jeudi 10 avril 2025

Bref résumé des personnalités venues à Troyes !

 

Les Papes, les Rois, les Monarques, les Prélats... se sont souvent rendus à Troyes, 
voici une liste non exhaustive, avec la date des visites de ces personnages importants.



Vers 48 av. J.-C., Jules César, qui trouve “avantageuse l’assiette de la ville”.

L'empereur Auguste (-63 av. J.-C. + 14), qui appelle notre ville Augustobona Tricassium, la fait rebâtir et augmenter.

Vers l’an 120, l’empereur Adrien passe à Troyes avec ses troupes, et y séjourne plusieurs jours.

Vers 177, les empereurs  Antonin le Pieux puis Marc Aurèle, qui font travailler aux fortifications de la ville.

En 247, Claudien, chef des Barbares du nord de l’Europe, vient à Troyes, "y prit captive sainte Jule, qu’il emmena, avec d’autres, en son pays; étant converti par ses soins, il revint avec elle à Troyes, où ils souffrirent le martyre de sous l’empire d’Aurélien ".

Vers 273 Aurélien empereur romain vient à Troyes, avec une nombreuse armée, pour y arrêter les progrès du christianisme, et, c’est à cette époque, qu’il fait périr Claudien, sainte Jule et vingt de leurs compagnons.

Vers le milieu du IVe siècle, " les Allemands se jettent dans les Gaules". Le César Julien marche vers Troyes, où il n'arrive qu'après une infinité de dangers. Les Troyens reçoivent avec joie ce prince qui venait les délivrer des Barbares.

En Février 451, Attila, roi des Huns, se précipite sur la Gaule. Le 21 septembre, " le fléau de Dieu ", est arrêté à Troyes, par saint Loup, " pensant aux intérêts de la religion catholique, mais aussi au salut de la patrie ". 

486 : alors que la famine sévit sur la population de Paris, saint Camélien Évêque de Troyes, reçoit Sainte Geneviève venue chercher des secours pour assister Paris désolé par la famine. Onze bateaux sont transportés à Paris par l’Aube et la Seine.

493 : Clovis, roi des Francs, vient à Troyes, pour sa première rencontre avec Clotilde, fille de Chilpéric, roi des Burgondes, pour conclure son mariage. Ce fait décide du sort religieux de la Gaule, car Clotilde était chrétienne.

Après une lutte fort longue, les trois petits-fils du roi des Francs Clovis se " promirent amitié " à Troyes, sur le tombeau de saint Loup. Les rois Gontran, Chilpéric et Sigebert, prêts à en venir aux mains sous les murs de Troyes, se réunissent dans cet Oratoire et y jurent la paix sur les reliques de saint Loup, en 570

En 628, Clotaire II, roi des Francs convoque à Troyes, les grands de Bourgogne pour procéder à l’élection d’un maire.

En 628, Le roi Dagobert visite Troyes, et préside la curie de la ville. 

En 650, Clovis II et la reine, sainte Bathilde, viennent à Troyes et font don à saint Frobert du domaine où il va édifier son abbaye. Ils y reviennent en 657 et lui font à nouveau des dons.

En 761 et 766, le roi Pépin-le-Bref vient à Troyes, pour défendre la ville de l’emprise de Gaïfre, duc de Languedoc et d’Aquitaine.

En 840, notre cité s’enthousiasme pour le roi Charles II le Chauve, qui met en fuite l’armée de Lothaire. Louis de Bavière vient pour conférer avec lui.

En 841, Charles le Chauve, roi de France et empereur d’Occident, qui a reçu de son père Louis le Pieux, le comté de Troyes, vient avec sa suite dans notre ville.

En 858, Louis 1er le Germanique (roi de Germanie) vient à Troyes, qui restera fidèle au roi Charles le Chauve. En remerciements, ce dernier vient passer quelque temps à Troyes en 859, et en profite pour faire du bien à plusieurs églises. Il assemble dans notre ville, le 25 octobre 867, un concile national.

Le 7 septembre 878, le pape Jean VIII, au concile à Troyes, couronne empereur Louis le Bègue, en notre église Saint Jean.

1253 : Thibault V, 13ème  Comte de Champagne, épouse à Troyes, Isabelle, fille aînée de saint Louis. 

Le 3 août 1315, le roi de France, Louis X le Hutin, vient à Troyes, pour épouser en deuxièmes noces, Clémence, fille de Charles Martel, roi de Hongrie, et nièce de Robert, roi de Sicile.      

Philippe V le Long reste en octobre et novembre 1319.

Charles le Bel,  après son divorce avec Blanche de Bourgogne, vient en 1322 épouser en l'église Saint-Etienne, Marie de Luxembourg, fille de l'empereur Henri VII et de Marguerite de Brabant (présents), "avec toute la plus grande magnificence".

Jean II en 1362 et 1363.

Charles V en 1367.

Charles VI passe deux fois à Troyes, en 1389 et 1390. Cette année-là, c’était en carême, et pour amener à Troyes les 62 pièces de poissons destinées à la table royale, il fallut un char attelé de 4 chevaux, en raison du mauvais état des routes. 

En 1486, Charles VIII qui logea dans l'ancien palais des Comtes.

En 1510, Louis XII, reste 15 jours à Troyes. Il créée une nouvelle foire et donne pour la construction de la tour de la cathédrale.

François 1er vient au printemps 1521, avec la reine, Madame Claude, sa mère, Louise de Savoie et sa sœur, Marguerite de Savoie, duchesse d’Alençon, et accompagné de 500 seigneurs et dames. Le roi trouve la ville en très bon état... Il y fait tenir les Grands-Jours, et il dit que « la ville de Troyes, capitale du Comté de Champagne, est de grande étendue, close et fermée de fossés, portaux, ponts, boulevards et autres choses requises à forteresses, et que c’est des villes du royaume la plus requise à être tenue en bonne garde, sûreté, fortification et munitions ». Il revient en 1529 et 1533.

En janvier/février 1534 , Troyes reçoit le roi, la reine, le dauphin et les jeunes ducs d’Orléans (futur roi de France) et d’Angoulême, le cardinal de Lorraine, le chancelier Légat, Eléonore d’Autriche (sœur de Charles Quint et seconde épouse de François 1er), le cardinal-légat et un grand nombre de seigneurs de la cour.

Du 28 août 1535 à fin décembre, François 1er réunit la Cour des Grands Jours à Troyes.

En 1539, François 1er demeure deux mois à Troyes.

Troyes reçoit le dauphin, qui fut Henri II, et la dauphine Catherine de Médicis, en novembre 1541.

François 1er revient passer quelques jours à Troyes fin mai 1542.

Henri II, accompagné de sa femme et d’une nombreuse cour, vient à Troyes, du 9 au 14 mai 1548.

En mai 1549, craignant que l’empereur Charles-Quint ne vienne troubler son royaume, Henri II vient à Troyes avec toute sa cour, car notre ville lui parait la plus importante pour sa sécurité.   

En août 1556, le duc de Guise et le duc de Longueville accompagnent à Troyes, le dauphin, qui devint roi sous le nom de François II.

Le roi Charles IX séjourne avec Catherine de Médicis du  23 mars au16 avril 1564, et signe avec la reine d'Angleterre le traité rendant Calais à la France, ce qui amène la paix entre les deux nations.

Catherine de Médicis, accompagnée du duc d’Alençon, du roi de Navarre et de plusieurs princes, princesses et seigneurs de la cour vient à Troyes en août 1574.

En 1580, le roi ne peut résister, il revient séjourner à Troyes.

En 1582, Troyes rend tous les honneurs dus à Louise de Lorraine, épouse du roi.

Le cardinal de Guise et le prince de Lorraine, viennent à Troyes en octobre 1588, fêter la paix faite à Rouen par la reine Catherine de Médicis. Le maire Nicolas de Hault, trésorier de Cardinal, prête de grosses sommes à la maison de Guise.

En 1590, il reçoit en grandes pompes le légat du Pape, envoyé de Sixte-Quint, avec un grand cortège de hauts personnages et 400 chevaux (coût : 10.000 écus).

En mai 1595, le roi Henri IV fait une entrée solennelle à Troyes.

Louis XIII est reçu en janvier 1629.

Louis XIII séjourne à Troyes avec toute la cour, de février à fin avril 1630. Le roi revient avec une suite nombreuse, en septembre 1631.

Louis XIII vient à Troyes avec son armée en 1637. En novembre 1571, Henri de Lorraine, duc de Guise fait son entrée à Troyes, comme capitale de Champagne.

En  avril 1650, Troyes ne fait pas une réception magnifique à Louis XIV, la famine ayant causé une émeute.

Louis XIV arrive à Troyes, en février 1668, épuisé de fatigue.

Le 14 novembre 1744, Louis XV vient à Troyes. Le maire lui remet, dans un bassin d‘argent, deux clefs de la ville, chacune d’argent pendues à un gland d’or.

Le 16 janvier 1747, la dauphine Marie-Josèphe de Saxe, allant se marier avec le dauphin, fils de Louis XV.

En 1778, Louis XVI nous envoie Madame Victoire de France, sa tante, pour poser la première pierre des nouveaux bâtiments de l’abbaye royale de Notre Dame aux Nonnains.

Le parlement entier se rend à Troyes du 15 août 1787 au 24 septembre 1788. En comptant les présidents, conseillers, procureurs, avocats, substituts, greffiers, huissiers, secrétaires, receveurs des épices, buvetiers... ce sont 135 personnes que l’on loge à Troyes.

En décembre 1795, Marie-Thérèse, Madame Royale, fille de Louis XVI, arrive à Troyes. La princesse doit être échangée avec le ministre troyen Beurnonville et les quatre commissaires livrés à l’Autriche par le général Dumouriez, suite à l’accord passé par le Directoire.

En avril 1805, le maire Louis-Joseph Bourgoin reçoit triomphalement pendant plusieurs jours, Leurs Majestés impériales et Royales, ainsi que sa Sainteté Pie VII.

Du 3 au 6 février 1814, Napoléon Ier est à Troyes, qu’il considère importante par son industrie et son commerce.

Le 8 février 1814, le roi de Prusse (avec son fils le prince royal Frédéric Guillaume), les empereurs de Russie (avec son frère le grand-duc Constantin) et d’Autriche (avec son fils le prince impérial Ferdinand- Charles) s’installent à Troyes.

Le 24 février 1814, Napoléon rentre victorieux à Troyes, et y établit son quartier général.

Le 14 mars 1814 arrive à Troyes, accompagné de toute sa garde, S.M. l’autocrate de toutes les Russies, et le 16, l’autrichien François et le prussien Guillaume.

En septembre 1814, Louis XVIII, vient décorer le maire de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et ses deux adjoints, de la Légion d’Honneur.

Louis-Philippe, en juin 1831, visite Troyes avec ses 2 fils,   le duc d’Orléans, le duc de Nemours et le maréchal Soult, président du Conseil, ministre de la Guerre.

En avril 1849, l’Empereur Louis-Napoléon Bonaparte - Napoléon III vient présider la remise des drapeaux aux légions du département, devant la Préfecture.

En juin 1890 Troyes fait une belle réception au président de la République Sadi Carnot.

Le 21 juillet 1932 visite du Maréchal Pétain

Le 26 octobre 1944, Troyes fait un accueil enthousiaste au Général de Gaulle.

Le 28 avril 1963, le Général de Gaulle revient et dit : " Je pense que Troyes doit demeurer une ville-pilote au point de vue de l’activité ".  

Le 11 juin 1991, visite officielle du Président François Mitterrand, accompagné de nombreux ministres, dont D.S.K (ministre délégué chargé de l’Industrie et du Commerce Extérieur). Le président de la République visite le centre piétonnier de Troyes: « Je n’ignore pas que cette ville a eu la chance d’échapper à la destruction totale d’un type de construction voué à devenir la proie des flammes. Vous avez su vous attaquer à la restauration de ce patrimoine pour en faire une ville magnifique et qui ne soit pas défigurée. Ainsi avez-vous perpétué une tradition, une culture, un art, un travail ».

Il inaugure aussi la Bibliothèque de la Pensée Ouvrière à la Maison de l’Outil. Il se rend ensuite au Centre de Formation des Apprentis de Pont-Sainte-Marie, où sont rassemblés plus de 80 présidents de Chambres de métiers de France, représentant 900.000 entreprises et 2.000.000 de citoyens qui dessinent le paysage de l‘artisanat français. C’est la première fois qu’un chef d’État s’adresse à l’ensemble des artisans français.

Le 14 octobre 1995 : visite de Jacques Chirac, Président de la République.

22-23 septembre 1997 : Le premier voyage en province du chef de l’État depuis la défaite de la droite est pour Troyes, et pour son ami François Baroin, le maire de la ville : « Ce que je savais de Troyes se trouve confirmé. La ville déploie des efforts considérables depuis longtemps pour lutter contre tout ce qui met en cause la cohésion sociale. Troyes est également un exemple avec sa nouvelle Université de technologie car celle-ci répond aux besoins des Aubois et de la France ».

Le 14 octobre 2002 : visite de Jacques Chirac, Président de la République.  Depuis sa réélection, c’est encore Troyes que choisit Jacques Chirac, pour son premier déplacement en Province.

18 novembre 2002 : Troyes retire un nouvel impact médiatique quand, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés locales, choisit Troyes pour le lancement d’un redéploiement des forces de sécurité à l’échelle nationale et l’exemple troyen du redéploiement police-gendarmerie.

Le 4 février 2006, un article de presse dit :

[ SUR LES PAS de Jacques Chirac. A Troyes, fief chiraquien de François Baroin, visité à trois reprises par le chef de l’Etat depuis son accession à l’Elysée, Dominique de Villepin n’y a que des amis. A quatre jours de la manifestation étudiante du 7 février, c’est donc la ville idéale pour jauger – sans trop de risque – la résistance au CPE, la mesure phare de son plan pour l’emploi. Maire de Troyes et ministre de l’Outre-Mer, François Baroin lui a concocté une visite aux petits oignons.

Après un bref passage à l’ANPE, le premier ministre s’attarde avec les apprentis de l’Institut universitaire des métiers du patrimoine. L’occasion de vanter, une fois encore, les «vertus de l’alternance». Franck, 30 ans, titulaire d’un DEA en chimie organique, explique au premier ministre qu’il a préféré reprendre une formation pour devenir plombier chauffagiste : «Je suis sûr de trouver un emploi et d’ici à deux ans de créer ma boîte.» Villepin est aux anges : «Je salue le futur patron.»

Dehors, le thermomètre flirte avec les 4°. Dans le centre-ville, Villepin et Baroin ne croisent pas grand monde. «Ce n’est pas un temps à mettre un manifestant dans la rue», s’amuse-t-on dans la délégation. Matthieu, étudiant troyen, témoigne : «On a essayé de mobiliser mais ça ne prend pas.» Villepin, lui, fait le tour des commerçants. A une jeune femme qui l’encourage à «faire quelque chose pour les jeunes», il répond tout sourire : «C’est exactement ce qu’on fait avec le CPE. Un peu d’Assemblée, un peu de Sénat et en avant !»

«Partez de la réalité»

En pénétrant dans l’espace Argence où il vient inaugurer le forum des métiers, Dominique de Villepin s’installe à l’endroit même où le président de la République avait prononcé en 2003 un discours sur l’insertion. Villepin se lance dans un bain de foule au milieu des lycéens. L’accueil est bon enfant. Quelques militants UMP lancent même des «Villepin président !»

Au détour d’un stand, deux militants du Mouvement des jeunes socialistes interpellent le premier ministre. Il tient enfin ses contradicteurs. Une vive discussion s’engage. Maud et Dimitri critiquent le CPE «synonyme de précarité». L’hôte de Matignon démonte leurs arguments : «Ne dites pas des choses fausses. Partez de la réalité.» Maud réplique : «Vous avez réussi à casser la Sécurité sociale et faire peur aux gens sur les retraites.» Villepin l’interrompt : «Là, vous répétez votre petit manuel socialiste.»

Revenu à la mairie, Villepin semble rassuré par son déplacement : à l’heure de discours devant les militants UMP, le premier ministre rend un vibrant hommage à Baroin et à «Troyes qui donne l’exemple de la fidélité et de l’ambition». «On appartient toujours à une lignée. On s’inscrit toujours dans une fidélité. Mais un jour on est seul devant.»

Bruno Jeudy ]

Et encore :

[ Jeudi 31 août 2006, les 32 ministres du gouvernement se sont rendus ensemble à la conférence de presse de rentrée de Dominique de Villepin. En car, tous ensemble, tous. Jeudi 31 août, les 32 ministres du gouvernement ont pris de concert la route de Troyes, où se tenait le séminaire gouvernemental et la conférence de presse de rentrée de Dominique de Villepin. Objectif ? Afficher l'unité de la droite quand le PS se déchire devant l'opinion. "On y croit ou on n'y croit pas, mais c'est la méthode affichée", a commenté le très chiraquien François Baroin, maire de la ville, sur Europe 1, vendredi 1er septembre.

En fait, l'exercice a un peu raté. Nicolas Sarkozy boude au premier rang. Faire deux heures de car, puis de la figuration sur une estrade auprès du premier ministre ne l'enchante guère. Il s'éclipse une demi-heure après le début de la conférence de presse, alors que Jean-Louis Borloo vient à peine d'expliquer le troisième volet du plan emploi.

Sa mauvaise humeur vient aussi de l'entretien de M. de Villepin, publié le matin même par L'Express. "La cristallisation" de la présidentielle ne s'opère que dans les dernières semaines, y explique le premier ministre. C'est à ce moment "qu'on se demande si tel ou tel candidat sera capable de prendre certaines décisions sur le Liban, la cohésion sociale, les problèmes de sécurité", ajoute-t-il. Autant, donc, se déterminer à ce moment-là, "pour éviter de choisir quelqu'un qui suscite ensuite le doute, au point de compromettre les chances de telle ou telle famille politique", conclut M. de Villepin.

PROTÉGER LA FIN DU MANDAT

A Troyes, un proche du ministre de l'intérieur enrage : "Oublie-t-il que la décision de choisir le candidat de l'UMP en janvier 2007 a été prise à l'unanimité du bureau politique ?" Interrogé par la presse, le premier ministre rectifie le tir, en approuvant la date du "début 2007" pour le choix du candidat de l'UMP. Un ministre sarkozyste se rassure : "Ça va ! il n'a pas été trop agressif sur le calendrier."

En attendant, les chiraquiens agitent l'idée d'une nouvelle candidature de Jacques Chirac, destinée surtout à protéger la fin du mandat. "La menace est plus importante que l'exécution, mais l'exécution n'est pas à exclure. Donc à suivre...", a ainsi déclaré M. Baroin sur Europe 1.

M. de Villepin a rappelé que le président a fixé son propre calendrier au premier trimestre 2007. La ministre de la défense, Mme Alliot-Marie, estime, en privé, que M. Chirac aurait intérêt à ne se prononcer qu'en mars. Mercredi, au conseil des ministres, le président a souligné que la situation internationale aurait des conséquences sur la politique intérieure.

Béatrice Gurrey et Christophe Jakubyszyn ]

 

Le 4 novembre 2010 : visite de Nicolas Sarkozy, Président de la République.   

22 juillet 2015 : Le ministre de l'Intérieur Bernard Caseneuve vient à Troyes pour signer un accord concernant l'engagement des pompiers volontaires.

19 mai 2021 : Emmanuel Macron, Président de la République, 

[ Le mercredi 19 mai 2021 fera date à plus d'un titre dans l'histoire de la crise sanitaire. Elle marque la réouverture des restaurants et autres bars en terrasse, fermés depuis fin octobre 2020, suite aux mesures gouvernementales, en lien avec la pandémie de Covid-19. Ce sera aussi le jour de l'extension du couvre-feu à 21h. C'est cette date qu'a choisi Emmanuel Macron pour une visite dans l'Aube, le jour du retour à un début de vie normale.

En politique, tout déplacement présidentiel a une charge symbolique. Ceux du chef de l'Etat sont scrutés de près. Dans un département de l'Aube classé à droite, dans une agglomération troyenne menée par François Baroin (LR), président de l'association des maires de France (AMF), cette sortie n'a rien d'un coup de fléchette sur la carte de France. Même si l'Elysée s'en défend et promet un "consensus politique". Il n'y aurait donc aucun message politique dans ce déplacement.

Il n'empêche qu'il a lieu un mois avant les élections départementales et régionales des 20 et 27 juin. Le programme précis a été dévoilé le 18 mai. Il commencera par un "accueil républicain" rapide, par le maire de Pont-Sainte-Marie, Pascal Landréat (divers centre, proche de LREM) à 16h30 à l'Hôtel de Ville, dans l'agglomération de Troyes. Une commune située dans la circonscription de Grégory Besson-Moreau, député LREM.

La préfecture de l'Aube confirme que le Président de la République se rendra, ce mercredi 19 mai 2021, à Pont-Sainte-Marie dans le département de l’Aube, pour un déplacement consacré à la réouverture des activités sportives et au lancement du « Pass Sport ». Il sera accompagné par M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et Mme Roxana Maracineau, ministre déléguée, chargée des sports.

"Le chef de l’Etat échangera avec des responsables associatifs et animateurs sportifs, qui accompagnent les plus jeunes vers une pratique régulière du sport. A cette occasion il présentera les modalités du nouveau dispositif « Pass Sport », destiné à aider les jeunes, et les personnes en situation de handicap, à pratiquer une activité sportive, en participant au financement de leur inscription dans un club. Enfin, le Président de la République assistera aux entrainements des joueurs du FC Pont Sainte Marie et du Tennis Club Pontois, les deux principaux clubs de la ville".

Deux horaires sont annoncés : 15h45, arrivée au quartier Debussy de Pont-Sainte-Marie (très défavorisé). Echanges avec des jeunes et des animateurs sportifs. 17h : arrivée au stade municipal de Pont-Sainte-Marie. Rencontre avec des encadrants sportifs et des bénévoles des clubs de football et de tennis.

piste d'atterrissage Troyes-barberey 

La visite officielle débutera par l'atterrissage du cortège présidentiel à l'aérodrome de Barberey Saint-Sulpice vers 15h. Le président de la République sera accompagné de deux ministres, Roxana Maracineanu pour les sports et Jean-Michel Blanquer à l'Education nationale. Ils devraient être accompagnés par deux sportifs de poids et d'envergure nationale. Tony Parker, quadruple champion de basket en NBA et Laure Boulleau, footballeuse internationale, dont la présence reste à confirmer. Laure Manaudou avait été évoquée dans un premier temps de manière officieuse. Le cortège se rendra directement à Pont-Sainte-Marie.

Sur place à l'Hôtel de ville, pour "l'accueil républicain", Grégory Besson-Moreau, député LREM sera présent, François Baroin, maire de Troyes, et des élus locaux sont conviés. Le cortège officiel se rendra ensuite au stade de Pont-Sainte-Marie, à proximité. Où des enfants accompagnés de leurs parents les attendront. Le président du comité olympique et sportif local est également convié. Une buvette sera installée sur place pour marquer la journée de réouverture des terrasses. Emmanuel Macron restera sur place jusqu’à 18h15, décollage vers Paris à 18h30. Il n'a pas prévu de passer à Troyes.

Une "étape majeure de la réouverture pour l’art de vivre à la française", selon l'Elysée. "Pour des millions de français les mercredis après-midi renvoient à ces images de rencontres sportive set autres ; elles jouent un rôle majeur pour nos concitoyens. Des milliers d’enfants attendent ce jour avec impatience. Le président assistera à une animation de basket. Il se rendra à un entraînement de foot".

"Pass sport" : une allocation de 50 euros par enfants

Cette visite souhaite "illustrer l’attention et le considération à ce secteur affecté par la crise sanitaire". Des soutiens qui représentent plus de 3,5 milliards d’euros pour l’écosystème sportif. des aides qui ne vont pas s’interrompre. Mais certains clubs s’inquiètent, par exemple pour le retour des bénévoles. Le président a donc souhaité envoyer un message à leur attention. Et marquer l'mportance du sport dans la société. Il veut aussi dire que la "pratique sportive est majeur dans la société".

Les inquiétudes des clubs sont également de savoir s’ils vont retrouver leurs adhérents. Face aux écrans et aux dépenses qui s'allongent, "c’est donc un enjeu décisif". Il veut agir vite avec le pass sport. Une mesure financière incitative, pour inviter les gens à s’inscrire dans un club sportif. "Une enveloppe importante : de 50 euros par enfants âgé de 6 à 18 ans révolus pour s’inscrire. Cette aide, proche du pass culture sera cumulable avec d’autres aides locales. Elle concerne un public large, distribuée à ceux qui perçoivent l’allocation rentrée scolaire. Les familles recevront un courrier pour les informer".

Ce pass devrait toucher 5,4 millions d'enfants en France. Pensé comme un "dispositif social", il pourra être utilisé dans différents clubs agréés, mais pas dans un magasin ou une salle de sport commerciale. "Une révolution dans le sport français, elle pourra être renouvelée en 2022, avec une grande campagne de communication pour favoriser le sport", rappelle l'Elysée. L'idée étant d'accompagner la pratique du sport. D'autres déplacements du Président de la République sont prévus dans les jours à venir autour du thème de la réouverture, à commencer par ce vendredi 21 mai dans la Nièvre, consacré à la réouverture des lieux culturels et au Pass culture.

Article de presse écrit par Matthieu Mercier ]



19 mai 2021 – E. Macron avec Tony Parker et Laure Boulleau ; stade de Pont-Ste-Marie


Présidentielle 2022 : pourquoi tant de visites de ministres dans l’Aube ?

34 visites ministérielles ont eu lieu dans l’Aube au cours du quinquennat. Un déploiement de membres du gouvernement record dans notre département pour un mandat présidentiel qui s’explique par plusieurs raisons…

22 novembre 2024, Gil Avérous, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, s’est rendu à Troyes. À cette occasion, il a visité le centre de formation de l’Estac. Il a notamment échangé avec Yanis, Nayal, Maxence et Riampitia, quatre jeunes du centre scolarisés au collège Marie Curie de Troyes, et Denis Jourdain-Auvray, le principal, sur les actions mises en place par le club sur la féminisation dans les clubs et la lutte contre les discriminations.

Le 28 novembre 2024 la ministre de la Culture, Rachida Dati, était à Nogent-sur-Seine pour parler Pass Culture et signer la convention Caravelle au musée Camille Claudel aux côtés du recteur Vincent Stanek, de Sébastien Cavalier, président de la SAS Pass Culture, de Raphaëlle Lanthiez, présidente de la communauté de communes du Nogentais, de Philippe Pichery, président du conseil départemental, de Martine Lizola, conseillère régionale et de Fabrice Drouhot, directeur adjointe de la DRAAF Grand Est.

Dispositif imaginé par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Grand Est, la convention Caravelle (déjà signée en Haute-Marne) garantit l’accès de tous les jeunes à une éducation artistique et culturelle de qualité. Elle vient compléter le dispositif du Pass Culture en permettant aux jeunes ruraux d'accéder également à la culture, la prise en charge des frais de transport étant assurée par la région ou par le département. Elle offre ainsi aux élèves la possibilité de se constituer une culture personnelle riche et cohérente tout au long de leur parcours scolaire.

L'expérimentation de deux années (2024-2026) prévoit la prise en charge, par le département de la Marne et la région Grand Est, des frais de transport des collégiens et lycéens aubois dans le cadre d'un déplacement par classe et par an au sein d'une liste de structures culturelles départementales.

En fin de journée, la ministre s’est rendue au théâtre de Nogent-sur-Seine afin d’échanger, autour d’une table ronde, sur le Pass Culture. Elle a ensuite répondu aux questions des élèves du lycée professionnel Denis Diderot et du lycée Joliot-Curie, tous deux basés à Romilly-sur-Seine.

Le 25 avril 2024 : Brigitte Macron et Sarah El Haïry ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, visitent l’hôpital Simone Veil de Troyes.

Vendredi 4 avril 2025 : Yaël Braun-Pivet  présidente de l’Assemblée Nationale,  était en déplacement dans la région de Bar-sur-Seine. Elle participe aux permanences parlementaires de la députée de l’Aube, Valérie Bazin-Malgras. Selon les informations, la présidente du Palais Bourbon accompagnera l’Auboise dans le cadre de ses permancences parlementaires à Fralignes, Bar-sur-Seine et Saint-Parres-lès-Vaudes pour aller à la rencontre des administrés.

 

Et  l’Histoire continue……

 

 

façade Louis XIII, hôtel de ville de Troyes




D'azur à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées d'or de treize pièces, au chef aussi d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or.

Il s'agit du blason des comtes de Champagne auquel un chef de « bonne ville » (portant les trois fleurs de lys de France) a été octroyé.





D'azur à la bande d'argent côtoyée de quatre cotices d'or, deux à dextre, deux à senestre potencées l'une en l'autre, le tout surmonté d'un comble d'azur chargé de trois châteaux flanqués de deux tours crénelées, sommées chacune d'un drapeau, le tout d'or, au franc-quartier des villes de seconde classe qui est à dextre d'azur à un N d'or, surmonté d'une étoile rayonnante du même.

Il s'agit des armoiries de Troyes (ville de seconde classe), concédées par lettres patentes du 2 août 1811.




Tiercé en fasce : au 1er, des bonnes villes, au 2e d'azur à trois châteaux flanqués de deux tours crénelées, sommées chacune d'un drapeau, le tout d'or, au 3e d'azur à la bande d'argent côtoyée de quatre cotices d'or, deux à dextre, deux à senestre, potencées de l'une à l'autre.

Il s'agit des armoiries des bonne ville auquel un chef de gueules (portant trois abeilles d'or) a été octroyé par lettres patentes du 3 février 1813.

La ville de Troyes fut la seule ville de France à passer de Seconde classe à Bonne ville de l'Empire.




Logo actuel de Troyes : ce logotype est constitué d'un symbole qui apparait sous la forme de 3 flammes faisant écho aux « oriflammes traditionnelles des grands marchés et des fêtes médiévales de Troyes » et du lettrage du nom de la ville, le tout placé au centre d'un fond blanc. Les 3 flammes, composées de bleu et de jaune, renvoie aux armoiries des comtes de Champagne. Le lettrage, au style simple et dénué d'un quelconque empattement, se révèle de type « résolument contemporain ».






Louis Philippe Ier à Troyes

 

Louis Philippe 1er, huile sur toile de Baron François GERARD, 9 août 1830, 
Musée du Château de Versailles

Louis-Philippe 1er dit le roi citoyen est monté sur le trône de France après les journées de 1830, il entreprend l’année suivante, la visite de son royaume.

Dans le journal « L’Aube » du 10 juin 1831, le Préfet annonce : « Dédaignant la pompe et l’appareil, il veut être accueilli comme un père, sa visite doit être une fête familiale ».

Le maire, M. Payn exprime au Conseil municipal « son regret de ce que la pénurie extrême de la Caisse municipale ne permette pas de faire les frais d’une fête qui puisse répondre à la grandeur de son objet et à l’amour des Troyens pour le Roi des Français ».

Plusieurs personnes manifestent le désir d’ouvrir une souscription pour offrir un bal au Roi (10 F pour les messieurs, 5 F pour les dames). Le Conseil municipal, considérant que si la classe aisée s’abandonne à son enthousiasme et « à toute l’ivresse de la joie que doit causer la présence d’un Roi », il semble juste que les pauvres puissent fêter un prince infiniment bon et populaire, et il décide la distribution aux pauvres de 6.000 livres de pain de 1ère qualité (les bons délivrés aux indigents, en temps ordinaire, ne donnent droit qu’à du pain de 3ème qualité).

 Le Maire demande aux industriels de préparer une exposition des produits de l’industrie troyenne. Une lettre est adressée aux épouses des notables de Troyes :  « Nous avons résolu d’offrir un bal public au Roi et de le faire recevoir à son entrée dans la salle de l’Hôtel de Ville par une députation de jeunes personnes chargées de lui présenter un bouquet. Nous désirons vivement que votre fille fasse partie de cette députation. Un costume blanc, uniforme, quelques signes distinctifs, sont les seules obligations imposées aux personnes qui voudront bien accepter l’invitation ».

On devine la joie des jeunes filles ainsi sollicitées, l’orgueil des mamans et la jalousie des… ignorées ! Sur les murs du grand escalier, on inscrit ces devises flamboyantes d’or : « Vive le Roi des Français » et « Liberté – Ordre Public… ».

Le 27 juin, 2888 gardes nationaux en grande tenue arrivent à Troyes, venant de 60 communes du département. Ils sont logés chez l’habitant.

Le 29 au matin, les dames de charité font la distribution du pain aux pauvres. A 15 heures, un détachement de la garde à cheval se porte au-devant du Roi sur la route de Piney et à 16 heures, le Maire et le Conseil Municipal vont attendre le visiteur à la porte Saint-Jacques, où les artilleurs ont installé leurs pièces. Mais, le temps passe, la nuit approche, et le Roi n’arrive pas !

Enfin, il se présente à 20 h 30, à cheval, accompagné du Préfet (qui est allé l’attendre à la lisière du département), de ses deux fils, le duc d’Orléans en tenue de colonel de Hussards, et le duc de Nemours en uniforme de lancier. Suivent le Maréchal Soult, ministre de la guerre et Président du Conseil, le comte d’Argout, le maréchal Gérard et plusieurs officiers généraux.

Le Maire l’accueille : « … Jadis, cette présentation n’était qu’une vaine formule d’adulation : aujourd’hui, elle est l’expression vraie de la confiance que nous inspire votre loyauté et du dévouement que nous portons à votre auguste personne. Vive le Roi ! Vive la Liberté ! ».

Le Roi répond par des paroles de paix et d’union, et le cortège, précédé par la garde à cheval se met en route, au milieu d’une haie formée par les gardes nationaux et le bataillon d’ouvriers, tandis que retentit une salve de 42 coups de canon et les cris d’enthousiasme de la population.

A la Cathédrale, le Roi est reçu par l’Evêque et tout le clergé, puis il se rend à la Préfecture, où ont lieu les réceptions protocolaires. Ensuite, le Maire vient offrir au souverain l’hommage de la Ville de Troyes : «… nous attendons de votre sagesse et du patriotisme éclairé des Chambres la loi qui fixera nos attributions… nous attendons aussi avec calme le développement progressif de nos institutions… nous souhaitons l’achèvement du canal de la Haute Seine, si nécessaire à la prospérité du département et à l’embellissement de notre ville… Le commerce souffre, les manufactures languissent, de grands sacrifices ont été imposés à notre Cité...».

Dans sa réponse, le Roi promet au Maire, pour la Ville, son buste en marbre. Louis-Philippe écoute ensuite de nombreux discours : Principal du Collège, Procureur du Roi, Evêque, Colonel de la Garde Nationale, Présidents de la Chambre de Commerce, de la Chambre d’Agriculture, du Conseil des Prudhommes, des Maires de Bar-sur-Seine et d’Arcis (qui évoque les malheurs de 1814 dans sa région). Ensuite, dîner à la Préfecture de 100 couverts. Le public est admis à circuler autour des tables pendant le repas. A minuit, le Roi remonte à cheval et se rend à l’Hôtel de Ville où l’attendent 360 messieurs et 180 dames pour ouvrir le bal.

Louis-Philippe rentre à la Préfecture et en repart à 1 h 30, pour Paris, exigeant l’incognito, en disant : « la brave garde nationale est bien assez fatiguée de la journée, il faut au moins qu’elle se repose cette nuit ».

A Troyes, quelle déception ! Déception des dames, au bal, en raison du départ quelque peu précipité des princes, déception des gardes nationaux, qui, empêchés de manœuvrer devant le Roi, par suite de l’obscurité, espéraient montrer le lendemain leur savoir militaire, déception des organisateurs de l’Exposition industrielle que Louis-Philippe ne visita pas.

Le Roi avait promis son buste en marbre au Maire de Troyes, pour être placé dans la grande salle de l’Hôtel de Ville. Le 3 juillet, le Maire écrit au Ministère du Commerce, demandant que l’exécution du buste royal soit confiée à Simart notre grand sculpteur troyen. On sait que Louis-Philippe était économe à l’excès. Il trouva un moyen pour concilier son intérêt et le respect de sa parole : il envoie son buste en plâtre au Préfet pour qu’il le remette au Maire.

Les invités, les conseillers municipaux se réunissent dans la grande salle de l’Hôtel de Ville, en pantalons clairs, redingote, grands cols montants, hauts de forme, graves et recueillis. Le Préfet arrive et solennellement remet au Maire le buste en plâtre dû à la munificence du Roi. Ce buste, les invités placés assez loin le voient à peine, car il mesure 20 centimètres de haut sur 9 de large, et son poids ne dépasse pas le kilo !

Le Maire de Troyes, en recevant ce « royal » présent, pensa que le Roi s’était « fichu… royalement de lui et des Troyens ! ».

Il écrivit le 18 octobre au Président du Conseil des Ministres, député de l’arrondissement de Troyes, Casimir Périer, lui réclamant de nouveau le buste en marbre promis par Louis-Philippe, et recommandant chaleureusement le jeune Simart qui venait d’obtenir le 1er second prix de sculpture.

Le marbre ne vint jamais...


Buste de Louis Philippe, musée des Invalides, Paris.




mercredi 9 avril 2025

Le comte d’Artois à Troyes

 


Le comte d’Artois (futur Charles X) dans l’Aube en 1814


« Monsieur est parti de Paris le 8 septembre, à 6 h, pour visiter l’Aube qui a le plus souffert des malheurs de la guerre, y porter pour consolation première le bienfait de sa présence, sonder des plaies encore récentes, et se rendre auprès des victimes des derniers évènements l’organe des intentions bienfaisantes de Sa Majesté, l’interprète de ses dispositions réparatrices… ».

Le frère du Roi, Son Altesse Royale Monsieur, à son arrivée à la limite du département de l’Aube, est accueilli par le Préfet à l’entrée du Mériot, près des ruines du village : « Puissent les impressions douloureuses qu’éprouvera Votre Altesse Royale en voyant tant de villes et de villages ruinés, tant de familles réduites à la mendicité par le pillage et l’incendie, être au moins adoucies par l’impression de la joie qu’elle verra se répandre à son aspect sur tous les visages naguère baignés de larmes… Au bienfait de votre présence, nous osons vous supplier, Monseigneur, d’ajouter celui d’être l’interprète de nos sentiments auprès du meilleur des rois. Daignez lui dire que si ses enfants du Département de l’Aube ont le plus remarquablement souffert des maux de la guerre dont leur pays fut constamment le théâtre, ils ne méritent pas moins aussi d’être distingués par leur amour et leur dévouement pour la race chérie des Bourbons».

Son Altesse passe la première sur le pont de Nogent-sur-Seine détruit et qui vient d’être reconstruit en bois. Elle est reçue à Nogent au milieu des acclamations publiques, sous des arcs de triomphe de simple verdure. Cette ville, ruinée par la guerre, avec l’incendie de 130 maisons et le pillage des autres, ne peut témoigner que par des cris de joie son bonheur de recevoir dans son sein le frère de son Roi…

La journée du lendemain fait éprouver au cœur de Son Altesse des émotions encore plus douloureuses. Elle parcourt 39 lieues de poste sur la ligne la plus dévastée, en passant par Méry, Arcis-sur-Aube, Lesmont, Brienne, Dienville, La Rothière, Trannes, Arsonval, le Pont de Dolancourt, Bar-sur-Aube, Vendeuvre (dont pas une maison n’a été exempte de pillage et d’incendie, et où le tiers de la population est mort de la maladie qui a régné à la suite de la guerre dans tout le département), Lusigny et Troyes. Sur cette route, pas un village qui ne soit éprouvé des incendies, plusieurs sont entièrement réduits en cendres.

« Son Altesse a bien voulu descendre à l’entrée de Méry, où il ne reste que 26 maisons. Son Altesse, entourée de la foule des malheureux à qui elle adresse les paroles les plus touchantes, est entré dans une maison où une soixantaine d’habitants sont entassés sur la paille avec leurs familles. Le reste s’est réfugié dans les caves des maisons brûlées ou dans les villages voisins un peu plus épargnés. Quel spectacle que celui du frère de notre Roi fondant en larmes, au milieu des plaintes et des bénédictions de ces malheureux, et leur promettant une intercession auprès du Roi et un secours sur sa propre cassette, qu’il a réalisé à son arrivée à Troyes ».

A la porte de Troyes, accueilli par le Maire M. de Courcelles, il traverse la ville, tapissée dans toute sa longueur, à la lueur des illuminations et au milieu des cris de joie qui lui prouvent que les malheurs de tout genre n’ont pas éteint dans le cœur des Troyens les sentiments d’attachement à la race royale dont ils ont donné des preuves à diverses époques de l’histoire. Le lendemain, après une messe à la cathédrale, Son Altesse passe en revue les troupes et reçoit les députations. Elle accorde une partie des secours proposés et promet ses bons offices auprès de Sa Majesté, pour obtenir un dégrèvement considérable d’impôts. Elle donne au nom du Roi et pour 2 ans, 60.000 solives par année, à prendre dans les coupes ordinaires,  elle annonce un prêt de 150.000 francs pour 3 ans, pour achat de vaches en remplacement… Enfin, elle a la générosité de donner sur sa propre cassette 36.000 francs pour les incendies… Bien qu’ayant été prévenue à trouver dans le département des traces du ravage et de l’incendie, la réalité a surpassé l’idée qu’elle s’en était faite.

Monsieur a daigné accorder des croix de la Légion d’honneur à différents fonctionnaires et militaires.

Le 11, Son Altesse continue sa route « au milieu de l’ivresse publique. Il n’est pas de village où elle ne se soit arrêtée pour écouter les habitants et leur adresser des paroles de consolation ».

A Bar-sur-Seine, s’adressant aux habitants qui obstruent toutes les avenues, Monsieur les assure que S.M. ne pense qu’au bonheur de ses peuples et de les soulager après ces temps de guerre. Ces paroles sont couvertes des cris de joie « mille fois répétés de Vive le Roi, Vive Monsieur, Vivent les Bourbons ».

Sept mois plus tard, les populations accueillent le rétablissement de l’Empire avec le même enthousiasme qu’elles ont témoigné aux Bourbons. «Les municipalités prêteront serment à l’Usurpateur dans les mêmes termes qu’elles faisaient au Roi un an auparavant ».

L’opposition n’apparaîtra dans l’Aube, qu’un an plus tard, à la fin de 1815.

 

La famille royale en 1816 avec, de gauche à droite,
 le comte d'Artois (futur Charles X), Louis XVIII, la duchesse du Berry,
 la duchesse d'Angoulême, le duc d'Angoulême et le duc du Berry.

 


Napoléon Ier et le Pape Pie VII à Troyes

 

Napoléon 1er et Joséphine à Milan

Relation du passage et du séjour de Leurs Majestés Impériales et Royales, et de Sa Sainteté Pie VII à Troyes dans le mois de Germinal de l'an XIII (avril 1805)



Louis-Joseph Bourgoin maire de 1803-1809 reçoit à Troyes le passage et le séjour de Leurs Majestés Impériales et Royales, et de sa Sainteté Pie VII à Troyes, en avril 1805.

 On doit lui imputer la réussite de cet événement, car il n’avait que peu de temps pour faire tous les préparatifs nécessaires.

Grâce à sa diligence, il ne perd pas un seul instant. Il pense à tout, réalise, surveille...

L’Hôtel de Ville est mis dans l’état le plus décent... Il fait élever un arc de triomphe pour l’arrivée de Leurs Majestés de 16,50 mètres sur 12, avec en plus 4 portiques de chaque côté, et des inscriptions: " Porte, ouvre l’entrée triomphale d’une Ville comblée de joie, au Héros qui seul a rendu la France à elle-même "…

Un autre arc de triomphe sur lequel on lit " à Napoléon ", avec des couronnes civiques, navales, obsidionales, de vainqueurs... et au milieu écrit " Il les mérite toutes "… Une colonne de 13 mètres porte cette inscription : " A la gloire de l’Empereur et Roi Napoléon, l’heureux, l’invincible, le Restaurateur des autels, des arts et des lois, la Ville de Troyes a élevé ce Monument de sa reconnaissance ", et " Modérateur des Peuples et des Rois, il fait, par ses traités, le bonheur de la terre : Grand par la guerre, et plus grand par ses lois, il est de son pays le vengeur et le père "

Sur le chapiteau, il y a des Aigles aux ailes déployées et une statue représentant la Ville de Troyes tenant une couronne d’or qu’elle offre au Héros.

Sur la Place de l’Hôtel de Ville, est élevé un Obélisque de 12 mètres, avec un Aigle aux ailes déployées, et les inscriptions suivantes : " Sous un puissant vengeur, vivez dans la sécurité. Sous un chef glorieux, vivez dans la joie. Sous un juste juge, vivez dans l’innocence. Sous un bon père, vivez dans la reconnaissance… Il est l’appui et la gloire ".

Au-dessus de la tour de la Cathédrale, le Maire fait placer une Etoile de trente mètres de circonférence, avec ces mots: " Vive l’Empereur ". Le périmètre de l’Etoile est garni de 75 pots à feu. La façade de la Cathédrale est illuminée.

Toutes les rues, dans la direction de la porte de Paris au Palais Impérial, sont sablées.

Le Maire fait remettre en état les chemins qui bordent la rivière au-dessus et au-dessous de la Ville, parce qu’il était à présumer que l’Empereur visiterait ces lieux.....

Il fait placer dans la grande salle de l’Hôtel de Ville, les produits de l’industrie de la ville : toilerie, bonneterie, draperie, et objets des manufactures du département, pour être mis sous les yeux de Sa Majesté.

Le Conseil de commune choisit, dans ces produits, six pièces de basin, un coupon de piqué, une pièce de toile de coton, quinze paires de bas de coton, dix-huit pièces de ganses et lacets en soie, pour être offerts à Sa Majesté l’Impératrice, comme un tribut particulier de reconnaissance.

A l’arrivée de Leurs Majestés, le Corps de Ville s’approche de la voiture de l’Empereur, et M. Bourgoin, Maire, en lui présentant les clefs de la Ville, lui dit : " J’ai l’honneur de vous présenter les clefs de la Ville de Troyes. Organe de ses habitants, il m’est bien doux d’assurer à Votre majesté qu’elle va porter la joie dans tous les cœurs, et qu’elle y trouvera l’expression d’amour et de dévouement qu’elle a droit d’en attendre ".

Sa Majesté répond : " Gardez ces clefs, M. le Maire, elles sont bien entre vos mains ".

Il donne audience aux Autorités, dont le Clergé et dit : " Je vous recommande, de prêcher avec la morale de l’Evangile, la soumission aux lois et le paiement des contributions, de prier et faire prier Dieu pour moi. Je vois que vous avez affaire à un bon peuple. Imitez l’exemple que votre Evêque vous donne, et tout ira bien ".

Il parle de la construction des maisons de la ville, du manque de pierre…

Ayant jeté un coup d’œil sur une carte de la Ville de Troyes, il s’occupe avec le Ministre de l’Intérieur, le Préfet…du dessein de rendre la Seine navigable jusqu’à Châtillon. Le lendemain, il monte à cheval et accompagné du Préfet, il suit le cours de la rivière.

" Le canal de navigation, dit-elle, traversera votre ville, et suivra le cours du canal qui passe près de l’Hôtel de la Préfecture et de l’Hospice civil.

Je veux que, pour l’utilité particulière de votre ville, il y ait un port qui soit établi sur la place du Préau. Mais il importe que cette place soit embellie, et que les édifices qui l’environnent soient bâtis régulièrement.

A cet effet, il faut que le Conseil me demande l’autorisation d’acheter les terrains qu’il convient, et de faire démolir les restes de l’ancien palais des Comtes de Champagne... je ferai jouir les acquéreurs d’une exemption de contribution pendant quinze années...

Je veux qu’avant six ans les coches des bateaux puissent remonter et descendre la Seine depuis Paris jusqu’à Bar-sur-Seine, et au-delà...

Enfin je désire que la Ville de Troyes, une des principales villes de l’Empire, se souvienne de moi, et du séjour que je fais dans vos murs ".

 L’Empereur charge le Conseil de lui demander la maison du petit Séminaire, pour servir à la répression de la mendicité et à la réclusion des filles de mauvaise vie...

 " Le séjour de Leurs Majestés à Troyes a porté au plus haut degré l’admiration et l’attachement des Troyens pour leurs augustes personnes. L’Empereur y a montré, avec la grandeur de son génie et son zèle pour le bien public, une bonté si touchante, que quiconque a eu l’honneur de l’aborder s’est retiré tout attendri et plein de reconnaissance… L’Impératrice a laissé… le souvenir délicieux et l’image touchante de la gracieuse et bienfaisante sensibilité ".

 Le 6 avril, le Pape, accompagné de nombreux Cardinaux, Archevêques et Evêques, retourne en Italie par le même chemin que prirent leurs Majestés pour s’y rendre, et logea dans les mêmes lieux.

Ainsi, les préparatifs faits à Troyes pour la réception de Leurs majestés, servirent aussi pour celle de Sa Sainteté.

A son arrivée, le Maire Bourgoin dit : " Après l’honneur d’avoir possédé dans nos murs le plus grand des Monarques, y jouir de la présence du plus vertueux des Souverains Pontifes, est pour la Ville de Troyes le complément de la félicité publique…  la vénération à jamais gravée dans nos cœurs pour vos vertus Pontificales venant en France Sacrer le Restaurateur de la religion Chrétienne… ".

Le Pape donne des Audiences et admet… un grand nombre d’habitants à lui baiser les pieds..

        " Ainsi se passèrent les jours où la Ville de Troyes vit ce qu’elle pouvait jamais voir de plus grand. La Concorde du Sacerdoce et de l’Empire… parut aux yeux d’un peuple émerveillé, dans toute sa réalité et dans tout son éclat ".



Le Sacre de Napoléon Bonaparte, Pie VII et le Concordat avec l’Église catholique ; 
peint entre 1805 et 1807 par Jacques-Louis David peintre officiel de Napoléon Ier. 
10mx6m, musée du Louvre.


Le 14 mars 1800, et après 104 jours de conclave, le cardinal Chiaramonti est élu pape par des cardinaux réunis à Venise : Pie VII (1742-1823), succède à Pie VI surnommé "le dernier pape" par les révolutionnaires. Rome est alors occupée par les troupes françaises qui y ont proclamé la République, et l'esprit des Lumières et de la Révolution est alors fermement ancré dans les consciences.


Tiré du livre de fêtes imprimé à l'occasion du passage à Troyes du couple impérial parti vers l'Italie pour le couronnement à Milan comme Roi et Reine d'Italie : parti de Fontainebleau le matin à 6 h, le cortège entra à Troyes à quatre heures de l'après-midi. Il ne quitta la ville que le 5 !


Lorsque le cardinal Chiaramonti monte sur le siège de saint Pierre, les états pontificaux sont profondément déstabilisés par les guerres révolutionnaires. Pendant près de dix ans, Pie VII et son fidèle secrétaire d'Etat le cardinal Concalvi vont tenter de les restaurer et de les moderniser. Après d'âpres négociations entre le Saint-Siège et l'Etat français, le concordat est signé par Napoléon alors Premier Consul et la pape Pie VII, le 16 juillet 1801. Le texte affirme la religion catholique comme étant "la religion de la grande majorité des citoyens français" et met fin à la loi de 1795, séparant l'Eglise de l'Etat.

Mais cette victoire est de courte durée. Bien que Pie VII sacre Napoléon empereur le 2 décembre 1804, ce dernier annexe tous les états pontificaux en 1809. Pie VII, de son palais du Quirinal où il est enfermé, excommunie Napoléon Bonaparte le 10 juin, ainsi que tous les "usurpateurs, fauteurs, conseillants, exécutants" de la violation du principe de souveraineté du Saint-Siège. A la suite de cet événement, dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, Pie VII est arrêté et conduit par les troupes françaises à Savone. Pendant cinq années, il résiste à Napoléon, même s'il est contraint de signer le Concordat de Fontainebleau, dont il dénonce immédiatement la valeur à la suite des pressions qu'il a subies. Il lui faut attendre la chute de Napoléon, pour qu'il puisse rentrer à Rome en 1814. Il règne encore neuf ans, au cours desquels il accueille la mère de Napoléon alors en exil.

Pie VII en 1804-1805 passe trois mois à Paris, à l'occasion du couronnement de Napoléon 1er. Le mariage religieux de Napoléon et Joséphine est célébré aux Tuileries à la sauvette. Le lendemain, le sacre de Napoléon et Joséphine a lieu à Notre-Dame. Lors des déplacements du Pape, l'accueil du peuple de Paris fait dire au cardinal Antonelli qui l'accompagne : "La foi de ce peuple est inexprimable." Le Siècle des lumières et la Révolution n'ont pas anéanti la foi chrétienne du pays. On estime à quatre millions (pour une population de trente millions) le nombre de français venus à la rencontre du Pape au long de son séjour en France.


Le miracle du Serviteur de Dieu, Pape Pie VII Chiaramonti




C’est peu connu, mais le 15 août, il il rappelle également le soi-disant miracle du pape Pie VII Chiaramonti. En fait, dans ce en 1811, alors que l’on célébrait la Sainte Messe, le pape, maintenant prisonnier, de Napoléon, fut pris d’extase et commença à léviter, différent de ce qui est arrivé à saint Joseph de Cupertino. Cela a démontré le profond esprit de prière et de contemplation de ce saint pontife, qui il avait été formé dans l’esprit bénédictin le plus authentique. Ce n’est pas une coïncidence s’il avait été abbé de l’abbaye romaine de Saint-Paul-hors-les-Murs : une position que saint Grégoire VII avait également occupée il y a longtemps.

L’épisode de la lévitation du pape Chiaramonti a suscité de grands l’étonnement et l’étonnement aussi parmi les divers soldats français qui et qui se sont retrouvés témoins involontaires de l’événement.

 

Jacques-Louis David, Pie VII et le cardinal Giovanni Battista Caprara Montecuccoli. 
Etude pour le sacre de Napoléon, 1811


Correspondance de Napoléon 1er depuis Troyes


Fontainebleau, 1er avril 1805

A M. Champagny

M. Champagny fera faire un mémoire sur ces différentes idées :

1° Il faut des écluses pour rendre la Seine navigable depuis Méry jusqu'à Troyes. Puisque les gens de l'art l'ont déterminé ainsi, on n'y objecte rien; mais l'on demande à connaître les inconvénients qu'il y aurait à ne faire d'abord que des écluses impaires, pour fait profiter ainsi beaucoup plus vite la ville de Troyes des avantages de la navigation, et immédiatement après, s'il est reconnu que le halage est trop difficile, on fera des écluses paires.

2° Il n'y a point de pierres de Troyes à Méry; donner à connaître ce que coûterait une écluse en bois, puisqu'on ne peut y construire des écluses en pierre qu'après que la navigation sera établie depuis Bar-sur-Seine; ce qui priverait Paris et Troyes, pendant un grand nombre d'années, de la jouissance de la navigation, après avoir dépensé beaucoup d'argent. Jusqu'à ce que toutes les écluses soie] faites, Paris ne jouira de rien.

3° Dans le projet qui a été présenté, on ne porte la largeur des écluses qu'à 18 pieds. On désire connaître le rapport de la valeur d'une écluse en bois et pierre, de 18 à 24 pieds, et on pense que si cela ne devait produire qu'une différence d'un cinquième ou d'un quart en sus, et qu'il n'y eût d'ailleurs aucun autre inconvénient, serait préférable de les faire à 24 pieds.

4° S'il pouvait être convenable de faire des écluses en bois, on voudrait faire les cinq écluses impaires dans cette campagne et dans celle de l'an XIV, de manière qu'en fructidor an XIV la navigation entre Troyes et Paris fût établie; et l'on voudrait avoir fait, de Bar-sur-Seine à Troyes, la moitié des huit écluses impaires, (c'est-à-dire quatre écluses pendant le même temps. Connaître quel inconvénient il pourrait y avoir à cet ordre de travail, et la somme qu'il faudrait.

5° Les deux écluses sur l'Aube n'ayant été faites à 18 pieds de largeur qu'à cause des pertuis, examiner si on est à temps de les faire encore à 24 pieds, pour rendre la navigation de l'Aube semblable à celle de la Seine, et ce qu'il en coûterait de dépense de plus.

 

Troyes, 3 avril 1805 

(Du 2 avril au 11 juillet 1805, Napoléon entreprend un long voyage qui va l'emmener en Italie, où il va se faire couronner roi d'Italie, à Milan, le 26 mai)

A M. Cambacérès

Mon Cousin, je suis arrivé à Troyes hier à quatre heures après midi. J'ai été très-content des chemins, de l'agriculture, et surtout de l'esprit du peuple. C'est un des départements que j'ai traversés dont je sois le plus satisfait. J'ai déjà vu ce matin tout ce que je désirais voir. Je partirai à deux heures après midi pour Brienne, où je coucherai. Je reviendrai demain à Troyes pour assister à une petite fête que l'on m'y donne. Je me mettrai en route après-demain.

Si vous voulez aller à Bordeaux à mon retour, tâchez que le code judiciaire soit entièrement terminé. Il y a au Conseil d'État plusieurs affaires dont M. Lacuée est rapporteur et que je désire voir terminer promptement. Il y a un projet relatif à l'appel de quelques vélites pour la cavalerie, que je désirais voir discuter devant moi; M. Lacuée ne m'en a plus reparlé.

Troyes, 3 avril 1805

A M. Lebrun

Mon Cousin, c'est une simple et très simple recommandation que je veux donner à M. Denina. Si les membres de l'Institut, qui sont meilleurs juges que moi, ne le trouvent pas digne, je n'ai rien à dire de plus.

Troyes, 3 avril 1805

A M. Fouché

Monsieur Fouché, Mon Ministre de la police, le sieur Goujon avait droit à une gratification de 2,000 louis pour les services qu'il a rendus à l'occasion de l'arrestation de Georges. Il la refusa. Mon intention n'est pas que ce refus lui préjudicie. Faites-lui payer 48,000 francs des premiers fonds de la police. Cette dette est sacrée.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

Je reçois le compte que vous me rendez sur les revues des 26e et 27e régiments de dragons. J'ai ordonné simplement que ces inspections fussent faites et que le projet de la formation des trois escadrons vous fût envoyé. Veillez à ce qu'il ne soit fait aucun mouvement. Je vous renvoie ces états pour que vous me les remettiez lorsque le revues des généraux Nansouty et Baraguey d'Hilliers seront faites; je me déterminerai à cette époque. Jusqu'alors il ne faut faire aucun changement, et les régiments doivent rester comme à l'ordinaire. On m'assure cependant qu'on a déjà commencé à payer des gratifications de campagne, ce que je ne saurais croire.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

Mon Cousin, le 21e régiment d'infanterie légère a plus de 300 déserteurs, tous du département du Puy-de-Dôme. Ces déserteurs engagent les autres soldats à déserter, en leur écrivant qu'on est parfaitement tranquille chez eux. Faites connaître le mécontentement que j'éprouve, et ordonnez qu'un chef d'escadron de la gendarmerie avec une quarantaine d'hommes de la réserve, parcoure le département et arrête tous ces déserteurs.

 Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

L'évacuation des bouches à feu de l'armée de Hanovre me parait convenable. Cependant gardez ce qui est nécessaire pour la défense des côtes et des embouchures de l'Elbe. Je désirerais, si cela est possible, que l'évacuation se fit par mer. On m'assure qu'elle est praticable par Cuxhaven, et que les Anglais ne peuvent y mettre obstacle. Si cela est, il convient que le maréchal Bernadotte préfère cette voie car je serais fâché qu'il fatiguât ses attelages de manière à ne plus les voir disponibles à la moindre circonstance. Quant aux cartouches et à la poudre, il faut qu'il les garde, ainsi que les équipages de pontons; bien entendu que ces objets feront partie de l'équipage de campagne et suivront tous ses mouvements. Si l'armée venait à recevoir ordre de rentrer, le général aurait soin de les faire évacuer sur la France. Ces observations se résument à ceci : évacuer par mer tout ce qui est inutile à l'équipage de campagne; évacuer par la même voie, autant qu'on le pourra, toute l'artillerie de siège; garder toutes les munitions dont il se peut qu'on ait besoin ; garder les équipages de pont mis en état de suivre l'armée; faire porter les munitions par le parc de campagne, afin qu'elles en fassent partie.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Berthier

Mon Cousin, chaque chaloupe canonnière portera 130 hommes; restera donc dans chaque bâtiment de la place pour 20 ou 30 hommes, pour embarquer, à tant par bâtiment et en les disséminant le plus possible, la gendarmerie, les guides interprètes de l'armée, les troupes de l'artillerie de la réserve. L'artillerie à cheval s'embarquera à pied et n'emmènera pas de chevaux; les troupes du parc général embarqueront sur les bâtiments du matériel de l'artillerie. La maison et les chevaux de l'Empereur seront embarqués sur les paquebots. Les prames seront destinées à embarquer chacune 25 chevaux d'artillerie, 25 chevaux de cavalerie. La cavalerie de la réserve s'embarquera sur les écuries qui sont à Calais, et les deux bataillons à pied sur les mêmes bâtiments, vu qu'on peut embarquer plus d'hommes que de chevaux sur chaque écurie. Le grand état-major de la flottille ne doit pas avoir de bâtiments d'écurie pour son service; mais on mettra deux chevaux d'officiers sur chacun des bâtiments destinés aux équipages de l'état-major. Si cependant cela était nécessaire, on pourrait affecter une écurie à chaque division; cette opération peut se faire au dernier moment. On doit embarquer le moins d'équipages et le plus petit nombre d'hommes inutiles possible. Le reste des équipages viendra ensuite comme les circonstances le permettront. Je donnerai, quand il le faudra, des ordres pour que les détachements de la 8e escadrille soient fournis par les dragons; mais, en attendant, les choses doivent rester dans l'état où elles sont.

Troyes, 3 avril 1805

Au maréchal Davout, commandant le camp de Bruges

 Mon Cousin, je viens d'appeler 5,000 conscrits de la réserve de fan XII destinés au recrutement des corps des trois camps. J'ai avantagé votre camp, en conséquence des maladies que vous avez eues. Je ferai également, dans le courant de germinal, un appel des 15,000 hommes de la réserve de l'an XIII. Ainsi tous vos corps seront portés à 1,000 hommes par bataillon. Il est nécessaire, sans écrire officiellement, d'avertir les colonels, pour qu'ils aient de quoi habiller promptement ces hommes, au moins en vestes et culottes.

Je désire que vous vous rendiez à Ambleteuse. Les ingénieurs m'ont assuré qu'avec une dépense de 40,000 francs on remettrait ce port dans l'état où il était, et qu'il y aurait plus d'eau qu'à Boulogne. Voyez ce qu'il en est. Je pense que le major général aura donné des ordres pour qu'au moment de l'arrivée de votre division à Ambleteuse votre commandement s'étende jusque-là. Je vois , par l'état de la flottille batave, que vous êtes très-mal et que vous n'avez pas d'équipages. Écrivez à l'amiral Ver Huell qu'il fasse son possible pour que vous ayez les moyens d'embarquer vos équipages et vos chevaux d'état-major conformément à la lettre que le major général a dû vous écrire. Le plus important est de faire équiper promptement vos écuries et de les faire venir toutes à Dunkerque; appliquez-vous principalement à les tenir prêtes.

Troyes, 3 avril 1805

A M. Fontanelli, commandant de la garde italienne à Milan

J'ai reçu vos états de situation. Faites exercer ma Garde deux fois par semaine, tant à pied qu'à cheval; faites-lui faire l'exercice à feu; instruisez les chefs et les officiers supérieurs. Vous savez quelle exactitude et quelle célérité j'exige dans les mouvements.

Troyes, 3 avril 1805

Au vice-amiral Decrès

Monsieur Decrès , mon Ministre de la marine, je vous envoie un projet (Projet proposé par le chevalier de Dellon de Saint-Aignan pour la prise de la Trinité) qui m'a été adressé; il présente des chances. Voyez la personne dont il s'agit; causez avec elle, et faites-moi connaître votre opinion.

Troyes, 3 avril 1805

Au vice-amiral Decrès

Monsieur Decrès, mon Ministre de la marine, un courrier m'arrive de Toulon et m'annonce le départ de l'escadre. On m'apprend que le chanvre est très-mauvais. Ce sera donc toujours la même ose ? Quand il s'agit de payer, le chanvre est excellent; quand il s'agit de s'en servir, il ne vaut plus rien. On m'assure aussi que l'escadre manque de linge à pansement, d'huile et d'autres petits objets de la même nature.

 Je désire que vous accordiez une gratification de 300 francs à M. Royer, maître charpentier, constructeur du Pluton, pour lui témoigner ma satisfaction de la célérité de l'armement de ce vaisseau. J'ai ouvert la dépêche du préfet maritime pour voir si elle contenait d'autres nouvelles. Le courrier était chargé de lettres que je vous envoie et que vous ferez remettre dans huit jours.

Troyes, 3 avril 1805

Au vice-amiral Ganteaume

Monsieur le Vice-Amiral Ganteaume, l'escadre de Toulon a mis à voile le 9 germinal, composée de 11 vaisseaux, 6 frégates et 2 bricks; le vent était nord-ouest; on l'avait perdue de vue. Le télégraphe m'a instruit de votre sortie à Bertheaume. J'espère que, si vous êtes encore en rade, vous ne tarderez pas à mettre à la voile. Tout est de donner pour point de ralliement des parages où il n'y point d'ennemis, et alors vous avez peu à craindre de sortir de nuit, n'ayant pas à redouter les séparations. Si vous passez devant le premier point où vous devez aller, ne faites que passer et ne restez plus de douze heures en panne et à tirer des bordées. J'imagine vous aurez expédié votre courrier à Rochefort; écrivez-le-moi par retour de mon courrier, que vous dirigerez sur Lyon, et apprenez-moi que vous mettez à la voile. Dites au préfet maritime de donner au courrier une dépêche qui me fasse connaître la situation des affaires douze heures après votre départ.

 Troyes, 4 avril 1805

A M. Cambacérès

Mon Cousin, le roi de Prusse vient de me notifier la mort de la reine douairière; il est donc nécessaire de prendre le deuil. On le prend à Berlin pour trois semaines. Je ne sais ce que faisait dans de telles circonstances la cour de Versailles, dont je veux suivre l'usage. M. Ségur, qui avait fait un travail sur les deuils, n'est pas ici. Cependant il faut se décider promptement, afin que le deuil soit fixé avant mon arrivée à Milan. Réunissez-vous à M. l'architrésorier pour me proposer un projet sur la manière dont je dois porter le deuil et sur celui que doivent prendre les grands officiers, l'impératrice, les dames, etc. Examinez s'il doit s'étendre aux généraux et aux préfets; s'il doit être donné à la livrée, et de quelle manière. Je ne pense pas que ce projet soit long à faire, puisque je veux faire ce qui se pratiquait il y a quinze ans. Rédigez-le dans la forme d'une instruction que je puisse faire imprimer dans le Moniteur. Étant dans l'usage de porter l'uniforme, je ne crois pas devoir changer d'habit. Lorsque vous aurez déterminé le deuil que doit prendre l'impératrice, informez-en madame Lavalette, afin qu'elle ait à faire préparer sur-le-champ les vêtements et les ajustements nécessaires, et qu'ils soient envoyés dans les vingt-quatre heures.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Lebrun

Mon Cousin, je suis fâché que M. Denina ait fait une balourdise comme celle que vous m'annoncez. Si je devais voter, après une inconvenance pareille, je ne lui donnerais pas ma voix.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Gaudin

Monsieur Gaudin, mon Ministre des finances, le secrétaire d'État vous envoie un projet de rapport que vous pourrez faire imprimer ,avec celui de Mollien, que j'ai retouché, et les deux arrêtés, sans parler de la Légion d'honneur, dont il bon de ne rien dire en ce moment. Cette conservation étant une des plus productives en bois, j'ai fixé particulièrement mon attention sur cet objet du revenu public, et je me suis convaincu que les bois ne sont pas du tout dans la bonne situation où vous les croyez. On y chasse plus qu'il ne faudrait; mais, ce qui est plus important, tous nos bois sont vendus vingt-cinq pour cent de moins que ceux des particuliers. Cet objet mérite toute votre attention, et je crois qu'il y a beaucoup à faire dans la partie de l'administration forestière. On m'assure qu'une grande partie des bois marqués pour la marine sont vendus par les fournisseurs de la marine à Paris; ils ont sans doute un intérêt sur cette espèce de négoce, qui nous est préjudiciable sous plusieurs points de vue. Je vous recommande la vente des bois du Prytanée. Poussez la vente dans les quatre départements, surtout pour les biens de l'administration de Heidelberg. Enfin faites mettre sur-le-champ en vente tout ce qu'il y a de biens de la dotation de la Légion l'honneur qui n'ont pas été réservés pour la dotation des cohortes; bien entendu qu'il ne faut rien vendre de la 4e cohorte. J'ai signé les états des biens conservés pour deux ou trois cohortes, et j'en attends d'autres par le prochain courrier. A mesure que ces états vous arrivent, faites mettre en vente. L'argent sera versé dans la caisse d'amortissement, mais ce sera toujours de l'argent qu'on pourra utiliser pour le service.

Le département de la Côte-d'Or rendra 300,000 francs pour les droits réunis; faites-moi connaître si vous avez compté sur cette somme. Si cela était général, les départements rendraient plus de 35 millions, et cependant il n'y a que du vin et point de tabac et de distilleries. On a déjà versé 160,000 francs, et cependant je ne les ois pas dans les états du trésor public.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Barbé-Marbois

Monsieur Barbé-Marbois, je vous envoie une réclamation du général Mathieu Dumas(Mathieu Dumas, 1753-1837, chef d'état-major de Davout. Sera ministre de la guerre de Joseph, à Naples puis en Espagne. Intendant général durant la campagne de Russie) sur la solde. Il est bien urgent de pourvoir à ce premier de tous les services, surtout dans un camp où la grande réunion d'hommes indique assez qu'on ne peut trouver aucune ressource. Mettez au courant la solde des camps de Saint-Omer, Montreuil et Bruges.

 Troyes, 4 avril 1805

Au maréchal Berthier

Mon Cousin, je vous avais ordonné de faire partir cinq compagnies du 79e pour le Ferrol; ces compagnies devaient former entre elles plus de 700 hommes; elles n'étaient pas encore arrivées au 26 ventôse. Faites-moi connaître quand elles sont parties et de quel point vous avez eu les dernières nouvelles. Je vous avais ordonné de faire embarquer 600 hommes sur l'escadre du général Magon; cependant il écrit, en date du 29 ventôse, que ces forces n'étaient pas encore à son bord.

Troyes, 4 avril 1805

Au vice-amiral Decrès

Monsieur Decrès, Ministre de la marine, expédiez un nouveau courrier an Ferrol. Faites connaître que mon intention est que les quatre vaisseaux partent. Prescrivez qu'on se tienne prêt à partir. Ordonnez à vos courriers de faire un peu plus de diligence, car ils sont bien longs en route. Qu'il vous apporte à son retour l'état de situation exact de la flotte espagnole; n'aurait-elle que pour quinze jours de vivres, il faut qu'elle sorte; expliquez-vous-en avec Gourdon. Écrivez au prince de la Paix par un courrier extraordinaire; dites-lui que j'attache la plus grande importance à ce que l'escadre espagnole sorte avec les vaisseaux du Ferrol; que je lui ai fait dire mes motifs par le général Junot et par d'autres; qu'il faut sortir, n'eût-on qu'un mois de biscuit ou de farine; que l'escadre leur en fournira; que, s'il n'a pas envoyé l'ordre à Cadix, il n'est peut-être plus temps; qu'il n'y a pas un moment à perdre pour que l'on sorte.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Fouché

Monsieur Fauché, Ministre de la police, je partage votre opinion sur les révélations de Bretagne; mais il faut les avoir sous les yeux pour les combiner avec d'autres indices qui se présentent, qui pourraient faire supposer une ruse ou tout autre événement. Je m'en rapporte bien entièrement sur tout cela à votre zèle et à votre attachement à ma personne.

Troyes, 4 avril 1805

DÉCISION

Mesabki, ancien interprète à l'armée d'Egypte, fait connaître à l'Empereur qu'il est dans la misère, et le prie de lui accorder les cinquante sous par jour dont jouissent les Égyptiens réfugiés.

Renvoyé à M. Talleyrand. Cet homme sait l'arabe; lui faire une pension de 600 francs; savoir toujours où il est pour en disposer dans les circonstances; il peut accompagner des individus dans quelques missions.

 DÉCISION

Bigarne, adjudant de place à Cologne, âgé de trente-deux ans, demande à l'Empereur l'autorisation de continuer sa carrière militaire dans la cavalerie et dans son grade de capitaine.

Renvoyé au ministre de la guerre, pour me faire connaître pourquoi cet officier, qui est jeune encore, a été fait adjudant de place à Cologne. Ce serait une mauvaise mesure, dans le cas où l'on aurait été mécontent, de le faire adjudant de place, et, si l'on n'en est point mécontent, il est tout aussi peu convenable de le priver de son activité.

DÉCISION

Ferrand, matelot mutilé, demande à l'Empereur une augmentation de sa retraite, fixée à 14 francs par mois.

Renvoyé au ministre de la marine : 14 francs par mois ne sont pas assez, s'il a perdu la jambe et la cuisse.

Troyes, 4 avril 1805

A M. Cambacérès

Mon Cousin, je suis allé hier à Brienne; j'en suis revenu aujourd'hui à deux heures. J'irai tout à l'heure à un bal que donne la ville. Demain, de bon matin, j'entendrai la messe avant de partir, et j'irai coucher à Semur. M. Cretet me manque ici; je ne sais s'il est encore à Paris. Le ministre de l'intérieur a donné ordre à Prony de se rend à Troyes; veillez à ce qu'il parte sur le champ. Si M. Cretet est encore à Paris, dites-lui que j'ai besoin de deux ingénieurs qui connaissent bien le mouvement des ports; que la marine a besoin de tous ceux qu'elle emploie; qu'on en cherche deux et qu'on les dirige sur Milan. Vous me ferez passer leurs noms, et je leur enverrai des instructions. Si M. Cretet n'y est point, consultez auprès des chefs de ce corps, et faites-leur donner des ordres pour que les ingénieurs partent. Vous pourrez dire dans la conversation, sans l'écrire, sans le dire trop ouvertement, que le roi de Prusse, l'électeur archichancelier, les électeurs de Bavière, de Hesse, de Saxe, de Bade, m'ont fait connaître qu'ils m'ont reconnu comme roi d'Italie.

 


 

 



Bref résumé des personnalités venues à Troyes !

  Les Papes, les Rois, les Monarques, les Prélats... se sont souvent rendus à Troyes,  voici une liste non exhaustive, avec la date des visi...