mercredi 30 avril 2025

Les fontaines de Troyes

 


La Fontaine Place de la Libération de Troyes

Rapt de Proserpine (l’enlèvement de Coré par le Dieu Hadès dans la mythologie romaine), œuvre d’Auguste Suchetet en marbre blanc, se trouve devant la Préfecture de Troyes, place de la Libération, depuis fin 1949. La version en bronze a été fondue en 1942.

Depuis 1944, l’esplanade située devant la Préfecture se nomme place de la Libération.

En 1907 la municipalité envisage la création d’un square devant la préfecture. Le sculpteur Auguste Suchetet propose pour 15 000 F, à la Ville une copie en bronze de sa sculpture « Le Rapt » de Coré (Proserpine) par le Dieu Hadès. Il a réalisé le modelage en plâtre du groupe de statues entre 1900 et 1902.

La ville de Paris en fit l’acquisition et passa commande d’une reproduction en marbre, celle-ci fut exposée au Petit Palais, musée d’art moderne, appartenant à la ville lumière.

L’acquisition de la copie en bronze sera effective en 1907 par le maire de l’époque, Louis Mony, qui envisage d’installer le groupe de statues dans la cour intérieure de l’hôtel de ville, Suchetet s’y oppose car l’œuvre a été réalisée pour le jardin de la Préfecture.

C’est seulement en 1912, après bien des palabres, que la sculpture est installée dans le jardin de la Préfecture, mais elle ne plaît pas à tout le monde certains la trouvant trop impudique.

En 1925 son créateur n’apprécie pas l’installation des jets d’eau sortant du gosier de quatre grenouilles.

En 1942, la Naïade et son Triton connaissent le pire, ils sont déboulonnés et enlevés par les Allemands pour être transformés en obus.

A la veille de Noël 1949, « Le Rapt » en marbre conservé par le Petit Palais (devenue encombrant pour le musée et plus au goût de l’époque) est offert à la ville de Troyes par celle de Paris, le socle dans le bassin du jardin de la Préfecture retrouve « Le Rapt ».

Le temps des travaux d’aménagement du parking cathédrale (700 places réparties sur 7 étages) sous l’esplanade le couple avait été transféré place de l’hôtel de ville. 

En 2012 la composition a retrouvé sa place dans le bassin et orne l’ensemble paysager entièrement recomposé de la place de la Libération.


Lors des travaux du parking cathédrale en 2008 la fontaine se retrouve place de l'hôtel de ville


2012, la fontaine retrouve son emplacement initial





La Fontaine Argence

 


 La Grande Fontaine Argence qui orne la Place Jean Moulin date de 1897. A la suite de problèmes techniques elle fut arrêtée en 1991, le bassin était  devenu bac à fleurs en 2003.

 



En 2010, la municipalité s’interrogeait sur la possibilité de la remettre en eau, une étude a confirmé cette potentialité. Le conseil municipal a opté pour la réhabilitation de la fontaine. Afin de la  réactiver des travaux importants ont dû être réalisés. Pour éviter les dépôts de calcaire elle n’est pas alimentée par un circuit fermé, mais son eau est pompée dans la Vienne qui est souterraine à proximité du site d’implantation, un système de tuyauterie amène l’eau jusqu’à une chambre de stockage sous l’édifice, le trop plein est rejeté dans cette rivière. De même un local technique est réalisé sous le bassin octogonal de 10 mètres de diamètre, comportant en son centre quatre bras en pierre supportant chacun un grand personnage.

Au-dessus la vasque principale en octogone est divisée en huit triangles. En son centre se dresse une pile sur laquelle sont adossés des chérubins protégés par la seconde vasque. Au sommet de l’ensemble une urne déverse son eau. Dans le bassin sur des cubes de pierre, quatre cygnes et quatre sirènes rejettent de l’eau.

L’intégralité de la structure en fonte et les huit figurines œuvres des sculpteurs Mathurin Moreau et Michel Joseph  Napoléon Liénard, ont été démontées et débarrassées des 10 couches de peinture qui les recouvraient.

L’ensemble a été revêtu de la couleur d’origine le vert bronze. Le système des jets a été refait. Lors de notre passage en juin 2012 elle n’était pas encore remise en eau.



La Fontaine Argence porte le patronyme de Monsieur Argence (1812-1889) maire de Troyes de 1859 à 1870, cette même année, il rédige un testament par lequel il lègue après sa mort, son patrimoine à la ville de Troyes pour permettre à celle-ci d’organiser des travaux d’urbanisme dans la cité, l’aménagement de jardins entourés de clôtures, le percement d’avenues et la construction de la Fontaine Argence pour laquelle il réserve 20 000 Francs.

voir Désiré Argence

En juin 1895, Le Conseil Municipal adopte le projet de création de la fontaine rue de la République. La ville accorde 15 000 frs pour l’achat à la Société du Val d’Osne d’une fontaine en fonte et de ses tuyauteries.

Les troyens protestent sur l’endroit choisi, le Maire Monsieur Delaunay demande alors de choisir entre trois endroits, toutefois seule la rue de la République permet l’implantation de la fontaine acquise.

En décembre 1895 débutent les travaux du bassin sous la responsabilité de James Simonnot. En 1896 le nouveau Maire M. Mony demande le transfert de la fontaine vers la Place du Lycée, mais J. Simonnot s’y oppose, les travaux sont gelés. Un arrangement ayant été trouvé la société du Val d’Osne reçoit l’ordre d’installer la fontaine.

Elle était alimentée par le réseau d’eau potable et utilisait 40 000 mètres cubes par an, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Pendant plusieurs décennies elle était restée muette, en août 2011 l’imposante fontaine avait retrouvé toute sa majesté.

 



2015

hiver 2021



La Fontaine du Cœur de Troyes





Le canal de la Haute Seine, recouvert dans les années 1970 pour laisser place à la circulation, a été réhabilité pour redonner sa place à l’eau dans la ville, et la connexion de la « tête » et « du corps » du Bouchon de Champagne que forme le centre de la cité. Toutefois la partie permettant d’assurer la jonction entre les deux rues Passerat et Hennequin qui ne sont pas en face l’une de l’autre a libéré un large espace. Un projet de sculpture monumentale a été élaboré afin de donner à cette surface un point de repère artistique.

L’architecte-paysagiste Bruno Tanant a été le maître d’œuvre du projet de l’aménagement des Quais de Seine, en collaboration avec l’Office du Tourisme de celle-ci est né le thème du

« Cœur ».

Cette sculpture œuvre commune du couple d’artistes Michèle et Thierry Kayo-Houël aura nécessité un an et demi de préparation, deux mois et demi de conception avant son installation le 9 juillet 2013.

Le « Cœur est ajouré pour ne pas couper la perspective du canal, il est accompagné de nombreux jets d’eau dont plusieurs montent et redescendent à un rythme irrégulier.

Ce « Cœur » symbolisant la rencontre de deux quartiers de la ville est composé de morceaux d’inox formés à froid et soudés les uns avec les autres, un tube central maintien l’ensemble.

 Cette réalisation a demandé à l’entreprise « Soltralinox de Bréviandes » 300 heures de travail et environ 60 heures de découpe au laser.

Une fois terminé le « Cœur a été transféré à l’entreprise « L’Outil Spécial » pour le microbillage (projection de billes de verre à l’air comprimé) afin d’abraser et de polir sa surface.

L’installation de cette œuvre imposante a entraîné une demi journée de travail.

A la nuit tombée, un système lumineux vient éclairer cette réalisation grâce à une caméra qui va détecter les gens à trois distances différentes pour faire ainsi varier l’intensité de la lumière.





Fontaine place de la Tour

Bleu Nymphéa




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