dimanche 13 octobre 2024

Château de Jaucourt / Reliquaire de la Vraie Croix

 



La baronnie de Jaucourt, relevait des comtes de Champagne, sur la frontière entre la Champagne et la Bourgogne.

Le château fort médiéval, qui fut rasé au XVIIe siècle par le roi Louis XIII.

Les origines du nom Jaucourt remontent au début du XIIIe siècle, quand Lambert Ier de Jaucourt, chambrier du comte de Champagne Thibaut Ier de Navarre, et panetier et chambellan de la comtesse de Champagne, acheta la terre de Jaucourt, dans l'Aube.

Le château, construit dans la plaine, n'est pas connu pour avoir été pris de vive force ou avoir subi un siège. Il était cependant assez sûr pour servir de prison à Guiot de Bourgnay qui s'était déjà échappé par deux fois de sa prison de Châlons.


Le 22 décembre 1367, Jeanne de Jaucourt, héritière de sa famille, et son fils Alexandre, vendirent la terre à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne.

La famille de Bourgogne y passe du temps, en particulier comme étape nocturne pour ses voyages vers Paris. Après trente années de réfection des parties hautes du château, d'aménagement du parc, la demeure est assez vaste pour accueillir la caravane que forment les déplacements du Duc. D'ailleurs Marguerite III de Flandre, épouse de Philippe le Hardi, déploie son énergie à en faire un séjour agréable pour la famille ducale, et les fossés du château servirent de parc à un couple de cervidés pendant plusieurs dizaines d'années.

La Terre passe ensuite à une branche cadette des ducs Valois de Bourgogne, celle des comtes de Nevers, de Rethel et d'Eu : Philippe de Bourgogne (1389-1415), fils cadet de Philippe le Hardi et Marguerite, puis à ses propres fils, Charles de Bourgogne (1414-1464) et Jean de Bourgogne (1415-1491). Jean la laissa, avec la seigneurie d'Isle-Aumont, à sa benjamine Charlotte, comtesse de Rethel (1472-1500), femme de Jean d'Albret, seigneur d'Orval et de Lesparre-Médoc. La terre échut à leur fille Marie d'Albret d'Orval (1491-1549), femme de son petit-cousin Charles II de Clèves, comte de Nevers et d'Eu.

La sœur cadette de Marie, Charlotte d'Albret d'Orval, épouse du maréchal Odet de Foix-Lautrec comte de Montmorency-Beaufort, avait reçu la seigneurie d'Isle, Lesparre et Orval. Leur fille Claude, † 1553, légua tous ses biens champenois, plus Orval et Lesparre, à son cousin germain François, qui suit.

Le fils de Marie d'Albret et Charles II de Nevers, François Ier de Nevers († 1562) premier duc de Nevers, réunit toutes les possessions des Nevers : notamment, en plus de Nevers, Rethel et Eu, il eut Beaufort, Isle, Jaucourt, Jully et la Grève, qui passèrent ensuite à trois de ses enfants : Jacques de Clèves, duc de Nevers († 1564) ; Marie de Clèves (1553-1574), princesse de Condé, mariée à Henri Ier de Bourbon-Condé, puis leur fille Catherine de Condé († 1595) ; enfin Catherine de Clèves, duchesse de Guise et comtesse d'Eu.

La baronnie de Jaucourt comprenait Arsonval (Aube), Argançon et Dolancourt. Elle était aussi associée aux seigneuries de Jully-sur-Sarce et La Grève (à Ceffonds ?).

Elle devint chef-lieu du bailliage bourguignon qui prit le nom de la Montagne, dont les assises se tenaient à Jaucourt plusieurs fois par an.

C'est en 1597 que Catherine de Clèves, qui avait reçu Jaucourt et Beaufort de sa nièce Catherine de Bourbon-Condé, les vendit à Gabrielle d'Estrées, et la Terre fit partie du duché de Beaufort érigé la même année. Elle passa ensuite à son fils César de Vendôme (fils naturel d'Henri IV) puis à Françoise de Lorraine, la veuve de César. Leurs fils François duc de Beaufort, le roi des Halles, et son frère aîné Louis-Joseph de Vendôme la possédèrent, et ce dernier la vendit en 1688 aux Montmorency-Luxembourg.

En 1632, le roi Louis XIII, fils d'Henri IV, fait raser les fortifications de la Terre de Jaucourt.

À partir de Charles Ier Frédéric de Montmorency-Luxembourg, fils du maréchal de Luxembourg, le château et la Terre de Jaucourt restèrent dans la famille de Montmorency-Luxembourg fondue en 1767 dans les Montmorency-Fosseux-Beaufort jusqu'à la Révolution, le duché de Beaufort prenant le nom de duché de Montmorency en 1689.


Reliquaire de Jaucourt au musée du Louvre


Reliquaire de Jaucourt
Reliquaire de la Vraie Croix porté par deux anges
1100 / 1360 (XIIe-XIIIe siècle; XIVe siècle)


Lieu de création : Byzance ; Champagne (Jaucourt)

Deux anges gothiques agenouillés sur un socle de cuivre doré soutiennent en exaltant le reliquaire byzantin de la Vraie Croix. Ce montage a été réalisé, comme le précise l'inscription, pour Marguerite d'Arc, dame de Jaucourt (+1389), sans doute par un orfèvre champenois du douzième quart du XIVe siècle. Le reliquaire byzantin lui-même, complet, affecte la forme d'un boîtier peu profond, en forme de tableau à rebords saillants, muni d'un couvercle coulissant, revêtu de lames d'argent doré travaillées au repoussé et clouées sur l'âme de bois. L'iconographie reprend deux des formules les plus usuelles sur les staurothèques byzantines. A l'intérieur, au-dessous des archanges Michel et Gabriel en buste, Constantin et Hélène, sa mère, en costumes impériaux, figurés de part et d'autre du réceptacle à relique en forme de croix à double traverse, rappellent la conversion de Constantin et l'inversion de la Vraie Croix à Jérusalem par sainte Hélène ; sur le couvercle, la Vierge et saint Jean sont représentés debout au pied de la croix où devait être fixée une image du crucifié, aujourd'hui disparue. Le revers du boîtier est occupé par une grande croix gemmée qui surgit de deux acanthes et se détache sur un fond réticulé, tandis que les couvercles sur les tranches du boîtier courent des rinceaux de feuillages inscrits dans des cercles et sur celle du couvercle, une simple tige fleuronnée. A l'intérieur du tableau central, on remarque deux alvéoles carrées, vides, destinées à contenir des reliques que retenaient deux bandes de métal croisées. De tels compartiments, souvent munis de couvercle ou protégés par une plaque de métal ajourée, associent ainsi parfois sur les staurothèques d'autres reliques de la Passion ou des saints à celle de la croix.

Inscription :

: «+ CEST SAINTUAIRE OU IL A DE LA VRAIE CROIS FIST AINSI A ESTOFER NOBLE DAME MADAME MARGUERITE DARC DAME DE IAUCOURT PRIES NOSTRE SEIGNEUR POUR LI QUI LI DOINT BONE VIE ET BONE FIN AMEN +»

ARMOIRIES : Sur le fermail de l’ange gauche « DE SABLE A DEUX LIONS SUR L’AUTRE : JAUCOURT ; Sur le fermail de l’ange de droite « PARTI : A DEXTRE DE SABLE A DEUX LIONS L’UN SUR L’AUTRE, A SENESTRE BANDE D’OR ET DE GUEULES» : MARGUERITE D’ARC ; sur la base «PARTI : A DEXTRE DE SABLE A DEUX LIONS L’UN SUR L’AUTRE , A SENESTRE D’OR SEME DE CROISETTES AU LION D’OR » JEANNE D’ARZILLIERES

 

Hauteur : 26,4 cm ; Largeur : 17,2 cm ; Longueur : 37,8 cm ; Hauteur : 14,5 cm (ange de gauche) ; Hauteur : 15,1 cm (ange de droite)

 Matériau/Technique : émaux champlevés rouge opaque et brun-noir translucide (plaquettes armoriées), cabochons

Matériau : argent (statuettes en argent doré)

Technique : doré = dorure (techniques métal)

Technique : techniques peinture (visages et mains)

Matériau : cuivre (base)

Technique : émail champlevé (techniques métal->émaillé = émaillage = émail = émaux) (rouge opaque et brun-noir translucide pour les plaquettes armoriées)

Lieux et dates

Date de création / fabrication Epoque / période : époque byzantine (457-1453) (Byzance) ; gothique (Occident->moyen âge)

Date de création/fabrication : 1100 - 1300 et vers 1345 - 1360

Lieu de création / fabrication / exécution Byzance ; Champagne (Europe->France)

Mode d’acquisition  achat

Date d’acquisition  date : 1915

Propriétaire Etat

Affectataire Musée du Louvre, Département des Objets d'art du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

Emplacement actuel

Richelieu, [OArt] Salle 503 - Jeanne d'Evreux, Vitrine 16







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