La baronnie de Jaucourt, relevait des comtes de
Champagne, sur la frontière entre la Champagne et la Bourgogne.
Le château fort médiéval, qui fut rasé au XVIIe
siècle par le roi Louis XIII.
Les origines du nom Jaucourt remontent au début du
XIIIe siècle, quand Lambert Ier de Jaucourt, chambrier du comte de Champagne
Thibaut Ier de Navarre, et panetier et chambellan de la comtesse de Champagne,
acheta la terre de Jaucourt, dans l'Aube.
Le château, construit dans la plaine, n'est pas
connu pour avoir été pris de vive force ou avoir subi un siège. Il était
cependant assez sûr pour servir de prison à Guiot de Bourgnay qui s'était déjà
échappé par deux fois de sa prison de Châlons.
Le 22 décembre 1367, Jeanne de Jaucourt, héritière
de sa famille, et son fils Alexandre, vendirent la terre à Philippe le Hardi,
duc de Bourgogne.
La famille de Bourgogne y passe du temps, en
particulier comme étape nocturne pour ses voyages vers Paris. Après trente
années de réfection des parties hautes du château, d'aménagement du parc, la
demeure est assez vaste pour accueillir la caravane que forment les
déplacements du Duc. D'ailleurs Marguerite III de Flandre, épouse de Philippe
le Hardi, déploie son énergie à en faire un séjour agréable pour la famille
ducale, et les fossés du château servirent de parc à un couple de cervidés pendant
plusieurs dizaines d'années.
La Terre passe ensuite à une branche cadette des
ducs Valois de Bourgogne, celle des comtes de Nevers, de Rethel et d'Eu :
Philippe de Bourgogne (1389-1415), fils cadet de Philippe le Hardi et
Marguerite, puis à ses propres fils, Charles de Bourgogne (1414-1464) et Jean
de Bourgogne (1415-1491). Jean la laissa, avec la seigneurie d'Isle-Aumont, à
sa benjamine Charlotte, comtesse de Rethel (1472-1500), femme de Jean d'Albret,
seigneur d'Orval et de Lesparre-Médoc. La terre échut à leur fille Marie
d'Albret d'Orval (1491-1549), femme de son petit-cousin Charles II de Clèves,
comte de Nevers et d'Eu.
La sœur cadette de Marie, Charlotte d'Albret
d'Orval, épouse du maréchal Odet de Foix-Lautrec comte de Montmorency-Beaufort,
avait reçu la seigneurie d'Isle, Lesparre et Orval. Leur fille Claude, † 1553,
légua tous ses biens champenois, plus Orval et Lesparre, à son cousin germain
François, qui suit.
Le fils de Marie d'Albret et Charles II de Nevers,
François Ier de Nevers († 1562) premier duc de Nevers, réunit toutes les
possessions des Nevers : notamment, en plus de Nevers, Rethel et Eu, il eut
Beaufort, Isle, Jaucourt, Jully et la Grève, qui passèrent ensuite à trois de
ses enfants : Jacques de Clèves, duc de Nevers († 1564) ; Marie de Clèves
(1553-1574), princesse de Condé, mariée à Henri Ier de Bourbon-Condé, puis leur
fille Catherine de Condé († 1595) ; enfin Catherine de Clèves, duchesse de
Guise et comtesse d'Eu.
La baronnie de Jaucourt comprenait Arsonval (Aube),
Argançon et Dolancourt. Elle était aussi associée aux seigneuries de
Jully-sur-Sarce et La Grève (à Ceffonds ?).
Elle devint chef-lieu du bailliage bourguignon qui
prit le nom de la Montagne, dont les assises se tenaient à Jaucourt plusieurs
fois par an.
C'est en 1597 que Catherine de Clèves, qui avait
reçu Jaucourt et Beaufort de sa nièce Catherine de Bourbon-Condé, les vendit à
Gabrielle d'Estrées, et la Terre fit partie du duché de Beaufort érigé la même
année. Elle passa ensuite à son fils César de Vendôme (fils naturel d'Henri IV)
puis à Françoise de Lorraine, la veuve de César. Leurs fils François duc de
Beaufort, le roi des Halles, et son frère aîné Louis-Joseph de Vendôme la
possédèrent, et ce dernier la vendit en 1688 aux Montmorency-Luxembourg.
En 1632, le roi Louis XIII, fils d'Henri IV, fait
raser les fortifications de la Terre de Jaucourt.
À partir de Charles Ier Frédéric de
Montmorency-Luxembourg, fils du maréchal de Luxembourg, le château et la Terre
de Jaucourt restèrent dans la famille de Montmorency-Luxembourg fondue en 1767
dans les Montmorency-Fosseux-Beaufort jusqu'à la Révolution, le duché de
Beaufort prenant le nom de duché de Montmorency en 1689.
Reliquaire de Jaucourt au musée du Louvre
Lieu de création : Byzance ; Champagne (Jaucourt)
Deux anges gothiques agenouillés sur un socle de
cuivre doré soutiennent en exaltant le reliquaire byzantin de la Vraie Croix.
Ce montage a été réalisé, comme le précise l'inscription, pour Marguerite
d'Arc, dame de Jaucourt (+1389), sans doute par un orfèvre champenois du douzième
quart du XIVe siècle. Le reliquaire byzantin lui-même, complet, affecte la
forme d'un boîtier peu profond, en forme de tableau à rebords saillants, muni
d'un couvercle coulissant, revêtu de lames d'argent doré travaillées au repoussé
et clouées sur l'âme de bois. L'iconographie reprend deux des formules les plus
usuelles sur les staurothèques byzantines. A l'intérieur, au-dessous des
archanges Michel et Gabriel en buste, Constantin et Hélène, sa mère, en
costumes impériaux, figurés de part et d'autre du réceptacle à relique en forme
de croix à double traverse, rappellent la conversion de Constantin et l'inversion
de la Vraie Croix à Jérusalem par sainte Hélène ; sur le couvercle, la Vierge
et saint Jean sont représentés debout au pied de la croix où devait être fixée
une image du crucifié, aujourd'hui disparue. Le revers du boîtier est occupé
par une grande croix gemmée qui surgit de deux acanthes et se détache sur un
fond réticulé, tandis que les couvercles sur les tranches du boîtier courent
des rinceaux de feuillages inscrits dans des cercles et sur celle du couvercle,
une simple tige fleuronnée. A l'intérieur du tableau central, on remarque deux
alvéoles carrées, vides, destinées à contenir des reliques que retenaient deux
bandes de métal croisées. De tels compartiments, souvent munis de couvercle ou
protégés par une plaque de métal ajourée, associent ainsi parfois sur les
staurothèques d'autres reliques de la Passion ou des saints à celle de la
croix.
Inscription
:
: «+ CEST SAINTUAIRE OU IL A DE LA VRAIE CROIS FIST
AINSI A ESTOFER NOBLE DAME MADAME MARGUERITE DARC DAME DE IAUCOURT PRIES NOSTRE
SEIGNEUR POUR LI QUI LI DOINT BONE VIE ET BONE FIN AMEN +»
ARMOIRIES : Sur le fermail de l’ange gauche « DE
SABLE A DEUX LIONS SUR L’AUTRE : JAUCOURT ; Sur le fermail de l’ange de droite
« PARTI : A DEXTRE DE SABLE A DEUX LIONS L’UN SUR L’AUTRE, A SENESTRE BANDE
D’OR ET DE GUEULES» : MARGUERITE D’ARC ; sur la base «PARTI : A DEXTRE DE SABLE
A DEUX LIONS L’UN SUR L’AUTRE , A SENESTRE D’OR SEME DE CROISETTES AU LION D’OR
» JEANNE D’ARZILLIERES
Hauteur : 26,4 cm ; Largeur : 17,2 cm ; Longueur : 37,8 cm ; Hauteur : 14,5 cm (ange de gauche) ; Hauteur : 15,1 cm (ange de droite)
Matériau/Technique : émaux champlevés rouge opaque et brun-noir translucide (plaquettes armoriées), cabochons
Matériau : argent (statuettes en argent doré)
Technique : doré = dorure (techniques métal)
Technique : techniques peinture (visages et mains)
Matériau : cuivre (base)
Technique : émail champlevé (techniques métal->émaillé = émaillage = émail = émaux) (rouge opaque et brun-noir translucide pour les plaquettes armoriées)
Lieux et dates
Date de création / fabrication Epoque / période :
époque byzantine (457-1453) (Byzance) ; gothique (Occident->moyen âge)
Date de création/fabrication : 1100 - 1300 et vers
1345 - 1360
Lieu de création / fabrication / exécution Byzance ;
Champagne (Europe->France)
Mode d’acquisition
achat
Date d’acquisition
date : 1915
Propriétaire Etat
Affectataire Musée du Louvre, Département des Objets
d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Emplacement actuel
Richelieu, [OArt] Salle 503 - Jeanne d'Evreux,
Vitrine 16
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