- Château de
Montaigu :
Ensuite, les Romains y installent un poste de Lètes
(soldats) chargé d’assurer la sécurité de la route de Milan à Boulogne qui
passait au pied.
Pour saint Loup, évêque de Troyes, Montaigu est un
refuge dans lequel notre prélat tente de réunir les habitants de Troyes
dispersés par l’invasion des Huns en 451, et décimés par les épidémies qui en
résultèrent.
Des trouvailles archéologiques faites dans les
alentours du mont le confirment. Des tombes de guerriers, de femmes, d’enfants,
de l’époque mérovingienne mises à jour, indiquent une population mêlée, groupée
autour de leur pasteur.
En 1274-1275, Blanche d’Artois, comtesse de Champagne et reine de Navarre, est propriétaire de Mont Aigu, qui passe en 1314, dans le domaine royal. A cette époque, c’est la présence des bois qui ont motivé le surnom du village de Laines-aux-Bois. En 1328-1329, « la demoiselle de Torvilliers » de la châtellenie de Villemaur est propriétaire d’une partie de Montaigu, actuellement Les Perrières.
Un parchemin, conservé à la
Bibliothèque Nationale, nous apprend qu’en 1341, « le château de Montaigu près
Troyes a été réparé, en même temps que le palais royal et quelques maisons
appartenant au domaine ».
En 1361-1363, les religieux de Montier-la-Celle
supplient le roi Jean le Bon de leur accorder des secours pour relever leurs
bâtiments incendiés au cours de la guerre. Leur grange près de Laines-aux-Bois
a été détruite et « le bois de charpente et les tuiles ont été amenés en votre
château de Montaigu ».
En Août 1362, le roi Jean constate que son « castel Montaigu-lez-Troyes a été pendant les guerres frontière au pays de Champagne, de Brie, de Bourgogne et de Gastinois, entre lesquels il est enclavé…».
Cela montre que l’on considérait alors Montaigu et son château comme devant donner un appui sérieux au parti qui en serait le maître. Le roi ajoute qu’il a été plusieurs fois avisé par les membres de son conseil et par les baillis de Troyes que la principale cause de l’état de vétusté du château était la pénurie de ses ressources qui n’avait pas permis de pourvoir à sa garde pendant les précédentes guerres. C’est donc pourquoi le roi Jean, par ordonnance :
«unit, adjoint et donne perpétuellement au castel de Montaigu, pour sa garde, sa garnison et sa réfection les terres, héritages, rentes, revenus divers, possessions, justice, seigneurs et biens meubles qui échoiront au roi pour cause de forfaiture dans tout le bailliage de Troyes, sans autre affectation pour l’avenir ».
Des lettres qui accompagnent cette ordonnance la complètent et
règlent le gouvernement de la forteresse.
Le roi établit les baillis de Troyes comme
châtelains, gardes et gouverneurs de Montaigu, avec gages annuels. 12 localités
devaient le guet à Montaigu : Bouilly, Souligny, Breban, Linçon, Courcelles,
Lépine, Chevillèles, Laines-aux-Bois, Errey, Messon, Torvilliers et Vauchassis.
Une ordonnance de Charles VI, du 25 mai 1413, règle
les frais de garde de Montaigu.
En 1417, c’est la guerre de 100 ans. Montaigu
appartient alors aux Bourguignons. Les Armagnacs sont maîtres de Troyes, et
considèrent le voisinage de cette forteresse comme dangereux tant qu’elle
serait aux mains de leurs ennemis. Ils décident de la reprendre. Montaigu tombe
alors au pouvoir du parti Armagnac.
Jean sans Peur tente de recouvrer les positions
perdues. Ses troupes s’emparent de Troyes, dont le bailli Simon de Bourmont se
retire à Montaigu.
Les Bourguignons essaient de prendre la forteresse,
mais celle-ci tient bon et demeure jusqu’à la fin « le champion de la France en
péril ».
C’est alors qu’Henri V, roi d’Angleterre, vient à
Troyes le 20 mai 1420, pour se marier avec Catherine de France, fille de
Charles VI le Fou et d’Isabeau de Bavière. Charles VI endosse la responsabilité
d’un acte par lequel il ordonne la démolition de sa « forteresse de Montaigu ».
Le roi ajoute que les biens existants dans la forteresse, tant qu’en vivres
qu’en artillerie, traits, canons et autres habillements de guerre, devront être
inventoriés et gardés pour être employés à son profit.
En 1425-1426, les chanoines de la collégiale
Saint-Etienne, se préparant à reconstruire, sur le ru Cordé, les bains appelés
les Etuves aux Hommes, envoient 3 ouvriers « visiter le pont de Montaigu pour
trouver le passage ». Ce pont devait se trouver à l’entrée de la forteresse, en
avant du pont-levis. Ce passage trouvé, ils employèrent, durant les mois de
juin et juillet, des manœuvres pour extraire des ruines du château la quantité
de 45.400 briques qui furent charroyées jusqu’à Troyes.
La ville de Troyes ne tarde pas à y venir aussi. Le 14 juin 1431, 17 conseillers, réunis pour traiter des affaires municipales, décident qu’il est nécessaire d’aller à Montaigu « quérir et amener roche, brique et autre pierre dure, pour conduite de l’ouvrage de maçonnerie commencée derrière l’Isle ».
Les fortifications situées derrière le Grand-Séminaire, le
long du cours Saint-Jacques furent ainsi refaites. L’apport de pierres de
Montaigu fut si considérable que ce boulevard anciennement nommé de Rioteuse,
en prit le nom de boulevard de Montaigu. Le petit pont sous lequel la rivière
de Jaillard se jette dans la Seine, a été construit avec « la pierre dure » de
Montaigu.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les habitants des
pays voisins sont venus s’y pourvoir de pierres pour bâtir des maisons, faire
des dessus de portes, des seuils d’entrée…
En 1460, 1473, 1474, des sentences de l’Officialité
de Troyes, tribunal spécialement affecté à juger les affaires religieuses du
diocèse, font mention du lieu-dit « Montaigu », de la « Voie de Valois » qui
prend au pied du mont sur lequel est situé le « castrum Montis acuti » et qui
va « usque ad portam dicti Montis acuti », c’est-à-dire jusqu’à la porte dudit
castrum.
Dès 1475, ce n’est plus qu’un terrain clos, « à peu
près sans valeur ».
le nouveau a été bâti en 1853, brûlé en 1880, reconstruit en 1910.
- Manoir de Montchevreuil :
état actuel de 1892. voir : Montchevreuil
- Château de
la Motte-Tilly :
voir : de la Motte Tilly
- Manoir de
Montreuil
Éléments protégés MH : le manoir, y compris le volet
déposé : classement par arrêté du 24 mars 1997.
- Château de la Mothe
à Marcilly-le-Hayer
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