Jusqu’au XIVe siècle, ni le bourg de Saint-Germain ni celui
de Lépine n’étaient pourvus d’église. Par conséquent, les habitants devaient se
rendre au hameau de Linçon pour la célébration des offices, seul hameau à
posséder son lieu de culte. Cependant, après 400 ans de service, le monument a
été démoli en raison de son état devenu trop délabré. C’est à ce moment-là que
furent érigées les églises de Saint-Germain et de Lépine autour desquelles fut
aménagé un cimetière.
L’église de Lépine se présente sous forme de croix latine,
elle est constituée d’une nef à vaisseau unique, d’une abside à trois pans et
d’un fin clocher à la croisée du transept.
A l’entrée du sanctuaire, la confrérie de Saint Vincent a
déposé sa bannière et son bâton dont la chapelle abrite le Diacre de Saragosse,
livre et grappe de raisin en mains.
L’édifice n’est pas protégé au titre des Monuments
historiques ; en revanche il possède des verrières classées depuis 1913 qui
relatent la vie et le martyre de Sainte-Marguerite. La verrière au sud est une
composition réalisée par Gaston Vinum en 1935, elle représente Saint Pouange et
Saint Barthélémy.
Renfermant quelques sculptures du XVIème siècle, ce sont surtout
ses vitraux de la même époque qui sont classés Monuments Historiques en 1913,
notamment une verrière de la Légende de Sainte Marguerite qui date de 1545. Les
vitraux ont été déposés et sont à l’abri dans les locaux de la vitrailliste
Flavie Flament-Petit. Aucun ordre de restauration n’a été donné.
Restée en la possession des habitants du hameau pendant
plusieurs siècles, l’église passa propriété de la commune de St Germain au
début du XXème siècle.
En novembre 2006 un « Arrêté portant interdiction d’accès
à l’église de Lépine pour raison de sécurité en cas de danger grave ou imminent
est publié » car l’édifice est dans un état de délabrement avancé. Depuis,
celle-ci n’est plus ouverte au public,
des étais soutiennent l’ensemble.
Menaçant de s’effondrer, la flèche du clocher de l’église a
été déposée, vendredi 12 septembre 2025 sous le regard ébahis des élus et de
quelques habitants. Une première étape de mise en sécurité de l’édifice et des
alentours avant une rénovation globale encore au stade d’étude. La flèche mesure 7 m pour un poids de
2,5 tonnes, elle ne surplombera plus le hameau avant plusieurs décennies. En
début de matinée, les couvreurs spécialisés de l’entreprise Didier Glais ont
procédé à la dépose minutieuse de la structure au pied de l’édifice du XVIe.
Muette depuis des décennies pour cause d’insécurité, la cloche suspendue au beffroi remplace celle qui a été descendue à la révolution. Néanmoins, elle est très parlante, elle porte l’inscription suivante :
L’AN 1804 J’AI ÉTÉ BENIE PAR Mr FRANÇOIS VERNIER, PRETRE DESSERVANT LEPINE ET NOMMEE MARIE PAR Mr LEGER PARMENTIER PROPRIETAIRE A LEPINE ET PAR M e MARIE-ANNE BAUDIN EPOUSE D’ANTOINE GILLIER AUSSI PROPRIETAIRE EN CE LIEU. NICOLAS BEZANCON ADJOINT ; JEAN JAILLANT ET JEAN BARROIS FABRICIEN