Cette porte du vieux
château des Comtes, place de la Tour, fut rasée en 1865. « On a récolté
quelques toises de moellons en sacrifiant le seul souvenir monumental du XIe siècle qui fût à Troyes ». Bien, entendu, la
démolition des fortifications devenues absolument inutiles, s’imposait comme
une mesure essentielle de progrès et d’assainissement.
Ce château était la
principale habitation de Hugues, comte de Troyes. Le comte Henri le Large
décida l'édification d'un nouveau château qui déplaçait le siège comtal. En
même temps le comte faisait donation aux abbés de Montiéramey, de l'église
st-Jean. Il devient arsenal et reste un symbole de la puissance comtale.
En ce château eut lieu
l'exécution de quarante-neuf protestants, qui y étaient détenus, dans la nuit
du 24 au 25 août 1570 sur ordre de Pierre Bélin.
Porte de Saint-Lyé, Sancti Leonis, ou de
Provins
Au nord, la ville était
close par une muraille comme aux trois autres côtés.
Une porte, dont le nom
ancien n’est pas venu jusqu’à nous, y était pratiquée. Elle était située à
l’extrémité nord de la rue des Sonnettes, faisant suite à la rue du Flacon, et
celle-ci à la rue des Trois-Petits-Ecus. Elles formaient une voie qui croisait
la rue de la Cité à angles droits. Ces deux voies ayant à leurs extrémités les
4 portes, divisaient la ville en 4 quartiers à peu près égaux. Telle était la
première enceinte connue de Troyes sous les Romains, et sous les rois Francs
jusqu’à nos Comtes.
On l’appelait au XIVe siècle Porta Sancti Leonis ou Porte
de Saint-Lyé, parce qu’en effet elle s’ouvrait dans la direction de cette
localité. Nous n’avons rien trouvé qui pût nous renseigner sur l’histoire non
plus que sur la forme de cette porte. Elle était très rapprochée de la vieille
tour, au pied de laquelle les comtes de Troyes construisirent un de leurs
châteaux-forts au XIe siècle.
La porte de ce
château, bel échantillon d’architecture militaire de ces temps
reculés, a traversé 7 siècles, respectée par le temps et le vandalisme même
de 1793, que pour s’affaisser sous la pioche des démolisseurs du XIXe siècle.
Porte d’Artaud, de la Girouarde, du
Comte, ou de la Juiverie
L’aspect occidental de la
ville était limité par un mur, de l’angle sud-ouest de la vieille tour
construite par les Romains aux nord-ouest.
Une porte s’ouvrait de ce
côté, au lieu même où commence la rue de la Cité.
En 451, Attila,
roi des Huns, après la bataille de Méry, se présenta sous les murs de Troyes.
Furieux de sa défaite, il
menaçait et du fer et du feu, toutes les bourgades qui ne se rendaient pas à
discrétion.
C’est du haut de la porte
de la Girouarde que Loup évêque et gouverneur de Troyes fit au
farouche guerrier Attila cette question : « Qui es-tu toi qui
ravages les campagnes, qui détruits les cités et qui en égorges les
habitants ? ». Et le roi barbare de répondre : « Je suis
Attila, le fléau de Dieu ». Alors l’évêque répliqua : « Moi, je
suis Loup, gardien du troupeau que Dieu m’a confié. Viens, ô ministre et fléau
de mon Dieu !... Va où bon te semble, tout t’est soumis puisque Dieu le
veut ainsi ».
Le prélat fit ouvrir la
porte, en descendant, il alla au-devant d’Attila, le salua, et, prenant la
bride de son cheval, il le conduisit à son palais.
La légende
rapporte qu’adouci par les paroles de l’évêque, le roi des Huns traversa
la ville avec sa troupe, et, comme frappé d’aveuglement, il en sortit sans
offenser qui que ce fut.
Arrivé à la porte des
Ursaires, Attila prit congé de Loup, en se recommandant à ses prières.
Le souvenir de cet
événement fut consacré par une procession faite annuellement le 29
juillet, par les religieux de l’abbaye de Saint-Loup. On y portait
solennellement les reliques du saint évêque protecteur de la cité, et à
l’emplacement de la porte où saint Loup avait reçu Attila, on, déposait la
châsse, et l’on chantait l’hymne « Adeste cives… », en l’honneur du
sauveur de Troyes, ce qu’ont fait ensuite les chanoines, lorsque l’abbaye
n’existait plus.
En 1120,
la porte s’appelait Porte d’Artaud, sans doute à cause du voisinage du
logis d’Artaud grand chambellan du Comte Henri 1er.
En 1270, elle était
nommée Porte du Comte, puis porte de la Juiverie et enfin depuis
le milieu du XIV° siècle, elle eut le nom de Porte de la Girouarde,
qu’elle partageait avec le pont qui la précédait extérieurement et sous
laquelle passe le Ru-Cordé.
Elle fut démolie en 1688.
Porte de Challoël ou Chaillouet
La porte de Challoël
regardait la rue des Tauxelles et conduisait aux moulins Brûlés et au quartier
de Chaillouet. Dans un titre de propriété de 1409, on trouve la mention
suivante : « Rue de Nervaux qui est dès les moulins de la Tour par laquelle on
va à la porte de Chaillouet, derrière la Poterne de Saint-Quentin ». Elle
figure sur le plan de 1697, dressé par l’ingénieur Parisot. Cette porte était
assise en dedans du fossé d’enceinte en avant de la porte de Saint-Quentin. La
porte de Chaillouet disparut au XVIIe siècle.
Porte de Saint-Quentin
Nous trouvons, dès
1214, dans un acte de donation au profit de la maladrerie des Deux-Eaux,
mention de la porte ou plutôt de la poterne de Saint-Quentin, qui n’a jamais
été qu’un dégagement très secondaire.
Au Nord et à l’extrémité
de la rue de Molesme, se dressait la porte de Saint-Quentin, sur le
bord intérieur du cours d’eau du moulin de la Tour.
Nous trouvons cette porte
également mentionnée en l’an 1299, et elle existait encore au XVIe siècle.
Elle devait son nom
au Prieuré de Saint-Quentin qui était dans son voisinage. Près de là
se trouvait la porte de Challoël. Cette porte était assise en dedans du
fossé d’enceinte en avant de la porte de Saint-Quentin.
En 1514, la porte est
aussi appelée poterne de Saint-Quentin, « en avant du ru
Cordé ». Une poterne était une petite porte qui était intégrée
aux murailles d'une fortification, de façon discrète et qui permettait aux
habitants de sortir ou rentrer à l’insu de l’assiégeant.
La Porte aux Cailles, ou des Urnes
Une note de 1157,
indique que la porte aux Cailles existait déjà à cette date.
Sous Thibault IV,
le quartier-Bas de Troyes est entouré de portes. La ville s’agrandit
en tous sens. Elle eut pour limite, à l’est, le cours d’eau du
Pont-aux-Cailles, où fut assise la porte du même nom, ainsi appelée en raison
des innombrables cailles qui peuplaient les jardins de l’abbaye de
Saint-Martin-ès-Aires.
Elle s’élevait à peu près
au milieu de la rue Saint-Jacques, et fut plusieurs fois
réparée. Détruite en 1697, elle ne fut entièrement démolie qu’en
1723.
Le vieux pont de pierre,
très solidement construit en dehors de la porte est resté sous la rue
Saint-Jacques.
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