samedi 7 juin 2025

Les Apôtres et leurs attributs




Pierre : (Simon-Pierre) une clef, car il est le chef de l’Église ; ou une croix inversée car il a été crucifié la tête en bas.

Jean : (frère de Jacques, tous deux fils de Zébédée) un calice dans ses mains ; parfois, un calice d’où sort une tête de serpent avec lequel on a voulu l’empoisonner

André : (frère de Pierre, dit le Protoclet)  la croix en  « X » sur laquelle il fut écartelé

Matthieu : la hache qui fut l’instrument de sa décapitation ; ou une bourse, car il était collecteur d’impôts.

Jacques le Majeur : la coquille et le bâton de pèlerin ; ou le glaive qui l’a décapité

Philippe : une croix à double ou triple traverse ; ou la croix à l’envers sur laquelle il fut crucifié ; ou un long bâton dont le bout se termine en croix

Barthélémy : le grand couteau de son supplice

Thomas : son équerre d’architecte ; ou la lance de son martyre

Jacques le Mineur : (fils d’Alphée) une mitre, car il fut le premier évêque de Jérusalem ; ou la massue qui fracassa son crâne.

Jude : (appelé aussi Thaddée) la massue qui l’assomma, ou une hallebarde ; ou une barque de pêcheur ;

Simon le Zélote : une scie, objet de son martyre

Matthias (qui remplaça Judas Iscariote après sa mort) : une hache ; ou une épée, instrument de son martyre

la Cène ou dernier repas, Jésus entouré des apôtres


 Les 4 évangélistes 


Les évangélistes sont ici figurés par paire sur une double arcade, chacun trône de face ou de trois quarts dans une posture différenciée, sur un siège rectangulaire à emmarchement. Au-dessus d’eux, leurs symboles tiennent chacun un rouleau ou un livre. Encrier, plume d’oie ou codex de parchemin en mains, les quatre Témoins semblent saisis dans l’urgence de transcrire la révélation que leurs doubles symboliques s’apprêtent à leur délivrer.

Manuscrit peint sur parchemin Première moitié du 9e siècle, avant 830 ?  BNF

Avec tétramorphe, terme d’origine grecque qui depuis la nuit des temps indique une représentation iconographique composée de quatre figures ou éléments, on indique une image composée de quatre symboles attribuables aux quatre évangélistes : un homme ailé (Évangile de Matthieu), un lion (Évangile de Marc), un taureau ou veau (Évangile de Luc) et un aigle (Évangile de Jean). Le premier à définir ceux qui seraient devenus les symboles des Évangélistes a été Irénée de Lyon. Évêque et théologien, Père de l’Église, il interpréta la vision décrite par le Prophète juif Ézéchiel dans l’Ancien Testament (Ézéchiel 1,10), pendant la déportation à Babylonie en 593 av. J.-C. Ézéchiel raconta avoir vu un grand nuage entouré d’éclairs et, au milieu de ce nuage, quatre créatures, dotées de quatre ailes. Une des figures avait visage d’homme, une de lion, une de veau et la dernière d’aigle, et ils se tenaient aux pieds du Trône de Dieu, qu’elles contribuaient probablement à bouger grâce aux roues placées à côté de chacun d’elles.

Saint Irénée, dans son œuvre Adversus Haereses, introduisit l’idée d’un Évangile tétramorphe, ou quadriforme. Pour lui, les quatre êtres ailés vus par Ézéchiel sont identifiables comme les séraphins qui selon Ésaïe (Ésaïe 6,3) occupent les sommets des hiérarchies angéliques, mais symbolisent également les quatre Évangiles canoniques, véritables piliers spirituels de l’Église et du monde entier. À chaque Évangéliste, Saint Irénée attribue un symbole spécifique, en faisant également référence à l’Apocalypse (Apocalypse 4,6-8) où sont encore décrites les « quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière », placés aux pieds du Trône de Dieu, « le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant à la face d’un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole ».

Chacun des quatre Évangiles se concentre sur un aspect particulier de la figure de Christ :

- Évangile de Matthieu (homme, ou ange) : Son Incarnation ;

- Évangile de Marc (lion) : Sa puissance victorieuse (la Résurrection) ;

- Évangile de Luc (taureau, veau) : Son sacrifice (la Passion) ;

- Évangile de Jean (aigle) : l’effusion du Saint-Esprit (la Pentecôte).

Selon Irénée, déjà à partir du prologue des Évangiles respectifs, il est possible de déduire le symbole de chaque Évangéliste, le pivot du quadruple message évangélique et l’aspect particulier de Christ sur lequel on se focalise dans ce texte.

Saint Jérôme aussi récupère le symbolisme déduit par Irénée en l’appliquant non seulement aux quatre aspects de la figure de Jésus, mais aussi aux quatre phases de Sa vie mortelle. Selon Jérôme, Christ :

- naquit homme (Incarnation, homme ailé, Évangile de Matthieu) ;

- mourut comme un veau sacrificiel (Passion, taureau, veau, Évangile de Luc) ;

- ressuscita de la mort avec la force d’un lion (Résurrection, lion, Évangile de Marc) ;

- vola au Ciel comme un aigle (Ascension, aigle, Évangile de Jean).

Au cours des siècles, d’autres érudits et hommes de Foi ont pris en examen les évangélistes et leurs symboles, en définissant différentes séquences et combinaisons entre eux. De fait, le tétramorphe, type de représentation iconographique composée de quatre éléments, déjà présent dans le symbolisme d’origine moyen-orientale (il suffit de penser aux esprits protecteurs de garde devant les palais royaux babyloniens), a été largement utilisé dans l’iconographie chrétienne et dans l’art sacré.

Mais pas seulement. Les symboles des 4 évangélistes déterminent également l’ordre avec lequel les Évangiles sont présenté, soit-il dans les codes anciens ou dans les éditions modernes de la Bible, qui suivent l’ordre codifié par Ézéchiel : homme (Matthieu), lion (Marc), bœuf (Luc), aigle (Jean).

 Saint Matthieu l’Évangéliste

L’Évangile de Matthieu s’ouvre avec la liste des ancêtres de Jésus, une liste d’hommes, donc, suivie du récit de la naissance de Jésus et de Son enfance. Selon certains experts de la Bible, il aurait été le premier à avoir été écrit et aurait servi d’inspiration pour les évangiles de Marc et Luc, tandis que selon d’autres il est basé en grande partie sur l’Évangile selon Marc.

Ce qui est certain est que l’Evangéliste Matthieu s’est longuement attardé sur la vie de Jésus Homme, en partant de Sa généalogie et en mettant en relief Son histoire humaine. Pour cette raison il est associé à la figure du tétramorphe avec le visage d’homme, ou ange, où l’ange symbolise déjà en soi l’union entre l’aspect humain et la nature supraterrestre.

 Saint Marc l’Évangéliste

L’Évangile de Marc commence par contre avec Jean le Baptiste, celui qui se charge de la mission de préparer l’arrivée du Messie. Vêtus de peaux d’animaux, profondément investi dans son rôle, il est facile d’imaginer Jean le Baptiste comme un lion à la voix puissante comme un rugissement, qui annonce que le Temps est proche. Dans le Moyen Âge, le lion était symbole de justice. Sa tête majestueuse indiquait la nature divine, le corps et les pattes celle humaine. Marc l’Évangéliste néglige l’enfance de Jésus, mais s’attarde beaucoup sur la Passion et de nombreuses œuvres d’art relatives à cet épisode ont été inspirées par son Évangile.

 Saint Luc l’Évangéliste

L’Évangile de Luc s’ouvre avec un sacrifice : Zacharie, mari d’Élisabeth, une parente de la Vierge Marie, sacrifie un bœuf à Dieu. Il a ensuite une vision dans laquelle on lui révèle que sa femme sera mère d’un enfant, auquel ils donneront le nom de Jean. Cet enfant deviendra le Baptiste.

Dès le début, nous comprenons comment Luc l’Évangéliste focalise son attention sur le thème du sacrifice, non seulement celui de Christ, mais aussi de Marie, sur l’histoire de laquelle Luc s’attarde longuement.

 Saint Jean l’Évangéliste

Dans l’Évangile de Jean, nous pouvons déduire pourquoi cet Évangéliste était le préféré de Jésus parmi les apôtres qui le suivaient. Texte profondément mystique, son Évangile est enveloppé de spiritualité, peu lié aux vicissitudes humaines, mais plutôt à leur signification plus profonde et religieuse. Déjà dans le prologue de son Évangile Jean s’attarde sur le concept de Verbe, la Parole de Dieu, capable de chasser les ténèbres. On croyait que l’aigle pouvait fixer le soleil sans en être aveuglé et, pour cette raison, à Saint Jean, qui voulut fixer Dieu en profondeur, a été attribué ce symbole.


Les 4 docteurs de l’Église avec les symboles des 4 Évangélistes – 1516 
par Pier Francesco Sacchi – Italie. Musée du Louvre ; inv 598.

Sacchi, Pier Francesco dit aussi Il Pavese, (Pavie, 1485 - Albaro (Gênes), 1528)

Huile sur bois : Hauteur : 1,96 m ; Largeur : 1,68 m

Saisie napoléonienne, 1812, provenant de la sacristie de l’église San Siro de Gênes.

Entré au Louvre en 1813. (conquête militaire) non exposé


Tympan cathédrale de Bourges, Christ dans une mandorle et les 4 Évangélistes




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