Bâti sur les murs de l’enceinte Gallo-Romaine, il
est composé de bâtiments d’époques diverses.
Il y a tout d’abord des vestiges archéologiques,
datant du premier mur d’enceinte de la première cité des Tricasses. Une
datation au moyen du radiocarbone, indique que la tour a été édifiée avec des
éléments du IIIe siècle, au moment des invasions normandes.
La tour est un vestige de l’ancienne porte fortifiée
sud de la vieille cité, qui faisait corps avec les remparts, et qui datait du
Bas Empire.
Cet hôtel historique, s’appelait auparavant Hôtel de
la Montée, et appartenait au chapitre de la Collégiale Saint-Etienne.
Au XIVe siècle, il prend le nom de l’un des personnages
les plus puissants par la naissance, par le rang, par la fortune, et par les
divers offices qu’il remplit : Henri de Poitiers, évêque de Troyes (1352-1370),
bailli, gouverneur et capitaine de la grande compagnie de la ville
Jeanne d’Arc y est hébergée, lors de son passage en
1429.
Il est occupé en 1501, par Etienne Budé (frère du
célèbre humaniste Guillaume Budé), cousin germain de l’évêque de Troyes Jacques
Raguier, puis jusqu’en 1517, par Louis Budé, archidiacre d’Arcis-sur-Aube,
chanoine de la cathédrale et de la Collégiale Saint-Etienne.
Jean de Brion, chanoine et grand chambrier de la
cathédrale lui succède.
En 1558, Nicolas Le Tartier, curé de Saint-Jean,
vicaire général de notre évêque Antonio Caracciolo, qui fonde en 1564 le
Collège de la Licorne, ancêtre du collège Pithou, habite l’hôtel jusqu’en 1569.
Ensuite, plusieurs chanoines, jusqu’en 1609.
Ce fut pendant quelques années, la prison de
l’Officialité (Justice) de l’évêque.
De 1609 à 1626, l’Hôtel est occupé par le marquis
Charles de Choiseul-Praslin, pourvu par Henri IV de la charge de capitaine de
la compagnie de ses gardes du corps, bailli et gouverneur de Troyes, nommé par
Louis XIII, Maréchal de France.
En 1646, Buisson d’Aubenay, attaché à la maison de
M. du Plessis de Guénégaud, ministre de la maison du roi et gendre de la
maréchale de Praslin à qui il rend visite, fait une description élogieuse de
cet hôtel.
De 1679 à 1654, Antoine Hennequin chanoine, loue
l’hôtel, et y fait des travaux de restauration. Plusieurs chanoines, vicaires
généraux et archidiacres lui succèdent.
Vers 1789, il devient relais de poste à chevaux :
Hôtel du Char d’Or, principalement pour la diligence de Troyes à Paris, et
point de départ de 17 voitures de messageries, desservant de nombreux villages
de l’Aube.
En 1792, l’Hôtel du Petit Louvre devient bien
national, et est acquis par Nicolas-Rémy Bourliet de la Prairie, maître de la
poste aux chevaux. Ses diligences desservent Paris, Bâle, Châlons, Besançon,
Langres… Il a pour successeur Jean-Baptiste Thibault.
La tourelle s’écroule en 1863, et n’est reconstruite
qu’en 1988.
On pouvait encore y lire récemment une affiche de 1895 : " Hôtel du Petit Louvre tenu par Louis Guiller Ci-devant à l’Hôtel du Char d’Or à Troyes. Vaste cour et remise. Écuries pour 100 chevaux. Grands magasins pour déballage. Chambres fraîchement décorées et ameublement neuf. Entrée en possession le 15 mai courant. "
En 1900, il devient l‘"Hostellerie du Petit
Louvre ", avec une cuisine très réputée.
La ville de Troyes achète l’ensemble immobilier en 1976, et y fait jusqu’en 1989 des travaux de restauration.
En 1986, l’Hôtel du Petit Louvre est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Aujourd’hui, il abrite les services municipaux de la
culture et les bureaux de l’architecte de la Ville.
La façade à pan de bois de cet ancien hôtel
canonial, date du début du XVI° siècle. Elle présente des sculptures avec de la
polychromie.
A l’intérieur, il y a de belles cheminées ouvragées,
superposées, avec des piédroits exceptionnels, en forme de colonnes torses
gothiques se terminant par des corbeaux soutenus par des figurines sculptées.
La tour est un vestige de l’ancienne porte fortifiée
sud de la vieille cité, qui faisait corps avec les remparts, et qui datait du
Bas Empire.
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