Jacques-Edme
Regnault de Beaucaron
Vous allez vivre la
Révolution avec cet Aubois qui a tant servi la France et le département de
l’Aube et lire ce texte, comme un véritable roman, une page passionnante de
notre Histoire.
La famille Régnault de Beaucaron, est originaire du bourg
de Lantages, où elle possédait une terre seigneuriale depuis le XVIIe siècle.
Sa présence y est confirmée par un ancien relais de chasse datant de 1647,
portant incrustés sur sa façade, un nombre prodigieux de bois de cerfs et de
chevreuils. S'y ajoutait, dans une tradition folklorique bien champenoise, et
au grand dam des bonnes âmes de son entourage, l'inscription suivante sur une
pierre :
« Cornu,
cornard ou cornichon
qui
passe parmy cette rue
N'y
passe que la tête nue
Pour
te choisir un capuchon ».
Le relais de chasse, devenu mairie après la Révolution, fut démoli en 1956. La pierre portant l'inscription n'a pas été conservée au fronton de la nouvelle mairie! Mais elle a été scellée dans un mur donnant sur la rue principale, non loin du panneau d'affichage.
La famille Régnault de Beaucaron fait partie des notables
de la commune de Chaource, située à 6 km de Lantages, dont ses nombreux
descendants ont administré la cité en tant que maires ou conseillers
municipaux.
Jacques-Edme Regnault de
Beaucaron naît le 1er septembre 1759 à Chaource. Son père, docteur en médecine,
jouissait d’une grande considération. Sa mère, née Sollagesse, appartenait
aussi à une vieille famille du pays. Elevé dans les principes d’une saine et
forte éducation, il fait ses classes, d’abord à Chaource, au collège fondé par
Amadis Jamin, ensuite à Troyes.
Il apprend l’italien,
l’anglais, l’espagnol et le portugais. Il va à Paris, est reçu avocat au
Parlement à l’âge de 20 ans, et revient à Troyes pour y remplir une charge de
magistrature. Regnault de Beaucaron brille dans les « causeries de salon » de
la société troyenne, grâce à ses bonnes manières, au charme de sa conversation,
chez Mesdames Berthelin, Fromageot, de Chavaudon… Dans ces réunions, il sème
des bons mots, des madrigaux, et sait rapidement se faire apprécier. Dès 1781,
il adresse des épîtres en vers à deux auteurs dramatiques très en vogue,
Auguste de Piis et Barré. Il envoie un grand nombre de ses productions à de
nombreux journaux : « L’Almanach des Muses », « Le Chansonnier des Grâces », «
L’Almanach des Grâces », « Les Etrennes lyriques et anacréontiques », « Les
Etrennes de Mnémosyne lyriques et anacréontiques », « Les Etrennes de Mnémosyne
», « L’Esprit des Journaux », « Le Journal de Nancy », « Le Journal de Troyes
»… Il y écrit plusieurs articles en prose sur les œuvres de Simon de Troyes…
Ses sortes de nouvelles qui paraissent en plusieurs fois, sont l’origine de nos
romans feuilletons. Chaque fois, les éloges ne lui sont pas ménagés.
En 1787, il est reçu membre
de la Société anacréontique de Rosati, où il a pour collègues Carnot et
Robespierre. La même année, il est reçu membre de l’Académie des Arcades de
Rome et de l’Académie royale des Belles-Lettres d’Arras, membre associé
correspondant du Musée de Paris. Ces succès lui attirent des épigrammes de
Rivarol qui l’inscrit à 2 reprises dans son « Petit almanach des Grands Hommes
».
Nommé procureur fiscal et
général, Regnault de Beaucaron prononce, le 25 novembre 1787, à l’ouverture des
assises du baillage de Chaource, un discours retentissant qui est reproduit
dans le « Journal de Troyes et de la Champagne méridionale », où il censure énergiquement
les abus qui se sont introduits dans la justice. Il harangue l’Ordre des
avocats, puis il étend ses observations aux procureurs, aux huissiers et
sergents, blâme leur conduite trop souvent inconsidérée, la taxe arbitraire
qu’ils s’arrogent fréquemment… Les membres du bas clergé étant misérables, ceux
du haut clergé, au contraire, et des communautés, étant trop riches, il demande
l’augmentation du traitement des curés à portion congrue, il veut qu’on emploie
les biens des ordres religieux, d’une part, à fonder des collèges, écoles et
hôpitaux, d’autre part, à combler, dans une certaine mesure, le déficit du
trésor public…
Pour
remédier aux scandaleux abus qui accompagnaient le recrutement de la milice,
soit par le sort, soit par les racoleurs, il propose que le tirage au sort se
fasse sans frais, par devant le juge de paix, assisté du curé, du seigneur et
du syndic…
Pour
détruire les idées fausses, il défend de parcourir les campagnes à ceux qui y
répandent la superstition et le charlatanisme, qui leur arrachent l’argent
qu’ils doivent à la sueur de leur front…
Pour
encourager l’agriculture, il veut instituer, dans chaque village, des « fêtes
céréales », où le meilleur agriculteur sera couronné…
Les cahiers
de la Noblesse et du Clergé sont signés le 4 avril 1789, et c’est Regnault de
Beaucaron qui est chargé d’être l’interprète du Tiers-Etat auprès de la
noblesse, pour la remercier de sa justice et de son patriotisme. Le 8, les 3
Ordres se réunissent pour recevoir le serment des députés aux Etats généraux.
C’est encore notre aubois qui est l’organe du Tiers-Etat pour partager les
sentiments d’union et d’espérance, écrivant à ce sujet, une pièce en vers dans
le « Journal de Troyes ».
A l’occasion de la création
du département de l’Aube, la municipalité et l’état-major de la garde nationale
de Troyes provoquent une manifestation grandiose en invitant à une
confédération générale les gardes nationales de tous les districts.
Il y a 330 députés, dont
Regnault de Beaucaron qui, le 25 avril 1790, se réunissent dans la grande salle
de l’hôtel de ville. Regnault de Beaucaron est élu commissaire pour le canton
de Chaource. Le lendemain, en qualité d’orateur, il proclame le comte de
Dampierre président. Celui-ci prend la parole et prononce un discours
chaleureux sur l’amour de la patrie et de la liberté, puis Regnault de
Beaucaron lui répond magistralement, sous les applaudissements : « … qu’un
serment solennel, en nous liant à la Constitution, soit le gage de notre
fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi ». Les 9, 10 et 11 mai, Troyes est en
fête. Le 9, une cérémonie imposante réunit dans la cathédrale les autorités
constituées, les députés…
Le serment est répété par
tous les assistants, au son des cloches, du canon et de la musique de la garde
nationale. Ensuite, ce ne sont qu’allocutions, bals, banquets, chants
patriotiques, fanfares, marches militaires… Le procès-verbal de ces assemblées
est signé le 11 mai par Regnault de Beaucaron.
A Paris, on prépare la fête
de la Fédération. Le 12 juillet, Regnault de Beaucaron arrive à Paris avec les
autres députés de la garde nationale de l’Aube. Ils sont reçus avec des
transports de joie. Le 14 juillet, ils se rendent au Champ-de-mars, portant la
bannière que leur avait donné la ville de Paris. L’évêque d’Autun, entouré de
300 prêtres vêtus d’aubes blanches coupées de ceintures tricolores, célèbre la
messe, bénit l’oriflamme et les 83 bannières des départements. La Fayette, à la
tête de l’état-major et des députés prête serment. Le Roi jure de maintenir la
Constitution, la reine présente le Dauphin au peuple, les cris répétés de : «
Vive le Roi, vive la reine, vive le Dauphin ! » se mêlent aux décharges de 40
pièces de canon et aux chants patriotiques exécutés par 1.200 musiciens.
Regnault de Beaucaron fait partie d’une députation envoyée auprès du Roi. Il
rend compte de cette entrevue : « Nous avons vu rouler dans les yeux du chef de
la nation ces larmes de tendresse, qu’un bon père tient en réserve pour ses
enfants chéris ». Le 25 juillet, il revient à Troyes portant la bannière. On la
porte à la cathédrale entre une double haie de gardes nationaux et de suisses.
Après un Te Deum chanté par l’évêque, et une messe, on la porte à la maison du
département où Regnault de Beaucaron prononce un discours enthousiaste. Il est
nommé membre du Comité de la Féodalité, où ses connaissances juridiques lui
assurent une place prépondérante. Il signale le dénuement dans lequel le
ministre de la guerre persiste à laisser le bataillon de Volontaires de l’Aube,
partit pour Saint-Domingue, où sa conduite fut digne de tout éloge, et
actuellement à la frontière : « nous n’avons cessé de demander des armes, on
nous en a refusé…
Le ministre a répondu qu’il
avait donné des ordres : il nous a trompés… la mort n’a rien qui nous effraie,
mais la seule pensée de la recevoir sans pouvoir nous défendre nous fait
frémir… ». Il est très applaudi. La question des prêtres est une de celles qui
passionnent le plus l’Assemblée législative. A maintes reprises, des décrets
sont présentés et votés sur ce sujet. Constamment nous voyons Regnault de
Beaucaron s’interposer et soumettre des amendements pour adoucir la rigueur de
ces lois et les rendre plus équitables, et il intervient chaque fois qu’il
s’agit de rendre justice, à qui de droit. Il est toujours sur la brèche.
A la dissolution de la
Constituante, le département de l’Aube envoie Regnault de Beaucaron comme
député à l’Assemblée législative. Pendant toute la durée de son mandat, il ne
cesse de se tenir en rapports avec ses compatriotes. Le 1er janvier 1792, « au
nom de l’humanité, de la chose publique, et des pays circonvoisins », il appuie
la motion qui demande que l’on s’occupe du canal de Bourgogne, où 3.000
ouvriers sont sans travail et sans ressources ». De faux assignats avaient été
fabriqués : le public s’en était ému. Le Gouvernement propose de faire juger
les faussaires par un tribunal spécial. Regnault de Beaucaron combat le projet
du gouvernement de faire juger les faussaires par un tribunal spécial, et
démontre qu’il est contraire aux lois et à la Constitution. Il fait adopter de
nombreuses lois, dans tous les domaines, et il est chaque fois acclamé, il fait
voter par l’Assemblée des félicitations à la municipalité des Riceys pour avoir
arrêté 2 escrocs qui excitaient les populations à la révolte. Il remet 495
livres en argent saisies sur eux à la caisse de la marine pour être employées
au rachat des captifs… Louis XVI avait dû déclarer la guerre. On attendait avec
anxiété des nouvelles de l’armée. Le 28 mai, c’est encore Regnault de Beaucaron
qui donne à la tribune les détails de la bataille de Givet, qu’il connaît par
une lettre d’un officier du 29° régiment en garnison à Philippeville. Le 20
juin il déploie une généreuse ardeur : à la séance du soir, il interrompt
brusquement le rapporteur du Comité des finances qui entamait la lecture d’un
décret, en s’écriant : « J’apprends que les jours du Roi sont en danger, je
demande que l’Assemblée se transporte en corps auprès de lui pour sauver sa
personne ».
L’Assemblée décrète presque
unanimement l’envoi, sur le champ, d’une députation de 24 membres aux
Tuileries, dont bien entendu Regnault de Beaucaron. Le département de l’Aube
partage l’opinion de son représentant, il espère encore que la monarchie peut se
maintenir et écrit au Roi pour témoigner ses sentiments d’attachement à
l’occasion des outrages qu’il avait subis le 20 juin.
Cependant, la révolution
s’affirme, les événements se pressent. Le 8 août, le peuple, qui assiégeait les
abords de l’Assemblée, maltraite et insulte à leur sortie les courageux députés
coupables d’avoir défendu La Fayette. Ils sont frappés ou couverts d’injures.
Regnault de Beaucaron, muni de son écharpe, est bousculé, terrassé, puis enlevé
par des fédérés marseillais qui veulent le pendre à un réverbère. La garde
nationale arrive à temps pour le soustraire à la mort, et le reconduit sous
bonne escorte à son domicile, hôtel du Grand-Louis, rue de
Grenelle-Saint-Honoré.
Le 10 août, Regnault de
Beaucaron revient à son poste. La séance est commencée depuis minuit,
l’agitation est extrême, on prévoit les sanglants événements de la journée. Le
peuple attaque les Tuileries, le roi et sa famille viennent se réfugier au
milieu des députés, qui continuent leurs délibérations au bruit de la mousqueterie
et du canon. La Commune du 10 août ne tarde pas à devenir plus puissante que
l’Assemblée législative elle-même, la Révolution triomphe, les Feuillants ou
modérés sont en infime minorité (Regnault siège parmi les royalistes en tant
que membre du Club des Feuillants, groupe politique, de tendance monarchiste
constitutionnelle qui ne conteste pas le pouvoir du roi Louis XVI, fondé le 18
juillet 1791, et né d'une scission du club des Jacobins, en réaction à
l'agitation républicaine qui a suivi la fuite du roi à Varennes en juin 1791 et
la fusillade du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791)... Regnault ne les abandonne
pas et lutte courageusement avec eux.
Malgré leurs efforts, le Roi
et sa famille sont conduits au Temple, les biens des émigrés sont séquestrés.
Le 26 août, on expulse de France les prêtres non sermentés, sous peine de
déportation à la Guyane… Longwy ouvre ses portes à l’armée de Brunswick, et, le
1er septembre, Verdun est assiégé. Tout Paris se lève en armes, la générale, le
tocsin, le canon d’alarme retentissent. Sur l’Hôtel de Ville, un immense
drapeau noir porte en lettres rouges ces mots : « Citoyens, la Patrie est en
danger ». Danton s’écrie : « De l’audace, encore de l’audace, toujours de
l’audace, et la patrie est sauvée ! ». Le 3 septembre, Regnault de Beaucaron monte à la tribune pour
donner des nouvelles de la Champagne, il dépeint l’enthousiasme de la
population à voler au secours de Verdun, et énumère toutes les mesures prises
pour la défense du pays. Il termine au milieu des applaudissements de
l’Assemblée, qui ordonne l’impression de son discours et fait mention honorable
de la conduite du département de l’Aube.
Le 13 septembre, il défend
encore les prêtres non assermentés qui risquent d’être immolés ou déportés à la
Guyane française : « Rendez donc à la loi son énergie, aux autorités
constituées leurs pouvoirs, au peuple sa tranquillité, aux prêtres insermentés
la sûreté de leur existence… ». Sa proposition est adoptée, mais le 20
septembre, l’Assemblée législative est dissoute. A l’époque de la Terreur, les
opinions de Regnault de Beaucaron ne sont plus en rapport avec celles de la
députation que ses concitoyens envoient à la Convention, il écrit : « Bientôt
des nuages nombreux ont obscurci l’horizon révolutionnaire et nous ont caché le
soleil de la liberté. La délation a été érigée en vertu, le vol en action
civique, le crime a levé hautement la tête, et l’innocence a été traînée à
l’échafaud ». Il reprend à Ervy ses fonctions de juge, et en impose pas sa
droiture et sa fermeté. A la demande des habitants, il compose plusieurs
couplets en style patriotique, afin de célébrer Fleurus et les Victoires des
armées françaises.
Le 2 nivôse an II (22
décembre 1793), son épouse Elisabeth Chauvel, d’ Ervy, après à peine 1 an de
mariage, meurt à l’âge de 17 ans, lui laissant un fils Jean.
Après la Terreur, lors de la
Constitution de l’an III, Regnault de Beaucaron est nommé au tribunal criminel
de Troyes. Une des affaires les plus importantes dont Regnault a alors à
s’occuper, est celle des « chauffeurs », brigands qui terrorisent le pays : «
L’humanité gémit des crimes que commet cette horde scélérate, héros
d’expéditions nocturnes, incendiant, tuant et pillant tout sur leur passage,
ils ont pour chef un des assassins de de Launay, gouverneur de la Bastille, et
de la princesse de Lamballe, Pierre Grison, qui, monté sur un cheval ferré en
sens contraire, dépiste toutes les recherches avec ses marches et contremarches
brusques et inexplicables, sa rapidité à franchir les plus grandes distances,
ses déguisements, son astuce et la crainte qu’il inspire. Cependant, à la suite
de deux assassinats et d’un incendie, Regnault de Beaucaron le dénonce le 24
pluviôse an IV (février 1796) au Jury criminel. Grison finit, à force
d’habileté, à se faire rendre la liberté. Mais après de nouveaux crimes,
Regnault de Beaucaron, dont la vigilance était toujours en éveil, le fait
mettre une seconde fois en arrestation avec un de ses acolytes Emery, qui
correspondait avec Couriole, l’assassin du courrier de Lyon. Après un
réquisitoire des plus énergétique prononcé par Regnault de Beaucaron, Grison et
Emery sont condamnés à la peine de mort. Ils montent sur l’échafaud dressé
place de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes.
« Fais ton métier, dit Grison au bourreau, d’une voix menaçante et en proférant un blasphème, fais ton métier, entends-tu, mais… ne me manque pas ! ».
Nous lisons dans le «
Moniteur » de 5 pluviôse an V (24 janvier 1797), que tout le monde a applaudi à
la force et à l’énergie de Beaucaron. Poursuivant toujours, avec un zèle
infatigable la répression des crimes, Regnault rédige un mémoire qui est
imprimé dans les « Annales troyennes », sur la propagation du brigandage et les
moyens de l’arrêter : « … il faut que la loi redouble de sévérité, que les vols
avec effraction domestique soient punis de mort… Qu’est la peine des fers pour
celui qui ne craint que la mort, surtout quand il espère pouvoir, quand il le
voudra, briser ses fers sans courir risque d’une plus grande peine ?... Il faut
salarier la gendarmerie, lui accorder des récompenses en cas de capture…
Comment voulez-vous que le service à cheval soit bien fait par des hommes dont
le traitement par mois ne va pas à 6 livres ?... Il faut qu’aucun crime ne soit
impuni, et, pour cela faire, que la responsabilité des fonctionnaires publics
ne soit pas illusoire… Il faut remoraliser le peuple… Semons l’instruction, le
respect de la religion, l’amour de la loi civile… que la probité soit notre
régulateur moral, comme la liberté est notre idole…».
Le 17 messidor an V (7
juillet 1798), Regnault de Beaucaron envoie aux ministres de la police générale
et de la justice… aux juges de paix, aux officiers de gendarmerie… une adresse
énergique dans laquelle il leur énumère les crimes continuels des « chauffeurs
», et les exhorte de la façon la plus pressante et la plus convaincante, à
s’unir pour abattre « cet hydre aux 100 têtes, et opposer une ligue sainte aux
efforts combinés des assassins »… Il exerce des poursuites contre les anciens
terroristes… Regnault de Beaucaron aide le parti modéré à fonder le 1er
thermidor an IV, afin de combattre les tendances révolutionnaires, un journal
intitulé « Les Annales Troyennes ou Décadaires du Département de l’Aube ». Il y
fait paraître le mémoire « sur la propagation du brigandage et les moyens de
l’arrêter », quelques pièces en vers, plusieurs articles sur l’instruction
publique et l’école Centrale (qu’il crée en 1795 avec Charbonnet, ancien
recteur de l’Université et Bosc, chimiste, correspondant de l’Institut
national). Lors de cette installation, Regnault de Beaucaron, dans un magistral
discours dit : « … les professeurs ne seront admis qu’à la suite d’un examen :…
les différentes parties de l’enseignement public : la grammaire, les
littératures anciennes et modernes, l’histoire, la géographie, la physique, la
chimie, l’histoire naturelle, la législation, les beaux-arts… la nécessité
d’étudier, en même temps que les langues anciennes, les langues vivantes,
l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol et même le Portugais… ».
Il termine en rappelant que
la poésie ne doit pas être négligée dans un pays, qui a donné naissance au
dernier des troubadours, Thibaut de Champagne… il rappelle les grands hommes
auxquels Troyes a donné naissance : Mignard, Girardon, les frères Pithou,
Camusat, Eustache de Mesgrigny, Grosley… Bien entendu, il suscite comme
toujours les applaudissements de l’assemblée. A chaque séance, il lit une
épître de sa composition. Lors de la distribution des prix, il prononce un
chant patriotique. Le Conseil des Cinq Cents ayant ordonné la fermeture du club
des jacobins, les Annales prennent le nom de « Journal politique et littéraire
du département de l’Aube », où il est écrit en tête du 1er numéro : « que la
vérité portera son flambeau sur toutes les branches de l’ordre social, et que
les restes impurs de la jacobinière y seront surtout surveillés ».
Mais en l’an VI, le 18
fructidor (4 septembre 1798) ramène les révolutionnaires au pouvoir. Ceux-ci ne
tardent pas à supprimer la liberté de la presse, et le journal suspend
définitivement sa publication. Heureusement, les révolutionnaires ne restent
pas longtemps les maîtres. Les rédacteurs des journaux disparus fondent à
Troyes une « Société libre d’agriculture » qui prendra le nom de « Société
libre d’agriculture, du commerce et des arts, du lycée du département de l’Aube
», et est à l’origine de la « Société Académique », avec un journal qui porte
le même titre.
Tous les discours de
Regnault de Beaucaron « reçoivent les applaudissements du public, qui lui
accorde son suffrage ». Il compose des chants patriotiques. Après la chute des
Jacobins, Regnault de Beaucaron rentre dans la magistrature, et est nommé
Président du Tribunal à Nogent-sur-Seine. Il accepte le gouvernement nouveau de
Bonaparte.
Le 15 août 1806, il se
prépare à célébrer la fête de Napoléon le Grand empereur des Français et roi
d’Italie. Mais Nogent-sur-Seine va subir l’invasion et un siège terrible : le 7
février 1814, Napoléon est dans la ville, il fait démolir des maisons,
construire des barricades…
Les 9, 10 et 11 février, la
garnison de 1.200 hommes lutte contre une armée 540 fois plus forte. L’ennemi
se livre aux plus cruels excès : «… Le signal de l’incendie a été celui du plus
affreux pillage. Il a commencé le 1er jour de l’arrivée des Russes et n’a cessé
que lorsque la ruine et la dévastation de toutes les maisons de la ville ont
été entièrement consumées… ». La maison de Regnault de Beaucaron a elle aussi
été livrée au pillage, des officiers supérieurs russes s’étant mêlés aux
pillards. C’est au milieu de l’incendie et du pillage, c’est au milieu des scènes
de deuil et de douleur que des crimes inouïs et des actes de la plus grande
férocité ont été commis « Il n’est aucun habitant qui ait été à l’abri des
insultes des soldats russes… ». A peine est-on délivré de la guerre, que la
disette, causée par la mauvaise récolte de 1816, fait son apparition. Des
émeutes ont lieu à Nogent et aux environs. Regnault de Beaucaron est obligé de
prononcer des condamnations sévères pour rétablir l’ordre et arrêter l’origine
de plus graves soulèvements. Dans ces circonstances, comme dans toutes, il
continue à exercer ses fonctions avec une intégrité exempte de reproches.
Le culte des grands hommes est une des choses qu’il a le plus à cœur. En 1793, les bustes en marbre des illustres troyens qui accompagnaient le médaillon de Louis XIV, par Girardon, à l’hôtel de ville, avaient été enlevés et avaient même failli être détruits.
Mémoires de Regnault
Après la Terreur, lors de la Constitution de l’an III, il
est nommé au tribunal criminel de Troyes le 20 vendémiaire an IV (12 octobre
1795) par 170 voix sur 235 votants. Poursuivant toujours avec un zèle
infatigable la répression des crimes, il rédige un mémoire, imprimé dans les «
Annales troyennes », sur la propagation du brigandage et les moyens de
l’arrêter. Après un aperçu sur l’origine du brigandage, issu des orages de la
Révolution, il expose que les lois ne sont pas assez rigoureuses, et que les criminels
en profitent pour redoubler d’audace et d’effronterie.
Il faut que la loi redouble de sévérité, que les vols du premier ordre, comme ceux de grand chemin, avec effraction domestique, soient punis de mort, jusqu’à ce que la paix amène un nouvel ordre de choses. En effet, qu’est l’opprobre pour celui qui ne craint plus le déshonneur ? Rien. Qu’est la peine des fers pour celui qui ne craint pas la mort, surtout quand il espère pouvoir, quand il le voudra, briser ses fers sans courir le risque d’une plus grande peine ? Rien…
Il faut, pour les grands crimes, accorder une commutation
de peine à celui qui désignera ses complices… Par cette mesure, on dissoudra
cette union si forte qui lie entre eux tous les scélérats, qui est cause qu’ils
se cachent les uns les autres…
Il faut salarier la gendarmerie, lui accorder des
récompenses en cas de capture, comme sous l’ancien régime. Comment, en effet,
voulez-vous que le service à cheval soit bien fait par des hommes dont le
traitement par mois n’allait pas à 6 livres ?...
Il faut mettre les prisons sur un autre pied…
Il faut qu’aucun crime ne soit impuni, et, pour cela,
faire, que la responsabilité des fonctionnaires publics ne soit pas illusoire.
Quelques uns des fonctionnaires, négligent l’observation de la loi, se jouent
de son exécution. Pour parer à cet inconvénient, il convient que l’on mette à
même les fonctionnaires élevés en autorité de surveiller les inférieurs, que
chaque directeur du Jury visite au moins tous les 6 mois les greffes de tous
les juges de paix de son arrondissement, que l’accusateur public visite au
moins tous les 6 mois ceux des tribunaux de police de son département. Alors,
chacun se tiendra sur ses gardes, et, craignant pour sa responsabilité, se
mettra en règle…Tous plieront sous la loi ou craindront sa juste vengeance…
Mais, dira-t-on, il faut des fonds pour cela… ».
Regnault de Beaucaron estime alors que le produit des
amendes suffirait amplement, si, au lieu de tomber dans la poche de quelques
uns de ceux qui ont l’initiative de la police, il était versé régulièrement
dans la caisse du Trésor public.
Il faut re-moraliser le peuple. Le Corps législatif, le
Gouvernement, donnent le signal. Que les instituteurs, les fonctionnaires
publics, les ministres du culte y répondent. Semons l’instruction, le respect
de la religion, ou ce qui revient au même, celui de la loi divine, l’amour de
la loi civile, le zèle pour son exécution. Marquons l’immoralité du fer du
mépris, que la vertu reçoive nos hommages, que la probité soit notre régulateur
moral, comme la liberté est notre idole.
Telles sont les observations que m’a dictées l’état actuel des choses. Je n’ai pas entendu faire un ouvrage éloquent. Je n’ai pas puisé ces réflexions dans Brissot (chef de file des Girondins pendant la Révolution), Montesquieu, Beccaria (juriste, criminaliste, philosophe, économiste et homme de lettres, qui a fondé le droit pénal moderne) ou autres. Ecrites d’un seul jet, réellement improvisées, elles ne réclament que l’honneur de l’utilité. C’est au cœur à inspirer, c’est à la raison à parler ».
Le 17 messidor an V (7 juillet 1797), Regnault de
Beaucaron envoie aux ministres de la police générale et de la justice, à
l’administration centrale du département, aux juges de paix, officiers de
gendarmerie, commissaires de police et agents des communes du département, et
aux accusateurs publics des départements environnants, une adresse énergique
dans laquelle il leur énumère les crimes continuels des chauffeurs (bandes de
criminels qui s’introduisaient la nuit chez les gens et leur brûlaient les
pieds sur les braises de la cheminée pour leur faire avouer où ils cachaient
leurs économies), et les exhorte de la façon la plus pressante et la plus
convaincante, à s’unir pour abattre cet hydre aux cent têtes et opposer une
ligue sainte aux efforts combinés des assassins ».
Il donne ensuite une liste longue et détaillée de tous
les renseignements et signalements que ses recherches lui ont procurés et qui
peuvent aider à la découverte et à la répression des crimes.
En même temps, il
exerce des poursuites contre les anciens terroristes.
En 1797, Regnault de Beaucaron propose de réunir ces bustes à la bibliothèque de Troyes, par une épître en vers insérée dans de nombreux journaux et flétrissant les actes de vandalisme, en particulier les mutilations faites au buste du chancelier Boucherat, à cause de ses insignes. Non seulement il est fier de ses concitoyens célèbres, et demande qu’on les montre aux enfants pour leur donner le désir de les imiter, mais il affectionne passionnément son pays natal : « Est-il possible de trouver au monde un pays plus, fertile que les environs de Troyes, c’est l’Ukraine de la France ! ». Aimant par-dessus tout le bien, il s’attache toujours à prouver que c’est seulement en le pratiquant que l’on sent le véritable prix de l’existence. Bien entendu, il exprime cette pensée, qui domine toutes ses oeuvres, ses poésies.
En 1819, il fonde l’« Ecole
d’enseignement mutuel de Nogent », société fondée pour la propagation de
l’instruction. En 1821, Regnault de Beaucaron prend sa retraite de magistrat.
Le 25 septembre 1828, 10 jours après le passage de Charles X à Nogent, il meurt
entre les bras de son fils, terminant sa carrière comme il l’avait commencée,
sous la royauté.
Dommage que depuis plus de 200 ans, aucune municipalité de
l’Aube n’ait songé à donner le nom de Regnault de Beaucaron à une rue, à ce
compatriote dont la seule ambition fut de se rendre utile à sa Patrie, à son
département de l’Aube et d’être un « honnête homme ».
Extrait
de la revue Esprit des Journaux :
« La double inquiétude
Paul, attaqué d'une fièvre mortelle,
sur le lit de la mort verse un torrent de pleurs.
Sa femme à ses côtés, Artémise nouvelle,
par ses cris douloureux, atteste ses malheurs.
De leurs larmes pourtant la cause est différente!
Veut-on savoir pourquoi ce couple se lamente ?
Paul appréhende de mourir,
et sa tendre moitié craint de le voir guérir ».
Cette épigramme date de 1789. Elle est insérée dans le no
306 de la revue L'esprit des journaux, signalé comme imité de Prior et signé M.
Régnault de Beaucaron, avocat.
Extrait
de l' Almanach des Muses :
« Le sanglier et la biche
Le sanglier, au fond d'une forêt,
Aiguisait ses dents meurtrières.
La biche (il est hélas
! tant de têtes légères),
Qui curieuse l'observait,
Parut surprise de ce fait.
Voisin, pourquoi, dit-elle, alors que sur la terre,
Une profonde paix règne dans tous les lieux,
Préparez-vous les instruments haineux
Qu'il faut réserver à la guerre ?
Ce que je fais, répond le sanglier prudent,
N'est pas aussi peu nécessaire
Que vous le croyez follement
Eh ! Répondez fine commère,
rendriez-vous le garant
Qu'à l'heure du combat j'aurais assurément
Le temps de me mettre en défense,
Allez, trop tard on s'arme alors que l'on attend,
Le temps où l'ennemi s'avance »
Cette fable est inscrite à la page 50 de l'Almanach des
Muses de 1818 (54e année), signée M. Régnault de Beaucaron.
Mémoires de Regnault
Après la Terreur, lors de la Constitution de l’an III, il
est nommé au tribunal criminel de Troyes le 20 vendémiaire an IV (12 octobre
1795) par 170 voix sur 235 votants. Poursuivant toujours avec un zèle
infatigable la répression des crimes, il rédige un mémoire, imprimé dans les «
Annales troyennes », sur la propagation du brigandage et les moyens de
l’arrêter. Après un aperçu sur l’origine du brigandage, issu des orages de la
Révolution, il expose que les lois ne sont pas assez rigoureuses, et que les criminels
en profitent pour redoubler d’audace et d’effronterie.
Il faut que la loi redouble de sévérité, que les vols du
premier ordre, comme ceux de grand chemin, avec effraction domestique, soient
punis de mort, jusqu’à ce que la paix amène un nouvel ordre de choses. En
effet, qu’est l’opprobre pour celui qui ne craint plus le déshonneur ? Rien.
Qu’est la peine des fers pour celui qui ne craint pas la mort, surtout quand il
espère pouvoir, quand il le voudra, briser ses fers sans courir le risque d’une
plus grande peine ? Rien…
Il faut, pour les grands crimes, accorder une commutation
de peine à celui qui désignera ses complices… Par cette mesure, on dissoudra
cette union si forte qui lie entre eux tous les scélérats, qui est cause qu’ils
se cachent les uns les autres…
Il faut salarier la gendarmerie, lui accorder des
récompenses en cas de capture, comme sous l’ancien régime. Comment, en effet,
voulez-vous que le service à cheval soit bien fait par des hommes dont le
traitement par mois n’allait pas à 6 livres ?...
Il faut mettre les prisons sur un autre pied…
Il faut qu’aucun crime ne soit impuni, et, pour cela,
faire, que la responsabilité des fonctionnaires publics ne soit pas illusoire.
Quelques uns des fonctionnaires, négligent l’observation de la loi, se jouent
de son exécution. Pour parer à cet inconvénient, il convient que l’on mette à
même les fonctionnaires élevés en autorité de surveiller les inférieurs, que
chaque directeur du Jury visite au moins tous les 6 mois les greffes de tous
les juges de paix de son arrondissement, que l’accusateur public visite au
moins tous les 6 mois ceux des tribunaux de police de son département. Alors,
chacun se tiendra sur ses gardes, et, craignant pour sa responsabilité, se
mettra en règle…Tous plieront sous la loi ou craindront sa juste vengeance…
Mais, dira-t-on, il faut des fonds pour cela… ».
Regnault de Beaucaron estime alors que le produit des
amendes suffirait amplement, si, au lieu de tomber dans la poche de quelques
uns de ceux qui ont l’initiative de la police, il était versé régulièrement
dans la caisse du Trésor public.
« Il faut re-moraliser le peuple. Le Corps législatif, le
Gouvernement, donnent le signal. Que les instituteurs, les fonctionnaires
publics, les ministres du culte y répondent. Semons l’instruction, le respect
de la religion, ou ce qui revient au même, celui de la loi divine, l’amour de
la loi civile, le zèle pour son exécution. Marquons l’immoralité du fer du
mépris, que la vertu reçoive nos hommages, que la probité soit notre régulateur
moral, comme la liberté est notre idole.
Telles sont les observations que m’a dictées l’état
actuel des choses. Je n’ai pas entendu faire un ouvrage éloquent. Je n’ai pas
puisé ces réflexions dans Brissot (chef de file des Girondins pendant la
Révolution), Montesquieu, Beccaria (juriste, criminaliste, philosophe,
économiste et homme de lettres, qui a fondé le droit pénal moderne) ou autres.
Ecrites d’un seul jet, réellement improvisées, elles ne réclament que l’honneur
de l’utilité. C’est au cœur à inspirer, c’est à la raison à parler ».
Le 17 messidor an V (7 juillet 1797), Regnault de
Beaucaron envoie aux ministres de la police générale et de la justice, à
l’administration centrale du département, aux juges de paix, officiers de
gendarmerie, commissaires de police et agents des communes du département, et
aux accusateurs publics des départements environnants, une adresse énergique
dans laquelle il leur énumère les crimes continuels des chauffeurs (bandes de
criminels qui s’introduisaient la nuit chez les gens et leur brûlaient les
pieds sur les braises de la cheminée pour leur faire avouer où ils cachaient
leurs économies), et les exhorte de la façon la plus pressante et la plus
convaincante, à s’unir pour abattre cet hydre aux cent têtes et opposer une
ligue sainte aux efforts combinés des assassins ».
Il donne ensuite une liste longue et détaillée de tous
les renseignements et signalements que ses recherches lui ont procurés et qui
peuvent aider à la découverte et à la répression des crimes.
En même temps, il
exerce des poursuites contre les anciens terroristes.
complément :
[ L'origine de leur nom est en rapport avec leurs
fonctions.
Les étymologistes le font, en effet, dériver du
germanique Ragni, conseil, et ald, sage; sage conseiller.
Ce nom a inspiré à M. de Gravelle, dit
« le second improvisateur français »,
un logogriphe qu'il dédia à la famille qui nous occupe,
et où, au début, il fait allusion aux charges occupées par elle. Nous le
donnons à titre de curiosité :
« Monté sur mes huit pieds, sage administrateur,
En tout ce que je fais, mon seul guide est l'honneur.
Je discute parfois avec dame Justice
Que trompent très souvent l'Intrigue et l'Artifice.
En me décomposant, tu trouveras, lecteur,
De la belle nature un faible imitateur. (Art.)
Instrument mécanique; une place publique; [Grue, rue.)
Quadrupède rongeur; trois notes de musique; (Rat; ut,ré,
la.)
Du poids de l'enveloppe, une déduction; [Tare.)
Une mesure agraire; une conjonction ; (Are, et.)
Ce que font douze mois; très triste maladie ; (An, gale.)
Trois pronoms personnels ; ville de Normandie : (Le, la,
tel; Eu.)
Un enduit pour boucher; du ciel, un habitant; (Lut,
ange.)
Pour être député, ce qu'il faut être avant; (Elu.)
Manie, hydrophobie; un creux de bois ou pierre; (liage,
auge.)
Un des quatre éléments; en Portugal, rivière; (Eau,
Tage.)
Aux tanneurs, corroyeurs, utile végétal ; (Tan.)
Synonyme de trois; point fixe et numéral; (Ter, age.)
Un doux mot que permet amoureuse démence; (Tu.)
Coque fait un bouclier sans haine, ni vengeance; (Tue,
tuer.)
Mon sphynx a terminé,
M'aurais-tu deviné? »
Ajoutons que ce nom de Regnault a fourni, à tous ceux qui l'ont porté, des armes parlantes, variables suivant les branches :
« D'argent au chevron de gueules chargé d'un soleil ou d'une étoile à cinq pointes d'or; »
alias :
"de sable au lion d'or lampassé et armé de gueules, au chef d'azur chargé de trois demi vols d'or; »
alias :
« d'azur au lion ailé lampassé et armé de gueules; »
alias :
"d'azur au lion d'or au chef cousu aussi d'or chargé de trois croix pattées de gueules; »
alias :
" d'argent à l'aigle au vol éployé de sable.
»
(Cfr. Armoraux de d'Hozier et autres, Champagne et Bourgogne).
Le revenus de quelques terres, leur permettent de tenir leur rang dans la hiérarchie multiple de l'ancien régime et de mener une existence facile et considérée, sans autre souci que celui de laisser une réputation intacte.
Leurs alliances, déjà nombreuses, se resserrent par ce fait que Jacques-Edme et Alexandre (Edme César Alexandre) Regnault, cousins germains, épousent :
l'un, Elisabeth Chauvel, l'autre Eléonore Berthelin, déjà parentes entre elles avant leur mariage et foules deux cousines d'Henriette Billebault des Rosiers, qui épouse par la suite son cousin, Edmond Regnault (Edme-Nicolas), fils d'Alexandre. D'où des parentés réitérées et compliquées qui unissaient entre eux les Regnault, Chauvel, Barbuat ou de Barbuat, Billebault des Rosiers, Berthelin, etc. . ., etc.. ]
source Gallica [ ]
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