Hoïlde naît entre 460 et 470, de parents de noblesse distinguée, comte et comtesse
de Perthes en Champagne.
Elle paraît rapidement "la plus fervente en
piété, de ses 6 sœurs… elle croît en vertu… au lieu de choisir quelque beau
gentilhomme parmi tant de beaux et gaillards Seigneurs qui désirent l’avoir
pour épouse… un incendie divin s’enflamme en elle, la donne toute à Jésus, dans
un esprit saint, elle est modèle de piété…".
Les sept sœurs " très pudiques vivent alors en
la règle et la doctrine de leur spirituel et digne Prélat saint Alpin… ne
respirant autre chose que la charité et le service de Dieu, s’employant en
aumônes vers les pauvres, en instruction vers les ignorants… ces Saintes filles
persistant en cette sainteté virginale, jusqu’au dernier soupir de leur vie…
".
Dans sa chronique de 1241, Albérix de
Trois-Fontaines raconte qu’en 1159, sous le pape Alexandre III, Henri de
Carenthie évêque de Troyes, et Louis VII le Jeune, roi de France, le comte de
Champagne Henri le Libéral " noble Prince Catholique en sa foi, dévot en
sa piété, magnifique en bonnes œuvres, a une vision d’une sainte Vierge nommée
Hoïlde… il lui semblait qu’il allait trébucher dans un puits profond, où il
courait péril de sa vie, il réclama Dieu pour y recevoir son assistance, mais
que soudain il aperçut cette sainte Vierge Hoïlde qui lui prêtait sa main
favorable et le retirait de ce lieu où il était en grand péril… en son cœur il
promit de l’honorer… le lendemain, il fait assembler des hommes bien versés en
l’histoire, auxquels il s’enquiert qui pourrait être cette Vierge appelée
Hoïlde… en quel lieu elle aurait saintement vécu, et où son corps était inhumé…
afin de l’honorer et la remercier… ayant retrouvé le saint corps, avec grand
honneur, il le fit transporter en l’église Collégiale Saint-Etienne pour y
faire connaître et glorifier la sainte par plusieurs miracles… ".
Il fait enfermer ces reliques dans un sac de cuir de
cerf et les place dans un vase en ivoire qu’il dépose dans la collégiale qu’il
a fondée près de son palais.
Particulièrement dévot à sainte Hoïlde qu’il
considère comme sa protectrice et celle de son comté, Henri le Libéral assigne
à la châsse de bois doré, couverte d’un parement de velours violet parsemé de
fleurs de lys d’or, qui lui a été offerte pour y déposer le vase en ivoire, une
place d’honneur, derrière le chœur.
Mais cette châsse ne suffit pas à la piété des
chanoines de Saint-Etienne, et en 1649, ils en commandent une en argent à un
orfèvre troyen, et en 1651, ils y transfèrent les reliques de la Vierge. Ils la
placent derrière l’autel de saint Pierre et saint Paul. Elle y reste jusqu’à la
Révolution et est détruite en 1794.
Henri le Libéral fait tailler " en figure de
pierre fort ancienne, la sainte Vierge tenant son fils, et le comte Henri
agenouillé à ses pieds. Derrière lui, saint Etienne, et de l’autre côté, sainte
Hoïlde, vierge, une palme à la main droite, un livre fermé à la main gauche…
", au-dessus de l’une des portes de l’église Saint-Etienne.
Un bras de la sainte est donné par le comte Henri II
à Agnès, veuve illustre du comte de Bar, sur son instante supplication, "
ayant ouï parler des grâces que Dieu faisait par elle… elle le fait enchâsser
et transporter dans un pieux monastère de Religieuses de l’ordre de Citeaux
qu’elle avait fait bâtir… ".
En 1790, il est transporté dans l’église
Saint-Antoine de Bar-le-Duc.
En 1641, le chapitre de Saint-Etienne donne au duc
d’Angoulême, par ordre de la reine Anne d’Autriche, un os de sainte Hoïlde,
pour être placé sous le maître-autel de l’église des Petites-Cordelières du
faubourg Saint-Germain, que ce prince avait fondé ainsi que le monastère.
A cette époque, on évoque sainte Hoïlde à Troyes,
pour obtenir la pluie. On descend alors sa châsse et l’expose à la vénération
des fidèles, ou bien, on la porte en procession dans la ville. Par exemple,
" au mois d’août 1678, il y avait plus de deux mois qu’il était tombé de
pluie et qu’il faisait une chaleur excessive…le chapitre fit descendre la
châsse et ordonna de faire des prières… à deux heures après midi, il plut en
abondance et on porta la châsse en procession…".
La procession de 1536 est faite à l’occasion du
jubilé accordé pour obtenir la paix entre le roi de France et l’empereur
Charles Quint.
Parmi les nombreux miracles, il y a ce Troyen "
ayant une fâcheuse maladie, il en devint plus mort que vif, ne pouvant mettre
un pied devant l’autre… le jour de la Sainte Hoïlde, il se fait transporter en
l’église St-Etienne, promettant qu’il l’honorerait et la visiterait… au même
moment, il se sentit allégé de son mal et, sans aucune aide ni bâton, il s’en
retourna en son logis, confessant à tout le monde que Dieu l’avait guéri par
les mérites de sainte Hoïlde ".
Lors du grand incendie de Troyes en
1530, " les Vénérables de St-Pierre apportèrent en procession le corps de
sainte Hoïlde… le feu bientôt après se vint à s’éteindre, tellement que sainte
Hoïlde coopéra par ses mérites à ce secours octroyé de Dieu à la ville de
Troyes. Dieu en soit loué pour jamais… ".
Aujourd’hui, il ne reste donc plus que le bras de
sainte Hoïlde, dans l’église Saint-Antoine de Bar-le-Duc.(anciennement église
des Augustins jusqu’à la Révolution)
La fête solennelle de notre sainte Hoïlde se fait le
dernier jour d’avril.
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