Au sortir de la Première guerre mondiale, un vaste
projet social est lancé pour la création d’une cité-jardin à la périphérie de
Reims : la Cité-Jardin du Chemin-Vert. Une église dédiée à saint Nicaise
est édifiée au cœur de ce « village » de plus de 600 maisons. Sa
décoration, s’inscrivant dans le renouveau de l’Art Sacré est confiée aux plus
grands artistes de l’époque. René Lalique, natif de Aÿ (Marne), proche de
Georges Charbonneaux, commanditaire du projet, reçoit la commande du cycle des
verrières, des luminaires et, plus tard, de la colombe eucharistique.
Pour les vitraux, il développe une technique
novatrice : le verre pressé-moulé. Le verres est coulé dans un moule
préalablement sculpté et passé sous une presse qui permet d’imprimer le motif
dans l’épaisseur de la matière. La forme et les nuances de couleurs de cet ange
agenouillé résultent donc uniquement des différences d’épaisseur du verre. Le
contraste entre l’ange et le fond est accentué par un traitement dépoli du
verre sur les parties en creux, faisant ressortir la transparence du vêtement
ou le moelleux des plumes de l’aile qui retombent sur la jambe. La composition
du verre de Lalique reste encore mal connue : la couleur jaune ambrée qui
en émane diffuse une lumière chaude et tamisée, propre à créer une atmosphère
de recueillement.
Lalique reprit cette technique par la suite pour
réaliser de grands ensembles comme les portes du palais du prince impérial du
Japon à Tokyo en 1932.
Exposé à la Cité du Vitrail de Troyes.
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