lundi 9 juin 2025

Mots et Mystères : L’univers du vocabulaire religieux

 


 

Mots et Mystères : Une plongée dans le vocabulaire sacré

Les mots portent en eux des histoires, des traditions, et des symboles qui résonnent à travers les siècles. Dans l’univers religieux, chaque terme est une porte ouverte sur une signification plus profonde, un concept spirituel, une pratique ancienne ou une architecture marquée par la foi.

Cette liste rassemble des termes qui façonnent les lieux de culte, le quotidien des croyants et les notions essentielles du sacré. De l’abbatiale au cénotaphe, en passant par la cathèdre, chaque mot révèle un pan de l’histoire religieuse et spirituelle.

Plongeons ensemble dans ces mots et mystères, où chaque définition porte un fragment d’éternité.

ABBATIALE : est une église appartenant à une abbaye, c’est-à-dire un monastère dirigé par un abbé ou une abbesse. Elle joue un rôle central dans la vie monastique, servant de lieu de prière et de célébration des offices religieux pour la communauté des moines ou moniales. Certaines abbatiales sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux, comme l’abbatiale de Saint-Denis, considérée comme le berceau de l’art gothique, ou l’abbatiale de Cluny, qui fut l’une des plus vastes églises de la chrétienté au Moyen Âge.

ABBAYE : Une abbaye est un monastère dirigé par un abbé ou une abbesse, où une communauté religieuse (moines ou moniales) vit selon une règle spécifique, comme celle de Saint Benoît pour les bénédictins. Elle est souvent composée de plusieurs bâtiments, notamment :

- L’église abbatiale, cœur spirituel de l’abbaye.

- Le cloître, un espace de méditation entouré de galeries couvertes.

- Le réfectoire, où les moines prennent leurs repas en silence.

- Le scriptorium, lieu où étaient copiés et conservés des manuscrits.

- Les cellules, chambres individuelles des moines ou moniales.

ABBÉ/CURÉ : Un abbé est un titre honorifique donné à certains prêtres catholiques. Il peut être utilisé pour désigner un prêtre diocésain, mais il est aussi le supérieur d’une abbaye ou d’un monastère. Historiquement, l’abbé dirigeait une communauté religieuse et veillait à la vie spirituelle des moines ou des moniales. Un curé, en revanche, est un prêtre qui a la charge d’une paroisse. Il est nommé par l’évêque et a pour mission de célébrer les sacrements, d’enseigner la doctrine catholique et de guider les fidèles de sa paroisse.                                           Donc, tous les curés sont des prêtres, mais tous les abbés ne sont pas forcément curés !

ABBESSE : Dans les abbayes ou certains monastères de femmes, nom donné à la moniale élue Supérieure, par les membres de sa communauté. Historiquement, certaines abbesses avaient des prérogatives importantes, notamment la gestion de vastes domaines et une influence notable dans la société.

Avant la Révolution française, les religieuses élisaient leur abbesse par scrutin, mais dans les abbayes de fondation royale, le souverain pouvait intervenir dans la nomination. Certaines abbesses étaient issues de la noblesse et jouissaient d'un statut élevé, dirigeant des communautés influentes et parfois même mixtes, comme à Fontevraud, où elles supervisaient à la fois des religieuses et des religieux.                                                                                            L'Abbaye royale de Fontevraud est un exemple emblématique : fondée en 1101, elle était dirigée par des abbesses dès 1115, et plusieurs d'entre elles étaient issues de familles royales, comme les Bourbons. Ces abbesses avaient des responsabilités administratives et spirituelles, veillant à la gestion des terres et des privilèges de l'ordre monastique.

ABSIDE : extrémité en demi-cercle située derrière le chœur, généralement dirigée vers l’est (l’Orient). Elle est souvent de forme arrondie ou polygonale et peut être visible de l’extérieur ou intégrée dans un volume carré. L’abside est un élément clé où se trouve souvent le maître-autel. Elle peut être accompagnée de chapelles absidiales ou absidioles, qui sont de petites absides secondaires disposées autour de l’abside principale

ABSIDIOLE : abside secondaire; se dit des chapelles rayonnantes autour du chœur.

ABSTINENCE : privation volontaire dans un contexte religieux, est souvent associée à une forme de discipline spirituelle. Elle peut prendre plusieurs formes selon les traditions :

- Abstinence alimentaire : Dans le catholicisme, par exemple, il est recommandé de s'abstenir de viande certains jours, notamment le vendredi pendant le Carême2.

- Abstinence sexuelle : Certaines religions prônent la chasteté avant le mariage ou même une abstinence totale pour les religieux qui ont fait vœu de célibat.

- Abstinence de substances : Certaines communautés religieuses, comme les adventistes ou les mormons, évitent la consommation d'alcool et de tabac pour des raisons de santé et de spiritualité.

 ANACHORÈTE : moine vivant dans une solitude complète. L'anachorétisme s'est développé dès l'Antiquité, notamment en Égypte, où des ermites comme Saint Antoine le Grand ont marqué l'histoire du monachisme chrétien. Ces solitaires vivaient souvent dans des grottes ou des cellules isolées, parfois rattachées à une église.                                                   Aujourd'hui, le terme peut aussi désigner une personne qui mène une vie austère et retirée, loin des distractions du monde moderne

ARC : courbe décrite par une voûte formée par un ou plusieurs arcs de cercle.  

LES DIFFÉRENTS ARCS (d’après leur courbure intérieure, on peut avoir ces principaux types d’arcs) :

À double rouleau : Arc ayant une double rangée de claveau.

Boutant : Maçonnerie, en forme d’arc, élevée à l’extérieur d’un édifice pour soutenir un mur en reportant la poussée des voûtes sur une culée (massif résistant).; c’est une des caractéristiques de l’architecture gothique.

D’ogive : Arc diagonal bandé sous une voûte et en marquant l’arête.

Doubleau : Arc en saillie sous l’intrados d’une voûte.

En accolade : Arc composé de deux courbes symétriques alternativement convexes et concaves.

En anse de panier : Arc formé d’un grand segment de cercle relié aux montants par deux segments de circonférences plus petits.

En fer à cheval : Arc, où les extrémités dépassent le demi-cercle, caractéristique de l’architecture arabe.

En lancette : Arc en ogive dont la portée, ou la distance séparant les deux piédroits, est réduite.

En plein cintre : Arc en demi-cercle.

En tiers point : Arc brisé dans lequel on peut inscrire un triangle équilatéral.

Rehaussé : Arc dont les premiers claveaux forment un alignement vertical (comme un prolongement des colonnes sur lesquelles il repose) avant de se rejoindre, de sorte que sa hauteur est supérieure à son diamètre.

Surbaissé : Arc moins haut que large dont la courbe est de forme elliptique.

Surhaussé : Arc en forme de demi-cercle, plus élevé que le plein cintre.

Trilobé : Arc composé de trois lobes.

Triomphal : Arc marquant la transition entre la nef et le chevet.                

ARCADE : ensemble d’arcs maçonnés reposant sur des piliers ou des colonnes.

ARCHEVÉCHÉ : L'archevêché est la résidence officielle ou l'administration d'un archevêque. C'est souvent le siège d'un archidiocèse, où se déroulent les affaires administratives et religieuses liées à son territoire ecclésiastique. Dans certains pays, l’archevêché peut être un bâtiment historique, chargé d’histoire et de symboles religieux. Il abrite généralement les bureaux de l’archevêque et peut servir de lieu de réunion pour le clergé. Certains archevêchés sont aussi des lieux de culte, avec une chapelle ou une cathédrale à proximité.

ARCHEVÊQUE : haut dignitaire de l'Église catholique qui dirige un archidiocèse, une circonscription ecclésiastique plus importante qu'un diocèse classique. Il a une autorité particulière sur les évêques de sa province ecclésiastique, mais sans pouvoir direct sur eux.. Son rôle est principalement d’organiser la coopération entre les diocèses de sa province. Dans l’Église catholique, un archevêque est souvent à la tête d’un archidiocèse, qui est un diocèse ayant une importance particulière. Certains archevêques sont également métropolitains, ce qui signifie qu’ils supervisent une province ecclésiastique et portent le pallium, un insigne honorifique. Certains archevêques reçoivent aussi le titre de primat, qui leur confère une prééminence historique ou honorifique sur les autres évêques d'un pays. Et bien sûr, il y a les cardinaux-archevêques, qui peuvent participer à l’élection du pape !

ARCHIDIACRE : archidiacre est un dignitaire ecclésiastique qui joue un rôle clé dans l'administration d'un diocèse. À l'origine, il était le bras droit de l'évêque, chargé de superviser le clergé, d'assurer la discipline ecclésiastique et de veiller à la bonne gestion des biens de l'Église.

- Époque médiévale : L'archidiacre était une figure influente, parfois juste après l'évêque en importance. Il administrait la justice, visitait les paroisses et corrigeait les abus.

- Perte d'influence : À partir du XIIe siècle, son autorité a diminué avec l'apparition de l'Officialité diocésaine et du vicaire général.

- Aujourd'hui : Son rôle est devenu essentiellement honorifique, mais il reste une figure historique importante dans l'organisation ecclésiastique.

 ASCÈSE : désigne une discipline de vie visant à se détacher des plaisirs matériels pour atteindre un idéal spirituel ou moral. Elle implique souvent une forme de privation volontaire, comme le jeûne, la solitude ou la méditation, afin d’élever l’âme et renforcer la volonté. Dans la tradition chrétienne, l’ascèse est pratiquée par les moines et les ermites, mais elle existe aussi dans d'autres spiritualités, comme le bouddhisme ou l'hindouisme, où elle prend la forme de méditation profonde ou de renoncement aux biens terrestres.

ARÊTE : angle saillant formé par une voûte avec une autre voûte ou un mur. Voûte d’arêtes : voûte composée de deux berceaux se coupant en angle droit.

ARMARIUM : est une niche ou une armoire murale utilisée dans les églises et monastères pour ranger des objets liturgiques ou des manuscrits. Dans les monastères, il servait à stocker les livres lus par les moines, souvent placés dans le cloître. Avec l'augmentation du nombre de volumes, ces niches ont évolué en véritables bibliothèques, appelées scriptoria

BAIE : ouverture ou fenêtre.

 BALDAQUIN : Le baldaquin, dans l'architecture religieuse, est une structure décorative placée au-dessus d'un autel, d'un trône ou d'une statue sacrée. Il est souvent soutenu par des colonnes et peut être richement orné. À l'origine, il servait à mettre en valeur l'autel principal des églises, comme dans la basilique Saint-Pierre de Rome, où le célèbre baldaquin de Bernini domine majestueusement.

 Son symbolisme est profond : il rappelle la tente sacrée du Temple de Jérusalem et peut être comparé à la houppah juive, utilisée lors des mariages. Il marque ainsi un espace sacré où le divin rencontre l'humain.

BANC D’ŒUVRE : Il s'agit d'un banc de prestige, souvent décoré et bénéficiant d'un certain confort (velours, coussins, etc.). Il était généralement placé face à la chaire à prêcher et parfois surmonté d'une croix. C’était la place réservée des personnes notables et du conseil de fabrique constitué formé de laïques, les marguilliers chargés des biens matériels de l’église, des ornements, du mobilier, et des sommes destinées à leur entretien. Certains étaient des personnages importants de la paroisse, d’autres étaient élus, d’autres bénévoles.

 BAPTISTÈRE : baptistère est un édifice chrétien destiné à la célébration du baptême. Il est souvent indépendant ou situé à proximité d'une église ou d'une cathédrale. À l'origine, les baptistères comportaient une piscine baptismale creusée dans le sol, permettant le baptême par immersion, une pratique courante chez les premiers chrétiens.

Avec le temps, la taille des fonts baptismaux a été réduite et intégrée directement dans les églises, notamment à partir du XIIe siècle, lorsque le baptême par infusion (verser de l'eau sur la tête) a remplacé l'immersion. Ces fonts baptismaux sont généralement placés dans une chapelle latérale dédiée à Saint Jean-Baptiste, le saint patron du baptême

 BARLONG : de forme rectangulaire.

 BAS-CÔTÉ : ou collatéral, nef latérale de la cathédrale.

 BASILIQUE : Titre honorifique donné par le pape à certains sanctuaires. Toutes les basiliques ont comme insignes spécifiques le pavillon — également appelé ombrellino — et le tintinnabule, qui sont placés dans le chœur.

On distingue deux sortes de Basiliques : Mineure ou Majeure.

Le titre de basilique majeure (latin : basilica maior) est donné à 4 basiliques catholiques situées à Rome et au Vatican : la basilique Saint-Jean-de-Latran, la basilique Saint-Pierre, la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et la basilique Sainte-Marie-Majeure.

Toutes les autres basiliques de par le monde sont obligatoirement Mineures.

 BAS-RELIEF : est une technique de sculpture où les figures se détachent légèrement du fond, sans être totalement en trois dimensions. Contrairement au haut-relief, où les éléments sont plus saillants, le bas-relief reste plus discret et intégré à la surface sur laquelle il est sculpté.

 BEFFROI : tour qui abrite des cloches et qui, dans l’architecture religieuse, peut être associée à une église ou une cathédrale. Contrairement aux clochers classiques, les beffrois ont souvent une fonction civique en plus de leur rôle religieux. Ils servaient à signaler les heures, à appeler les fidèles à la prière, mais aussi à alerter la population en cas de danger.

Dans certaines régions, notamment en Flandre et dans le nord de la France, des beffrois d’église ont été construits, témoignant des relations entre le pouvoir civil et religieux. Ces tours imposantes sont parfois intégrées aux édifices religieux, mais elles peuvent aussi être indépendantes.

 BÉNÉDICTIN : Les Bénédictins sont des moines chrétiens qui suivent la règle de Saint Benoît de Nursie, fondée vers 529. Leur devise est "Ora et labora" ("Prie et travaille"), mettant l'accent sur une vie équilibrée entre prière, travail manuel et étude.

L'ordre bénédictin a eu une influence majeure sur la culture et l'économie médiévales, notamment grâce à la préservation des manuscrits et au développement des monastères. Aujourd’hui, il existe encore de nombreuses abbayes bénédictines à travers le monde, où les moines continuent de vivre selon cette tradition spirituelle.

 BÉNÉFICE : désigne une dotation attribuée à un clerc, souvent sous forme de revenus ou de possessions foncières, en échange de ses services dans l'Église. Il pouvait être associé à un office religieux, comme une cure, un prieuré ou une abbaye.

Autrefois, les bénéfices ecclésiastiques étaient une source de revenus pour le clergé, mais ils pouvaient aussi donner lieu à des abus, notamment lorsqu’ils étaient transmis héréditairement ou accordés à des personnes non religieuses.

 CANONIAL : se rapporte aux canons de l'Église catholique ou aux chanoines. Il peut désigner ce qui est conforme aux règles ecclésiastiques ou ce qui concerne la vie des chanoines, notamment dans le cadre des chapitres religieux et des maisons canoniales.

Par exemple, une maison canoniale est une demeure réservée aux chanoines, et les heures canoniales sont les prières récitées à des moments précis de la journée dans la tradition monastique.

 - Les heures canoniales : Ce sont les prières récitées à des moments précis de la journée par les religieux et les chanoines.

- Les maisons canoniales : Logements attribués aux chanoines, souvent situés près des cathédrales.

- Le droit canonial : Ensemble des lois et règlements qui régissent l'Église catholique.

 CARDINAL : haut dignitaire de l'Église catholique, choisi par le pape pour l'assister dans le gouvernement de l'Église. Il fait partie du Collège des cardinaux, qui joue un rôle essentiel dans la gouvernance de l'Église et l'élection du pape lors du conclave.

 Rôle et fonctions des cardinaux

 - Conseillers du pape : Ils l'aident à prendre des décisions importantes sur la doctrine et l'administration de l'Église.

- Membres de la Curie romaine : Certains cardinaux dirigent des dicastères (équivalents des ministères) au Vatican.

- Électeurs du pape : Lorsqu'un pape décède ou renonce à sa charge, les cardinaux de moins de 80 ans participent au conclave pour élire son successeur.

 Symboles distinctifs : Ils portent la pourpre cardinalice, une couleur rouge qui rappelle le sang versé par le Christ.

 Le titre de cardinal remonte au Moyen Âge et a évolué au fil des siècles. À l'origine, les cardinaux étaient des membres du clergé de Rome, chargés d'élire le pape. Leur rôle s'est renforcé avec le temps, et aujourd'hui, ils sont répartis dans le monde entier, exerçant leur mission dans leur diocèse ou au Vatican.

 Les cardinaux, qui sont des hauts dignitaires de l'Église catholique, vivent généralement dans des résidences adaptées à leurs fonctions ecclésiastiques. Leur lieu de résidence dépend de leur mission et de leur position au sein de l'Église :

 À Rome : Les cardinaux qui travaillent au Vatican, notamment ceux qui occupent des postes dans la Curie romaine, résident souvent dans des palais ecclésiastiques ou dans des appartements situés au sein du Vatican. Certains peuvent habiter à la Casa Santa Marta, où réside également le pape.

 Dans leur diocèse : Un cardinal qui est archevêque d'un grand diocèse habite généralement dans l'archevêché de sa ville. Par exemple, le cardinal-archevêque de Paris réside dans la Maison Diocésaine.

 Dans des établissements religieux : Certains cardinaux, surtout ceux à la retraite ou sans charge diocésaine spécifique, peuvent vivre dans des monastères, séminaires ou autres bâtiments religieux.

 CATHÉDRALE : est une église majeure, souvent imposante par son architecture, qui abrite le siège épiscopal, c'est-à-dire le lieu de résidence et d'autorité d'un évêque. Elle joue un rôle central dans la vie religieuse d'un diocèse et est souvent ornée de magnifiques vitraux, de sculptures et d'une grande nef.

 CATHÈDRE : est un siège liturgique réservé à l’évêque, symbolisant son autorité spirituelle et son rôle d’enseignement dans son diocèse. Son nom vient du grec kathedra, qui signifie “siège”.

Dans les Églises primitives, la cathèdre était placée derrière l’autel, dans l’abside, à l’image du siège du magistrat dans les basiliques civiles romaines. Au Moyen Âge, avec l’évolution de l’architecture religieuse, elle fut déplacée sur le côté du chœur, souvent à gauche, là où l’Évangile était lu.

Depuis le Concile Vatican II, l’Église catholique a la liberté de positionner la cathèdre où elle le souhaite, souvent sur une estrade surélevée derrière l’autel.

La cathèdre représente l’autorité épiscopale, mais aussi la mission d’enseignement de l’évêque. C’est de là que vient l’expression “ex cathedra”, qui signifie “avec l’autorité infaillible du Pape”.

 CELLIER : salle aménagée pour entreposer les provisions du monastère. Souvent située dans l’aile ouest du cloître, elle faisait partie de l’aile des frères convers.

 CELLULE : désigne la petite pièce où vit un moine ou une moniale dans un monastère. C’est un espace de recueillement et de solitude, propice à la méditation et à la prière. Elle est généralement simple, avec un lit, une table, et quelques objets essentiels à la vie monastique.

Le terme est aussi utilisé pour évoquer la cellule d’un ermite vivant retiré du monde. Un lieu où l’on cherche à s’élever spirituellement loin des distractions extérieures.

 CÉNOBITE : est un moine vivant en communauté, contrairement à un ermite qui mène une vie solitaire. Ce terme vient du grec koinobios, qui signifie “vie en commun”. Les cénobites suivent une règle monastique et partagent leur quotidien dans un monastère, souvent sous l'autorité d'un abbé.

On retrouve ce mode de vie chez les Bénédictins, les Cisterciens et d’autres ordres monastiques. Une vie basée sur la prière, le travail et la méditation !

 CÉNOTAPHE : est un monument funéraire élevé à la mémoire d’une personne ou d’un groupe de personnes, sans que les corps des défunts y soient enterrés. Il sert souvent d'hommage commémoratif et peut être situé dans un lieu symbolique, comme un champ de bataille, une église ou un cimetière.

 CHAIRE : est une tribune surélevée d'où le prêtre ou le prédicateur prononçait autrefois son sermon. Elle était conçue pour améliorer la visibilité et l'audibilité du discours.

 Caractéristiques principales :

 - Position élevée : Souvent adossée à un pilier ou placée dans la nef.

- Accès par un escalier : Permettant au prédicateur de monter et de s'adresser à l'assemblée.

- Abat-voix : Une structure au-dessus de la chaire qui amplifie la voix.

- Décor sculpté : Certaines chaires sont richement ornées de motifs religieux et symboliques.

- Historiquement, la chaire était un élément central des églises, notamment après le Concile de  Trente (XVIe siècle), qui a renforcé l'importance de la prédication. Aujourd'hui, elles sont rarement utilisées, mais restent des témoins précieux de l'art religieux.

 CHANOINES : prêtres diocésains regroupés auprès du siège épiscopal. Ils constituent le chapitre de la cathédrale avec la charge, notamment, de réciter en commun l’office. Ce sont les chanoines « séculiers », à ne pas confondre avec les chanoines « réguliers », vivant en communauté sous l’autorité d’une règle.

 CHANOINE RÉGULIER : religieux vivant en communauté en conservant un ministère extérieur.

 CHANOINE SÉCULIER : prêtre diocésain tenu à la récitation de l’office au chœur

 CHAPELLE : édifice religieux, souvent plus petit qu’une église, qui peut être indépendant ou intégré à un autre bâtiment, comme un château, un monastère ou même un hôpital. Elle sert généralement de lieu de culte, de prière ou de recueillement.

 Il existe plusieurs types de chapelles :

 - Les chapelles privées, utilisées par une famille noble ou une communauté religieuse.

- Les chapelles votives, construites en remerciement pour une protection ou un miracle.

- Les chapelles funéraires, qui abritent des tombes ou des sépultures. Elle peut être intégrée à une église ou être un bâtiment indépendant situé dans un cimetière.

Certaines chapelles funéraires célèbres incluent la chapelle Médicis à Florence et la chapelle royale de Dreux, qui abrite les tombes des membres de la famille d'Orléans.

 CHAPELLE AXIALE : chapelle hors murs, à l’arrière de la cathédrale, dans l’axe de la nef.

 CHAPELLES RAYONNANTES : ou absidioles, petites chapelles qui s’ouvrent sur le déambulatoire.

 CHAPITEAU : partie supérieure d'une colonne ou pilier, souvent ornée de sculptures et de motifs symboliques. Il peut être décoré de motifs bibliques, floraux, imaginaires ou géométriques.

 CHAPITRE : Le chapitre est une assemblée de religieux ou de clercs qui se réunit pour délibérer sur des questions spirituelles, administratives ou disciplinaires.

 Il existe plusieurs types de chapitres :

 - Chapitre monastique : Réunion des moines ou des nonnes d'un monastère pour discuter des affaires internes et de la vie communautaire.

- Chapitre cathédral : Assemblée des chanoines d'une cathédrale, qui assiste l'évêque dans la gestion du diocèse.

- Chapitre général : Réunion des représentants d'un ordre religieux pour prendre des décisions importantes à l'échelle de l'ordre.

- Chapitre provincial : Assemblée régionale d'un ordre religieux.

 Historiquement, le chapitre était un moment clé de la vie monastique, où les moines lisaient et commentaient un passage de la règle de Saint Benoît avant de discuter des affaires du monastère. Dans l'Église catholique, les chapitres cathédraux avaient aussi un rôle politique et administratif, parfois même en élisant l'évêque.

 CHÂSSE : est un reliquaire précieux conçu pour conserver les reliques d'un saint ou d'une sainte. Elle peut être en bois, en pierre ou en métal, souvent richement décorée avec des ornements en or, argent et pierres précieuses.

 Caractéristiques principales :

 - Forme de coffre ou de tombeau, parfois inspirée de l'architecture religieuse.

- Ornements sculptés, représentant des scènes bibliques ou des motifs symboliques.

- Présence dans les églises et cathédrales, exposée à la vénération des fidèles.

- Utilisation lors de processions, notamment lors des fêtes religieuses.

 CHEVET : le « chef », la « tête » de l’église, son extrémité orientale au-delà du chœur. On désigne en général par chevet l’architecture extérieure du monument.

 CHŒUR : partie de l’église où se déroule l’action liturgique. On désigne par l’expression « moine de chœur» le moine qui est prêtre et peut célébrer la messe, contrairement au frère convers, qui reste dans la nef.

 CHIMERE : sont des créatures fantastiques souvent représentées dans l'architecture gothique. Elles sont particulièrement célèbres sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, où elles ont été ajoutées au XIXe siècle par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, les chimères sont purement décoratives et incarnent un univers médiéval empreint de mystère et de surnaturel. Ces sculptures, souvent grotesques et inquiétantes, représentent des créatures hybrides mêlant plusieurs animaux ou figures démoniaques. Elles étaient conçues pour recréer une atmosphère fantastique et symboliser les forces du mal observant la ville depuis les hauteurs de la cathédrale.

Leur présence sur des édifices religieux peut aussi être interprétée comme une mise en garde contre les péchés et les illusions du monde terrestre. Elles rappellent que la cathédrale est un refuge spirituel, un lieu où l'on peut se protéger des influences néfastes.

 CINTRE : courbe intérieure d’une voûte. Un arc « en plein cintre » est un arc en demi-cercle.

 CISTERCIEN : Les cisterciens sont des moines et moniales appartenant à l'ordre cistercien, fondé en 1098 par Robert de Molesme à l'abbaye de Cîteaux. Cet ordre monastique catholique est une réforme des bénédictins, mettant l'accent sur une vie austère, le travail manuel et la prière.

 Principales caractéristiques :

 - Simplicité et austérité : Les cisterciens rejettent le luxe et privilégient une architecture épurée.

- Travail manuel : L'agriculture et l'artisanat sont essentiels à leur mode de vie.

- Spiritualité centrée sur le Christ : Leur règle suit celle de Saint Benoît, avec une forte insistance sur la prière et la méditation.

- Expansion rapide : Grâce à Bernard de Clairvaux, l'ordre s'est répandu dans toute l'Europe au XIIe siècle.

 L'ordre cistercien existe aujourd'hui sous deux formes :

 - Les cisterciens de la commune observance, qui suivent une vie monastique traditionnelle.

- Les cisterciens de la stricte observance, aussi appelés trappistes, qui adoptent une discipline encore plus rigoureuse.

 Les abbayes cisterciennes sont célèbres pour leur beauté sobre et leur harmonie avec la nature, comme Fontenay, Clairvaux ou Le Thoronet.

 CLAIRE-VOIE : rangée de fenêtres se situant au-dessus de la nef.

 CLÉ DE VOÛTE : est la pierre centrale située au sommet d'une voûte ou d'un arc, qui assure la stabilité de l'ensemble en répartissant les forces vers les éléments adjacents ; taillée en biseau, placée au sommet de la voûte pour équilibrer ses poussées.  Elle est souvent ornée de sculptures ou de motifs décoratifs, en particulier dans les cathédrales gothiques.                 Sans clé de voûte, la structure perd son équilibre et peut s'effondrer—c'est une belle métaphore pour ce qui est essentiel dans la vie

CLOCHES* : elles jouent un rôle essentiel dans la tradition chrétienne. Elles servent à appeler les fidèles à la prière, à marquer les événements religieux comme les baptêmes, mariages et funérailles avec le glas (sauf pour les clercs), et à rythmer la journée avec des sonneries comme l’angélus. L’Angélus est une prière chrétienne traditionnelle de l’Église catholique, récitée trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Elle commémore l’Annonciation, lorsque l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle va concevoir Jésus. Historiquement, les cloches étaient aussi utilisées pour signaler des dangers, comme les incendies ou les invasions, grâce au tocsin.

CLOÎTRE : est une galerie couverte comportant quatre côtés ouverts sur un jardin ou une cour. Il sert de lieu de méditation et de circulation pour les moines, reliant les espaces communautaires comme l’église, la salle du chapitre et le réfectoire.

COLLÉGIALE : est une église qui possède un chapitre de chanoines, mais sans évêque, contrairement à une cathédrale. Ces chanoines se réunissaient pour chanter l'office divin et accomplir des fonctions liturgiques solennelles. En France, il existe environ 500 collégiales, qui sont aujourd'hui souvent devenues des églises paroissiales.                                     Historiquement, ces églises étaient dotées de ressources matérielles suffisantes, souvent grâce à des donations de seigneurs ou de riches bourgeois, qui espéraient ainsi assurer leur salut.

COLLATÉRAL : est un vaisseau latéral situé de part et d'autre de la nef centrale d'une église. Il permet d'agrandir l'espace intérieur et de contrebuter la poussée des voûtes.            Les collatéraux peuvent être surmontés de tribunes et sont souvent renforcés par des contreforts à l'extérieur. Dans certaines églises romanes, ils atteignent la même hauteur que la nef, ce qui les distingue des bas-côtés, qui sont plus bas.

COMMENDE : (du latin commendare, confier). À l’origine, dans l’attente de la nomination d’un titulaire, on confiait la charge des églises, abbayes etc., à des clercs séculiers. Cette pratique donna lieu à des abus : on accordait comme récompense à des clercs ou des laïques la jouissance des revenus d’un office, sans que les bénéficiaires aient à assumer les obligations religieuses correspondantes.

CONTREBUTER : action de soutenir une voûte ou un mur par des contreforts pour neutraliser la poussée en sens contraire.

CONTREFORT : est un élément architectural utilisé pour renforcer la stabilité des murs d'un édifice, notamment dans l'architecture religieuse. Il s'agit d'une masse de maçonnerie saillante qui absorbe la poussée des voûtes et des arcs, empêchant ainsi les murs de s'effondrer sous leur propre poids.                                                                                                                                           Les contreforts sont particulièrement présents dans l'architecture romane et gothique. Dans le style roman, ils sont souvent massifs et peu décorés, tandis que dans le gothique, ils sont affinés et parfois associés à des arcs-boutants, qui permettent de mieux répartir les forces.

CONVERS : Les convers étaient des religieux qui vivaient dans les monastères mais qui n'étaient pas des moines pleinement ordonnés. Leur rôle était souvent plus tourné vers le travail manuel et les tâches pratiques, comme l'agriculture, l'artisanat ou l'entretien des bâtiments.

Dans les ordres cisterciens, par exemple, les convers avaient une place essentielle, permettant aux moines de se consacrer davantage à la prière et à l'étude. Ils suivaient une règle monastique mais avec des obligations moins strictes que celles des moines de chœur.

COUPOLE ou DÔME : voûte hémisphérique ou polygonale. La coupole peut être soit sur pendentifs (sorte de triangles sphériques), soit sur trompes (petites voûtes placées dans les angles).

COUVENT : est un établissement religieux où des clercs ou des religieuses vivent en communauté, mais contrairement aux monastères, il est souvent plus ouvert sur le monde. Le terme vient du latin conventus, qui signifie "assemblée, communauté". Souvent situé en ville, il accueille des ordres religieux non monastiques. Les ordres mendiants, comme les franciscains et les dominicains, ont popularisé les couvents à partir du XIIIe siècle. Certains sont célèbres pour leur architecture et leur histoire, comme le couvent des Cordeliers de Reims ou celui des Récollets de Rouffach

CROISÉE DU TRANSEPT : intersection de la nef et du transept.

CROISÉE D’OGIVES : intersection de deux arcs d’ogive au sommet d’une voûte. C’est l’élément caractéristique du style gothique.

CROISILLONS : nord et sud, ils forment les bras du transept.

CRYPTE : elle sert souvent de fondation à une église ou à une cathédrale. est un espace souterrain ou semi-enterré situé sous une église, souvent sous le chœur. Elle servait principalement à abriter des reliques ou des sépultures de saints et martyrs, renforçant ainsi le caractère sacré du lieu.                                                                                                                              Les cryptes ont connu un développement important à l'époque carolingienne, puis romane, avant de devenir moins fréquentes à l'époque gothique.                                                        Elles pouvaient être conçues sous différentes formes : cryptes annulaires, cryptes à couloir, ou cryptes à salle, selon leur fonction et leur architecture. Certaines étaient accessibles aux pèlerins, permettant la vénération des reliques, tandis que d'autres étaient plus secrètes et réservées aux clercs.

CUL-DE-FOUR : est une voûte en forme de demi-coupole, utilisée principalement pour couvrir les absides des églises et des basiliques. Son nom vient de sa ressemblance avec le fond d’un four à pain. Cette structure architecturale était courante dans l’Antiquité et a perduré jusqu’à la fin de la période romane, avant de disparaître avec l’essor du style gothique. Il servait souvent de support à des représentations du Christ ou de scènes bibliques.

CUL-DE-LAMPE : élément de support en surplomb dont la forme rappelle le dessous d’une lampe d’église.

CULÉE : élément de maçonnerie qui neutralise par sa masse les poussées des arcs-boutants.

DALLE FUNÉRAIRE : est une plaque de pierre posée au-dessus d'une sépulture, souvent intégrée dans le dallage d'une église ou d'une cathédrale. Elle peut porter une épitaphe, une effigie gravée du défunt ou des symboles religieux représentant son passage vers l'au-delà. Dans l'art médiéval, ces dalles étaient conçues pour matérialiser les trois espaces religieux : la Terre, le Purgatoire et le Ciel. L'effigie du défunt flottait souvent entre ces mondes, illustrant son voyage spirituel.

Le Moyen-Âge est la période de l’imaginaire par excellence et celle du langage de l’image et de sa signification symbolique. Mais contrairement aux autres « imaigiers » comme le vitrailliste et plus encore l’enlumineur qui va inonder ses œuvres d’animaux extraordinaires sortis du fond de l’imaginaire créatif, l’artisan tombier ou graveur d’images restera très sobre. L’effigie n’est pas particulièrement représentative du physique même du défunt car le temporel doit s’effacer devant le spirituel.

La terre

La Terre est généralement représentée par des animaux sur lesquels jamais le défunt ne s’appuie car il vient déjà de quitter la terre. Ces animaux ne sont pas morts car ils conservent les yeux ouverts. Lorsqu’il n’y a pas d’animal, les pieds flottent sans appui.

Le purgatoire

L’effigie flotte en fait dans cet espace intermédiaire appelé « purgatorium », le purgatoire, une notion ancienne qui ne prit véritablement son essor que vers le XIIème siècle. Le défunt n’est plus alors soumis à ce « choix manichéen » entre l’enfer et le ciel. Il va pouvoir réparer ses fautes en parcourant cette étape grâce aux prières qui lui seront destinées. Nous verrons que cette notion de purgatoire va jouer un rôle très important dans le choix de l’emplacement de la tombe. En fait, le purgatoire est ici moins représenté par cet espace mal défini compris entre la terre et le ciel que  par l’effigie qui ne touche plus le sol et semble ainsi flotter dans le temps et dans l’espace.

Le ciel

Au-dessus du purgatoire, est figuré le ciel bien circonscrit par contre entre le cadre du bandeau et les arcatures gothiques où deux anges thuriféraires attendent le défunt. Si l’on s’appuie sur un sermon pour la Toussaint qu’aurait fait, vers 1202, le pape Innocent III (1198-1216), les deux séraphins représenteraient les deux Testaments, et le centre de la dalle les trois armées avec l’Eglise triomphante dans le Ciel, l’Eglise militante sur terre où se tient l’animal, et, entre les deux où flotte le défunt, l’Eglise « qui gît dans le Purgatoire ». Cette notion de purgatoire est donc très importante car il sera possible d’en accélérer le passage grâce aux prières des vivants. Ces prières vont se multiplier sur les lieux de pèlerinages dont le nombre va croître durant cette période, d’une part en raison d’une grande déforestation qui facilite le développement des voies de communication, et d’autre part devant la multiplication des miracles réalisés par des Saints ainsi consacrés. Leurs reliques se retrouvent donc dans de nombreux villages ou hameaux. Placées généralement sous l’autel de chœur, elles sont souvent exposées à proximité, de façon à pouvoir être mieux vénérées par les fidèles. Où peut-on trouver meilleur endroit pour bénéficier pleinement des prières des pèlerins ? Dans le chœur de l’église ! D’où le très grand intérêt d’être inhumé à proximité de façon à pouvoir bénéficier du maximum de prières dites par les vivants pour le salut des morts...

Les détails symboliques

Dans l’effigie de cette période médiévale, nombreux sont les éléments à forte signification symbolique. Ils seront toujours en rapport avec la prière et la mort.

La tête  est droite et de face, dite  « en majesté ». Les traits sont réguliers, symétriques, un peu impersonnels et ne sont pas représentatifs des traits réels du défunt, qui importent peu.  Cette position s’accorde bien avec l’expression du visage et la position générale du corps qui est en repos.

 Les yeux  peuvent être ouverts ou fermés :

a- Ouverts le plus souvent, ils précisent l’impression contemplative du regard dans ce visage figé. Les yeux semblent immobiles « regardant tout mais ne se fixant sur rien ». Le défunt apparaît ainsi devant Dieu sous ses meilleurs traits, jeune, d’un âge voisin de 33 ans, comme celui du Christ au moment de sa mort.

b- Fermés, ils n’ont pas ici la signification du sommeil ou de la cécité, mais celle de la mort.

La bouche, lorsqu’elle est accompagnée des yeux fermés signifiant la mort, peut donner au faciès un rictus caractéristique avec souvent, une barbe qui apparaît en raison de la sécheresse des tissus, préfigurant l’altération des traits. Sinon, elle conserve une certaine neutralité grave.

Les mains  sont jointes, paume contre paume, les doigts tendus orientés vers le haut, reposant contre la poitrine, cette position signant une disposition intérieure profonde de respect et dévotion envers Dieu. Ces mains sont nues, car ne peuvent porter de gants, que le pape ou les évêques dans cette attitude de prière. Les chevaliers ont généralement les mains occupées à porter leurs armes ou écu. Cependant, dans la collection présentée (voir notre Galerie), Robert d’Aubigny, Dreue d’Eguilly (dont la lance est maintenue le long du corps par le coude et l’écu suspendu à la ceinture) et Eudes de Domois (qui n’a ni lance ni écu), se présentent les mains jointes devant le Seigneur. Les membres du clergé ont tous les mains jointes quand ils ne tiennent pas un livre de prière.

DÉAMBULATOIRE : galerie de circulation entourant le chœur et reliant ainsi les bas-côtés. Il s’ouvre souvent sur des chapelles rayonnantes et permet la circulation des moines et des pèlerins sans gêner l’office.

DIACRE : est un ministre ordonné de l'Église catholique, dont le rôle est centré sur le service, la liturgie et la charité. Le mot "diacre" vient du grec diaconos, qui signifie "serviteur".

Les missions du diacre :

- Service liturgique : Il assiste le prêtre lors des célébrations, proclame l'Évangile et peut présider des baptêmes et des mariages.

- Service de la Parole : Il prêche et enseigne, aidant à transmettre la foi aux fidèles.

- Service de la charité : Il s'engage auprès des plus démunis et des personnes en difficulté, incarnant l'esprit de solidarité chrétienne.

Il existe deux types de diacres :    

 - Le diacre permanent, qui reste diacre toute sa vie et peut être marié.

- Le diacre transitoire, qui est en chemin vers la prêtrise et sera ordonné prêtre après une période de formation.

Depuis plusieurs siècles et jusqu'au Concile de Vatican II, le diaconat ne subsistait plus dans l'Église latine qu'au titre d'étape vers le ministère de prêtre.

Le Concile Vatican II restaure le diaconat permanent en 1964, "non en vue du sacerdoce mais en vue du service".

On précise diacre "permanent" pour faire la distinction avec le diacre qui va devenir prêtre. Il peut donc être célibataire ou marié.

Les hommes qui reçoivent l'ordination comme "diacres permanents" sont appelés, sauf rares exceptions, à exercer le ministère diaconal toute leur vie.

 DIOCÈSE : Un diocèse est une circonscription territoriale de l'Église catholique placée sous l'autorité d'un évêque. Chaque diocèse est centré autour d'une cathédrale, qui est l'église principale où l'évêque exerce son ministère.

En France, il existe plus de 90 diocèses, chacun ayant son propre fonctionnement et ses paroisses. Par exemple, le Diocèse de Troyes organise des événements religieux, des pèlerinages et des horaires de messe pour la communauté locale.

 DORMITION : du latin dormitio (sommeil, sommeil éternel, mort). C’est l’illustration architecturale ou picturale de la mort de la Vierge ; sa mort n’étant qu’une espèce de sommeil (la croyance de la montée au ciel de son corps porte le nom d’Assomption).

DROIT CANON : Le droit canonique est l'ensemble des règles et lois qui régissent l'organisation et le fonctionnement des Églises chrétiennes, notamment l'Église catholique, les Églises orthodoxes et anglicanes. Il définit les normes concernant la foi, la discipline ecclésiastique, les sacrements et la gouvernance de l'Église.

Dans l'Église catholique, le Code de Droit Canonique est la référence principale et couvre des sujets variés comme les obligations des fidèles, les offices ecclésiastiques et les règles administratives. Historiquement, le droit canonique s'est développé à partir des décisions des conciles et des papes, formant un corpus juridique influent dès le Moyen Âge.

Voir : Archives du Vatican

ÉBRASEMENT : ouverture qui se situe entre le mur et la fenêtre.

ÉCHAUGUETTE : petite tourelle de guet sur un mur.

ÉCOINÇON : ouvrage de menuiserie ou de maçonnerie qui épouse l’angle de deux murs.

EGLISE HALLE : Une église-halle est un type d'église où la nef centrale et les collatéraux ont la même hauteur, créant un espace homogène et ouvert. Contrairement aux basiliques traditionnelles, où la nef centrale est plus haute et éclairée par des fenêtres hautes, l'église-halle reçoit la lumière indirectement par les nefs latérales. Ce style architectural est particulièrement répandu en Allemagne et dans certaines régions de France, notamment en Alsace et en Lorraine.

L'église-halle se distingue par ses colonnes élancées qui soutiennent directement les voûtes, donnant une impression de fluidité et d'unité spatiale. Elle est souvent associée aux ordres mendiants, qui privilégiaient des espaces vastes et ouverts pour la prédication.

ENFEU : Un enfeu est une niche funéraire à fond plat pratiquée dans les murs d’un édifice religieux, comme une église ou un cloître, pour abriter un tombeau. Il dérive de l’arcosolium antique et était souvent réservé aux dignitaires laïcs ou ecclésiastiques souhaitant transmettre une mémoire politique ou spirituelle.                                                                                 L’enfeu peut être surmonté d’une arcade gothique ou d’une voûte d’ogive, et il est parfois décoré de sculptures funéraires, de gisants ou de bas-reliefs représentant le défunt. Aujourd’hui, il existe aussi des enfeus contemporains dans certains cimetières, utilisés comme alternative aux caveaux traditionnels.

ENTRELACS : Les entrelacs sont des motifs décoratifs formés de lignes entrecroisées. On les retrouve notamment dans les manuscrits enluminés médiévaux, les sculptures romanes et les vitraux gothiques.                                                                                                             Dans la tradition chrétienne, les entrelacs symbolisent l'éternité et l'interconnexion du divin et du monde terrestre. Ils sont particulièrement présents dans l'art celtique, où ils représentent l'infini et la continuité spirituelle. Les nœuds celtiques sont un exemple célèbre de ces motifs, souvent associés à des significations mystiques

ERMITE : du grec erêmos, désert qui donna en latin eremita, “celui qui vit dans la solitude”souvent pour des raisons spirituelles ou philosophiques. Dans la tradition chrétienne, les ermites sont des religieux qui mènent une vie de prière et de méditation dans la solitude, loin des distractions du monde.

Quelques caractéristiques des ermites :

- Isolement volontaire : Ils vivent souvent dans des grottes, des cabanes ou des ermitages.

- Vie ascétique : Leur quotidien est marqué par la prière, le travail manuel et la méditation.

- Origine historique : Les premiers ermites chrétiens sont apparus dès le IIIe siècle, notamment en Égypte avec Saint Antoine le Grand.

- Opposé au cénobitisme : Contrairement aux moines vivant en communauté, les ermites privilégient la solitude.

 L'érémitisme existe aussi dans d'autres traditions religieuses, comme le bouddhisme et l'hindouisme, où certains ascètes choisissent une vie de contemplation et de détachement du monde

ÉVÊCHÉ : résidence officielle d'un évêque, située généralement dans la ville où se trouve la cathédrale du diocèse. Il abrite les bureaux administratifs du diocèse et sert de centre de gouvernance pour l'Église locale.

- Siège épiscopal : L'évêché est le lieu où l'évêque exerce son autorité spirituelle et pastorale.

- Administration diocésaine : Il accueille les services qui gèrent les affaires du diocèse, comme les vocations, la catéchèse et les œuvres caritatives.

- Patrimoine historique : Certains évêchés sont de véritables joyaux architecturaux, comme l'ancien évêché de Troyes, qui joue un rôle important dans la vie religieuse locale.

 ÉVÊQUE : dignitaire de l'Église catholique qui dirige un diocèse et veille sur la communauté chrétienne locale. Il est considéré comme le successeur des apôtres et joue un rôle essentiel dans la transmission de la foi.

Ses principales missions :

- Gouvernance spirituelle : Il guide les fidèles, enseigne la doctrine et veille à la cohésion de l'Église.

- Administration des sacrements : Il célèbre des sacrements comme la confirmation et l'ordination des prêtres et diacres.

- Supervision du clergé : Il est assisté par des prêtres, des diacres et des vicaires généraux pour gérer le diocèse.

 - Engagement pastoral : Il peut convoquer un synode diocésain pour définir les orientations de l'Église locale.

 Évêque diocésain

L’évêque diocésain est le premier enseignant, sanctificateur et berger du peuple de Dieu. La plupart des évêques reçoivent un diocèse à guider spirituellement, en s’assurant que les prêtres, les diacres, les agents de pastorale et les catéchistes de leur diocèse prêchent l’Évangile et enseignent une saine doctrine

 Le titre d’un évêque peut être titulaire, auxiliaire, coadjuteur ou émérite.

 Évêque in partibus (titulaire)

Évêque titulaire qui n’a pas de diocèse propre à gouverner et qui est titulaire d’un ancien siège épiscopal.

 Évêque auxiliaire

Dans les diocèses très importants, l'évêque diocésain peut-être assisté d'un ou de plusieurs évêques auxiliaires.

 Évêque coadjuteur :

C’est le titre porté par un évêque qui a reçu un rôle spécifique en vue d’aider l’évêque diocésain dans ses obligations diocésaines.

Normalement, un coadjuteur succède à l’évêque diocésain lorsque celui-ci part en retraite ou meurt.

 Évêque émérite

Quand un évêque atteint 75 ans, il demande à déposer la charge de son diocèse.

Quand elle est acceptée par le pape, il devient évêque émérite.

 L'évêque réside généralement dans un évêché, situé dans la ville où se trouve sa cathédrale, qui est le siège de son autorité. Son rôle est à la fois spirituel, administratif et pastoral, et il est souvent impliqué dans des questions sociales et éthiques.

 EXEMPTION : désigne l’autonomie juridique d’un monastère ou d’un ordre par rapport à l’instance qui devrait normalement en être responsable. Libération d'une personne ou d'une institution de certaines obligations ou de l'autorité d'un supérieur hiérarchique. Dans l'Église catholique, elle permet à certaines abbayes ou diocèses de relever directement du pape plutôt que d'un évêque local.

FABRIQUE / ŒUVRE : La fabrique d'église était une institution chargée de gérer les biens matériels et financiers d'une paroisse. Elle s'occupait de l'entretien des édifices religieux, du mobilier liturgique et des dépenses liées au culte. Avant 1905, en France, les conseils de fabrique étaient composés de clercs et de laïcs qui administraient les fonds provenant des quêtes, des dons et des loyers. Après la séparation de l'Église et de l'État, ces conseils ont disparu, sauf en Alsace-Moselle, où ils existent encore sous un statut particulier.

L'Œuvre : L'œuvre paroissiale, quant à elle, désigne les activités caritatives et pastorales d'une paroisse. Elle peut inclure l'aide aux plus démunis, l'organisation de catéchèses, les missions d'évangélisation et le soutien aux communautés chrétiennes. Contrairement à la fabrique, qui gérait les finances et les bâtiments, l'œuvre est davantage tournée vers l'action sociale et spirituelle.

FLAMBOYANT : évolution tardive du style gothique de la fin du XIVe siècle jusqu’au XVIe siècle, avec multiplication et entrecroisement des nervure. Style flamboyant à la manière des flammes dans la souplesse des arcs et la forme des fenêtres. II se caractérise aussi par l’exubérance des décorations. 

Exemple marquant, la Cathédrale de Beauvais : Construite à partir de 1225, elle devait surpasser toutes les autres cathédrales gothiques de France, mais elle a connu plusieurs effondrements qui ont empêché son achèvement. Son chœur gothique est le plus haut du monde, atteignant 48,50 mètres sous voûte. De 1569 à 1573, sa tour culminait à 153 mètres, ce qui en faisait la plus haute construction humaine de l'époque. Elle abrite une horloge astronomique impressionnante, avec 68 automates représentant le Jugement dernier. Son architecture inachevée lui confère un charme unique, avec la juxtaposition de la Basse-Œuvre, vestige carolingien.

FRONTISPICE : Le frontispice d'une cathédrale désigne la façade principale de l'édifice, souvent richement ornée et conçue pour impressionner les visiteurs dès leur arrivée. Il peut inclure plusieurs éléments architecturaux emblématiques :

 - Le portail : L'entrée principale, souvent sculptée avec des scènes bibliques.

- Les tympans : Décorations en relief au-dessus des portes, illustrant des récits religieux.

- Les rosaces : Grandes fenêtres circulaires ornées de vitraux.

- Les tours : Structures imposantes qui encadrent la façade et donnent de la verticalité à l'ensemble.

 Chaque cathédrale possède un frontispice unique, reflétant son époque et son style architectural.

 FÛT : partie principale d’une colonne entre la base et le chapiteau.

 GÂBLE : motif ornemental de forme triangulaire encadrant l’arc d’une baie et généralement ajouré.

 GARGOUILLE : élément architectural sculpté qui sert à évacuer les eaux de pluie loin des murs d'un édifice. Typiques des cathédrales gothiques, elles prennent souvent la forme de créatures fantastiques ou monstrueuses, ajoutant une touche mystérieuse et décorative aux bâtiments.

 Caractéristiques des gargouilles :

 - Fonction pratique : Elles empêchent l'eau de ruisseler sur les façades et d'endommager la pierre.

- Formes variées : Animaux, figures humaines grotesques, créatures hybrides.

- Origine médiévale : Apparues au XIIIe siècle, elles se sont multipliées avec l'essor du gothique.

 Différence avec les chimères : Les chimères sont purement décoratives, tandis que les gargouilles ont une fonction d'évacuation de l'eau.

 GÉMINÉ : groupé par deux (fenêtres géminées, colonnes géminées … ).

 GISANT : Un gisant est une sculpture funéraire représentant un personnage couché, généralement sur son tombeau. Il est souvent associé à l'art chrétien médiéval et peut être sculpté en pierre, en marbre ou en métal.

 Les gisants peuvent être :

 - Vivants, montrant le défunt en prière ou paisible.

- Transis, représentant le corps en état de décomposition, comme dans certaines tombes royales du XIVe siècle.

- Gisants d'entrailles ou de cœur, où différentes parties du corps étaient inhumées séparément.

- Position allongée : Le défunt est représenté couché, parfois avec les mains jointes en prière.

- Expression sereine : Contrairement aux transis, qui montrent le corps en décomposition, les gisants affichent une attitude paisible.

- Présence sur les tombeaux royaux : De nombreux gisants célèbres se trouvent dans des abbayes comme Fontevraud, où reposent Richard Cœur de Lion et Aliénor d'Aquitaine.

- Évolution du style : Les gisants médiévaux étaient souvent debout dans leur représentation, avant d'adopter une posture plus réaliste à partir du XIIIe siècle.

- Le gisant est un élément clé de l'iconographie funéraire, témoignant du statut et de la piété du défunt

 GOTHIQUE : forme d’art architectural qui, succédant à l’art roman, s’est épanouie en Europe du XIIe siècle à la Renaissance. Il se caractérise essentiellement par la croisée d’ogives. Né en France, notamment avec la construction de la basilique Saint-Denis, ce style s'est rapidement diffusé à travers le continent. Voici ses principales caractéristiques :

 - Voûtes en ogive : Permettent une meilleure répartition du poids et des édifices plus hauts et plus élancés.

- Arcs-boutants : Structures extérieures qui renforcent les murs et permettent de grandes ouvertures.

- Rosaces et vitraux : Immenses fenêtres décorées qui diffusent la lumière et créent une atmosphère mystique.

- Élévation verticale : Les cathédrales gothiques sont souvent très hautes, avec des flèches et des tours impressionnantes.

- Décor sculpté : Tympans, gargouilles et statues ornent les façades et racontent des histoires religieuses.

- Parmi les édifices emblématiques du style gothique, on trouve Notre-Dame de Paris, la cathédrale d'Amiens et la cathédrale de Cologne. Ce style a connu un renouveau au XIXe siècle sous le nom de néogothique

 GRANGE : dépendance de l’abbaye dans laquelle on stockait les récoltes. Les granges monastiques étaient souvent de vastes bâtiments appartenant aux abbayes, jouant un rôle clé dans l'économie médiévale.

Un autre événement marquant lié à une grange est le massacre de Wassy en 1562, qui a marqué le début des guerres de Religion en France. Ce jour-là, des protestants célébraient leur culte dans une grange à Wassy, en Champagne, ce qui était contraire à l'édit de janvier autorisant les rassemblements uniquement hors des villes. Le duc de Guise et ses troupes ont attaqué cette assemblée, causant la mort de plusieurs dizaines de personnes

 GRÉGORIEN : Chant né au VIIIe siècle en milieu bénédictin et carolingien, il a été codifié sous le pape Grégoire Ier au VIe siècle et est caractérisé par une monodie a cappella en latin, suivant des modes musicaux anciens. Il a été écrit, à partir du XIVe, en notes carrées sur des portées de quatre lignes.

Le terme peut aussi être utilisé dans d'autres contextes :

- Le calendrier grégorien, instauré par Grégoire XIII en 1582 pour remplacer le calendrier julien.

- La réforme grégorienne, menée par Grégoire VII au XIe siècle pour renforcer la discipline ecclésiastique.

- Le trentain grégorien, une série de trente messes célébrées pour le salut d'une âme défunte.

 GRISAILLE : technique de peinture sur verre qui utilise principalement des nuances de gris pour créer des effets de lumière et d'ombre. Cette méthode, apparue au Moyen Âge, permet d'ajouter des détails subtils aux vitraux et de renforcer leur expressivité.

Caractéristiques du vitrail en grisaille :

- Utilisation d'oxydes métalliques : La grisaille est composée d'un pigment et d'un fondant qui adhère au verre après cuisson.

- Effets de relief et d'ombres : Elle peut être appliquée en couches successives pour créer des dégradés et des contrastes.

- Technique ancienne : Déjà utilisée au XIe siècle, elle servait à peindre des figures religieuses et des motifs décoratifs.

- Symbolisme : Souvent employée pour représenter des anges ou des scènes célestes, elle joue sur la transition entre lumière et obscurité.

 HEURES : Les heures dans l'Église font généralement référence à la Liturgie des Heures, aussi appelée office divin. Il s'agit d'un ensemble de prières quotidiennes récitées à différents moments de la journée pour sanctifier le temps.

Les heures canoniales sont au nombre de 7

- Matines (ou office des lectures) nocturne : avant l'aube.

et 6 diurnes

- Laudes : au lever du soleil, pour commencer la journée.

- Tierce, Sexte et None : prières de la matinée, du midi et de l'après-midi.

- Vêpres : en fin de journée, pour remercier Dieu.

- Complies : avant le coucher, pour confier la nuit à Dieu.

 INDULGENCE : remise de peines temporelles par l’autorité ecclésiastique (y compris celle du purgatoire), souvent obtenue en contrepartie de dons. Ce système fut dénoncé par Luther.

JUBÉ : tribune monumentale qui sépare le chœur liturgique de la nef dans certaines églises. Il servait autrefois à la lecture des Évangiles et aux chants liturgiques. Son nom vient de la formule latine "Jube, Domine, benedicere", qui signifie « Daigne, Seigneur, me bénir ».

Caractéristiques du jubé :

- Structure imposante : Souvent en pierre ou en bois, avec des sculptures détaillées.

- Fonction liturgique : Il permettait aux clercs de lire les textes sacrés depuis une tribune.

- Décorations riches : Certains jubés sont ornés de scènes bibliques et de motifs gothiques.

- Disparition progressive : À partir du XVIIe siècle, de nombreux jubés ont été démantelés.

 JANSÉNISME : Le jansénisme est un mouvement religieux et théologique qui s'est développé aux XVIIe et XVIIIe siècles, principalement en France. Il tire son nom de Cornelius Jansenius théologien néerlandais (1585-1638), évêque d'Ypres, dont l'ouvrage Augustinus (publié en 1640) a posé les bases de cette doctrine qui affirmait que Dieu n’accordait la grâce du salut qu’aux prédestinés qu’il avait choisi, les autres étant voués à la damnation.

Principales caractéristiques du jansénisme :

- Une vision stricte de la grâce : Inspiré des écrits de Saint Augustin, le jansénisme insiste sur la nécessité de la grâce divine pour obtenir le salut.

- Un rigorisme moral : Il prône une vie austère et une piété profonde, rejetant les pratiques jugées trop laxistes.

- Opposition aux jésuites : Les jansénistes critiquaient la casuistique des jésuites, qu'ils considéraient comme trop indulgente.

- Conflits avec l'Église et la monarchie : Condamné par plusieurs papes, notamment par la bulle Unigenitus en 1713, le jansénisme fut aussi combattu par Louis XIV, qui voyait en lui une menace politique.

Le jansénisme a marqué l'histoire religieuse et politique de la France, notamment à travers l'abbaye de Port-Royal, qui fut un haut lieu de ce courant. Il a aussi influencé des penseurs comme Blaise Pascal, dont les Provinciales défendent les idées jansénistes.

 LINTEAU : traverse horizontale de pierre ou de bois formant la partie supérieure d’une ouverture pour soutenir la maçonnerie.

LITRE FUNÉRAIRE : est une bande noire peinte ou tendue à l'intérieur ou à l'extérieur d'une église pour honorer un défunt, notamment sous l'Ancien Régime. Elle était souvent ornée des armoiries du défunt et pouvait faire le tour de l'édifice. Cette tradition était particulièrement utilisée pour les funérailles de personnalités importantes, comme les seigneurs ou les nobles.                                                                                                                Le droit de litre était une prérogative seigneuriale qui permettait aux familles nobles de faire apposer leurs armoiries sur les murs des églises où elles avaient un droit de patronage. Cette coutume s'est développée à partir du XIVe siècle et a été abolie à la Révolution française en 1791. Aujourd'hui, certaines litres funéraires subsistent, parfois cachées sous des badigeons ou derrière des éléments de mobilier.

LOBE : découpure ornementale, en arcs de cercle (bilobés, trilobés, quadrilobés), utilisée comme ornement de certains arcs et rosaces.

LUTRIN : est un pupitre utilisé dans les églises pour soutenir les livres liturgiques, notamment les antiphonaires et les missels. Il permet aux chantres et aux officiants de lire les textes sacrés avec aisance. Lutrin en forme d’aigle : Symbolise l’évangéliste Saint Jean.

MÂCHICOULIS : galerie située au sommet des tours ou des murs et percée d’ouvertures permettant de lancer des projectiles aux assaillants.

MANDORLE : vient du latin mandorla (amande). Forme ovale en peinture ou en sculpture qui entoure la Vierge sur son trône ou le Christ en majesté (en général sur le tympan d’un portail d’église).                                                                                                                       Elle symbolise la lumière divine et la gloire céleste, mettant en valeur la transcendance du personnage représenté. On la retrouve fréquemment dans les fresques des absides d'églises romanes et gothiques, ainsi que dans l'art byzantin. Contrairement à l'auréole, qui entoure uniquement la tête, la mandorle enveloppe tout le corps

MENEAU : montant ou traverse de pierre divisant une fenêtre.

MISÉRICORDE : petit renflement fixée sous l’abattant d’une stalle d’église qui permet aux chanoines (ou aux moines) de s’appuyer ou de s’asseoir pendant les offices, tout en ayant l’air d’être debout.

MOINE : du grec monos, seul. Les premiers moines ayant été des ermites, le mot a continué à s’appliquer aux diverses formes de la vie monastique.

MONACHISME : désigne à la fois l’état de vie de ceux qui se retirent loin du monde et l’institution monastique. Il recouvre la vie en communauté et la vie dans la solitude.

MONASTÈRE : est un lieu où une communauté religieuse vit selon une règle monastique, consacrant son temps à la prière, au travail et à la méditation. Il peut être habité par des moines ou des moniales, selon l'ordre auquel il appartient.                                         Historiquement, les monastères ont joué un rôle clé dans la préservation du savoir, notamment grâce aux scriptoria, où les moines copiaient des manuscrits. Certains sont devenus de véritables chefs-d'œuvre architecturaux, comme le monastère Sainte-Catherine du Sinaï.

MUR GOUTTEREAU : mur gouttereau est un mur latéral d'un édifice, généralement surmonté par un versant de toit portant une gouttière ou un chéneau. Il joue un rôle essentiel dans la gestion des eaux de pluie et la stabilité du bâtiment. Contrairement au mur pignon, qui est perpendiculaire à la toiture, le mur gouttereau est parallèle à celle-ci et reçoit directement l'écoulement des eaux.                                                                                                                                  Dans l'architecture religieuse, les murs gouttereaux sont souvent renforcés par des contreforts et peuvent être percés de baies pour laisser entrer la lumière. Leur conception a évolué au fil du temps, intégrant des techniques d'isolation et de drainage pour améliorer la durabilité des édifices.

NARTHEX : vestibule ou portique à l’entrée principale d’un édifice religieux (cathédrale, église)

NEF : corps principal d’une église ; elle est comprise entre la façade et le chœur. (Ressemble à la nef renversée d’un navire).

NÉO- GOTHIQUE : est un style architectural apparu au XVIIIe siècle en Angleterre, visant à faire revivre les formes médiévales gothiques. Il s'est développé avec la montée du romantisme, influencé par des figures comme Horace Walpole et William Beckford.

Caractéristiques du style néo-gothique :

- Inspiré du gothique médiéval : Arcs brisés, rosaces, gargouilles et flèches élancées.

- Utilisation dans les édifices religieux et civils : Basilique Sainte-Clotilde à Paris, Chapelle Royale de Dreux.

- Influence de Viollet-le-Duc : Restaurations de Notre-Dame de Paris et de la Cité de Carcassonne.

- Expansion en Europe et en Amérique du Nord : De nombreux bâtiments publics et églises adoptent ce style au XIXe siècle.

- Le néo-gothique a marqué l'architecture du XIXe siècle, mêlant nostalgie médiévale et innovations modernes.

 NERVURE : arête ou moulure saillante d’une voûte.

NOVICE : celui qui, après avoir été admis comme postulant, décide d’aller plus loin dans la vie religieuse; le novice porte l’habit. La durée du noviciat est fixée à deux ans sans engagement.

OCULUS : petite fenêtre arrondie ou œil-de-bœuf.

OGIVE : arc diagonal marqué d’une nervure de pierre saillante pour renforcer et soutenir la voûte.

PARVIS : espace situé devant l’église, C’est un lieu de transition entre le monde extérieur et le sanctuaire sacré, souvent utilisé pour les rassemblements, les cérémonies ou les processions.

PENDENTIF : portion de voûte sphérique située entre les grands arcs supportant le dôme ou la coupole

PHYLACTÈRE : est une banderole ou un ruban figurant dans l'iconographie médiévale chrétienne, sur lequel sont inscrites des paroles prononcées par un personnage représenté, comme un saint ou un ange. On le retrouve souvent dans les enluminures, les vitraux et les sculptures religieuses, où il sert à identifier les figures et à transmettre un message sacré. Dans le judaïsme, le terme désigne aussi une petite boîte contenant des passages de la Torah, que les fidèles attachent à leur bras et à leur front pendant la prière du matin.

PIÉDROIT : pilier encadrant un portail ou la naissance d’une arcade.

PIETÀ et/ou VIERGE DE PITIÉ : représentation de Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils Jésus-Christ au moment de la descente de croix, après sa crucifixion et avant sa mise au tombeau. Cette scène se distingue de celle de la Déploration du Christ qui représente, en plus du Christ et de sa Mère, les personnages présents au pied de la Croix. Certaines représentations de la Pietà incluent cependant l'apôtre Jean, Marie-Madeleine ou d'autres personnages de chaque côté de Marie, mais la grande majorité ne montre que Marie et son Fils.

PIGNON : triangle supérieur d’un mur dont le sommet supporte le faîtage.

PILASTRE : pilier rectangulaire engagé dans un mur et formant une légère saillie.

PINACLE : Le pinacle est un élément architectural typique de l'architecture gothique. Il s'agit d'un petit couronnement en forme de pyramide ou de clocheton, souvent orné de fleurons et de crochets, placé au sommet d'un contrefort, d'un pignon ou d'un arc-boutant

POLYLOBE : se dit d’un arc à plusieurs lobes.

PORCHE : élément architectural placé devant la façade de la cathédrale afin de protéger les fidèles et les sculptures des intempéries.

PORTAIL : ensemble architectural de la façade d’une cathédrale, comprenant la porte avec son ébrasement, son décor ou, au sens large, la partie de la façade monumentale dans laquelle s’ouvre cette porte.

PORTERIE : logement du portier, situé à l’entrée du monastère.

PORTIQUE : galerie couverte soutenue par deux rangées de colonnes ou par un mur et une rangée de colonnes, qui forme l’entrée de la cathédrale.

POUSSÉE : effort que fait une voûte par sa pesanteur contre les murs qui la soutiennent. La poussée d’une voûte est la pression qu’une demi-voûte exerce contre la demi-voûte opposée.

PRÊTRE : Fidèle catholique du sexe masculin constitué ministre sacré par le sacrement de l'ordre. Il lui appartient d'annoncer l'Évangile, et d'administrer les sacrements à l'exception du sacrement de l'ordre qui est du ressort de l'évêque.

- Archiprêtre : Titre attribué au curé du clergé de l’église principale d’une ville ou d’un ensemble de paroisses.

- Doyen : Titre donné, dans l'organisation de l'Église catholique à un curé responsable d'un secteur pastoral.

- Curé : Prêtre catholique placé à la tête d'une paroisse.

- Vicaire : Au sens habituel le mot est utilisé pour désigner, dans une paroisse, le collaborateur du curé. (du latin vicarius : suppléant, assistant)

PRIEUR CLAUSTRAL : Le prieur claustral est un moine qui occupe une fonction importante dans un monastère. Il est nommé par l'abbé ou l'abbesse pour les seconder dans l'administration et la gestion de la communauté religieuse. Son rôle est principalement spirituel : il veille à la régularité des pratiques monastiques, à la discipline des moines et à la fidélité aux observances religieuses. Dans certains ordres, comme les bénédictins et les cisterciens, le prieur claustral peut être assisté par un sous-prieur. Il joue un rôle clé dans le maintien de l'ordre et de la ferveur spirituelle au sein du monastère.

PRIEUR CONVENTUEL : Le prieur conventuel était un dignitaire de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, occupant une place importante avant la réforme de 1301. Il était le second personnage de l'ordre, juste après le grand maître, et jouait un rôle clé dans la vie spirituelle et religieuse de la communauté. À Rhodes, il faisait partie des huit baillis conventuels et avait même rang d'évêque. Son rôle ne se limitait pas à la gestion spirituelle : il supervisait les frères cléricaux, contrôlait la vie religieuse et s'occupait de l'administration des dîmes et de l'enseignement.                                                                                                                                               Le titre de prieur conventuel existe toujours, mais il est devenu plus rare et a évolué avec le temps. Aujourd’hui, il est parfois utilisé dans certaines communautés monastiques, comme à l’abbaye de Belloc, où le prieur conventuel joue un rôle de supérieur majeur, à l’instar d’un abbé.

PRIEURÉ : est un monastère placé sous l'autorité d'un prieur, qui peut être indépendant ou dépendant d'une abbaye plus importante. Historiquement, les prieurés étaient souvent fondés par des abbayes pour gérer des domaines fonciers et assurer une présence religieuse dans certaines régions.

Caractéristiques d'un prieuré :

- Dirigé par un prieur : Contrairement à une abbaye, qui est dirigée par un abbé.

- Peut être autonome ou dépendant : Certains prieurés sont des établissements secondaires d'une abbaye-mère.

- Rôle religieux et économique : Ils servaient à la prière, mais aussi à l'administration de terres et de ressources.

- Architecture variée : Certains prieurés sont de véritables joyaux historiques, comme le prieuré de Cayac, halte des pèlerins de Compostelle

 PRIEURALE : Une église prieurale est une église située au sein d'un prieuré, qui est une petite communauté monastique dépendant généralement d'une abbaye. Ces églises sont le cœur spirituel du prieuré, où les moines se réunissent pour la prière et les offices religieux. Elles suivent souvent la règle bénédictine, qui rythme la vie monacale avec plusieurs prières quotidiennes.

Certaines églises prieurales ont une architecture remarquable, comme la prieurale Saint-Pierre et Saint-Paul de Souvigny, qui mêle des styles roman et gothique. Elles pouvaient aussi être fortifiées au Moyen Âge pour protéger les moines et leurs biens contre les pillages.

 PRIMAT : Le titre de primat remonte dès les premiers temps de l'Église. Il était accordé à certains évêques et leur conférait un droit de juridiction ecclésiastique sur d'autres évêques ou archevêques d'une même région appelée primatie ou primauté.

Ce titre leur permettait également de célébrer le couronnement de rois.

Le "rang" du primat était situé entre celui d'un archevêque métropolitain et celui du pape.

 Il y avait trois primats en France :

 l'archevêque de Lyon, primat des Gaules

l'archevêque de Bourges, primat d'Aquitaine

l'archevêque de Rouen, primat de Normandie.

 Le premier et le dernier subsistent encore aujourd'hui.

Avec le temps, ce "pouvoir" a disparu et le titre n'est resté que purement honorifique.

 RÈGLE : Les règles des ordres religieux définissent le mode de vie des moines, moniales et religieux selon leur vocation spirituelle. Chaque ordre suit une règle spécifique qui encadre la prière, le travail et la vie communautaire.

Exemples de règles monastiques :

- Règle de Saint Benoît : Adoptée par les bénédictins, elle insiste sur l'équilibre entre prière, travail et étude.

- Règle de Saint Augustin : Suivie par les augustins et certains ordres mendiants, elle met l'accent sur la vie communautaire et la charité.

- Règle de Saint François : Les franciscains vivent selon la pauvreté et l'humilité, suivant l'exemple de François d'Assise.

- Règle cistercienne : Inspirée de Saint Benoît, elle prône une vie austère et un retour à la simplicité.

- Règle dominicaine : Les dominicains se consacrent à la prédication et à l'étude théologique.

Chaque règle façonne la spiritualité et l'organisation des communautés religieuses.

 RELIQUAIRE : coffret ou un réceptacle destiné à conserver des reliques, c'est-à-dire des objets ou des restes corporels associés à un saint ou une figure religieuse. Il peut être fabriqué en bois, en métal précieux, en pierre ou en verre, souvent richement décoré pour honorer la sainteté des reliques qu'il contient.

Types de reliquaires :

- Châsses : De grandes boîtes sculptées, souvent en or ou en argent.

- Bustes-reliquaires : Représentant la tête ou le buste du saint dont ils contiennent les reliques.

- Bras-reliquaires : En forme de bras, contenant un os ou une partie du membre du saint.

- Staurothèques : Destinées à conserver des fragments de la Vraie Croix.

Les reliquaires ont joué un rôle essentiel dans la dévotion chrétienne, notamment au Moyen Âge, où ils étaient exposés dans les églises et utilisés lors de processions. Certains sont de véritables chefs-d'œuvre d'orfèvrerie.

RELIQUES : partie du corps d’un saint et objets lui ayant appartenu offerts à la vénération des fidèles.

Types de reliques :

- Reliques corporelles : Ossements, dents, cheveux, sang.

- Reliques de contact : Vêtements, objets ayant appartenu au saint.

- Reliques indirectes : Objets liés à des événements sacrés (fragments de la Vraie Croix, colonne de la flagellation).

Le culte des reliques a joué un rôle majeur dans l’histoire religieuse, influençant la construction d’églises et le développement des pèlerinages. Certaines reliques sont célèbres, comme celles de Sainte Thérèse de Lisieux ou celles conservées à Saint-Denis

REMPLAGE : ensemble de pierres remplissant l’espace vide entre deux parements de mur ou servant d’armature aux vitraux des fenêtres ou des roses (rosaces).

RETABLE : À l’origine, vers la fin du IXe siècle, les autels chrétiens étaient dépouillés, car il était interdit d’y poser quoi que ce soit. Cependant, avec le temps, on a commencé à placer des reliques de saints et des objets liturgiques sur un rebord derrière l’autel, donnant naissance aux premiers retables.

Au XIe siècle, les retables deviennent de véritables panneaux sculptés ou peints, souvent imposants, servant à illustrer des scènes bibliques et à guider la prière des fidèles. Avec la réforme grégorienne, le prêtre célèbre la messe dos aux fidèles, et le retable devient un élément central du décor liturgique.

À partir du XIVe siècle, la peinture sur panneau se développe, donnant naissance aux triptyques et polyptyques, souvent accompagnés d’une prédelle et d’un couronnement. À la Renaissance, les plus grands artistes, comme Jan van Eyck ou Le Titien, réalisent des retables spectaculaires, parfois pliants, qui ne sont dévoilés qu’à des occasions spéciales comme Pâques ou Noël.

RINCEAU : arabesque sculptée ou peinte, de feuillages, de fleurs ou de fruits, servant d’ornement en architecture ou dans les arts décoratifs.

ROMAN : période architecturale qui va du Xe au XIIIe siècle, caractérisée par l’apparition des voûtes en pierre. Quelques caractéristiques :

- Murs épais et massifs : Les édifices romans sont souvent construits en pierre, avec des murs solides pour assurer leur stabilité.

- Voûtes en berceau et en arêtes : Ces techniques permettent de couvrir les nefs des églises et d'assurer une meilleure répartition du poids.

- Arcs en plein cintre : Contrairement aux arcs brisés du gothique, les arcs romans sont arrondis et confèrent une impression de robustesse.

- Petites ouvertures : Les fenêtres sont généralement étroites, ce qui donne aux édifices une atmosphère plus sombre et intime.

- Décor sculpté : Les tympans, chapiteaux et portails sont souvent ornés de sculptures représentant des scènes bibliques ou des motifs symboliques.

ROSACE : désigne une grande fenêtre circulaire ornée de vitraux, typique des cathédrales gothiques. Elle est souvent placée sur la façade ou dans les transepts et représente des motifs rayonnants, comme une fleur stylisée. On parle par exemple des rosaces de Notre-Dame de Paris.

ROSE : grande baie circulaire aménagée dans un mur, décorant les façades des cathédrales et apportant un éclairage naturel.

SALLE CAPITULAIRE : salle où se tient l’assemblée du chapitre. Souvent située près du cloître, avec des voûtes basses et une disposition favorisant l'écoute et la méditation

Caractéristiques principales :

- Lieu de réunion : Les moines ou chanoines s'y rassemblent quotidiennement.

- Lecture des règles : Un chapitre de la règle monastique est lu et commenté.

- Décisions communautaires : On y débat de l'organisation du monastère et des élections des abbés.

 SCRIPTORIUM : atelier où travaillaient les moines copistes, enlumineurs ou calligraphes (voir le film : le nom de la Rose)

Caractéristiques du scriptorium :

- Travail des moines copistes : Ils écrivaient à la main sur parchemin, souvent avec des plumes d'oie.

- Enluminures : Les manuscrits étaient décorés avec des motifs colorés et dorés.

- Organisation minutieuse : Chaque moine avait une tâche spécifique : écriture, correction, décoration.

- Lieu de préservation du savoir : Les scriptoria ont permis de conserver des œuvres antiques et médiévales.

 STALLES : Les stalles sont des rangées de sièges en bois situées dans le chœur des églises, cathédrales et abbayes. Elles sont destinées aux chanoines, moines et moniales, qui s'y installent pour chanter l'office divin.

STATUAIRE: désigne l’ensemble des statues qui y sont présentes ; en bois, en pierre ou en marbre, et certaines statues sont peintes ou dorées pour accentuer leur expressivité et leur symbolisme. Dans certaines églises, la statuaire est particulièrement riche et constitue un élément majeur du patrimoine religieux.

TAMBOUR : Le terme tambour dans le contexte des églises peut désigner plusieurs éléments architecturaux :

 Le tambour d'une coupole : Il s'agit de la base cylindrique ou polygonale qui soutient une coupole. Ce tambour peut être percé de fenêtres pour laisser entrer la lumière.

Le tambour d'entrée : Dans certaines églises, un vestibule circulaire appelé "tambour" peut être installé à l'entrée pour protéger du froid et du vent.

TÉTRAMORPHE : du grec tétra, quatre et morphé, forme. Représentation des quatre évangélistes sous leurs formes allégoriques, (l’homme pour Saint Matthieu, l’aigle pour saint Jean, le taureau pour saint Luc et le lion pour saint Marc). Cette représentation est inspirée de la vision d’Ezéchiel (Ez 1, 1-14) et par la description des quatre vivants de l’Apocalypse selon saint Jean.

TOMBEAU : monument funéraire imposant, souvent dédié à des figures historiques ou religieuses. Dans les cathédrales, ces tombeaux peuvent être ornés de sculptures, de gisants et de bas-reliefs représentant le défunt. Parmi les exemples célèbres, on trouve les nombreux tombeaux royaux de la basilique Saint-Denis, où reposent plusieurs rois et reines de France. Ces monuments sont souvent conçus pour refléter la grandeur et l'importance du personnage inhumé.

TOUR-LANTERNE : tour ajourée, de dimensions imposantes, qui s’élève à la croisée du transept et permet d’éclairer l’édifice par le haut.

TOUR-EUCHARISTIQUE : est une structure architecturale utilisée dans certaines églises pour abriter le Saint-Sacrement. Elle peut prendre la forme d'un tabernacle surélevé ou d'une colonne ornée, servant à mettre en valeur l'Eucharistie, qui est au cœur de la foi catholique.   Elle est placée près du maître-autel ou parfois posée au sommet d'un retable, et servant à conserver la réserve eucharistique et quelquefois les saintes huiles. C'est une des formes anciennes du tabernacle. Bien que ce terme ne soit pas couramment utilisé, il est parfois associé aux miracles eucharistiques, comme ceux exposés dans le diocèse de Tours. Ces miracles sont des événements où l'Eucharistie aurait manifesté une présence divine de manière visible, renforçant la dévotion des fidèles.

TRANSEPT : nef transversale qui coupe la nef principale et donne à l’édifice une forme de croix latine.

TRAVÉE : partie de la nef située entre deux colonnes ou deux piliers.

TRIFORIUM : galerie étroite située au-dessus des bas-côtés d'une église, ouvrant sur la nef principale par une série d'arcades. Il est souvent utilisé en architecture gothique et peut être ajouré ou aveugle, selon les époques et les styles. Dans certaines cathédrales, comme celle de Troyes, le triforium est particulièrement travaillé et contribue à l'élégance de l'élévation intérieure. Il ne sert pas à la liturgie, mais joue un rôle esthétique et architectural important.

TRUMEAU : En architecture religieuse, un trumeau est un pilier ou une colonne qui divise un portail en deux parties et soutient le linteau sur lequel repose le tympan. Cette disposition, apparue à la fin du XIe siècle, permettait de mieux organiser le passage des fidèles en créant deux flux distincts : un pour entrer et un pour sortir.                                                                     Dans l’architecture romane et gothique, le trumeau est souvent sculpté et orné de figures religieuses, comme des saints ou des scènes bibliques, ajoutant ainsi une dimension artistique et symbolique à l’entrée de l’édifice.

TYMPAN : espace sculpté en forme de demi-cercle situé entre le linteau et les voussures du portail. En architecture, le mot tympanum (du grec τύμπανον, signifiant "tambour") désigne la surface sculptée située au-dessus du portail d'une église. Il est souvent décoré de : scènes bibliques et joue un rôle symbolique en marquant le passage du monde profane à l'espace sacré.

VAISSEAU : nef de la cathédrale gothique. Si son centre est une nef, ce n’est pas seulement en raison de sa forme de coque renversée, c’est parce qu’elle symbolise la circulation de la vie spirituelle.

VERRIÈRE : baie garnie de vitraux.

VŒUX : engagement public, devant l’autorité de l’Église, par lequel le membre d’un ordre religieux s’engage à mettre en pratique les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Exemple : Vœu du roi Louis XIII à ND de Paris.

VOLÉE : arc-boutant à double volée, type d’arc-boutant comportant une pile intermédiaire avant la culée.

VOUSSURE : arc qui constitue l’archivolte surmontant le portail.

VOÛTE : est une structure architecturale courbe utilisée pour couvrir un espace, notamment dans les églises et cathédrales. Elle est souvent construite en pierre, en brique ou en béton et repose sur des murs ou des colonnes.

Types de voûtes dans les églises :

- Voûte en berceau : Forme simple en demi-cylindre, typique de l'architecture romane.

- Voûte d'arêtes : Résultat de l'intersection de deux voûtes en berceau, utilisée dès l'époque romane.

- Voûte d'ogives : Caractéristique du gothique, elle repose sur des arcs croisés et permet de grandes ouvertures.

- Voûte en étoile : Plus complexe, avec des nervures décoratives formant des motifs étoilés.

- Coupole : Voûte circulaire souvent utilisée dans les églises baroques et byzantines.

Les voûtes ont évolué au fil des siècles, passant de formes simples à des structures plus élaborées, permettant d'agrandir les espaces et d'améliorer la luminosité des édifices

 

 *CLOCHE : instrument liturgique et outil de communication

Née d’une alchimie complexe de la terre et du feu, la cloche convoque à l’assemblée chrétienne, accompagne parfois la célébration des offices religieux et rythme les étapes de la vie de la communauté monastique ou paroissiale. Elle rassemble les vivants dans le sentiment d’appartenir à une communauté bien identifiée.

Les usages liturgiques des cloches se sont multipliés dans la suite des temps, il en est qui sont spéciaux à certaines contrées.

L’usage premier de la cloche, du moins en Occident, semble être la convocation des chrétiens pour la prière. C’est cette fonction qui a permis leur généralisation progressive entre le VIe et le IXe siècle ; les règles monastiques anciennes ont contribué à cette diffusion mais la pratique se propagea vite dans les églises de paroisse.

La bénédiction fait des cloches un meuble d’église destiné à annoncer la célébration des offices. Elle est le signe sonore qui rassemble les chrétiens pour la liturgie mais le son de cet instrument s’adresse aussi à ceux qui ne peuvent pas y participer : dans les monastères, les tintements de la consécration permettaient aux frères convers qui ne participaient pas à la messe conventuelle de s’associer à la célébration. Autour des monastères, les fidèles étaient avertis que les religieux allaient s’adonner à la louange divine au fur et à mesure des différents offices de la journée.

Plusieurs cloches permettent d’avoir des sonneries cultuelles variées correspondant aux différentes cérémonies et au Temps liturgique (Temps ordinaire, Temps de Pénitence – Avent, Carême – Temps pascal…). Le nombre de cloches mises en volée varie selon le degré de solennité. Par exemple, pour un ensemble de 4 cloches, on aurait les volées suivantes :

Jours ordinaires : 1 cloche (La) Fêtes mineures : 2 cloches (Sol, La) Dimanches et Fêtes majeures : 2 cloches (Fa, la) Solennités mineures : 3 cloches (Fa, Sol, La) Solennités majeures (« Grandes fêtes ») : 4 cloches dont le bourdon, (plenum)

Ce « règlement des sonneries » dépend avant tout de l’évêque et non de l’autorité civile.

L’Angélus

L’Angélus est une prière en trois versets, suivie d’un Ave Maria. La sonnerie de l’angélus invite les chrétiens à s’associer à leur manière à la liturgie des heures. Cette sonnerie caractéristique se fait entendre habituellement trois fois par jour : matin, midi et soir ; cette sonnerie est caractérisée par : 3 fois trois coups puis volée d’une cloche (en général la plus petite) ou de plusieurs cloches. Il convient de veiller à bien espacer les coups et les séries (1 coup, silence de 5 secondes, etc.) puis un silence de 10 secondes avant la deuxième série et de même avant la troisième série puis lancement de la cloche en volée pendant 1 minute. Il faudrait dans le temps d’une série avoir le temps de réciter l’invocation et le repons ainsi que la récitation d’un Ave Maria.

Sacrements et événements de la vie. La cloche est aussi un outil de communication de masse. Dans une société où l’Église accompagnait par ses rites et ses sacrements les grandes étapes de la vie humaine, cette fonction restait encore étroitement liée à la liturgie. Il est d’usage de célébrer un baptême et un mariage par des sonneries joyeuses. Il en est de même pour les fêtes patronales.

Pour un défunt, la cloche rend, au contraire, un glas funèbre. La sonnerie pour les morts est inspirée d’une double pensée de foi : on invite ainsi les vivants à prier pour les défunts, on leur rappelle en même temps qu’ils mourront un jour et qu’ils doivent songer à préparer pour eux-mêmes ce passage redoutable.

On constate des coutumes différentes selon les lieux : la lenteur du rythme de frappe ou l’espacement entre les séries de coups, l’alternance plus ou moins systématique entre les cloches, le nombre de cloches utilisées introduisent des variantes régionales qu’il convient de prendre en considération.

Les deux formes les plus courantes en France sont :

Le glas tinté : tintement sur une cloche ou alternance sur plusieurs cloches ; aucune cloche n’est mise en volée.

Le glas romain : volée de cloche avec tintements alternés sur une ou plusieurs cloches entre chaque frappe du battant sur la cloche mise ainsi en volée

« Leur capacité à créer une ambiance festive, leur aptitude à signifier la tristesse et à permettre le deuil sont autant d’atouts pour témoigner de la foi que nos prédécesseurs ont gravées sur nos cloches » (Patrick Prétot, Les cloches : instrument liturgique et signal public, Chroniques d’Art sacré, n° 46, été 1996)

Plus généralement, la cloche prête sa voix pour traduire les sentiments de la population (Sonnerie exceptionnelle à l’occasion du décès d’une personnalité, par exemple).

Le silence des cloches

Le silence des cloches pendant les trois derniers jours de la Semaine Sainte. Quoiqu’on sonne en signe de deuil pour les défunts, l’anniversaire de la mort du sauveur est signalé à l’attention des chrétiens par le silence complet de toutes les cloches. Dès le VIIIe siècle, on cesse de sonner les cloches le Jeudi Saint pour n’en reprendre la sonnerie que le matin du jour de Pâques. C’est honorer la sépulture du Sauveur et le silence du tombeau dans l’attente de la glorieuse résurrection.

Le symbolisme des cloches

La cloche est l’instrument qui s’est substitué aux trompettes de la loi mosaïque. Elle convoque les fidèles autour du prêtre pour recevoir de sa bouche la Bonne parole. La cloche, à la fois maternelle et spirituelle, relie par ses ondes tout l’espace humanisé au sanctuaire, maison cosmique, lien entre le ciel et la terre. Selon Dom Baudot, les prières liturgiques invitent les fidèles à voir dans la cloche le modèle d’une âme contemplative : la cloche plane dans les airs au-dessus des bruyantes agitations du siècle. Le joug en bois qui sert à la suspendre représente la croix du sauveur. Elle symbolise le grand retentissement que doit avoir l’enseignement du Fils de Dieu. Nombre de liturgistes considèrent que le son des cloches est non seulement un écho à la voix des prédicateurs de l’Evangile, mais qu’il est « voix » :

Voix d’adoration : les cloches suspendues dans les airs sont des messagères célestes (Ps. 28 et 76) ;

Voix de louange : les cloches sont comme les ambassadrices de tous les êtres de la création que le Psalmiste invite à la reconnaissance (Ps. 148) ;

Voix de la pénitence : elles pleurent avec nous les malheurs que nous a apporté le péché ; elles crient pardon pour les âmes repentantes ;

Voix de la prière : au son de la cloche, l’âme s’élève comme d’elle-même vers le ciel d’où lui vient tout secours ;

Voix du temps qui s’écoule : la cloche nous rappelle qu’il faut employer utilement ce qui nous reste de vie sur cette terre pour préparer notre éternité.

La bénédiction des cloches

La pratique de la Bénédiction, pour les cloches, remonte probablement au IVe siècle ; le rite primitif date du VIIe siècle et se réduit à une formule d’exorcisme et une prière de bénédiction. Ce terme figure explicitement dans les premiers Sacramentaires (VIIIe siècle).

L’Eglise n’a jamais employé l’expression Baptême des cloches, communément admise dans le langage courant, parce qu’il n’y a pas là baptême dans le sens théologique de régénération de l’âme par la rémission du péché. La cérémonie de bénédiction des cloches comporte néanmoins une représentation des signes et des symboles du baptême. Très tôt l’Eglise donna aux cloches des noms de saints.

Le Livre des Bénédictions de 1988 a considérablement changé le rituel de la bénédiction de la cloche. Cette célébration est souvent intégrée au cours d’une liturgie eucharistique, ce qui est normal puisque la cloche convoque à l’assemblée chrétienne et rythme les étapes de la communauté paroissiale.

De droit commun, la fonction de bénédiction d’une cloche revient à l’évêque. Il peut cependant déléguer le vicaire général ou un simple prêtre.

 

 


La Pietà la plus connue est celle de Michel-Ange, 
statue en marbre qui se trouve dans la basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome. 

C'est une commande de 1497 par le cardinal français Jean Bilhères de Lagraulas, cardinal et ambassadeur de France auprès du pape. Elle était destinée à orner le monument funéraire du cardinal dans la chapelle des rois de France, Santa Petronilla de l’ancienne basilique Saint-Pierre.   
 Le 21 mai 1972, elle est sauvagement mutilée à coups de marteau par un déséquilibré hongrois, Lazlo Toth.                                                                                                               







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