lundi 7 octobre 2024

Châteaux Bar/Aube, du Jard, Bar/Seine, Barberey, Bligny


- Château de Bar-sur-Aube

Le château servit de résidence aux comtes de Champagne. Il ne reste qu’une porte d’entrée, accolée à l’église.

- Le château du Jard à Bar-sur-Aube





Est une demeure classique bâtie à la fin du XVIIIe siècle. 

Après la Révolution, qui sans dommage pour l'édifice, la ville de Bar-sur-Aube fut le théâtre d’une bataille entre Napoléon et les armées coalisées ; ces dernières la pillèrent et établirent leur QG dans le château. Il a abrité de grandes figures historiques, en effet, le tsar Alexandre et le roi Frédéric Guillaume de Prusse y résidèrent en février mars 1814. 

En 1915, à la veille de la bataille de la Marne, le général Joffre y demeura du 1er au 5 septembre, qui, à cette époque appartenait à M. Maurice Tassin, avocat à Paris. 

Vers la fin de la deuxième Guerre Mondiale, le château fut le théâtre d’une prise d’otages. En Août 1944 des notables de la ville furent en effet détenus dans le château par les troupes SS. Ils ne virent leur libération que grâce à l’arrivée des troupes américaines qui libérèrent Bar sur Aube en 1944.

Propriété privée, ne se visite pas

- Château des Comtes Bar-sur-Seine



Le château de Bar-sur-Seine dominait la vallée de la Seine et était sans doute la plus importante forteresse sise au seuil de la Bourgogne. Les premiers documents la concernant datent du IXe siècle. Il appartint aux comtes de Bar-sur-Seine de la fin du XIe siècle au début du XIIIe siècle. Il passa aux comtes de Champagne jusqu’à la fin du XIIIe siècle, puis il fut rattaché au domaine royal en 1324, par le mariage de Jeanne de Navarre, dernière héritière du comté de Champagne, née à Bar-sur-Seine (1723), avec le roi Philippe IV le Bel.

Lors des luttes entre Armagnacs et Bourguignons, en 1424, il fut abandonné au duc de Bourgogne. Les puissants ducs y firent des travaux : « Dès l’année de leur entrée en possession, on rechaussait le mur du donjon, devant la poterne, depuis la tour carrée jusques aux murs de la ville ». Après la mort de Charles le Téméraire en 1477, Louis XI s’en empara.

Mais à la fin du XVIe siècle, il fut à nouveau le théâtre de luttes : luttes entre ligueurs et protestants qui déchiraient alors cruellement la France : « Au mois d’avril 1594, les ligueurs qui étaient redevenus maîtres de la ville, et aussi du château, firent une forte et épaisse muraille autour du gros rempart situé sur le devant du Château ». Mais la démolition du château commença la même année. Elle était souhaitée par les habitants de la ville ruinée par les guerres incessantes. Ils n’en pouvaient plus assurer l’entretien.

Le 3 octobre 1596, le roi permit aux habitants d’achever la démolition moyennant 1500 écus.

Le 9 mars 1597, Jacob de Benezin, capitaine du château, le rendit moyennant 500 écus aux habitants de la ville qui le démolirent.

Le château de Bar-sur-Seine avait vécu témoin et victime de ces siècles de luttes acharnées, luttes entre comtes de Champagne et ducs de Bourgogne, entre Armagnacs et Bourguignons, entre ligueurs et protestants, entre Louis XI et Charles le Téméraire.

Seule subsiste la « Tour du Lion ».

Faire une description de ce qu’a été le château de Bar-sur-Seine est difficile. En effet, on ne peut accéder à l’emplacement de la forteresse qui est propriété privée. On peut seulement aller au pied de la fameuse « Tour de l’Horloge » ou « Tour du Lion », qui renferme l’horloge de la ville.

Il y a juste, au début du XVIIe siècle, un texte descriptif de Jean de Lausserois : «… La forme est triangulaire, comme un triangle isocèle… Elle contient en longueur 160 pas, 80 en largeur. L’assiette en était non seulement agréable, mais encore très forte, et presque imprenable, de façon que c’était anciennement le boulevard et la forteresse de tout le pays… ce qui était encore fortifié de 7 grosses tours, en l’une desquelles est aujourd’hui l’horloge… De tous les bâtiments qui y étaient, il ne reste que la chapelle dédiée à Saint Georges. La basse-cour du château, toute carrée, paraissait une seconde forteresse, étant environnée de bons fossés creusés dans la roche, comme ceux du château…de cette cour on entrait dans le parc, puis dans la garenne voisine…».

 Comtes du Pagus Latiscencis, ou comtes du Lassois :

Renard de Woëvre (c. 890)

Réginald de Woëvre, (950-997)

Raoul III de Woëvre, (c. 965). Vivait encore à l'époque de Brunon de Roucy, évêque de Langres

? - 997 : Rainard de Bar-sur-Seine († c. 997), fils de Raoul qui précède

Une fille Ermengarde qui suit

997-998 : Milon II, comte de Tonnerre, marié à Ermengarde

998-1002 : Herbert III de Vermandois, second époux d'Ermengarde

1002- ? : Renaud Ier de Tonnerre, fils de Milon II (tutelle de sa mère Ermengarde)

?- 1039 : Renaud Ier, comte de Tonnerre et de Bar-sur-Seine 

marié à Erwise

Trois enfants, Othon († 1036)5, Arduin évêque de Langres († 1065), Ermengarde (v. 1032-1083)

1040 : Guy de Tonnerre, frère du précédent

1040/1-1046 : Milon III de Tonnerre / Milon I de Bar-sur-Seine († 1046), frère du précédent

marié à Azeca, sœur d'Erwise

Six enfants, Guy II († av. 1046), Hugues Renaud qui suit, Valéran († av. 1046), Guy III, Geoffroy seigneur de Polisy, Eustachie qui suit également

1046- c. 1065/72 : Hugues Renaud qui devient ensuite évêque de Langres en 1065

1065/72-1089/90 : Gauthier Ier de Brienne

Marié à Eustachie, fille de Milon III de Tonnerre. Héritière du comté de Bar-sur-Seine par son frère Hugues Renaud

Quatre ou peut être Cinq enfants, dont Érard Ier de Brienne, Milon qui suit, Engelbert devenu moine…

1089/90- 1125/28 : Milon II de Bar / Milon I de Brienne, fils du précédent

Marié à Mathilde de Noyers

Quatre fils, Guy qui suit, Raynaud abbé de Cîteaux, Herbert dit le Gros seigneur de Ville-sur-Arce, Thomas de Buxeuil

1125/28-1146 : Guy I de Bar / Guy I de Brienne

Marié vers 1126 à Isabelle de Villemaure (v. 1103- ?), fille de Manassès I de Villemaure

Marié à Pétronille de Chacenay bien avant 1139

six ou sept enfants dont Milon qui suit, Guillaume et Guy († av. 1151), Manassès qui deviendra évêque et Thibaut.

1147-1151/59 : Milon III de Bar / Milon II de Brienne (1125-1151/59)

Marié à Agnès de Trainel, fille de Guy de Baudémont

Une fille, Pétronille mariée en 1168 à Hugues IV du Puiset

Une charte du comte Manassès de Bar qui suivra laisse penser que c'était son fils et qu'il y avait un autre fils du nom de Thibaut

1151/59-1161 : Pétronille de Chacenay, régente du comté

1161-1168 : Manassès de Bar-sur-Seine (1146-1168 ou v. 1125-1193). Il n'est pas certain qu'il s'agisse de celui qui entre dans les ordres en 1168 et deviendra évêque de Langres en 1179

1168-1189/93 : Hugues IV du Puiset, de la famille des vicomtes de Chartres

Marié à Pétronille, fille de Milon III et nièce de Manassès

deux enfants, Milon qui suit et Marguerite

1189/93-1219 : Milon IV du Puiset († 17 août 1219), était également Vicomte de Chartres

Marié à Elissendre, fille de Renaud de Joigny

Deux enfants, Gaulcher († 29 juillet 1219 au siège de Damiette ) et une fille devenue religieuse.

(Guillaume de Chartres étant parfois désigné à tort comme l'un de ses fils)

1220-1223 : Ellissendre, veuve de Milon IV. Milon mort après ses deux fils, la succession entre les ayants droit est conflictuelle et le comté est vendu à Thibaut Ier de Navarre en 1223.

 

  • Henri d' Arbois de Jubainville« Catalogue d'actes des comtes de Brienne 950-1356 », dans Bibliothèque de l'école des chartesvol. 33, 


- Château de Barberey


Motte féodale, siège d’une seigneurie ayant appartenu à la famille du Chastel au XIIIe siècle, puis à Guillaume du Plessis, bail de Troyes (1360), la maison forte de Barberey entra par alliance à la fin du XVe siècle dans la famille de Choiseul-Praslin.

En 1596, Charles de Choiseul, lieutenant général de Champagne et futur maréchal de France, la vendit à Louis Le Mairat, avec les deux moulins à blé et le moulin à papier sur la Seine. 

Louis Le Mairat, seigneur de Droupt-Saint-Basle, négociant en bonneterie et maire de Troyes, fit aussitôt rétablir fossés et ponts-levis et réparer les dommages causés par les reîtres qui avaient dévasté la région en 1576. Jean Le Mairat, le fils cadet de l’acquéreur, fut un puissant personnage qui siégea au Grand Conseil, au Conseil d’État et au Conseil Privé.

C’est lui qui, en 1626, fit entreprendre la construction du château actuel, en la motte où d'ancienneté était la maison seigneuriale. Dans un aveu rendu à la fin de l’année précédente, il mentionnait en effet "une mothe… fermée de viels fossez et hayes, en dedans de laquelle y a ung viel corps de logis de pierre, couvert de thuille, en ruine et qui ne fut jamais parfait (achevé), accompagné d’un colombier".

Le Viel logis a survécu sur le côté de la cour, converti en dépendances mais toujours muni de ses tourelles de défense avec postes de tir dirigés vers les douves.

À Jean II Le Mairat, conseiller au parlement de Paris en 1690, succéda sa sœur Anne Le Fèvre d’Estrelles, puis son neveu François Feydeau, maître des requêtes de l’hôtel du Roi. En 1720, Claude Le Roy, avocat au parlement de Paris, acheta le château qu’un hôte décrivait en 1766 comme bien bâti en briques dans un goût ancien, mais d’une architecture noble et régulière, avec des appartements commodes et bien distribués.

Lors de la Révolution, André-François Janson de Saint-Parres, fils d’Elisabeth Le Roy, est présumé émigré. Déclaré Bien national, le domaine est démembré, mais le château, adjugé à un entrepreneur de charpente, échappe à la démolition.

Claude-Louis Bruslé, qui le rachète en 1803, devient sous l’Empire baron de Valsuzenay et préfet de l’ Aube, fonction qu'il retrouve sous Louis XVIII. Une nouvelle vente, en 1888, entraîne le morcellement du domaine, bientôt reconstitué par l’architecte Louis Mony, maire de Troyes et président du Conseil général, auquel succède en 1917 Ernest Belleuvre.

Le château était au bord de la ruine en 1962, lorsque M. Pierre Scapula, architecte décorateur, le sauva de la destruction. Sa complète restauration, menée sur 20 ans avec le concours des Monuments historiques, a été l’œuvre du Dr Cardiologue Bernard Cuny qui en poursuit la mise en valeur avec autant d'attention que de goût.

Il s’agit là d’une demeure de dimensions humaines, exceptionnelle par l’excellence de ses proportions, l'originalité de sa conception et le degré d’élaboration de son décor qui la rattachent aux courants les plus modernes de l’époque Louis XII. 

Deux ailes en légère saillie, plus élevées d’un étage et coiffées de très hauts combles, encadrent le corps principal. Aux extrémités de la façade sur les douves viennent en outre s’accoler deux minces pavillons d’angle aux fenêtres étroites, qui accentuent la verticalité de la composition. 

La pierre blanche qui constitue le gros-œuvre domine largement sur les façades. Traitée en forte saillie dans les chaînes d’angle, dans les modillons de la corniche, aux clés des baies et dans les frontons des portes basses, elle forme entre les fenêtres une moulure venant encadrer les maçonneries de briques: tableaux rectangulaires au second étage, tableaux à oreilles au-dessous, dessinés à bords vifs au premier étage, à bords arrondis au rez-de-chaussée. 

A l’intérieur du château, l’escalier à rampes droites occupe le centre, desservant deux appartements à chaque niveau. Les douves entourent encore en grande partie l’ancienne motte féodale, traitée en cour d'honneur. 

Ombragées d’un côté de grands platanes, elles précèdent de l’autre un parterre de buis taillés, créé il y a une quinzaine d’années. 

Propriété privée, ne se visite pas.


- Château de Bligny


Ce nouveau château domine le village Il est bâti sur les bases d’un château féodal cité en 1465, par le marquis de Dampierre, Pair de France, qui avait fait l’acquisition du domaine en 1773, afin de s’adonner à la chasse aux loups. 

La porte principale, provenant de l’ancien château féodal démoli en 1770, est de style Louis XIII avec ses fines décorations sculpturales de raisins et de pampres. Il y a plusieurs siècles que les vignes ont investi les coteaux de Bligny. 
Le marquis de Dampierre, propriétaire de la verrerie de Bligny, habitait le château du lieu, au cœur du village. 
En 1871 le marquis de Dampierre perd son fils, tué au front, puis le phylloxera sonne le glas du vignoble de Bligny. 
Sa reconstitution commence au début du XIXe siècle, quand il revint au Baron de Cachard. 

C’est Louis XVIII qui l’a anobli et l’a gratifié de son titre de Baron. Le Baron de Cachard donne au domaine son essor viticole, et il décide d’y créer un important vignoble, ce qui lui a valu le surnom de "Gentilhomme Vigneron". 

En 1930, le vignoble s’étend sur 44 ha. Après la guerre, la propriété est rachetée par un Tourangeau, M. Lefèvre qui souhaite compléter sa gamme de mousseux par un champagne. Le projet n’aboutit pas, la propriété est morcelée. 

En 1952, la famille Lorin rachète le vignoble en plusieurs lots et replante la vigne en 1954.


Les châteaux de l'Aube





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