mercredi 15 mai 2024

Hôtel Petit-Camusat

 

hôtel Petit-Camusat 10 place Audiffred

La Chambre de Commerce de Troyes est "une vieille dame qui n'aime pas beaucoup parler d'elle", disait le Président Georges Babeau.

Au XVIIe siècle, existe une Communauté Unie des marchands de Troyes.

Au XVIIIe, ce sont les Grand-Gardes et Gardes du Bureau du Commerce.

Un arrêté du Préfet du 22 janvier 1801 fonde un Bureau du Commerce, qui s’appellera Conseil du Commerce, Chambre consultative du Commerce et, en 1814, Chambre de Commerce.

Ce sont les ancêtres de la Chambre de Commerce, créée à Troyes le 7 mars 1817, par ordonnance de Louis XVIII. Ses attributions sont de présenter au Ministre de l’Intérieur " des vues sur les moyens d’accroître la prospérité du Commerce, à lui faire connaître les causes qui en arrêtent le progrès, à surveiller l’exécution des lois et ordonnances concernant la contrebande et en signaler les abus ".

Cette Chambre de Commerce tient ses premières séances dans des salles de la Préfecture. A partir de juillet 1917, elle se réunit alternativement chez son président M. Simonnot aîné, ou à la Préfecture.  Le Maire de Troyes la loge à l’Hôtel de Ville en janvier 1819, et, en 1886, elle s’installe dans l’Hôtel Petit-Camusat construit en 1767, abandonné par la Banque de France, 10 Place Audiffred, qu’elle achète en 1921, et où elle reste jusqu’à l’été 2011. Cet Hôtel a été construit en 1740.

Parmi les élus, on retrouve les noms des grandes familles troyennes, manufacturiers ou négociants, qui siègeront également en qualité de juges au Tribunal de Commerce et au Conseil Municipal, avec une mention particulière pour M. Fontaine-Gris, qui fut Membre de la Chambre de Commerce pendant 43 ans, dont 21 comme Président, et 13 fois Président du Tribunal de Commerce.



Citons les plus importantes actions de la Chambre de Commerce:

- en 1825, recensement des fabricants de bas (2.811 fabricants, 8.000 métiers), de toiles (1.763 fabricants et 2.457 métiers), de draps (8 fabricants et 42 métiers) et des filateurs (53 et 60.756 broches),

- en 1827, création des cours du soir des Arts et Métiers,

- en 1830, création d’un Comptoir d’Escompte pour les classes les plus nécessiteuses du commerce et de l’industrie,


- en 1836, enquête sur les transports,

- création d’une succursale de la Banque de France, en 1851, réclamée depuis 1839,

 - en 1843, élaboration du tableau des Etablissements industriels des 9 cantons de Troyes, pour paraître dans la Statistique Générale du Royaume et dont le Ministre de l’agriculture et du commerce " salue le sérieux et l’intelligence ".

- en 1846, se crée à son initiative, un comité local de l’Association pour la Défense du Travail National,

- en 1848, enquête sur les boissons…

- en 1870, elle se constitue en Comité de Secours et, pour remédier à la pénurie des espèces en circulation, principalement en or, émet avec la Mairie des bons de 5, 10 et 20 francs,

- en 1884, son action coordonnée avec le Maire, fait de Troyes une des premières villes de France à être dotée du téléphone. En 1891, c’est la 1ère liaison Troyes-Paris. En 1900, c’est la même chose pour la ligne Dijon-Troyes-Reims. En 1903, elle finance la pose du 2ème fil entre Troyes et Paris, qui se développe en 1908 par la construction de 2 nouveaux circuits entre Troyes et Paris,

- en février 1886, elle envoie un aubois en mission commerciale en Asie Centrale. Dès le 8 octobre, la Chambre reçoit des renseignements sur le commerce en Arménie, Triflis, Bakoum, Batou, Dardanelles…  

- en 1887, elle participe à la création de l’Ecole Française de Bonneterie,        

- en 1909, à l’occasion d’une grève, la Chambre de Commerce crée un service postal auxiliaire à l’usage de ses ressortissants,           

- en 1910, elle prend en charge avec la Ville et 2 journaux locaux, le service téléphonique de nuit,                                                 

- en 1910, elle mène un combat vigoureux en faveur de la réintégration du département dans les limites de la Champagne viticole,          

- en 1915, elle achète 13.000 quintaux de blé qu’elle revend aux minotiers, 

- en 1915, 1916, 1921 et 1922, elle procède à l’émission de papier-monnaie, de 25 et 50 centimes, et 1 franc,                       

- dès 1920, elle émet un avis favorable à l’adoption du projet Chabal, (création de nos lacs),        

- en 1927, elle constitue un Comité de la Foire Exposition de Troyes,

- en 1928, elle se rend acquéreur du pesage de la gare des Marots,             

- dès 1930, sous son impulsion, se crée à Troyes un Comité départemental de ravitaillement pour subvenir aux besoins des familles frappées par le chômage,

- la même année, elle s’intéresse à la création d’un aérodrome,                           

 - en 1935, elle s’implique pour la création d’une Chambre de Métiers de l’Aube,

- en 1954, elle crée une zone d’accueil d’entreprises à La Chapelle-Saint-Luc 

- en 1956, on lui accorde la concession de la gare routière de Troyes,

- en 1957, elle construit le château d’eau de la Chapelle-Saint-Luc, pour l’alimentation de l’entreprise Kléber Colombes qu’elle a implantée, et qui desservira progressivement une partie de l’Agglomération Troyenne,                  

- elle participe au développement industriel de Nogent-sur-Seine et Pont-sur-Seine,                          

- en 1962, la CCI ouvre une Ecole commerciale pour jeunes gens et jeunes filles (niveau baccalauréat), qui deviendra en 1980 une Ecole de commerce et  de gestion bac+2, devenue en 1992 l’Ecole Supérieure de Commerce (bac+5 ans),      

- en 1964, est créé, à son initiative, le Centre Associé Régional de Troyes au Conservatoire National des Arts et Métiers,

- en 1968, elle crée et prend en concession le port fluvial de Nogent-sur-Seine, ainsi que la concession de l’aérodrome de Troyes-Barberey.           

Actions depuis la dynamique présidence de Dominique Lemelle :

1) Actions générales d’appui à l’économie du territoire :

- Nouveaux locaux de la C.C.I. sur l’ancienne friche REGLEY, qu’elle transforme en centre d’affaires de 7100 m2.

- Externalisation au 1er janvier 2011 de l’E.S.C., qui devient l’association Troyes- Aube-Formation, afin de lui  garantir son autonomie pour l’obtention des accréditations internationales. De même, la C.C.I. s’engage dans le financement de l’extension immobilière de l’E.S.C. en partenariat avec l’Agglomération troyenne et le Conseil Général de l’Aube, pour doubler la surface de ses locaux et permettre ainsi de porter les effectifs à 2000 étudiants.

- Elaboration d’une réflexion stratégique lourde sur l’Aube, vision de l’avenir du territoire à 20 ans et des actions à mener pour y parvenir.

- Défense active de la liaison ferroviaire Paris-Troyes-Mulhouse, de l’électrification et d’une liaison Paris Troyes Dijon.

- Engagement en faveur du grand gabarit entre Nogent et Bray sur Seine.

 2) Réorganisation de ses moyens  et recentrage des activités de la CCI et de son mode de fonctionnement, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques  et de la régionalisation lancées par le gouvernement en 2010, par les changements lourds de changement du périmètre de nos activités :

- gestion de l’aérodrome depuis  2009  par la SEM d’exploitation de Troyes Barberey détenue à 33% par la CCI,

- vente du port de Nogent  au  groupe Soufflet dans le cadre de sa construction de la plus grande malterie d’Europe, conduisant à l’arrêt  de la gestion du port  en 2010 dont les activités sont transférées sur le port de l’Aube (rive droite),

- redéploiement des antennes de la CCI à Romilly et Bar-sur-Aube au siège, en 2011,

- mise en œuvre de la mutualisation des fonctions supports dans le cadre de la régionalisation.

La CCI vide les lieux en 2011.

10 ans après le départ de la chambre de commerce, l'immeuble est enfin restauré et l'ensemble est vendu en lots d'appartements ou bureaux, allant du T2 au T5



L’hôtel Camusat est construit entre 1723 et 1727 par l’architecte Philippe Delaforce  pour Jacques Camusat, riche commerçant troyen et conseiller du roi. Situé sur l’actuelle place Audiffred (ancienne rue de l’Étape au vin), l’hôtel est composé, à l’origine, d’un corps central et de deux ailes en retour donnant sur une cour d’honneur fermée par une porte cochère, à l’instar des hôtels parisiens des XVIIe et XVIIIe siècles. Il se compose de trois niveaux. Le corps central comporte deux pièces en profondeur, à l’instar des hôtels classiques du XVIIe siècle. L’hôtel Camusat ne dispose pas de jardin à l’arrière ; il donne directement sur la rue. Il est agrandi à l’ouest dans la deuxième moitié du XVIIIe par le fils de Jacques Camusat, Nicolas Camusat, maire de Troyes de 1759 à 1765. Ce dernier occupe l’adjonction -qui est aujourd’hui occupé par le Crédit Lyonnais- et vend l’hôtel Camusat en 1767. L’immeuble passe ensuite entre les mains de plusieurs propriétaires dont la Banque de France et les époux Rouvray au XIXe siècle. Ces derniers louent une partie de l’édifice à la Chambre de Commerce de Troyes en 1885. En 1889, ils revendent l’hôtel à M. Soucin-Beuville. En 1921, l’hôtel est vendu à la Chambre de commerce de Troyes qui l’occupait déjà comme locataire du premier étage. L’Hôtel a été restauré à l’intérieur et à l’extérieur en 1961 par Serge Morisseau, Architecte des Bâtiments de France. La Chambre de Commerce et d’Industrie a occupé les lieux jusqu’en 2011.

L’ensemble de style classique se caractérise par la symétrie et la régularité des façades, l’emploi de formes inspirées de l’Antiquité (arc en plein cintre de la porte cochère et des ouvertures du rez-de-chaussée, fronton triangulaire du corps principal) et par la monumentalité qui en ressort. La distribution des pièces du rez-de-chaussée a été perdue. L’utilisation de l’hôtel par la Banque de France et la CCI a provoqué quelques modifications des pièces : des cloisonnements ont été montés pour installer des bureaux dans l’aile Est destinée auparavant aux remises et aux écuries. Néanmoins, l’escalier de service est toujours présent. L’aile Ouest a aussi perdu sa composition initiale en trois petites pièces avec leur cheminée. Seuls le vestibule avec l’escalier d’honneur du corps central, et peut-être le dallage à grandes dalles de pierre rectangulaire, datent du XVIIIe siècle. La rampe de l’escalier est en fer forgé.

Au premier étage, la distribution des pièces est sans doute celle du XVIIIe siècle. Tandis que l’aile Ouest est dédiée à une galerie sur toute la largeur du bâtiment à l’instar des hôtels parisiens du XVIIe, le reste du logis est à double corps sans couloir avec des grandes pièces côté cour (sans doute les salons) et des plus petits volumes côté rue (sans doute les chambres). Cette disposition devient habituelle au début du XVIIIe siècle. On accède à l’étage par l’escalier d’honneur. Les décors de l’aile Ouest et du corps central ont également été conservés, à l’exception des huisseries des fenêtres et des cheminées qui ont été supprimées ou comblées au XIXe siècle par la Banque de France au moment de la modernisation du système de chauffage.

Globalement, les pièces sont ornées de boiseries sculptées, et par moment dorées, de style Louis XV. Les impostes et trumeaux possèdent des décors peints inspirés de peintres célèbres comme Antoine Coypel (1161-1722) ou Louis de Boullogne (1654-1733) qui représentent des paysages (pièce 6), les quatre saisons au travers de jeux d’enfant (pièce 7) ou des puttis peints avec un effet à la sanguine (pièce 5). Les parquets sont à la Versailles, en points de Hongrie ou à l’Anglaise.

 

 

 

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