mercredi 9 octobre 2024

Châteaux de Montaigu, Montceaux, Montchevreuil, Motte Thilly, Montreuil, de la Mothe

 

- Château de Montaigu :


L’occupation de Montaigu à l’époque gauloise, est indiquée par la multiple enceinte qui l’entoure et qui lui a fait donner le nom de tricastrum. Certains affirment que ce fut le premier centre des Tricasses.

Ensuite, les Romains y installent un poste de Lètes (soldats) chargé d’assurer la sécurité de la route de Milan à Boulogne qui passait au pied.

Pour saint Loup, évêque de Troyes, Montaigu est un refuge dans lequel notre prélat tente de réunir les habitants de Troyes dispersés par l’invasion des Huns en 451, et décimés par les épidémies qui en résultèrent.

Des trouvailles archéologiques faites dans les alentours du mont le confirment. Des tombes de guerriers, de femmes, d’enfants, de l’époque mérovingienne mises à jour, indiquent une population mêlée, groupée autour de leur pasteur.

En 1274-1275, Blanche d’Artois, comtesse de Champagne et reine de Navarre, est propriétaire de Mont Aigu, qui passe en 1314, dans le domaine royal. A cette époque, c’est la présence des bois qui ont motivé le surnom du village de Laines-aux-Bois. En 1328-1329, « la demoiselle de Torvilliers » de la châtellenie de Villemaur est propriétaire d’une partie de Montaigu, actuellement Les Perrières. 

Un parchemin, conservé à la Bibliothèque Nationale, nous apprend qu’en 1341, « le château de Montaigu près Troyes a été réparé, en même temps que le palais royal et quelques maisons appartenant au domaine ».

En 1361-1363, les religieux de Montier-la-Celle supplient le roi Jean le Bon de leur accorder des secours pour relever leurs bâtiments incendiés au cours de la guerre. Leur grange près de Laines-aux-Bois a été détruite et « le bois de charpente et les tuiles ont été amenés en votre château de Montaigu ».

En Août 1362, le roi Jean constate que son « castel Montaigu-lez-Troyes a été pendant les guerres frontière au pays de Champagne, de Brie, de Bourgogne et de Gastinois, entre lesquels il est enclavé…». 

Cela montre que l’on considérait alors Montaigu et son château comme devant donner un appui sérieux au parti qui en serait le maître. Le roi ajoute qu’il a été plusieurs fois avisé par les membres de son conseil et par les baillis de Troyes que la principale cause de l’état de vétusté du château était la pénurie de ses ressources qui n’avait pas permis de pourvoir à sa garde pendant les précédentes guerres. C’est donc pourquoi le roi Jean, par ordonnance :

 «unit, adjoint et donne perpétuellement au castel de Montaigu, pour sa garde, sa garnison et sa réfection les terres, héritages, rentes, revenus divers, possessions, justice, seigneurs et biens meubles qui échoiront au roi pour cause de forfaiture dans tout le bailliage de Troyes, sans autre affectation pour l’avenir ». 

Des lettres qui accompagnent cette ordonnance la complètent et règlent le gouvernement de la forteresse.

Le roi établit les baillis de Troyes comme châtelains, gardes et gouverneurs de Montaigu, avec gages annuels. 12 localités devaient le guet à Montaigu : Bouilly, Souligny, Breban, Linçon, Courcelles, Lépine, Chevillèles, Laines-aux-Bois, Errey, Messon, Torvilliers et Vauchassis.

Une ordonnance de Charles VI, du 25 mai 1413, règle les frais de garde de Montaigu.

En 1417, c’est la guerre de 100 ans. Montaigu appartient alors aux Bourguignons. Les Armagnacs sont maîtres de Troyes, et considèrent le voisinage de cette forteresse comme dangereux tant qu’elle serait aux mains de leurs ennemis. Ils décident de la reprendre. Montaigu tombe alors au pouvoir du parti Armagnac.

Jean sans Peur tente de recouvrer les positions perdues. Ses troupes s’emparent de Troyes, dont le bailli Simon de Bourmont se retire à Montaigu.

Les Bourguignons essaient de prendre la forteresse, mais celle-ci tient bon et demeure jusqu’à la fin « le champion de la France en péril ».

C’est alors qu’Henri V, roi d’Angleterre, vient à Troyes le 20 mai 1420, pour se marier avec Catherine de France, fille de Charles VI le Fou et d’Isabeau de Bavière. Charles VI endosse la responsabilité d’un acte par lequel il ordonne la démolition de sa « forteresse de Montaigu ». Le roi ajoute que les biens existants dans la forteresse, tant qu’en vivres qu’en artillerie, traits, canons et autres habillements de guerre, devront être inventoriés et gardés pour être employés à son profit.

En 1425-1426, les chanoines de la collégiale Saint-Etienne, se préparant à reconstruire, sur le ru Cordé, les bains appelés les Etuves aux Hommes, envoient 3 ouvriers « visiter le pont de Montaigu pour trouver le passage ». Ce pont devait se trouver à l’entrée de la forteresse, en avant du pont-levis. Ce passage trouvé, ils employèrent, durant les mois de juin et juillet, des manœuvres pour extraire des ruines du château la quantité de 45.400 briques qui furent charroyées jusqu’à Troyes.

La ville de Troyes ne tarde pas à y venir aussi. Le 14 juin 1431, 17 conseillers, réunis pour traiter des affaires municipales, décident qu’il est nécessaire d’aller à Montaigu « quérir et amener roche, brique et autre pierre dure, pour conduite de l’ouvrage de maçonnerie commencée derrière l’Isle ». 

Les fortifications situées derrière le Grand-Séminaire, le long du cours Saint-Jacques furent ainsi refaites. L’apport de pierres de Montaigu fut si considérable que ce boulevard anciennement nommé de Rioteuse, en prit le nom de boulevard de Montaigu. Le petit pont sous lequel la rivière de Jaillard se jette dans la Seine, a été construit avec « la pierre dure » de Montaigu.

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les habitants des pays voisins sont venus s’y pourvoir de pierres pour bâtir des maisons, faire des dessus de portes, des seuils d’entrée…

En 1460, 1473, 1474, des sentences de l’Officialité de Troyes, tribunal spécialement affecté à juger les affaires religieuses du diocèse, font mention du lieu-dit « Montaigu », de la « Voie de Valois » qui prend au pied du mont sur lequel est situé le « castrum Montis acuti » et qui va « usque ad portam dicti Montis acuti », c’est-à-dire jusqu’à la porte dudit castrum.

Dès 1475, ce n’est plus qu’un terrain clos, « à peu près sans valeur ».

 

 - Château de Montceaux : 

le nouveau a été bâti en 1853, brûlé en 1880, reconstruit en 1910.

 

- Manoir de Montchevreuil :

 état actuel de 1892.  voir :  Montchevreuil


- Château de la Motte-Tilly

voir : de la Motte Tilly


- Manoir de Montreuil


Le manoir de Montreuil-sur-Barse dit à damier champenois est une œuvre de Dominique le Florentin, architecte de renom du XVIe siècle. 

Construit selon les canons architecturaux de l’époque, il est caractéristique des logis et demeures troyennes d'alors. 
Édifié en brique et en craie, dont les quatre fenêtres à meneaux, dotées de grilles et de croisées de pierre, se détachent sur une maçonnerie originale, faite de briques et de pierre appareillées en chevrons. 

Il conserve sa tourelle d’escalier en vis, plusieurs cheminées datées de 1565 et les armoiries de Mgr François de Dinteville, dont un vitrail de l’église de Thennelières rappelle les traits. 

Depuis trente ans, son propriétaire, architecte du patrimoine, s’attache à le restaurer ainsi que ses dépendances, la tourelle-pigeonnier, il a également créé un jardin à la place d’un bâtiment aujourd’hui disparu. 
Dans les années à venir, le projet de restauration vise la maison du XVIe siècle, mais aussi les dépendances comme le porche et l’annexe, afin de devenir un lieu complètement ouvert au public. 

En effet, l’objectif de cette bâtisse sera d’accueillir un musée de village interactif et une maison du patrimoine (Relais du Patrimoine) pour trouver au sein de celui-ci un lieu regroupant toutes les activités patrimoniales du département et les restaurations déjà réalisées. 

L'édifice est dans un état de péril imminent, pour les toitures d’une part et les dépendances côté Sud d'autre part, qui s’effondrent contre la propriété voisine. Il a déjà connu des campagnes de restauration en 1999 et 2005, pour la façade Est et la tourelle-pigeonnier. Des infiltrations d’eau sont présentes et la charpente se trouve actuellement étayée et frettée pour éviter l’amplification des dégradations dans l’attente d’une restauration. L'état de la toiture ne cessant de se dégrader (des tuiles tombent sur la voie publique régulièrement), le maire envisage de prendre un arrêté de péril. La fin des travaux devrait intervenir en 2023.

Éléments protégés MH : le manoir, y compris le volet déposé : classement par arrêté du 24 mars 1997.


- Château de la Mothe 

à Marcilly-le-Hayer


En 1362, la présence d’une maison close de vieux fossés est attestée sur ce lieu. 

En 1502, le dénombrement de Guillaume de la Motte, mort à plus de cent ans, nous offre cette description : maison à deux étages, colombier à pied, bretèche, granges, étables à chevaux, clos tout à l’entour, fermé de fossé et pont levis. 

Le lieu restera fortifié par nécessité jusqu’au début du XVIIe siècle, en des temps où la guerre civile religieuse et le brigandage rendaient les campagnes peu sûres. Même si le corps de logis principal a été remanié au XVIIIe siècle, il reste de l’ancien château les deux tourelles d’angles, dont l’une abrite un pigeonnier. 
Le château est restauré depuis 2005 par M. et Mme Royer qui accueillent le public dans cinq chambres d’hôtes.

 

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