Mots
et Mystères : Une plongée dans le vocabulaire sacré
Les mots portent en eux des histoires, des
traditions, et des symboles qui résonnent à travers les siècles. Dans l’univers
religieux, chaque terme est une porte ouverte sur une signification plus
profonde, un concept spirituel, une pratique ancienne ou une architecture
marquée par la foi.
Cette liste rassemble des termes qui façonnent les
lieux de culte, le quotidien des croyants et les notions essentielles du sacré.
De l’abbatiale au cénotaphe, en passant par la cathèdre, chaque mot révèle un
pan de l’histoire religieuse et spirituelle.
Plongeons ensemble dans ces mots et mystères, où
chaque définition porte un fragment d’éternité.
ABBATIALE :
est
une église appartenant à une abbaye, c’est-à-dire un monastère dirigé par un
abbé ou une abbesse. Elle joue un rôle central dans la vie monastique, servant
de lieu de prière et de célébration des offices religieux pour la communauté
des moines ou moniales. Certaines abbatiales sont de véritables chefs-d’œuvre
architecturaux, comme l’abbatiale de Saint-Denis, considérée comme le berceau
de l’art gothique, ou l’abbatiale de Cluny, qui fut l’une des plus vastes
églises de la chrétienté au Moyen Âge.
ABBAYE
: Une abbaye est un monastère dirigé par un abbé ou une abbesse, où une
communauté religieuse (moines ou moniales) vit selon une règle spécifique,
comme celle de Saint Benoît pour les bénédictins. Elle est souvent composée de
plusieurs bâtiments, notamment :
-
L’église abbatiale, cœur spirituel de l’abbaye.
-
Le cloître, un espace de méditation entouré de galeries couvertes.
-
Le réfectoire, où les moines prennent leurs repas en silence.
-
Le scriptorium, lieu où étaient copiés et conservés des manuscrits.
- Les cellules, chambres individuelles des moines ou
moniales.
ABBÉ/CURÉ :
Un abbé est un titre honorifique
donné à certains prêtres catholiques. Il peut être utilisé pour désigner un
prêtre diocésain, mais il est aussi le supérieur d’une abbaye ou d’un
monastère. Historiquement, l’abbé dirigeait une communauté religieuse et
veillait à la vie spirituelle des moines ou des moniales. Un curé, en revanche, est un prêtre qui a
la charge d’une paroisse. Il est nommé par l’évêque et a pour mission de
célébrer les sacrements, d’enseigner la doctrine catholique et de guider les
fidèles de sa paroisse. Donc, tous les curés sont des prêtres, mais tous les
abbés ne sont pas forcément curés !
ABBESSE :
Dans
les abbayes ou certains monastères de femmes, nom donné à la moniale élue
Supérieure, par les membres de sa communauté. Historiquement, certaines
abbesses avaient des prérogatives importantes, notamment la gestion de vastes
domaines et une influence notable dans la société.
Avant la Révolution française, les religieuses
élisaient leur abbesse par scrutin, mais dans les abbayes de fondation royale,
le souverain pouvait intervenir dans la nomination. Certaines abbesses étaient
issues de la noblesse et jouissaient d'un statut élevé, dirigeant des
communautés influentes et parfois même mixtes, comme à Fontevraud, où elles
supervisaient à la fois des religieuses et des religieux. L'Abbaye
royale de Fontevraud est un exemple emblématique : fondée en 1101, elle était
dirigée par des abbesses dès 1115, et plusieurs d'entre elles étaient issues de
familles royales, comme les Bourbons. Ces abbesses avaient des responsabilités
administratives et spirituelles, veillant à la gestion des terres et des
privilèges de l'ordre monastique.
ABSIDE
: extrémité en demi-cercle située derrière le chœur, généralement dirigée vers
l’est (l’Orient). Elle est souvent de forme arrondie ou polygonale et peut être
visible de l’extérieur ou intégrée dans un volume carré. L’abside
est un élément clé où se trouve souvent le maître-autel. Elle peut être
accompagnée de chapelles absidiales ou absidioles, qui sont de petites absides
secondaires disposées autour de l’abside principale
ABSIDIOLE
: abside secondaire; se dit des chapelles rayonnantes autour du chœur.
ABSTINENCE
: privation volontaire dans un contexte religieux, est souvent associée à une
forme de discipline spirituelle. Elle peut prendre plusieurs formes selon les
traditions :
-
Abstinence alimentaire : Dans le catholicisme, par exemple, il est recommandé
de s'abstenir de viande certains jours, notamment le vendredi pendant le
Carême2.
-
Abstinence sexuelle : Certaines religions prônent la chasteté avant le mariage
ou même une abstinence totale pour les religieux qui ont fait vœu de célibat.
-
Abstinence de substances : Certaines communautés religieuses, comme les
adventistes ou les mormons, évitent la consommation d'alcool et de tabac pour
des raisons de santé et de spiritualité.
ARC
: courbe décrite par une voûte formée par un ou plusieurs arcs de cercle.
LES DIFFÉRENTS ARCS (d’après
leur courbure intérieure, on peut avoir ces principaux types d’arcs) :
À
double rouleau : Arc ayant une double rangée de
claveau.
Boutant
: Maçonnerie, en forme d’arc, élevée à l’extérieur d’un édifice pour soutenir
un mur en reportant la poussée des voûtes sur une culée (massif résistant).;
c’est une des caractéristiques de l’architecture gothique.
D’ogive
: Arc diagonal bandé sous une voûte et en marquant l’arête.
Doubleau
: Arc en saillie sous l’intrados d’une voûte.
En
accolade : Arc composé de deux courbes symétriques
alternativement convexes et concaves.
En
anse de panier : Arc formé d’un grand segment de cercle
relié aux montants par deux segments de circonférences plus petits.
En
fer à cheval : Arc, où les extrémités dépassent le
demi-cercle, caractéristique de l’architecture arabe.
En
lancette : Arc en ogive dont la portée, ou la distance
séparant les deux piédroits, est réduite.
En
plein cintre : Arc en demi-cercle.
En
tiers point : Arc brisé dans lequel on peut inscrire
un triangle équilatéral.
Rehaussé
: Arc dont les premiers claveaux forment un alignement vertical (comme un
prolongement des colonnes sur lesquelles il repose) avant de se rejoindre, de
sorte que sa hauteur est supérieure à son diamètre.
Surbaissé
: Arc moins haut que large dont la courbe est de forme elliptique.
Surhaussé
: Arc en forme de demi-cercle, plus élevé que le plein cintre.
Trilobé
: Arc composé de trois lobes.
Triomphal
: Arc marquant la transition entre la nef et le chevet.
ARCADE
: ensemble d’arcs maçonnés reposant sur des piliers ou des colonnes.
ARCHEVÉCHÉ :
L'archevêché est la résidence officielle ou l'administration d'un archevêque.
C'est souvent le siège d'un archidiocèse, où se déroulent les affaires
administratives et religieuses liées à son territoire ecclésiastique. Dans
certains pays, l’archevêché peut être un bâtiment historique, chargé d’histoire
et de symboles religieux. Il abrite généralement les bureaux de l’archevêque et
peut servir de lieu de réunion pour le clergé. Certains archevêchés sont aussi
des lieux de culte, avec une chapelle ou une cathédrale à proximité.
ARCHEVÊQUE :
haut dignitaire de l'Église catholique qui dirige un archidiocèse, une
circonscription ecclésiastique plus importante qu'un diocèse classique. Il a
une autorité particulière sur les évêques de sa province ecclésiastique, mais
sans pouvoir direct sur eux.. Son rôle est principalement d’organiser la
coopération entre les diocèses de sa province. Dans l’Église catholique, un
archevêque est souvent à la tête d’un archidiocèse,
qui est un diocèse ayant une importance particulière. Certains archevêques sont
également métropolitains, ce qui signifie qu’ils supervisent une province
ecclésiastique et portent le pallium, un insigne honorifique. Certains
archevêques reçoivent aussi le titre de primat,
qui leur confère une prééminence historique ou honorifique sur les autres
évêques d'un pays. Et bien sûr, il y a les cardinaux-archevêques,
qui peuvent participer à l’élection du pape !
ARCHIDIACRE :
archidiacre est un dignitaire ecclésiastique qui joue un rôle clé dans
l'administration d'un diocèse. À l'origine, il était le bras droit de l'évêque,
chargé de superviser le clergé, d'assurer la discipline ecclésiastique et de
veiller à la bonne gestion des biens de l'Église.
-
Époque médiévale : L'archidiacre était une figure influente, parfois juste
après l'évêque en importance. Il administrait la justice, visitait les
paroisses et corrigeait les abus.
-
Perte d'influence : À partir du XIIe siècle, son autorité a diminué avec
l'apparition de l'Officialité diocésaine et du vicaire général.
-
Aujourd'hui : Son rôle est devenu essentiellement honorifique, mais il reste
une figure historique importante dans l'organisation ecclésiastique.
ARÊTE
: angle saillant formé par une voûte avec une autre voûte ou un mur. Voûte
d’arêtes : voûte composée de deux berceaux se coupant en angle droit.
ARMARIUM
: est une niche ou une armoire murale utilisée dans les églises et monastères
pour ranger des objets liturgiques ou des manuscrits. Dans les monastères, il
servait à stocker les livres lus par les moines, souvent placés dans le cloître.
Avec l'augmentation du nombre de volumes, ces niches ont évolué en véritables
bibliothèques, appelées scriptoria
BAIE : ouverture ou fenêtre.
BANC
D’ŒUVRE : Il s'agit d'un banc de prestige, souvent décoré
et bénéficiant d'un certain confort (velours, coussins, etc.). Il était
généralement placé face à la chaire à prêcher et parfois surmonté d'une croix.
C’était la place réservée des personnes notables et du conseil de fabrique
constitué formé de laïques, les marguilliers chargés des biens matériels de
l’église, des ornements, du mobilier, et des sommes destinées à leur entretien.
Certains étaient des personnages importants de la paroisse, d’autres étaient
élus, d’autres bénévoles.
Avec
le temps, la taille des fonts baptismaux a été réduite et intégrée directement
dans les églises, notamment à partir du XIIe siècle, lorsque le baptême par
infusion (verser de l'eau sur la tête) a remplacé l'immersion. Ces fonts
baptismaux sont généralement placés dans une chapelle latérale dédiée à Saint
Jean-Baptiste, le saint patron du baptême
On
distingue deux sortes de Basiliques : Mineure
ou Majeure.
Le
titre de basilique majeure (latin : basilica maior) est donné à 4 basiliques catholiques situées à Rome et au Vatican : la
basilique Saint-Jean-de-Latran, la basilique Saint-Pierre, la basilique
Saint-Paul-hors-les-Murs et la basilique Sainte-Marie-Majeure.
Toutes
les autres basiliques de par le monde sont
obligatoirement Mineures.
Dans
certaines régions, notamment en Flandre et dans le nord de la France, des
beffrois d’église ont été construits, témoignant des relations entre le pouvoir
civil et religieux. Ces tours imposantes sont parfois intégrées aux édifices
religieux, mais elles peuvent aussi être indépendantes.
L'ordre
bénédictin a eu une influence majeure sur la culture et l'économie médiévales,
notamment grâce à la préservation des manuscrits et au développement des
monastères. Aujourd’hui, il existe encore de nombreuses abbayes bénédictines à
travers le monde, où les moines continuent de vivre selon cette tradition
spirituelle.
Autrefois,
les bénéfices ecclésiastiques étaient une source de revenus pour le clergé,
mais ils pouvaient aussi donner lieu à des abus, notamment lorsqu’ils étaient
transmis héréditairement ou accordés à des personnes non religieuses.
Par
exemple, une maison canoniale est une demeure réservée aux chanoines, et les
heures canoniales sont les prières récitées à des moments précis de la journée
dans la tradition monastique.
- Les maisons canoniales : Logements
attribués aux chanoines, souvent situés près des cathédrales.
- Le droit canonial : Ensemble des
lois et règlements qui régissent l'Église catholique.
- Membres
de la Curie romaine : Certains cardinaux dirigent des dicastères (équivalents
des ministères) au Vatican.
- Électeurs
du pape : Lorsqu'un pape décède ou renonce à sa charge, les cardinaux de moins
de 80 ans participent au conclave pour élire son successeur.
Dans
les Églises primitives, la cathèdre était placée derrière l’autel, dans
l’abside, à l’image du siège du magistrat dans les basiliques civiles romaines.
Au Moyen Âge, avec l’évolution de l’architecture religieuse, elle fut déplacée
sur le côté du chœur, souvent à gauche, là où l’Évangile était lu.
Depuis
le Concile Vatican II, l’Église catholique a la liberté de positionner la
cathèdre où elle le souhaite, souvent sur une estrade surélevée derrière
l’autel.
La
cathèdre représente l’autorité épiscopale, mais aussi la mission d’enseignement
de l’évêque. C’est de là que vient l’expression “ex cathedra”, qui signifie
“avec l’autorité infaillible du Pape”.
Le
terme est aussi utilisé pour évoquer la cellule d’un ermite vivant retiré du
monde. Un lieu où l’on cherche à s’élever spirituellement loin des distractions
extérieures.
On
retrouve ce mode de vie chez les Bénédictins, les Cisterciens et d’autres
ordres monastiques. Une vie basée sur la prière, le travail et la méditation !
- Accès
par un escalier : Permettant au prédicateur de monter et de s'adresser à
l'assemblée.
- Abat-voix
: Une structure au-dessus de la chaire qui amplifie la voix.
- Décor
sculpté : Certaines chaires sont richement ornées de motifs religieux et
symboliques.
- Historiquement,
la chaire était un élément central des églises, notamment après le Concile de Trente (XVIe siècle), qui a renforcé
l'importance de la prédication. Aujourd'hui, elles sont rarement utilisées,
mais restent des témoins précieux de l'art religieux.
- Les chapelles votives, construites en
remerciement pour une protection ou un miracle.
- Les chapelles funéraires, qui abritent
des tombes ou des sépultures. Elle peut être intégrée à une église ou être un
bâtiment indépendant situé dans un cimetière.
Certaines
chapelles funéraires célèbres incluent la chapelle Médicis à Florence et la
chapelle royale de Dreux, qui abrite les tombes des membres de la famille
d'Orléans.
- Chapitre cathédral : Assemblée des chanoines d'une cathédrale, qui assiste
l'évêque dans la gestion du diocèse.
- Chapitre général : Réunion des représentants d'un ordre religieux pour
prendre des décisions importantes à l'échelle de l'ordre.
- Chapitre provincial : Assemblée régionale d'un ordre religieux.
- Ornements
sculptés, représentant des scènes bibliques ou des motifs symboliques.
- Présence
dans les églises et cathédrales, exposée à la vénération des fidèles.
- Utilisation
lors de processions, notamment lors des fêtes religieuses.
Leur
présence sur des édifices religieux peut aussi être interprétée comme une mise
en garde contre les péchés et les illusions du monde terrestre. Elles
rappellent que la cathédrale est un refuge spirituel, un lieu où l'on peut se
protéger des influences néfastes.
- Travail
manuel : L'agriculture et l'artisanat sont essentiels à leur mode de vie.
- Spiritualité
centrée sur le Christ : Leur règle suit celle de Saint Benoît, avec une forte
insistance sur la prière et la méditation.
- Expansion
rapide : Grâce à Bernard de Clairvaux, l'ordre s'est répandu dans toute
l'Europe au XIIe siècle.
- Les
cisterciens de la stricte observance, aussi appelés trappistes, qui adoptent
une discipline encore plus rigoureuse.
CLOCHES* : elles jouent
un rôle essentiel dans la tradition chrétienne. Elles servent à appeler les
fidèles à la prière, à marquer les événements religieux comme les baptêmes,
mariages et funérailles avec le glas
(sauf pour les clercs), et à rythmer la journée avec des sonneries comme l’angélus. L’Angélus est une prière
chrétienne traditionnelle de l’Église catholique, récitée trois fois par jour :
le matin, à midi et le soir. Elle commémore l’Annonciation, lorsque l’ange
Gabriel annonce à Marie qu’elle va concevoir Jésus. Historiquement, les cloches
étaient aussi utilisées pour signaler des dangers, comme les incendies ou les
invasions, grâce au tocsin.
CLOÎTRE : est une
galerie couverte comportant quatre côtés ouverts sur un jardin ou une cour. Il sert
de lieu de méditation et de circulation pour les moines, reliant les espaces
communautaires comme l’église, la salle du chapitre et le réfectoire.
COLLÉGIALE : est une église
qui possède un chapitre de chanoines, mais sans évêque, contrairement à une
cathédrale. Ces chanoines se réunissaient pour chanter l'office divin et
accomplir des fonctions liturgiques solennelles. En France, il existe environ
500 collégiales, qui sont aujourd'hui souvent devenues des églises paroissiales. Historiquement,
ces églises étaient dotées de ressources matérielles suffisantes, souvent grâce
à des donations de seigneurs ou de riches bourgeois, qui espéraient ainsi
assurer leur salut.
COLLATÉRAL : est un
vaisseau latéral situé de part et d'autre de la nef centrale d'une église. Il
permet d'agrandir l'espace intérieur et de contrebuter la poussée des voûtes. Les collatéraux peuvent être
surmontés de tribunes et sont souvent renforcés par des contreforts à
l'extérieur. Dans certaines églises romanes, ils atteignent la même hauteur que
la nef, ce qui les distingue des bas-côtés, qui sont plus bas.
COMMENDE : (du latin
commendare, confier). À l’origine, dans l’attente de la nomination d’un
titulaire, on confiait la charge des églises, abbayes etc., à des clercs
séculiers. Cette pratique donna lieu à des abus : on accordait comme récompense
à des clercs ou des laïques la jouissance des revenus d’un office, sans que les
bénéficiaires aient à assumer les obligations religieuses correspondantes.
CONTREBUTER : action de
soutenir une voûte ou un mur par des contreforts pour neutraliser la poussée en
sens contraire.
CONTREFORT : est un
élément architectural utilisé pour renforcer la stabilité des murs d'un
édifice, notamment dans l'architecture religieuse. Il s'agit d'une masse de
maçonnerie saillante qui absorbe la poussée des voûtes et des arcs, empêchant
ainsi les murs de s'effondrer sous leur propre poids.
Les contreforts sont particulièrement présents dans l'architecture
romane et gothique. Dans le style roman, ils sont souvent massifs et peu
décorés, tandis que dans le gothique, ils sont affinés et parfois associés à
des arcs-boutants, qui permettent de mieux répartir les forces.
CONVERS : Les convers
étaient des religieux qui vivaient dans les monastères mais qui n'étaient pas
des moines pleinement ordonnés. Leur rôle était souvent plus tourné vers le
travail manuel et les tâches pratiques, comme l'agriculture, l'artisanat ou
l'entretien des bâtiments.
Dans les ordres cisterciens, par
exemple, les convers avaient une place essentielle, permettant aux moines de se
consacrer davantage à la prière et à l'étude. Ils suivaient une règle
monastique mais avec des obligations moins strictes que celles des moines de
chœur.
COUPOLE
ou DÔME :
voûte hémisphérique ou polygonale. La coupole peut être soit sur pendentifs
(sorte de triangles sphériques), soit sur trompes (petites voûtes placées dans
les angles).
COUVENT : est un
établissement religieux où des clercs ou des religieuses vivent en communauté,
mais contrairement aux monastères, il est souvent plus ouvert sur le monde. Le
terme vient du latin conventus, qui signifie "assemblée, communauté".
Souvent situé en ville, il accueille des ordres religieux non monastiques. Les
ordres mendiants, comme les franciscains et les dominicains, ont popularisé les
couvents à partir du XIIIe siècle. Certains sont célèbres pour leur
architecture et leur histoire, comme le couvent des Cordeliers de Reims ou
celui des Récollets de Rouffach
CROISÉE
DU TRANSEPT :
intersection de la nef et du transept.
CROISÉE
D’OGIVES :
intersection de deux arcs d’ogive au sommet d’une voûte. C’est l’élément
caractéristique du style gothique.
CROISILLONS : nord et sud,
ils forment les bras du transept.
CRYPTE : elle sert
souvent de fondation à une église ou à une cathédrale. est un espace souterrain
ou semi-enterré situé sous une église, souvent sous le chœur. Elle servait
principalement à abriter des reliques ou des sépultures de saints et martyrs,
renforçant ainsi le caractère sacré du lieu.
Les cryptes ont connu un développement important à l'époque
carolingienne, puis romane, avant de devenir moins fréquentes à l'époque
gothique. Elles
pouvaient être conçues sous différentes formes : cryptes annulaires, cryptes à
couloir, ou cryptes à salle, selon leur fonction et leur architecture.
Certaines étaient accessibles aux pèlerins, permettant la vénération des
reliques, tandis que d'autres étaient plus secrètes et réservées aux clercs.
CUL-DE-FOUR
:
est une voûte en forme de demi-coupole, utilisée principalement pour couvrir
les absides des églises et des basiliques. Son nom vient de sa ressemblance
avec le fond d’un four à pain. Cette structure architecturale était courante
dans l’Antiquité et a perduré jusqu’à la fin de la période romane, avant de
disparaître avec l’essor du style gothique. Il servait souvent de support à des
représentations du Christ ou de scènes bibliques.
CUL-DE-LAMPE
:
élément de support en surplomb dont la forme rappelle le dessous d’une lampe
d’église.
CULÉE : élément de
maçonnerie qui neutralise par sa masse les poussées des arcs-boutants.
DALLE
FUNÉRAIRE : est
une plaque de pierre posée au-dessus d'une sépulture, souvent intégrée dans le
dallage d'une église ou d'une cathédrale. Elle peut porter une épitaphe, une
effigie gravée du défunt ou des symboles religieux représentant son passage
vers l'au-delà. Dans l'art médiéval, ces dalles étaient conçues pour
matérialiser les trois espaces religieux : la Terre, le Purgatoire et le Ciel.
L'effigie du défunt flottait souvent entre ces mondes, illustrant son voyage
spirituel.
Le Moyen-Âge est la période de
l’imaginaire par excellence et celle du langage de l’image et de sa
signification symbolique. Mais contrairement aux autres « imaigiers » comme le
vitrailliste et plus encore l’enlumineur qui va inonder ses œuvres d’animaux
extraordinaires sortis du fond de l’imaginaire créatif, l’artisan tombier ou
graveur d’images restera très sobre. L’effigie n’est pas particulièrement
représentative du physique même du défunt car le temporel doit s’effacer devant
le spirituel.
La
terre
La Terre est généralement représentée
par des animaux sur lesquels jamais le défunt ne s’appuie car il vient déjà de
quitter la terre. Ces animaux ne sont pas morts car ils conservent les yeux
ouverts. Lorsqu’il n’y a pas d’animal, les pieds flottent sans appui.
Le
purgatoire
L’effigie flotte en fait dans cet espace
intermédiaire appelé « purgatorium », le purgatoire, une notion ancienne qui ne
prit véritablement son essor que vers le XIIème siècle. Le défunt n’est plus
alors soumis à ce « choix manichéen » entre l’enfer et le ciel. Il va pouvoir
réparer ses fautes en parcourant cette étape grâce aux prières qui lui seront
destinées. Nous verrons que cette notion de purgatoire va jouer un rôle très
important dans le choix de l’emplacement de la tombe. En fait, le purgatoire
est ici moins représenté par cet espace mal défini compris entre la terre et le
ciel que par l’effigie qui ne touche
plus le sol et semble ainsi flotter dans le temps et dans l’espace.
Le
ciel
Au-dessus du purgatoire, est figuré le
ciel bien circonscrit par contre entre le cadre du bandeau et les arcatures
gothiques où deux anges thuriféraires attendent le défunt. Si l’on s’appuie sur
un sermon pour la Toussaint qu’aurait fait, vers 1202, le pape Innocent III
(1198-1216), les deux séraphins représenteraient les deux Testaments, et le
centre de la dalle les trois armées avec l’Eglise triomphante dans le Ciel,
l’Eglise militante sur terre où se tient l’animal, et, entre les deux où flotte
le défunt, l’Eglise « qui gît dans le Purgatoire ». Cette notion de purgatoire
est donc très importante car il sera possible d’en accélérer le passage grâce
aux prières des vivants. Ces prières vont se multiplier sur les lieux de
pèlerinages dont le nombre va croître durant cette période, d’une part en
raison d’une grande déforestation qui facilite le développement des voies de
communication, et d’autre part devant la multiplication des miracles réalisés
par des Saints ainsi consacrés. Leurs reliques se retrouvent donc dans de
nombreux villages ou hameaux. Placées généralement sous l’autel de chœur, elles
sont souvent exposées à proximité, de façon à pouvoir être mieux vénérées par
les fidèles. Où peut-on trouver meilleur endroit pour bénéficier pleinement des
prières des pèlerins ? Dans le chœur de l’église ! D’où le très grand intérêt
d’être inhumé à proximité de façon à pouvoir bénéficier du maximum de prières
dites par les vivants pour le salut des morts...
Les
détails symboliques
Dans l’effigie de cette période
médiévale, nombreux sont les éléments à forte signification symbolique. Ils
seront toujours en rapport avec la prière et la mort.
La
tête est droite et de face, dite « en majesté ». Les traits sont réguliers,
symétriques, un peu impersonnels et ne sont pas représentatifs des traits réels
du défunt, qui importent peu. Cette
position s’accorde bien avec l’expression du visage et la position générale du
corps qui est en repos.
Les yeux
peuvent être ouverts ou fermés :
a- Ouverts le plus souvent, ils
précisent l’impression contemplative du regard dans ce visage figé. Les yeux
semblent immobiles « regardant tout mais ne se fixant sur rien ». Le défunt
apparaît ainsi devant Dieu sous ses meilleurs traits, jeune, d’un âge voisin de
33 ans, comme celui du Christ au moment de sa mort.
b- Fermés, ils n’ont pas ici la
signification du sommeil ou de la cécité, mais celle de la mort.
La
bouche,
lorsqu’elle est accompagnée des yeux fermés signifiant la mort, peut donner au
faciès un rictus caractéristique avec souvent, une barbe qui apparaît en raison
de la sécheresse des tissus, préfigurant l’altération des traits. Sinon, elle
conserve une certaine neutralité grave.
Les
mains sont jointes, paume contre paume, les doigts
tendus orientés vers le haut, reposant contre la poitrine, cette position
signant une disposition intérieure profonde de respect et dévotion envers Dieu.
Ces mains sont nues, car ne peuvent porter de gants, que le pape ou les évêques
dans cette attitude de prière. Les chevaliers ont généralement les mains
occupées à porter leurs armes ou écu. Cependant, dans la collection présentée
(voir notre Galerie), Robert d’Aubigny, Dreue d’Eguilly (dont la lance est
maintenue le long du corps par le coude et l’écu suspendu à la ceinture) et
Eudes de Domois (qui n’a ni lance ni écu), se présentent les mains jointes
devant le Seigneur. Les membres du clergé ont tous les mains jointes quand ils
ne tiennent pas un livre de prière.
DÉAMBULATOIRE : galerie de
circulation entourant le chœur et reliant ainsi les bas-côtés. Il s’ouvre
souvent sur des chapelles rayonnantes et permet la circulation des moines et
des pèlerins sans gêner l’office.
DIACRE :
est
un ministre ordonné de l'Église catholique, dont le rôle est centré sur le
service, la liturgie et la charité. Le mot "diacre" vient du grec
diaconos, qui signifie "serviteur".
Les
missions du diacre :
-
Service liturgique : Il assiste le prêtre lors des célébrations, proclame
l'Évangile et peut présider des baptêmes et des mariages.
-
Service de la Parole : Il prêche et enseigne, aidant à transmettre la foi aux
fidèles.
-
Service de la charité : Il s'engage auprès des plus démunis et des personnes en
difficulté, incarnant l'esprit de solidarité chrétienne.
Il existe deux types de diacres :
-
Le diacre permanent, qui reste diacre toute sa vie et peut être marié.
-
Le diacre transitoire, qui est en chemin vers la prêtrise et sera ordonné
prêtre après une période de formation.
Depuis
plusieurs siècles et jusqu'au Concile de Vatican II, le diaconat ne subsistait
plus dans l'Église latine qu'au titre d'étape vers le ministère de prêtre.
Le
Concile Vatican II restaure le diaconat permanent en 1964, "non en vue du
sacerdoce mais en vue du service".
On
précise diacre "permanent" pour faire la distinction avec le diacre
qui va devenir prêtre. Il peut donc être célibataire ou marié.
Les
hommes qui reçoivent l'ordination comme "diacres permanents" sont
appelés, sauf rares exceptions, à exercer le ministère diaconal toute leur vie.
En
France, il existe plus de 90 diocèses, chacun ayant son propre fonctionnement
et ses paroisses. Par exemple, le Diocèse de Troyes organise des événements
religieux, des pèlerinages et des horaires de messe pour la communauté locale.
DROIT CANON : Le
droit canonique est l'ensemble des règles et lois qui régissent l'organisation
et le fonctionnement des Églises chrétiennes, notamment l'Église catholique,
les Églises orthodoxes et anglicanes. Il définit les normes concernant la foi,
la discipline ecclésiastique, les sacrements et la gouvernance de l'Église.
Dans
l'Église catholique, le Code de Droit Canonique est la référence principale et
couvre des sujets variés comme les obligations des fidèles, les offices
ecclésiastiques et les règles administratives. Historiquement, le droit
canonique s'est développé à partir des décisions des conciles et des papes,
formant un corpus juridique influent dès le Moyen Âge.
Voir : Archives du Vatican
ÉBRASEMENT
: ouverture
qui se situe entre le mur et la fenêtre.
ÉCHAUGUETTE
:
petite tourelle de guet sur un mur.
ÉCOINÇON : ouvrage de
menuiserie ou de maçonnerie qui épouse l’angle de deux murs.
EGLISE HALLE :
Une église-halle est un type d'église où la nef centrale et les collatéraux ont
la même hauteur, créant un espace homogène et ouvert. Contrairement aux
basiliques traditionnelles, où la nef centrale est plus haute et éclairée par
des fenêtres hautes, l'église-halle reçoit la lumière indirectement par les
nefs latérales. Ce style architectural est particulièrement répandu en
Allemagne et dans certaines régions de France, notamment en Alsace et en
Lorraine.
L'église-halle
se distingue par ses colonnes élancées qui soutiennent directement les voûtes,
donnant une impression de fluidité et d'unité spatiale. Elle est souvent
associée aux ordres mendiants, qui privilégiaient des espaces vastes et ouverts
pour la prédication.
ENFEU
: Un enfeu est une niche funéraire à fond plat pratiquée dans les murs d’un
édifice religieux, comme une église ou un cloître, pour abriter un tombeau. Il
dérive de l’arcosolium antique et était souvent réservé aux dignitaires
laïcs ou ecclésiastiques souhaitant transmettre une mémoire politique ou
spirituelle.
L’enfeu peut être surmonté d’une arcade gothique ou d’une voûte d’ogive,
et il est parfois décoré de sculptures funéraires, de gisants ou de bas-reliefs
représentant le défunt. Aujourd’hui, il existe aussi des enfeus contemporains
dans certains cimetières, utilisés comme alternative aux caveaux traditionnels.
ENTRELACS
: Les entrelacs sont des motifs décoratifs formés de lignes entrecroisées. On
les retrouve notamment dans les manuscrits enluminés médiévaux, les sculptures
romanes et les vitraux gothiques.
Dans la tradition chrétienne, les entrelacs symbolisent l'éternité et
l'interconnexion du divin et du monde terrestre. Ils sont particulièrement
présents dans l'art celtique, où ils représentent l'infini et la continuité
spirituelle. Les nœuds celtiques sont un exemple célèbre de ces motifs, souvent
associés à des significations mystiques
ERMITE
: du grec erêmos, désert qui donna en latin eremita, “celui qui vit dans la
solitude”souvent pour des raisons spirituelles ou philosophiques. Dans la
tradition chrétienne, les ermites sont des religieux qui mènent une vie de
prière et de méditation dans la solitude, loin des distractions du monde.
Quelques caractéristiques des ermites :
-
Isolement volontaire : Ils vivent souvent dans des grottes, des cabanes ou des
ermitages.
-
Vie ascétique : Leur quotidien est marqué par la prière, le travail manuel et
la méditation.
-
Origine historique : Les premiers ermites chrétiens sont apparus dès le IIIe
siècle, notamment en Égypte avec Saint Antoine le Grand.
-
Opposé au cénobitisme : Contrairement aux moines vivant en communauté, les
ermites privilégient la solitude.
ÉVÊCHÉ :
résidence officielle d'un évêque, située généralement dans la ville où se
trouve la cathédrale du diocèse. Il abrite les bureaux administratifs du
diocèse et sert de centre de gouvernance pour l'Église locale.
-
Siège épiscopal : L'évêché est le lieu où l'évêque exerce son autorité
spirituelle et pastorale.
-
Administration diocésaine : Il accueille les services qui gèrent les affaires
du diocèse, comme les vocations, la catéchèse et les œuvres caritatives.
-
Patrimoine historique : Certains évêchés sont de véritables joyaux
architecturaux, comme l'ancien évêché de Troyes, qui joue
un rôle important dans la vie religieuse locale.
Ses
principales missions :
-
Gouvernance spirituelle : Il guide les fidèles, enseigne la doctrine et veille
à la cohésion de l'Église.
-
Administration des sacrements : Il célèbre des sacrements comme la confirmation
et l'ordination des prêtres et diacres.
-
Supervision du clergé : Il est assisté par des prêtres, des diacres et des
vicaires généraux pour gérer le diocèse.
L’évêque
diocésain est le premier enseignant, sanctificateur et berger du peuple de
Dieu. La plupart des évêques reçoivent un diocèse à guider spirituellement, en
s’assurant que les prêtres, les diacres, les agents de pastorale et les
catéchistes de leur diocèse prêchent l’Évangile et enseignent une saine
doctrine
Évêque
titulaire qui n’a pas de diocèse propre à gouverner et qui est titulaire d’un
ancien siège épiscopal.
Dans
les diocèses très importants, l'évêque diocésain peut-être assisté d'un ou de
plusieurs évêques auxiliaires.
C’est
le titre porté par un évêque qui a reçu un rôle spécifique en vue d’aider
l’évêque diocésain dans ses obligations diocésaines.
Normalement,
un coadjuteur succède à l’évêque diocésain lorsque celui-ci part en retraite ou
meurt.
Quand
un évêque atteint 75 ans, il demande à déposer la charge de son diocèse.
Quand
elle est acceptée par le pape, il devient évêque émérite.
FABRIQUE
/ ŒUVRE : La fabrique
d'église était une institution chargée de gérer les biens matériels et
financiers d'une paroisse. Elle s'occupait de l'entretien des édifices
religieux, du mobilier liturgique et des dépenses liées au culte. Avant 1905,
en France, les conseils de fabrique étaient composés de clercs et de laïcs qui
administraient les fonds provenant des quêtes, des dons et des loyers. Après la
séparation de l'Église et de l'État, ces conseils ont disparu, sauf en
Alsace-Moselle, où ils existent encore sous un statut particulier.
L'Œuvre :
L'œuvre
paroissiale, quant à elle, désigne les activités caritatives et pastorales
d'une paroisse. Elle peut inclure l'aide aux plus démunis, l'organisation de
catéchèses, les missions d'évangélisation et le soutien aux communautés
chrétiennes. Contrairement à la fabrique, qui gérait les finances et les
bâtiments, l'œuvre est davantage tournée vers l'action sociale et spirituelle.
FLAMBOYANT
: évolution tardive du style gothique de la fin du XIVe siècle jusqu’au XVIe
siècle, avec multiplication et entrecroisement des nervure. Style flamboyant à
la manière des flammes dans la souplesse des arcs et la forme des fenêtres. II
se caractérise aussi par l’exubérance des décorations.
Exemple marquant, la Cathédrale de Beauvais : Construite à partir de 1225, elle
devait surpasser toutes les autres cathédrales gothiques de France, mais elle a
connu plusieurs effondrements qui ont empêché son achèvement. Son chœur
gothique est le plus haut du monde, atteignant 48,50 mètres sous voûte. De 1569
à 1573, sa tour culminait à 153 mètres, ce qui en faisait la plus haute construction
humaine de l'époque. Elle abrite une horloge astronomique impressionnante, avec
68 automates représentant le Jugement dernier. Son architecture inachevée lui
confère un charme unique, avec la juxtaposition de la Basse-Œuvre, vestige
carolingien.
FRONTISPICE : Le
frontispice d'une cathédrale désigne la façade principale de l'édifice, souvent
richement ornée et conçue pour impressionner les visiteurs dès leur arrivée. Il
peut inclure plusieurs éléments architecturaux emblématiques :
- Les
tympans : Décorations en relief au-dessus des portes, illustrant des récits
religieux.
- Les
rosaces : Grandes fenêtres circulaires ornées de vitraux.
- Les
tours : Structures imposantes qui encadrent la façade et donnent de la
verticalité à l'ensemble.
- Formes
variées : Animaux, figures humaines grotesques, créatures hybrides.
- Origine
médiévale : Apparues au XIIIe siècle, elles se sont multipliées avec l'essor du
gothique.
-
Transis, représentant le corps en état de décomposition, comme dans certaines
tombes royales du XIVe siècle.
-
Gisants d'entrailles ou de cœur, où différentes parties du corps étaient
inhumées séparément.
-
Position allongée : Le défunt est représenté couché, parfois avec les mains
jointes en prière.
-
Expression sereine : Contrairement aux transis, qui montrent le corps en
décomposition, les gisants affichent une attitude paisible.
-
Présence sur les tombeaux royaux : De nombreux gisants célèbres se trouvent
dans des abbayes comme Fontevraud, où reposent Richard Cœur de Lion et Aliénor
d'Aquitaine.
-
Évolution du style : Les gisants médiévaux étaient souvent debout dans leur
représentation, avant d'adopter une posture plus réaliste à partir du XIIIe
siècle.
-
Le gisant est un élément clé de l'iconographie funéraire, témoignant du statut
et de la piété du défunt
-
Arcs-boutants : Structures extérieures qui renforcent les murs et permettent de
grandes ouvertures.
-
Rosaces et vitraux : Immenses fenêtres décorées qui diffusent la lumière et
créent une atmosphère mystique.
-
Élévation verticale : Les cathédrales gothiques sont souvent très hautes, avec
des flèches et des tours impressionnantes.
-
Décor sculpté : Tympans, gargouilles et statues ornent les façades et racontent
des histoires religieuses.
-
Parmi les édifices emblématiques du style gothique, on trouve Notre-Dame de Paris, la cathédrale d'Amiens et la cathédrale de Cologne. Ce style a connu un renouveau
au XIXe siècle sous le nom de néogothique
Un
autre événement marquant lié à une grange est le massacre de Wassy en 1562, qui
a marqué le début des guerres de Religion en France. Ce jour-là, des
protestants célébraient leur culte dans une grange à Wassy, en Champagne, ce
qui était contraire à l'édit de janvier autorisant les rassemblements
uniquement hors des villes. Le duc de Guise et ses troupes ont attaqué cette
assemblée, causant la mort de plusieurs dizaines de personnes
Le terme peut aussi être utilisé dans
d'autres contextes :
-
Le calendrier grégorien, instauré par Grégoire XIII en 1582 pour remplacer le
calendrier julien.
-
La réforme grégorienne, menée par Grégoire VII au XIe siècle pour renforcer la
discipline ecclésiastique.
-
Le trentain grégorien, une série de trente messes célébrées pour le salut d'une
âme défunte.
Caractéristiques du vitrail en grisaille :
-
Utilisation d'oxydes métalliques : La grisaille est composée d'un pigment et
d'un fondant qui adhère au verre après cuisson.
-
Effets de relief et d'ombres : Elle peut être appliquée en couches successives
pour créer des dégradés et des contrastes.
-
Technique ancienne : Déjà utilisée au XIe siècle, elle servait à peindre des
figures religieuses et des motifs décoratifs.
-
Symbolisme : Souvent employée pour représenter des anges ou des scènes
célestes, elle joue sur la transition entre lumière et obscurité.
Les heures canoniales sont au nombre de
7
- Matines (ou office des lectures) nocturne
: avant l'aube.
et 6 diurnes
-
Laudes : au lever du soleil, pour commencer la journée.
-
Tierce, Sexte et None : prières de la matinée, du midi et de l'après-midi.
-
Vêpres : en fin de journée, pour remercier Dieu.
-
Complies : avant le coucher, pour confier la nuit à Dieu.
JUBÉ : tribune
monumentale qui sépare le chœur liturgique de la nef dans certaines églises. Il
servait autrefois à la lecture des Évangiles et aux chants liturgiques. Son nom
vient de la formule latine "Jube, Domine, benedicere", qui signifie
« Daigne, Seigneur, me bénir ».
Caractéristiques du jubé :
-
Structure imposante : Souvent en pierre ou en bois, avec des sculptures
détaillées.
-
Fonction liturgique : Il permettait aux clercs de lire les textes sacrés depuis
une tribune.
-
Décorations riches : Certains jubés sont ornés de scènes bibliques et de motifs
gothiques.
-
Disparition progressive : À partir du XVIIe siècle, de nombreux jubés ont été
démantelés.
Principales caractéristiques du
jansénisme :
-
Une vision stricte de la grâce : Inspiré des écrits de Saint Augustin, le
jansénisme insiste sur la nécessité de la grâce divine pour obtenir le salut.
-
Un rigorisme moral : Il prône une vie austère et une piété profonde, rejetant
les pratiques jugées trop laxistes.
-
Opposition aux jésuites : Les jansénistes critiquaient la casuistique des
jésuites, qu'ils considéraient comme trop indulgente.
-
Conflits avec l'Église et la monarchie : Condamné par plusieurs papes,
notamment par la bulle Unigenitus en 1713, le jansénisme fut aussi combattu par
Louis XIV, qui voyait en lui une menace politique.
Le
jansénisme a marqué l'histoire religieuse et politique de la France, notamment
à travers l'abbaye de Port-Royal, qui fut un haut lieu de ce courant. Il a
aussi influencé des penseurs comme Blaise Pascal, dont les Provinciales
défendent les idées jansénistes.
LITRE FUNÉRAIRE : est une
bande noire peinte ou tendue à l'intérieur ou à l'extérieur d'une église pour honorer
un défunt, notamment sous l'Ancien Régime. Elle était souvent ornée des
armoiries du défunt et pouvait faire le tour de l'édifice. Cette tradition
était particulièrement utilisée pour les funérailles de personnalités
importantes, comme les seigneurs ou les nobles.
Le droit de litre était une prérogative seigneuriale qui permettait aux
familles nobles de faire apposer leurs armoiries sur les murs des églises où
elles avaient un droit de patronage. Cette coutume s'est développée à partir du
XIVe siècle et a été abolie à la Révolution française en 1791. Aujourd'hui,
certaines litres funéraires subsistent, parfois cachées sous des badigeons ou derrière
des éléments de mobilier.
LOBE : découpure
ornementale, en arcs de cercle (bilobés, trilobés, quadrilobés), utilisée comme
ornement de certains arcs et rosaces.
LUTRIN : est un
pupitre utilisé dans les églises pour soutenir les livres liturgiques, notamment
les antiphonaires et les missels. Il permet aux chantres et aux officiants de
lire les textes sacrés avec aisance. Lutrin en forme d’aigle : Symbolise
l’évangéliste Saint Jean.
MÂCHICOULIS : galerie
située au sommet des tours ou des murs et percée d’ouvertures permettant de
lancer des projectiles aux assaillants.
MANDORLE
: vient du latin mandorla (amande). Forme ovale en peinture ou en sculpture qui
entoure la Vierge sur son trône ou le Christ en majesté (en général sur le
tympan d’un portail d’église).
Elle symbolise la lumière divine et la gloire céleste, mettant en valeur
la transcendance du personnage représenté. On la retrouve fréquemment dans les
fresques des absides d'églises romanes et gothiques, ainsi que dans l'art
byzantin. Contrairement à l'auréole, qui entoure uniquement la tête, la
mandorle enveloppe tout le corps
MENEAU : montant ou
traverse de pierre divisant une fenêtre.
MISÉRICORDE : petit
renflement fixée sous l’abattant d’une stalle d’église qui permet aux chanoines
(ou aux moines) de s’appuyer ou de s’asseoir pendant les offices, tout en ayant
l’air d’être debout.
MOINE : du grec
monos, seul. Les premiers moines ayant été des ermites, le mot a continué à
s’appliquer aux diverses formes de la vie monastique.
MONACHISME : désigne à la
fois l’état de vie de ceux qui se retirent loin du monde et l’institution
monastique. Il recouvre la vie en communauté et la vie dans la solitude.
MONASTÈRE : est un lieu
où une communauté religieuse vit selon une règle monastique, consacrant son
temps à la prière, au travail et à la méditation. Il peut être habité par des
moines ou des moniales, selon l'ordre auquel il appartient. Historiquement,
les monastères ont joué un rôle clé dans la préservation du savoir, notamment
grâce aux scriptoria, où les moines copiaient des manuscrits. Certains sont
devenus de véritables chefs-d'œuvre architecturaux, comme le monastère
Sainte-Catherine du Sinaï.
MUR
GOUTTEREAU :
mur gouttereau est un mur latéral d'un édifice, généralement surmonté par un
versant de toit portant une gouttière ou un chéneau. Il joue un rôle essentiel
dans la gestion des eaux de pluie et la stabilité du bâtiment. Contrairement au
mur pignon, qui est perpendiculaire à la toiture, le mur gouttereau est
parallèle à celle-ci et reçoit directement l'écoulement des eaux.
Dans
l'architecture religieuse, les murs gouttereaux sont souvent renforcés par des
contreforts et peuvent être percés de baies pour laisser entrer la lumière.
Leur conception a évolué au fil du temps, intégrant des techniques d'isolation
et de drainage pour améliorer la durabilité des édifices.
NARTHEX
:
vestibule ou portique à l’entrée principale d’un édifice religieux (cathédrale,
église)
NEF : corps
principal d’une église ; elle est comprise entre la façade et le chœur. (Ressemble
à la nef renversée d’un navire).
NÉO-
GOTHIQUE :
est un style architectural apparu au XVIIIe siècle en Angleterre, visant à
faire revivre les formes médiévales gothiques. Il s'est développé avec la
montée du romantisme, influencé par des figures comme Horace Walpole et William
Beckford.
Caractéristiques du style néo-gothique :
-
Inspiré du gothique médiéval : Arcs brisés, rosaces, gargouilles et flèches
élancées.
-
Utilisation dans les édifices religieux et civils : Basilique Sainte-Clotilde à
Paris, Chapelle Royale de Dreux.
-
Influence de Viollet-le-Duc : Restaurations de Notre-Dame de Paris et de la
Cité de Carcassonne.
-
Expansion en Europe et en Amérique du Nord : De nombreux bâtiments publics et
églises adoptent ce style au XIXe siècle.
-
Le néo-gothique a marqué l'architecture du XIXe siècle, mêlant nostalgie
médiévale et innovations modernes.
NOVICE
:
celui qui, après avoir été admis comme postulant, décide d’aller plus loin dans
la vie religieuse; le novice porte l’habit. La durée du noviciat est fixée à
deux ans sans engagement.
OCULUS : petite fenêtre
arrondie ou œil-de-bœuf.
OGIVE : arc diagonal
marqué d’une nervure de pierre saillante pour renforcer et soutenir la voûte.
PARVIS : espace situé
devant l’église, C’est un lieu de transition entre le monde extérieur et le
sanctuaire sacré, souvent utilisé pour les rassemblements, les cérémonies ou
les processions.
PENDENTIF : portion de
voûte sphérique située entre les grands arcs supportant le dôme ou la coupole
PHYLACTÈRE : est une
banderole ou un ruban figurant dans l'iconographie médiévale chrétienne, sur
lequel sont inscrites des paroles prononcées par un personnage représenté,
comme un saint ou un ange. On le retrouve souvent dans les enluminures, les
vitraux et les sculptures religieuses, où il sert à identifier les figures et à
transmettre un message sacré. Dans le judaïsme, le terme désigne aussi une
petite boîte contenant des passages de la Torah, que les fidèles attachent à
leur bras et à leur front pendant la prière du matin.
PIÉDROIT : pilier
encadrant un portail ou la naissance d’une arcade.
PIETÀ et/ou VIERGE DE PITIÉ : représentation
de Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils Jésus-Christ au moment de
la descente de croix, après sa crucifixion et avant sa mise au tombeau. Cette
scène se distingue de celle de la Déploration du Christ qui représente, en plus
du Christ et de sa Mère, les personnages présents au pied de la Croix.
Certaines représentations de la Pietà incluent cependant l'apôtre Jean,
Marie-Madeleine ou d'autres personnages de chaque côté de Marie, mais la grande
majorité ne montre que Marie et son Fils.
PIGNON : triangle
supérieur d’un mur dont le sommet supporte le faîtage.
PILASTRE : pilier
rectangulaire engagé dans un mur et formant une légère saillie.
PINACLE : Le pinacle
est un élément architectural typique de l'architecture gothique. Il s'agit d'un
petit couronnement en forme de pyramide ou de clocheton, souvent orné de
fleurons et de crochets, placé au sommet d'un contrefort, d'un pignon ou d'un
arc-boutant
POLYLOBE : se dit d’un
arc à plusieurs lobes.
PORCHE : élément
architectural placé devant la façade de la cathédrale afin de protéger les
fidèles et les sculptures des intempéries.
PORTAIL : ensemble
architectural de la façade d’une cathédrale, comprenant la porte avec son
ébrasement, son décor ou, au sens large, la partie de la façade monumentale
dans laquelle s’ouvre cette porte.
PORTERIE : logement du
portier, situé à l’entrée du monastère.
PORTIQUE : galerie
couverte soutenue par deux rangées de colonnes ou par un mur et une rangée de
colonnes, qui forme l’entrée de la cathédrale.
POUSSÉE
: effort
que fait une voûte par sa pesanteur contre les murs qui la soutiennent. La
poussée d’une voûte est la pression qu’une demi-voûte exerce contre la demi-voûte
opposée.
PRÊTRE : Fidèle
catholique du sexe masculin constitué ministre sacré par le sacrement de
l'ordre. Il lui appartient d'annoncer l'Évangile, et d'administrer les
sacrements à l'exception du sacrement de l'ordre qui est du ressort de
l'évêque.
-
Archiprêtre : Titre
attribué au curé du clergé de l’église principale d’une ville ou d’un ensemble
de paroisses.
-
Doyen : Titre
donné, dans l'organisation de l'Église catholique à un curé responsable d'un
secteur pastoral.
-
Curé : Prêtre
catholique placé à la tête d'une paroisse.
- Vicaire : Au sens
habituel le mot est utilisé pour désigner, dans une paroisse, le collaborateur
du curé. (du latin vicarius : suppléant, assistant)
PRIEUR
CLAUSTRAL : Le prieur claustral est un moine qui occupe une
fonction importante dans un monastère. Il est nommé par l'abbé ou l'abbesse
pour les seconder dans l'administration et la gestion de la communauté
religieuse. Son rôle est principalement spirituel : il veille à la régularité
des pratiques monastiques, à la discipline des moines et à la fidélité aux
observances religieuses. Dans certains ordres, comme les bénédictins et les
cisterciens, le prieur claustral peut être assisté par un sous-prieur. Il joue
un rôle clé dans le maintien de l'ordre et de la ferveur spirituelle au sein du
monastère.
PRIEUR
CONVENTUEL : Le prieur conventuel était un
dignitaire de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, occupant une place importante
avant la réforme de 1301. Il était le second personnage de l'ordre, juste après
le grand maître, et jouait un rôle clé dans la vie spirituelle et religieuse de
la communauté. À Rhodes, il faisait partie des huit baillis conventuels et
avait même rang d'évêque. Son rôle ne se limitait pas à la gestion spirituelle
: il supervisait les frères cléricaux, contrôlait la vie religieuse et
s'occupait de l'administration des dîmes et de l'enseignement.
Le titre de prieur conventuel existe toujours, mais il est devenu plus
rare et a évolué avec le temps. Aujourd’hui, il est parfois utilisé dans
certaines communautés monastiques, comme à l’abbaye de Belloc, où le prieur
conventuel joue un rôle de supérieur majeur, à l’instar d’un abbé.
PRIEURÉ : est un
monastère placé sous l'autorité d'un prieur, qui peut être indépendant ou
dépendant d'une abbaye plus importante. Historiquement, les prieurés étaient
souvent fondés par des abbayes pour gérer des domaines fonciers et assurer une
présence religieuse dans certaines régions.
Caractéristiques d'un prieuré :
-
Dirigé par un prieur : Contrairement à une abbaye, qui est dirigée par un abbé.
-
Peut être autonome ou dépendant : Certains prieurés sont des établissements
secondaires d'une abbaye-mère.
-
Rôle religieux et économique : Ils servaient à la prière, mais aussi à l'administration
de terres et de ressources.
-
Architecture variée : Certains prieurés sont de véritables joyaux historiques,
comme le prieuré de Cayac, halte des pèlerins de Compostelle
Certaines
églises prieurales ont une architecture remarquable, comme la prieurale
Saint-Pierre et Saint-Paul de Souvigny, qui mêle des styles roman et gothique.
Elles pouvaient aussi être fortifiées au Moyen Âge pour protéger les moines et leurs
biens contre les pillages.
Ce
titre leur permettait également de célébrer le couronnement de rois.
Le
"rang" du primat était situé entre celui d'un archevêque
métropolitain et celui du pape.
l'archevêque
de Bourges, primat d'Aquitaine
l'archevêque
de Rouen, primat de Normandie.
Avec
le temps, ce "pouvoir" a disparu et le titre n'est resté que purement
honorifique.
Exemples de règles monastiques :
-
Règle de Saint Benoît : Adoptée par les bénédictins, elle insiste sur
l'équilibre entre prière, travail et étude.
-
Règle de Saint Augustin : Suivie par les augustins et certains ordres
mendiants, elle met l'accent sur la vie communautaire et la charité.
-
Règle de Saint François : Les franciscains vivent selon la pauvreté et
l'humilité, suivant l'exemple de François d'Assise.
-
Règle cistercienne : Inspirée de Saint Benoît, elle prône une vie austère et un
retour à la simplicité.
-
Règle dominicaine : Les dominicains se consacrent à la prédication et à l'étude
théologique.
Chaque
règle façonne la spiritualité et l'organisation des communautés religieuses.
Types de reliquaires :
-
Châsses : De grandes boîtes sculptées, souvent en or ou en argent.
-
Bustes-reliquaires : Représentant la tête ou le buste du saint dont ils
contiennent les reliques.
-
Bras-reliquaires : En forme de bras, contenant un os ou une partie du membre du
saint.
-
Staurothèques : Destinées à conserver des fragments de la Vraie Croix.
Les reliquaires ont joué un rôle
essentiel dans la dévotion chrétienne, notamment au Moyen Âge, où ils étaient
exposés dans les églises et utilisés lors de processions. Certains sont de
véritables chefs-d'œuvre d'orfèvrerie.
RELIQUES : partie du
corps d’un saint et objets lui ayant appartenu offerts à la vénération des
fidèles.
Types de reliques :
-
Reliques corporelles : Ossements, dents, cheveux, sang.
-
Reliques de contact : Vêtements, objets ayant appartenu au saint.
-
Reliques indirectes : Objets liés à des événements sacrés (fragments de la
Vraie Croix, colonne de la flagellation).
Le culte des reliques a joué un rôle
majeur dans l’histoire religieuse, influençant la construction d’églises et le
développement des pèlerinages. Certaines reliques sont célèbres, comme celles
de Sainte Thérèse de Lisieux ou celles conservées à Saint-Denis
REMPLAGE : ensemble de
pierres remplissant l’espace vide entre deux parements de mur ou servant
d’armature aux vitraux des fenêtres ou des roses (rosaces).
RETABLE
: À l’origine, vers la fin du IXe siècle, les autels chrétiens étaient
dépouillés, car il était interdit d’y poser quoi que ce soit. Cependant, avec
le temps, on a commencé à placer des reliques de saints et des objets
liturgiques sur un rebord derrière l’autel, donnant naissance aux premiers
retables.
Au XIe siècle, les retables deviennent de véritables
panneaux sculptés ou peints, souvent imposants, servant à illustrer des scènes
bibliques et à guider la prière des fidèles. Avec la réforme grégorienne, le
prêtre célèbre la messe dos aux fidèles, et le retable devient un élément
central du décor liturgique.
À partir du XIVe siècle, la peinture sur panneau se
développe, donnant naissance aux triptyques et polyptyques, souvent accompagnés
d’une prédelle et d’un couronnement. À la Renaissance, les plus grands
artistes, comme Jan van Eyck ou Le Titien, réalisent des retables
spectaculaires, parfois pliants, qui ne sont dévoilés qu’à des occasions
spéciales comme Pâques ou Noël.
RINCEAU
:
arabesque sculptée ou peinte, de feuillages, de fleurs ou de fruits, servant
d’ornement en architecture ou dans les arts décoratifs.
ROMAN : période
architecturale qui va du Xe au XIIIe siècle, caractérisée par l’apparition des
voûtes en pierre. Quelques caractéristiques :
- Murs épais et massifs : Les édifices
romans sont souvent construits en pierre, avec des murs solides pour assurer
leur stabilité.
- Voûtes en berceau et en arêtes : Ces
techniques permettent de couvrir les nefs des églises et d'assurer une
meilleure répartition du poids.
- Arcs en plein cintre : Contrairement
aux arcs brisés du gothique, les arcs romans sont arrondis et confèrent une
impression de robustesse.
- Petites ouvertures : Les fenêtres sont
généralement étroites, ce qui donne aux édifices une atmosphère plus sombre et
intime.
- Décor sculpté : Les tympans,
chapiteaux et portails sont souvent ornés de sculptures représentant des scènes
bibliques ou des motifs symboliques.
ROSACE : désigne une
grande fenêtre circulaire ornée de vitraux, typique des cathédrales gothiques.
Elle est souvent placée sur la façade ou dans les transepts et représente des
motifs rayonnants, comme une fleur stylisée. On parle par exemple des rosaces
de Notre-Dame de Paris.
ROSE : grande baie
circulaire aménagée dans un mur, décorant les façades des cathédrales et
apportant un éclairage naturel.
SALLE
CAPITULAIRE :
salle où se tient l’assemblée du chapitre. Souvent située près du cloître, avec
des voûtes basses et une disposition favorisant l'écoute et la méditation
Caractéristiques principales :
-
Lieu de réunion : Les moines ou chanoines s'y rassemblent quotidiennement.
-
Lecture des règles : Un chapitre de la règle monastique est lu et commenté.
-
Décisions communautaires : On y débat de l'organisation du monastère et des
élections des abbés.
Caractéristiques du scriptorium :
-
Travail des moines copistes : Ils écrivaient à la main sur parchemin, souvent
avec des plumes d'oie.
-
Enluminures : Les manuscrits étaient décorés avec des motifs colorés et dorés.
-
Organisation minutieuse : Chaque moine avait une tâche spécifique : écriture,
correction, décoration.
-
Lieu de préservation du savoir : Les scriptoria ont permis de conserver des
œuvres antiques et médiévales.
STATUAIRE: désigne
l’ensemble des statues qui y sont présentes ; en bois, en pierre ou en marbre,
et certaines statues sont peintes ou dorées pour accentuer leur expressivité et
leur symbolisme. Dans certaines églises, la statuaire est particulièrement
riche et constitue un élément majeur du patrimoine religieux.
TAMBOUR : Le terme
tambour dans le contexte des églises peut désigner plusieurs éléments
architecturaux :
Le
tambour d'une coupole : Il s'agit de la base cylindrique ou polygonale
qui soutient une coupole. Ce tambour peut être percé de fenêtres pour laisser
entrer la lumière.
Le tambour d'entrée : Dans
certaines églises, un vestibule circulaire appelé "tambour" peut être
installé à l'entrée pour protéger du froid et du vent.
TÉTRAMORPHE : du grec
tétra, quatre et morphé, forme. Représentation des quatre évangélistes sous
leurs formes allégoriques, (l’homme pour Saint Matthieu, l’aigle pour saint
Jean, le taureau pour saint Luc et le lion pour saint Marc). Cette
représentation est inspirée de la vision d’Ezéchiel (Ez 1, 1-14) et par la
description des quatre vivants de l’Apocalypse selon saint Jean.
TOMBEAU : monument
funéraire imposant, souvent dédié à des figures historiques ou religieuses.
Dans les cathédrales, ces tombeaux peuvent être ornés de sculptures, de gisants
et de bas-reliefs représentant le défunt. Parmi les exemples célèbres, on trouve
les nombreux tombeaux royaux de la basilique Saint-Denis, où reposent plusieurs
rois et reines de France. Ces monuments sont souvent conçus pour refléter la
grandeur et l'importance du personnage inhumé.
TOUR-LANTERNE
:
tour ajourée, de dimensions imposantes, qui s’élève à la croisée du transept et
permet d’éclairer l’édifice par le haut.
TOUR-EUCHARISTIQUE : est une
structure architecturale utilisée dans certaines églises pour abriter le
Saint-Sacrement. Elle peut prendre la forme d'un tabernacle surélevé ou d'une
colonne ornée, servant à mettre en valeur l'Eucharistie, qui est au cœur de la
foi catholique. Elle est placée près du
maître-autel ou parfois posée au sommet d'un retable, et servant à conserver la
réserve eucharistique et quelquefois les saintes huiles. C'est une des formes
anciennes du tabernacle. Bien que ce terme ne soit pas couramment utilisé, il
est parfois associé aux miracles eucharistiques, comme ceux exposés dans le
diocèse de Tours. Ces miracles sont des événements où l'Eucharistie aurait
manifesté une présence divine de manière visible, renforçant la dévotion des
fidèles.
TRANSEPT : nef
transversale qui coupe la nef principale et donne à l’édifice une forme de
croix latine.
TRAVÉE : partie de la
nef située entre deux colonnes ou deux piliers.
TRIFORIUM : galerie
étroite située au-dessus des bas-côtés d'une église, ouvrant sur la nef
principale par une série d'arcades. Il est souvent utilisé en architecture
gothique et peut être ajouré ou aveugle, selon les époques et les styles. Dans
certaines cathédrales, comme celle de Troyes, le triforium est
particulièrement travaillé et contribue à l'élégance de l'élévation intérieure.
Il ne sert pas à la liturgie, mais joue un rôle esthétique et architectural
important.
TRUMEAU : En
architecture religieuse, un trumeau est un pilier ou une colonne qui divise un
portail en deux parties et soutient le linteau sur lequel repose le tympan.
Cette disposition, apparue à la fin du XIe siècle, permettait de mieux
organiser le passage des fidèles en créant deux flux distincts : un pour entrer
et un pour sortir.
Dans l’architecture romane et gothique, le trumeau est souvent sculpté
et orné de figures religieuses, comme des saints ou des scènes bibliques, ajoutant
ainsi une dimension artistique et symbolique à l’entrée de l’édifice.
TYMPAN : espace
sculpté en forme de demi-cercle situé entre le linteau et les voussures du
portail. En architecture, le mot tympanum (du grec τύμπανον, signifiant
"tambour") désigne la surface sculptée située au-dessus du portail
d'une église. Il est souvent décoré de : scènes bibliques et joue un rôle
symbolique en marquant le passage du monde profane à l'espace sacré.
VAISSEAU
:
nef de la cathédrale gothique. Si son centre est une nef, ce n’est pas
seulement en raison de sa forme de coque renversée, c’est parce qu’elle
symbolise la circulation de la vie spirituelle.
VERRIÈRE : baie garnie
de vitraux.
VŒUX : engagement
public, devant l’autorité de l’Église, par lequel le membre d’un ordre
religieux s’engage à mettre en pratique les trois vœux de pauvreté, de chasteté
et d’obéissance. Exemple : Vœu du roi Louis XIII à ND de Paris.
VOLÉE : arc-boutant à
double volée, type d’arc-boutant comportant une pile intermédiaire avant la
culée.
VOUSSURE : arc qui
constitue l’archivolte surmontant le portail.
VOÛTE : est une
structure architecturale courbe utilisée pour couvrir un espace, notamment dans
les églises et cathédrales. Elle est souvent construite en pierre, en brique ou
en béton et repose sur des murs ou des colonnes.
Types de voûtes dans les églises :
-
Voûte en berceau : Forme simple en demi-cylindre, typique de l'architecture
romane.
-
Voûte d'arêtes : Résultat de l'intersection de deux voûtes en berceau, utilisée
dès l'époque romane.
-
Voûte d'ogives : Caractéristique du gothique, elle repose sur des arcs croisés
et permet de grandes ouvertures.
-
Voûte en étoile : Plus complexe, avec des nervures décoratives formant des
motifs étoilés.
-
Coupole : Voûte circulaire souvent utilisée dans les églises baroques et
byzantines.
Les voûtes ont évolué au fil des
siècles, passant de formes simples à des structures plus élaborées, permettant
d'agrandir les espaces et d'améliorer la luminosité des édifices
Née d’une alchimie complexe de la terre
et du feu, la cloche convoque à l’assemblée chrétienne, accompagne parfois la
célébration des offices religieux et rythme les étapes de la vie de la
communauté monastique ou paroissiale. Elle rassemble les vivants dans le
sentiment d’appartenir à une communauté bien identifiée.
Les usages liturgiques des cloches se
sont multipliés dans la suite des temps, il en est qui sont spéciaux à
certaines contrées.
L’usage premier de la cloche, du moins
en Occident, semble être la convocation des chrétiens pour la prière. C’est
cette fonction qui a permis leur généralisation progressive entre le VIe et le
IXe siècle ; les règles monastiques anciennes ont contribué à cette diffusion
mais la pratique se propagea vite dans les églises de paroisse.
La bénédiction fait des cloches un meuble
d’église destiné à annoncer la célébration des offices. Elle est le
signe sonore qui rassemble les chrétiens pour la liturgie mais le son de cet
instrument s’adresse aussi à ceux qui ne peuvent pas y participer : dans les
monastères, les tintements de la consécration permettaient aux frères convers
qui ne participaient pas à la messe conventuelle de s’associer à la
célébration. Autour des monastères, les fidèles étaient avertis que les
religieux allaient s’adonner à la louange divine au fur et à mesure des différents
offices de la journée.
Plusieurs cloches permettent d’avoir des
sonneries cultuelles variées correspondant aux différentes cérémonies et au
Temps liturgique (Temps ordinaire, Temps de Pénitence – Avent, Carême – Temps
pascal…). Le nombre de cloches mises en volée varie selon le degré de
solennité. Par exemple, pour un ensemble de 4 cloches, on aurait les volées
suivantes :
Jours ordinaires : 1 cloche (La) Fêtes
mineures : 2 cloches (Sol, La) Dimanches et Fêtes majeures : 2 cloches (Fa, la)
Solennités mineures : 3 cloches (Fa, Sol, La) Solennités majeures (« Grandes
fêtes ») : 4 cloches dont le bourdon, (plenum)
Ce « règlement des sonneries » dépend
avant tout de l’évêque et non de l’autorité civile.
L’Angélus
L’Angélus est une prière en trois
versets, suivie d’un Ave Maria. La sonnerie de l’angélus invite les chrétiens à
s’associer à leur manière à la liturgie des heures. Cette sonnerie
caractéristique se fait entendre habituellement trois fois par jour : matin, midi et soir ; cette sonnerie est
caractérisée par : 3 fois trois coups puis volée d’une cloche (en général la
plus petite) ou de plusieurs cloches. Il convient de veiller à bien espacer les
coups et les séries (1 coup, silence de 5 secondes, etc.) puis un silence de 10
secondes avant la deuxième série et de même avant la troisième série puis
lancement de la cloche en volée pendant 1 minute. Il faudrait dans le temps
d’une série avoir le temps de réciter l’invocation et le repons ainsi que la
récitation d’un Ave Maria.
Sacrements et événements de la vie. La
cloche est aussi un outil de communication de masse. Dans une société où
l’Église accompagnait par ses rites et ses sacrements les grandes étapes de la
vie humaine, cette fonction restait encore étroitement liée à la liturgie. Il
est d’usage de célébrer un baptême et un mariage par des sonneries joyeuses. Il
en est de même pour les fêtes patronales.
Pour un défunt, la cloche rend, au contraire, un glas funèbre. La sonnerie pour les morts est inspirée d’une double
pensée de foi : on invite ainsi les vivants à prier pour les défunts, on leur
rappelle en même temps qu’ils mourront un jour et qu’ils doivent songer à
préparer pour eux-mêmes ce passage redoutable.
On constate des coutumes différentes
selon les lieux : la lenteur du rythme de frappe ou l’espacement entre les
séries de coups, l’alternance plus ou moins systématique entre les cloches, le
nombre de cloches utilisées introduisent des variantes régionales qu’il
convient de prendre en considération.
Les deux formes les plus courantes en
France sont :
Le
glas tinté
: tintement sur une cloche ou alternance sur plusieurs cloches ; aucune cloche
n’est mise en volée.
Le
glas romain
: volée de cloche avec tintements alternés sur une ou plusieurs cloches entre
chaque frappe du battant sur la cloche mise ainsi en volée
« Leur capacité à créer une ambiance
festive, leur aptitude à signifier la tristesse et à permettre le deuil sont
autant d’atouts pour témoigner de la foi que nos prédécesseurs ont gravées sur
nos cloches » (Patrick Prétot, Les cloches : instrument liturgique et signal
public, Chroniques d’Art sacré, n° 46, été 1996)
Plus généralement, la cloche prête sa
voix pour traduire les sentiments de la population (Sonnerie exceptionnelle à
l’occasion du décès d’une personnalité, par exemple).
Le
silence des cloches
Le silence des cloches pendant les trois
derniers jours de la Semaine Sainte. Quoiqu’on sonne en signe de deuil pour les
défunts, l’anniversaire de la mort du sauveur est signalé à l’attention des
chrétiens par le silence complet de toutes les cloches. Dès le VIIIe siècle, on cesse de
sonner les cloches le Jeudi Saint pour n’en reprendre la sonnerie que le matin
du jour de Pâques. C’est honorer la sépulture du Sauveur et le silence
du tombeau dans l’attente de la glorieuse résurrection.
Le
symbolisme des cloches
La cloche est l’instrument qui s’est
substitué aux trompettes de la loi mosaïque. Elle convoque les fidèles autour
du prêtre pour recevoir de sa bouche la Bonne parole. La cloche, à la fois
maternelle et spirituelle, relie par ses ondes tout l’espace humanisé au
sanctuaire, maison cosmique, lien entre le ciel et la terre. Selon Dom Baudot,
les prières liturgiques invitent les fidèles à voir dans la cloche le modèle
d’une âme contemplative : la cloche plane dans les airs au-dessus des bruyantes
agitations du siècle. Le joug en bois qui sert à la suspendre représente la
croix du sauveur. Elle symbolise le grand retentissement que doit avoir
l’enseignement du Fils de Dieu. Nombre de liturgistes considèrent que le son
des cloches est non seulement un écho à la voix des prédicateurs de l’Evangile,
mais qu’il est « voix » :
Voix
d’adoration
: les cloches suspendues dans les airs sont des messagères célestes (Ps. 28 et
76) ;
Voix
de louange
: les cloches sont comme les ambassadrices de tous les êtres de la création que
le Psalmiste invite à la reconnaissance (Ps. 148) ;
Voix
de la pénitence
: elles pleurent avec nous les malheurs que nous a apporté le péché ; elles
crient pardon pour les âmes repentantes ;
Voix
de la prière
: au son de la cloche, l’âme s’élève comme d’elle-même vers le ciel d’où lui
vient tout secours ;
Voix
du temps qui s’écoule
: la cloche nous rappelle qu’il faut employer utilement ce qui nous reste de
vie sur cette terre pour préparer notre éternité.
La
bénédiction des cloches
La pratique de la Bénédiction, pour les
cloches, remonte probablement au IVe siècle ; le rite primitif date du VIIe
siècle et se réduit à une formule d’exorcisme et une prière de bénédiction. Ce
terme figure explicitement dans les premiers Sacramentaires (VIIIe siècle).
L’Eglise n’a jamais employé l’expression
Baptême des cloches, communément admise dans le langage courant, parce qu’il
n’y a pas là baptême dans le sens théologique de régénération de l’âme par la
rémission du péché. La cérémonie de bénédiction des cloches comporte néanmoins
une représentation des signes et des symboles du baptême. Très tôt l’Eglise
donna aux cloches des noms de saints.
Le Livre des Bénédictions de 1988 a
considérablement changé le rituel de la bénédiction de la cloche. Cette
célébration est souvent intégrée au cours d’une liturgie eucharistique, ce qui
est normal puisque la cloche convoque à l’assemblée chrétienne et rythme les
étapes de la communauté paroissiale.
De droit commun, la fonction de
bénédiction d’une cloche revient à l’évêque. Il peut cependant déléguer le
vicaire général ou un simple prêtre.
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