mardi 11 mars 2025

Porte des Comtes, de st Lyé, d'Artaud, de Challouet, st Quentin, aux Cailles

 Porte du Château des comtes de Champagne ou de La Tour 


Cette porte du vieux château des Comtes, place de la Tour, fut rasée en 1865. « On a récolté quelques toises de moellons en sacrifiant le seul souvenir monumental du XIe siècle qui fût à Troyes ». Bien, entendu, la démolition des fortifications devenues absolument inutiles, s’imposait comme une mesure essentielle de progrès et d’assainissement.

Ce château était la principale habitation de Hugues, comte de Troyes. Le comte Henri le Large décida l'édification d'un nouveau château qui déplaçait le siège comtal. En même temps le comte faisait donation aux abbés de Montiéramey, de l'église st-Jean. Il devient arsenal et reste un symbole de la puissance comtale.

En ce château eut lieu l'exécution de quarante-neuf protestants, qui y étaient détenus, dans la nuit du 24 au 25 août 1570 sur ordre de Pierre Bélin.


Porte de Saint-Lyé, Sancti Leonis, ou de Provins

 


Au nord, la ville était close par une muraille comme aux trois autres côtés.

Une porte, dont le nom ancien n’est pas venu jusqu’à nous, y était pratiquée. Elle était située à l’extrémité nord de la rue des Sonnettes, faisant suite à la rue du Flacon, et celle-ci à la rue des Trois-Petits-Ecus. Elles formaient une voie qui croisait la rue de la Cité à angles droits. Ces deux voies ayant à leurs extrémités les 4 portes, divisaient la ville en 4 quartiers à peu près égaux. Telle était la première enceinte connue de Troyes sous les Romains, et sous les rois Francs jusqu’à nos Comtes.

On l’appelait au XIVe siècle Porta Sancti Leonis ou Porte de Saint-Lyé, parce qu’en effet elle s’ouvrait dans la direction de cette localité. Nous n’avons rien trouvé qui pût nous renseigner sur l’histoire non plus que sur la forme de cette porte. Elle était très rapprochée de la vieille tour, au pied de laquelle les comtes de Troyes construisirent un de leurs châteaux-forts au XIe siècle.

La porte de ce château, bel échantillon d’architecture militaire de ces temps reculés, a traversé 7 siècles, respectée par le temps et le vandalisme même de 1793, que pour s’affaisser sous la pioche des démolisseurs du XIXe siècle.


Porte d’Artaud, de la Girouarde, du Comte, ou de la Juiverie  

I A 

L’aspect occidental de la ville était limité par un mur, de l’angle sud-ouest de la vieille tour construite par les Romains aux nord-ouest.

Une porte s’ouvrait de ce côté, au lieu même où commence la rue de la Cité.

En 451, Attila, roi des Huns, après la bataille de Méry, se présenta sous les murs de Troyes.

Furieux de sa défaite, il menaçait et du fer et du feu, toutes les bourgades qui ne se rendaient pas à discrétion.

C’est du haut de la porte de la Girouarde que Loup évêque et gouverneur de Troyes fit au farouche guerrier Attila cette question : « Qui es-tu toi qui ravages les campagnes, qui détruits les cités et qui en égorges les habitants ? ». Et le roi barbare de répondre : « Je suis Attila, le fléau de Dieu ». Alors l’évêque répliqua : « Moi, je suis Loup, gardien du troupeau que Dieu m’a confié. Viens, ô ministre et fléau de mon Dieu !... Va où bon te semble, tout t’est soumis puisque Dieu le veut ainsi ».

Le prélat fit ouvrir la porte, en descendant, il alla au-devant d’Attila, le salua, et, prenant la bride de son cheval, il le conduisit à son palais.

La légende rapporte qu’adouci par les paroles de l’évêque, le roi des Huns traversa la ville avec sa troupe, et, comme frappé d’aveuglement, il en sortit sans offenser qui que ce fut.

Arrivé à la porte des Ursaires, Attila prit congé de Loup, en se recommandant à ses prières.

Le souvenir de cet événement fut consacré par une procession faite annuellement le 29 juillet, par les religieux de l’abbaye de Saint-Loup. On y portait solennellement les reliques du saint évêque protecteur de la cité, et à l’emplacement de la porte où saint Loup avait reçu Attila, on, déposait la châsse, et l’on chantait l’hymne « Adeste cives… », en l’honneur du sauveur de Troyes, ce qu’ont fait ensuite les chanoines, lorsque l’abbaye n’existait plus.

 En 1120, la porte s’appelait Porte d’Artaud, sans doute à cause du voisinage du logis d’Artaud grand chambellan du Comte Henri 1er.

En 1270, elle était nommée Porte du Comte, puis porte de la Juiverie et enfin depuis le milieu du XIV° siècle, elle eut le nom de Porte de la Girouarde, qu’elle partageait avec le pont qui la précédait extérieurement et sous laquelle passe le Ru-Cordé.

Elle fut démolie en 1688.

 

Porte de Challoël ou Chaillouet

La porte de Challoël regardait la rue des Tauxelles et conduisait aux moulins Brûlés et au quartier de Chaillouet. Dans un titre de propriété de 1409, on trouve la mention suivante : « Rue de Nervaux qui est dès les moulins de la Tour par laquelle on va à la porte de Chaillouet, derrière la Poterne de Saint-Quentin ». Elle figure sur le plan de 1697, dressé par l’ingénieur Parisot. Cette porte était assise en dedans du fossé d’enceinte en avant de la porte de Saint-Quentin. La porte de Chaillouet disparut au XVIIe siècle.

Porte de Saint-Quentin

Moulin de la tour

Nous trouvons, dès 1214, dans un acte de donation au profit de la maladrerie des Deux-Eaux, mention de la porte ou plutôt de la poterne de Saint-Quentin, qui n’a jamais été qu’un dégagement très secondaire.   

Au Nord et à l’extrémité de la rue de Molesme, se dressait la porte de Saint-Quentin, sur le bord intérieur du cours d’eau du moulin de la Tour.

Nous trouvons cette porte également mentionnée en l’an 1299, et elle existait encore au XVIe siècle.

Elle devait son nom au Prieuré de Saint-Quentin qui était dans son voisinage. Près de là se trouvait la porte de Challoël. Cette porte était assise en dedans du fossé d’enceinte en avant de la porte de Saint-Quentin.

En 1514, la porte est aussi appelée poterne de Saint-Quentin, « en avant du ru Cordé ». Une poterne était une petite porte qui était intégrée aux murailles d'une fortification, de façon discrète et qui permettait aux habitants de sortir ou rentrer à l’insu de l’assiégeant.

 

La Porte aux Cailles, ou des Urnes

Pont aux Cailles et rue st Jacques
la maison où est né Simart (1806)

Une note de 1157, indique que la porte aux Cailles existait déjà à cette date.

Sous Thibault IV, le quartier-Bas de Troyes est entouré de portes. La ville s’agrandit en tous sens. Elle eut pour limite, à l’est, le cours d’eau du Pont-aux-Cailles, où fut assise la porte du même nom, ainsi appelée en raison des innombrables cailles qui peuplaient les jardins de l’abbaye de Saint-Martin-ès-Aires.

Elle s’élevait à peu près au milieu de la rue Saint-Jacques, et fut plusieurs fois réparée. Détruite en 1697, elle ne fut entièrement démolie qu’en 1723. 

Le vieux pont de pierre, très solidement construit en dehors de la porte est resté sous la rue Saint-Jacques.


le pont Ste Catherine vers 1930



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