776. Il aurait, selon la légende, été bâti par un maçon, à cet emplacement précis, afin de prouver sa compétence, remise en cause alors qu'il avait en charge la construction de l'église voisine. La destination première de cet édifice reste donc incertaine. Mentionné sur le plan cadastral napoléonien de 1835, ce pigeonnier est répertorié sous cette dénomination depuis 1913. Il se présente sous la forme d'une tour carrée couverte d'une toiture d'ardoise à quatre pans et percée de quatre lucarnes. La porte sud-est est surmontée d'un linteau monolithe en schiste. La face sud-est, au-dessus de la porte d'entrée, porte quatre ouvertures superposées. Sur la face nord-ouest, elles sont au nombre de douze, sur six niveaux, encadrant quatre grandes fenêtres. De longues planchettes soutenues par des consoles de bois servent d'air d'envol.


Pigeonnier des Templiers à Lacapelle-Livron - Tarn-et-Garonne (82)

Pigeonnier du XVIIe siècle, situé à proximité de l'ancienne commanderie des Templiers. L'ouvrage est bâti sur quatre piliers, avec voûtes d'arête en pierre et moellons. L'étage est constitué d'un mur en pierre et moellons. Charpente en bois et couverture en tuiles crochet.

Commanderie attestée en 1236, dont subsistent la chapelle et les deux corps, de bâtiment du château ; ensemble fortifié de mâchicoulis sur consoles et chemin de ronde en 1487 ; galerie en pan de bois construite en 1619 par Antoine et Raymond Camboux, maîtres charpentiers ; pigeonnier édifié en 1678 par Antoine Delteil, maître maçon de Caylus ; tour sud-est et mur d'épaulement reconstruits par Gontar, maître maçon de Saint-Gervais en dauphinois en 1701 ; grand escalier extérieur construit par Gontar en 1703 ; repercement des façades et aménagement intérieur réalisés de 1704 à 1706 par Jean Pouret, maître maçon, Coste et Latouche, maîtres charpentiers ; chapelle devenue église paroissiale à la fin du XVe siècle avec le vocable Saint-Sauveur ; datation et attribution par source.


Pigeonnier de Bancourel à Saint-Cirq-Lapopie (46)


Le pigeonnier de Bancourel a été construit au XVIIIe siècle. Il est déjà cité comme ruiné en 1788 par la famille Cayla, alors propriétaire de l’édifice. Il a peut-être été acheté par un riche maréchal-ferrant de Saint-Cirq-Lapopie, Louis Cayla.

Il est restauré et sauvé en 2012


Maison aux pigeonniers à Gigouzac dans le Lot (46) -  XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Ancienne maison bourgeoise flanquée de deux pigeonniers, l'un en pierre, l'autre en pans de bois. Celui en pans de bois a été construit sur des piliers en bois, à côté d'un auvent pittoresque avec balcon en bois qui permet son accès au premier étage. L’ensemble est inscrit MH



Ancien pigeonnier seigneurial à Ombrée d'Anjou – Maine et Loire (49)

Bâtiment historiquement lié au château de Puancé (deuxième forteresse d'Anjou sur la frontière Anjou-Bretagne).


Implanté sur un surplomb dominant l'étang de Saint-Aubin à l'ouest et la rivière de la Verzée, protégé par une enceinte comprenant onze tours et percée de trois accès, le château fort, construit en moellons de schiste, se compose d'une basse et d'une haute cour, séparées par une douve sèche (utilisée comme dépotoir au XIXe siècle). L'accès à la haute-cour était gardé par un châtelet d'entrée avec une passerelle (fin XIIe-début XIIIe siècle ?). Deux poternes percées dans le mur d'enceinte, une au nord (passage cavalier) et une au sud (passage charretier) débouchaient dans les douves sèches. On ignore le système de communication entre celles-ci et la haute-cour. Le logis seigneurial, dégagé lors des fouilles, est un vaste bâtiment rectangulaire d'environ 24 mètres sur 8 mètres, à un étage. Les traces d'ancrage des rampants du toit sont visibles sur la courtine. Sous le corps de logis, une salle souterraine entièrement aveugle, voûtée en berceau, est habituellement qualifiée de glacière : son sol est taillé dans le schiste et une rigole faisant le tour de la pièce permet de récupérer les eaux d'infiltration. Une tour-porche (XVe siècle) permet d'accéder à la basse-cour depuis la ville ; elle est percée de deux portes, une charretière et une piétonne (murée côté ville) , couvertes par des voûtes en berceau brisé. Agrandie sur son côté nord au XVIIe siècle, cette tour-porche a perdu son aspect défensif ; les deux étages et l'étage de comble ont été alors transformés en logement. Un reste de tour est conservé chez un particulier à l'angle sud-est de la cour. Le colombier, dont la toiture a disparu, se trouve dans une prairie au bord de l'étang Saint-Aubin.

 Dès la fin du haut Moyen Age, le site de Pouancé, situé aux confins des Marches de la Bretagne et de l'Anjou, fut certainement fortifié afin de contrecarrer la place-forte bretonne de Châteaubriant. La première mention du château remonte à la période 1049-1060 dans la pancarte de Carbay ; le comte d'Anjou y entretenait des hommes et un "vicarius". Des fragments de sarcophages datables du haut Moyen Age (découverts dans les murs de l'église de Saint-Aubin et de Grugé-l'Hôpital) prouvent l'existence de peuplements antérieurs à l'édification du château fort dans cette zone. Il est vraisemblable que "Gautier Haï, seigneur de Pouancé-Martigné autour de 1100 ait assis son pouvoir châtelain sur les lambeaux d'une circonscription antérieure qui se nommait "l'honneur de Lourzais" (dont le centre géographique était un peu plus à l'est sur l'actuelle commune de Grugé-l'Hôpital) (MEURET, J. C.). En 1094, Gautier Hai est seigneur de plein droit ; le château est alors le siège d'une grande seigneurie. Il ne semble pas que le château ait été précédé comme c'est souvent le cas par une motte. La tour Saint-aubin, la tour pointue et les restes de la tour du moulin sont datables de la fin du XIIe ou du début XIIIe siècle. Entre 1371 et 1379, Pierre II de Valois fait construire la Grosse Tour et fait poser des mâchicoulis au château. À la mort de Gautier, la seigneurie de Pouancé d'obédience angevine est rattachée à celle de La Guerche d'obédience bretonne. La tour-porche semble avoir été construite au XVe siècle et l'extension au XVIIe siècle. Au XVe siècle les éléments défensifs ont été adaptés à l'introduction de l'artillerie.

Périodes de construction :  XIVe siècle, XVe siècle




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