mercredi 4 septembre 2024

Route médiévale Rachi de Troyes

 

La Route médiévale de Rachi en Champagne

 


Au cœur de l’Aube, l’ancien comté de Champagne, riche et puissant, comptait de prestigieuses communautés juives médiévales prospères du XIe au XIIIe siècles : Troyes, Ramerupt, Dampierre, Villenauxe, Lhuître, Ervy-le-Châtel, Chappes, St-Mards-en-Othe, Bar-sur-Aube, Mussy-sur-Seine, Brienne, Plancy, Trannes… En dehors de l’actuel Département de l’Aube, il comprenait également d’autres communautés juives à Vitry, Provins, Joinville, Sens ou Château-Thierry… Après Rachi, né à Troyes en 1040, de nombreux érudits installés à l’origine dans les villages de Champagne, se réclament de son École champenoise et influencent les autres communautés juives dans l’interprétation de la Bible et du Talmud. voir les juifs à Troyes




Dampierre

Le nom du prestigieux comté de Champagne se propage alors dans toutes les communautés juives d’Occident à travers eux. Leurs commentaires et leurs décisions juridiques sont les uniques témoignages de cette époque, attestant d’une activité intellectuelle intense et d’une vie juive locale florissante. La langue natale des Juifs de Champagne est le champenois, dialecte de la langue d’Oïl. Ils parlent et connaissent mal l’hébreu. Aussi, dans leurs commentaires, les Sages des communautés juives traduisent souvent des mots hébreux en champenois et y décrivent des situations de la vie quotidienne. Une méthode qui facilite l’accès à la lecture et à l’étude des textes sacrés. Ils nous transmettent ainsi les mots d’une langue vivante oubliée et de très nombreux témoignages sur la vie locale de l’époque : métiers, vêtements, faune, flore, relations entre Juifs et chrétiens, organisation du comté…

Chappes

Ce sont les gendres et petits-fils de Rachi qui fondent l’école des Tossafistes. Elle rayonne d’abord depuis le village de Ramerupt jusqu’en 1146. Dampierre puis Sens – alors située dans le comté de Champagne -, en reprennent ensuite le flambeau. Lorsque le comté entre dans le royaume de France entre 1285 et 1305, Paris en devient l’épicentre. Grands pédagogues, Rachi et les Tossafistes utilisent parfois des dessins et décrivent leur quotidien dans leurs commentaires, afin de mieux expliquer les lois et les concepts des textes sacrés. Ainsi ils donnent de nombreuses informations sur les outils et les techniques permettant de travailler la vigne et de produire du vin, mais aussi de fabriquer du pain, de travailler le verre ou de construire des maisons ou des puits. Ils sont de véritables passeurs d’histoire et nous lèguent sans le savoir des éléments fondamentaux qui font aujourd’hui la richesse patrimoniale exceptionnelle de l’Aube et en particulier la culture de la vigne, l’élaboration du vin (de Champagne) et l’art du vitrail !

Mussy-sur-Seine

rue des juifs - Mussy-sur-Seine (10)

C’est l’histoire de cette forte présence juive et des interactions et relations quotidiennes, intellectuelles et économiques fructueuses et originales entre Juifs et Chrétiens que la Route Médiévale de Rachi en Champagne cherche à promouvoir depuis 2019. Cette Route, nouvel Itinéraire Culturel Européen intégrant la Route du patrimoine juif du Conseil de l’Europe, a pour mission de faire rayonner la mémoire juive du Département de l’Aube, patrimoine culturel d’une valeur inestimable partagé par les juifs du monde entier et patrimoine historique d’un territoire de tout premier plan – l’ancien comté de Champagne – au rayonnement national et international.

Pour dynamiser le territoire, elle met actuellement en œuvre de nombreux projets pour créer une offre culturelle et touristique globale autour de l’histoire des anciennes communautés juives de Champagne à Troyes, dans les villages de l’Aube et au-delà. Un défi difficile dans le cadre de la valorisation d’un patrimoine culturel immatériel, mais passionnant et fédérateur autour de nombreux acteurs locaux, nationaux et internationaux parmi les collectivités, associations et scientifiques. Au programme à venir très rapidement : animations touristiques sur le territoire, programme d’expositions, signalétique, création de nouveaux dispositifs de visite… A découvrir pas à pas, sur la page du Comité départemental de l’Aube porteur du projet.

Troyes

Mémorial Rachi créé en 1990 par le sculpteur Raymond Moretti 
et installé devant le Théâtre de Champagne

L’Aube du Moyen Age accueille de nombreuses communautés juives parmi lesquelles Villenauxe-la-Grande, Saint-Mards-en-Othe, Plancy-l’Abbaye, Ervy-le-Chätel, Lhuître, Mussy-sur-Seine, Ramerupt, Dampierre, Brienne-le-Chäteau, Bar-sur-Aube et surtout Troyes.

La présence juive troyenne date probablement du XIe siècle, c’est du moins ce que permettent de vérifier des archives documentées. Probablement une petite centaines de personnes. Mais parmi lesquelles le grand érudit Rachi. voir : Synagogue et Rachi de Troyes

En ouvrant les cinq livres de la Torah, le Talmud ou de nombreux autres ouvrages religieux, un mot, plutôt un nom accompagne l’approche de ces textes : Rachi. Si des commentaires de textes partagés depuis des millénaires permettent d’éclairer tel point, telle situation, tel personnage, Rachi fait l’unanimité comme commentateur de référence. De par sa capacité à faire le lien entre les textes bibliques et tous les commentaires qu’il a sélectionnés, confrontant les approches les plus pertinentes aux questions les plus compliquées. Il facilite la lecture, en trouvant le sens littéral de la lecture, le Pshat.

Ancien quartier juif de Troyes

rue st Frobert - Troyes

Fierté nationale, Rabbi Shlomo Itshaqi, plus connu sous le nom de Rachi, est né dans la ville française de Troyes en 1040. Ayant bénéficié d’une excellente formation rabbinique avec les rabbins Jacob b. Yakar, Isaac b. Judah à Mayence et Isaac b. Eleazar Ha-Levi à Worms, il se réinstalle à Troyes et ouvre son centre d’études. Entre l’Est de la France et l’Ouest de l’Allemagne se trouvait en effet une région prospère économiquement et intellectuellement, encourageant les échanges sur les deux plans.

Rachi représente également la jonction de l’excellence traditionnelle et moderne. Référence première dans les commentaires de texte mais aussi dans son investissement dans la Cité, il met également à l’honneur la langue française dans ses commentaires. Le Rabbin Claude Sultan, qui dirigea l’Institut Rachi, affirma que les linguistes français étudiaient ses commentaires bibliques pour retrouver des mots français du Moyen-Age, Rachi n’hésitant pas en effet à utiliser la langue de Molière et la langue régionale de Champagne pour préciser un commentaire lorsqu’il n’y avait pas d’équivalent dans la langue hébraïque. Les textes religieux chrétiens, comme ceux de Nicolas de Lyre, s’y réfèrent aussi.

Les échanges entre penseurs juifs et chrétiens sont d’ailleurs réguliers et chaleureux. A l’époque de Rachi mais aussi de ses descendants.

Des descendants qui perpétuèrent son enseignement en créant l’école des Tossafistes. Parmi eux, on compte les rabbins Rashbam, Ribam et Rabenou Tam. Cette école rayonne dans la région à Ramerupt, Dampierre et Sens.

La suite de la vie juive à Troyes connut une prospérité économique mais aussi des persécutions, d’ordre matériel et physique, particulièrement au XIIIe siècle sous le règne de Louis IX. Le siècle suivant vit des expulsions sous Philippe le Bel et Charles VI et retours timides de juifs dans la ville.

L’ancien quartier juif se situait près de l’église Saint-Frobert et le cimetière juif à l’entrée du faubourg de Preize. Le cimetière ayant été détruit pour agrandir la ville, la tombe de Rachi a disparu. Près de la rue de Preize, une esplanade présente devant la  Médiathèque Jacques Chirac  a été nommée à la mémoire de Rachi. Cette médiathèque possède d’importants fonds patrimoniaux, surtout des XVIe et XVIIe siècles, dont ceux de la bibliothèque de l’Abbaye de Clairvaux.

Au Moyen Age, on surnommait le quartier Saint-Frobert , autour de la rue Hennequin, « la Juiverie » ou « Brosse aux juifs ». A l’époque de Rachi, de nombreux juifs y vivaient.

Ce n’est qu’au XIXe siècle que la communauté juive s’installa de manière pérenne à Troyes. A la veille de la Shoah, quelques 200 juifs vivaient à Troyes. Aujourd’hui, quelques centaines de juifs habitent dans l’Aube.

A l’occasion des 950 ans de la naissance de Rachi, en 1990, le  Mémorial Rachi, réalisé par le sculpteur Raymond Moretti a été inauguré devant un public ému. Parmi eux, Robert Galley, l’ancien maire de Troyes et Elie Wiesel. Ce dernier rappela l’importance de Rachi : « Son commentaire est devenu mon compagnon. Rachi était là, me guidait, me disait que tout est simple malgré les apparences. Je me suis mis à l’aimer au point de ne plus pouvoir m’en passer car, dès lors, je trouvais qu’il était différent, rayonnant d’amitié. »


Synagogue rue Brunneval

Le mémorial est situé devant le théâtre de Champagne. Constitué d’une sphère en métal de près de 3 mètres, l’artiste s’est inspiré de la Cabbale et on y voit l’acronyme de Rachi en hébreu.

Deux lieux centralisent aujourd’hui l’activité culturelle et religieuse du judaïsme troyen. La Synagogue Rachi et l’Institut Universitaire Européen Rachi, l’un en face de l’autre, se trouvent dans la vieille ville de Troyes.

La  Synagogue Rachi  a été installée en 1960 dans la vieille ville. Le bois est très présent dans l’architecture de l’immeuble, en harmonie avec l’ancienneté du quartier

Des rénovations ont été réalisées ces dernières années à l’intérieur avec l’installation d’une très belle verrière, alliant les époques. On observe aussi un beau vitrail inspiré par l’arbre généalogique de Rachi. La Maison Rachi que l’on trouve à l’intérieur, créée en 2017, présente une exposition permanente sur Rachi. Le lieu possède également une bibliothèque et plusieurs films et outils numériques présentant de précieux manuscrits.

Construit en 1990, dans le même esprit de célébration des 950 ans de la naissance de Rachi que le Mémorial, l’Institut Rachi  occupe aujourd’hui une place importante dans l’étude juive mais aussi dans le partage interculturel. Par l’étude de la langue hébraïque, des autres langues sémitiques et des civilisations et pensées comparées. En se posant la question de l’approche culturelle et scientifique de la religion. La Mairie de Troyes, ainsi que la Médiathèque et l’Université de Reims participent activement au partage de l’œuvre et de l’influence de Rachi, à la fois justement sur les études bibliques, linguistiques et culturelles.


Sedan

Synagogue de Sedan

Sedan est une ville connue comme ancien centre drapier et ville témoin de nombreuses batailles lors des dernières guerres.

La présence juive sedanaise semble dater du moyen âge. Elle se développe grâce à l’arrivée de juifs d’Amsterdam au milieu du 17e siècle. Mais ce n’est qu’au début du 19e siècle que celle-ci se pérennise, suivant l’émancipation des juifs de France.

La synagogue sedanaise, de style romano-byzantin, a été construite en 1878 par l’architecte Alfred Mazuel, suite à l’agrandissement de la communauté. Notamment grâce à l’arrivée de juifs d’Alsace-Lorraine au lendemain de la guerre de 1870. Simon Debré, père du pédiatre Robert Debré, est le premier rabbin à y officier, de 1880 à 1888.

Au tournant du 20e siècle, la communauté juive est composée d’une centaine de personnes. De nombreux juifs sedanais furent déportés pendant la Shoah, comme le rappelle le monument  en mémoire des Résistants et des déportés situé place Voltaire. L’arrivée de juifs d’Afrique du Nord dans les années 1960 permet à la communauté de se maintenir, mais leur nombre diminue au fil des décennies suivantes.

En 2023, le conseil municipal sedanais a approuvé l’acquisition de la synagogue, qui se trouve être la dernière du département des Ardennes. Elle va être transformée prochainement en lieu d’accueil d’expositions.

Le cimetière juif  de Sedan date de 1876. Il compte plus de 150 tombes et est situé à côté du cimetière communal.

 

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Reims


Reims est une ville connue pour ses nombreux monuments classés, dont la célèbre cathédrale et ses sacres, ainsi que son économie essentiellement liée au Champagne.

La présence juive rémoise semble très ancienne. Le premier document attestant de cette présence date de 1077. A cette époque, ils étaient principalement cantonnés à la rue de Gieu (Juifs), devenue ensuite rue des Elus . Certaines sources affirment que la synagogue médiévale était située au 18 rue des Elus. Elle était recensée dans des documents du 14e siècle.

Suite aux expulsions, une communauté juive tarda à se reconstituer au fil des siècles. Avec un début de retour pérennisé au début du 19e siècle. Ce fut surtout le cas au lendemain de la guerre de 1870, avec l’arrivée de juifs d’Alsace-Lorraine ne souhaitant pas demeurer sous autorité allemande. Dans cet élan, une synagogue de style hispano-mauresque fut construite en 1879 par l’architecte Ernest Brunette et décorée par l’artiste local Marquant-Vogel.

Il y avait au tournant du 20e siècle 600 juifs rémois. Très engagés pendant la Première Guerre mondiale, 16 d’entre eux moururent sur le champ d’honneur. La synagogue  subit de nombreux dégâts et fut réparée au lendemain de la guerre.

Pendant la Shoah, de nombreux juifs rémois furent déportés et assassinés, arrêtés pour la plupart lors d’une rafle fin 1942. Une stèle présente devant la synagogue commémore les 253 juifs rémois déportés.

La communauté juive rémoise se reconstitua dans les années 1960 avec près de 600 personnes, notamment grâce à l’arrivée de juifs d’Afrique du Nord.


 Epernay

 


Epernay est une commune connue comme étant le siège de plusieurs grandes maisons de Champagne et ses nombreuses caves qui accueillent cette boisson si prisée.

La présence juive sparnacienne semble dater du moyen âge, comme en attestent des noms de rue, notamment rue Juiverie, rue Haute Juiverie et rue Basse Juiverie. Demeure aujourd’hui une rue de la Juiverie.

La synagogue d’Epernay, de style néo-byzantine, a été inaugurée en 1890, suite aux travaux de l’architecte Henry Clouet, remplaçant une synagogue précédente construite en 1865. Elle fut en partie détruite lors d’un raid aérien, en juillet 1918.

Suite à la Shoah qui fit de nombreuses victimes à Epernay, la communauté juive sparnacienne se reconstitua autour de 200 personnes. Il reste aujourd’hui une dizaine de familles juives.

Le cimetière israélite d’Epernay, construit en 1860, est situé à la sortie de la ville, en direction de Châlons-en-Champagne.

 

Châlons-en-Champagne  (anciennement Châlons puis châlon-sur-Marne)


 Châlons-en-Champagne, anciennement nommée Châlons-sur-Marne est une commune connue pour son château du Marché et ses anciennes églises.

La présence juive châlonnaise semble très ancienne, peut-être même de l’époque romaine. Elle est en tout cas documentée à partir du 11e siècle. Indicateurs de cette ancienneté, certains noms de rue typiquement donné au moyen âge tels rue de la Petite Juiverie  et rue des Juifs , ainsi que l’utilisation d’un cimetière juif à cette époque.

Une communauté juive se reforma au 19e siècle, dans l’élan émancipatoire de la Révolution française. Signe de cette évolution, l’inauguration en 1875 d’une synagogue de style hispano-mauresque construite par l’architecte Alexis Vagny, motivée notamment par l’arrivée de juifs d’Alsace-Lorraine après la guerre de 1870. La synagogue fut ravagée pendant la Seconde Guerre mondiale.

Suite à la Shoah, en souvenir de laquelle une plaque a été posée sur la synagogue, la petite communauté se reconstitua autour d’une centaine de fidèles châlonnais. Notamment grâce à l’arrivée de juifs d’Afrique du Nord dans les années 1960. Des travaux pour remettre à neuf la synagogue  ont été annoncés en 2023.

On trouve rue Kellerman, un cimetière  avec un carré juif contigu à la nécropole militaire de la Première Guerre mondiale où des soldats juifs sont d’ailleurs inhumés.

De nombreux manuscrits anciens, dont une Meguilat Esther, sont gardés à la bibliothèque municipale.



 En France, l’histoire des communautés juives se caractérise par une étonnante diversité au fil des époques et des lieux. Entre les communautés rançonnées par le pouvoir dans les terres formant le cœur du royaume (Paris, Rouen), les riches heures des séfarades du Comtat venaissin (Carpentras, Cavaillon) et les communautés villageoises d’Alsace (Marmoutier, Bischheim), il serait vain de chercher une cohérence ou une aventure commune. Chacune de ces grandes régions a connu, au gré des aléas politique et des mouvements de l’histoire, des judaïsmes aux destins différents.

En l’an 70, après la destruction du Temple de Jérusalem, l’empereur romain Vespasien fit embarquer des prisonniers sur trois bateaux. Ces esquifs abandonnés échouèrent, le premier à Arles, le deuxième à Bordeaux et le troisième, qui remontait le Rhône, à Lyon. Ainsi se seraient crées, en Gaule, les noyaux des premières communautés juives.

Celles-ci connaissent un âge d’or : au XIe siècle, la Champagne est illuminée par la présence et l’influence de Rachi, rabbi de Troyes. A la fois juge, rabbin, commentateur de la Bible et du Talmud, il reste l’une des grandes figures du judaïsme, et ses œuvres sont toujours passionnément étudiées.

Sous le règne de Charles VI, le peuple se plaint des charges trop lourdes qui pèsent sur lui et tourne sa colère contre les juifs coupables de tous les maux : des nombreuses demeures sont saccagées et pillées. Peu de temps après, le 3 novembre 1394, le roi met un terme au désordre en expulsant tous les juifs de ses Etats. Cette décision sonne le glas d’une réelle présence juive dans le royaume de France jusqu’à la Révolution française.

En janvier 1790, les juifs « portugais » du sud de la France remettent leur adresse à l’Assemblée constituante et obtiennent gain de cause : ils deviennent citoyens français. Les communautés d’Alsace-Lorraine ne bénéficient de ce privilège qu’en septembre 1791.

Désireux d’organiser un peu cette communauté aux multiples facettes, Napoléon réunit un « Grand Sanhédrin » qui rassemble rabbins et laïcs. Au programme de cette assemblée, l’urgence de « faire considérer aux israélites le service militaire comme un devoir sacré ». En même temps, l’empereur crée le Consistoire central des israélites qui régit, aujourd’hui encore, la vie religieuse des juifs de la nation.

Dès 1831, le culte israélite est officiellement reconnu : ses ministres sont dès lors rétribués par le Trésor public, situation qui se prolonge jusqu’à la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, et qui perdure encore dans les « départements concordataires » (ceux de l’Est occupés par les Allemands entre 1870 et 1918).

Au milieu du XIXe siècle, se développe le mouvement de l’émancipation des juifs. Certains d’entre eux parviennent à entrer à l’Institut, au Collège de France, au Parlement. Les communautés construisent leurs grandes synagogues dans un style néo-roman mâtiné d’orientalisme. Cette époque est aussi marquée par l’antisémitisme politique prôné par Edouard Drumont, qui trouve son expression la plus criante avec l’affaire Dreyfus, divisant le pays de 1894 à 1906.

 Au XXe siècle, les immigrations de l’Est transformèrent le visage du judaïsme français. Vinrent ensuite les années noires de l’occupation nazie. Quelque 76 000 des 300 000 juifs que comptait la France fut exterminés dans les camps de la mort avec la collaboration du régime de Vichy. Après la guerre, l’arrivée dans l’Hexagone des juifs d’Afrique du Nord insuffla une vitalité nouvelle à la communauté. En l’absence de véritables statistiques, on estime aujourd’hui le nombre de juifs de France à 475 000 ; la moitié réside à Paris et en région parisienne.

Paris

Synagogue de la rue Notre Dame de Nazareth 


En 1182, Philippe Auguste décide d’expulser les juifs de la capitale : les synagogues sont transformées en églises et les immeubles détenus par des juifs vendus au profit du roi. Avec les sommes ainsi réunies, le souverain fait construire le donjon du château de Vincennes ainsi qu’un mur d’enceinte autour du bois. Dans la ville même, il édifie un marché sur l’ancien quartier des Champeaux, désormais vide de ses habitants. L’expulsion des juifs fut donc à l’origine de l’implantation des anciennes halles de Paris.

Les juifs contribuant toutefois à la prospérité économique sont rappelés dix-sept ans plus tard. Ils s’établissent dans le quartier Saint-Bont, près de l’actuel Centre Georges Pompidou, rue des Rosiers ; ainsi que sur la rive gauche, entre la rue de la Harpe et le boulevard Saint-Germain. C’est ici même que l’on situe alors la « juiverie » la plus importante de l’époque.

 Des travaux entrepris au siècle dernier mirent au jour un important cimetière juif médiéval à cet emplacement. Au XIIIe siècle, sous l’autorité de rabbi Yéhiel, l’Ecole juive de Paris connaît son grand rayonnement. 

Le 6 juin 1242, à la suite d’une disputatio théologique entre le rabbi et Nicolas Donin, juif apostat, Saint-Louis fit brûler en place de Grève (actuelle place de l’Hôtel de Ville) tous les exemplaires du Talmud trouvés dans la capitale. Rabbi Yéhiel quitta définitivement la France et s’en alla créer une nouvelle école à Saint-Jean-d’Acre. 

En 1394, Charles VI promulgua un décret d’expulsion interdisant aux juifs de résider dans Paris. 

Ce n’est que quatre siècles plus tard, à l’époque des Lumières, que ces derniers furent autorisés à revenir dans la ville.

 Meurtre sur le Petit Pont

Un samedi matin de l’an 583, un juif drapé dans son châle de prière traverse la Seine sur le Petit-Pont pour se rendre à la synagogue de l’île de la Cité. Cet homme se nomme Priscus, il est le monétaire du roi mérovingien Chilpéric Ier. C’est alors que Phatir, un juif renégat, se précipite sur lui et le poignarde à mort. Ce drame rapporté par Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs constitue le premier épisode historiquement confirmé de l’histoire du judaïsme parisien.


Fresques de la route médiévale de Rachi en Champagne : Dampierre, Lhuitre et Ramerupt

Dampierre a été la première commune de l'Aube à inaugurer une fresque murale, due à l'artiste Jean-Philippe Ledit, évoquant l’histoire médiévale juive de Champagne et en particulier Isaac de Dampierre, arrière-petit-fils de Rachi. C'est à Lhuître qu'a été inaugurée en 2023 la deuxième fresque, qui fait aussi partie de la Route médiévale de Rachi en Champagne, portée par le Conseil de l'Europe. En juin 2024, sera inaugurée la troisième fresque, celle de Ramerupt.

Inauguration de la 3e fresque : dimanche 2 juin 2024, Ramerupt (Aube)

Depuis 2019, le département de l’Aube fait partie de la Route du patrimoine juif, Itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe, en tant que berceau d’un patrimoine immatériel universellement connu et reconnu. C’est dans ce cadre qu’un projet de création de fresques porté par la Communauté de Communes Arcis-Mailly-Ramerupt (CCAMR) a été impulsé avec le souhait, à terme, de valoriser 25 communes de l’Aube en lien avec ce patrimoine historique et culturel.

Dampierre, Ramerupt et Lhuître, trois communes de la CCAMR, se sont portées candidates pour la réalisation des trois premières fresques en tant que références majeures à l’histoire médiévale juive de Champagne. Chaque commune hébergera une narration peinte sur fresque sur l’un de ses murs extérieurs accessibles depuis la voirie communale.

 Chaque fresque mettra en scène ce patrimoine immatériel par le biais d’une création artistique unique qui croisera des éléments choisis de l’histoire des "Sages de Champagne" et de l’histoire médiévale des communes.

Illustrer ce patrimoine et cette histoire locale par le biais d’une œuvre artistique ouverte à tous gratuitement et de manière pérenne aboutira à la création d’un circuit touristique original, tout en proposant une ouverture sur le patrimoine juif et la culture juive.

Le grand public ainsi que les scolaires ont été invités à participer et à s’impliquer dans de nombreuses animations et manifestations autour du projet : des ateliers de calligraphie hébraïque ont été organisés l'hiver 2022 au sein du groupe scolaire de Ramerupt et, en mars, se sont tenus des ateliers pour adultes avec l'association "Passeurs de fresque". Des carreaux réalisés lors de cet atelier seront exposés lors de l'inauguration de la Fresque de Dampierre.


Dampierre

Fresque de Dampierre - Aube (10)

Dampierre est la première commune de l'Aube, avant Ramerupt et Lhuître, à inaugurer une fresque murale. Conçue par l'artiste Jean-Philippe Ledit, de l'association "Les Passeurs de fresques", elle évoque l’histoire médiévale juive de Champagne et en particulier Isaac de Dampierre, arrière-petit-fils de Rachi. Située sur le mur extérieur de l'ancienne école communale, en plein cœur du village, elle est visible de tous et constitue le premier jalon de la Route médiévale de Rachi en Champagne, portée par le Conseil de l'Europe.

La narration de la fresque de Dampierre

La région de Dampierre est historiquement une région agricole, terre de blés, de vigne et d’élevage. C’est la raison pour laquelle il a été choisi de représenter ces symboles forts de l’identité locale sur la fresque.

Au Moyen Âge, Dampierre était une seigneurie du comté de Champagne. Pour rappel, l’œuvre présente le blason de la cité au XIIe siècle.

Au centre se tient Isaac de Dampierre étudiant la Torah. Autour de lui, figurent quatre images fortes de sa vie à Dampierre :

Le village de Dampierre où les paysans s’adonnent à leurs occupations

Le château et l’église dans leur forme médiévale devant lesquels un berger rappelle ceux qui parcouraient jadis la plaine de Champagne

A la droite de Rabbi Isaac, ses deux ancêtres prestigieux, Rachi et Simha de Vitry

A sa gauche, ses disciples et sa femme

Les cinq cercles bleus qui entourent le personnage principal, nomment les cinq livres de la Torah (Pentateuque).

Au pied de l’œuvre, les cultures typiques de la région, la vigne et le blé représentent également les symboles des fruits d’Israël apparaissant dans la Bible. Sur le bandeau supérieur de l’œuvre, l’étoile de David est en regard du blason de Dampierre. Même si l’étoile n’est pas d’usage à l’époque, ces deux éléments ont été choisis pour symboliser la rencontre entre le judaïsme et la terre de Champagne. Ce blason « de gueules à deux léopards d’or » (deux léopards jaunes sur fond rouge) est d’usage à Dampierre partir de 1224. Deux autres blasons l’ont précédé depuis la seconde moitié du XIIe siècle, mais le comité scientifique a fait le choix de retenir le dernier, identifié comme le blason historique de Dampierre.

Rabbi Isaac a pris le visage du père de l’artiste, décédé l’année précédente.


Lhuître

 La fresque située sur la commune de Lhuître a été inaugurée samedi 23 septembre 2023 , dans le cadre de la 6e fête médiévale des Traceurs de Temps.

Fresque de Lhuître - Aube (10)

La fresque « Rachi, ses disciples et ses filles », créée en septembre 2023, raconte et met en valeur le patrimoine juif médiéval de Lhuître où une communauté juive est installée au Moyen-Âge du temps des comtes de Champagne.

 Cette fresque est la troisième d’un circuit de slowtourisme, qui sera enrichi dans les prochaines années avec la création de plusieurs fresques dans une vingtaine d’autres villes et villages de l’Aube. L’écrit, fruit du travail intellectuel que nous ont légué les Sages de Champagne, constitue le fil conducteur de ce « Parcours Rachi ».

Originale dans sa conception, cette initiative engagée donne un coup de projecteur à des communes rurales autour d’un projet collaboratif historique, artistique, culturel, touristique et citoyen inattendu, rassembleur autour de valeurs fortes : partage, ouverture intellectuelle, curiosité artistique, lutte contre les stéréotypes, le racisme et l’antisémitisme.

La fresque de Lhuître mesure 3.80m sur 2.75m et se situe sur le mur de la Mairie.

Sur le bandeau supérieur, le symbole d’une ménora est répété 8 fois. La ménora est un objet liturgique juif très ancien qui signifie « candélabre » dont la description apparaît dans la Bible au chapitre de l’Exode 25, 21-37, dont la création a été demandée par Dieu. Elle représente un objet biblique également devenu symbole de l’Etat d’Israël. Elle porte 7 branches comme un arbre qui s’élève vers le ciel avec des fruits de lumière qui rayonnent vers l’extérieur, « un arbre de vie qui éclaire celui qui étudie » selon Rachi. Les 7 branches sont comme les sept jours de la semaine dont le Chabbat, le jour sacré pour les Juifs, au centre, éclaire tous les autres. Sur la fresque, la ménora est suggérée poétiquement avec seulement 3 branches.

Sur les bandeaux des deux côtés, apparait l’alphabet hébreu dans une police particulière appelée « Ecriture Rachi ». L’alphabet hébreu compte 22 lettres. Les caractères Rachi sont des caractères utilisés à partir du XVIe siècle pour l’impression des commentaires de Rachi et des Tossafistes, afin de les distinguer des caractères dits « carrés » dans lesquels étaient imprimés les paroles sacrées de la Bible et du Talmud afin de les différencier des commentaires. Seuls Rachi et les Tossafistes sont depuis, imprimés dans ce caractère spécifique d’imprimerie, qui s’est inspiré d’une ancienne cursive hébraïque séfarade antérieure à Rachi. Autour de l’alphabet, les épis de blé rappellent qu’ils sont à la fois l’un des 7 fruits d’Israël mentionnés dans la Bible et également le symbole de l’agriculture locale.

Sur le ruban du bas défile la Lhuitrelle, la rivière qui traverse le village. Elle est surplombée de grappes de raisin, qui poussaient jadis dans la région. Un petit pont de pierre symbolise au centre, à la fois le lien entre passé et présent, la transmission, et les échanges entre Juifs et Chrétiens au Moyen-Âge.



Ramerupt

Le dimanche 2 juin 2024 a eut lieu l'inauguration de la troisième fresque, celle de Ramerupt représentant "Rabbenou Tam et Henri Ier le Libéral". 

La création des trois fresques sur le patrimoine juif médiéval à Dampierre, Ramerupt et Lhuître, et les animations culturelles de sensibilisation autour de ce sujet, ont reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

La fresque "Rabbenou Tam et Henri Ier le Libéral" de Ramerupt - Aube (10)



La région de Ramerupt est historiquement une région agricole, terre de blés, de vigne et d’élevage. C’est la raison pour laquelle il a été choisi de représenter ces symboles forts de l’identité locale sur la fresque. Labours, moissons, battage du blé (le blé est considéré comme l’un des « sept fruits d’Israël ») font partie du quotidien des deux communautés. L’échelle adossée à la meule de foin symbolise le passage du monde matériel au monde métaphysique (le travail d’exégèse). Elle fait aussi référence au rêve de Jacob dans la Bible, dont Rabbenou Tam porte le nom.

 Des grappes de raisin surplombent les rouleaux de la Torah et rappellent le métier de Rabbenou Tam.

En arrière-plan, des paysans moissonnent.

Sur la maison de la fille de Rachi, une mézouza est fixée à l’horizontale. En effet Rabbenou Tam était en désaccord avec Rachi sur sa position qu’il orientait à la verticale (source).  Aujourd’hui, en raison de cette divergence d’opinion entre les deux Sages, la mézouza est posée de façon oblique, dans les maisons et lieux de culte juifs. Une mezouza est un objet rituel qui enferme dans un étui décoratif un petit rouleau de parchemin sur lequel un passage précis de la Bible hébraïque est écrit à la main sur un parchemin.

Au pied de la fresque, sous le comte et le Tossafiste, sont dessinés un aigle et un lion, qui font écho au commentaire de Rachi et symbolisent cette rencontre fructueuse entre les Nations et les Juifs.

A gauche des personnages principaux, deux écuyers portent les écus arborant les blasons du comte de Champagne et du Seigneur de Ramerupt. Au Moyen Âge, Ramerupt était une seigneurie du comté de Champagne. L’œuvre présente le blason de la cité à partir de 1226 « burelé d’azur et d’or, au lion du même brochant sur le tout ».

 Qui est Rabbenou Tam de Ramerupt ?

Cette fresque symbolise la rencontre de Rabbenou Tam, petit-fils de Rachi, avec le comte Henri Ier le libéral à Ramerupt, haut lieu de l’Ecole des Tossafistes, créée dans ce village par les gendres et petits-fils de Rachi pour poursuivre son œuvre.

Elle est inspirée d’un écrit historique, un responsum cité dans un article du professeur Rami Reiner dans Entangled Stories, Knowledge, Authority, and Jewish Culture in the Thirteenth Century, par Elisheva Baumgarten, Ruch Mazo Karras, and Katelyn Mesler, chapitre 3, page 59 à 72 (version anglaise).

Le comte n’est certainement jamais venu à Ramerupt, mais il est fort probable que Rabbenou Tam ait occupé des fonctions à la cour de Champagne et qu’il ait pu échanger régulièrement avec le seigneur du comté. Celui-ci l’a notamment interrogé sur trois points d’interprétation de la Bible notamment sur la question de la mort du personnage biblique Henoch (Genèse, 5, 24) :  « Et Hénoch marcha avec Dieu; et il ne fut plus, car Dieu le prit ».

Ces informations sont rapportées par un disciple de Rabbenou Tam. On sait également que Jacob chassait au faucon, à la manière des nobles, ce qui atteste d’un certain prestige.

Le respect du comte pour Rabbenou Tam est symbolisé ici par une rencontre sur le même pied d’égalité. Rabbenou Tam indique de la main le passage de la Genèse concerné. Son attitude hiératique souligne une autorité morale et intellectuelle reconnue de tous. Rabbenou Tam, était considéré comme le représentant de la communauté juive bien au-delà de la Champagne puisqu’il est le premier à avoir organisé des synodes regroupant les représentants de toutes les communautés de France du Nord en 1170.

Au sol, un dallage (ou tapis) accentue l’aspect protocolaire de la rencontre entre les éminents représentants des deux communautés, en contraste avec le cadre champêtre de l’entrevue.

Le professeur Pinchas Roth indique que les échanges oraux entre le comte et Rabbenou Tam et certainement entre les membres de la famille, se tenaient en français médiéval, l’hébreu étant utilisé pour l’étude et la prière.

Rabbenou Tam signifie « notre Maître le simple » dans le sens de « humble », comme le patriarche Jacob est caractérisé dans le Bible au verset de la Genèse 25.27 « Les enfants ayant grandi, Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champs, tandis que Jacob, homme tranquille/intègre, vécut sous la tente ». Jacob, petit-fils de Rachi a reçu ce surnom au titre de son prestige, bien qu’il ait été doté d’un caractère fort, imposant et charismatique.

La fresque met en scène une rencontre vers 1152/53, entre le jeune et pieux comte de Champagne Henri 1er, dit Le Libéral, et Rabbenou Tam. La rencontre représentée ici est improbable car les personnages figurant sur la fresque n’auraient pas pu se rencontrer ensemble en raison de leurs différences d’âge à cette date. Pour autant, toute la famille de Rabbenou Tam a vécu à Ramerupt et l’artiste a souhaité le rappeler dans sa composition.

Samuel (Rachbam pour l’acronyme Rabbi Chmuel ben Meir, Rabbi Samuel fils de Meir), à l’inverse de son frère, est un personnage très doux, calme et discret. Il est spécialiste de l’exégèse biblique. Il est ici représenté à l’étude derrière les deux personnages principaux comme veillant sur eux. Rabbenou Tam est un exégète du Talmud. Seul Samuel a eu le privilège d’être l’élève de Rachi son grand père. Rabbenou Tam avait 5 ans à la mort de ce dernier.

Les deux frères sont connus pour être des propriétaires terriens. Rabbenou Tam avait des revenus commerciaux liés à la vigne, tandis que Rachbam élevait des bêtes que gardait sa fille Marona avec du personnel chrétien.

Soulignant leur statut social, tous les personnages arborent des tenues d’apparat aux étoffes brodées.

Isaac de Dampierre figurant sur la fresque de Dampierre réalisée en 2022, est le neveu de Rachbam et de Rabbenou Tam de Ramerupt.

 Ce projet porté par la Communauté de Communes Arcis Mailly Ramerupt a retenu l’attention d’institutions publiques et privées qui ont soutenu la création de la fresque.

Au travers du concours d’Idées 2021 et 2022 organisé par l’Agence départementale de tourisme de l’Aube et de l’appui du Ministère de la Culture et du Conseil départemental de l’Aube, l’engagement de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Fondation du Judaïsme Français et de la DILCRAH est significatif d’une reconnaissance historique, civique et pédagogique du projet.

 


Archiv de l’Aube
ROSEROT (Alphonse) —Dictionnaire historique de Troyes.
COURTALON —Topographie historique de la ville et du diocèse de Troyes.
FICHOT —Statistique monumentale du département de l'Aube.
D'ARBOIS de JUBAINVILLE —Répertoire archéologique.ROSEROT DE MELIN (Mgr Joseph) —Le diocèse de Troyes, des origines à nos jours.
BONNARD (Mgr J. Dieudonné)- mon parrain - archives des diocèses de Troyes-Langres
BEAUCHAMP (Louis A. Marquis de) mon aïeul – archives familiales


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