jeudi 8 août 2024

Poteries dans l'Aube (10)

 

VILLADIN


Taillé : au 1er de gueules au cruchon d'or, au 2e d'or au rameau de chêne de sinople posé en barre.


Détails : Le cruchon évoque la tradition du travail de l'argile au village et le rameau de chêne représente la forêt.



Le village est bâti sur le flanc d’une colline boisée culminant à 272 m et qui marque la limite entre la plaine champenoise et le Pays d'Othe. On y trouve des paysages variés, culture céréalière, coteaux autrefois couverts de vignes, vallons, bois de pins et forêt de feuillus, qui ne manquent pas de pittoresque.

La première mention écrite connue du village ne date que du XIIIe siècle mais le site était déjà habité à l’époque néolithique comme en témoignent les nombreux vestiges découverts sur le finage ou les environs immédiats : haches de pierre plus ou moins polies, couteaux et pointes de flèches en silex, un polissoir à quinze rainures, un dolmen renfermant un cadavre détruit en 1854.

De l’époque celtique, il reste un important dépôt de scories témoignant d’une intense activité métallurgique exploitant le minerai de fer local aux lieudits la Ferrière et Mâchefer. De la fin de l’époque gallo-romaine date une importante nécropole mise au jour en 1842 sur le chantier de l’actuelle D 374 : trente tombes contenant des vases funéraires et autres céramiques ainsi que des clous et crochets rouillés.

Le premier nom du village est Viler Adam mentionné en 1264 dans une charte de l’abbaye de Sellières. Le nom évoque un petit domaine agricole fondé par un certain Adam, probablement vers le XIIe siècle.

Il semble que Villadin ait d'abord eu des seigneurs laïques. En 1310, on trouve la famille de Ferreux qui cède indirectemenr ses droits à l'abbaye Notre-Dame aux Nonnains de Troyes puis en 1342 le fief est tenu par le prieuré Notre-Dame de Pont-sur-Seine, filiale de l’abbaye de Cormery en Touraine, qui le conservera jusqu’à la Révolution. La maison seigneuriale se situait face à l’église où se dresse aujourd’hui une imposante demeure construite au XVIIIe siècle que tout le monde appelle le Château. En 1308, le curé de Villadin est le principal témoin à charge dans le procès de Guichard, évêque de Troyes accusé d’avoir fait mourir par ensorcellement la reine Jeanne de Navarre et tenté d’empoisonner le prince héritier Louis le Hutin.

Au Moyen Âge existait à l’est du village le hameau de Verrois ou Verrault détruit pendant la guerre de Cent-ans.

Villadin est connu dans la région comme étant le pays des Cruches et ses habitants portent allègrement le sobriquet de Cruchons. La présence sur place de gisements d’argiles de diverses qualités a permis le développement d’un important artisanat de poterie qui a perduré jusqu’en 1885. Le premier potier connu est Jaquin qui en 1399-1400 livrait à l’évêque de Troyes dans son château d’Aix-en-Othe des pots vernissés et des tuyaux en terre cuite pour alimenter sa fontaine.

Au milieu du XVIe siècle, il y avait neuf potiers à Villadin et en 1788, on en comptait vingt. En 1992, un four daté du règne d’Henri IV a été découvert au centre du village.

 La poterie de Villadin était essentiellement une poterie de bouche de faible valeur : pots, cruches, gourdes, égouttoirs à fromages, casseroles à queue droite etc. Elle a fait la renommée de la localité mais il n’en reste pratiquement rien. Par contre, il subsiste ici et là des épis de toiture, soit toujours en place, soit conservés chez des particuliers ou des musées (Troyes, Laduz, Laval, MUCEM de Marseille). Nous en avons recensé plus de 150. La plupart, en faïence verte, datent du XVIIIe siècle et représentent des pots à anses ou à boutons, des oiseaux mais aussi des personnages en tricorne saluant les passants de la main droite. Plus tard seront façonnés des soldats portant un fusil, en bicorne puis en shako.

L’argile locale et d’importantes ressources en bois ont permis également le développement d’une importante activité de tuilerie-briqueterie sur la colline qui domine la commune. Vers 1850, cinq tuileries employant une trentaine de personnes produisaient annuellement deux millions de marchandises de toutes sortes, tuiles, briques, corbeaux, carreaux, qui se vendaient dans un rayon de 30 km. Si on ajoute les 54 bonnetiers-paysans travaillant à façon pour des négociants de Troyes, on comprend que Villadin ait pu compter jusqu’à 523 habitants en 1866 contre 142 actuellement.

Aujourd’hui la principale ressource de la commune est sa forêt. Le seul commerce de la localité est la boutique Nature et Paysans qui vend des produits bio, y compris du pain cuit dans un four à bois du XIXe siècle.


 SOULAINES DHUYS



Depuis 6 générations la famille Royer transforme, selon des techniques traditionnelles, la belle argile de l’Aube en carreaux, briques, tuiles et poteries flammés dans un four à bois de 100 m3.

La visite du grand four est un moment étonnant et mystérieux où l’alchimie du feu transforme la terre, après 9 jours de cuisson, en produits de construction durable pendant des générations.
Venez à notre rencontre dans nos ateliers chargés d’histoire et retrouvez le charme et l’authenticité d’une production artisanale à l’ancienne.

Des visites d''individuel et de groupes sont organisées toute l'année et des stages de poterie sur rendez-vous.

Stage de poterie pour adultes et enfants 

 (latuilerieroyer.fr)


POTERIE D'AMANCE


Vers 1900, Amance comptait une quinzaine d’artisans potiers, tous d’origine alsacienne, arrivés aux lendemains de la défaite de 1870. Ils y avaient repéré un filon de grès leur permettant de perpétuer leur savoir-faire en matière de poterie culinaire. Cet âge d’or s’est achevé en même temps que s’épuisait la carrière. La poterie d’Amance a été fondée en 1892 par la Famille Vingerter, elle aussi venue  d’Alsace, elle comprenait initialement un petit atelier.  Rachetée dans les années 30 par la  famille Drouilly la poterie est agrandie par une deuxième pièce. Fabriquant à l’origine des pots de fleurs, la poterie-tuilerie, en s’agrandissant, s’est diversifiée peu à peu, tout en s’efforçant de perpétuer la tradition artisanale de qualité et le savoir-faire d’origine.

Amance a perdu tous ses potiers par manque de grés, mais il restait l’argile !  Son utilisation, sauf, à la cuire deux fois pour l’émailler, obligeait à la dernière poterie à abandonner la poterie culinaire. Face au manque de grés, Jean-claude Drouilly a donc orienté l’entreprise familiale vers une nouvelle spécialité : la poterie de Jardin.

Poterie horticole jusque dans les années 80, elle s’est tournée vers le service aux entreprises, et la sous-traitance en particulier dans des domaines aussi variés que l’industrie aéronautique, la production d’objets décoratifs, luminaires, crées par des designers.

Au début des années 90, la poterie s’est lancée dans la création de sa propre gamme d’accessoires de toiture.

Spécialisés dans la restauration de monuments historiques, la poterie a réalisé de nombreux chantier, notamment la réfection de l’université Lomonossov de Moscou, des façades d’hôtels particuliers à Londres, les balustres de l’hôtel Sheraton à Brighton et de nombreux autres bâtiments en France et à l’étranger.

Nos 6 méthodes de fabrications différentes et notre souplesse de production nous à permis en 2009 d’obtenir le statut d’entreprise du patrimoine vivant.

Élargissement de l'activité dans le domaine de la tuile

En 2006, les frères Drouilly (Etienne et David) décident d’étendre leur activité dans le domaine de la tuile, de la brique et du carrelage, en rachetant la tuilerie Pietremont située à côté de la poterie. Cette diversification leur a permis de développer une gamme de produits et d’accessoires de toiture de type MH.  «   Nos produits sont cuits à l’ancienne et flammés naturellement par suppression de l’oxygène en fin de cuisson »

Home - Poterie Amance - Drouilly (poterie-amance.com)

4 Rue de Jessains, 10140 Amance


Ce sont les deux seules poteries toujours en activité dans notre département.



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