Le titre prestigieux de " Ville d’Art " attribué à la Ville de Troyes impose des devoirs, c’est pourquoi la capitale des Comtes de Champagne a présenté au Musée des Beaux-Arts, une exposition consacrée à " Renoir et ses amis ", à l’occasion du 50ème anniversaire de la mort d’un des plus grands peintres impressionnistes, en 1969.
Pourquoi une exposition Renoir à Troyes ?
Parce que le grand artiste, bien que né à Limoges,
est un Aubois d’adoption. Ses fréquents et longs séjours dans notre
département, à Essoyes, pays de sa femme et de son modèle préféré Gabrielle, le
choix qu’il a fait du petit cimetière de ce village pour y dormir son dernier
sommeil, sont autant de preuves de son attachement à notre région. S’il est
pour nous une gloire locale, il est pour la France une gloire mondiale. Il
n’est, pour s’en rendre compte que de visiter les plus célèbres Musées d’Europe
ou des Etats-Unis, ou même de consulter leurs catalogues. Les plus importants
collectionneurs de tous pays se font une fierté de posséder une ou plusieurs
des œuvres de ce Maître.
Pierre-Auguste Renoir naît le 25 février 1841 à Limoges. En 1844, il vient habiter au quartier du Louvre à Paris avec sa famille. Il travaille comme apprenti chez un peintre sur porcelaine en 1856, et suit des cours de dessin le soir. En 1862, il entre à l’Ecole des Beaux-Arts, où il rencontre Monet, Sisley et Bazille. Il fait la connaissance de Fantin-Latour avec lequel il visite souvent le Musée du Louvre.
Il part travailler dans la forêt de Chailly avec les
trois peintres ci-dessus et rencontre Diaz.
Vers 1867, il partage un atelier avec Bazille et
Monet, ce dernier devenant une influence importante sur son art. Avec Monet ils
entreprennent de documenter l’évolution de Paris dans une série de vues.
Sa maîtresse Lise Tréhot (1848-1922) pose pour le
tableau Lise à l'ombrelle (1867), qui, exposé au salon de 1868, a suscité les
commentaires élogieux d'un jeune critique, nommé Émile Zola. Mais en général,
les critiques sont plutôt mauvaises, et de nombreuses caricatures paraissent
dans la presse, telles celles de Bertall. Deux enfants naissent de cette
liaison : Pierre, né à 9 heures du soir au 35 rue Saint-Claude à Ville-d'Avray
le 14 septembre 1868 et mort vers 1930, et Jeanne Marguerite, née à 5 heures du
matin au 200 faubourg Saint-Denis à Paris 10e le 21 juillet 1870 et morte le 8
juin 1934, inhumée à Sainte-Marguerite-de-Carrouges.
En 1869, dans une situation financière difficile, il
doit vivre chez ses parents retirés dans le hameau de Voisins, non loin de
Louveciennes où habite Pissarro. Il y fait le portrait de son père qui suggère
une personnalité sévère.
Il expose au Salon des toiles vendues en moyenne 100 francs pièce en 1876, et l’année suivante, de 47 à 285 francs. Il expose au Salon, jusqu’en 1890.
En 1881, il épouse un de ses modèles, Aline
Charigot. Il part en voyage à Alger, Venise, Naples et Capri. Il expose 25
toiles à l’exposition des " impressionnistes " en 1882.
Il passe de nombreux séjours à Essoyes, pays natal de madame Renoir. Son fils Pierre naît en 1885, Jean en 1893 et Claude en 1901. En 1886, il participe à de nombreuses expositions à Bruxelles, Londres, New-York. A Paris, ses œuvres rencontrent un très grand succès. En 1895, il visite l’Angleterre et les Pays-Bas. Il passe ses mois d’été à Essoyes et l’hiver dans le midi. Il reçoit la Légion d’Honneur en 1900. En 1901, de nombreuses expositions ont lieu à Londres, Budapest, New-York, Vienne, Stockolm, Dresde, Berlin…Une attaque le prive de l’usage de ses bras et de ses jambes en 1912.
En 1903, il s'installe avec sa famille à Cagnes-sur-Mer, le climat de la région devant être plus favorable à son état de santé. Après avoir connu plusieurs résidences dans le vieux village, Renoir fait l'acquisition du domaine des Collettes, sur un coteau à l'est de Cagnes, afin de sauver les vénérables oliviers dont il admire l'ombrage et qui sont menacés de destruction par un acheteur potentiel. Aline Charigot y fait bâtir la dernière demeure de son époux, où il va passer ses derniers jours au soleil du Midi, bien protégé toutefois par son inséparable chapeau. Il y vit avec sa femme Aline et ses enfants, ainsi qu'avec des domestiques, souvent autant des amis, qui l'aident dans sa vie de tous les jours, lui préparent ses toiles et ses pinceaux.
Les œuvres de cette période cagnoise sont essentiellement des portraits, des nus, des natures mortes et des scènes mythologiques. Ses toiles sont chatoyantes, sa matière picturale plus fluide, toute en transparence. Les corps féminins ronds et sensuels resplendissent de vie. Mais des rhumatismes déformants l'obligent progressivement, vers 1905, à renoncer à marcher63. Dans ce lieu, il peint dans un atelier érigé son jardin en 1916, quelques années avant sa disparition. C'est là qu'il peint l'une de ses œuvres les plus connues, les Grandes Baigneuses.
Renoir est désormais une personnalité majeure du
monde de l'art occidental, il expose partout en Europe et aux États-Unis,
participe aux Salons d'automne à Paris. L'aisance matérielle qu'il acquiert ne
lui fait pas perdre le sens des réalités et le goût des choses simples, il
continue à peindre dans l'univers rustique du domaine des Collettes. Il essaie
de nouvelles techniques, et en particulier s'adonne à la sculpture, incité par
le marchand d'art Ambroise Vollard, alors même que ses mains sont déformées par
la polyarthrite rhumatoïde. Ses ongles pénétrant dans la chair de ses paumes,
des bandelettes de gaze talquées protègent ses mains (de là, la légende du
pinceau attaché à sa main).
Le peintre Lucien Mignon est le proche ami de Renoir
à Cagnes-sur-Mer et a été influencé par son style. On compte aussi comme amis
proches Ferdinand Deconchy.
Aline meurt en 1915, ses fils Pierre et Jean sont grièvement blessés durant la Première Guerre mondiale, mais en réchappent. Renoir continue, malgré tout, de peindre jusqu'à sa mort en 1919. Il aurait, sur son lit de mort, demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière, il aurait déclaré : « Je crois que je commence à y comprendre quelque chose. »
Le 3 décembre 1919, il s’éteint à 2 h du matin au
domaine des Collettes à Cagnes-sur-Mer, des suites d'une congestion pulmonaire,
après avoir pu visiter une dernière fois le musée du Louvre et revoir ses
œuvres des époques difficiles.
Dans un premier temps, il est enterré avec son épouse dans le vieux cimetière du château de Nice et, deux ans et demi plus tard, le 7 juin 1922, les dépouilles du couple Renoir sont transférées dans le département de l'Aube où elles reposent désormais dans le cimetière d'Essoyes, comme l'avaient souhaité Renoir et son épouse. Depuis, Pierre et Jean, puis les cendres de Dido Renoir — seconde épouse de Jean — partagent sa sépulture
Jean Renoir, fils de Pierre-Auguste a écrit à l’occasion de l’exposition de 1969 : "… lorsque j’essaie de concevoir l’idée de bonheur, je me transporte en imagination à Essoyes, dans la maison de Renoir, où je passais toutes mes vacances… Un détail me revient à la mémoire : Renoir ne pouvant plus marcher, ma mère, dans l’espoir de lui permettre d’entreprendre encore des promenades, acheta une automobile. Avant, pour nous rendre de Paris à Essoyes, nous prenions un express jusqu’à Troyes où nous attendions le départ d’un autre train qui nous menait jusqu’à Polisot. Dans l’intervalle, Renoir allait se promener dans Troyes. Il en adorait les vieilles maisons et aimait se rincer les yeux sur les sculptures de ses églises. Lorsque nous fîmes le voyage en voiture, cet arrêt s’en trouva supprimé. Quand on demandait à Renoir s’il était satisfait de la mobilité que lui apportait ce nouveau moyen de locomotion, il répondait : je n’ai rien contre l’automobile, mais j’aime mieux l’église Saint-Urbain ".
L’été 2017, le département de l’Aube a mis le
peintre Pierre-Auguste Renoir à l’honneur.
L’exposition du musée d’Art moderne de Troyes :
" Un autre Renoir ", du 17 juin au 17 septembre, a accompagné
l’ouverture au public de la maison ayant appartenu à Pierre-Auguste Renoir et
sa famille à Essoyes. Cet événement a bénéficié du soutien exceptionnel des
musées d’Orsay et de l’Orangerie, avec des prêts (dont 50 pour l’Orangerie), et
également de nombreux autres musées français. «
C’est un événement qui nous tire vers le haut », a fait remarquer
François Baroin Sénateur-Maire de Troyes, le vendredi 16 juin lors du
vernissage de cette exposition de « dimension nationale voire internationale.
Une exposition d’une telle ampleur, autour de l’œuvre de Pierre-Auguste Renoir,
n’avait pas été organisée à Troyes depuis celle de 1969... ». Le point d’orgue
a été la réouverture de la maison où a vécu le peintre, à Essoyes, le 3 juin.
Pour accompagner cet événement, une Exposition a été
organisée à la Médiathèque de Troyes Champagne Métropole du 1er juillet au 17
septembre 2017, intitulée « Renoir : Danse à la Campagne ».
Le village d’Essoyes a ouvert au public, les
portes de la maison restaurée de la famille Renoir.
Dans ce caveau sont :
Pierre Auguste Renoir (1841-1919) ;
Pierre Renoir (1885-1952) ;
Jean Renoir (1894-1979) ;
Dido Freire épouse de Jean (1907-1990)
Dans un autre caveau à l'arrière de la tombe d'Auguste Renoir :
Dans ce caveau sont :
Thérèse Emilie Marie (1841-1917) mère d'Aline Charigot
Aline Victorine Renoir (1859-1915) née Charigot épouse d'Auguste Pierre Renoir
Claude Renoir Aine (1901-1969) céramiste, 3ème fils d'Auguste Renoir
Claude Renoir Jr (1913-1993) (?)
Aline Charigot épouse d'Auguste Renoir
La famille d'Aline
Aline voit le jour en 1859 à Essoyes, village aubois entre
Champagne et Bourgogne. Sa mère, Thérèse Émilie Maire, est couturière. Son père
Claude « Victor » Charigot est boulanger. Il nait dans une famille de vignerons
implantée depuis longtemps dans le village. Un an après la naissance de sa
fille, il abandonne le domicile conjugal. Des années plus tard, il part pour le
Canada puis les États-Unis où il refait sa vie. En 1897, au cours d’un séjour en
France il rencontre sa fille et ses petits enfants (Jean et Pierre Renoir).
En 1880, Aline pose pour Pierre-Auguste Renoir, pour Le
Déjeuner des canotiers. Le modèle et le peintre deviennent amis, amants puis
époux en 1890.
A partir de 1885, le couple multiplie les séjours à
Essoyes, où ils achètent une maison en 1896. C’est la vie à la campagne, loin
de Montmartre. L’artiste peut alors croquer un paysage ou le portrait d’une
fille à l’ombre d’un pommier…
Trois enfants naissent de cette union : Jean, Pierre et
Claude.
Pierre et Jean sont enrôlés dans la 1ère Guerre Mondiale.
En 1915, Pierre est gravement blessé. Aline se rend dans les Vosges pour voir
son fils. Épuisée, elle meut quelques jours plus tard, à Nice. Le peintre
décède quatre ans plus tard. Son corps et celui de son mari seront ensuite
transférés au cimetière d’Essoyes, aux côtés de sa mère.
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